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La méthode graphique dans les sciences expérimentales et principalement en physiologie et en médecine

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{"created":"2022-01-31T14:03:33.342543+00:00","id":"lit3585","links":{},"metadata":{"contributors":[{"name":"Marey, \u00c9tienne Jules","role":"author"}],"detailsRefDisplay":"Paris: G. Masson","fulltext":[{"file":"a0001.txt","language":"fr","ocr_fr":"qA*.^ \u00ceAW.\nJt-","page":0},{"file":"a0002.txt","language":"fr","ocr_fr":"LA\nM\u00c9THODE GRAPHIQUE\nDANS LES\nSCIENCES EXP\u00c9RIMENTALES","page":0},{"file":"a0003.txt","language":"fr","ocr_fr":"PARIS. \u2014 TYPOGRAPHIE LAHME Rue He Fleurus, 9","page":0},{"file":"a0004.txt","language":"fr","ocr_fr":"LA\nM\u00c9THODE GRAPHIQUE\nDANS U- S\n]\u2022: T P A R T I C U L I \u00c8 R K M E N T\nEN PHYSIOLOGIE ET EN M\u00c9DECINE\nPAR E. J. MAREY\nProfesseur au Coll\u00e8ge de France, Membre de l\u2019Acad\u00e9mie de M\u00e9decine\nSegnius irritant, nnimos demissa per aurem Quam quae sunt oculis submissa fidelibus et qu;r Ipse sibi tradit spectator.\nHorace.\nPARIS\nG. MASSON, \u00c9DITEUR\nlibraire de l\u2019a c a d \u00e9 m i e de m\u00e9decine\nBoulevard Saint-Germain et rue de l\u2019\u00c9peron\nEN FACE DE L\u2019\u00c9COLE DE MEDECINE","page":0},{"file":"a0006.txt","language":"fr","ocr_fr":"INTRODUCTION\nLa science a devant elle deux obstacles qui entravent sa marche : c\u2019est d\u2019abord la d\u00e9fectuosit\u00e9 de nos sens pour d\u00e9couvrir les v\u00e9rit\u00e9s, et puis l\u2019insuffisance du langage pour exprimer et pour transmettre celles que nous avons acquises. L\u2019objet des m\u00e9thodes scientifiques est d\u2019\u00e9carter ces obstacles ; la M\u00e9thode graphique atteint mieux que toute autre ce double but. En effet, dans les recherches d\u00e9licates, elle saisit des nuances qui \u00e9chapperaient aux autres moyens d\u2019observation; s\u2019agit-il d\u2019exposer la marche d\u2019un ph\u00e9nom\u00e8ne, elle en traduit les phases avec une clart\u00e9 que le langage ne poss\u00e8de pas.\nQuand nous parlons de la d\u00e9fectuosit\u00e9 de nos sens, nous ne voulons pas seulement constater leur insuffisance pour d\u00e9couvrir certaines v\u00e9rit\u00e9s ; mais surtout signaler les erreurs qu\u2019ils nous font commettre.\nL\u2019ancien axiome de la philosophie sensualiste : Nihil est in intellectu quod non fuerit in sensu, en constatant l\u2019origine","page":0},{"file":"a0007.txt","language":"fr","ocr_fr":"11\nINTRODUCTION.\nv\u00e9ritable de nos id\u00e9es, signale en m\u00eame temps la source tie nos erreurs. Personne ne doute aujourd'hui qu\u2019il ne faille se d\u00e9lier des t\u00e9moignages de la vue, de l'ou\u00efe ou du toucher. La sph\u00e9ricit\u00e9 de la terre, sa rotation diurne, les distances des astres et leurs volumes immenses, toutes nos connaissances astronomiques pour ainsi dire, sont autant de d\u00e9mentis donn\u00e9s \u00e0 l\u2019appr\u00e9ciation de nos sens. On en peut dire autant d\u2019une foule de notions de physique ou de m\u00e9canique, comme la pesanteur de l\u2019air, la discontinuit\u00e9 des sons et de la lumi\u00e8re, etc. Les sensations de froid ou de chaud que nous fournit le tact n\u2019ont plus la signification absolue qu\u2019on leur attribuait autrefois; elles ne sont plus, pour personne, que des appr\u00e9ciations purement relatives et souvent trompeuses de la temp\u00e9rature des corps.\nLa physiologie de la vision, en expliquant la fonction de l\u2019\u0153il, a trac\u00e9 les limites au del\u00e0 desquelles cet organe cesse de nous fournir des notions exactes; certains instruments d optique, tels que le microscope, le t\u00e9lescope, le st\u00e9r\u00e9oscope, construits en vue de nous donner des illusions sur le volume des corps, leur distance, leur forme et leur relief, ont compl\u00e9t\u00e9 l\u2019\u00e9ducation de la vue et nous ont appris \u00e0 discerner les apparences de la r\u00e9alit\u00e9.\nBien que moins avanc\u00e9e, l\u2019analyse physiologique des autres sensations n\u2019en est pas moins fort int\u00e9ressante. Les illusions de l\u2019ou\u00efe et du toucher fourniraient une int\u00e9ressante \u00e9tude de philosophie conduisant \u00e0 cette conclusion de la physiologie moderne : que toutes les id\u00e9es que nous nous faisons du monde ext\u00e9rieur sont le r\u00e9sultat d\u2019une longue et inconsciente \u00e9ducation de nos sens, d\u2019un contr\u00f4le incessant de nos sensations les unes par les autres.\nD\u00e9gag\u00e9e du pr\u00e9jug\u00e9 de l\u2019infaillibilit\u00e9 des sens et tenue en","page":0},{"file":"a0008.txt","language":"fr","ocr_fr":"INTRODUCTION.\nIll\ncontinuelle d\u00e9fiance contre les renseignements qu\u2019ils fournissent, la science a cherch\u00e9 d\u2019autres auxiliaires pour la conqu\u00eate de la v\u00e9rit\u00e9 ; elle les a trouv\u00e9s dans les instruments de pr\u00e9cision. Depuis longtemps elle poss\u00e9dait les moyens de mesurer avec exactitude les dimensions, le poids, la composition, en un mot l\u2019\u00e9tat statique des corps de la nature; elle commence \u00e0 \u00e9tudier les forces dans leur \u00e9tat dynamique. Mouvements, courants \u00e9lectriques, variations de la pesanteur ou de la temp\u00e9rature, tel est le champ \u00e0 explorer. Dans cette nouvelle entreprise, nos sens, \u00e0 perceptions trop lentes et trop confuses, ne peuvent plus nous guider, mais la m\u00e9thode graphique suppl\u00e9e \u00e0 leur insuffisance; dans ce chaos, elle r\u00e9v\u00e8le un monde inconnu. Les appareils inscripteurs mesurent les infiniment petits du temps ; les mouvements les plus rapides et les plus faibles, les moindres variations des forces ne peuvent leur \u00e9chapper. Ils p\u00e9n\u00e8trent l\u2019intime fonction des organes o\u00f9 la vie semble se traduire par une incessante mobilit\u00e9.\nTous ces changements dans l\u2019activit\u00e9 des forces, la m\u00e9thode graphique les traduit sous une forme saisissante que l\u2019on pourrait appeler le langage des ph\u00e9nom\u00e8nes eux-m\u00eames, tant elle est sup\u00e9rieure \u00e0 tous les autres modes d\u2019expression. Il n\u2019est pas douteux que l\u2019expression graphique ne se substitue bient\u00f4t \u00e0 toute autre, chaque fois qu\u2019il s\u2019agira de d\u00e9finir un mouvement ou un changement d\u2019\u00e9tat, en un mot un ph\u00e9nom\u00e8ne quelconque. N\u00e9 avant la science et n\u2019\u00e9tant pas fait pour elle, le langage est souvent impropre \u00e0 exprimer des mesures exactes, des rapports bien d\u00e9finis.\nDans les premiers \u00e2ges de l\u2019humanit\u00e9, 1 \u00e9change des id\u00e9es De pouvait se faire que par signes ; un usage qui, du resle. changeait suivant les lieux et les temps, attribuait \u00e0 certains","page":0},{"file":"a0009.txt","language":"fr","ocr_fr":"[V\nINTRODUCTION.\ngestes ou \u00e0 certains sons une signification conventionnelle. Ce mode d\u2019expression, que beaucoup d\u2019animaux poss\u00e8dent \u00e0 l\u2019\u00e9tat rudimentaire, devait, dans l\u2019esp\u00e8ce humaine, se perfectionner peu \u00e0 peu et doter les diff\u00e9rents peuples de langues plus ou moins claires et plus ou moins expressives.\nUn degr\u00e9 plus avanc\u00e9 de civilisation vit na\u00eetre l\u2019expression graphique. Non pas seulement cette admirable invention de lecriture qui fixe sur la pierre ou sur le papier les signes conventionnels du langage, mais le graphique naturel : celui qui, \u00e0 toutes les \u00e9poques et chez tous les peuples, a repr\u00e9sent\u00e9 les objets de la m\u00eame mani\u00e8re, qui nous permet de suivre sur les st\u00e8les d\u2019Egypte les sc\u00e8nes d\u2019une civilisation disparue. Cette repr\u00e9sentation graphique, si elle s\u2019appliquait \u00e0 la repr\u00e9sentation des id\u00e9es comme \u00e0 la figuration des objets, constituerait la v\u00e9ritable langue universelle.\n>\u25a0 Au dix-septi\u00e8me si\u00e8cle parut l\u2019expression graphique des id\u00e9es cr\u00e9\u00e9e par le g\u00e9nie de Descartes. Bient\u00f4t, cette m\u00e9thode servit \u00e0 repr\u00e9senter des variations diverses, \u00e0 faciliter la comparaison de certains ph\u00e9nom\u00e8nes d\u2019\u00e9conomie politique et sociale. On publia en Angleterre d\u2019abord, puis en France, des tableaux qui exprimaient par les inflexions vari\u00e9es d\u2019une courbe les variations successives qu\u2019avait pr\u00e9sent\u00e9es la population d\u2019un pays, sa richesse commerciale, sa production agricole ; on repr\u00e9senta de la m\u00eame fa\u00e7on les phases successives d\u2019une \u00e9pid\u00e9mie, les variations diurnes ou annuelles d\u2019une temp\u00e9rature ; la physique et la chimie recoururent \u00e0 ce mode de repr\u00e9sentation. Depuis lors, la m\u00e9thode graphique est d\u00e9finitivement form\u00e9e. Aujourd\u2019hui, elle tend \u00e0 \u00e9largir son domaine et \u00e0 s\u2019appliquer \u00e0 toutes sortes d\u2019objets, portant partout avec elle l\u2019exactitude, la concision et la clart\u00e9.\nDu reste, le besoin d\u2019une expression scientifique claire et","page":0},{"file":"a0010.txt","language":"fr","ocr_fr":"INTRODUCTION.\nv\nsusceptible d\u2019etre admise en tous pays devient chaque jour plus pressant ; les savants de toutes nations apportent des documents pour l\u2019\u0153uvre commune, mais chacun \u00e9crit dans sa langue, et les biblioth\u00e8ques donnent le spectacle de l\u2019encombrement et de la confusion.\nBien des efforts ont \u00e9t\u00e9 faits pour classer les travaux de provenances diverses, mais on n\u2019est gu\u00e8re arriv\u00e9 qu\u2019\u00e0 dresser des catalogues. Oblig\u00e9 de recourir aux publications originales, celui qui veut approfondir une question doit s\u2019y consacrer tout entier. Ainsi le savant se sp\u00e9cialise, les vues d ensemble se perdent, l\u2019horizon de chacun se r\u00e9tr\u00e9cit.\n'Or, la M\u00e9thode graphique est essentiellement claire et concise; elle pr\u00e9sente dans leur ensemble les faits qu\u2019elle exprime et en facilite la comparaison.\nMais, dira-t-on, jusqu\u2019o\u00f9 peut conduire l\u2019emploi de cette m\u00e9thode? N\u2019est-elle pas un genre de repr\u00e9sentation exceptionnel s\u2019appliquant surtout \u00e0 la statistique? Elle \u00e9claire, il est vrai, la marche d\u2019un mouvement commercial et industriel; mais entrera-t-elle jamais dans le domaine de la science proprement dite? Telles sont les objections que je crois entendre. Et si j\u2019osais dire que la m\u00e9thode graphique peut s\u2019appliquer \u00e0 toutes les sciences, ou du moins qu\u2019il est impossible d\u2019en citer une seule o\u00f9 son introduction soit \u00e0 jamais impossible, alors on crierait \u00e0 l\u2019absurdit\u00e9. Vous pr\u00e9tendez, dirait-on, remplacer le raisonnement! Vous voulez substituer des machines \u00e0 l\u2019intelligence humaine ; des courbes griffonn\u00e9es sur un papier aux lumi\u00e8res de la dialectique, \u00e0 la puissance des arguments !\nA cela, on pourrait r\u00e9pondre que les arguments de la dialectique ne trouvent place que dans les discussions sur des sujets mal connus; que l\u00e0 o\u00f9 se trouve l\u2019\u00e9vidence, il n\u2019est plus","page":0},{"file":"a0011.txt","language":"fr","ocr_fr":"VI\nINTRODUCTION.\nbesoin tie raisonnements, et que la d\u00e9monstration arriv\u00e9e \u00e0 son plus haut terme ne se sert pas de paroles : on ne prouve pas la lumi\u00e8re.\nOr, si par l\u2019expression graphique nous arrivons \u00e0 l\u2019\u00e9vidence en mati\u00e8re scientifique, gardons pour d\u2019autres besoins les insinuations de l\u2019\u00e9loquence et les fleurs du langage; tra\u00e7ons les courbes des ph\u00e9nom\u00e8nes que nous voulons conna\u00eetre et comparer entre eux ; proc\u00e9dons \u00e0 la mani\u00e8re des g\u00e9om\u00e8tres dont les d\u00e9monstrations ne sont pas discut\u00e9es.\nLe but de cet ouvrage est d\u2019exposer les ressources pr\u00e9sentes de la m\u00e9thode graphique et de faire pressentir les d\u00e9veloppements qu\u2019elle peut prendre sans qu\u2019on puisse assigner de limite \u00e0 sa bienfaisante extension. Quant au plan du livre, il me semble trac\u00e9 par le sujet lui-m\u00eame.\nLa m\u00e9thode graphique r\u00e9pond \u00e0 deux besoins, comme on l\u2019a dit plus haut : elle est un mode d\u2019expression et un moyen de recherche; nous l\u2019envisagerons successivement sous ces deux aspects.\nI\nLa Premiere partie de ce livre montrera comment la m\u00e9thode graphique exprime les ph\u00e9nom\u00e8nes les plus vari\u00e9s, transforme d\u2019obscures statistiques en une exposition lumineuse, condense sous le regard et fait embrasser d\u2019un coup d\u2019\u0153il une quantit\u00e9 \u00e9norme de documents.\nOr, toutes les sciences proc\u00e8dent de la m\u00eame mani\u00e8re, elles accumulentles observations et les exp\u00e9riences, les rapprochant","page":0},{"file":"a0012.txt","language":"fr","ocr_fr":"INTRODUCTION.\nVII\nles unes des autres de fa\u00e7on \u00e0 mettre en lumi\u00e8re des rapports de cause \u00e0 effet. Ces rapprochements sont d\u2019autant plus fructueux qu\u2019ils portent sur un plus grand nombre de documents, mais alors leur complexit\u00e9 extr\u00eame rend la comparaison bien difficile : la v\u00e9rit\u00e9 se cache dans la gangue qui la renferme. Mais si l\u2019on prend la peine, souvent assez l\u00e9g\u00e8re, de r\u00e9duire \u00e0 leur forme graphique les documents accumul\u00e9s et de condenser toutes les mesures prises en une courbe dont chaque d\u00e9termination ne fournit qu\u2019un point, alors la clart\u00e9 se fait; si quelque relation \u00e9tait contenue dans cet ensemble d\u2019observations ou d\u2019exp\u00e9riences, elle se montre; une loi num\u00e9rique appara\u00eet, saisissante, lumineuse.\nQuand les observations sont mal prises, ou les exp\u00e9riences d\u00e9fectueuses, ou bien quand les faits rassembl\u00e9s n\u2019ont entre eux aucune relation commune, la courbe incoh\u00e9rente qui en ressort avertit qu\u2019on a fait fausse route, et qu\u2019il ne faut pas chercher plus longtemps des rapports simples qui n\u2019existent pas. Ces premiers avantages de la repr\u00e9sentation graphique suffiraient \u00e0 la faire adopter comme un secours puissant dans les sciences exp\u00e9rimentales et dans celles d\u2019observation.\nSi nous suivons la m\u00e9thode \u00e0 travers ses applications vari\u00e9es, nous rencontrerons des cas o\u00f9 elle n\u2019est plus seulement un guide pour 1 esprit, une aide pour la m\u00e9moire, mais o\u00f9 elle m\u00e8ne a des conceptions qui \u00e9taient autrefois enti\u00e8rement, inaccessibles. De cet ordre sont les graphiques des m\u00e9t\u00e9orologistes, gr\u00e2ce auxquels est exprim\u00e9 l\u2019\u00e9tat de l\u2019atmosph\u00e8re \u00e0 un m\u00eame moment sur toute l\u2019\u00e9tendue du monde civilis\u00e9. Chaque pays envoie son contingent d \u00e9l\u00e9ments pour construire ce tableau d ensemble : temps pluvieux ou serein, pression du barom\u00e8tre, temp\u00e9rature, direction du vent, etc., et l\u2019on pointe sur la carte les renseignements fournis par chaque observa-","page":0},{"file":"a0013.txt","language":"fr","ocr_fr":"VIII\nINTRODUCTION.\ntoire. Les d\u00e9p\u00eaches arrivent de toute part, les documents s\u2019accumulent, s\u2019amoncellent. Ne craignez pas que la confusion se produise ; loin de l\u00e0, plus les \u00e9l\u00e9ments sont complexes, plus l\u2019ensemble para\u00eetra simple.\nD\u2019innombrables points se r\u00e9duisent en quelques lignes, et celles-ci se d\u00e9gagent d\u2019autant plus claires et plus parfaites que leurs \u00e9l\u00e9ments sont plus nombreux.\nDans cette premi\u00e8re partie de notre travail, nous avons essay\u00e9 de classer les diff\u00e9rentes applications de la m\u00e9thode graphique, en commen\u00e7ant par les plus simples pour arriver aux plus complexes. Nous avons pris des exemples partout ou nous en avons trouv\u00e9. La physique, la chimie, l\u2019\u00e9conomie sociale, la d\u00e9mographie, la m\u00e9decine, le g\u00e9nie civil et militaire, la m\u00e9t\u00e9orologie nous ont fourni des types dont chacun peut se transporter d\u2019une science dans une autre, et se pr\u00eate aux applications les plus vari\u00e9es.\nIl\nDans la Seconde partie, la m\u00e9thode graphique est envisag\u00e9e comme moyen de recherches.\nLes appareils inscripteurs simplifient beaucoup l\u2019exp\u00e9rimentation, car ils tracent d\u2019eux-m\u00eames la courbe des ph\u00e9nom\u00e8nes dont ils sont charg\u00e9s de suivre les phases. Observateurs patients et exacts, dou\u00e9s de sens plus nombreux et plus parfaits que les n\u00f4tres, ils travaillent d\u2019eux-m\u00eames \u00e0 l\u2019\u00e9dification de la science ; ils accumulent des documents d\u2019une","page":0},{"file":"a0014.txt","language":"fr","ocr_fr":"INTRODUCTION.\nIX\nfid\u00e9lit\u00e9 irr\u00e9cusable, que l\u2019esprit saisit ais\u00e9ment, dont la comparaison est facile et le souvenir durable.\nDans cette partie, plus encore que dans la premi\u00e8re, un plan m\u00e9thodique \u00e9tait indispensable, mais bien difficile adresser. L\u2019extr\u00eame vari\u00e9t\u00e9 des ph\u00e9nom\u00e8nes que les appareils in-scripteurs traduisent en rend le classement difficile. Fallait-il d\u00e9crire successivement les appareils qui inscrivent des mouvements, des changements de temp\u00e9rature, des courants \u00e9lectriques, des variations de poids, des efforts de traction, des pressions, des d\u00e9bits, des changements de volume, des vitesses, des trajectoires, des rapports de succession, des dur\u00e9es, des rhythmes, etc.? C\u2019\u00e9tait morceler mon sujet et le r\u00e9duire \u00e0 une \u00e9num\u00e9ration fastidieuse.\nFallait-il, remontant des effets \u00e0 leurs causes, rassembler plusieurs ph\u00e9nom\u00e8nes en un m\u00eame groupe d\u2019apr\u00e8s la cause qui les produit ? N\u2019\u00e9tait-ce pas donner \u00e0 ce travail une forme philosophique trop pr\u00e9tentieuse? Ce second \u00e9cueil me parut le moins \u00e0 craindre, car l\u2019id\u00e9e d\u2019une force unique rev\u00eatant des formes diverses et pr\u00e9sidant \u00e0 tous les ph\u00e9nom\u00e8nes de la nature s est rapidement r\u00e9pandue et r\u00e8gne \u00e0 peu pr\u00e8s sans conteste. En cons\u00e9quence, voici le plan que j\u2019ai adopt\u00e9 : j\u2019exposerai en premier lieu les moyens d\u2019inscrire les mouvements proprement dits; cette relation du temps \u00e0 l\u2019espace devant servir de type pour exprimer graphiquement toutes les autres relations. Je consacrerai donc la seconde partie* de ce volume \u00e0 l\u2019inscription des mouvements, et n\u2019aborderai que plus tard les applications de la m\u00e9thode graphique aux autres manifestations de la force.","page":0},{"file":"a0015.txt","language":"fr","ocr_fr":"X\nINTRODUCTION.\nIll\nLa Troisi\u00e8me partie est relative \u00e0 l\u2019inscription des forces. Sous ces trois aspects principaux, travail m\u00e9canique, chaleur, \u00e9lectricit\u00e9, la force produit des manifestations analogues : elle se montre tant\u00f4t \u00e0 l\u2019\u00e9tat statique, tant\u00f4t \u00e0 l\u2019\u00e9tat dynamique. Ainsi, l\u2019action de la pesanteur, la force \u00e9lastique d\u2019un gaz ou d\u2019un ressort tendu repr\u00e9sentent la force m\u00e9canique \u00e0 l\u2019\u00e9tat statique, autrement dit en tension. La temp\u00e9rature d\u2019un corps qui ne s\u2019\u00e9chauffe ni ne se refroidit, c\u2019est l\u2019\u00e9tat statique de la chaleur. L\u2019\u00e9tat \u00e9lectrique d\u2019un corps isol\u00e9, c\u2019est l\u2019\u00e9tat statique de l\u2019\u00e9lectricit\u00e9 de ce corps.\nJusqu\u2019ici l\u2019analogie est parfaite ; mais nous ne sommes pas encore arriv\u00e9s sur le terrain o\u00f9 la m\u00e9thode graphique devient n\u00e9cessaire. Pour conna\u00eetre et mesurer ces forces \u00e0 l\u2019\u00e9tat statique, il suffit d\u2019instruments que la science poss\u00e8de d\u00e9j\u00e0 : la balance, le manom\u00e8tre, le thermom\u00e8tre, l\u2019\u00e9lectrom\u00e8tre, etc.\nSi nous passons aux manifestations dynamiques de la force, l\u2019analogie ne sera pas moins r\u00e9elle, mais plus difficile \u00e0 discerner, car la science didactique nous a, jusqu\u2019ici, plut\u00f4t habitu\u00e9s \u00e0 distinguer les uns des autres les diff\u00e9rents ph\u00e9nom\u00e8nes physiques qu\u2019\u00e0 les comparer entre eux. Toutefois, \u00e0 titre de premi\u00e8re ressemblance, on constate que toutes les manifestations dynamiques, ou variations de la force, peuvent se traduire par des mouvements. En effet, les instruments dont on se sert pour mesurer une pression, une temp\u00e9rature, un","page":0},{"file":"a0016.txt","language":"fr","ocr_fr":"INTRODUCTION.\nXI\ncourant \u00e9lectrique, etc., ex\u00e9cutent des mouvements plus ou moins \u00e9tendus suivant l\u2019intensit\u00e9 de la variation qu\u2019ils expriment. La rapidit\u00e9 plus ou moins grande de ces d\u00e9placements r\u00e9pond \u00e0 celle de la variation elle-m\u00eame.\nIl est donc tr\u00e8s-important de savoir appr\u00e9cier un mouvement avec pr\u00e9cision, puisque cela conduit \u00e0 la connaissance de beaucoup d\u2019autres ph\u00e9nom\u00e8nes. Or, la m\u00e9thode graphique est seule capable d\u2019apporter de la pr\u00e9cision dans une pareille mesure.\nTout mouvement est le produit de deux facteurs : le temps et l\u2019espace; conna\u00eetre le mouvement d\u2019un corps, c\u2019est conna\u00eetre la s\u00e9rie des positions qu\u2019il a occup\u00e9es dans l\u2019espace \u00e0 une s\u00e9rie d\u2019instants successifs. Il en est de m\u00eame pour les variations de la chaleur et d\u00e9 l\u2019\u00e9lectricit\u00e9; pour les d\u00e9terminer d\u2019une mani\u00e8re pr\u00e9cise, il faut savoir quelle a \u00e9t\u00e9 la s\u00e9rie des positions prises par le thermom\u00e8tre ou l\u2019\u00e9lectrom\u00e8tre aux divers instants de cette variation.\nLes appareils inscripteurs tracent d\u2019une mani\u00e8re continue cette relation de l\u2019espace au temps qui est l\u2019essence du mouvement. Si rapide ou si lent qu\u2019il soit, le d\u00e9placement d\u2019un corps peut \u00eatre inscrit, qu\u2019il s\u2019agisse de l\u2019\u00e9norme vitesse des projectiles de guerre ou de l\u2019extr\u00eame lenteur de l\u2019accroissement d\u2019un v\u00e9g\u00e9tal. D\u2019autres fois, ces appareils corrigent l\u2019excessive petitesse ou la trop grande \u00e9tendue du mouvement et les ram\u00e8nent aux proportions les plus convenables pour que le trac\u00e9 en soit facile \u00e0 saisir.\nAvant toute application particuli\u00e8re, il conviendra d\u2019exposer la mani\u00e8re g\u00e9n\u00e9rale d\u2019inscrire les changements d'espace, de les amplifier ou de les r\u00e9duire suivant le besoin. Puis, nous exposerons sous le nom de Chronographie, la mani\u00e8re de mesurer les temps, soit qu\u2019il faille estimer et comparer de","page":0},{"file":"a0017.txt","language":"fr","ocr_fr":"XII\nINTRODUCTION.\ntr\u00e8s-longues dur\u00e9es, soit qu\u2019on ait \u00e0 mesurer des temps extr\u00eamement courts. Dans ces derni\u00e8res circonstances, la Chronographie est admirable; v\u00e9ritable microscope du temps, elle montre que l\u2019instant indivisible dont on parle souvent n'existe pas, et que parfois des actes r\u00e9guliers, rhythm\u00e9s et coordonn\u00e9s d\u2019une mani\u00e8re parfaite tiennent dans un centi\u00e8me de seconde.\nApr\u00e8s cette initiation n\u00e9cessaire, le lecteur trouvera des exemples d\u2019inscription de toutes sortes de mouvements, depuis le plus simple, celui qui se fait en ligne droite et toujours dans le m\u00eame sens, jusqu\u2019aux plus capricieuses combinaisons qu\u2019on puisse imaginer.\nMais la parfaite connaissance d\u2019un mouvement n\u2019implique pas encore celle de la force qui l\u2019a engendr\u00e9; telle force qui, appliqu\u00e9e \u00e0 une tr\u00e8s-petite masse, l\u2019entra\u00eenerait avec une vitesse prodigieuse, n\u2019imprime \u00e0 une grande masse qu\u2019un d\u00e9placement presque insensible ; d\u2019autres fois, sous l\u2019action d\u2019une m\u00eame force, on voit la vitesse changer par suite de r\u00e9sistances ext\u00e9rieures. Ainsi, la connaissance d\u2019un mouvement constitue une notion essentiellement incompl\u00e8te; la v\u00e9ritable d\u00e9termination d\u2019une force est celle du travail m\u00e9canique produit.\nIl est vrai que le calcul fournit la mesure du travail dans les cas simples o\u00f9 l\u2019on conna\u00eet la masse \u00e0 mouvoir et la nature du mouvement qui lui a \u00e9t\u00e9 imprim\u00e9 ; mais la m\u00e9thode graphique donne directement cette mesure, en combinant l\u2019inscription des efforts d\u00e9velopp\u00e9s \u00e0 chaque instant, avec celle des chemins parcourus. J. Watt con\u00e7ut le premier l\u2019id\u00e9e d\u2019inscrire le travail et r\u00e9alisa cette inscription pour le piston d\u2019une machine \u00e0 vapeur. Poncelet trouva une solution plus g\u00e9n\u00e9rale qui s\u2019applique \u00e0 la fois aux machines motrices et au travail de traction des fardeaux sur les chemins. Il faut \u00e9tendre encore ce mode d\u2019inscription du travail et l\u2019introduire partout o\u00f9 les","page":0},{"file":"a0018.txt","language":"fr","ocr_fr":"INTRODUCTION.\nXIII\nforces m\u00e9caniques sont en jeu. En effet, rien ne peut rem-\u2022 placer l\u2019expression graphique du travail : le calcul peut en fixer la valeur totale ou la valeur moyenne ; le graphique seul repr\u00e9sente le travail avec la forme sous laquelle il a \u00e9t\u00e9 produit,\nL\u2019analogie dont il a \u00e9t\u00e9 question ci-dessus et qui rapproche les unes des autres toutes les manifestations des forces physiques, trace le plan d\u2019apr\u00e8s lequel on doit proc\u00e9der \u00e0 l\u2019inscription de la chaleur et de l\u2019\u00e9lectricit\u00e9.\nLa chaleur acquise ou perdue se traduit par les mouvements de la colonne du thermom\u00e8tre, et cette identification de l\u2019effet \u00e0 la cause est m\u00eame si compl\u00e8te que, dans le langage ordinaire, on dit que la temp\u00e9rature s\u2019\u00e9l\u00e8ve ou s\u2019abaisse, suivant que la colonne thermom\u00e9trique marche dans un sens ou dans l\u2019autre. L\u2019interpr\u00e9tation d\u2019une courbe de temp\u00e9rature sera donc tr\u00e8s-facile; elle ressemblera de tous points \u00e0 la variation d\u2019une force m\u00e9canique, par exemple \u00e0 celle d\u2019un dynamom\u00e8tre in scripteur. Mais, pour la chaleur comme pour les forces m\u00e9caniques, les phases de la variation ne constituent encore qu\u2019une notion incompl\u00e8te; il faut essayer d\u2019acqu\u00e9rir une connaissance plus parfaite des ph\u00e9nom\u00e8nes thermiques : celle de la quantit\u00e9 de chaleur gagn\u00e9e ou perdue par un corps. Cette notion est 1 analogue de celle du travail m\u00e9canique.\nLa physique \u00e9value en calories les quantit\u00e9s de chaleur; on devra donc inscrire le nombre de calories gagn\u00e9es ou perdues pour avoir l\u2019expression parfaite d\u2019un ph\u00e9nom\u00e8ne thermique. Cette inscription est possible gr\u00e2ce aux progr\u00e8s r\u00e9alis\u00e9s dans la r\u00e9gulation des temp\u00e9ratures. J\u2019exposerai le principe de ce genre d\u2019inscription qui semble destin\u00e9 \u00e0 un grand avenir.\nLes ph\u00e9nom\u00e8nes \u00e9lectriques devront s\u2019inscrire d\u2019une mani\u00e8re semblable : les variations d\u2019une tension \u00e9lectrique correspon-","page":0},{"file":"a0019.txt","language":"fr","ocr_fr":"XIV\nINTRODUCTION.\ndront \u00e0 celles d\u2019une pression ou d\u2019une temp\u00e9rature, tandis que la quantit\u00e9 d\u2019\u00e9nergie \u00e9lectrique produite par un courant sera l\u2019analogue d\u2019un travail m\u00e9canique ou d\u2019une quantit\u00e9 de chaleur. Assur\u00e9ment, ce but est encore loin d\u2019\u00eatre atteint; mais, par les r\u00e9sultats encourageants qui sont-d\u00e9j\u00e0 obtenus, on peut pr\u00e9voir que cette inscription sera prochainement r\u00e9alis\u00e9e.\nEn r\u00e9sum\u00e9, les appareils inscripteurs traduisent les phases des ph\u00e9nom\u00e8nes les plus divers ; leur emploi r\u00e9alise un progr\u00e8s consid\u00e9rable sur tous les autres moyens d\u2019observation ; et pourtant ce qu\u2019on vient de dire de leurs usages n\u2019en donne encore qu\u2019une id\u00e9e fort insuffisante. On conna\u00eet d\u00e9j\u00e0 certains appareils qui, appliqu\u00e9s en un lieu d\u00e9termin\u00e9, traduisent les variations qu\u2019y pr\u00e9sente une certaine force. Mais les ph\u00e9nom\u00e8nes de la nature ne sont pas aussi simples : souvent ils consistent en actes vari\u00e9s, li\u00e9s entre eux par une commune origine et se produisant en m\u00eame temps en diff\u00e9rents lieux. Cette complexit\u00e9 d\u00e9route l\u2019observateur et constitue aussi l\u2019une des principales difficult\u00e9s de l\u2019exp\u00e9rimentation. L\u2019impossibilit\u00e9 de pr\u00eater l\u2019attention \u00e0 plusieurs choses \u00e0 la fois oblige, dans la pratique, \u00e0 dissocier les ph\u00e9nom\u00e8nes pour en \u00e9tudier les divers \u00e9l\u00e9ments les uns apr\u00e8s les autres. Les appareils inscripteurs jouissent du pr\u00e9cieux avantage de saisir \u00e0 la fois et d\u2019exprimer d\u2019une mani\u00e8re synchronique plusieurs ph\u00e9nom\u00e8nes; il suffit pour cela d\u2019employer autant de styles traceurs qu\u2019on doit \u00e9crire de mouvements diff\u00e9rents. Des moyens appropri\u00e9s transmettent chacun des actes qui doivent s\u2019inscrire, du lieu o\u00f9 il se produit jusqu\u2019au papier sur lequel il va s'\u00e9crire.","page":0},{"file":"a0020.txt","language":"fr","ocr_fr":"INTRODUCTION\nXV\nIV\nLa Quatri\u00e8me partie traite des ph\u00e9nom\u00e8nes qui ne peuvent \u00eatre connus que par les inscriptions multiples; le nombre en est si grand que cette partie devra \u00eatre trait\u00e9e avec des d\u00e9veloppements consid\u00e9rables. Il faudra m\u00eame introduire certaines divisions dans ce vaste sujet.\nNous distinguerons en premier lieu les inscriptions simultan\u00e9es,, puis les inscriptions successives.\nDans les inscriptions simultan\u00e9es on fera les divisions suivantes. En premier lieu seront trait\u00e9s les cas o\u00f9 des actes de m\u00eame nature se produisent en des lieux diff\u00e9rents. Exemples : la propagation du mouvement des ondes ; la r\u00e9partition des temp\u00e9ratures dans l\u2019organisme vivant ; la coordination des mouvements dans la locomotion terrestre et a\u00e9rienne, etc.\nEnsuite viendront les cas o\u00f9, dans un m\u00eame lieu, s\u2019observent des actes de diverses natures. Exemples : les dilatations li\u00e9es aux changements de temp\u00e9rature des corps ; les-allonge-ments des substances soumises \u00e0 des tractions plus ou moins fortes. Dans le m\u00eame chapitre j\u2019indiquerai comment on d\u00e9compose les ph\u00e9nom\u00e8nes complexes, la pulsation du c\u0153ur par exemplej qui est due \u00e0 des changements de consistance et \u00e0 des changements de volume de cet organe; j\u2019y montrerai \u00e9galement les changements qu\u2019\u00e9prouvent dans une art\u00e8re la pression et la vitesse du sanu\nO","page":0},{"file":"a0021.txt","language":"fr","ocr_fr":"XVI\nINTRODUCTION.\nEnfin, dans un dernier chapitre, il sera question des cas plus complexes o\u00f9 des actes de diff\u00e9rentes natures se passent en meme temps dans des lieux diff\u00e9rents. Exemples : l\u2019articulation des sons; les mouvements des ailes des oiseaux et les r\u00e9actions pendant le vol; les changements de temp\u00e9rature li\u00e9s \u00e0 l\u2019action musculaire, etc.\nLa m\u00e9thode des inscriptions successives se pr\u00eate \u00e0 des recherches de diff\u00e9rentes natures. Parfois elle n\u2019est qu\u2019une simplification de l\u2019appareil instrumental et permet, au moyen d\u2019un seul instrument employ\u00e9 dans une s\u00e9rie d\u2019exp\u00e9riences successives, de r\u00e9soudre les probl\u00e8mes que l\u2019inscription simultan\u00e9e r\u00e9sout d\u2019un seul coup. Mais d\u2019autres fois les inscriptions successives fournissent des r\u00e9sultats que n\u2019atteindrait nulle autre m\u00e9thode. Ainsi, quand une variation d\u2019une dur\u00e9e tr\u00e8s-courte se reproduit p\u00e9riodiquement, et quand les appareils qui devraient la traduire n\u2019ont pas assez de mobilit\u00e9 pour en suivre fid\u00e8lement toutes les phases, on d\u00e9compose cette variation en une s\u00e9rie de parties correspondant \u00e0 des instants successifs et l\u2019on inscrit les unes apr\u00e8s les autres chacune de ces parties.\nL\u2019origine de cette m\u00e9thode semble remonter aux belles exp\u00e9riences de Plateau sur la Slroboscopte. Quand un objet anim\u00e9 de mouvements p\u00e9riodiques tr\u00e8s-rapides ne fournit \u00e0 nos yeux que des images confuses, on donne \u00e0 cet objet l\u2019apparence de l\u2019immobilit\u00e9 en ne le rendant visible qu\u2019\u00e0 des instants toujours les m\u00eames de sa r\u00e9volution p\u00e9riodique. D\u2019autres fois, on rend son mouvement apparent beaucoup plus lent. Soit une vibration d\u2019un diapason qu\u2019il faille rendre cent fois ou mille fois plus lente, on dispose l\u2019exp\u00e9rience de fa\u00e7on que la branche du diapason ne soit visible que pendant des instants tr\u00e8s-courts, s\u00e9par\u00e9s les uns des autres par des intervalles dont","page":0},{"file":"a0022.txt","language":"fr","ocr_fr":"INTRODUCTION.\nXVI1\nchacun est \u00e9gal \u00e0 une vibration plus un centi\u00e8me ou un milli\u00e8me de vibration. Cette belle m\u00e9thode a re\u00e7u en Allemagne de larges d\u00e9veloppements et de nombreuses applications. Elle ne doit pas seulement servir \u00e0 corriger l\u2019imperfection de notre \u0153il dans lequel la persistance des images produit la confusion, mais elle peut rem\u00e9dier aux d\u00e9fauts de certains appareils : l\u2019inertie de l\u2019aiguille du galvanom\u00e8tre par exemple, ou celle des indicateurs de pression.\nNous rattacherons \u00e0 cette m\u00e9thode les exp\u00e9riences de Guil-lemin sur la mesure et la repr\u00e9sentation graphique des \u00e9tats variables des courants; celles de Bernstein sur la variation \u00e9lectrique des nerfs et des muscles ; nous montrerons enfin qu\u2019on peut obtenir l\u2019inscription des phases d\u2019une variation \u00e9lectrique, si rapide qu\u2019elle soit, en combinant cette m\u00e9thode avec l\u2019emploi de l\u2019\u00e9lectrom\u00e8tre de Lippmann.\nLes effets de l\u2019inertie alt\u00e9raient les trac\u00e9s fournis par l\u2019indicateur de Watt appliqu\u00e9 aux variations des pressions de vapeur. Deprez imagina de d\u00e9composer la dur\u00e9e de la r\u00e9volution du piston en une s\u00e9rie d\u2019instants successifs pour chacun desquels il d\u00e9termina la pression, dans des conditions pour ainsi dire statiques, afin que l'inertie n\u2019interv\u00eent plus. Ce mode d\u2019exploration peut s\u2019appliquer, en physiologie, \u00e0 la d\u00e9termination des phases de la secousse musculaire, des variations que pr\u00e9sente l\u2019excitabilit\u00e9 du c\u0153ur aux divers instants de sa r\u00e9volution, etc.\nLes quatre premi\u00e8res parties ont eu pour objet de montrer les avantages de la m\u00e9thode graphique, d\u2019en exposer les applications principales, d\u2019en faire pr\u00e9voir les d\u00e9veloppements futurs;\nb","page":0},{"file":"a0023.txt","language":"fr","ocr_fr":"XVIII\nINTRODUCTION.\nmais on y passe rapidement sur les d\u00e9tails exp\u00e9rimentaux, sur la construction des appareils, sur les moyens de les r\u00e9gler et d\u2019en v\u00e9rifier les indications.\nV\nLa Cinqui\u00e8me partie, qui porte le titre de Technique, suppl\u00e9e aux omissions volontaires dont nous venons de parler. La valeur de chaque appareil y est discut\u00e9e et certains points historiques y sont trait\u00e9s. A c\u00f4t\u00e9 de la description de chaque instrument se trouve une exp\u00e9rience pouvant servir de type pour en faire comprendre l\u2019emploi.\nCes d\u00e9tails techniques sont une initiation n\u00e9cessaire pour ceux qui voudront suivre les differentes publications faites avec l\u2019emploi de la m\u00e9thode graphique ; de ce nombre sont les Comptes rendus annuels des travaux de mon laboratoire, ainsi que deux autres volumes actuellement en pr\u00e9paration : l\u2019un sur la Fonction des nerfs et des muscles, l\u2019autre sur la Circulation du sang. Dans cette derni\u00e8re partie, j\u2019ai cherch\u00e9 \u00e0 rassembler tous les renseignements n\u00e9cessaires pour permettre au lecteur de r\u00e9p\u00e9ter les exp\u00e9riences dont il est ques tion dans cet ouvrage et d\u2019appliquer la m\u00e9thode graphique \u00e0 des sujets nouveaux.\nOn verra qu\u2019une pr\u00e9occupation dominante a pr\u00e9sid\u00e9 \u00e0 la construction des diff\u00e9rents instruments dont il sera question : celle d\u2019en r\u00e9duire autant que possible le nombre afin de rendre les exp\u00e9riences graphiques plus facilement r\u00e9alisables.","page":0},{"file":"a0024.txt","language":"fr","ocr_fr":"INTRODUCTION.\nXIX\nJe ferai gr\u00e2ce au lecteur des difficult\u00e9s et des t\u00e2tonnements sans nombre qu\u2019a n\u00e9cessit\u00e9s la construction des divers instruments dont les applications seront d\u00e9crites. Depuis vingt ans, \u00e0 travers des recherches sur des sujets divers, j\u2019ai poursuivi le m\u00eame but : celui d\u2019\u00e9tendre la m\u00e9thode graphique et de l\u2019appliquer au plus grand nombre de ph\u00e9nom\u00e8nes possible. On a dit en parlant de mes travaux \u00ab que c\u2019\u00e9tait toujours la m\u00eame chose \u00bb. Cette appr\u00e9ciation, dict\u00e9e sans doute par une excessive bienveillance, serait, si je l\u2019avais m\u00e9rit\u00e9e, la plus grande r\u00e9compense de mes efforts. Elle prouverait que j\u2019ai approch\u00e9 de mon but, qui \u00e9tait de soumettre un grand nombre d\u2019\u00e9tudes \u00e0 une m\u00e9thode unique, \u00e0 celle qui me semble promettre \u00e0 la science un rapide d\u00e9veloppement.\nParis, 10 janvier 1878.","page":0},{"file":"p0001.txt","language":"fr","ocr_fr":"LA\nM\u00c9THODE GRAPHIQUE\nDANS\nLES SCIENCES EXP\u00c9RIMENTALES\nPREMI\u00c8RE PARTIE\nREPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES\nCHAPITRE I.\nEXPRESSION GRAPHIQUE DES GRANDEURS ET DE LEURS RELATIONS.\nUne grandeur quelconque peut \u00eatre exprim\u00e9e par une longueur. \u2014 Grandeurs scalaires : expression de nombres, de distances, de dur\u00e9es, de forces, etc. \u2014 Chronologies comparatives. Expression graphique des relations d\u2019espace ; syst\u00e8mes de coordonn\u00e9es en g\u00e9n\u00e9ral. \u2014 Id\u00e9e de Descartes ; courbes exprimant les relations de deux variables. \u2014 Tableaux statistiques de Playfair.\nU*e grandeur quelconque peut \u00eatre repr\u00e9sent\u00e9e par une longueur.\nt ce que l\u2019esprit peut concevoir et mesurer avec exactitude s\u2019exprime graphiquement d\u2019une mani\u00e8re claire et pr\u00e9cise : des nombres, des longueurs, des dur\u00e9es, des forces, trouvent dans l\u2019emploi des figures graphiques leur expression la plus concise et la plus saisissante.\nA c\u00f4t\u00e9 de 1 expression conventionnelle des nombres au moyen de chiffres, il en est une autre qui n\u2019emprunte, pour ainsi dire,\ni","page":1},{"file":"p0002.txt","language":"fr","ocr_fr":"2\tREPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\nrien \u00e0 la convention. 11 suffit d\u2019admettre qu\u2019une longueur d\u2019un millim\u00e8tre corresponde \u00e0 l\u2019unit\u00e9, pour que des lignes qui mesurent trois, sept ou quinze millim\u00e8tres expriment clairement pour tout le monde les nombres trois, sept et quinze.\nOr, une grandeur quelconque, distance, poids, temp\u00e9rature, etc., si elle est compar\u00e9e \u00e0 une grandeur de m\u00eame ordre, prise pour unit\u00e9, sera ramen\u00e9e \u00e0 un nombre et pourra s\u2019exprimer par une ligne plus ou moins longue.\nPour faire voir \u00e0 quel point la comparaison d\u2019une s\u00e9rie de nombres est facilit\u00e9e par cette transformation, nous donnerons comme exemple la figure 1, qui repr\u00e9sente l\u2019importance compar\u00e9e du mat\u00e9riel naval des diff\u00e9rentes puissances maritimes1. C\u2019est d\u2019apr\u00e8s le tonnage des navires que celte estimation est faite. Une s\u00e9rie de colonnes dont les hauteurs sont proportionnelles aux nombres de tonneaux que peut porter la marine de chacun des douze \u00c9tats que l\u2019on compare est repr\u00e9sent\u00e9e dans cette figure. Rang\u00e9es, de gauche \u00e0 droite, par ordre d\u2019importance relative, la marine des Iles Britanniques occupe le premier rang; celle de l\u2019Autriche le dernier. Le nombre absolu de tonneaux se lit sur une \u00e9chelle, \u00e0 gauche de la figure. Enfin, dans la surface rectangulaire de chacune de ces colonnes, une partie teint\u00e9e de hachures mesure l\u2019importance de la marine \u00e0 voiles, tandis que la surface rest\u00e9e blanche exprime le tonnage des navires \u00e0 vapeur.\nLa m\u00e9moire conserve ais\u00e9ment le souvenir d\u2019un tableau de ce genre : quand nous en \u00e9voquons le souvenir, nous voyons appara\u00eetre tous les rapports qui y sont repr\u00e9sent\u00e9s et que des chiffres n\u2019exprimaient que d\u2019une mani\u00e8re obscure.\nToute la statistique des marines du monde est contenue dans ce petit tableau, qui montre que les Iles Britanniques ont plus de navires \u00e0 vapeur que toutes les autres nations ensemble; que la France, au point de vue absolu du tonnage de ses flottes, ne vient qu\u2019en sixi\u00e8me rang, mais qu\u2019elle occupe le troisi\u00e8me si l\u2019on ne consid\u00e8re que la marine \u00e0 vapeur. Il n\u2019est pas n\u00e9cessaire de paraphraser un semblable tableau, ce serait d\u00e9layer et obscurcir ce qu\u2019il contient sous une forme synoptique et lumineuse.\nDes tableaux du genre de la figure 1 servent \u00e0 comparer entre elles toute esp\u00e8ce de grandeur; tout le monde a vu des repr\u00e9sen-\n1. Cette figure est extraite de l\u2019ouvrage de M. \u00c9. Reclus, Nouvelle G\u00e9ographie de la France.","page":2},{"file":"p0003.txt","language":"fr","ocr_fr":"3\nr COMPARAISON DES GRANDEURS.\nt\u00e2tions de ce genre employ\u00e9es pour comparer les hauteurs relatives des diff\u00e9rents \u00e9difices ou des diff\u00e9rentes montagnes du globe.\nCm\u00ab\nJar Erhard\nd'aprca la Statistique <biliuceau.Verita*\nFig. i. Tableau comparatif de l'importance des diff\u00e9rentes marines \u00e0 voile et \u00e0 vapeur, au point de vue du tonnage.\nOn peut exprimer de la m\u00eame fa\u00e7on les densit\u00e9s relatives des diff\u00e9rents corps, les moyennes de la taille en diff\u00e9rents pays, etc.","page":3},{"file":"p0004.txt","language":"fr","ocr_fr":"4\nREPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\nGrandeurs scalaires.\nSi l\u2019on se reporte \u00e0 la figure 1, on remarquera qu\u2019elle pr\u00e9sente pour chaque colonne deux indications distinctes: celle du tonnage des navires \u00e0 voiles et celle du tonnage des navires \u00e0 vapeur. 11 y a donc dans ce genre de tableaux un double \u00e9l\u00e9ment de comparaison, chaque colonne exprimant non-seulement un nombre absolu, mais l\u2019importance relative des valeurs qui le constituent. Dans certaines circonstances, ce mode d\u2019expression a \u00e9t\u00e9 utilis\u00e9 avec grand avantage. Ainsi, dans la statistique m\u00e9dicale sur la mortalit\u00e9 \u00e0 diff\u00e9rents \u00e2ges, on peut subdiviser chaque colonne exprimant la mortalit\u00e9 totale en une s\u00e9rie d\u2019assises dont chacune exprime par sa hauteur le nombre de morts dues \u00e0 une certaine maladie; de sorte que le chiffre total de la mortalit\u00e9 se trouve d\u00e9compos\u00e9 en une s\u00e9rie de nombres correspondant chacun \u00e0 une mortalit\u00e9 sp\u00e9ciale, celle qu\u2019entra\u00eenent, par exemple, la phthisie, la variole, l\u2019apoplexie, etc. Les compagnies d\u2019assurances, devan\u00e7ant en cela les trait\u00e9s sp\u00e9ciaux de m\u00e9decine, publient sur ce sujet d\u2019int\u00e9ressants tableaux qui permettent de comparer la proportion de d\u00e9c\u00e8s qui correspond \u00e0 chaque maladie dans la mortalit\u00e9 totale d\u2019un pays. Ailleurs elles [repr\u00e9sentent par des tableaux du m\u00eame genre le nombre de d\u00e9c\u00e8s que chaque maladie entra\u00eene \u00e0 diff\u00e9rents \u00e2ges1. L\u2019impression polychrome! facilite beaucoup l\u2019intelligence de ces tableaux, dont nous regrettons de ne pouvoir reproduire un type.\nLe temps lui-m\u00eame est soumis \u00e0 ce genre d\u2019expression. S\u2019il est vrai, comme disent les empiriques, que le temps n\u2019ait pas d\u2019existence absolue, du moins il se manifeste \u00e0 notre esprit par les ph\u00e9nom\u00e8nes qu\u2019il contient; c\u2019est ainsi qu\u2019on le mesure par le nombre des retours successifs d\u2019actes semblables entre eux : r\u00e9volutions apparentes des astres, \u00e9coulements d\u2019un sablier, oscillations d\u2019un pendule, etc. Devenues nombres, les dur\u00e9es s\u2019expriment en lignes et se comparent ais\u00e9ment les unes aux autres sous forme de longueurs. Il y a m\u00eame certains ph\u00e9nom\u00e8nes qui traduisent directement, sous forme de longueurs, les temps plus\n1. On peut citer comme type de tableaux statistiques ceux que publie la Compagnie d\u2019assurances sur la vie, de New-York : \u00ab Mortuary experience of the mutual Life, 1843 to 1874. \u00bb","page":4},{"file":"p0005.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHRONOLOGIES COMPARATIVES.\n5\nou moins longs : tels sont les mouvements des astres ou ceux que nous r\u00e9alisons au moyen de certains m\u00e9canismes, clepsydres ou horloges.\nLa notation musicale offre un exemple de repr\u00e9sentation graphique des dur\u00e9es, puisqu\u2019elle divise le temps en parties \u00e9gales ou mesures, et les exprime par des longueurs \u00e9gales prises sur les lignes horizontales de la port\u00e9e. Cette repr\u00e9sentation est assez grossi\u00e8re d\u00e9j\u00e0 pour la repr\u00e9sentation des mesures dont les dur\u00e9es ne traduisent pas toujours par leur longueur le rhythme acc\u00e9l\u00e9r\u00e9 ou ralenti d\u2019une m\u00e9lodie \u00e9crite; mais, dans la subdivision des mesures, l\u2019expression des dur\u00e9es devient tout \u00e0 fait conventionnelle. Une forme particuli\u00e8re donn\u00e9e \u00e0 chaque note en exprime la dur\u00e9e; il en est de m\u00eame pour les silences, o\u00f9 les pauses, soupirs et fractions de soupirs constituent une repr\u00e9sentation absolument artificielle.\nRien ne serait plus facile aujourd\u2019hui que de faire une notation musicale enti\u00e8rement logique dans laquelle, en respectant l\u2019emploi de la port\u00e9e pour exprimer la hauteur des sons, on traduirait leur dur\u00e9e par la longueur d\u2019un trait, l\u2019intensit\u00e9 du son par l\u2019\u00e9paisseur de ce trait. 11 est probable que de longtemps un pareil syst\u00e8me ne pourra s\u2019introduire, parce qu\u2019un autre usage r\u00e8gne aujourd\u2019hui en tout pays; mais il est \u00e0 peu pr\u00e8s certain qu\u2019on reconna\u00eetra quelque jour les avantages d\u2019un mode de notation musicale d\u2019autant plus facile \u00e0 apprendre, qu\u2019il se rattacherait \u00e0 l\u2019ensemble d\u2019une m\u00e9thode dont chacun poss\u00e9dera les notions g\u00e9n\u00e9rales.\nChronologies comparatives.\nLa chronologie graphique, bien que peu r\u00e9pandue encore, est arriv\u00e9e \u00e0 un haut degr\u00e9 de perfection qui ne tardera pas \u00e0 en imposer l\u2019usage. La figure 2 est extraite d\u2019un tableau graphique\npubli\u00e9 en Angleterre*, et qu\u2019il m\u2019a paru fort int\u00e9ressant de reproduire. \u2022\nLe manque d\u2019espace a forc\u00e9 \u00e0 ne prendre qu\u2019une p\u00e9riode de deux cents ans, de 1660 \u00e0 I860. La moiti\u00e9 sup\u00e9rieure du tableau repr\u00e9sente la dur\u00e9e des r\u00e8gnes des souverains de la maison de\n1. Chronological, historical, and statistical Diagram fr present time, by J. Russell Sowray.\nom the year 1600 to the","page":5},{"file":"p0006.txt","language":"fr","ocr_fr":"Fig. 2. Statistique graphique indiquant la succession des diff\u00e9rents souverains en Angleterre et la dur\u00e9e du r\u00e8gne de chacun d\u2019eux avec les dates correspondantes \u00e0 leur av\u00e8nement et \u00e0 leur mort. Enfin sur ce tableau sont repr\u00e9sent\u00e9es les dur\u00e9es des p\u00e9riodes de paix et de guerre correspondantes \u00e0 chaque r\u00e8gne.","page":6},{"file":"p0007.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHRONOLOGIES COMPARATIVES.\t7\nHanovre depuis Georges Ier jusqu\u2019\u00e0 Victoria. Une bande teint\u00e9e form\u00e9e de hachures repr\u00e9sente la dur\u00e9e de la vie de chacun des souverains; elle commence \u00e0 la date de la naissance, qu on lit sur l\u2019une des abscisses o\u00f9 les dates sont num\u00e9rot\u00e9es de dix en dix ann\u00e9es, et finit \u00e0 la date de la mort.\nLa dur\u00e9e du r\u00e8gne est figur\u00e9e par une bande noire. Les g\u00e9n\u00e9alogies se comprennent ais\u00e9ment, car la bande qui correspond \u00e0 la vie de chaque souverain se d\u00e9tache de celle qui mesure la vie de son p\u00e8re comme une branche se d\u00e9tache d\u2019un tronc.\nOn voit dans ce tableau que depuis l\u2019av\u00e9nement de Georges Ier jusqu\u2019\u00e0 celui de Victoria, la succession au tr\u00f4ne s\u2019est faite en ligne directe; que les deux fils de Georges III ont r\u00e9gn\u00e9 tour \u00e0 tour, et qu\u2019une r\u00e9gence de dix ans a marqu\u00e9 les derni\u00e8res ann\u00e9es\nde Georges III.\nLa dur\u00e9e comparative des r\u00e8gnes appara\u00eet au premier coup d\u2019\u0153il ; l\u2019\u00e2ge des souverains au moment de la naissance de leur fils est \u00e9galement indiqu\u00e9 lorsque ceux-ci ont r\u00e9gn\u00e9. La ligne de vie de la reine Victoria ne se d\u00e9tache pas de celle des souverains qui l\u2019ont pr\u00e9c\u00e9d\u00e9e, parce qu\u2019elle est petite-fille de Georges III par le duc de Kent qui n\u2019a pas r\u00e9gn\u00e9.\nRaviv\u00e9s par l\u2019inspection de ce tableau graphique, les souvenirs historiques prennent une pr\u00e9cision et une s\u00fbret\u00e9 qu\u2019ils empruntent \u00e0 la m\u00e9moire des yeux.\nSur le m\u00eame tableau se trouvaient repr\u00e9sent\u00e9es les successions des divers lords chanceliers pendant la m\u00eame p\u00e9riode, toutes les variations de la dette, de l\u2019importation et de l\u2019exportation, les variations du budget des recettes et des d\u00e9penses de l\u2019\u00c9tat. Enfin, et nous avons reproduit cette partie du tableau comme l\u2019une des plus int\u00e9ressantes, une ligne horizontale coup\u00e9e en tron\u00e7ons de longueurs variables exprime, pour l\u2019Angleterre, les p\u00e9riodes alternatives de paix et de guerre pendant l\u2019espace de temps consid\u00e9r\u00e9. Quelques mots explicatifs rappellent dans le tableau original quelles \u00e9taient les puissances engag\u00e9es dans la lutte, de m\u00eame que pour la g\u00e9n\u00e9alogie des souverains, le nom de chacun d\u2019eux est inscrit devant sa ligne de vie.\nCet extrait ne donne qu\u2019une id\u00e9e insuffisante du tableau auquel il est emprunt\u00e9, et que les ressources de l\u2019impression polychrome rendent encore beaucoup plus expressif. Ajoutons que la multiplicit\u00e9 m\u00eame des documents qu\u2019il pr\u00e9sente et qu\u2019il ram\u00e8ne","page":7},{"file":"p0008.txt","language":"fr","ocr_fr":"8\tREPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\n\u00e0 une chronologie unique est un des principaux avantages qui ne saurait \u00eatre reproduit dans notre petit format.\nLes notions simples de grandeurs qui viennent d\u2019\u00eatre consid\u00e9r\u00e9es isol\u00e9ment sont susceptibles de se combiner entre elles; or, de ces combinaisons naissent des notions plus compliqu\u00e9es comme celles de surface, de mouvement, de variation. Ces notions complexes trouvent dans la m\u00e9thode graphique leur expression la plus parfaite.\nExpression graphique des relations d'espace.\nNous concevons l\u2019espace suivant trois dimensions : longueur, largeur et \u00e9paisseur; mais, pour exprimer cette triple notion, la m\u00e9thode graphique ne dispose que des deux dimensions, longueur et largeur, que pr\u00e9sente une feuille de papier; ces ressources suffisent, dans un grand nombre de cas, pour repr\u00e9senter les trois dimensions de l\u2019espace, gr\u00e2ce aux proc\u00e9d\u00e9s de la g\u00e9om\u00e9trie descriptive ou de la perspective.\nOn a vu comment la notion simple de longueur se traduit par une ligne ; ce sera l\u2019expression graphique de l\u2019espace consid\u00e9r\u00e9 suivant une dimension, c\u2019est-\u00e0-dire de la distance qui s\u00e9pare deux points. L\u2019emploi du compas, du vernier ou du microm\u00e8tre donne une pr\u00e9cision merveilleuse \u00e0 la mesure ou \u00e0 la comparaison des distances qui sont repr\u00e9sent\u00e9es, tant\u00f4t en grandeurs r\u00e9elles, tant\u00f4t amplifi\u00e9es ou r\u00e9duites \u00e0 une \u00e9chelle convenable. Cette possibilit\u00e9 de repr\u00e9senter les distances trop grandes ou trop petites \u00e0 une \u00e9chelle r\u00e9duite ou amplifi\u00e9e pour les besoins d\u2019une compr\u00e9hension facile, fait que, dans l\u2019estimation ou la comparaison de ces grandeurs, nous jugeons mieux d\u2019apr\u00e8s les lignes trac\u00e9es que nous ne le ferions \u00e0 l\u2019inspection des distances elles-m\u00eames.\nL\u2019espace consid\u00e9r\u00e9 suivant deux dimensions nous donne la notion du plan. Des lignes trac\u00e9es sur un plan expriment les diff\u00e9rentes orientations ou directions ; enfin, l\u2019espace limit\u00e9 par des lignes fournit la mesure des surfaces. C\u2019est surtout dans les mesures de surfaces irr\u00e9guli\u00e8res que les constructions graphiques offrent toute leur importance, car rien ne saurait alors les remplacer. L\u2019arpenteur n\u2019a une id\u00e9e exacte du terrain qu\u2019il a mesur\u00e9 que lorsqu\u2019il en a trac\u00e9 le plan sur son papier. Le g\u00e9ographe qui","page":8},{"file":"p0009.txt","language":"fr","ocr_fr":"9\nRELATIONS D\u2019ESPACE.\nvoudrait d\u00e9crire par le langage la configuration d\u2019un pays, la position, les distances relatives et l\u2019orientation des diff\u00e9rents lieux serait inintelligible, tandis que sur une carte tout est clair et l\u2019esprit saisit ais\u00e9ment les formes des diverses contr\u00e9es, le cours des fleuves, l\u2019\u00e9tendue relative des terres et des mers. Dans une antiquit\u00e9 d\u00e9j\u00e0 bien recul\u00e9e, les Grecs employaient les cartes de g\u00e9ographie. \u2022\nQuand une surface est de forme rectangulaire, elle exprime par son \u00e9tendue le produit de deux grandeurs \u00e9gales \u00e0 deux des c\u00f4t\u00e9s adjacents. L\u2019expression de carr\u00e9 d\u2019un nombre employ\u00e9e comme synonyme du produit de ce nombre par lui-m\u00eame montre combien est naturel ce mode de repr\u00e9sentation graphique substitu\u00e9 \u00e0 certaines op\u00e9rations arithm\u00e9tiques. Un rectangle exprime le produit de deux facteurs in\u00e9gaux. Enfin, nous verrons, dans beaucoup de repr\u00e9sentations graphiques de ph\u00e9nom\u00e8nes, que la mesure des aires ou surfaces, faite au moyen du planim\u00e8tre, donne d\u2019une fa\u00e7on rapide et s\u00fbre des r\u00e9sultats num\u00e9riques difficiles \u00e0 obtenir autrement.\nL espace consid\u00e9r\u00e9 suivant ses trois dimensions nous donne la connaissance compl\u00e8te des corps ou des formes que pr\u00e9sente la nature. A d\u00e9faut de la sculpture ou des plans en relief qui nous fournissent la plus parfaite expression de ces formes, on peut repr\u00e9senter graphiquement des solides dans l\u2019espace.\nLa g\u00e9om\u00e9trie descriptive, par l\u2019artifice des projections, repr\u00e9sente \u00e0 ses initi\u00e9s les dimensions des corps situ\u00e9s en dehors du plan de la figure trac\u00e9e; mais il est une repr\u00e9sentation qui, pour \u00eatre moins rigoureuse et moins compl\u00e8te, n\u2019en a pas moins une giande valeur \u00e0 cause de la facilit\u00e9 qu\u2019on \u00e9prouve \u00e0 l\u2019interpr\u00e9ter : c\u2019est la perspective. Familiaris\u00e9s depuis longtemps avec ce mode de repr\u00e9sentation des formes par les peintures et les dessins que nous voyons partout, nous comprenons ais\u00e9ment la forme et les dimensions relatives des objets qui sont figur\u00e9s de cette mani\u00e8re. Ajoutons que dans ces derni\u00e8res ann\u00e9es, gr\u00e2ce \u00e0 la belle invention de Wheatstone, nous avons, au moyen de figures planes, la sensation compl\u00e8te du relief. En regardant dans un st\u00e9r\u00e9oscope deux images trac\u00e9es suivant une perspective diff\u00e9rente, comme celles qui se peignent dans chacun de nos yeux quand nous les dirigeons \u00e0 la fois sur un m\u00eame objet, nous avons la m\u00eame sensation que si un objet r\u00e9el \u00e9tau plac\u00e9 devant nous et si nos deux yeux","page":9},{"file":"p0010.txt","language":"fr","ocr_fr":"10\tREPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\n4 la fois, dirig\u00e9s sur cet objet, en exploraient chacune des parties diff\u00e9rentes \u2019.\nD\u00e9termination graphique de la position d\u2019un point ou d\u2019une s\u00e9rie de points sur un plan. \u2014 Le moyen que le g\u00e9ographe emploie pour exprimer la position des diff\u00e9rents lieux du globe en les rapportant \u00e0 deux degr\u00e9s terrestres, l\u2019un de latitude et l\u2019autre de longitude, n\u2019est autre que celui qu\u2019emploie le g\u00e9om\u00e8tre quand il veut exprimer sur un plan les positions relatives de diff\u00e9rents points les uns par rapport aux autres : il d\u00e9termine la position de chaque point par rapport \u00e0 deux lignes qui se coupent \u00e0 angle droit et qu\u2019on appelle coordonn\u00e9es rectangulaires1 2. Comme une ligne quelconque peut \u00eatre consid\u00e9r\u00e9e comme form\u00e9e d\u2019une s\u00e9rie de points plac\u00e9s les uns \u00e0 la suite des autres, on aura repr\u00e9sent\u00e9 sur un plan cette ligne avec sa direction et ses inflexions diverses quand on aura d\u00e9termin\u00e9 la position de chacun des points de cette ligne.\nSoit, par exemple, \u00e0 repr\u00e9senter le cours d\u2019un ruisseau qui serpente sur le sol : tra\u00e7ons sur le terrain deux lignes qui se coupent \u00e0 angle droit et que nous repr\u00e9senterons sur le papier par les droites ox et og, figure 3; ce seront les coordonn\u00e9es dont l\u2019une ox s\u2019appelle axe des abscisses ou simplement axe des x; l\u2019autre axe des ordonn\u00e9es ou des y. Un r\u00e9seau de lignes parall\u00e8les \u00e0 ces deux axes et se coupant comme eux \u00e0 angle droit sert \u00e0 faciliter la d\u00e9termination du lieu o\u00f9 chaque point doit \u00eatre figur\u00e9 sur le plan.\n1.\tLes images st\u00e9r\u00e9oscopiques donnent m\u00eame la sensation du relief dans des cas o\u00f9 nos yeux ne peuvent la fournir. Ainsi quand nous regardons un objet \u00e9loign\u00e9, l\u2019\u00e9cartement de nos yeux ne constitue plus une parallaxe suffisamment \u00e9tendue, et chacun des yeux voit l'objet sensiblement sous le m\u00eame angle que l\u2019autre. Or, avec la photographie, on peut avoir deux images d\u2019un m\u00eame objet prises de deux points tr\u00e8s-\u00e9loign\u00e9s l\u2019un do l\u2019autre. Dans ces conditions, un village appara\u00eet comme un amas de ces maisonnettes qui servent de jouets aux enfants et qu\u2019on observerait \u00e0 tr\u00e8s-courte distance. Dans une exposition scientifique anglaise, j\u2019ai vu des photographies st\u00e9r\u00e9oscopiques de Saturne avec son anneau. Les \u00e9preuves avaient \u00e9t\u00e9 prises \u00e0 des \u00e9poques diff\u00e9rentes, de sorte que l\u2019astre observ\u00e9 sous deux angles diff\u00e9rents, son anneau se d\u00e9tachait avec un tel relief que l\u2019on e\u00fbt cru pouvoir le saisir \u00e0 la main.\n2.\tOn pourrait d\u00e9terminer la position d\u2019un ou do plusieurs points par rapport \u00e0 des points fixes ou \u00e0 des lignes quelconques. Aussi le nombre des syst\u00e8mes de coordonn\u00e9es est-il pour ainsi dire illimit\u00e9; mais le plus r\u00e9pandu, \u00e0 cause de la facilit\u00e9 de son emploi, est celui dans lequel les coordonn\u00e9es sont les distances \u00e0 deux axes se coupant \u00e0 angle droit et qu\u2019on appelle, pour celte raison, rectangulaire ou orthogonal.","page":10},{"file":"p0011.txt","language":"fr","ocr_fr":"RELATIONS D ESPACE.\n11\nSoit un premier point du ruisseau situe sur le terrain \u00e0 deux m\u00e8tres de l\u2019axe des x et \u00e0 douze de l\u2019axe des y. Si nous convenons de r\u00e9duire au milli\u00e8me les dimensions que le plan devra repr\u00e9senter, la position de ce premier point sera en 1, \u00e0 2 millim\u00e8tres de l\u2019axe des x et \u00e0 12 millim\u00e8tres de l\u2019axe des y. Un second point situ\u00e9 \u00e0 5 m\u00e8tres de l\u2019axe des x et \u00e0 15 de l\u2019axe des y sera repr\u00e9sent\u00e9 sur le plan en 2, et ainsi de suite pour la s\u00e9rie des points du ruisseau. La ligne ainsi construite par une succession de points exprimera toutes les inflexions du ruisseau, la longueur relative\n10\t20\t30\ttkO\tSO\t60\t70\t80\t90\t100\nFig. 3. Construction d\u2019une courbe sur un plan.\net la direction de chacune d\u2019elles avec une fid\u00e9lit\u00e9 d\u2019autant plus\ngrande qu\u2019on aura d\u00e9termin\u00e9 des points plus rapproches les uns des autres *.\n. \u00aeescartes imprima une direction nouvelle \u00e0 ce mode d\u2019expression des relations au moyen de deux coordonn\u00e9es. Il d\u00e9couvrit que les diff\u00e9rents points des courbes engendr\u00e9es par les sections coniques pr\u00e9sentent avec deux coordonn\u00e9es orthogonales des rapports simples susceptibles d\u2019\u00eatre repr\u00e9sent\u00e9s par une\n","page":11},{"file":"p0012.txt","language":"fr","ocr_fr":"12 REPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\n\u00e9quation ; il fonda ainsi la g\u00e9om\u00e9trie analytique. Or, cette d\u00e9couverte devait donner aux expressions graphiques une port\u00e9e nouvelle et beaucoup plus grande. Au lieu d\u2019exprimer seulement des relations d\u2019espace, les courbes devaient s\u2019appliquer \u00e0 l\u2019expression des relations de deux grandeurs quelconques1.\nCourbe exprimant la relation de deux variables.\nCourbe exprimant la relation de deux grandeurs quelconques. \u2014 Dans l\u2019exemple ci-dessus indiqu\u00e9, la courbe trac\u00e9e sur le papier exprimait pour chacun de ses points des relations d\u2019espace ; or, dans la conception la plus g\u00e9n\u00e9rale de la m\u00e9thode graphique, on doit exprimer des relations de tout genre, et il n\u2019est pas n\u00e9cessaire que les mesures compt\u00e9es sur les ordonn\u00e9es et les abcisses correspondent \u00e0 des grandeurs homog\u00e8nes. Si nous supposons, par exemple, que les divisions compt\u00e9es sur l\u2019axe des x correspondent \u00e0 des temps, tandis que sur l\u2019axe des y elles correspon-\n1. Le r\u00f4le de Descartes est appr\u00e9ci\u00e9 de la mani\u00e8re suivante par Duhamel (Des M\u00e9thodes dans les sciences de raisonnement) :\nApr\u00e8s avoir rappel\u00e9 que l\u2019\u00e9quation d\u2019une courbe \u00e9tait connue, dans certains cas, par les plus anciens g\u00e9om\u00e8tres, Duhamel ne montre pas seulement Descartes comme le g\u00e9n\u00e9ralisateur de l\u2019application de la science des nombres \u00e0 la th\u00e9orie des courbes, mais il fait voir encore que l\u2019illustre philosophe recourait aussi dans un grand nombre de cas \u00e0 l\u2019application de la g\u00e9om\u00e9trie, \u00e0 l\u2019expression des nombres et \u00e0 la comparaison des grandeurs. A l\u2019appui de sa mani\u00e8re de concevoir le g\u00e9nie de Descartes avec son \u00e9clectisme, Duhamel cite un passage du Discours sur la M\u00e9thode, que nous croyons int\u00e9ressant de reproduire :\n<< Je n\u2019eus pas dessein, dit-il, de t\u00e2cher d\u2019apprendre toutes ces sciences particuli\u00e8res qu\u2019on nomme commun\u00e9ment math\u00e9matiques ; et voyant qu\u2019encore que leurs objets soient diff\u00e9rents, elles ne laissent pas de s\u2019accorder toutes, encore qu\u2019elles ne consid\u00e8rent autre chose que les divers rapports ou proportions qui s\u2019v trouvent, je pensai qu\u2019il valait mieux que j\u2019examinasse seulement ces propositions en g\u00e9n\u00e9ral, et sans les supposer que dans les sujets qui serviraient \u00e0 m\u2019en rendre la connaissance plus ais\u00e9e, m\u00eame aussi sans les y astreindre aucunement, afin de les pouvoir d\u2019aulant mieux appliquer \u00e0 tous les autres auxquels elles conviendraient; puis, ayant pris garde que pour les conna\u00eetre j\u2019aurais quelquefois besoin de les consid\u00e9rer chacun en particulier et quelquefois seulement de les retenir ou de les comprendre plusieurs ensemble, je pensai que pour les consid\u00e9rer mieux en particulier je les devais supposer en des lignes \u00e0 cause que je ne trouvais rien de plus simple, ni que je pusse plus distinctement repr\u00e9senter \u00e0 mon imagination ni \u00e0 mes sens ; mais que pour les retenir ou les comprendre plusieurs ensemble, il fallait que je les expliquasse par quelques chiffres les plus courts qu\u2019il me serait possible, et que par ce moyen j\u2019emprunterais tout le meilleur de l\u2019analyse g\u00e9om\u00e9trique et de l'alg\u00e8bre, et corrigerais tous les d\u00e9fauts de l\u2019une par l\u2019autre. \u00bb","page":12},{"file":"p0013.txt","language":"fr","ocr_fr":"COURBES STATISTIQUES.\t13.\ndront \u00e0 une autre grandeur, la courbe trac\u00e9e exprimera les variations successives de cette grandeur, relativement au temps, et pour employer le langage technique, on dira qu\u2019on a trac\u00e9 la courbe des variations d'une grandeur en fonction du temps.\nTableaux statistiques de W. Playfair.\nEn 1789, W. Playfair * imagina de traduire par des courbes les variations que la dette d\u2019Angleterre a subies d\u2019ann\u00e9e en ann\u00e9e, depuis l\u2019\u00e9poque de l\u2019av\u00e9nement du roi Guillaume, en 1688, jusqu\u2019\u00e0 l\u2019an 1786. Ce tableau, repr\u00e9sent\u00e9 figure 4, montre une courbe qui s\u2019\u00e8l\u00e8vo d\u2019une mani\u00e8re irr\u00e9guli\u00e8re de gauche \u00e0 droite, ce qui veut dire que la dette s\u2019est accrue dans la suite des temps. Les hauteurs compt\u00e9es verticalement, c\u2019est-\u00e0-dire sur les ordonn\u00e9es, expriment, en chaque point, le chiffre de la dette. Or, chaque point, par la position qu\u2019il occupe relativement \u00e0 l\u2019axe des abeisses, indique la date \u00e0 laquelle il correspond. L\u2019auteur s\u2019adressant \u00e0 un public pour lequel ce genre de notation \u00e9tait nouveau, insiste longuement pour expliquer comment une grandeur lin\u00e9aire peut exprimer-une somme d\u2019argent; il imagine ladite somme r\u00e9alis\u00e9e en esp\u00e8ces, sous forme de livres tournois empil\u00e9es. D\u00e8s lors, dit-il, la hauteur des piles \u00e9tant proportionnelle \u00e0 l\u2019importance de la somme, il devient tout naturel d\u2019exprimer cette somme par la longueur qu\u2019elle occupe r\u00e9ellement, ou par une longueur qui lui soit proportionnelle.\nPlayfair insiste en outre sur la clart\u00e9 que donne ce genre de repr\u00e9sentation, et, pour montrer que les courbes seules font appara\u00eetre clairement la signification d\u2019une statistique, il rapporte que des assertions mensong\u00e8res sur le commerce de l\u2019Angleterre ont pu circuler sans d\u00e9menti, bien que leur fausset\u00e9 f\u00fbt d\u00e9montr\u00e9e par des documents statistiques qui \u00e9taient entre toutes les mains*.\n1\\ Tal>t**ux aarithm\u00e9tique lin\u00e9aire du commerce, des finances et de la dette nationale <TAngleterre, par M. W. Playfair. (Trad, de l\u2019anglais, mars 1789. Paris,\nchez parrots.)\t*\n2. En 1769 \u00e9poque o\u00f9 les exportations et les importations d\u2019Angleterre furent plus grandes quelles ne l\u2019avaient \u00e9t\u00e9 auparavant, Junius (pseudonyme d\u2019un \u00e9crivain poli-tique de ce temps) dit que le commerce de l\u2019Angleterre \u00e9tait extr\u00eamement tomb\u00e9. Cette assertion, aussi fausse qu\u2019elle est hardie, ne fut relev\u00e9e par personne quoiqu\u2019on \u00abache bien que cet auteur anonyme avait plusieurs antagonistes. Et pourtant les registres de la douane se trouvaient entre les mains des gens int\u00e9ress\u00e9s \u00e0 prouver la","page":13},{"file":"p0014.txt","language":"fr","ocr_fr":"ij3$ *7^8 *755 ij\u00dfz\nFig. 4. Tableau des accroissements successifs de la dette d\u2019Angleterre, d\u2019apr\u00e8s W. Playfair.","page":14},{"file":"p0015.txt","language":"fr","ocr_fr":"COURBES STATISTIQUES.\tIS\nLes deux exemples qui pr\u00e9c\u00e8dent suffiront pour montrer comment s\u2019expriment graphiquement les relation^ de deux grandeurs; nous allons exposer les principales applications de la m\u00e9thode graphique, et pour citer d\u2019abord celles qui sont les plus simples,, nous commencerons par les cas o\u00f9 le temps est une des variables consid\u00e9r\u00e9es. Plus tard, on verra des courbes qui expriment les relations de deux grandeurs quelconques, sans que le temps soit pris en consid\u00e9ration; plus tard encore, passant \u00e0 des notions plus complexes, nous verrons comment l\u2019espace \u00e9tant consid\u00e9r\u00e9 suivant deux dimensions, comme dans les mesures de surface, on peut combiner avec cette expression graphique celle d\u2019une troisi\u00e8me variable.\nfausset\u00e9 de ce que J.... avait avanc\u00e9. Et l\u2019on examine avec assez de soin en Angleterre les comptes que rendent les employ\u00e9s.\nLaissons l'auteur lui-m\u00eame d\u00e9finir les avantages de ce mode de repr\u00e9sentation qu\u2019il\na imagin\u00e9.\n\u00ab L\u2019examen des tableaux, dit Playfair, laissera dans l\u2019esprit une impression assez nette et assez profonde pour qu\u2019elle y demeure longtemps sans \u00eatre affaiblie, et l\u2019id\u00e9e qui en r\u00e9sultera sera simple et compl\u00e8te. Les hommes d\u2019un rang \u00e9minent et ceux dont le temps est consacr\u00e9 \u00e0 des affaires importantes n\u2019ont le loisir de consid\u00e9rer les choses qu\u2019en grand, que d\u2019ailleurs l\u2019attention qu\u2019on pr\u00eate aux particularit\u00e9s et aux d\u00e9tails n\u2019est utile qu\u2019autant que ces d\u00e9tails servent \u00e0 donner une id\u00e9e de l\u2019ensemble. \u00bb\nAilleurs l\u2019auteur, frapp\u00e9 de l\u2019accroissement \u00e9norme que la dette nationale avait subi et comme effray\u00e9 de ce que lui r\u00e9v\u00e9lait le tableau qu\u2019il venait de construire, se livre aux r\u00e9flexions suivantes sur la moralit\u00e9 des emprunts d\u2019\u00c9tats qui ne sont point amortis.\n\u00ab Satisfaits d\u2019avoir trouv\u00e9 de l\u2019argent, nous avons laiss\u00e9 aux g\u00e9n\u00e9rations futures le soin de le rembourser; et nous avons tenu, en corps de nation, une conduite pour laquelle un simple particulier qui l\u2019emploierait dans ses affaires serait marqu\u00e9 du sceau de l\u2019infamie. \u00bb","page":15},{"file":"p0016.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHAPITRE IL\nEXPRESSION GRAPHIQUE DES GRANDEURS DANS LESQUELLES LE TEMPS CONSTITUE L\u2019UNE DES VARIABLES.\nExpression graphique d\u2019un mouvement rectiligne : mouvement uniforme ; sens du mouvement; mouvement vari\u00e9. \u2014 Applications : graphique du mouvement des trains sur les chemins de fer. \u2014 Repr\u00e9sentation des mouvements lents : accroissement de la taille et du poids de l\u2019enfant \u00e0 diff\u00e9rents \u00e2ges. \u2014 Courbes exprimant les phases d\u2019une variation quelconque dans le temps : balance du commerce de Playfair, courbe des variations de la production agricole. \u2014 Courbes exprimant les phases et la direction des divers courants \u00e9lectriques. \u2014 Courbes de l\u2019accroissement de l\u2019emploi des machines \u00e0 vapeur. \u2014 Statistique de la mortalit\u00e9. \u2014 Courbes m\u00e9t\u00e9orologiques. \u2014 Courbes m\u00e9dicales, \u2014 Courbes des variations horaires de la temp\u00e9rature centrale de l\u2019homme. \u2014 Courbes des variations horaires de la fr\u00e9quence du pouls.\nAu milieu de la grande vari\u00e9t\u00e9 des courbes que nous avons \u00e0 passer en revue, il serait important d\u2019\u00e9tablir une sorte de classification qui rapproch\u00e2t les unes des autres les expressions graphiques entre lesquelles existent des analogies.\nOn peut remarquer en premier lieu que, dans un grand nombre de ph\u00e9nom\u00e8nes, le temps intervient comme l\u2019un des \u00e9l\u00e9ments. Or, le temps peut \u00eatre consid\u00e9r\u00e9 comme une grandeur qui cro\u00eet d\u2019une mani\u00e8re r\u00e9guli\u00e8re, \u00e0 laquelle on a l\u2019habitude de rapporter les valeurs successives de l\u2019autre variable. Le temps, dans les courbes o\u00f9 il intervient, est toujours pris comme variable ind\u00e9-pendanet etcompt\u00e9 sur l\u2019axe des x comme dans la s\u00e9rie des exemples que nous allons \u00e9num\u00e9rer.\nExpression graphique d\u2019un mouvement rectiligne.\nOn doit identifier l\u2019id\u00e9e de mouvement \u00e0 celle du rapport de l\u2019espace au temps. Le mouvement rectiligne, le seul que nous ayons","page":16},{"file":"p0017.txt","language":"fr","ocr_fr":"EXPRESSION GRAPHIQUE DES MOUVEMENTS.\t17\nen ce moment \u00e0 consid\u00e9rer, sera exprim\u00e9 par une courbe construite par points, et dans laquelle chacun des points indiquera la position du mobile sur sa trajectoire \u00e0 un certain instant.\nSupposons qu\u2019on veuille exprimer qu\u2019une voiture se d\u00e9place avec une vitesse de trois m\u00e8tres par seconde. Prenons, comme dans les exemples pr\u00e9c\u00e9dents, les coordonn\u00e9es rectangulaires ox et oy (fig. 5) avec un r\u00e9seau de lignes qui leur soient parall\u00e8les, afin de faciliter la construction de la courbe. Le temps, variable ind\u00e9pendante, se comptera sur l\u2019axe des x; chaque division millim\u00e9trique correspondra \u00e0 une seconde. Les distances se mesureront\nFig. 5. Expressions graphiques du mouvement uniforme.\nsur les ordonn\u00e9es et nous conviendrons qu\u2019un m\u00e8tre de chemin correspondra \u00e0 une division millim\u00e9trique.\nD\u2019apr\u00e8s ce qui est convenu pr\u00e9c\u00e9demment, la voiture parcourt trois m\u00e8tres par seconde ; elle se trouvera donc, au bout de la premi\u00e8re seconde, \u00e0 la premi\u00e8re division du temps et \u00e0 la troisi\u00e8me du chemin, c\u2019est-\u00e0-dire au point 1. Dans le deuxi\u00e8me instant, la position de la voiture sera repr\u00e9sent\u00e9e par le point 2 plac\u00e9 \u00e0 la sixi\u00e8me division du chemin et \u00e0 la deuxi\u00e8me du temps ; en proc\u00e9dant ainsi pour les positions 3, 4, etc., recueillies \u00e0 des instants successifs, on aura trac\u00e9 une ligne droite rapidement ascendante, exprimant que les unit\u00e9s de chemin s\u2019ajoutent trois fois plus vite que les unit\u00e9s de temps.\nUne vitesse d un m\u00e8tre par seconde serait exprim\u00e9e par la ligne A qui, coupant en diagonale tous les carr\u00e9s du r\u00e9seau divis\u00e9,\n2","page":17},{"file":"p0018.txt","language":"fr","ocr_fr":"18 REPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\nmontre que les temps et les chemins croissent de la m\u00eame quantit\u00e9. En somme, toute ligne qui, partant du point o comme origine, sera trac\u00e9e dans une direction quelconque, exprimera une certaine vitesse de translation, vitesse qui sera d\u2019autant plus grande que la ligne s\u2019\u00e9l\u00e8vera plus vite; c\u2019est-\u00e0-dire, s\u2019approchera davantage de la verticalit\u00e9. Inversement, le mouvement sera d\u2019autant plus lent que la ligne se rapprochera davantage de la direction horizontale *.\nExpression du sens d'un mouvement.\nIl est donc bien entendu que dans les courbes du mouvement, les diff\u00e9rentes inclinaisons de la ligne trac\u00e9e sur le papier n\u2019expriment pas des diff\u00e9rences dans la direction suivant laquelle le mouvement s\u2019op\u00e8re, mais seulement des diff\u00e9rences dans la vitesse de ce mouvement.\nQuelle que soit la direction suivant laquelle un mouvement s\u2019effectue en r\u00e9alit\u00e9, sur le papier, il esf toujours suppos\u00e9 se faire parall\u00e8lement \u00e0 l\u2019axe oy. Si l\u2019on admet qu\u2019en se dirigeant de o vers y, la ligne trac\u00e9e exprime un mouvement d\u2019un certain sens, un mouvement ascendant par exemple, le sens inverse ou descendant s\u2019exprimera par une ligne qui marchera au contraire d\u2019y vers ox avec une pente plus ou moins rapide suivant la vitesse du mouvement.\nExpression d'un mouvement vari\u00e9.\nLa figure 5 ne pr\u00e9sente que des lignes droites, ce qui exprime des mouvements uniformes, c\u2019est-\u00e0-dire dans lesquels des espaces \u00e9gaux sont parcourus en des temps \u00e9gaux. Un mouvement vari\u00e9 se traduit, au contraire, par des inflexions qui correspondent aux changements de vitesse. En effet, si la pente d\u2019une ligne change suivant la vitesse du mouvement exprim\u00e9, l\u2019expression d\u2019un mouvement vari\u00e9 sera n\u00e9cessairement une ligne dont la pente sera changeante.\n1. .La vitesse d\u2019un mouvement est donc exprim\u00e9e par la pente de la ligne qui repr\u00e9sente ce mouvement sur le papier, ou, comme disent les g\u00e9om\u00e8tres, par la tangente ,trigonom\u00e9trique de l\u2019angle que la ligne de mouvement fait avec l\u2019axe des x.","page":18},{"file":"p0019.txt","language":"fr","ocr_fr":"19\nexpression graphique des mouvements.\nLa figure 6 exprime dans sa partie O A un mouvement uniform\u00e9ment ralenti ou diminu\u00e9, dont la direction serait ascendante; la partie A X repr\u00e9sente au contraire un mouvement uniform\u00e9ment acc\u00e9l\u00e9r\u00e9 et de direction descendante. Ces deux phases inverses exprimeraient, par exemple, les phases d\u2019ascension et de descente d\u2019un projectile qui aurait \u00e9t\u00e9 lanc\u00e9 de bas en haut et retomberait sous l\u2019action de la pesanteur; on sait qu\u2019en pareil cas la vitesse du mouvement ascendant diminue suivant les racines carr\u00e9es des temps, tandis que, dans la phase inverse, le mouvement s\u2019acc\u00e9l\u00e8re\n~J0t h 11 n [ il ni i 60 :: ::\t\t\t\n\t\t\t\n\t\t\t\n\t\t\t\ns\u00b0 HlHtHUtl ( 1 40 :: :: :::::::: 30 :: ::\tE 20 :: ::\t\t\t\n10 : : ! : :::::::: 0\t\u00eeo\t20\t30\t\t40\t50\t60\t70\tX\nFig. 6. Expression graphique d\u2019un mouvement vari\u00e9 (mouvement uniform\u00e9ment diminu\u00e9 OA ; mouvement uniform\u00e9ment acc\u00e9l\u00e9r\u00e9 AXJ.\nen raison des carr\u00e9s des temps de la descente. La v\u00e9rification de cette loi se fait ais\u00e9mentsur la figure 6, si, prolongeant chacune d es divisionsdu temps compt\u00e9es sur l\u2019axe des a; jusqu\u2019\u00e0 la rencontre de la courbe, on lit, sur l\u2019axe des y, l\u2019indication de l\u2019espace parcouru.\nApplications. \u2014 Graphique du mouvement des trains sur les chemins de fer.\nCe mode de repr\u00e9sentation des espaces parcourus, en fonction du temps employ\u00e9 \u00e0 les parcourir, rend de tr\u00e8s-grands services","page":19},{"file":"p0020.txt","language":"fr","ocr_fr":"Fig. 7. Graphique de la marche des trains sur un chemin de fer, d\u2019apr\u00e8s la m\u00e9thode de Ibry.\ni\nPARIS","page":20},{"file":"p0021.txt","language":"fr","ocr_fr":"EXPRESSION GRAPHIQUE DES MOUVEMENTS.\t21\ndans l\u2019exploitation des lignes de chemins de fer. On doit \u00e0 M. Ibry l\u2019invention de tableaux graphiques dans lesquels le mouvement de tous les trains d\u2019une ligne est exprim\u00e9 par rapport aux heures de la journ\u00e9e. Avec ces tableaux un employ\u00e9 sait exactement l\u2019heure du passage de tous les trains en chaque point de la ligne, le lieu de croisement des trains qui montent avec ceux qui descendent, la vitesse absolue de chacun d\u2019eux, les temps de marche et ceux d\u2019arr\u00eat, les heures de d\u00e9part et celles d\u2019arriv\u00e9e.\nNous donnons, figure 7, un de ces graphiques correspondant \u00e0 la marche des trains entre Paris et Lyon et vice versa.\nEXPLICATION DE LA FIGURE 7.\nLorsqu\u2019on place la figure devant soi, on lit \u00e0 gauche, sur l\u2019axe des ordonn\u00e9es, la s\u00e9rie des stations, c\u2019est-\u00e0-dire les divisions de l\u2019espace \u00e0 parcourir; l\u2019\u00e9cartement des stations entre elles est, sur l\u00e7 papier, proportionnel aux distances kilom\u00e9triques qui les s\u00e9parent.\nDans le sens horizontal, c\u2019est-\u00e0-dire sur l\u2019axe des abscisses, sont compt\u00e9es les divisions du temps en heures, partag\u00e9es elles-m\u00eames en subdivisions de dix minutes chacune. La largeur du tableau est telle, que les vingt-quatre heures du jour y sont repr\u00e9sent\u00e9es, commen\u00e7ant \u00e0 six heures du matin et finissant le lendemain \u00e0 la m\u00eame heure.\nSi l\u2019on voulait exprimer qu\u2019un train est sur un certain point de la ligne \u00e0 une certaine heure, on pointerait sa position sur le tableau, en face de la station ou du point quelconque de la ligne qu\u2019iLoccupe, et sur la division du temps convenablement choisie. Un seul point du tableau satisfait \u00e0 ces conditions. A des instants successifs, le train occupera des points toujours diff\u00e9rents du tableau; la s\u00e9rie de ces points donnera naissance \u00e0 une ligne qui sera descendante et oblique de gauche \u00e0 droite pour les trains venant de Paris, tandis qu\u2019elle sera ascendante et oblique dans le m\u00eame sens pour les trains montant sur Paris.\n\" La HSne <lui correspond \u00e0 chacun des trains exprime : les heures de d\u00e9part et d\u2019arriv\u00e9e, les vitesses relatives et absolues des trains, l\u2019instant des passages \u00e0 chacune des stations, et la dur\u00e9e des arr\u00eats.\nEn effet, si nous consid\u00e9rons un train en particulier, nous voyons que de la station de Paris, un train part \u00e0 onze heures","page":21},{"file":"p0022.txt","language":"fr","ocr_fr":"22 repr\u00e9sentation graphique des ph\u00e9nom\u00e8nes.\ndu matin ; si nous suivons ce train dans sa marche, nous constatons qu\u2019il subit sept arr\u00eats (pendant lesquels il ne se d\u00e9place plus suivant l\u2019espace, mais seulement suivant le temps). Ces arr\u00eats se traduisent par la direction horizontale de la ligne en face de la station o\u00f9 ils se produisent ; la longueur de cette ligne horizontale mesure la dur\u00e9e de l\u2019arr\u00eat. La ligne du train, suivie jusqu\u2019\u00e0 la fin, montre que l\u2019arriv\u00e9e se fait \u00e0 dix heures dix minutes apr\u00e8s midi; or si l\u2019on compte les parcours sur l\u2019axe des ordonn\u00e9es, on voit que 512 kilom\u00e8tres ont \u00e9t\u00e9 parcourus en onze heures dix minutes, arr\u00eats compris, ce qui fait une vitesse moyenne d\u2019environ 46 kilom\u00e8tres \u00e0 l\u2019heure.\nOn voit de m\u00eame que le train partant de Lyon \u00e0 six heures cinquante-cinq minutes du matin arrive \u00e0 Paris \u00e0 six heures du soir. Cette ligne croise celle que nous venons de d\u00e9crire entre les stations de Tonnerre et de Laroche; en ce point a lieu le croisement de l\u2019express qui monte avec celui qui descend. Les vitesses relatives de tous les trains sont faciles \u00e0 saisir du premier coup d\u2019\u0153il, d\u2019apr\u00e8s l\u2019inclinaison des lignes qui repr\u00e9sentent la marche de chacun. Plus cette marche est rapide, plus la ligne qui l\u2019exprime s\u2019approche de la verticalit\u00e9. De plus, on a repr\u00e9sent\u00e9 par des traits plus forts les trains \u00e0 marche rapide.\nNous engageons le lecteur \u00e0 \u00e9tudier avec soin ce tableau ; il verra que la complication n'y est qu\u2019apparente et qu\u2019apr\u00e8s quelques instants d\u2019exercice tout se comprend ais\u00e9ment. Une fois familiaris\u00e9 avec ce mode d\u2019expression d\u2019une s\u00e9rie de mouvements de tous sens et de toutes vitesses, il ne trouvera plus de difficult\u00e9 \u00e0 analyser les courbes g\u00e9n\u00e9ralement beaucoup plus simple^ qui se pr\u00e9senteront \u00e0 l\u2019avenir.\nMouvements lents. \u2014 Accroissement de la taille et du poids de l\u2019enfant \u00e4 differents \u00e2ges.\nPour bien montrer que les courbes de mouvements s\u2019\u00e9tendent \u00e0 toutes les vitesses possibles, nous allons rapprocher de l\u2019exemple pr\u00e9c\u00e9dent le cas d\u2019un mouvement tellement lent qu\u2019on ne le saurait saisir que par des observations tr\u00e8s-\u00e9loign\u00e9es les unes des autres. L\u2019accroissement des enfants est \u00e9tudi\u00e9 en France, avec beaucoup de soin depuis une vingtaine d\u2019ann\u00e9es, et l\u2019on constate ais\u00e9ment que sur ces petits \u00eatres l\u2019\u00e9tat de sant\u00e9","page":22},{"file":"p0023.txt","language":"fr","ocr_fr":"ACCROISSEMENTS DE LA TAILLE.\t23\nou de maladie, l\u2019influence d\u2019un bon ou d\u2019un mauvais r\u00e9gime, se traduisent par des acc\u00e9l\u00e9rations ou des ralentissements de la croissance. Celle-ci, dans les maladies passag\u00e8res, s\u2019arr\u00eate quelquefois tout \u00e0 fait. Quant au poids des enfants, il subit des variations plus grandes encore, puisqu\u2019il peut, non-seulement s\u2019accro\u00eetre avec plus de lenteur pendant les maladies, mais diminuer et pr\u00e9senter une r\u00e9trogradation de la courbe qui l\u2019exprime.\nEn 1871 Quetelet a publi\u00e9 sous le titre d\u2019Anthropom\u00e9trie1 un\n10 11 12 13 It 15 16 17 13 19\nFig. 8. Courbe de l\u2019accroissement moyen de la taille suivant les \u00e2ges, d\u2019apr\u00e8s l'Anthropom\u00e9trie de Qu\u00e9telet.\nlivre auquel nous empruntons la courbe suivante (fig. 8). Elle correspond \u00e0 l\u2019accroissement moyen de la taille de l\u2019homme depuis la naissance jusqu\u2019\u00e0 la vingti\u00e8me ann\u00e9e.\nPar une extrapolation de la courbe, l\u2019auteur a montr\u00e9 que l\u2019accroissement le plus rapide correspond \u00e0 la vie intra-ut\u00e9rine; puis que la premi\u00e8re ann\u00e9e de la vie donne l\u2019accroissement le plus prononc\u00e9; que la croissance diminue rapidement vers la cinqui\u00e8me ann\u00e9e et atteint une valeur uniforme qu\u2019elle conserve jus-\n1. Anthropom\u00e9trie ou mesure des diff\u00e9rentes facult\u00e9s de l\u2019homme, par Ad. Quetelet, directeur de l\u2019Observatoire de Bruxelles, 1811. Les premi\u00e8res publications de\n*\ti\u00ab\u00ab8t *Ur \u00b06 SU*8t SOnt b\u2018en ant\u00e9rieures \u00e0 cette date 5 \u00abIles remontent \u00e0 peu pr\u00e8s\n\u2022\t1835.","page":23},{"file":"p0024.txt","language":"fr","ocr_fr":"24 REPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES, qu\u2019aux environs de la dix-neuvi\u00e8me, \u00e9poque o\u00f9 l\u2019accroissement diminue d\u2019une fa\u00e7on rapide et s\u2019arr\u00eate bient\u00f4t.\nCette figure pr\u00e9sente avec la pr\u00e9c\u00e9dente une ressemblance parfaite, quant au mode d\u2019expression d\u2019un accroissement. Dans un cas, il est vrai, c\u2019est l\u2019espace franchi par la marche rapide d'un train que l\u2019on mesure; dans l\u2019autre, c\u2019est l\u2019espace lentement parcouru par le sommet de la t\u00eate d\u2019un enfant qui grandit. De part et d\u2019autre, les temps se comptent sur l\u2019axe des x; ce seront dans un cas des minutes, et dans l\u2019autre des ann\u00e9es, de m\u00eame que les chemins seront tant\u00f4t des kilom\u00e8tres et tant\u00f4t des millim\u00e8tres, mais se mesureront dans toutes les courbes sur l\u2019axe des y.\nDu reste, les courbes d\u2019accroissement de la taille prennent un int\u00e9r\u00eat particulier lorsqu\u2019elles sont construites sur une plus grande \u00e9chelle, c\u2019est-\u00e0-dire quand elles correspondent \u00e0 de moins longues dur\u00e9es. Mon coll\u00e8gue et ami regrett\u00e9, le professeur P. Lorain, p\u00e9n\u00e9tr\u00e9 de l\u2019importance de la m\u00e9thode graphique en hygi\u00e8ne comme en m\u00e9decine, avait l\u2019habitude de dresser la courbe de l\u2019accroissement de la taille et du poids de seis enfants; il avait engag\u00e9 plusieurs de ses clients \u00e0 suivre son exemple. On pouvait ainsi constater aux inflexions des courbes obtenues que la moindre influence retentit sur le d\u00e9veloppement des enfants, le ralentit ou l\u2019arr\u00eate. Dans la courbe de Jean Lorain, n\u00e9 le 13 novembre 1868, on a r\u00e9uni (fig. 9) l\u2019expression de l\u2019accroissement de la taille et celle de l\u2019augmentation du poids. Des inflexions l\u00e9g\u00e8res indiquent sur ces courbes que le d\u00e9veloppement de l\u2019enfant \u00e9prouve des variations. La plus curieuse s\u2019observe dans le second mois et se traduit diff\u00e9remment dans l\u2019une et l\u2019autre courbe. Le il d\u00e9cembre, l\u2019enfant fut vaccin\u00e9, il en r\u00e9sulta une indisposition l\u00e9g\u00e8re qui arr\u00eata la croissance et rendit plus lente l\u2019augmentation du poids; mais le 13 une pneumonie survint qui mit l\u2019enfant en danger de mort; le poids diminua de quatre cents grammes en douze jours tandis que la taille demeurait stationnaire; puis, la maladie pass\u00e9e, les deux courbes reprirent leur marche ascendante. Entre le 20 et le 27 du mois de janvier on vit un accroissement de la taille correspondant \u00e0 trois centim\u00e8tres ; il semble que pour une semaine une telle croissance soit exag\u00e9r\u00e9e; tout porte \u00e0 croire qu\u2019une erreur aura \u00e9t\u00e9 commise dans cette mensuration.\nPendant la p\u00e9riode de l\u2019\u00e9ruption des dents, de l\u00e9gers ralentissements se sont observ\u00e9s \u00e9galement dans l\u2019accroissement du poids","page":24},{"file":"p0025.txt","language":"fr","ocr_fr":"Poids\nIHMS*\u00bb? 6'13'23\n2-13 26\n2-13-20\nJanvier,\n1869 1\nFig. 9. Courbes de l\u2019accroissemenl de la taille et du poids de Jean Lorain pendant sa premi\u00e8re ann\u00e9e.","page":25},{"file":"p0026.txt","language":"fr","ocr_fr":"26 REPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\net de la taille, mais d\u2019une fa\u00e7on g\u00e9n\u00e9rale; on voit que l\u2019enfant s\u2019est d\u00e9velopp\u00e9 d\u2019une mani\u00e8re rapide et r\u00e9guli\u00e8re.\nSur la figure 10 se lisent l\u2019accroissement de la taille et du poids de Juliette R. L\u2019accroissement de cette enfant a \u00e9t\u00e9 beaucoup moins rapide que dans l\u2019exemple pr\u00e9c\u00e9dent, car la courbe correspond \u00e0 une dur\u00e9e de deux ann\u00e9es, et bien que le poids, \u00e0 la naissance, ait \u00e9t\u00e9 le m\u00eame pour les deux enfants, la petite fille, \u00e0 la fin de la seconde ann\u00e9e, n\u2019\u00e9tait gu\u00e8re plus grande et sensiblement moins lourde que le petit gar\u00e7on \u00e0 la fin de la premi\u00e8re \u2018. Sur les courbes de la taille et du poids (fig. 10) on voit des inflexions nombreuses qui tiennent \u00e0 de l\u00e9gers troubles survenus dans la sant\u00e9 de l\u2019enfant, mais la date et la nature de ces petites indispositions n\u2019a pas \u00e9t\u00e9 not\u00e9e.\nDans les courbes d\u2019accroissement comme dans toutes celles qui repr\u00e9sentent des mouvements de rapidit\u00e9 variables, on estime \u00e0 chaque instant la vitesse de la croissance d\u2019apr\u00e8s l\u2019inclinaison de la tangente au point de la courbe que l\u2019on consid\u00e8re. Enfin, on pourrait, suivant le proc\u00e9d\u00e9 des g\u00e9om\u00e8tres, tracer d\u2019apr\u00e8s la courbe des augmentations successives de la taille celle de la vitesse de croissance aux diff\u00e9rents \u00e2ges1 2.\nEn Am\u00e9rique, o\u00f9 l\u2019emploi des courbes appliqu\u00e9es \u00e0 la statisti\u2014\n1.\tIl est f\u00e2cheux que pour les besoins de l\u2019impression on ait \u00e9t\u00e9 forc\u00e9 de diminuer l\u2019\u00e9chelle des temps dans la seconde courbe, sans cela on e\u00fbt bien plus clairement saisi l\u2019in\u00e9gale vitesse du d\u00e9veloppement des deux enfants.\n2.\tConstruction de la courbe des vitesses. La vitesse v est le rapport de l\u2019espace parcouru e au temps t employ\u00e9 \u00e0 le parcourir; elle a pour formule \u2014 , tandis que l\u2019espace\nparcouru aurait pour formule v t. Ainsi, l\u2019espace parcouru est un produit, la vitesse un quotient. Dans le cas de mouvement uniforme, l\u2019espace parcouru s\u2019exprime par une ligne qui s\u2019\u00e9l\u00e8ve sans cesse d\u2019une quantit\u00e9 \u00e9gale pendant des temps \u00e9gaux, tandis que la vitesse, \u00e9tant constante, doit se traduire par une ligne qui exprime cette constance en gardant les m\u00eames rapports avec l\u2019axe des ordonn\u00e9es; ce sera donc une ligne horizontale. Plus la vitesse sera grande, plus le niveau de cette ligne sera \u00e9lev\u00e9. Enfin, si la vitesse varie, l\u2019\u00e9l\u00e9vation de la ligne variera et l\u2019on aura une courbe qui exprimera, par ses \u00e9l\u00e9vations, que la vitesse augmente, et par ses abaissements, qu\u2019elle diminue.\nPour construire cette courbe, on se sert de celle des espaces parcourus, en proc\u00e9dant de la mani\u00e8re suivante : \u00e0 chaque point de la courbe des espaces o\u00f9 l\u2019on veut estimer la vitesse du mouvement, on m\u00e8ne la tangente \u00e0 cette courbe et on la prolonge jusqu\u2019\u00e0 la rencontre de l\u2019axe des X. De ce point de rencontre comme centre, avec une longueur quelconque comme rayon, on trace l\u2019arc de l\u2019angle form\u00e9 par la tangente et l\u2019axe des X; la tangente trigonom\u00e9trique de cet angle donnera la valeur de la vitesse. Dans une s\u00e9rie de d\u00e9terminations successives, il faut, pour tracer les arcs de la s\u00e9rie des angles obtenus, se servir de la m\u00eame ouverture de compas. La s\u00e9rie des tangentes de ces angles","page":26},{"file":"p0027.txt","language":"fr","ocr_fr":"Fig. 10. Courbe de l\u2019accroissement de la taille et du poids de Juliette II. pendant les deux premi\u00e8res ann\u00e9es.","page":27},{"file":"p0028.txt","language":"fr","ocr_fr":"28 REPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\nque para\u00eet s\u2019\u00eatre beaucoup r\u00e9pandu, le docteur Bowditch, professeur de physiologie \u00e0 Boston, a fait le relev\u00e9 de la taille d\u2019un grand nombre d\u2019enfants des \u00e9coles mesur\u00e9s \u00e0 intervalles successifs. D\u2019apr\u00e8s ces relev\u00e9s, il a dress\u00e9 la courbe d\u2019accroissement moyen suivant les sexes et a not\u00e9 une diff\u00e9rence notable dans les phases de croissance'des gar\u00e7ons et des filles. Puis, comparant entre eux les enfants issus de parents appartenant \u00e0 des nations diff\u00e9rentes, il a vu que, suivant leur origine, les enfants n\u2019avaient pas la croissance \u00e9galement rapide. L\u2019auteur a \u00e9galement recherch\u00e9 l\u2019influence que le travail des fabriques exerce sur le d\u00e9veloppement de la taille des enfants1.\nTous ces tableaux pr\u00e9sentent un grand int\u00e9r\u00eat, et il serait \u00e0 d\u00e9sirer que les recherches du professeur Bowditch fussent imit\u00e9es en diff\u00e9rents pays.\nfournira les rapports des diff\u00e9rentes vitesses, et permettra de construire la courbe des vitesses.\nDans cette courbe nouvelle, \u00e0 chaque division du temps, on \u00e9l\u00e8ve une ordonn\u00e9e \u00e9gale \u00e0 la tangente trigonom\u00e9trique de l\u2019angle que fait avec l\u2019horizontale la tangente \u00e0 la courbe des espaces, prise \u00e0 la m\u00eame division du temps.\n1. Conclusions du travail de M. Bowditch * :\n1\u00b0 \u00ab L\u2019accroissement est le plus rapide pendant les premi\u00e8res ann\u00e9es de la vie.\n2\u00b0 Pendant les douze premi\u00e8res ann\u00e9es les gar\u00e7ons sont de un \u00e0 deux pouces plus grands que les filles d\u2019\u00e2ge \u00e9gal.\n3\u00b0 Vers douze ans et demi, les filles commencent \u00e0 grandir plus vite que les gar\u00e7ons, et pendant la quatorzi\u00e8me ann\u00e9e sont \u00e0 peu pr\u00e8s d\u2019un pouce plus grandes que les gar\u00e7ons du m\u00eame \u00e2ge.\n4\u00b0 A quatorze ans et demi, les gar\u00e7ons deviennent de nouveau les plus grands, les filles ayant \u00e0 cette \u00e9poque \u00e0 tr\u00e8s-peu pr\u00e8s compl\u00e9t\u00e9 leur croissance, pendant que les gar\u00e7ons continuent \u00e0 cro\u00eetre rapidement jusqu\u2019\u00e0 dix-neuf ans.\nLes tableaux et courbes de croissance, donn\u00e9s par Quetelet, montrent qu\u2019en Belgique les filles ne sont, \u00e0 aucune p\u00e9riode de leur vie, plus grandes que les gar\u00e7ons du m\u00eame \u00e2ge, quoique \u00e0 douze ans leur poids soit pr\u00e9cis\u00e9ment le m\u00eame que celui des gar\u00e7ons.\nLes mesures fournies par les basses classes, \u00e0 Manchester et \u00e0 Stockport, montrent que, pendant la treizi\u00e8me et la quatorzi\u00e8me ann\u00e9e, les filles d\u00e9passent les gar\u00e7ons \u00e0 la fois en grandeur et en poids.\nIl serait int\u00e9ressant de d\u00e9terminer, par des observations plus \u00e9tendues, dans quelles races et dans quelles conditions climat\u00e9riques la croissance des filles aux environs de la p\u00e9riode de pubert\u00e9 est le plus rapide. Il est possible que dans cette voie on arrive \u00e0 d\u00e9couvrir des faits relatifs \u00e0 l\u2019inf\u00e9riorit\u00e9 physique suppos\u00e9e de la femme am\u00e9ricaine. \u00bb\n* Bowdilch. The Growth of Children (Boston, 1877) from the Eighth annual report of the state Board of Health of Massachusetts.","page":28},{"file":"p0029.txt","language":"fr","ocr_fr":"PHASES D\u2019UNE VARIATION.\n29\nCourbes exprimant les phases d\u2019une variation quelconque dans le temps.\nLes exemples que nous venons de passer en revue sont des changements de \u00bbl\u2019espace par rapport au temps, c\u2019est-\u00e0-dire de v\u00e9ritables mouvements.\nA. c\u00f4t\u00e9 de ce groupe naturel de ph\u00e9nom\u00e8nes doit se ranger un autre groupe de changements que, dans le langage m\u00e9taphorique, on appelle aussi quelquefois des mouvements : ainsi l\u2019on dit le mouvement du commerce, celui de la population, de la production agricole, etc., pour exprimer les changements survenus chaque jour, chaque semaine ou chaque ann\u00e9e, dans l\u2019\u00e9tat des statistiques relatives \u00e0 ces diff\u00e9rents sujets.\nOn a d\u00e9j\u00e0 vu un sp\u00e9cimen de ce genre d\u2019expression graphique dans les courbes de J. Playfair repr\u00e9sentant le mouvement progressif de la dette d\u2019Angleterre; le m\u00eame auteur a donn\u00e9 les courbes des mouvements compos\u00e9s de l\u2019importation et de l\u2019exportation de ce pays pendant les ann\u00e9es comprises entre 1770 et 1782. La figure 11 repr\u00e9sente ce tableau; les temps y sont compt\u00e9s en p\u00e9riodes d\u00e9cennales jusqu\u2019en 1770, \u00e9poque \u00e0 partir de laquelle les variations du commerce \u00e9tant devenues plus brusques, on a compt\u00e9 les temps par ann\u00e9es afin de mieux analyser les changements qui se sont produits.\nLa courbe inf\u00e9rieure repr\u00e9sente les importations ; les inflexions qu\u2019elle offre signifient que, chaque ann\u00e9e, le total des importations avait une valeur diff\u00e9rente; il en est de m\u00eame pour la ligne sup\u00e9rieure, qui exprime les variations des exportations. Dans la formation de l\u2019une et l\u2019autre courbe, \u00e0 chaque ann\u00e9e correspond une ordonn\u00e9e d\u2019une hauteur variable. Pour employer la comparaison de Playfair, c\u2019est comme si des piles d\u2019\u00e9cus de hauteurs diff\u00e9rentes \u00e9taient juxtapos\u00e9es. Or, si l\u2019on compare la figure 11 \u00e0 celle que nous avons d\u00e9j\u00e0 emprunt\u00e9e au m\u00eame auteur : le tableau de l\u2019augmentation de la dette d\u2019Angleterre, on constate que celui-ci doit \u00eatre consid\u00e9r\u00e9 comme form\u00e9 de piles d\u2019\u00e9cus superpos\u00e9es.\nIl y a donc deux sortes d\u2019expressions d\u2019une variation dans le temps: 1 une consistant \u00e0 tracer une courbe qui, \u00e0 chaque nouvelle unit\u00e9 de temps, s\u2019\u00e9l\u00e8ve d\u2019une certaine quantit\u00e9 au-dessus du niveau d\u00e9j\u00e0 atteint; dans ce syst\u00e8me, la hauteur de la courbe exprime \u00e0","page":29},{"file":"p0030.txt","language":"fr","ocr_fr":"11. Balance du commerce de l\u2019Angleterre, d\u2019apr\u00e8s \\V. Playfair.","page":30},{"file":"p0031.txt","language":"fr","ocr_fr":"31\nPHASES D\u2019UNE VARIATION.\nchaque instant un total : ce sera, suivant le cas, le total des valeurs export\u00e9es, celui des espaces parcourus, des hauteurs atteintes. Dans l\u2019autre syst\u00e8me, \u00e0 chaque unit\u00e9 de temps nouvelle correspond une ordonn\u00e9e sp\u00e9ciale, d\u2019une certaine valeur, mais qui part de z\u00e9ro. C\u2019est la somme de toutes ces ordonn\u00e9es qui repr\u00e9sente la valeur totale des sommes d\u00e9bours\u00e9es par l\u2019Angleterre pour l\u2019importation ou r\u00e9alis\u00e9e par elle pour l\u2019exportation de ses produits. Or cette somme est proportionnelle \u00e0 la surface couverte par les piles d\u2019\u00e9cus juxtapos\u00e9es, ou, ce qui est le m\u00eame, \u00e0 la surface repr\u00e9sent\u00e9e sur le papier par l\u2019aire des deux courbes. Playfair a recouvert de teintes diff\u00e9rentes ces deux surfaces qui doivent se retrancher l\u2019une de l\u2019autre. La surface limit\u00e9e par la ligne des importations est couverte dans la figure 11 par des hachures dirig\u00e9es en bas et \u00e0 gauche; la surface des importations par des hachures de sens contraire, Partout o\u00f9 ces deux surfaces se recouvrent, on observe un double croisement des hachures. Les deux valeurs, d\u00e9pense et profit, qui correspondent \u00e0 ces surfaces superpos\u00e9es se compensent et s\u2019entre-d\u00e9truisent. Mais il reste, en haut de la figure, une r\u00e9gion o\u00f9 l\u2019une des surfaces seule appara\u00eet \u00e0 cause de son \u00e9tendue plus grande; cette surface est l\u2019exc\u00e8s des sommes encaiss\u00e9es pour l\u2019exportation sur les sommes d\u00e9bours\u00e9es; Playfair l\u2019appelle balance en faveur de l\u2019Angleterre. On voit sur le tableau qu\u2019en 1782 il s\u2019est produit un ph\u00e9nom\u00e8ne inverse, et que pendant une courte p\u00e9riode il y a eu l\u00e9ger exc\u00e8s de l\u2019importation sur l\u2019exportation1.\nLa mesure des aires se fait avec une facilit\u00e9 extr\u00eame au moyen d\u2019appareils nomm\u00e9s planim\u00e8tres. Nous aurons souvent \u00e0 revenir sur ce sujet quand nous parlerons des courbes que fournissent certains appareils inscripteurs.\nL\u2019invention de Playfair a mis longtemps \u00e0 se r\u00e9pandre ; cependant, d\u00e8s le commencement du si\u00e8cle, Frissard, ing\u00e9nieur des ponts et chauss\u00e9es, construisit en France des tableaux figuratifs du cours des assignats, puis du cours de la rente. Un tableau en trois grandes feuilles fut dress\u00e9 pour la p\u00e9riode qui s\u2019\u00e9tend de\n8Snout tir8 t0lalisatrices 86 renc\u00b0nt>ent dans un grand nombre de circon-\nmTu\u201cmen? En T Vt eXemple \u00e0 pr\u00b0P\u00b0s des \u00abxpresrions graphiques du .\t. t, E effet\u2019 81 la courbe des espaces parcourus est de l'ordre de celles o\u00f9 la\neXprime \u201cn t0tal> da\"8 >a courbe des vitesses, c'est \u00e0\u00ce Z\"Ze des q faut recourir pour estimer l\u2019espace parcouru \u00e0 un moment donn\u00e9.","page":31},{"file":"p0032.txt","language":"fr","ocr_fr":"Fig. 1\u00bb. Variations de la rente fran\u00e7aise, d\u2019apr\u00e8s Frissard.","page":32},{"file":"p0033.txt","language":"fr","ocr_fr":"PHASES D\u2019UNE VARIATION.\t33\n1789 \u00e0 1807; nous en avons extrait une partie (fig. 12), \u00e0 une \u00e9chelle extr\u00eamement r\u00e9duite.\nCe qu\u2019on a vu pr\u00e9c\u00e9demment dispense de toute explication \u00e0 propos de cet exemple particulier.\nEn dehors de ces applications, on peut citer aussi des courbes statistiques publi\u00e9es relativement \u00e0 la production m\u00e9tallurgique pendant une longue s\u00e9rie d\u2019ann\u00e9es. La Hongrie a adopt\u00e9 cette forme de publication pour la statistique de toutes ses productions'. L\u2019Am\u00e9rique adopte \u00e9galement le syst\u00e8me des courbes pour ses slatis-\nf L1JIJ\u00dcCJ1U\nimmmsuffl\u00dfmswsbwjMWWm/iujMdm\u00fcifliiidiKrjiigiia\ntiques annuelles. Ainsi, les gouvernements eux-m\u00eames, lorsqu\u2019ils veulent porter la clart\u00e9 dans la situation de leurs finances, recourent \u00e0 des tableaux graphiques o\u00f9 les int\u00e9ress\u00e9s trouvent en un instant les documents dont ils ont besoin.\n^our bien faire suivre la marche du d\u00e9veloppement d\u2019une en-^fcepnse, rien n\u2019est plus lumineux que l\u2019emploi des courbes qui expriment les phases de ce d\u00e9veloppement2. La ligure 13 emprunt\u00e9e au bel ouvrage d\u2019\u00c9lis\u00e9e Reclus sur la g\u00e9ographie de la\n; jr- Ottphfach\u00ab Tabellen su dem Werke : Beitr\u00e4ge zur Geschichte der Preise unga \u25a0\n^\u00c4riS6H8er^n V0\" d\" BudaPesle\u2018- Handels-und Gewerbe-\u2022 wD , j \u201e\t* 1868, 691 exPnme Pour chaque semaine le prixmoycn des hUs\nm la place de Peat, du seigle, de l\u2019orge, de l\u2019avoine, du ma\u00efs.\t*\n*' E. Reclus. Nouvelle Geographie universelle, t. II.\n:i","page":33},{"file":"p0034.txt","language":"fr","ocr_fr":"34 REPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\nFrance *, repr\u00e9sente l\u2019accroissement de l\u2019emploi des machines \u00e0 vapeur dans notre pays depuis l\u2019ann\u00e9e 1840 jusqu\u2019\u00e0 1869. On voit qu\u2019\u00e0 cette derni\u00e8re \u00e9poque l\u2019industrie employait pr\u00e8s d\u2019un million de chevaux-vapeur. Cet accroissement rapide de l\u2019emploi des machines donne la mesure approximative du d\u00e9veloppement industriel pendant une p\u00e9riode de trente ans. Le m\u00eame syst\u00e8me est adopt\u00e9, dans les statistiques administratives, pour montrer le d\u00e9veloppement des diff\u00e9rents services1 ou des diverses industries.\nCourbes exprimant la direction et les pbases des courants\n\u00e9lectriques.\nLes physiciens se servent de courbes construites th\u00e9oriquement pour repr\u00e9senter l\u2019intensit\u00e9, la direction et la dur\u00e9e des diff\u00e9rents flux \u00e9lectriques. Les figures qu\u2019on obtient ainsi donnent une id\u00e9e claire d\u2019un ensemble de ph\u00e9nom\u00e8nes assez compliqu\u00e9. Soit figure 14, quatre s\u00e9ries de courbes superpos\u00e9es; elles expriment les ph\u00e9nom\u00e8nes d\u2019induction dans une s\u00e9rie de bobines qui s\u2019influencent les unes les autres.\nSur la ligne sup\u00e9rieure OQ RP sont repr\u00e9sent\u00e9es les phases de l\u2019\u00e9tat variable initial OIM et de l\u2019\u00e9tat variable terminal du courant inducteur MJP. Les inflexions de cette courbe correspondent aux augmentations et aux diminutions d\u2019intensit\u00e9 du courant.\nLa seconde ligne correspondant au circuit induit de premier ordre montre qu\u2019un courant se produit \u00e0 chacun des \u00e9tats variables de l\u2019inducteur. La direction de ces deux induits, en sens contraire l\u2019un de l\u2019autre, est exprim\u00e9e par l\u2019inversion du sens des courbes \u00eeW, ayant des ordonn\u00e9es n\u00e9gatives; jWf, des ordonn\u00e9es positives.\nChacun des \u00e9tats variables de ces courants de premier ordre induit un courant dans le fil de deuxi\u00e8me ordre. De sorte que, quel que soit le nombre des courants d\u2019un ordre quelconque, celui\n1. On voit affich\u00e9, dans les bureaux t\u00e9l\u00e9graphiques d'Italie, un tableau qui, dans l\u2019espace d\u2019une petite page, donne toute l\u2019histoire du d\u00e9veloppement des t\u00e9l\u00e9graphes italiens ; longueurs des lignes, d\u00e9veloppement des fils, nombre des employ\u00e9s, nombre des appareils; nombre des d\u00e9p\u00eaches publiques ou priv\u00e9es; produit effectif de la ligne, d\u00e9pense ordinaire, etc. Tout cela suivi d\u2019ann\u00e9e en ann\u00e9e, pour la p\u00e9riode qui s\u2019\u00e9tend de 1861 \u00e0 1875.","page":34},{"file":"p0035.txt","language":"fr","ocr_fr":"35\nPHASES D\u2019UNE VARIATION.\ndes courants de l\u2019ordre suivant est double. Quant au sens de ces courants, il est r\u00e9gl\u00e9 par cette loi : que toute modification \u00e9lectrique d\u2019un certain sens dans le fil inducteur provoque un courant \u00e9lectrique de sens inverse dans le fil induit;\nA mesure que l\u2019on consid\u00e8re un circuit plus \u00e9loign\u00e9 de l\u2019induc-\nFlg. 14. Court*\u00ab repr\u00e9sentant la th\u00e9orie des courants inducteurs et induits de differents ordres arec leurs phases, leurs dur\u00e9es et leurs directions.\nteur, on voit diminuer l\u2019intensit\u00e9 des induits, tandis que leur nombre augmente.\nSans une.pareille figure, il serait difficile de se repr\u00e9senter la direction des courants dans un circuit d\u2019un ordre quelconque et'de comprendre comment, par exemple, dans un circuit de troisi\u00e8me ordre, deux courants de m\u00eame sens s\u2019observent de\nd\u00eb\u00f9x en deux.\nNtj;! ,t \u2022\n.\u2022ru* ?\nStatistiques graphiques de la mortalit\u00e9.\nLes statistiques sur le mouvement de la population, suivi d\u2019ann\u00e9e en ann\u00e9e, empruntent \u00e0 la m\u00e9thode graphique une clart\u00e9 singuli\u00e8re. Les compagnies d\u2019assurances usent de ces courbes pour exprimer la mortalit\u00e9 d\u2019apr\u00e8s laquelle se r\u00e8glent leurs tarifs.","page":35},{"file":"p0036.txt","language":"fr","ocr_fr":"36 REPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\nEnfin, certaines \u00e9pid\u00e9mies ont \u00e9t\u00e9 repr\u00e9sent\u00e9es en courbes d\u2019une mani\u00e8re saisissante. Tarb\u00e9 publia, en 1833, la courbe du chol\u00e9ra qui avait s\u00e9vi l\u2019ann\u00e9e pr\u00e9c\u00e9dente; sur cette courbe (fig. 15) on peut suivre, jour par jour, les ravages du fl\u00e9au, son accroissement rapide, son d\u00e9clin, sa recrudescence et enfin sa disparition, sans qu\u2019une parole soit n\u00e9cessaire pour en expliquer les d\u00e9tails. Cette courbe est assimilable aux courbes de vitesses dont nous avons\n200 \u2014\n100- \u2014\nao\u00fbt sept.\nmars\nFig. 15. Statistique du chol\u00e9ra de 1832.\nparl\u00e9 ci-dessus (note de la page 26) ; les aires mesur\u00e9es au plani-m\u00e8tre donnent la mortalit\u00e9 totale pour la dur\u00e9e de l\u2019\u00e9pid\u00e9mie.\nS\u2019il est encore quelques auteurs qui publient des statistiques sous forme de colonnes de chiffres, on doit constater cependant que le nombre de ces travaux incomplets diminue chaque jour, tandis que le tr\u00e9sor des statistiques graphiques s\u2019accro\u00eet rapidement1.\n1. Du reste les statistiques chiffr\u00e9es contiennent tous les documents n\u00e9cessaires pour construire des courbes; t\u00f4t ou tard les conclusions enfouies dans ces entassements de chiffres pourront \u00eatre mises en lumi\u00e8re.","page":36},{"file":"p0037.txt","language":"fr","ocr_fr":"COURBES M\u00c9T\u00c9OROLOGIQUES.\n37\nCourbes m\u00e9t\u00e9orologiques.\nLes m\u00e9t\u00e9orologistes qui notent sans cesse dans leurs observations l\u2019\u00e9tat de la temp\u00e9rature, de la pression barom\u00e9trique, de la pluie, du vent, etc., tracent des courbes qui leur permettent de suivre facilement et de comparer entre elles toutes les perturbations de l\u2019atmosph\u00e8re. Mais, comme presque toutes ces courbes sont trac\u00e9es par des appareils, leur indication trouvera sa place dans une autre partie de ce travail.\nNous ne citerons ici qu\u2019un exemple de courbes m\u00e9t\u00e9orologiques ; il est tr\u00e8s-propre \u00e0 faire voir que sans leur emploi on n\u2019e\u00fbt jamais saisi les relations que pr\u00e9sentent entre eux certains ph\u00e9nom\u00e8nes cosmiques, tandis que ces relations jaillissent pour ainsi dire de la comparaison des courbes.\nIl y a environ cinquante ans que Schwabe de Dessau, \u00e9tudiant les taches du soleil, constata que ces taches pr\u00e9sentaient p\u00e9riodiquement un maximum d\u2019intensit\u00e9. Le cycle qui ram\u00e8ne ces maxima des taches solaires dure onze ann\u00e9es environ. D\u2019autre part, sir E. Sabine constata que les perturbations du magn\u00e9tisme terrestre ont aussi des maxima p\u00e9riodiques ; enfin les aurores bor\u00e9ales qui se produisent aussi \u00e0 certains intervalles avaient \u00e9t\u00e9 consid\u00e9r\u00e9es comme co\u00efncidant avec les perturbations du magn\u00e9tisme terrestre.\nElias Loomis1 eut l\u2019id\u00e9e de comparer les changements diurnes de la d\u00e9clinaison magn\u00e9tique avec la fr\u00e9quence des aurores bor\u00e9ales, dont il avait reconnu la p\u00e9riodicit\u00e9, et en m\u00eame temps avec 1 intensit\u00e9 des taches du soleil2. Il a observ\u00e9 lui-m\u00eame la d\u00e9clinaison et les aurores bor\u00e9ales en se servant \u00e9galement des catalogues et des tables publi\u00e9s par diff\u00e9rents observateurs. Les documents relatifs aux taches solaires sont emprunt\u00e9s au docteur R. Wolff de Z\u00fcrich.1\nL\u2019auteur constate un parall\u00e9lisme complet entre les courbes de ces trois ph\u00e9nom\u00e8nes repr\u00e9sent\u00e9es figure 16.\np. 101.\n\u00b00 arliC,e de M' AnSot> in \u00ab Journal de Physique \u00bb, th\u00e9or. et applic., 1874\npar des courbes, on prend pour des taches que pr\u00e9sente le so-","page":37},{"file":"p0038.txt","language":"fr","ocr_fr":"38\tREPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\nOn y remarque un relour p\u00e9riodique des maxima et des minima des trois courbes, p\u00e9riode dont le retour est d\u2019environ 11 ann\u00e9es. Il est clair qu\u2019un lien de commune origine doit pr\u00e9sider \u00e0 une pareille co\u00efncidence dans les variations de ces trois ph\u00e9nom\u00e8nes.\nTout r\u00e9cemment a paru un travail de M. Balfour Stewart sur le m\u00eame sujet1 ; l\u2019auteur y passe en revue les principales hypoth\u00e8ses capables d\u2019expliquer la co\u00efncidence de ces variations p\u00e9riodiques. Il est probable que sur ce sujet se feront de grandes d\u00e9couvertes en astronomie et en m\u00e9t\u00e9orologie; constatons seulement que ce champ nouveau ouvert \u00e0 la science est d\u00fb \u00e0 l\u2019em-\nFig. 16. Tableau graphique des relations que pr\u00e9sentent les variations p\u00e9riodiques des taches solaires (ligne T), des aurores bor\u00e9ales (ligne A), et de la d\u00e9clinaison magn\u00e9tique (ligne D).-\nploi de la m\u00e9thode graphique, seule capable de mettre en lumi\u00e8re les relations \u00e9tranges dont nous venons de parler.\nPartout o\u00f9 des variations se produisent, il est important d\u2019en tracer la courbe, afin de savoir si quelque loi encore inconnue ne pr\u00e9side pas \u00e0 leur retour. Les m\u00e9decins peuvent, comme nous l\u2019allons voir, tirer un grand parti de la m\u00e9thode graphique pour repr\u00e9senter la marche des maladies, c\u2019est-\u00e0-dire la mani\u00e8re dont se succ\u00e8dent et s\u2019encha\u00eenent les variations du pouls, de la respiration, de la temp\u00e9rature, etc., pendant les diff\u00e9rentes phases d\u2019une maladie.\n1. Voir la Nature, 1877, p. 107, 140 et 163.","page":38},{"file":"p0039.txt","language":"fr","ocr_fr":"COURBES M\u00c9DICALES.\n39\nCourbes m\u00e9dicales.\nCes courbes, dont l\u2019us&gG tend \u00e0 s introduire en m\u00e9decine, sont destin\u00e9es \u00e0 remplacer, en certains cas, ou tout au moins \u00e0 compl\u00e9ter le tableau \u00e9crit qu\u2019on appelle une observation m\u00e9dicale. Voici dans quelles conditions ces observations \u00e9taient recueillies :\nSur. des feuilles que l\u2019administration des h\u00f4pitaux fait imprimer d\u2019avance, l\u2019\u00e9tudiant trouve un cadre tout pr\u00e9par\u00e9 qu\u2019il doit remplir avec soin, jour par jour. Fr\u00e9quence du - pouls, temp\u00e9rature du malade, sueurs et d\u00e9jections, rem\u00e8des et tisanes, tout doit \u00eatre not\u00e9 scrupuleusement pour servir \u00e0 l\u2019\u00e9dification des statistiques m\u00e9dicales. Il s\u2019entasse des monceaux de ces feuilles d\u2019observations ; des soci\u00e9t\u00e9s se sont fond\u00e9es qui les classent avec soin;des chambres enti\u00e8res, dit-on, en sont remplies. Mais combien y a-t-il de ces documents qui revoient le jour et qui soient consult\u00e9s avec fruit?\nC\u2019\u00e9tait encore une des id\u00e9es que Lorain soutenait avec une conviction ardente, \u00e0 savoir qu\u2019il faut substituer \u00e0 l\u2019observation \u00e9crite d\u2019un malade, ou tout au moins annexer \u00e0 cette observation, le Tableau graphique de la maladie : l\u2019ensemble des courbes qui traduisent, avec leurs variations diverses, la fr\u00e9quence du pouls, la temp\u00e9rature superficielle ou profonde, le poids des malades et parfois celui des urines, etc. Quelques mots plac\u00e9s en regard d\u2019une inflexion insolite de ces courbes en expliquent la cause, et de cet ensemble r\u00e9sulte un tableau de la maladie qui en traduit la marche avec clart\u00e9 et pr\u00e9cision 1.\n1. Dans un livre posthume encore in\u00e9dit, Lorain appr\u00e9cie en ces termes le r\u00f4le des\n\u2022 courbes m\u00e9dicales \u00bb.\n\u00ab La fastidieuse description en un langage obscur et plein de vague de la marche d\u2019ans maladie id\u00e9ale vue \u00e0 travers les doctrines du moment, ne saurait entrer en pa-^ av\u201c ,a flg\u201cre neBe, pr\u00e9cise, mesurable, formant ensemble, que donne une \u00abmrbe. D\u2019ailleurs, les \u00e9l\u00e9ments de cette courbe ne pr\u00eatent \u00e0 aucune contestation et ne MriL point mati\u00e8re \u00e4 dispute. C\u2019est le fait lui-m\u00eame sans commentaire qui se d\u00e9ve-toppe sou* les yeux. Ce sont les variations d\u2019une fonction dont un instrument de pr\u00e9cision indique le degr\u00e9. Et lorsque ces courbes diverses, ob\u00e9issant \u00e0 une m\u00eame loi, marchant ensemble, parall\u00e8lement, montent, descendent, varient de fa\u00e7on \u00e0 donner tontes une m\u00f4me figure, cette identit\u00e9 d\u2019action ne fournit-elle pas une certitude plus grmm, par le double, triple, quadruple contr\u00f4le qui y est contenu?\n\u00ab Or, l\u2019exp\u00e9rience montre que les maladies, dans leur marche, affectent une figure \u00e0 peu pr\u00e8s constante, et que les esp\u00e8ces morbides s\u2019accusent nettement par leur forme, s. bien qu\u2019en prenant au hasard un grand nombre de courbes et en les compa-","page":39},{"file":"p0040.txt","language":"fr","ocr_fr":"40 repr\u00e9sentation graphique des ph\u00e9nom\u00e8nes.\nMon coll\u00e8gue et ami, le docteur Brouardcl, s\u2019est bien souvent servi avec avantage des courbes m\u00e9dicales dans son enseignement clinique, et en a obtenu de grands avantages Cet auteur a signal\u00e9, entre autres relations importantes, les variations \u00e9normes que subit le nombre des globules blancs du sang suivant les phases des maladies; il a montr\u00e9 que l\u2019ouverture d\u2019un abc\u00e8s s\u2019accompagne d\u2019une diminution soudaine de la proportion de ces globules.\nNous empruntons \u00e0 l\u2019ouvrage de Lorain quelques types qui\ni-ant, on voit d\u2019abord qu\u2019elles peuvent \u00eatre class\u00e9es en groupes naturels: ces groupes, ce sont pr\u00e9cis\u00e9ment les collections d\u2019observations particuli\u00e8res se rapportant \u00e0 la m\u00eame maladie. Et dans ces observations particuli\u00e8res domine une forme g\u00e9n\u00e9rale : puis il y a des variations individuelles qui peuvent encore \u00eatre class\u00e9es. Enfin le type se d\u00e9gage. Quelle description peut entrer en parall\u00e8le avec ce proc\u00e8s-verbal de la maladie contenu en une figure? Sans doute on ne saurait aujourd\u2019hui r\u00e9duire ces figures \u00e0 un type analogue aux figures g\u00e9om\u00e9triques. Mais d\u00e9j\u00e0 la diff\u00e9rence des esp\u00e8ces s'accuse assez nettement pour qu\u2019un homme, m\u00eame peu exerc\u00e9, puisse dire du premier coup : voici une fi\u00e8vre typho\u00efde ; cette autre figure montre une pneumonie ; cette troisi\u00e8me une variole, elc., et pour qu\u2019il sache si la maladie est normale ou anormale, pour qu\u2019il en distingue les p\u00e9riodes, la terminaison. Le traitement s\u2019y trouve inscrit aussi par les perturbations m\u00f4mes de la courbe.\n\u00ab Ni la m\u00e9moire la plus fid\u00e8le, ni les notes les plus d\u00e9taill\u00e9es ne pourraient permettre de reproduire les traits et la marche d\u2019une maladie ou d\u2019un sympt\u00f4me avec la perfection que l\u2019on trouve dans les tableaux graphiques. C\u2019est, \u00e0 proprement parler, une m\u00e9thode d\u2019analyse.\n\u00ab On peut surveiller les moindres d\u00e9viations des fonctions les plus importantes, et voir si ces d\u00e9viations arrivent \u00e0 l\u2019\u00e9poque voulue et dans la mesure ordinaire, durent un temps suffisant ou d\u00e9passent la mesure habituelle; on peut surveiller par ces d\u00e9viations accrues ou corrig\u00e9es l\u2019action des rem\u00e8des. On peut m\u00eame doser cette action. Ainsi, il nous est arriv\u00e9 souvent de faire descendre \u00e0 volont\u00e9 la temp\u00e9rature par l'action de la digitale, de diminuer ou de reculer un acc\u00e8s de fi\u00e8vre intermittente par une faible dose de quinine, de le supprimer enfin et de couper d\u00e9finitivement la fi\u00e8vre par une dose plus forte.\n\u00ab Ce n\u2019est pas seulement un moyen d\u2019analyse que nous employons, c\u2019est aussi un moyen de figurer toute la maladie et de r\u00e9duire cette figure \u00e0 une courbe connue, toujours identique avec elle-m\u00eame pour tous les exemples r\u00e9guliers de la m\u00eame maladie. Il faut que tous les cas normaux d\u2019une m\u00eame maladie donnent une figure toujours superposable \u00e0 la figure type. Et cela est en effet, sauf de l\u00e9g\u00e8res variations. Encore pouvons-nous reconna\u00eetre plusieurs vari\u00e9t\u00e9s dans l\u2019esp\u00e8ce. Ces vari\u00e9t\u00e9s sont en nombre limit\u00e9; l\u2019exp\u00e9rience apprend \u00e0 les conna\u00eetre, et, quand nous poss\u00e9derons des collections o\u00f9 seront class\u00e9s tous les types, nous pourrons, \u00e9tant donn\u00e9 un cas particulier, lui trouver son homologue dans l\u2019un de nos types. On arrivera ainsi \u00e0 d\u00e9terminer les formes des maladies et \u00e0 donner une base solide au fragile \u00e9difice du pronostic et de la th\u00e9rapeutique. \u00bb Lorain, de la Temp\u00e9rature dans les maladies, publi\u00e9e par les soins du docteur P. Brouurdel.\n1. Voir H. Bonn. Th\u00e8ses de Paris, 1875. \u00ab Des variations du nombre des globules blancs du sang dans quelques maladies \u00bb. \u2014 J. P. G. Patrigeon. Th\u00e8ses de Paris, 1877. M. A. Fouassier signale l\u2019influence des purgatifs sur l\u2019augmentation de la proportion des globules. Th\u00e8ses de Paris, 1876.","page":40},{"file":"p0041.txt","language":"fr","ocr_fr":"41\nCOURUES M\u00c9DICALES.\nmontreront comment sont construites les courbes m\u00e9dicales, et comment elles mettent en relief certains caract\u00e8res des maladies.\nDans le tableau (fig. 17), comme dans presque tous ceux qu\u2019a publi\u00e9s cet auteur, deux \u00e9chelles plac\u00e9es \u00e0 gauche de la figure servent \u00e0 d\u00e9terminer la signification des courbes, La colonne P\nD\u00e9cembre ______________________________________\nP^JD 10 _\u00fc\tijL -Jj\u00a3______ijZ___*1.\n---1-M----------------------------------\"\n1601^2 - ________________________________________________\nIBIIBI\n\u00cbS1\nlil\n\u25a0\u25a0\u25a0\u25a0\nl\u2019ig. 17. Courbes des variations de la temp\u00e9rature dans une li\u00e8vre intermittente doui.le lierre\nd\u2019apr\u00e8s Lorain.\ncorrespond au chiffre du pouls, D correspond aux degr\u00e9s du thermom\u00e8tre centigrade. Cette derni\u00e8re colonne servira seule dans l\u2019analyse de la figure 17, qui ne pr\u00e9sente que des courbes de temp\u00e9ratures.\nChaque jour, matin et soir, la temp\u00e9rature a \u00e9t\u00e9 mesur\u00e9e dans rois endroits diff\u00e9rents, et ces mesures ont donn\u00e9 naissance aux","page":41},{"file":"p0042.txt","language":"fr","ocr_fr":"42\tREPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\ntrois courbes superpos\u00e9es. La courbe form\u00e9e d\u2019une ligne pleine exprime la temp\u00e9rature do la bouche; celle qui est form\u00e9e de traits correspond \u00e0 la temp\u00e9rature rectale; l\u2019autre, form\u00e9e de traits et de points, correspond \u00e0 la temp\u00e9rature axillaire.\nCes trois lignes subissent des inflexions parall\u00e8les, c\u2019est-\u00e0-dire que dans les acc\u00e8s o\u00f9 la temp\u00e9rature s\u2019\u00e9l\u00e8ve, son accroissement s\u2019\u00e9l\u00e8vera partout, quoique \u00e0 des degr\u00e9s divers. Une p\u00e9riode singuli\u00e8re pr\u00e9side au retour des acc\u00e8s f\u00e9briles jusqu\u2019au moment o\u00f9, sous l'action du sulfate de quinine, les acc\u00e8s disparurent *.\nA c\u00f4t\u00e9 du type qu\u2019on vient de voir, nous placerons la figure 18, emprunt\u00e9e aussi \u00e0 l\u2019ouvrage de Lorain et qui correspond \u00e0 une fi\u00e8vre tierce. Tandis que dans le type repr\u00e9sent\u00e9 plus haut, les trois courbes variaient dans le m\u00eame sens, on remarque dans celle-ci un antagonisme entre la courbe de la temp\u00e9rature de la bouche (trait plein) et celles des temp\u00e9ratures prises dans l\u2019aisselle et dans le rectum. Cette variation inverse des temp\u00e9ratures centrale et p\u00e9riph\u00e9rique s\u2019\u00e9l\u00e8vera \u00e0 des degr\u00e9s divers dans l\u2019\u00e9tat de la circulation qu\u2019on nomme algidit\u00e9 * ; il est \u00e0 son maximum dans le chol\u00e9ra dont nous donnerons plus loin quelques exemples.\nDans cette figure, comme dans la pr\u00e9c\u00e9dente, l\u2019action th\u00e9rapeutique de la quinine se manifeste clairement. A la date du 17, le m\u00e9dicament fut administr\u00e9, et l\u2019acc\u00e8s si bien caract\u00e9ris\u00e9 les 11,13 et 15 du mois a cess\u00e9 de se produire.\nDans les trac\u00e9s m\u00e9dicaux que l\u2019on vient de voir, les observations de temp\u00e9rature ne se faisaient que deux fois par jour : le matin\n1.\tI.a note suivante, r\u00e9dig\u00e9e par Lorain, montre que la construction de la courbe de la maladie a seule mis sur la voie du v\u00e9ritable diagnostic.\nZ., \u00e2g\u00e9 de dix-neuf ans, Berlinois, arrive de Rome o\u00f9 il a servi en qualit\u00e9 de soldat du pape. Il est atteint, depuis plusieurs mois, de fi\u00e8vre intermittente quotidienne. Il a \u00e9t\u00e9 r\u00e9form\u00e9 pour celte raison. Arriv\u00e9 \u00e0 Paris, il entre \u00e0 l\u2019h\u00f4pital Saint-Antoine. Il est extr\u00eamement an\u00e9mique, souffle au c\u0153ur et dans les vaisseaux du cou. La rate est grosse et d\u00e9borde les fausses c\u00f4tes.\nLa fi\u00e8vre de ce malade para\u00eet irr\u00e9guli\u00e8re, et nous n\u2019en avions pas reconnu le type avant d\u2019avoir fait la courbe de la temp\u00e9rature. L\u2019incertitude tenait \u00e0 ce que, chaque lendemain d\u2019acc\u00e8s, il y a un nouveau petit acc\u00e8s qui est comme l\u2019\u00e9cho du pr\u00e9c\u00e9dent. Nous consid\u00e9rerons cette fi\u00e8vre comme r\u00e9pondant au type quarte, mais elle n\u2019est pas r\u00e9guli\u00e8re, et nos anc\u00eatres auraient cherch\u00e9 \u00e0 caract\u00e9riser ces deux acc\u00e8s d\u2019in\u00e9gale importance par un nom particulier. Ils en eussent fait une double quarte, parce qu\u2019elle pr\u00e9sente un acc\u00e8s deux jours de suite, puis un jour d\u2019apyrexie, mais les acc\u00e8s s\u2019encha\u00eenent, de mani\u00e8re que celui du 10 d\u00e9cembre est semblable \u00e0 ceux du 13 et du 16, et celui du 11 d\u00e9cembre semblable \u00e0 celui du 14.\n2.\tVoyez Marey \u00ab, Th\u00e9orie physiologique du chol\u00e9ra. \u00bb Gazette hebdom. de m\u00e9d. et de. chirurg., 1865, p. 743 et 762.","page":42},{"file":"p0043.txt","language":"fr","ocr_fr":"43\nCOURBES M\u00c9DICALES.\net le soir. Ces observations sont trop rares pour permettre une d\u00e9termination moins approximative de ce qui se passait aux diff\u00e9rents moments de la journ\u00e9e, et l\u2019on peut dire avec certitude que les Hirnes qui joirrnonl les points o\u00f9 la tempeiatme a- etc iiuli-\nHg. 18. Courbes des variations de lu temp\u00e9rature dans une li\u00e8vre intermittente tierce,\nd\u2019apr\u00e8s Lorain.\nqu\u00e9e sont fausses et que les variations brusques exprim\u00e9es par ces lignes anguleuses n\u2019existaient pas en r\u00e9alit\u00e9. Si incompl\u00e8tes qu\u2019elles fussent, ces figures ont montr\u00e9 cependant, par le retour p\u00e9riodique des grandes variations de la temp\u00e9rature qu\u2019elles\nsignalent, qu\u2019une fi\u00e8vre intermittente existait, et elles en ont r\u00e9v\u00e9l\u00e9 le type.\nIl serait important de multiplierles examens du malade si l\u2019on","page":43},{"file":"p0044.txt","language":"fr","ocr_fr":"44 REPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\nvoulait avoir des figures plus parfaites et caract\u00e9riser plus compl\u00e8tement le type de la maladie repr\u00e9sent\u00e9e. En l\u2019absence de points d\u2019observations plus nombreux, ne peut-on tracer une courbe plus rapproch\u00e9e de la v\u00e9rit\u00e9 que celle que fournissent ces lignes anguleuses joignant entre eux les points d\u00e9termin\u00e9s par les observations? Le docteur Prompt a cherch\u00e9 \u00e0 construire la courbe probable des variations du pouls et de la temp\u00e9rature en se basant sur l\u2019observation m\u00e9dicale que voici. Il existe, \u00e0 l\u2019\u00e9tat normal, des variations horaires de la fr\u00e9quence du pouls et de l\u2019\u00e9l\u00e9vation de la temp\u00e9rature animale; or, ces variations semblent se retrouver, bien qu\u2019amplifi\u00e9es \u00e0 des degr\u00e9s divers, chez les malades atteints d\u2019affections f\u00e9briles. Pour d\u00e9terminer la forme normale des courbes horaires de la fr\u00e9quence du pouls et de la temp\u00e9rature humaine d\u2019apr\u00e8s de nombreuses observations, puis appliquer cette courbe normale \u00e0 la construction de la courbe probable des m\u00eames ph\u00e9nom\u00e8nes chez le malade, il suffit de faire passer par les chiffres observ\u00e9s une courbe pr\u00e9sentant, plus ou moins amplifi\u00e9es, les inflexions de la courbe normale.\nPlusieurs auteurs se sont occup\u00e9s de dresser la courbe des variations diurnes de la temp\u00e9rature et de la fr\u00e9quence du pouls chez l\u2019homme.\nCourbes des variations horaires de la fr\u00e9quence moyenne du pouls.\nCe travail entrepris par le docteur Prompt \u2018 lui a fourni la courbe repr\u00e9sent\u00e9e figure 19, dans laquelle deux maxima prin-\nMinuit\nFig. 19. Variations horaires_de la fr\u00e9quence du pouls, d\u2019apr\u00e8s les exp\u00e9riences du Dr Prompt,\nfaites sur lui-m\u00eame.\ncipaux existent dans les vingt-quatre heures : l\u2019un de ces maxima correspond \u00e0 midi, l\u2019autre \u00e0 dix heures du soir. Il semble toute-\nJ. P. J. Prompt. \u00ab \u00c0rch. pr\u00e9n. de m\u00e9decine \u00bb. oct. 1867.","page":44},{"file":"p0045.txt","language":"fr","ocr_fr":"45\nVARIATIONS UE LA FR\u00c9QUENCE DU POULS.\nlois que des variations individuelles modifient sensiblement le caract\u00e8re de ces courbes, car J. Prompt, empruntant \u00e0 un travail de B\u0153rensprung publi\u00e9 en 1840, les chiffres du pouls compt\u00e9 d\u2019heure en heure, a obtenu la courbe repr\u00e9sent\u00e9e figure 20. Deux maxima principaux s\u2019observent \u00e9galement dans cette courbe; mais au lieu de correspondre \u00e0 midi et \u00e0 dix heures du soir, c\u2019est \u00e0 neuf heures du matin et \u00e0 six heures du soir qu\u2019on les observe.\nIci vient se placer une question importante : est-ce \u00e0 une cause individuelle que tiennent ces diff\u00e9rences entre les deux courbes?\nFig. 20. Variations horaires de la fr\u00e9quence du pouls mise en courbes, par le Dr Prompt, d\u2019apr\u00e8s les chiffres publi\u00e9s par B\u0153rensprung.\nestree \u00e0 une diff\u00e9rence dans le r\u00e9gime et les heures de repas chez deux peuples diff\u00e9rents qu\u2019elles sont dues ? Ces questions pourront se r\u00e9soudre par des observations ult\u00e9rieures; elles semblent m\u00e9riter une \u00e9tude sp\u00e9ciale.\nQuoi qu\u2019il en soit de la valeur des courbes que M. Prompt a obtenues d\u2019apr\u00e8s ses observations personnelles, cette m\u00e9thode a re\u00e7u son application en m\u00e9decine. On trouve dans l\u2019ouvrage de Lorain sur le chol\u00e9ra, des tableaux qui expriment les variations de la temp\u00e9rature en divers points du corps ; les lignes qui joignent les points d\u2019observation ne sont pas des droites, mais repr\u00e9sentent la courbe probable des variations diurnes de la temp\u00e9rature '.\n. Paris, 1808.\n1. P. Lorain. \u00ab Le chol\u00e9ra observe \u00e0 l\u2019h\u00f4pital Saint-Antoine \u00bb","page":45},{"file":"p0046.txt","language":"fr","ocr_fr":"46\nREPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\nCourbe des variations horaires de la temp\u00e9rature chez l\u2019homme.\nLe plus important travail sur ce sujet me semble \u00eatre celui que le professeur A. Fore], de Lausanne, a publi\u00e9 en 1872 b Un nombre consid\u00e9rable d\u2019observations a permis \u00e0 ce savant de tracer la\n\u2014H--\nMinuit 1\nFig. 21. Courbe des ariations horaires de la temp\u00e9rature centrale de l'homme, d'apr\u00e8s Forel.\ncourbe des variations horaires que nous repr\u00e9sentons figure 21. On y voit un \u00e9cart d\u2019environ 7/10 de degr\u00e9 entre les minima qui s\u2019observent vers trois heures du matin et les maxima qui arrivent \u00e0 peu pr\u00e8s \u00e0 quatre heures du soir. Cette \u00e9l\u00e9vation de la temp\u00e9rature le soir et cet abaissement le matin s\u2019observent d\u2019une mani\u00e8re tr\u00e8s-marqu\u00e9e dans la plupart des maladies f\u00e9briles.\n1. A. Forel. \u00ab Experiences sur la temp\u00e9rature du corps humain dans l\u2019acte d\u2019ascension des montagnes \u00bb.","page":46},{"file":"p0047.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHAPITRE III.\nRELATIONS DANS LESQUELLES LE TEMPS N\u2019EST PAS UNE DES VARIABLES CONSID\u00c9R\u00c9ES.\nExpression graphique des relations de cause \u00e0 effet; influence de la temp\u00e9rature sur la tension des vapeurs, sur la solubilit\u00e9 des sels. \u2014 Propagation de la chaleur dans une barre m\u00e9tallique ; courbes des intensit\u00e9s relatives de la chaleur, de la lumi\u00e8re et de l\u2019activit\u00e9 chimique dans les diff\u00e9rents points de la longueur du spectre solaire. \u2014 Courbe de la pression dans les conduites. \u2014 Courbes des relations du poids \u00e0 la taille. \u2014 Courbes de la proportion des mat\u00e9riaux dans la construction des ponts de diff\u00e9rentes port\u00e9es; application de ce genre de courbes aux sciences naturelles.\u2014 Courbes de l'activit\u00e9 commerciale sur les diff\u00e9rents tron\u00e7ons d\u2019un chemin de fer. \u2014 Courbes de compressibilit\u00e9 et d\u2019\u00e9lasticit\u00e9. \u2014 Courbes de la r\u00e9sistance que les fluides opposent au mouvement, et des pertes de charge dans les conduits.\nDans les exemples dont il a \u00e9t\u00e9 question au pr\u00e9c\u00e9dent chapitre, le savant se borne au r\u00f4le d\u2019observateur; il ne peut modifier \u00e0 son gr\u00e9 la succession ni l\u2019intensit\u00e9 des variations m\u00e9t\u00e9orologiques ou statistiques; il note \u00e0 chaque instant l\u2019\u00e9tat d\u2019un ph\u00e9nom\u00e8ne, et dans la succession naturelle des phases qu\u2019il inscrit, cherche \u00e0 saisir une loi.\nMais lorsque le chercheur provoque et gouverne les variations qu il \u00e9tudie, lorsque, devenu exp\u00e9rimentateur, il d\u00e9termine les relations des causes \u00e0 leurs effets, alors le temps n\u2019a plus \u00e0 intervenir dans le probl\u00e8me; il n\u2019en sera pas tenu compte dans 1 expression graphique des r\u00e9sultats obtenus.\nAinsi, le physicien \u00e9tudie les ph\u00e9nom\u00e8nes qui se passent lorsqu\u2019on soumet les corps \u00e0 certaines forces mesurables; il compte, par exemple, les changements de volume des solides, des liquides ou des gaz sous 1 influence de diff\u00e9rentes temp\u00e9ratures ou de diff\u00e9rentes pressions. Or, tous ces changements peuvent se traduire graphiquement; une page de chiffres qui donnerait la s\u00e9rie","page":47},{"file":"p0048.txt","language":"fr","ocr_fr":"48\tREPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\ndes nombres exprimant les coefficients de dilatation d\u2019un corps chauff\u00e9 de z\u00e9ro \u00e0 n degr\u00e9s peut toujours \u00eatre avantageusement remplac\u00e9e par une courbe. L\u2019expression graphique devient plus pr\u00e9cieuse encore s\u2019il s\u2019agit de comparer les effets de la chaleur sur des corps diff\u00e9rents; la superposition de deux ou plusieurs courbes traduit d\u2019elle-m\u00f4me les in\u00e9galit\u00e9s qui peuvent exister dans la dilatation de ces corps.\nQuand on construit des courbes de ce genre, on prend pour variable ind\u00e9pendante l\u2019influence dont on cherche \u00e0 mesurer les effets, et on la compte sur l\u2019axe des x, ainsi qu\u2019on faisait pour le temps dans les exemples pr\u00e9c\u00e9demment indiqu\u00e9s. Du reste, les choses se passent comme si, \u00e0 des instants successifs, l\u2019influence dont on \u00e9tudie les effets croissait d\u2019une mani\u00e8re r\u00e9guli\u00e8re : comme si, de minute en minute, la temp\u00e9rature \u00e0 laquelle on soumet un corps s\u2019\u00e9levait d\u2019un degr\u00e9.\nOn doit \u00e0 R\u00e9gnault plusieurs tableaux de ce genre; l\u2019un des plus c\u00e9l\u00e8bres est celui qui repr\u00e9sente aux diff\u00e9rentes temp\u00e9ratures la force \u00e9lastique de la vapeur d\u2019eau, la dilatation du mercure, la compressibilit\u00e9 de l\u2019air et celle de l\u2019azote. Sur la m\u00eame feuille sont encore indiqu\u00e9es les corrections que l\u2019on doit faire aux thermom\u00e8tres \u00e0 air, suivant la nature de leur enveloppe. Comme les dimensions de ce tableau sont consid\u00e9rables \u00e0 cause de la multiplicit\u00e9 des d\u00e9tails dont il est charg\u00e9, nous ne pouvons en donner ici la reproduction m\u00eame partielle1. Mais le principe sur lequel ces tableaux graphiques sont construits et la clart\u00e9 des relations qu\u2019ils expriment ressortent suffisamment de la figure 22.\nCette figure repr\u00e9sente la proportion de diff\u00e9rents sels qui se dissout dans l\u2019eau \u00e0 chaque temp\u00e9rature. La temp\u00e9rature, mesur\u00e9e en degr\u00e9s centigrades, est prise pour variable ind\u00e9pendante et se lit sur l\u2019axe des x, tandis que la proportion de sel dissoute dans un litre d\u2019eau s\u2019\u00e9value en grammes et se compte sur l\u2019axe des y (les indications du pr\u00e9sent tableau s\u2019arr\u00eatent, faute d\u2019espace, \u00e0 90 degr\u00e9s).\nD\u00e8s le premier coup d\u2019\u0153il, on voit sur ce tableau : 1\u00b0 si la solubilit\u00e9 d\u2019un sel cro\u00eet proportionnellement \u00e0 la temp\u00e9rature, ou si la solubilit\u00e9 varie d\u2019une fa\u00e7on irr\u00e9guli\u00e8re; 2\u00b0 quelle est, \u00e0 chaque degr\u00e9 de temp\u00e9rature, la quantit\u00e9 de sel qui se dissout dans\n1. Oe tableau se trouve \u00e0 Paris, chez. Gauthier-Viilars.","page":48},{"file":"p0049.txt","language":"fr","ocr_fr":"4\n. Courbes exprimant la solubilit\u00e9 de diff\u00e9rents sels dans l'eau \u00e0 diff\u00e9rentes temp\u00e9ratures, d\u2019apr\u00e8s R\u00e9gnault.","page":49},{"file":"p0050.txt","language":"fr","ocr_fr":"50 REPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES, l\u2019eau; 3\u00b0 quel est le rapport de solubilit\u00e9 de deux sels \u00e0 une cer-| taine temp\u00e9rature.\t\u2022 |\nAinsi, une ligne exprime la solubilit\u00e9 du chlorure de sodium ; on y voit, qu\u2019\u00e0 la temp\u00e9rature de z\u00e9ro, un litre d\u2019eau dissout plusj de 30 grammes de ce sel, et que r\u00e9chauffement accro\u00eet peu cette: solubilit\u00e9 qui s\u2019\u00e9l\u00e8ve r\u00e9guli\u00e8rement, mais faiblement, et atteint \u00e0; peine 35 grammes pour la temp\u00e9rature de 100 degr\u00e9s.\t|\nUne autre ligne correspond \u00e0 la solubilit\u00e9 du chlorure de potas-; sium; elle est droite \u00e9galement et exprime une solubilit\u00e9 plus rapidement croissante que la pr\u00e9c\u00e9dente, car elle s\u2019\u00e9l\u00e8ve plus\n-\ta\nFig. 23. Courbes de la solubilit\u00e9 de la vapeur d\u2019eau dans un m\u00e8tre cube d\u2019air \u00e0 dilf\u00e9rcntes temp\u00e9ratures. (Extrait du Trait\u00e9 de M\u00e9t\u00e9orologie de Mari\u00e9-Davy.)\nrapidement. La courbe de l\u2019azotate de potasse est l\u00e9g\u00e8rement concave par en haut, ce qui montre que la solubilit\u00e9 de ce sel cro\u00eet plus vite que la temp\u00e9rature; de plus, la rapide ascension de cette ligne montre que r\u00e9chauffement augmente tr\u00e8s-rapidement cette solubilit\u00e9. La courbe du sulfate de soude anhydre, pr\u00e9sente une inflexion remarquable qui prouve.que ce sel poss\u00e8de une solubilit\u00e9 rapidement croissante : de 7 \u00e0 45 grammes par litre, entre la temp\u00e9rature de z\u00e9ro et celle de 23 degr\u00e9s ; puis, qu\u2019\u00e0 partir de cette temp\u00e9rature, la solubilit\u00e9 du sel change tout \u00e0 coup et d\u00e9cro\u00eet peu \u00e0 peu \u00e0 mesure que la temp\u00e9rature s\u2019\u00e9l\u00e8ve.\nIl est inutile de multiplier davantage les interpr\u00e9tations de ces.","page":50},{"file":"p0051.txt","language":"fr","ocr_fr":"PROPAGATION DE LA CHALEUR.\t51\ncourbes. En somme, quelle que soit la question qu\u2019on se pose par rapport \u00e0 ces deux \u00e9l\u00e9ments variables, solubilit\u00e9 et temp\u00e9rature, le tableau graphique y r\u00e9pond en un instant; en outre il donne lieu \u00e0 des comparaisons et \u00e0 des vues g\u00e9n\u00e9rales qu\u2019un tableau de chiffres ne permettrait pas.\nLa figure 23 repr\u00e9sente la quantit\u00e9 de vapeur d\u2019eau qui est contenue dans un m\u00e8tre cube d\u2019air \u00e0 diff\u00e9rentes temp\u00e9ratures.\nOn peut pr\u00e9voir qu\u2019un jour les trait\u00e9s de physique ne seront que des atlas de tableaux graphiques dont les courbes superpos\u00e9es et compar\u00e9es de maintes fa\u00e7ons feront saisir des relations qu\u2019on ne saurait soup\u00e7onner aujourd\u2019hui.\nQuelquefois la temp\u00e9rature est la variable qu\u2019il faut d\u00e9terminer par rapport \u00e0 une autre variable ind\u00e9pendante : la distance. Ainsi, quand on veut exprimer comment varie la temp\u00e9rature aux diff\u00e9rents points de la longueur d\u2019une barre de m\u00e9tal dont on chauffe une des extr\u00e9mit\u00e9s, on suppose cette barre partag\u00e9e en tron\u00e7ons de longueurs \u00e9gales et l\u2019on mesure la temp\u00e9rature de chacun de ces tron\u00e7ons.\npropagation de la chaleur dans une barre m\u00e9tallique.\n\u25a0)\nComme dans ces d\u00e9terminations c\u2019est la longueur qui cro\u00eet d\u2019une mani\u00e8re r\u00e9guli\u00e8re, c\u2019est elle qui sera prise pour variable\nKlg. 34. Propagation de la chaleur dans une barre m\u00e9tallinne ,i\u201e\u201et u \u201e\n\u00abh. ..\nune extr\u00e9mit\u00e9. Les propagation de la\nind\u00e9pendante et compt\u00e9e sur l\u2019axe des x. Or, l\u2019exp\u00e9rience n\u00abr i, quelle on d\u00e9termine cette propagation de la temp\u00e9rature s\u2019iden-","page":51},{"file":"p0052.txt","language":"fr","ocr_fr":"52 REPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\ntifie avec la construction de son expression graphique; en effet, les hauteurs des colonnes thermom\u00e9triques, consid\u00e9r\u00e9es dans leur ensemble, tracent dans l\u2019espace les courbes cherch\u00e9es.\nSupposons qu\u2019une barre horizontale soit repr\u00e9sent\u00e9e (fig. 24) par l\u2019axe des x, tandis que les ordonn\u00e9es repr\u00e9senteraient les tubes d\u2019une s\u00e9rie de thermom\u00e8tres implant\u00e9s dans la barre, si l\u2019on chauffe celle-ci \u00e0 une de ses extr\u00e9mit\u00e9s, les niveaux thermom\u00e9triques s\u2019\u00e9chelonneront sur une courbe \u00e0 pente descendante qui est l\u2019expression graphique de la d\u00e9croissance des temp\u00e9ratures.\nCourbe \u00ables variations de la pression d\u2019un liquide sur les diff\u00e9rents points d\u2019un tube d\u2019\u00e9coulement.\nTous les cas o\u00f9 un ph\u00e9nom\u00e8ne varie par rapport \u00e0 une longueur pourraient \u00eatre rapproch\u00e9s les uns des autres. Nous citerons seulement la mani\u00e8re dont la presion d\u2019un liquide se transmet aux diff\u00e9rents points d\u2019un tuyau d\u2019\u00e9coulement qui pr\u00e9senterait le m\u00eame calibre sur toute sa longueur. Bernouilli a montr\u00e9 que dans ces conditions la pression d\u00e9cro\u00eet d\u2019une mani\u00e8re r\u00e9guli\u00e8re le long du tube, ainsi qu\u2019on le voit figure 25.\nLes ordonn\u00e9es de la figure 25 sont exactement proportionnelles\nFig. 23. Niveau des pi\u00e9zom\u00e8tres dans le cas o\u00f9 un \u00e9coulement se fait dans un tube de calibre uniforme. (Lois de Bernouilli.)\naux hauteurs d\u2019une s\u00e9rie de manom\u00e8tres ou de pi\u00e9zom\u00e8tres qu\u2019on aurait adapt\u00e9s au tube d\u2019\u00e9coulement. Ici encore, la repr\u00e9sentation graphique du ph\u00e9nom\u00e8ne existe dans le ph\u00e9nom\u00e8ne lui-m\u00eame. La figure 25 montre comment les niveaux d\u2019une s\u00e9rie de pi\u00e9zom\u00e8tres branch\u00e9s sur un tube horizontal, de calibre uniforme, se","page":52},{"file":"p0053.txt","language":"fr","ocr_fr":"53\nrepartition DES RAYONS DU SPECTRE.\ntrouvent sur une ligne droite depuis le premier jusqu\u2019au dernier. Suivant que le niveau du r\u00e9servoir qui verse le liquid\u00e9 est plus ou moins \u00e9lev\u00e9, ou suivant que le lube d\u2019\u00e9coulement offre une longueur plus ou moins grande, la pente des niveaux pi\u00e9zom\u00e9-Iriques augmente ou diminue; mais toujours ces niveaux sont plac\u00e9s sur une ligne droite, dont la pente, par sa rapidit\u00e9, exprime la rapidit\u00e9 de l'\u00e9coulement lui-m\u00eame.\nOn doit rapprocher de ces courbes, dans lesquelles une longueur est prise comme variable ind\u00e9pendante, celles qui expriment l\u2019intensit\u00e9 magn\u00e9tique sur les dill\u00e9renls points de la longueur d\u2019un aimant *, celles qui marquent les relations du volume des corps \u00e0 la temp\u00e9rature \u00e0 laquelle ils sont soumis2.\nCourbes \u00able l\u2019intensit\u00e9 rom partitive \u00ables <1 i R\u00e9 rents rayons dans le spectre solaire.\nC\u2019est par une s\u00e9rie de d\u00e9terminations du m\u00eame ordre que les physiciens ont construit Ma courbe des dill'\u00e9rences d\u2019intensil\u00e9\nque pr\u00e9sentent ces trois \u00e9l\u00e9ments de la lumi\u00e8re solaire. La igure 26 montre que les maxima d\u2019intensit\u00e9 de la lumi\u00e8re,\n1 Vojcz Jatnin, Recherches sur le magn\u00e9tisme, Joavn. <h- l\u2018hwi,,ue t V n 41\nernp,Tature (y0y Jamin T , / \u25a0\t,\tC0,',,S C,,r\u00fcUVC\"1 |,0,n' \"\tesp\u00e8ces Ho\ni\t\u2022 t'oj. Jamin, Innlrdr <Jllr, 1X70. p. 181).)","page":53},{"file":"p0054.txt","language":"fr","ocr_fr":"54\nREPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\nde la chaleur et de l\u2019action chimique occupent des r\u00e9gions diff\u00e9rentes dans la bande spectrale; que la chaleur existe au maximum dans le voisinage du rouge, l\u2019action chimique pr\u00e9s du j violet, la lumi\u00e8re entre les deux autres maxima. On y voit que la ; r\u00e9gion o\u00f9 existe l\u2019action chimique est plus grande que celle des maxima des pouvoirs lumineux et calorifique.\nEnfin, suivant la source de lumi\u00e8re employ\u00e9e, ces courbes se d\u00e9placent et changent d\u2019importance. L\u2019arc \u00e9lectrique n\u2019a pas son \u2018maximum de pouvoir calorifique au m\u00eame point que la lumi\u00e8re solaire. Des changements analogues se produisent d\u2019autre part lorsque change la substance impressionn\u00e9e par la lumi\u00e8re. Ainsi, pour les actions chimiques qui modifient la chlorophylle, le maxi-mum de puissance appartiendrait aux rayons jaunes,\nCourbes \u00abl\u2019vlasticit\u00f4.\nTous les corps s\u2019allongent d\u2019autant plus qu\u2019ils sont soumis \u00e0 une traction plus forte, mais ils ne s\u2019allongent pas \u00e9galement. En outre, si l\u2019on suspend des poids r\u00e9guli\u00e8rement croissants \u00e0 des barres ou \u00e0. des fils de diff\u00e9rentes substances, les allongements sont tant\u00f4t r\u00e9guliers, c\u2019est-\u00e0-dire croissent comme les\nFig. 27. Courbe de l\u2019\u00e9lasticit\u00e9 des nerfs, d\u2019apr\u00e8s Wundt,\ncharges qui les produisent, tant\u00f4t irr\u00e9guliers, et croissent plus vite ou plus lentement que ces charges.\nRien n\u2019exprime mieux ces diff\u00e9rences d\u2019\u00e9lasticit\u00e9 que les courbes qu\u2019on obtient en ordonnant l\u2019un par rapport \u00e0 l\u2019autre les allongements et les poids qui les produisent. Werthcim a fait, \u00e0 cet \u00e9gard, de nombreuses exp\u00e9riences sur le module d\u2019\u00e9lasticit\u00e9 des","page":54},{"file":"p0055.txt","language":"fr","ocr_fr":"55\nLIMITES DE L\u2019ACCOMMODATION DE L\u2019\u0152IL.\nm\u00e9taux et des substances organiques ; la courbe d\u2019\u00e9lasticit\u00e9 de ces derni\u00e8res serait presque toujours assez voisine d\u2019une hyperbole.\nL\u2019\u00e9lasticit\u00e9 du caoutchouc a \u00e9t\u00e9 exprim\u00e9e sous forme de courbe' par A. Stewart, ing\u00e9nieur belge. Cet auteur annonce le r\u00e9sultat suivant : sous des charges uniform\u00e9ment croissantes, une bande de caoutchouc prend des allongements croissants jusqu\u2019\u00e0 ce qu\u2019elle ait atteint le double de sa longueur primitive ; \u00e0 partir de l\u00e0, les allongements successifs sont d\u00e9croissants.\nW'\u00fcndt a donn\u00e9 la courbe de l\u2019\u00e9lasticit\u00e9 des nerfs, figure 27. L\u2019auteur s\u2019est \u00e9cart\u00e9 un peu du mode de repr\u00e9sentation ordinaire : non content de prendre sur l\u2019axe des x des longueurs proportionnelles aux charges et de placer \u00e0 chacune de ces divisions l\u2019origine des ordonn\u00e9es qui expriment les allongements du nerf sous l\u2019influence de ces charges, W\u00fcndt a \u00e9lev\u00e9 des ordonn\u00e9es positives croissant comme ces charges elles-m\u00eames, et trac\u00e9 deux lignes pour exprimer les relations des deux variables.\nLa ligne droite 1.3 montre la croissance r\u00e9guli\u00e8re des poids tenseurs; la ligne 1.4 exprime l\u2019accroissement plus rapide des allongements du nerf.\nCourbes des limites de l\u2019accommodation oculaire aux differents Ages.\nLe professeur Donders, voulant repr\u00e9senter les variations qu\u2019\u00e9prouve l\u2019accommodation de l\u2019\u0153il humain aux diff\u00e9rentes \u00e9poques de la vie, a construit des courbes figure 28 qui traduisent clairement les lois qu\u2019il a d\u00e9couvertes.\nL\u2019dge du sujet se compte de 10 \u00e0 80 ans sur l\u2019axe des x, tandis que sur l\u2019axe des y se comptent des dioptries \u00bb. La divergence des lignes pp et rr exprime le nombre de dioptries auquel correspond \u00e0 chaque \u00e2ge l\u2019\u00e9tendue de l\u2019accommodation.\t!\nOn constate ce ph\u00e9nom\u00e8ne \u00e9trange que, depuis l'\u00e2ge de 10 ans, nous perdons assez r\u00e9guli\u00e8rement de cette \u00e9tendue.\nLa ligne rr correspond \u00e0 la r\u00e9fraction de l\u2019\u0153il au repos, c\u2019est-\u00e0-dire \u00e0 son minimum de r\u00e9fraction ; vers l\u2019\u00e2ge de 50 ans on voit cette ligne s\u2019abaisser d\u2019une mani\u00e8re rapide par le d\u00e9veloppement\nI. Les ophtalmologistes appellent dioptrie la force r\u00e9fringente d'une leniui\u00bb \u2022\n*.... - ........ ......... ru .1\u00ab rST\u00fcsar...............","page":55},{"file":"p0056.txt","language":"fr","ocr_fr":"56\tREPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\nde la presbytie, tandis que la convergence des lignes qui limitent\nig. 28. Courbe des limites de l'accommodation oculaire aux diff\u00e9rents \u00e2ges, d'apr\u00e8s C. Donders.\nl\u2019\u00e9tendue de l\u2019accommodation montre que celle-ci devient de plus en plus born\u00e9e.\nCourbe de la composition de l\u2019air irrespirable anx diff\u00e9rents degr\u00e9s de la pression barom\u00e9trique.\nDans un m\u00e9moire remarquable sur les effets de la pression atmosph\u00e9rique, P. Bert a montr\u00e9 que la composition de l\u2019air dans lequel les animaux meurent asphyxi\u00e9s, quand on les y confine, varie suivant la pression \u00e0 laquelle cet air \u00e9tait soumis, de sorte que plus la pression est faible, plus l\u2019animal, en mourant, laisse riche en oxyg\u00e8ne (relativement \u00e0 la proportion cent\u00e9simale) l\u2019air devenu irrespirable pour lui. D\u2019autre part, la proportion d\u2019acide carbonique pr\u00e9sente avec celle de l\u2019oxyg\u00e8ne un rapport inverse : elle est au minimum quand l\u2019animal a absorb\u00e9 moins d\u2019oxyg\u00e8ne.\nLes relev\u00e9s de 36 exp\u00e9riences donnent un tableau num\u00e9rique duquel se d\u00e9gage difficilement cette relation inverse de la pr\u00e8s-","page":56},{"file":"p0057.txt","language":"fr","ocr_fr":"VARIATIONS DK LA COMPOSITION DK L\u2019AIR.\t57\nsion \u00e0 la proportion d\u2019oxyg\u00e8ne contenue dans l\u2019air irrespirable. Rien de plus ncl, au contraire, que le tableau graphique de la funire 29, o\u00f9 l\u2019on voit s\u2019\u00e9lever la courbe de l\u2019oxyg\u00e8ne 0 et diminuer celle de CO2, \u00e0 mesure que diminuera la pression dont on\nFig. 29. Courbes de la proportion d'oxygene et d\u2019acide carl>uni<|ue dans l\u2019air devenu irrespirable sous des pressions ditlerontes, d\u2019apr\u00e8s 1\\ Fieri.\ncompte sur l\u2019axe des abscisses les valeurs d\u00e9croissantes \u00e0 partir de 76 centim\u00e8tres de mercure.\nMalgr\u00e9 les inflexions assez irr\u00e9guli\u00e8res que pr\u00e9sente celte courbe et qu\u2019il attribue \u00e0 des erreurs d\u2019exp\u00e9riences, P. Bert n\u2019b\u00e9-site pas \u00e0 les consid\u00e9rer comme correspondant \u00e0 des branches d\u2019hyperboles.\nCourbes des relations du poids \u00e0 la taille cheat les enfants.\nLe professeur Bowditch, de Boston', a construit d\u2019apr\u00e8s les relev\u00e9s d\u2019observations nombreuses la courbe que nous reproduisons\n1. Wowditcli. The Growth of Children (Doston, 1877) from the report of the. state Hoard of Health of Massachusetts.\nl filth\nummal","page":57},{"file":"p0058.txt","language":"fr","ocr_fr":"58\nREPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\nfigure 30, dans laquelle, abstraction faite de l\u2019\u00e0gc des enfants, on a compar\u00e9 le poids \u00e0 la taille, cette derni\u00e8re \u00e9tant prise comme variable ind\u00e9pendante.\nDeux courbes sont repr\u00e9sent\u00e9es sur ce tableau : dans l\u2019une, les\nTaille en pouces Anglais\nFig. 30. Courbes exprimant lus rapporte-de la taille au poids, aux diff\u00e9rents \u00e2ges, chez les gar\u00e7ons et chez les tilles, d'apr\u00e8s Bowditch.\npoints d\u2019observations sont r\u00e9unis par une ligne continue, c\u2019est la courbe du poids \u00e0 la taille chez les gar\u00e7ons ; l\u2019autre form\u00e9 d\u2019un trait interrompu est obtenue sur les filles. On voit que les gar\u00e7ons sont plus lourds que les filles jusqu\u2019\u00e0 ce qu\u2019ils aient atteint la taille de 58 pouces, apr\u00e8s quoi se produit la variation inverse.\nCe fait curieux tient \u00e0 la diff\u00e9rence des formes du corps chez les","page":58},{"file":"p0059.txt","language":"fr","ocr_fr":"59\nPROPORTION RELATIVE DES MAT\u00c9RIAUX.\ndeux sexes. Les variations de cet ordre ont \u00e9t\u00e9 soigneusement \u00e9tudi\u00e9es par Quetclet, cpii a traduit par une s\u00e9rie de courbes les changements (pie les progr\u00e8s de l\u2019\u00e2ge am\u00e8nent dans les proportions des diff\u00e9rentes parties du corps *. On con\u00e7oit que si les enfants, dans leur croissance, restaient g\u00e9om\u00e9triquement semblables \u00e0 eux-m\u00e9mes, il ne se produirait pas de ces variations singuli\u00e8res, et la courbe des poids cro\u00eetrait continuellement comme les cubes des hauteurs de la taille 2.\nLa grande vari\u00e9t\u00e9 des relations qui peuvent s\u2019exprimer par des courbes nous force \u00e0 multiplier les exemples en choisissant des types des principaux genres.\nProportion des mat\u00e9riaux dans la construction des ponts de diff\u00e9rentes port\u00e9es.\nLa figure 31 est un tableau dress\u00e9 en 1861 par A. Iloulbrat, ing\u00e9nieur civil; il indique les poids et valeurs des divers mat\u00e9riaux employ\u00e9s dans la construction des tabliers des ponts m\u00e9talliques d\u2019un certain syst\u00e8me.\nLa port\u00e9e du tablier, c\u2019est-\u00e0-dire la largeur du vide \u00e0 franchir, est compt\u00e9e en m\u00e8tres sur l\u2019axe des cc; le poids des mat\u00e9riaux de diverses natures est exprim\u00e9 en kilogrammes. On voit que, suivant laport\u00e9edu tablier, la proportion des divers mat\u00e9riaux n\u2019est pas la m\u00eame, et que si le bois qui entre dans la construction du pont cro\u00eet sensiblement comme la longueur, le poids du fer cro\u00eet beaucoup plus rapidement. Le poids de la fonte pr\u00e9sente, \u00e0 partir de 21 m\u00e8tres de port\u00e9e, une inflexion singuli\u00e8re3.\nJ- Quetelct. Anthropom\u00e9trie, pi. II, f\u00eeg-, 2.\n2.\tNotons en passant que la relation du poids \u00e0 la (aille peut \u00eatre fournie de doux fa\u00e7ons. Nous avons vu, en effet, figures 9 et 10. que celte relation \u00e9tait exprim\u00e9e padoux courbes dans lesquelles le temps est compt\u00e9 sur l\u2019axe des X) la taille et le poids\ntant comptes sur l\u2019axe des y. Il y a, d'une mani\u00e8re g\u00e9n\u00e9rale, deux fa\u00e7ons d\u2019exprimer graphiquement les relations de deux variables : 1\u00bb en les ordonnant toutes deux par rapport \u00e0 une grandeur commune prise comme variable ind\u00e9pendante; 2\u00bb en les ordon-\nr/Jrr.japport \u00e0 rautre-or\u2019dans c\u00b0dcrnier \u00b0\u00bb. \u00bb y \u00ab ^ man*\u00ab* dm-\ntint !r pr0\u201cd6,a \u2018\u2019inverse do Bowditch et compt\u00e9 sur l'axe des \u00ab les varia-couihe\u00e0\t\u2019 Cni\tla taille \u00e9Unt comPt\u00e9os sur P\u00ab\u00ab dos y, on e\u00fbt obtenu une\ncombe \u00e0 convexit\u00e9 sup\u00e9rieure expriment que les tailles croissent moins vite que les\n3.\tCette inflexion tient \u00e0 cc qu\u2019\u00e0 partir de celle longueur il faut tenir comoto de la","page":59},{"file":"p0060.txt","language":"fr","ocr_fr":"M\u00e8tres\nPOIDS et VALEURS\ndes divers mat\u00e9riaux n\u00e9cessaires pour la construction\nDES TABLIERS DES PONTS M\u00c9TALLIQUES\naune seule trav\u00e9e de 3 \u00e0 50 m\u00e8tres d ouverture pur A.Houlbrat. Ing\u00e9nieur civil\nFig. 31.","page":60},{"file":"p0061.txt","language":"fr","ocr_fr":"PROPORTION RELATIVE DES MAT\u00c9RIAUX.\nEnfin, les prix de revient sont indiqu\u00e9s par une courbe sp\u00e9ciale, qui exprime, en milliers de francs, la valeur du pont. Ce prix se lit sur la m\u00eame \u00e9chelle que les poids des mat\u00e9riaux '.\nPrenons un exemple particulier pour l\u2019interpr\u00e9tation de ces courbes ? soit un pont de 30 m\u00e8tres d ouverture) il entiera dans la construction de ce pont 500 kilog. de plomb, 12 000 kilog. de fonte, 22000 kilog. de bois, 100 000 kilog. de fer et le prix de revient sera 65 000 francs. Tout un livre de tarifs et les principaux r\u00e9sultats de la th\u00e9orie de la r\u00e9sistance des mat\u00e9riaux tiendraient dans quelques tableaux de ce genre, et l\u2019on ne saurait trop admirer la clart\u00e9 et la concision avec lesquelles sont exprim\u00e9es les indications qu\u2019il fournit.\nline faut pas croire qu\u2019une telle clart\u00e9 d\u2019exposition appartienne exclusivement aux choses du commerce et de l\u2019industrie; le m\u00eame mode d\u2019expression peut s\u2019appliquer aux objets les plus divers. Ainsi, le naturaliste aurait, en certain cas, grand avantage \u00e0 construire des courbes de ce genre.\nSupposons, par exemple, que, pour une esp\u00e8ce animale quelconque, on dresse un tableau qui, marquant sur les abscisses le poids des individus s\u2019accroissant avec l\u2019\u00e2ge, porterait sur les ordonn\u00e9es le poids des diff\u00e9rents organes, ou les proportions des diff\u00e9rents tissus; on aurait construit un tableau qui pr\u00e9senterait par lui-m\u00eame un int\u00e9r\u00eat consid\u00e9rable, car on y suivrait, pas \u00e0 pas, l\u2019\u00e9volution relative de ces organes. On verrait que les uns, comme le foie, \u00e0 mesure qu\u2019on s\u2019\u00e9loigne de la naissance, perdent de leur importance relative, ou s\u2019atrophient comme le thymus; que d\u2019autres, au contraire, se d\u00e9veloppent d\u2019une fa\u00e7on pr\u00e9dominante.\nL\u2019int\u00e9r\u00eat s\u2019accro\u00eetrait encore, si, dressant des tableaux analogues pour des animaux d\u2019esp\u00e8ces diff\u00e9rentes, le naturaliste superposait les courbes les unes aux autres, afin de chercher dans ces comparaisons les caract\u00e8res propres \u00e0 chaque esp\u00e8ce; s\u2019il recherchait en quel sens l\u2019\u00e9levage, les croisements et les diff\u00e9rentes influences modificatrices de l\u2019esp\u00e8ce font varier le d\u00e9veloppement relatif des organes et des tissus.\nConstruits \u00e0 une m\u00eame \u00e9chelle que fixerait la convention, ces\nSS KL*\t\u2014 -1\u00bb -\u00ab\u00ab ,\u00abi\n\"* voleur de MO francs, 0 lOOo\u2019kilogranimcs deVT'sm t\tki,0Sram\"le* de fer\nU* ,ne ,\u00ab cube de bei, SSgSSSS","page":61},{"file":"p0062.txt","language":"fr","ocr_fr":"62 REPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\ntableaux permettraient de rassembler sous le regard les travaux ex\u00e9cut\u00e9s, en tous lieux et \u00e0 toute \u00e9poque, par les diff\u00e9rents naturalistes ou anatomistes. Ce serait, dira-t-on, une \u0153uvre immense \u00e0 r\u00e9aliser. Oui certes, et il n\u2019appartient \u00e0 personne de l\u2019ex\u00e9cuter \u00e0 lui seul. Uu travail de ce genre serait l'\u0153uvre de la science, et ce travail s\u2019accomplira. Peut-\u00eatre d\u00e9j\u00e0 l\u2019entreprise a-t-elle \u00e9t\u00e9 faite sur certains points de ce vaste sujet; on trouverait \u00e0 coup sur, dans les ouvrages des naturalistes, des pes\u00e9es comparatives d\u2019organes faites \u00e0 diff\u00e9rents \u00e0ges,\u2018constituantdes mat\u00e9riaux tout pr\u00eats pour un travail d\u2019ensemble1 2. Mais, \u00e0 ces \u00e9l\u00e9ments divers il faudrait donner l\u2019unit\u00e9 de type n\u00e9cessaire pour rendre la comparaison possible, ce qui ne se fera que par l\u2019entente parfaite d\u2019un certain nombre de chercheurs, autour desquels viendront promptement se grouper les autres en pr\u00e9sence des r\u00e9sultats obtenus.\nNous aurions encore bien des exemples d\u2019application des courbes \u00e0 emprunter aux travaux des ing\u00e9nieurs. Entre les mains de ces savants auxquels l\u2019emploi de la g\u00e9om\u00e9trie est heureusement si familier, la m\u00e9thode graphique se plie aux repr\u00e9sentations les plus vari\u00e9es.\nCitons les applications qui ont \u00e9t\u00e9 faites \u00e0 la statisque du mouvement des diff\u00e9rentes marchandises sur les voies deterre etd\u2019eau. On trouvera, dans ces exemples, des modes d\u2019expression susceptibles de s\u2019appliquer \u00e0 des ph\u00e9nom\u00e8nes de diverses natures.\nCourbes de l\u2019activit\u00e9 commerciale sur les diff\u00e9rents tron\u00e7ons d\u2019un chemin de fer.\nMinard, en France *, et A. Belpaire, en Belgique 3, ont, \u00e0 la m\u00eame \u00e9poque \u00e0 peu pr\u00e8s, dress\u00e9 des tableaux exprimant le degr\u00e9 d\u2019activit\u00e9 du transport sur les diff\u00e9rents tron\u00e7ons d\u2019une ligne de chemin de fer. Ces tableaux m\u00e9ritent d\u2019\u00eatre signa-\n1.\tAlphonse Milne Edwards et Grandidier, dans leur remarquable ouvrage sur la faune de Madagascar, ont tent\u00e9 de repr\u00e9senter par des courbes le d\u00e9veloppement relatif des diff\u00e9rentes apophyses sur un m\u00eame os consid\u00e9r\u00e9 chez diff\u00e9rentes esp\u00e8ces animales. Nous regrettons que les dimensions de ce tableau ne lui permettent pas d\u2019entrer dans notre texte.\n2.\tDes tableaux graphiques et des cartes figuratives, par Minard, inspecteur g\u00e9n\u00e9ral des ponts et chauss\u00e9es. Paris, 1801.\n3.\tNotice sur les cartes du mouvement du transport en Belgique. A. Belpaire, ing\u00e9nieur des ponts et chauss\u00e9es; Bruxelles, 184!.","page":62},{"file":"p0063.txt","language":"fr","ocr_fr":"INTENSIT\u00c9 RELATIVE DU COMMERCE.\tv\u00e2\nl\u00e9s non-seulement pour l\u2019ing\u00e9niosit\u00e9 de leur conception, mais en raison de l\u2019utilit\u00e9 extr\u00eame qu\u2019ils pr\u00e9sentent pour \u00e9valuer le produit des diff\u00e9rentes lignes ferr\u00e9es. La figure 32 represents un des tableaux de Minard. Sur l\u2019axe des abscisses, on prend un nombre de divisions \u00e9gal au nombre des tron\u00e7ons qu\u2019il s\u2019agit d\u2019\u00e9tudier et de longueurs proportionnelles \u00e0 ces tron\u00e7ons; il y en a cinq entre Lyon et Saint-\u00c9tienne. Sur l\u2019axe des ordonn\u00e9es, on compte le nombre de tonnes de marchandises qui passent en ,un mois, et l\u2019on tire une ligne horizontale \u00e0 une hauteur convenable pour exprimer ce nombre de tonnes. Or, il arrive que suivant que l\u2019on consid\u00e8re la marchandise qui circule en transit ou celle qui s\u2019\u00e9change entre les deux stations extr\u00eames de chaque tron\u00e7on 1 intensit\u00e9 du transport a des caract\u00e8res particuliers. Sur toute la longueur\nFig. 33. Courbes exprimant l'intensit\u00e9 relative de la circulation des marchandises entre les diff\u00e9rentes stations d\u2019une ligne de chemin de fer, d\u2019apr\u00e8s Minard.]\nde la ligne, la marchandise en transit repr\u00e9sente n\u00e9cessairement la m\u00eame quantit\u00e9, puisqu\u2019elle circule n\u00e9cessairement d\u2019un bout de la ligne \u00e0 l\u2019autre. Dans le tableau 32, cette quantit\u00e9 est exprim\u00e9e par une ligne horizontale correspondant sensiblement \u00e0 20 000 tonnes. On a teint\u00e9 de hachures serr\u00e9es toute la surface comprise entre la ligne du transit et l\u2019axe des abscisses. Si, maintenant, on consid\u00e8re 1 intensit\u00e9 du commerce local des diff\u00e9rents tron\u00e7ons de la ligne, on comprend que suivant l\u2019importance commerciale des deux stations que chaque tron\u00e7on r\u00e9unit l\u2019une \u00e0 l\u2019autre, la circulation locale sera plus ou moins intense; cela s\u2019exprime dans la figure 32 par des lignes tir\u00e9es \u00e0 des hauteurs diff\u00e9rentes et dont la position est d\u00e9termin\u00e9e d\u2019apr\u00e8s les divisions des ordonn\u00e9es. Ainsi nous voyons que le tron\u00e7on de Lyon \u00e0 Vernaison a une circulation dont 1 intensit\u00e9 est de 50 000 + 20 000 de transit = 70 000 tonnes,","page":63},{"file":"p0064.txt","language":"fr","ocr_fr":"64\tREPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\ntandis que de Rive-de-Gier \u00e0 Saint-Chamond la ligne n\u2019atteint pas 10 000 tonnes de circulation locale. Des hachures moins serr\u00e9es couvrent les rectangles compris entre les divisions qui marquent chacun des tron\u00e7ons de la ligne et les horizontales qui expriment l\u2019intensit\u00e9 de la circulation sur ces portions du r\u00e9seau. Or ces diff\u00e9rentes surfaces teint\u00e9es sont tr\u00e8s-importantes \u00e0 conna\u00eetre et \u00e0 mesurer, car elles sont la base sur laquelle se calcule le produit de chaque portion de la ligne \u2018. Des tarifs r\u00e9guli\u00e8rement \u00e9tablis doivent percevoir des sommes proportionnelles \u00e0 la quantit\u00e9 de marchandises et \u00e0 la longueur parcourue. Or le produit de ces deux quantit\u00e9s l\u2019une par l\u2019autre est donn\u00e9 pr\u00e9cis\u00e9ment, pour chaque tron\u00e7on de la courbe, par la surface du rectangle qui lui correspond, car la surface d\u2019un rectangle est le produit de sa base par sa hauteur. Ce mode de repr\u00e9sentation a \u00e9t\u00e9 appliqu\u00e9 \u00e0 d\u2019autres voies de transport, aux canaux par exemple, par Comoy (1845). Les ressources de l\u2019impression polychrome donnent une grande nettet\u00e9 \u00e0 ces tableaux en repr\u00e9sentant l\u2019importance des diff\u00e9rentes marchandises par des bandes d\u2019\u00e9paisseurs variables, ressemblant \u00e0 celles qui expriment la puissance des couches g\u00e9ologiques dans la repr\u00e9sentation d\u2019une coupe de terrain.\nCourbes de la resistance des fluides.\nC\u2019est en physique surtout, que le nombre de relations \u00e0 consid\u00e9rer \u00e9tant tr\u00e8s-grand, celui des courbes que l\u2019on peut construire est tr\u00e8s-grand aussi. L\u2019expression la plus frappanle de la loi de Mariotte avec les variations qu\u2019elle pr\u00e9sente pour les diff\u00e9rents gaz, est assur\u00e9ment la courbe o\u00f9 les pressions \u00e9tant compt\u00e9es sur l\u2019une des abscisses, les volumes des gaz comprim\u00e9s sont port\u00e9s sur les ordonn\u00e9es.\n1. Si la circulation ne portait que sur des mati\u00e8res de m\u00eame nature, comme il arrive sur la voie qui dessert une mine, on con\u00e7oit que le tarif, \u00e9tant proportionnel \u00e0 la quantit\u00e9 transport\u00e9e et au nombre de kilom\u00e8tres franchis, serait pr\u00e9cis\u00e9ment, pour chaque tron\u00e7on, en raison des aires ou surfaces qui leur correspondent dans le tableau. Mais, dans la pratique, il n\u2019en est pas ainsi, et l\u2019on doit rapporter les diverses marchandises \u00e0 une commune mesure : la quantit\u00e9 d\u00e9 chaque marchandise qui repr\u00e9sente le chargement moyen d'un wagon. Belpaire admet comme \u00e9quivalents 12 voyageurs, 4 tonnes de grosses marchandises, et 2 tonnes de petite marchandise ou bagages. L\u2019unit\u00e9 de transport admise depuis longtemps est la tonne de grosses marchandises, son \u00e9quivalent pour les petites marchandises sera une 1/2 tonne, et pour les transports des voyageurs elle sera de 3 personnes.","page":64},{"file":"p0065.txt","language":"fr","ocr_fr":"65\nCOURBES DE L\u2019\u00c9LASTICIT\u00c9.\nLe module d\u2019\u00e9lasticit\u00e9 des corps de diff\u00e9rentes natures s\u2019exprime par la courbe de l\u2019allongement qu\u2019ils subissent en fonction du poids qui leur est appliqu\u00e9. Wertheim a d\u00e9termin\u00e9 cette courbe pour diff\u00e9rentes substances, parmi lesquelles se trouvent certains tissus organiques. D\u2019apr\u00e8s cet auteur, pour la plupart des tissus animaux, l\u2019\u00e9lasticit\u00e9 sc traduirait par une courbe voisine de l\u2019hyperbole*.\nLa r\u00e9sistance des diff\u00e9rents milieux lluides au mouvement des corps qui s\u2019y meuvent s\u2019exprime \u00e9galement par des courbes ; celles-ci sont de forme parabolique, lorsqu\u2019on porte sur les abscisses la vitesse, et la r\u00e9sistance sur les ordonn\u00e9es. Dans ces conditions, la concavit\u00e9 de la courbe est dirig\u00e9e en haut. J\u2019ai construit exp\u00e9rimentalement la courbe de la r\u00e9sistance de l\u2019air, \u00e0 propos de recherches entreprises sur les conditions m\u00e9caniques du vol des oiseaux. Cette courbe exp\u00e9rimentale diff\u00e8re sensiblement de celle que donne le calcul, lorsqu\u2019on suppose que les r\u00e9sistances croissent proportionnellement au carr\u00e9 des vitesses2.\nDu m\u00eame ordre sont les courbes qui expriment la perte de charge sur les diff\u00e9rents points de la longueur d\u2019une conduite d\u2019eau, et pour des diam\u00e8tres de plus en plus petits de cette conduite. Je dois \u00e0 l\u2019obligeance de M. Mari\u00e9, ing\u00e9nieur en chef de la ligne P. L. M., la communication d\u2019une courbe de ce genre que ses. dimensions trop grandes et la multiplicit\u00e9 des d\u00e9tails qu\u2019elle renferme m\u2019emp\u00eachent de reproduire.\nUne courbe analogue pourrait, avec avantage, \u00eatre appliqu\u00e9e aux calculs des pressions d\u00e9croissantes du sang dans les art\u00e8res, sous l\u2019influence de la distance qui existe entre le c\u0153ur et le point consid\u00e9r\u00e9 d\u2019une part, et d\u2019autre part, sous l\u2019influence de la diminution de calibre des vaisseaux.\nToutefois on n\u2019obtiendrait, au moyen de ces tableaux graphiques, qu\u2019une \u00e9valuation fort approximative des changements qu\u2019\u00e9prouve la pression du sang, \u00e0 cause de l\u2019incessante variabilit\u00e9 du calibre des vaisseaux art\u00e9riels et des r\u00e9sistances que le sang \u00e9prouve ; encore ces \u00e9valuations seraient-elles sup\u00e9rieures \u00e0 celles qui ont \u00e9t\u00e9 faites trop souvent par les anatomistes.\nJ;\u00b07PP? ain8i une f\u00b0urbe d\" second degr\u00e9 engendr\u00e9e par l\u2019intersection de la surface d un c\u00f4ne avec un plan parall\u00e8le \u00e0 deux g\u00e9n\u00e9ratrices.\n2. 'oyez, pour les d\u00e9tails de l\u2019exp\u00e9rience, Marey, Travaux de laboratoire, 187.).","page":65},{"file":"p0066.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHAPITRE IV.\nl\u2019espace consid\u00e9r\u00e9 suivant deux dimensions se combine\nAVEC L'EXPRESSION GRAPHIQUE D\u2019UNE AUTRE VARIABLE.\nExpression des directions, direction des \u00e9toiles filantes. \u2014 Rose des vents, coordonn\u00e9es polaires; graphique de l\u2019intensit\u00e9 des vents suivant leurs directions; graphique de la dur\u00e9e relative de chacun d\u2019eux ; transformation de ces figures en courbes du syst\u00e8me des coordonn\u00e9es orthogonales. \u2014 Courbes des d\u00e9clinaisons magn\u00e9tiques. \u2014 Variations horaires; perturbations magn\u00e9tiques.\u2014 Itin\u00e9raire de la campagne de Russie, 18K\u00ce.\u2014 G\u00e9ographie des exportations de la houille de l\u2019Angleterre.\u2014 Activit\u00e9 relative de la circulation sur les diff\u00e9rentes voies de terre, de fer et d\u2019eau. \u2014 Cartes statistiques de l\u2019instruction, de la criminalit\u00e9, do la r\u00e9partition des maladies. \u2014 Forme et \u00e9tendue du champ visuel.\nL\u2019espace, consid\u00e9r\u00e9 suivant deux dimensions, fournit des notions plus complexes que celle de longueur dont il a \u00e9t\u00e9 question en premier lieu ; les figures trac\u00e9es sur un plan permettent d\u2019exprimer : une direction, une trajectoire ou itin\u00e9raire, une surface. Or, \u00e0 ces expressions g\u00e9om\u00e9triques depuis longtemps usit\u00e9es, on a cherch\u00e9, dans ces derniers temps, \u00e0 combiner une troisi\u00e8me variable : l\u2019intensit\u00e9 d\u2019un ph\u00e9nom\u00e8ne qui se produit dans la direction, sur le trajet ou sur la surface qui ont \u00e9t\u00e9 repr\u00e9sent\u00e9s sur le plan. Quelques exemples suffiront pour montrer combien sont nombreuses les applications de ce genre de repr\u00e9sentation graphique des ph\u00e9nom\u00e8nes.\nLes directions, pour un observateur plac\u00e9 en un point d\u00e9termin\u00e9, s\u2019expriment par des rayons men\u00e9s de ce point comme centre et \\ dirig\u00e9s en sens divers. C\u2019est ainsi que la rose des vents partage la 1 circonf\u00e9rence de l\u2019horizon en trente-deux aires de vent dont cha- j cune est limit\u00e9e par deux rayons qui font entre eux un angle dfe j 11\u00b0 15'. Ces divisions permettent d\u2019exprimer, avec une pr\u00e9cision f suffisante, la direction suivant laquelle souffle le vent.","page":66},{"file":"p0067.txt","language":"fr","ocr_fr":"COURBE DK DA DIRECTION DES VENTS.\n67\nDirection des \u00e9toiles Alantes.\nLes astronomes emploient des figures graphiques pour exprimer la direction des \u00e9toiles filantes. Lorsque la teirc, dans sa translation annuelle, traverse un de ces essaims d\u2019ast\u00e9ro\u00efdes, l\u2019observa-\n1 if. M. Iiirodion d.\u2014 iloilus niantes par rapport \u00e0 un point radiant situ\u00e9 auR-oisinajp-\n\u2022Je v d\u2019Orion.\nleur voit les trajectoires de ces \u00e9toiles filantes sous forme de rayons qui divergent par rapport \u00e0 un point du ciel variable suivant le ras. Nous reproduisons, figure 33, l\u2019apparence que ces diff\u00e9rentes trajectoires pr\u00e9sentaient A la date du 18 au 20 octobre 1876; le point radiant marqu\u00e9 par un cercle, correspondait \u00e0 l\u2019\u00e9toile, d\u2019apr\u00e8s A. Ilerschcl, p d\u2019Orion.\t*\nCourbe de I\u00bb fr\u00e9quence et de I\u00bb direction des vents.\nVeut-on exprimer l\u2019intensit\u00e9 relative des vents qui, pendant une ann\u00e9e, ont souffl\u00e9 suivant les diff\u00e9rentes directions en un lieu donn\u00e9 du globe : on porte, sur chacun des rayurn vecteurs qui expriment les directions du vent, une longueur proportionnelle au","page":67},{"file":"p0068.txt","language":"fr","ocr_fr":"68 REPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\nmaximum d\u2019intensit\u00e9 avec laquelle le vent a souffl\u00e9 dans cette direction, et l\u2019on obtient une repr\u00e9sentation saisissante du sens suivant lequel le vent souffle en temp\u00eate dans la localit\u00e9 o\u00f9 les observations ont \u00e9t\u00e9 prises\u00bb\nD\u2019autres fois, on veut d\u00e9terminer quelle est la direction ordinaire des vents dans une localit\u00e9. On rel\u00e8ve sur le registre d\u2019observations le nombre de jours de l\u2019ann\u00e9e pendant lequel le vent a souffl\u00e9 vers chacun des points de l\u2019horizon, puis, portant sur chaque rayon vecteur une longueur proportionnelle au nombre de jours o\u00f9 le vent a\u2019souffl\u00e9 dans la direction qu\u2019il exprime, on obtient (fig. 34)\nd'apr\u00e8s Ch.Lentheric.\nGrav\u00e9 par Erhard\nEch. de i millimetre poor 3 jour*\nFig. 34. Courbes exprimant la fr\u00e9quence relative des diff\u00e9rents vents \u00e0 Aigues-Mortes.\nune courbe du m\u00eame genre que celle dont nous venons de parler,' mais dont la signification est tout autre. Cette figure montre d\u2019une mani\u00e8re frappante la pr\u00e9dominance des vents de terre dans cette localit\u00e9 o\u00f9 le mistral souffle si fr\u00e9quemment.\nLes deux sortes de figures dont on vient de parler n\u2019appartiennent plus au syst\u00e8me de coordonn\u00e9es orthogonales que jusqu\u2019ici nous avions exclusivement rencontr\u00e9es ; les courbes des fr\u00e9quences et des intensit\u00e9s du vent suivant ses directions diverses appartiennent au syst\u00e8me des coordonn\u00e9es polaires qui semble se pr\u00eater avec une facilit\u00e9 merveilleuse \u00e0 exprimer les directions. Mais si l\u2019oni","page":68},{"file":"p0069.txt","language":"fr","ocr_fr":"COURBES DE LA D\u00c9CLINAISON MAGN\u00c9TIQUE.\t69\nconsid\u00e8re que cette sorte de courbes ne permet pas de montrer comment les ph\u00e9nom\u00e8nes qu\u2019elle exprime se sont succ\u00e9d\u00e9 dans le temps, on reconna\u00eetra la n\u00e9cessit\u00e9 de modifier le genre d\u2019expression de la direction des vents et de le ramener au syst\u00e8me des coordonn\u00e9es orthogonales au moyen d un petit artifice.\nImaginons que le cercle dont les diff\u00e9rents degr\u00e9s correspondaient chacun \u00e0 une direction du vent, soit coupe sur un point de sa circonf\u00e9rence, et celle-ci d\u00e9roul\u00e9e de mani\u00e8re \u00e0 former une ligne droite. Chacune des divisions angulaires de 11\u00b0 15' deviendra une.division d\u2019une \u00e9chelle rectiligne qui sera prise pour abscisse dans la construction nouvelle, tandis que les temps seront compt\u00e9s en heures et en jours sur l\u2019axe des ordonn\u00e9es.\nL\u2019dvantage de ce mode d\u2019expression graphique, dans lequel il est tenu compte du moment de chaque variation, est trop \u00e9vident pour qu\u2019il soit besoin de le faire ressortir. En effet, si l\u2019on ne tenait pas compte du temps dans la repr\u00e9sentation de ces ph\u00e9nom\u00e8nes m\u00e9t\u00e9orologiques, comment pourrait-on estimer la vitesse avec laquelle un vent d\u2019orage se transporte sur la surface terrestre ? Cette estimation devient tr\u00e8s-facile, au contraire, quand on compare des trac\u00e9s pris en des stations diff\u00e9rentes, et dans lesquels il est tenu compte de l\u2019heure et de la minute o\u00f9 s\u2019est produit cer-ip de vent qui a \u00e9t\u00e9 signal\u00e9 dans les diff\u00e9rentes stations, seront plus frappants encore si nous consid\u00e9rons ^qui expriment les variations de la boussole \u00e9tudi\u00e9es i>t en diff\u00e9rents observatoires, t chaque observatoire, on rel\u00e8ve, \u00e0 courts intervalles, les vaque pr\u00e9sentent l\u2019intensit\u00e9 du magn\u00e9tisme terrestre, l\u2019in-cHnaison de l\u2019aiguille aimant\u00e9e et sa d\u00e9clinaison, c\u2019est-\u00e0-dire loogle quelle fait avec le m\u00e9ridien du lieu. Ces mesures varient d?une mani\u00e8re incessante ; maintes causes agissent sur l\u2019orientation d\u00bb l\u2019axe magn\u00e9tique du globe qui, dans son agitation continuelle, fc^luit \u00e0 la fois les mouvements de la terre et les ph\u00e9nom\u00e8nes\nqnl se passent dans le soleil. Voici on exprime ces variations.\ncomment, avec des courbes,\n>|V)\n*MJ..\nC\u00ab\u00abbe. de U d\u00e9clinaison magn\u00e9tique.\nLa d\u00e9clinaison magn\u00e9tique, c\u2019est-\u00e0-dire de l\u2019angle oue l\u2019-mn.i \u2022mamie fait .,e. le m\u00e9ridien terrestre, pr\u00e9sente de\u2019 vlriS","page":69},{"file":"p0070.txt","language":"fr","ocr_fr":"70 REPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES, diverses de toute sorte. Les unes diurnes, qui, sauf le cas d\u2019orages magn\u00e9tiques, ne d\u00e9passent gu\u00e8re 15 ou 20 minutes d\u2019arc ; d\u2019autres dont la dur\u00e9e est d\u2019une ann\u00e9e, et dont les phases co\u00efncident avec les solstices et les \u00e9quinoxes. Enfin, une longue oscillation s\u00e9culaire, dont la p\u00e9riode est d\u2019environ quatre cents ans, fait passer alternativement le m\u00e9ridien magn\u00e9tique de plus de 20\u00b0 \u00e0 l\u2019est et \u00e0 l\u2019ouest du m\u00e9ridien terrestre.\nToutes ces variations de la d\u00e9clinaison magn\u00e9tique exigeraient, pour \u00eatre exprim\u00e9es en coordonn\u00e9es polaires, une s\u00e9rie de figures prises \u00e0 intervalles d\u00e9termin\u00e9s ; encore n\u2019atteindrait-on jamais, a u moyen de ces figures multiples, \u00e0 la clart\u00e9 d\u2019expression que\ni\nH\nFig. 35. Variations horaires de la d\u00e9clinaison magn\u00e9tique, inscrites comparativement dans les deux h\u00e9misph\u00e8res, d\u2019apr\u00e8s Radau.\nles courbes de d\u00e9clinaison pr\u00e9sentent quand elles sont trac\u00e9es suivant le syst\u00e8me des coordonn\u00e9es orthogonales.\nLa figure 35 repr\u00e9sente les variations diverses et la d\u00e9clinaison magn\u00e9tique observ\u00e9es simultan\u00e9ment dans les deux h\u00e9misph\u00e8res : \u00e0 Toronto (46\u00b0 de .latitude sud), et \u00e0 Hobarton (43\u00b0 de latitude nord). Les mouvements oscillatoires, dont l\u2019amplitude est de quelques minutes seulement, se font alternativement dans la direction de l\u2019est \u00e0 l\u2019ouest et de l\u2019ouest \u00e0 l\u2019est; en outre, ils affectent des sens diff\u00e9rents, suivant l\u2019h\u00e9misph\u00e8re dans lequel ils sont observ\u00e9s.\nLa ligne T, suivie de gauche \u00e0 droite, montre qu\u2019\u00e0 Toronto, dans l\u2019h\u00e9misph\u00e8re nord, le p\u00f4le nord de l\u2019aiguille se d\u00e9place vers l\u2019ouest, depuis huit heures du matin jusqu\u2019\u00e0 une heure ou deux de l\u2019apr\u00e8s-midi; puis, l\u2019aiguille revient sur ses pas avec une vitesse qui se ralentit beaucoup apr\u00e8s le coucher du soleil.","page":70},{"file":"p0071.txt","language":"fr","ocr_fr":"71\nREPR\u00c9SENTATION D\u2019UN ITIN\u00c9RAIRE.\nEn suivant les sinuosit\u00e9s de la ligne trac\u00e9e \u00e0 Hob-irton, on voit que, dans l\u2019h\u00e9misph\u00e8re sud, la d\u00e9clinaison magn\u00e9tique pr\u00e9sente des phases absolument inverses.\nOutre ces variations diverses, la d\u00e9clinaison magn\u00e9tique subit, sous l\u2019influence des orages magn\u00e9tiques, des perturbations qui se reproduisent simultan\u00e9ment, avec les m\u00eames phase s, en tous les points situ\u00e9s sur un m\u00eame m\u00e9ridien magn\u00e9tique. Ainsi, dans l\u2019orage qui eut lieu du 28 au 29 mai 1841, trois villes, situ\u00e9es sensiblement sur le m\u00eame m\u00e9ridien magn\u00e9tique, Upsal. G\u0153tlinguc et Milan, \u00e9prouv\u00e8rent simultan\u00e9ment les m\u00eames variations de la d\u00e9-\nMinuit\tG**\tMidi\t6^\nMidi\nVariations dn 26 au 29 Ao\u00fbt 1674*.\nUig. 30. Variations de la d\u00e9clinaison magn\u00e9tique, observ\u00e9es simultan\u00e9ment m Upsal, G\u0153lliugue\net Milan, d\u2019apr\u00e8s Radau.\ndinaison magn\u00e9tique; seulement, la variation, comme cela s\u2019observe toujours, \u00e9tait plus forte pour les stations le\u00a3 plus septentrionales (figure 36).\nQuelle id\u00e9e se ferail-on des changements \u00e9prouw\u00e9s par le magn\u00e9tisme terrestre si l\u2019on n\u2019avait, pour les exprimer', que d\u2019arides colonnes de chiffres, au lieu de ces courbes que l\u2019on [peut comparer par supposition, et qui montrent en un instant ce qui se passe en divers points du globe?\nRepr\u00e9sentation graphique d\u2019un itin\u00e9rain\u00ab.\nUn itin\u00e9raire, ou trajet, est encore une des notions que fournit la g\u00e9om\u00e9trie plane, celle qui consid\u00e8re l\u2019espace suivant deux dimen-","page":71},{"file":"p0072.txt","language":"fr","ocr_fr":"CARTE FIGURATIVE de* pertes successives en hommes de l'Arm\u00e9e Fran\u00e7aise dans la campagne de Russie 1812-1813. Dress\u00e9eysarM.Minard, Inspecteur G\u00e9n\u00e9ral des Ponts et Chauss\u00e9es en retraite.","page":72},{"file":"p0073.txt","language":"fr","ocr_fr":"TRAJET A\u00c9RIEN U\u2019UN RALLON.\n73\nsions. L\u2019expression naturelle d\u2019un parcours est une ligne trac\u00e9e sur une carte de g\u00e9ographie, et dont les inflexions diverses r\u00e9unissent entre elles tous les points qui ont \u00e9t\u00e9 parcourus. Or, \u00e0 la notion fournie par une telle ligne peut s\u2019en ajouter une autre, l\u2019indication d\u2019un changement qui s\u2019est produit pendant la dur\u00e9e du parcours. Un exemple saisissant de ce mode de repr\u00e9sentation g\u00e9ographique est donn\u00e9 par la figure 37. C\u2019est l\u2019itin\u00e9raire de l\u2019arm\u00e9e fran\u00e7aise pendant la campagne de Russie 1812-13, dress\u00e9 par Minard. Cette figure, construite au moyen de documents statistiques patiemment recueillis \u00e0 diff\u00e9rentes sources, traduit l\u2019amoindrissement graduel de l\u2019arm\u00e9e parle r\u00e9tr\u00e9cissementincessantd\u2019une zone dont la largeur exprime le nombre des soldats de Napol\u00e9on.\nD\u2019abord largement \u00e9tablie sur les rives du Niemen, cette bande repr\u00e9sente le front d\u2019une grande arm\u00e9e, qui s\u2019avance : 422 000 hommes la composaient. Puis, \u00e0 mesure qu'elle marche, cette arm\u00e9e s'amoindrit, la bande se resserre; arriv\u00e9e \u00e0 Moscou, elle est r\u00e9duite des trois quarts de son contingent. Alors le d\u00e9sastre commence. La bande, teint\u00e9e de noir, traduit les \u00e9tapes du retour ; elle s\u2019amincit toujours, et quand elle est arriv\u00e9e \u00e0 son point de d\u00e9part, ce n\u2019est plus qu\u2019un petit fil noir. Il n\u2019est pas revenu un soldat sur cent. Sur tout ce long parcours, les noms \u00e9crits sur la carte \u00e9voquent le souvenir de sinistres \u00e9pisodes, et au bas de la carte l\u2019\u00e9chcllo des variations du thermom\u00e8tre R\u00e9aumur explique douloureusement chaque phase de cette immense destruction d\u2019hommes.\nMinard a plusieurs fois employ\u00e9 , le m\u00eame mode d\u2019expression pour montrer la marche des arm\u00e9es et les pertes qu\u2019elles subissent en route; il a figur\u00e9 de celte mani\u00e8re l\u2019itin\u00e9raire de la retraite des Dix Mille; ailleurs, il montre l\u2019arm\u00e9e d\u2019Annibal d\u00e9barquant d\u2019Espagne, traversant les Gaules, franchissant le Rh\u00f4ne cl les Alpes, et envahissant l\u2019Italie. Toujours il arrive \u00e0 des effets saisissants, mais nulle part la repr\u00e9sentation graphique de la marche des arm\u00e9es n\u2019atteint ce degr\u00e9 de brutale \u00e9loquence qui, dans la figure 37, semble d\u00e9fier la plume de l\u2019historien.\nTrajet a\u00e9rien d\u2019un ballon.\nL\u2019ascension tristement c\u00e9l\u00e8bre du ballon le Z\u00e9nith a \u00e9t\u00e9 repr\u00e9sent\u00e9e dans la figure 38 par Gaston Tissandier, le survivant de","page":73},{"file":"p0074.txt","language":"fr","ocr_fr":"74\nREPR\u00c4SENTATION liRAPIiRJUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\ncette hardie exp\u00e9dition. Cette courbe repr\u00e9sente les hauteurs atteintes en fonction du temps. En m\u00eame temps, on peut suivre l\u2019itin\u00e9raire du ballon \u00e0 travers une sorte de topographie de l\u2019atmosph\u00e8re o\u00f9 des stratifications de nuages et de bu\u00e9es sonl dispos\u00e9es \u00e0 des hauteurs variables. Les a\u00e9ronautes fondent ainsi la science\n:$8. Diagramm\u00ab; do ras'onsion du Inlhm le Z\u00e9nith \u00e0 grande hauteur, 15 avril 1875\nm\u00e9t\u00e9orologique, en ce qui touche \u00e0 la constitution de l'atmosph\u00e8re cl aux temp\u00e9ratures \u00e0 diverses hauteurs.\nDans la ligure 38 la courbe est trac\u00e9e en fonction de la hauteur et du temps, on a donc sacrifi\u00e9 les indications des distances parcourues et l\u2019itin\u00e9raire suivi relativement \u00e0 la surface terrestre.\nI","page":74},{"file":"p0075.txt","language":"fr","ocr_fr":"CARTES FIGURATIVES DU COMMERCE.\t75\nD\u2019autres plans publi\u00e9s par G. Tissandier 1 fournissent les deux trajectoires \u00e0 la fois. A l\u2019inspection de ces deux courbes, on peut, pour chaque instant, d\u00e9terminer la position du ballon dans l\u2019espace : \u00e0 l\u2019intersection d\u2019une verticale qui s\u2019\u00e9l\u00e8verait du point de la trajectoire terrestre jusqu\u2019\u00e0 la hauteur mesur\u00e9e sur la courbe des .altitudes. Dans ces plans, les temps ne sont plus consid\u00e9r\u00e9s que .d\u2019une mani\u00e8re accessoire, les heures sont cot\u00e9es sur les courbes \u00e0 des distances qui varient entre elles suivant la force du vent.\nRien de plus instructif que l\u2019\u00e9tude de ces plans \u00e0 double courbe \u25a0o\u00f9 l\u2019on suit si bien, d\u2019apr\u00e8s les inflexions de la trajectoire du ballon, tous les changements dans la force et la direction des mouvements de l\u2019air \u00e0 diff\u00e9rentes altitudes.\nCartes figuratives du commerce.\nDans un autre ordre de ph\u00e9nom\u00e8nes, les cartes figuratives constituent encore un pr\u00e9cieux mode de repr\u00e9sentation. Ainsi, pour exprimer le trajet que suivent certains produits que le commerce transporte, en grande quantit\u00e9 vers certains pays, en faible quantit\u00e9 vers certains autres. Une carte de Minard que j\u2019ai sous les yeux repr\u00e9sente la r\u00e9partition de la houille export\u00e9e d\u2019Angleterre pendant l\u2019ann\u00e9e 1850.\nSur un planisph\u00e8re assez grossi\u00e8rement figur\u00e9, on voit l\u2019Angleterre qui, de tous les points de son littoral, lance sur le monde, en toute direction, comme les bras d\u2019un poulpe immense, de noirs rubans dont chacun, par sa largeur, exprime, en milliers de tonnes, la quantit\u00e9 de houille qui a fait un certain trajet. De ces bras, l\u2019un vient s\u2019abattre sur les c\u00f4tes de France, sa puissance est de cinq cent quatre-vingt-treize mille tonneaux. Un autre bras \u00e9norme s\u2019engage dans la mer du Nord, et se ramifie pour fournir \u00e0 toutes les puissances qui ont des ports sur cette mer.\nUn bras de 419 mille tonneaux entre par Gibraltar et s\u2019\u00e9parpille \u25a0entre toutes les stations m\u00e9diterran\u00e9ennes, tandis que de longs tentacules vont toucher la c\u00f4te orientale de l\u2019Am\u00e9rique, et s\u2019avancent m\u00f4me, en doublant les caps, jusque sur les rives du Pacifique ou de l\u2019oc\u00e9an Indien.\nCette magnifique repr\u00e9sentation de l\u2019activit\u00e9 commerciale et des\nG \" La Nature, \u00bb 1875, p. 297.","page":75},{"file":"p0076.txt","language":"fr","ocr_fr":"Ve rv i\nA r\u00e7ruei\ne IS\nde l'Archt\nLOUV/ERS\ne Neufbour-\n\\onet\nVerno\nCassis de Caer\nEVREUX\nConches\nThome T\nAndr\u00e9\nFig. 39. Tableau graphique de la circulation sur diff\u00e9rentes routes. Extrait de la Carte routi\u00e8re de France, dress\u00e9e d'apr\u00e8s le syst\u00e8me de Minard.","page":76},{"file":"p0077.txt","language":"fr","ocr_fr":"CARTES FIGURATIVES DU COMMERCE.\t77\nvoies qu\u2019elle suit de pr\u00e9f\u00e9rence est aujourd\u2019hui tr\u00e8s-r\u00e9pandue chez nous. Pour toutes les principales routes de France des recensements ont \u00e9t\u00e9 faits qui ont \u00e9tabli quel chiffre de voitures circulait annuellement sur chacune d\u2019elles, de sorte qu\u2019on a pu, d\u2019apr\u00e8s le syst\u00e8me de l\u2019ing\u00e9nieur Minard, dresser la carte routi\u00e8re de France avec l\u2019activit\u00e9 relative de la circulation de chaque voie de terre. Un chiffre donne la d\u00e9termination pr\u00e9cise des intensit\u00e9s relatives de cette circulation commerciale sur les diff\u00e9rents chemins. C\u2019est \u00e0 cette carte que nous empruntons la figure 39, qui correspond \u00e0 la r\u00e9gion comprise entre Rouen et\u00c9vreux. L\u2019importance de la circulation sur les diff\u00e9rentes routes est exprim\u00e9e par la largeur de celles-ci. Dans le voisinage des villes et surtout des villes tr\u00e8s-peupl\u00e9es, cette circulation pr\u00e9sente une grande intensit\u00e9. Le chiffre 294 est obtenu dans le voisinage d\u2019\u00c9vreux ; \u00e0 Rouen, la circulation sur la principale route s\u2019\u00e9l\u00e8ve \u00e0 1058 et diminue graduellement en passant par les chiffres 964, 535, 353, 247, 205 et 162, \u00e0 mesure qu\u2019on s\u2019\u00e9loigne de la ville.\nLes canaux et les chemins de fer de la Relgique1 ont aussi la carte figurative de leur activit\u00e9 commerciale. Enfin les chemins de fer fran\u00e7ais emploient des cartes de ce genre, tant\u00f4t pour l\u2019ensemble de leur r\u00e9seau, tant\u00f4t pour mettre en relief un ph\u00e9nom\u00e8ne local du mouvement commercial 2.\nCe mode de repr\u00e9sentation graphique s\u2019impose de lui-m\u00eame pour r\u00e9tablissement de cartes sur lesquelles on veut repr\u00e9senter le rayon d\u2019action des forts, dont le tir \u00e9tend sa port\u00e9e \u00e0 des distances variables en divers sens, suivant le calibre de ses canons ou suivant les niveaux du terrain.\nLe rayon d\u2019action des phares se repr\u00e9sente de m\u00eame par des cercles plus ou moins \u00e9tendus, pr\u00e9cisant la hauteur des phares et la puissance de leurs feux. En figurant ainsi les c\u00f4tes maritimes d'un pays bien \u00e9clair\u00e9, on constate que tous les cercles, dont chacun exprime les limites du rayonnement d\u2019un phare, se coupent entre eux et qu\u2019il n\u2019est pas un point du littoral o\u00f9 un navire puisse approcher des c\u00f4tes ou d\u2019\u00e9cueils dangereux sans en \u00eatre averti par les feux du rivage.\n*\u2022 Minard, d'apr\u00e8s les documents recueillis par A. l\u00eeelpaire, Sur la circulation des c emins de fer et canaux de la Belgique, in-plano, 1847.\n2- Comme exemple de ce mode de repr\u00e9sentation, on peut citer la Carte figurative es recettes brutes des chemins de 1er fran\u00e7ais, dress\u00e9e par le bureau de la statistique centrale des chemins de fer, au Minist\u00e8re des travaux publics; direction g\u00e9n\u00e9rale des Ponts et chauss\u00e9es et des chemins de fer.","page":77},{"file":"p0078.txt","language":"fr","ocr_fr":"78 REPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\nEnfin, le rayon d\u2019extension relative du commerce des diff\u00e9rents centres manufacturiers se repr\u00e9sente parfois de la m\u00eame mani\u00e8re *.\nCartes g\u00e9ographiques teint\u00e9es.\nLes surfaces terrestres repr\u00e9sent\u00e9es par des cartes ont encore \u00e9t\u00e9-employ\u00e9es d\u2019une autre mani\u00e8re pour les besoins de la statistique. Au moyen de cartes teint\u00e9es in\u00e9galement suivant les r\u00e9gions, on exprime les diff\u00e9rences d\u2019intensil\u00e9 d\u2019un ph\u00e9nom\u00e8ne dans les diff\u00e9rents lieux repr\u00e9sent\u00e9s sur cette carte.\nDans les cartes les plus anciennes, on voit figurer, pour chaque pays, les animaux ou les plantes qu\u2019il produit et qui en sont comme le caract\u00e8re. De nos jours on a pouss\u00e9 tr\u00e8s-loin ce mode de repr\u00e9sentations. Ainsi, les cartes g\u00e9ologiques, au moyen de teintes de diff\u00e9rentes couleurs, montrent la r\u00e9partition des diff\u00e9rentes roches sur les diverses parties du territoire. Ailleurs, des cartes agricoles montrent comment se r\u00e9partissent les diff\u00e9rentes cultures.\nToute statistique dans laquelle on compare entre eux deux pays ou deux provinces, emprunte \u00e0 la m\u00e9thode de Ch. Dupin des caries figuratives o\u00f9, d\u2019apr\u00e8s la valeur des teintes plus ou moins fonc\u00e9es qui couvrent chaque r\u00e9gion, on peut juger de l\u2019intensit\u00e9 que pr\u00e9sente, en divers points, le ph\u00e9nom\u00e8ne physique ou social qu\u2019elles repr\u00e9sentent.\nLa figure 40 montre d\u2019apr\u00e8s A. Balby et A. M. Guerry la statistique compar\u00e9e de la criminalit\u00e9 pour les diff\u00e9rents d\u00e9partemenls de la France en 1825, \u2014 26 et 27. Pour d\u00e9finir mieux et plus compl\u00e8tement que par l\u2019intensit\u00e9 des teintes, les rapports qu\u2019il s\u2019agit d\u2019exprimer, on a l\u2019habitude d\u2019inscrire, au milieu de chaque r\u00e9gion, un chiffre qui exprime combien de cas sur 1000 ont \u00e9t\u00e9 signal\u00e9s dans les relev\u00e9s statistiques. Ce mode de repr\u00e9sentation s\u2019est \u00e9tendu \u00e0 un grand nombre de ph\u00e9nom\u00e8nes sociaux. Ainsi, les statistiques du paup\u00e9risme, de la long\u00e9vit\u00e9 relative, de la\nmortalit\u00e9 des enfants aux diff\u00e9rents \u00e2ges*, du d\u00e9veloppement de\n\\,\n1.\tUn centre manufacturier a. pour ainsi dire, une r\u00e9gion d\u2019un rayon d\u00e9termin\u00e9, au del\u00e0 de laquelle il ne peut envoyer ses produits, de m\u00eame qu\u2019un fort a un rayon limit\u00e9 pour son tir. Ce qui limite la port\u00e9e des produits d\u2019une usine, ce sont les frais de transport qui l\u2019emp\u00eachent de lutter avec avantage contre une usine rivale situ\u00e9e en un autre pays.\n2.\tBertillon, D\u00e9mographie figur\u00e9e de la France, section B, 3' s\u00e9rie.","page":78},{"file":"p0079.txt","language":"fr","ocr_fr":"CARTES A PLUSIEURS TEINTES.\t79\nl\u2019instruction, etc., ont fourni autant de cartes [figuratives construites sur le m\u00f4me principe \\\nFil.'. 40. Carte statistique du nombre des crimes commis dans les divers arrondissements des Cours 1-oya es de France en 182.', 182\u00ab et 1827, d\u2019apr\u00e8s Bail,y et Ctierry. (Cette carte correspond nus nombie des crimes contre la propri\u00e9t\u00e9; les cliii\u00efres indiquent pour combien de mille habitants s est trouve un condamn\u00e9.)\nLa comparaison de plusieurs cartes statistiques donne lieu \u00e0\nI- On trouve, dans la G\u00e9ographie universelle de. \u00c9. Reclus, t. Il, des Cartes exnri-Riant par des teintes locales :\nLa r\u00e9partition des habitants en France, p. 844 ;\nLa r\u00e9colt\u00e9 du froment dans les diff\u00e9rentes r\u00e9gions, d\u2019apr\u00e8s Penon, p. 847 \u2022\nLa production vinicoie, p. 849;\t\u2019\nLa surface des prairies artificielles ou naturelles, p. 851 ;\nLe produit moyen des diff\u00e9rentes cultures, la vigne except\u00e9e, d\u2019apr\u00e8s Delesse ;\n\u2018 exeloppement de l\u2019instruction primaire, d\u2019apr\u00e8s Levasseur, p. 889;\nLes langues de France et leur r\u00e9partition, p. 913.\nLa plupart de ces cartes sont emprunt\u00e9es aux publications du minist\u00e8re de l\u2019agriculture el nu commerce.\t\u201d","page":79},{"file":"p0080.txt","language":"fr","ocr_fr":"80 REPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES, d\u2019utiles observations, t\u00e9moin cette remarque consolante : que les d\u00e9partements o\u00f9 l\u2019instruction est la plus r\u00e9pandue sont ceux o\u00f9 la criminalit\u00e9 pr\u00e9sente ses minima.\nUne branche des plus int\u00e9ressantes de la statistique, est celle qu\u2019on appelle la G\u00e9ographie m\u00e9dicale; elle \u00e9tudie la r\u00e9partition g\u00e9ographique de certaines maladies ou de certaines infirmit\u00e9s. C\u2019est surtout aux efforts des m\u00e9decins militaires qu'on doit le d\u00e9veloppement de la G\u00e9ographie m\u00e9dicale et la construction de cartes nombreuses, dont les unes se rapportent \u00e0 la hauteur moyenne de la taille1, les autres \u00e0 la fr\u00e9quence de certaines infirmit\u00e9s, comme la myopie2 3. Ailleurs c\u2019est la mauvaise denture qu\u2019on a consid\u00e9r\u00e9e1, ou bien les hernies4, les varices et le varicoc\u00e8le5 6, les teignes *, l\u2019ivrognerie7, etc.\nCes diff\u00e9rentes cartes, malgr\u00e9 le grand int\u00e9r\u00eat qu\u2019elles pr\u00e9sentent, ont, \u00e0 certains \u00e9gards, grand besoin d\u2019\u00eatre perfectionn\u00e9es.\nEt d\u2019abord, l\u2019origine m\u00eame des documents d\u2019apr\u00e8s lesquels elles sont dress\u00e9es donne quelque chose de factice \u00e0 la r\u00e9partition des infirmit\u00e9s ou des maladies qui sont repr\u00e9sent\u00e9es sur ces cartes : c\u2019est l\u2019examen des conscrits qui a donn\u00e9 lieu aux rapports m\u00e9diaux sur lesquels sont bas\u00e9es toutes ces statistiques. Aussi est-ce par d\u00e9partements que ces documents se groupent le plus souvent, sans d\u00e9signation d\u2019arrondissements, de cantons ou de communes o\u00f9 certaine infirmit\u00e9 s\u00e9virait d\u2019une mani\u00e8re plus ou moins intense; de telle sorte qu\u2019on peut imaginer qu\u2019un d\u00e9partement portant la teinte d\u2019intensit\u00e9 moyenne renferme r\u00e9ellement, l\u2019une \u00e0 c\u00f4t\u00e9 de l\u2019autre, les deux r\u00e9gions extr\u00eames de fr\u00e9quence et d\u2019immunit\u00e9 pour une certaine maladie8.\n1.\tBroca, Recherches sur l'ethnologie de la France (M\u00e9moires de la Soci\u00e9t\u00e9 d\u2019An-thropologie, 1.1, p. 1, 1860-63). \u2014 G. Lagneau, R\u00e9partition g\u00e9ographique de certaines infirmit\u00e9s en France.\n2.\tBoudin, Trait\u00e9 de g\u00e9ographie et de statistique m\u00e9dicales, t. II, p. 589.\n3.\tBoudin, loc. cit., p. 431. \u2014 Magitot, Bullet, de la Soc. dAnthropologie, 2e s\u00e9rie,\nt. II, p. 71.\n4.\tBoudin, loc. cit., p. 551.\n5.\tSistach, Gaz. m\u00e9d. de Paris, 1863, p. 725.\n6.\tJ. Bergeron, R\u00e9partition des teignes dans les diff\u00e9rents d\u00e9partements de la France. Paris, 1865.\n7.\tLunier, Production et consommation des boissons alcooliques en France, Paris, 1877.\n8.\tD\u00e9j\u00e0, sur certains points isol\u00e9s de la France, des recherches ont \u00e9t\u00e9 faites pour localiser plus compl\u00e8tement 1 es r\u00e9partitions ethnologiques. Une carte \u00e0 quatre teintes a \u00e9t\u00e9 dress\u00e9e par le docteur Guibert, pour d\u00e9terminer dans le d\u00e9partement des C\u00f4tes-du-Nord quels sont les cantons qui pr\u00e9sentent la plus forte proportion de sujets r\u00e9form\u00e9s","page":80},{"file":"p0081.txt","language":"fr","ocr_fr":"R\u00c9PARTITION DE LA SENSIBILIT\u00c9.\t81\nEnfin, le proc\u00e9d\u00e9 m\u00eame qui consiste \u00e0 teinter \u00e0 des degr\u00e9s divers les surfaces g\u00e9ographiques est insuffisant \u00e0 exprimer les relations vari\u00e9es que fournit la statistique. A peine trois ou quatre teintes peuvent-elles \u00eatre employ\u00e9es, d\u00e9terminant ainsi trois ou quatre degr\u00e9s d\u2019intensit\u00e9 d\u2019un ph\u00e9nom\u00e8ne dont les chiffres inscrits sur la carte devront sp\u00e9cifier la v\u00e9ritable valeur. Mais ces chiffres eux-m\u00eames perdent leur valeur \u00e0 mesure qu\u2019ils se multiplient, car ils am\u00e8nent une grande confusion dans la repr\u00e9sentation du ph\u00e9nom\u00e8ne. Aussi est-il d\u00e9sirable de voir g\u00e9n\u00e9raliser l\u2019emploi d\u2019un mode de repr\u00e9sentation qui r\u00e9unit \u00e0 la fois la pr\u00e9cision et la clart\u00e9. Nous voulons parler des courbes d'\u00e9gal \u00e9l\u00e9ment dont l\u2019application \u00e0 la repr\u00e9sentation du niveau terrestre est d\u00e9j\u00e0, ancienne, mais que L. Lalanne a eu l\u2019heureuse id\u00e9e d\u2019appliquer \u00e0 la repr\u00e9sentation d\u2019un ph\u00e9nom\u00e8ne quelconque, \u00e9tudi\u00e9 en divers lieux d\u2019une mani\u00e8re comparative. Nous en parlerons dans le prochain chapitre.\nIi\u00e9partition de la sensibilit\u00e9 tactile; forme et \u00e9tendue du champ visuel.\nLes physiologistes et les m\u00e9decins ont d\u00e9termin\u00e9 topographiquement les diff\u00e9rents degr\u00e9s de la sensibilit\u00e9 cutan\u00e9e ; pour les uns, il s\u2019agissait de savoir en quels points le tact est le plus subtil; tandis que pour les autres il fallait d\u00e9terminer le'si\u00e8ge et l\u2019\u00e9tendue de r\u00e9gions ou la sensibilit\u00e9 \u00e0 la douleur avait disparu. Le moyen employ\u00e9 pour estimer le degr\u00e9 d\u2019acuit\u00e9 du tact fut le suivant : un compas \u00e0 deux pointes est appliqu\u00e9 sur la peau \u00e0 laquelle il donne la sensation.d\u2019une double piq\u00fbre, si les pointes sont suffisamment \u00e9cart\u00e9es. Or dans certains points o\u00f9 le tact est peu exerc\u00e9, il faut \u00e9carter beaucoup les deux pointes l\u2019une de l\u2019autre .pour que le patient per\u00e7oive la double piq\u00fbre. De sorte que le degr\u00e9 de sensibilit\u00e9 du tact sera en raison inverse de la distance des pointes, qui permet de percevoir la double sensation. En d\u2019autres termes, plus une r\u00e9gion sera sensible, plus on pourra rapprocher les deux pointes sans cesser de distinguer la double sensation de piq\u00fbre.\npour d\u00e9faut de taille. \u2014 Guibert, Ethnologie armoricaine. (Extrait des m\u00e9moires du ongr\u00e8s celtique international.)\n6","page":81},{"file":"p0082.txt","language":"fr","ocr_fr":"82 REPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\nSur une statuette, on d\u00e9terminera pour chaque point du corps, l\u2019\u00e9cartement n\u00e9cessaire pour que la double sensation existe. Cet \u00e9cartement se traduit par la longueur plus ou moins grande d\u2019un trait dont les extr\u00e9mit\u00e9s correspondraient aux deux points piqu\u00e9s.\nOn peut sur la statuette tracer en chaque r\u00e9gion, des cercles ayant pour diam\u00e8tre l\u2019ouverture de compas n\u00e9cessaire pour donner en ce lieu la double sensation. Quand ces cercles sont trac\u00e9s\n180\nFig. 41. R\u00e9gions sensibles de la r\u00e9tine. La sensibilit\u00e9- aux diff\u00e9rentes couleurs est limit\u00e9e par des courbes concentriques.\non constate que les diff\u00e9rentes r\u00e9gions du corps pr\u00e9sentent des degr\u00e9s tr\u00e8s-vari\u00e9s de sensibilit\u00e9 tactile et que ce sont pr\u00e9cis\u00e9ment les points le plus fr\u00e9quemment soumis aux impressions du tact, ceux dont l\u2019\u00e9ducation a eu l\u2019occasion de se faire, qui ont le tact le plus d\u00e9velopp\u00e9.\nCes r\u00e9sultats co\u00efncident avec ceux que Bloch a obtenus relativement \u00e0 l\u2019aptitude plus ou moins grande des diff\u00e9rentes parties du corps pour distinguer l\u2019une de l\u2019autre deux impressions successives, deux coups d\u2019induction par exemple ou deux frotte-","page":82},{"file":"p0083.txt","language":"fr","ocr_fr":"r>w!wwmw m. \u2022\nR\u00c9PARTITION DE LA SENSIBILIT\u00c9.\t83\nmerits m\u00e9caniques. Dans les deux cas, les r\u00e9gions exerc\u00e9es au toucher sont les plus aptes \u00e0 distinguer deux sensations rapproch\u00e9es l\u2019une de l\u2019autre, soit par le temps, soit par les distances.\nLa mesure de la sensibilit\u00e9 ou la douleur se fait au moyen de piq\u00fbres qui tant\u00f4t ne sont pas per\u00e7ues par le patient, tant\u00f4t sont per\u00e7ues. On localise ainsi les r\u00e9gions d\u00e9pourvues de sensibilit\u00e9, et si l\u2019on trace sur la peau le contour de la r\u00e9gion qu\u2019on a trouv\u00e9e insensible, on obtient ce qu\u2019on appelle l\u2019\u00e9tendue d\u2019une surface analg\u00e9sique. Cette \u00e9tendue varie souvent d\u2019un moment \u00e0 l\u2019autre chez les malades, on en peut \u00e9tudier l\u2019accroissement ou la diminution.\nLes ophthalmologistes recourent \u00e0 un proc\u00e9d\u00e9 analogue pour d\u00e9limiter le champ visuel dans chacun des yeux. Ce champ est born\u00e9, pour chaque \u0153il, par le contour de l\u2019orbite et par les saillies plus ou moins prononc\u00e9es du nez ou de l\u2019arcade sourcili\u00e8re.\nD\u2019autres fois, ils tracent la limite de la r\u00e9gion r\u00e9tinienne qui est sensible \u00e0 chacune des couleurs du spectre. La figure 41 extraite d\u2019un ouvrage du docteur Landolt montre qu\u2019une s\u00e9rie de courbes concentriques limite, dans la r\u00e9tine, la r\u00e9gion impressionnable aux diff\u00e9rentes couleurs. La l\u00e9gende qui accompagne celte figure suffit pour en faire comprendre la signification.\nI\nI \u25a0\n'\nI\nI\nI\nr-\ni","page":83},{"file":"p0084.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHAPITRE V.\nDES COURBES D\u2019\u00c9GAL \u00c9L\u00c9MENT.\nMode de construction de ces courbes. \u2014 Application \u00e0 la repr\u00e9sentation des altitudes sur les plans topographiques; courbes d'\u00e9gal niveau. \u2014 Courbes d\u2019\u00e9gale profondeur des mers. \u2014 Courbes d\u2019\u00e9gal niveau atmosph\u00e9rique. \u2014 Statistiques g\u00e9ographiques traduites par des courbes d\u2019\u00e9gal \u00e9l\u00e9ment. \u2014 Lignes isothermes, isochim\u00e8nes, iso-th\u00e8res. \u2014Courbes d\u2019\u00e9gales d\u00e9clinaison et inclinaison magn\u00e9tique. \u2014 Courbes d\u2019\u00e9gale population. \u2014 Courbes des hauteurs de mar\u00e9es en un lieu pendant une s\u00e9rie de jours. \u2014 Courbes des temp\u00e9ratures \u00e0 chaque heure du jour pendant l\u2019ann\u00e9e.\u2014 Dromographe sid\u00e9ral. \u2014 Des tables graphiques employ\u00e9es comme instruments de calcul ; anamorphose g\u00e9om\u00e9trique.\nCes courbes ont pour objet de repr\u00e9senter une notion plus compliqu\u00e9e que celles dont il a \u00e9t\u00e9 question jusqu\u2019ici. Elles servent \u00e0 exprimer les variations d\u2019une grandeur en fonction de deux variables ind\u00e9pendantes.\nPour prendre \u00e0 titre d\u2019exemple le cas le plus simple, consid\u00e9rons les courbes d\u2019\u00e9gal niveau dont on se sert pour exprimer les variations de la hauteur ou altitude, en fonction de la latitude et de la longitude terrestre.\nCourbes d\u2019\u00e9gal niveau.\nSur chaque point dont la position sera d\u00e9termin\u00e9e par les deux coordonn\u00e9es g\u00e9ographiques, notons, au moyen d\u2019un chiffre, l\u2019altitude du sol, et quand le plan sera couvert d\u2019une s\u00e9rie de ces notations suffisamment rapproch\u00e9es les unes des autres, joignons entre eux, par une ligne, tous les points qui pr\u00e9sentent une certaine altitude; puis, r\u00e9p\u00e9tons celte op\u00e9ration pour toutes les altitudes diverses qui sont indiqu\u00e9es sur le plan: nous aurons construit les courbes d\u2019\u00e9gal niveau terrestre. Cette construction nous donnera","page":84},{"file":"p0085.txt","language":"fr","ocr_fr":"Fig* 42. Carte de la r\u00e9gion des Puys en Auvergne, exprimant les allitudes sur des courbes d\u2019\u00e9gal niveau, de 10 en 10 m\u00e8tres, <l\u2019apr\u00e8s Bardin.","page":85},{"file":"p0086.txt","language":"fr","ocr_fr":"86 REPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\nla repr\u00e9sentation du relief du terrain, au m\u00eame titre qu\u2019un plan en relief dont elle constitue, en d\u00e9finitive, la projection sur un plan.\nTout le monde a vu ces plans en relief form\u00e9s de feuilles de carton d\u00e9coup\u00e9es et superpos\u00e9es en assises irr\u00e9guli\u00e8res, de mani\u00e8re \u00e0 imiter les mouvements de terrains d\u2019un pays montagneux.\nChacune de ces assises, \u00e9paisse par exemple d\u2019un millim\u00e8tre, correspond \u00e0 une diff\u00e9rence de niveau de 10 m\u00e8tres sur le terrain ; de telle sorte qu\u2019une colline ayant 60 m\u00e8tres de haut sera repr\u00e9sent\u00e9e par l\u2019entassement de six feuilles d\u00e9coup\u00e9es, de grandeurs d\u00e9croissantes. Or, pour chacune de ces assises horizontales, les sinuosit\u00e9s de son contour repr\u00e9sentent des courbes d\u2019\u00e9gal niveau qui, vues d\u2019en haut, appara\u00eetront comme des courbes irr\u00e9guli\u00e8res, concentriques les unes aux autres, les plus grandes correspondant aux niveaux peu \u00e9lev\u00e9s, les plus petites aux grandes altitudes.\nOn voit, figure 42', la repr\u00e9sentation d\u2019une carte o\u00f9 les courbes d\u2019\u00e9gal niveau sont trac\u00e9es de 10 en 10 m\u00e8tres et marqu\u00e9es d\u2019une mani\u00e8re plus distincte de 50 en 50 m\u00e8tres. Un peu d\u2019habitude de ce mode de repr\u00e9sentation suffit pour qu\u2019on acqui\u00e8re du premier coup d\u2019\u0153il une notion tr\u00e8s-nette des mouvements des terrains repr\u00e9sent\u00e9s.\nAinsi, par l\u2019artifice des courbes d\u2019\u00e9gal niveau, on peut obtenir, sur un plan, des mesures de l\u2019espace consid\u00e9r\u00e9 suivant trois dimensions comme nous l\u2019avons annonc\u00e9 dans le chapitre premier.\nIl para\u00eet que l\u2019emploi de ce genre de courbes remonte \u00e0 une date fort \u00e9loign\u00e9e. Au seizi\u00e8me si\u00e8cle, J. Bassantin. appliquait au calcul du mouvement des astres des courbes d\u2019\u00e9gal \u00e9l\u00e9ment*.\nAu si\u00e8cle suivant, furent publi\u00e9es en Hollande des cartes sur lesquelles des courbes d\u2019\u00e9gal niveau montraient les l\u00e9g\u00e8res inclinaisons du terrain et servaient \u00e0 calculer la pente des eaux dans ce pays sillonn\u00e9 de canaux 1 2 3.\n1.\tPour exprimer la formation des courbes d'\u00e9gal niveau, on peut aussi imaginer qu\u2019un plan en relief ait \u00e9t\u00e9 sculpt\u00e9 dans un bloc form\u00e9 de feuilles blanches d\u2019\u00e9gale \u00e9paisseur. dont les assises soient reli\u00e9es entre elles au moyen d\u2019une substance noire. Sur chacune des pentes de terrain para\u00eetra une s\u00e9rie de lignes noires marquant la transition entre deux feuilles successives, c\u2019est-\u00e0-dire un changement de niveau. Vu d\u2019en haut, ce plan en relief accusera par des contours de figures vari\u00e9es les courbes d\u2019\u00e9gal niveau.\n2.\tAstronomique discours de Jacques Bassantin, \u00c9cossois. Lion, chez Jan de Tovrnes, 1557, in-folio.\n3.\tDans un ouvrage intitul\u00e9 l\u2019Art du fontainier, par le P. Jean-Fran\u00e7ois, de la","page":86},{"file":"p0087.txt","language":"fr","ocr_fr":"87\nCOURBES D\u2019\u00c9GAL NIVEAU.\nLe g\u00e9ographe fran\u00e7ais Ph. Buache, dans son Essai de g\u00e9ographie physique, ins\u00e9r\u00e9 dans les M\u00e9moires de l\u2019Acad\u00e9mie des sciences pour 1752,formule le principe de ce mode de repr\u00e9sentation, dont il avait soumis les premi\u00e8res applications \u00e0 l\u2019Acad\u00e9mie d\u00e8s l\u2019ann\u00e9e 1737. Les cartes de Buache sont dress\u00e9es d\u2019apr\u00e8s l\u2019emploi des sondes pour d\u00e9terminer les profondeurs de la mer.\nEn 1780, Ducarla, professeur fran\u00e7ais \u00e9tabli \u00e0 Gen\u00e8ve, \u00e9tendit aux reliefs terrestres le syst\u00e8me de courbes de niveaux que Buache avait principalement appliqu\u00e9 aux profondeurs marines1 tout en indiquant nettement la possibilit\u00e9 de cette extension aux parties solides du globe. Il semble toutefois que l\u2019emploi de cette m\u00e9thode se soit peu r\u00e9pandu en France, car en 1804 elle fut pr\u00e9sent\u00e9e comme une invention nouvelle par Dupain-Triel2.\nCertaines cartes de l\u2019\u00c9tat-Major sont dress\u00e9es aujourd\u2019hui d\u2019apr\u00e8s cet excellent syst\u00e8me, qui ne tardera pas, sans doute, \u00e0 p\u00e9n\u00e9trer dans l\u2019enseignement classique de la g\u00e9ographie, concurremment avec les plans en relief.\nCes courbes ne s\u2019appliquent pas seulement \u00e0 l\u2019expression des altitudes terrestres, mais elles se pr\u00eatent \u00e9galement bien \u00e0 la d\u00e9termination de la profondeur des mers. C\u2019est m\u00eame \u00e0 l\u2019expression de ces profondeurs qu\u2019elles furent appliqu\u00e9es tout d\u2019abord comme nous l\u2019avons dit pr\u00e9c\u00e9demment. On con\u00e7oit que la n\u00e9cessit\u00e9 de conna\u00eetre avec pr\u00e9cision les fonds sur lesquels on navigue, ait d\u00fb faire dresser des cartes o\u00f9 les profondeurs mesur\u00e9es, \u00e0 la sonde, furent indiqu\u00e9es. Il semble que d\u00e8s lors il n\u2019y avait pas un grand effort \u00e0 faire pour tracer les limites de la partie navigable, en joignant par un trait les points qui pr\u00e9sentent trop peu de profondeur. Cependant, cette application aux cartes maritimes n\u2019est ni tr\u00e8s-ancienne, ni g\u00e9n\u00e9rale.\nCompagnie de J\u00e9sus, 2\" \u00e9dit,, 1665, on trouve la citation suivante, folio 25 : \u00abEn Hollande plusieurs terres retenant le limon et la graisse ont perdu par cette pratique (le drainage) la plus grande quantit\u00e9 d\u2019eau dont elles \u00e9taient noy\u00e9es ; et paient maintenant avec exc\u00e8s \u00e0 leurs propri\u00e9taires, par l\u2019abondance des fruits qu\u2019elles portent, les frais qu\u2019on a fait \u00e0 les dess\u00e9cher. Dans les cartes de la province de Hollande on les d\u00e9peint par des lignes parall\u00e8les pour monstrer les seillons, et d'autres traversantes pour monstrer les fossez par o\u00f9 on vuide l\u2019eau. \u00bb\n1.\tExpression des nivellements, ou m\u00e9thode nouvelle pour marquer sur les cartes terrestres et marines les hauteurs et la configuration des terrains. Paris, 1782.\n2.\tM\u00e9thode nouvelle de nivellement, pr\u00e9sentant des moyens exacts et pratiques d\u2019exprimer ensemble sur les plans et les cartes les dimensions horizontales et verticales des objets (avec une carte comme sp\u00e9cimen), par Dupain-Triel, an XII.","page":87},{"file":"p0088.txt","language":"fr","ocr_fr":"88 REPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\nUne invention plus tardive, mais qui r\u00e9alise une admirable conception des m\u00e9t\u00e9orologistes, est celle des cartes o\u00f9 l\u2019\u00e9tat atmosph\u00e9rique est repr\u00e9sent\u00e9, \u00e0 un instant d\u00e9termin\u00e9, au moyen des courbes d\u2019\u00e9gale pression barom\u00e9trique.\nCourbes d\u2019cgal niveau atmosph\u00e9rique.\nGomme la hauteur du barom\u00e8tre est, en certaine mesure, l\u2019expression de la hauteur de l\u2019atmosph\u00e8re en chaque point du globe, une carte sur laquelle sont figur\u00e9es les courbes isobares, offre de grandes analogies avec les cartes des mar\u00e9es. Elle exprime, en quelque sorte, l\u2019\u00e9tat de la surface de l\u2019atmosph\u00e8re \u00e0 un moment donn\u00e9 et nous la montre avec ses collines, ses plaines et ses vall\u00e9es. La configuration des niveaux de l\u2019atmosph\u00e8re est du reste essentiellement changeante; les bulletins m\u00e9t\u00e9orologiques en signalent chaque jour l\u2019\u00e9tat, et chaquejour la surface de ce mobile \u00e9l\u00e9ment a tellement chang\u00e9 d\u2019aspect que les collines et les vall\u00e9es de la veille ne se retrouvent plus le lendemain. Les d\u00e9pressions se comblent pour se reformer ailleurs, o\u00f9 bient\u00f4t elles disparaissent encore.\nSur les cartes m\u00e9t\u00e9orologiques, outre les courbes d\u2019\u00e9gale pression atmosph\u00e9rique on lit aussi l\u2019indication du beau et du mauvais temps. La direction d\u2019o\u00f9 le vent souffle est pour chaque point indiqu\u00e9e par une fl\u00e8che. Cette vue d\u2019ensemble qui traduit l\u2019\u00e9tat de l\u2019atmosph\u00e8re, au m\u00eame instant, sur des espaces immenses, permet de comprendre les liens qui existent entre le vent, la pluie et la pression du barom\u00e8tre.\nLe m\u00e9t\u00e9orologiste qui a sous les yeux la carte publi\u00e9e chaque jour par l\u2019Observatoire de Paris, assiste, pour ainsi dire, du haut des r\u00e9gions \u00e9th\u00e9r\u00e9es, aux mouvements qui se passent \u00e0 la surface de notre plan\u00e8te. Il voit, \u00e0 certains jours, que l\u2019atmosph\u00e8re se creuse en gouffres profonds dont le centre correspond aux minima de la pression barom\u00e9trique; la direction des vents, exprim\u00e9e par l\u2019orientation. des fl\u00e8ches, lui montre que ces d\u00e9pressions de l\u2019atmosph\u00e8re sont anim\u00e9es d\u2019un rapide mouvement circulaire dont le sens est toujours le m\u00eame pour chacun des h\u00e9misph\u00e8res. A ces mouvements s\u2019ajoute une translation plus ou moins rapide, qui, du sud-ouest au nord-est, entra\u00eene la masse tourbillonnante.","page":88},{"file":"p0089.txt","language":"fr","ocr_fr":"Fig. 43. Garte m\u00e9t\u00e9orologique montrant l\u2019\u00e9tat de la pression barom\u00e9trique de l\u2019Europe, pendant l\u2019orage du 18 novembre 1864. (Extrait de l\u2019ouvrage de Mari\u00e9-Davy.)","page":89},{"file":"p0090.txt","language":"fr","ocr_fr":"90 REPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\nC\u2019est un cyclone qui va passer sur l\u2019Europe, et dont le t\u00e9l\u00e9graphe a peut-\u00eatre d\u00e9j\u00e0 signal\u00e9 l\u2019arriv\u00e9e.\nLa figure 43 montre l\u2019\u00e9tat de l\u2019atmosph\u00e8re sur l\u2019Europe occidentale \u00e0 la date du 18 novembre 1864. Des courbes d\u2019\u00e9gal niveau de la pression barom\u00e9trique tracent, sur cette carte, des cercles concentriques autourd\u2019un minimum de pression qui se trouverait au milieu des Iles Britanniques. En ce point, la pression n\u2019est que de 729 millim\u00e8tres. A mesure qu\u2019elles s\u2019\u00e9loignent de ce centre, -les courbes d\u2019\u00e9gale pression accusent une \u00e9l\u00e9vation croissante de cinq en cinq millim\u00e8tres. Les courbes sont interrompues au niveau des mers, faute de documents sur l\u2019\u00e9tat m\u00e9t\u00e9orologique en ces r\u00e9gions.\nPour construire un tableau m\u00e9t\u00e9orologique de ce genre, il faut r\u00e9unir tous les renseignements fournis par les observatoires de l\u2019Europe sur l\u2019\u00e9tat de l\u2019atmosph\u00e8re, \u00e0 un m\u00eame jour et \u00e0 une m\u00eame heure; plus la liste sera longue, plus les courbes seront parfaites \u00e0 cause de la multiplicit\u00e9 des points d\u2019observation. Sur une carte pr\u00e9par\u00e9e d\u2019avance, tous les observatoires m\u00e9t\u00e9orologiques sont repr\u00e9sent\u00e9s; \u00e0 c\u00f4t\u00e9 de chacun d\u2019eux, on inscrit la pression atmosph\u00e9rique correspondante, puis on trace suivant les j proc\u00e9d\u00e9s ordinaires les courbes d\u2019\u00e9gale pression qui portent chacune un chiffre bien apparent indiquant la hauteur barom\u00e9trique en millim\u00e8tres. Or les lignes correspondant \u00e0 des hauteurs barom\u00e9triques \u00e9chelonn\u00e9es r\u00e9guli\u00e8rement de 5 en 5 millim\u00e8tres, ne passent que rarement par les observatoires m\u00e9t\u00e9orologiques, ceux m\u00eames o\u00f9 la pression est tant\u00f4t plus grande, tant\u00f4t plus petite que celle que la courbe doit repr\u00e9senter. On d\u00e9termine le point probable par o\u00f9 la courbe devra passer, d\u2019apr\u00e8s les cotes de la pression de deux observatoires, dont l\u2019un a une pression trop forte et l\u2019autre une pression trop faible ; la courbe passera entre ces deux stations, en se rapprochant plus ou moins de l\u2019une d\u2019elles suivant le cas.\nSoit la courbe 755 dans la figure ci-dessus; elle passera entre la Roche-sur-Yon 754,3 et Bordeaux 755,5, stations dont l\u2019une a une valeur trop forte et l\u2019autre une valeur trop faible, mais se tiendra plus pr\u00e8s de Bordeaux que de la Roche-sur-Yon, parce que la cote de Bordeaux est celle qui s'approche le plus de 755.\nA c\u00f4t\u00e9 des indications barom\u00e9triques, se lisent celles de la direction du vent et de sa force; un trait qui se d\u00e9tache du petit cercle correspondant \u00e0 chaque station se dirige dans le sens d\u2019o\u00f9","page":90},{"file":"p0091.txt","language":"fr","ocr_fr":"LIGNES ISOTHERMES.\n91\nvient le vent, des barbelures plus ou moins nombreuses en expriment la force plus ou moins grande. Enfin, suivant que chaque station est repr\u00e9sent\u00e9e par un cercle noir ou blanc, on juge s\u2019il faisait mauvais ou beau temps dans ce lieu, au moment de l\u2019observation. On a donc ainsi, rassembl\u00e9s sous les yeux, la plupart des renseignements sur l\u2019\u00e9tat de l\u2019atmosph\u00e8re dans les diff\u00e9rents points de l\u2019Europe.\nOutre les cas dont on vient de parler, et dans lesquels on mesure de v\u00e9ritables changements de niveaux terrestres, sous-marins ou a\u00e9riens, il existe encore de nombreuses applications des courbes d\u2019\u00e9gal niveau. La hauteur du thermom\u00e8tre en divers lieux, la d\u00e9clinaison de la boussole, etc., peuvent \u00eatre repr\u00e9sent\u00e9es de la m\u00eame mani\u00e8re que la hauteur du barom\u00e8tre.\nDes courbes d\u2019\u00e9gal niveau ont \u00e9t\u00e9 construites pour montrer quelle est, \u00e0 un instant donn\u00e9, la hauteur de la mar\u00e9e sur une certaine \u00e9tendue de la mer. Ces courbes ont \u00e9t\u00e9 appel\u00e9es isorachies.\nSans les cartes o\u00f9 sont figur\u00e9es les courbes d\u2019\u00e9gale pression barom\u00e9trique, le m\u00e9t\u00e9orologiste n\u2019aurait jamais pu saisir dans leur ensemble ces grands mouvements a\u00e9riens; il serait rest\u00e9 l\u2019observateur \u00e0 courte vue, r\u00e9duit \u00e0 noter la succession des ph\u00e9nom\u00e8nes atmosph\u00e9riques en un point isol\u00e9; jamais peut-\u00eatre la pr\u00e9vision des temps n\u2019e\u00fbt d\u00e9pass\u00e9 les notions empiriques qui annoncent \u00e0 l\u2019agriculteur l\u2019imminence d\u2019un orage.\nLignes isothermes, isochim\u00e8nes, isoth\u00e8res, \u00e0 la surface de l\u2019Europe.\nToute la physique du globe se traduit, pour ainsi dire, par des courbes d\u2019\u00e9gal \u00e9l\u00e9ment. Le g\u00e9nie de Humboldt a trac\u00e9 sur la surface terrestre les lignes isothermes, celles qui passent par les points o\u00f9 la temp\u00e9rature de l\u2019ann\u00e9e est la m\u00eame.\nOn voit, dans la figure 44. que ces figures ondulent autour des parall\u00e8les qui marquent la latitude, qu\u2019elles se rel\u00e8vent en passant sur les oc\u00e9ans et surtout au niveau des c\u00f4tes occidentales des grands continents. Les inflexions des lignes isothermes ont fait comprendre le r\u00f4le des courants marins qui transportent la chaleur \u00e9quatoriale vers les r\u00e9gions polaires; elles ont montr\u00e9 qu\u2019on ne saurait pr\u00e9juger la temp\u00e9rature d\u2019un pays, si l\u2019on ne tient compte que de la latitude sous laquelle il est situ\u00e9.","page":91},{"file":"p0092.txt","language":"fr","ocr_fr":"92\nREPR\u00c9SENTATION\nGRAPHIQUE DES\nPHENOMENES.\nLes lignes d\u2019\u00e9gale temp\u00e9rature pour l\u2019\u00e9t\u00e9, isoth\u00e8res, s\u2019\u00e9l\u00e8vent vers le p\u00f4le en passant sur les continents et se rapprochent de l\u2019\u00e9quateur quand elles passent au-dessus des mers. Les isochim\u00e8nes ou\nlignes d\u2019\u00e9gale temp\u00e9rature pour l\u2019hiver pr\u00e9sentent des inflexions absolument contraire. De sorte que les mers apparaissent comme les lieux o\u00f9 la temp\u00e9rature est le moins variable, tandis que,sur les continents, s\u2019observent les \u00e9carts extr\u00eames entre le chaud et le froid.","page":92},{"file":"p0093.txt","language":"fr","ocr_fr":"COURBES D\u2019\u00c9GAL \u00c9L\u00c9MENT.\n93\nLe magn\u00e9tisme terrestre se repr\u00e9sente de la m\u00eame fa\u00e7on dans les diff\u00e9rents lieux de la terre. On a trac\u00e9 sur le globe terrestre des m\u00e9ridiens magn\u00e9tiques, ou lignes d\u2019\u00e9gale d\u00e9clinaison de la boussole ; des parall\u00e8les ou isoclines pour lesquelles une aiguille aimant\u00e9e oscillant dans un plan vertical ferait le m\u00eame angle avec l\u2019horizon. L\u2019ensemble de ces lignes constitue un syst\u00e8me analogue \u00e0 celui que forment entre eux les m\u00e9ridiens et les parall\u00e8les destin\u00e9s \u00e0 exprimer la longitude et la latitude de chaque lieu. Mais, outre que ces cercles magn\u00e9tiques correspondent \u00e0 un axe distinct de l\u2019axe de rotation terrestre, ils pr\u00e9sentent des inflexions nombreuses dont quelques-unes d\u00e9pendent de la constitution du sol; enfin la position de ces lignes d\u2019\u00e9gale d\u00e9clinaison et d\u2019\u00e9gale inclinaison magn\u00e9tique change sans cesse, ainsi que nous l\u2019avons dit, suivant les heures du jour, les saisons de l\u2019ann\u00e9e, le cours des si\u00e8cles ; elles sont enfin soumises aux perturbations accidentelles qu\u2019on nomme orages magn\u00e9tiques.\nApplications g\u00e9n\u00e9rales des courbes d\u2019\u00e9gal \u00e9l\u00e9ment.\nJusqu\u2019ici, nous avons vu les courbes d\u2019\u00e9gal \u00e9l\u00e9ment appliqu\u00e9es \u00e0 d\u00e9terminer des changements qui se produisent suivant les lieux. La variable qu\u2019on d\u00e9termine en chaque point est rapport\u00e9e \u00e0 deux variables ind\u00e9pendantes qui sont toujours les m\u00eames : la latitude et la longitude. Il y a donc une tr\u00e8s-grande analogie entre tous les exemples que nous venons de citer. Que ce soit la hauteur du sol, la pression de l\u2019air, la temp\u00e9rature ou l\u2019intensit\u00e9 du magn\u00e9tisme qu\u2019on veuille exprimer, on peut toujours imaginer que la valeur en soit repr\u00e9sent\u00e9e par la hauteur d\u2019une verticale s\u2019\u00e9levant au point d\u2019observation. Multiplions suffisamment ces ordonn\u00e9es verticales afin qu\u2019elles soient tr\u00e8s-rapproch\u00e9es les unes des autres, leurs sommets, de hauteurs in\u00e9gales, constitueront par leur ensemble une surface plus ou moins irr\u00e9guli\u00e8re, c\u2019est-\u00e0-dire \u00e0 reliefs vari\u00e9s comme ceux d\u2019un sol accident\u00e9. Enfin, supposons que des plans, parall\u00e8les entre eux et \u00e9quidistants, coupent tous ces reliefs \u00e0 des hauteurs diff\u00e9rentes, il se produira, au point d\u2019intersection de ces diff\u00e9rents plans avec la surface onduleuse, des courbes d\u2019\u00e9gal niveau.","page":93},{"file":"p0094.txt","language":"fr","ocr_fr":"94\nREPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\nCourbes d\u2019\u00e9gale population d\u2019un pays.\nL\u00e9on Lalanne a con\u00e7u une application beaucoup plus large de ce genre de repr\u00e9sentation graphique, en substituant aux relations d\u2019espace dont il a \u00e9t\u00e9 question jusqu\u2019ici, des grandeurs d\u2019une nature quelconque, parmi lesquelles il en prend deux comme variables ind\u00e9pendantes, les variations de la troisi\u00e8me \u00e9tant exprim\u00e9es par des courbes d\u2019\u00e9gal \u00e9l\u00e9ment.\nSans suivre l\u2019auteur pas \u00e0 pas dans les diff\u00e9rentes applications qu\u2019il a faites, nous prendrons d\u2019abord le cas le plus simple, celui o\u00f9, conservant aux deux variables ind\u00e9pendantes leur signification de longueurs terrestres, il substitue \u00e0 la troisi\u00e8me dimension de l\u2019espace une valeur d\u2019une autre nature : la densit\u00e9 de la population en chaque lieu. Deux ans apr\u00e8s avoir expos\u00e9 l\u2019ensemble de ses id\u00e9es sur ce sujet \u00e0 l\u2019Acad\u00e9mie des sciences, en 1845, Lalanne pr\u00e9senta le projet d\u2019une statistique figur\u00e9e de la population d\u2019une r\u00e9gion enti\u00e8re, en indiquant d\u2019avance la ressemblance qui ne manquerait pas d\u2019exister entre les courbes d\u2019\u00e9gale population sp\u00e9cifique et les courbes de niveau d\u2019un plan topographique *.\nEn 1874, Vauthier r\u00e9alisa la conception de Lalanne dont il semble avoir ignor\u00e9 les publications et dressa un plan de la population de Paris1 2 que nous repr\u00e9sentons figure 45. La n\u00e9cessit\u00e9 de r\u00e9duire \u00e0 un petit format ce plan statistique enl\u00e8ve \u00e0 cette reproduction une partie de la nettet\u00e9 de l\u2019original; on voit toutefois dans cette figure les d\u00e9tails de la distribution de la population dans les diff\u00e9rents quartiers. Trois collines semblent s\u2019\u00e9lever sur la ville, indiquant les foyers c\u00f9 se trouve la population la plus dense.\nQuant \u00e0 la signification absolue des chiffres qui expriment l\u2019\u00e9tat de la population, il suffit de savoir que le chiffre correspondant \u00e0 chacune des courbes exprime le nombre d\u2019habitants pour un hectare de surface en chaque quartier.\nYauthier a donn\u00e9 sur la construction de cette sorte de plans statistiques des renseignements int\u00e9ressants que l\u2019on trouvera\n1.\tComptes rendus, t. XVII, p. 492, et t. XX, p. 438.\n2.\tComptes rendus, t. LXXVIII, p. 264.","page":94},{"file":"p0095.txt","language":"fr","ocr_fr":"45. Carte statistique de la r\u00e9partition de la population dans les diff\u00e9rents quartiers de Paris, dress\u00e9e en 1874 par Vauthier, suivant le syst\u00e8me propos\u00e9 en 1845 par Lalanne.","page":95},{"file":"p0096.txt","language":"fr","ocr_fr":"96\tREPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\ndans son m\u00e9moire. Il suffit de rappeler que plus sont nombreux et peu \u00e9tendus les lieux o\u00f9 l\u2019on d\u00e9termine l\u2019importance de la population, plus sont parfaites les repr\u00e9sentations graphiques. C\u2019est la loi g\u00e9n\u00e9rale de toute courbe construite par points. Mais quel que soit le nombre des \u00e9valuations qui concourent \u00e0 la construction d\u2019une telle courbe, il arrive n\u00e9cessairement que les sommets des ordonn\u00e9es \u00e9lev\u00e9es en chacun des points constituent un ensemble fort irr\u00e9gulier dans lequel les variations de hauteurs se traduisent par des saillies anguleuses : celles qui r\u00e9sultent n\u00e9cessairement de la juxtaposition de prismes d\u2019in\u00e9gale hauteur sur un plan. Alors intervient une op\u00e9ration qui consiste en une sorte de modelage par lequel les saillies servent \u00e0 combler les anfractuosit\u00e9s voisines jusqu\u2019\u00e0 ce que le plan pr\u00e9sente des pentes r\u00e9guli\u00e8res en tous ses points.\nAssur\u00e9ment, la construction d\u2019une telle carte demande un grand travail; elle suppose un nombre consid\u00e9rable de statistiques locales faites chacune sur une \u00e9tendue de pays aussi restreinte que possible. Mais quelle lumi\u00e8re de semblables tableaux ne jetteraient-ils pas sur un grand nombre de questions de m\u00e9decine, d\u2019ethnographie, d\u2019\u00e9conomie politique et sociale ! Il n\u2019est pas douteux que l'importance du but ne stimule l\u2019ardeur de tous ceux qui s\u2019occupent, \u00e0 un titre quelconque, de statistique g\u00e9ographique et que les courbes d\u2019\u00e9gal \u00e9l\u00e9ment ne se substituent bient\u00f4t aux cartes \u00e0 plusieurs teintes.\nDans cette application des plans en relief \u00e0 la statistique, c\u2019est encore sur une surface terrestre que sont dispos\u00e9es les courbes d\u2019\u00e9gal \u00e9l\u00e9ment; or, nous venons de voir que Lalanne a con\u00e7u une application plus large et plus g\u00e9n\u00e9rale de la m\u00e9thode \u2022graphique, employant les courbes d\u2019\u00e9gal \u00e9l\u00e9ment \u00e0 l\u2019expression de lois g\u00e9n\u00e9rales et \u00e0 la repr\u00e9sentation de deux variables ind\u00e9pendantes quelconques *.\nDeux exemples suffiront pour faire comprendre la construction de ces courbes et les diverses applications qu\u2019on en peut faire.\n1. La planchette du canonnier d\u2019Obcnlieim pour le tir, les courbes de cibles du g\u00e9n\u00e9ral Didion, peuvent \u00eatre consid\u00e9r\u00e9es comme des tentatives de repr\u00e9sentation analogues aux courbes d\u2019\u00e9gal \u00e9l\u00e9ment.","page":96},{"file":"p0097.txt","language":"fr","ocr_fr":"VARIATIONS DE LA TEMP\u00c9RATURE.\n97'\nplan topographique des variations annuelles de la temp\u00e9rature\nen un lieu.\nDans la repr\u00e9sentation graphique des changements de temp\u00e9rature, ce n\u2019est plus \u00e0 l\u2019espace, mais au temps que se rapportent les variations observ\u00e9es. Or, comme la variation thermom\u00e9trique est soumise \u00e0 deux influences, celle des heures du jour et celle des saisons, Lalanne a pris ces deux valeurs pour variables ind\u00e9pendantes et a construit un tableau dans lequel des courbes d\u2019\u00e9gal \u00e9l\u00e9ment traduisent les variations de la temp\u00e9rature en fonction des heures du jour et des mois de l\u2019ann\u00e9e, pris les premiers comme ordonn\u00e9es, les seconds comme abscisses. Les documents d\u2019apr\u00e8s lesquels ces courbes ont \u00e9t\u00e9 construites s\u00eb trouvaient dans un tableau num\u00e9rique publi\u00e9 en Allemagne.\nApr\u00e8s avoir observ\u00e9 le thermom\u00e8tre \u00e0 Halle pendant plusieurs ann\u00e9es, depuis six heures du matin jusqu\u2019\u00e0 dix heures du soir, toutes les heures ou toutes les deux heures, et avoir suppl\u00e9\u00e9 aux lacunes des observations de nuit par des interpolations, K\u00e6mtz, professeur de physique de cette ville, avait dress\u00e9 le tableau de la page 98 et dont la figure est la repr\u00e9sentation graphique. Il est \u00e0 peine n\u00e9cessaire d\u2019en expliquer la construction. On trace sur une grande feuille de papier un r\u00e9seau o\u00f9 des lignes qui se coupent rectangulairement correspondent les unes aux diff\u00e9rentes heures du jour, les autres aux mois de l\u2019ann\u00e9e, et l\u2019on indique par un chiffre, \u00e0 l\u2019intersection de toutes ces lignes, la temp\u00e9rature moyenne observ\u00e9e \u00e0 chaque heure et pour chaque mois, ce qui donne 288 points; puis,par chacun des points o\u00f9 s\u2019observe la m\u00eame temp\u00e9rature, on fait passer une courbe. L\u2019ensemble de ces courbes donne la figure 47 o\u00f9 l\u2019on n\u2019a conserv\u00e9 que les chiffres qui expriment la temp\u00e9rature des courbes de cinq en cinq degr\u00e9s.\nOn voit, dans cette figure, que les maxima de la temp\u00e9rature moyenne ont lieu, en toute saison, environ vers trois heures apr\u00e8s midi, mais un peu plus tard en \u00e9t\u00e9 qu\u2019en hiver, comme l\u2019indique la ligne ponctu\u00e9e voisine de l\u2019horizontale de 3 heures, qui passe par les maxima \u00e0 tous les mois de l\u2019ann\u00e9e. Les courbes des minima, repr\u00e9sent\u00e9es, en haut et en bas de la figure, par deux autres lignes ponctu\u00e9es, varient suivant les saisons de 3 \u00e0 7 heures du niatin; ce minimum arrive plus tard en hiver qu\u2019en \u00e9t\u00e9.\n7","page":97},{"file":"p0098.txt","language":"fr","ocr_fr":"\t\tgj\t\t\t2\t\t\t\t\t\tm\t\t\t\t\t\t5*\t\t\t\t\t\t\n\t\tp\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\n\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\n\t\tb\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\tD\t\t\tn\n\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\n\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\tP\n\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\n\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\n\t\t\t\t, .\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\u25a0\t\t\t\t\t\t\u00a9\t\n~4\tOO\t\u00a9\to\t\t\t\tto\t03\t4>\tO'\t05\t\u20144\t00\t\u00a9\t\u00a9\t\t\t\tto\t4 1 3\t\t\t\n\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\tr * g\ntO\tto\t03\t4>\t\t\t\t\t\t\tO'\tO'\t4>\t03\t03\t03\tto\tto\tto\tto\t\u2014 k\u20141\t\t^OP\t>\n\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\u00a9\t\t\ni_t\t\t\t\t\t\t4>\t\t\tto\t\to\tO'\t\tO'\tt\u2014\u00bb\toc\t\u00a9\t4-\"~\t1\u20141\t\u00a9 -4\t\t03 '/\u25a0\t\nO\to\t03 O\t\t05\tP*\tO'\t05\tl\u2014*\t\tO'\tto\t03\tO'\tO'\t4>\t\tO'\t03\t\t\t\t\t\n\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\u00a9 \u00a9\t\u00a9\ta.\t>\n\u2014J\toc\tCO\t\ttO 03\t\t03\t.fi*\t4>\t03\t03\tto\t\to\t\u00a9\t00\t00\t\t-4\t\u00a9\t\t\t05 op\t\n\t\t\t\t\t\t\t\u25a0 \u25a0\t\t\to\tto\tto\t4>\t\u00a9\t\u00a9\t03\tGO\t03\t00\t4> tO\t03\t\u2014\u00bb ct>.\t\n\u00a9\tco\tCO\tO'\tO' O'\t\tGC\t00\to\t05\tto\t05\t03\t\t03\t\t\u2022*4\t\t\t\t\t\t\t\n\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t\t-4 00\t\tCL\t\n\tto\t03\t4>\tO' 05\t\t05\t-4\t-4\t05\t05\tO'\t4--~\t4>\t03\tto\t\u00a9\t\u00a9\t00\t\t\t\t\t\n\t\t\t\t\t\t\to\t__L\tOO\t03\t\u20144\tCO\tO\t\u00a9\t\u00a9\too\t\u00a9\t\u00a9\t\u00a9\toc to\to\ttO a.\t\n\t03\t03\t\tP' 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TABLEAU DES VARIATIONS DE LA TEMP\u00c9RATURE MOYENNE, A HALLE.","page":98},{"file":"p0099.txt","language":"fr","ocr_fr":"VARIATIONS DE LA TEMP\u00c9RATURE.\t99\nLes maxima et minima d\u00e9pendant des saisons sont exprim\u00e9s par des lignes ponctu\u00e9es \u00e0 peu pr\u00e8s verticales : les maxima se produisent en juillet, la ligne qui les exprime subit quelques d\u00e9viations sous les influences horaires; les minima arrivent en janvier et se traduisent de la m\u00eame fa\u00e7on.\nEn outre, comme l\u2019\u00e9cartement des courbes d\u2019\u00e9gale temp\u00e9rature exprime le temps n\u00e9cessaire pour produire une variation d\u2019un\nMars\tJuin\tSept\tD\u00e9c.\tMars\nFig. 47. Courbes d\u2019\u00e9gale temp\u00e9rature moyenne \u00e0 Halle dress\u00e9es par Lalanne, d\u2019apr\u00e8s les chiffres de K\u00e6mtz.\ndegr\u00e9, on voit que les variations observ\u00e9es de mois en mois sont plus lentes en \u00e9t\u00e9 et en hiver, que dans le printemps et l\u2019automne, tandis que-les variations horaires se comportent diff\u00e9remment. Entre les mois de juillet et d\u2019ao\u00fbt, vers trois heures du matin, il existe une grande fixit\u00e9 de la temp\u00e9rature moyenne qui, de deux heures et demie \u00e0 quatre heures et demie du matin, est \u00e0 quatorze degr\u00e9s ; ce qu\u2019exprime l\u2019espace quadrangulaire consid\u00e9rable, limit\u00e9 par quatre courbes d\u2019\u00e9gale temp\u00e9rature, dans le point","page":99},{"file":"p0100.txt","language":"fr","ocr_fr":"100 REPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\ncorrespondant du tableau, au lieu d\u2019intersection des maxima de saison avec les minima de la variation diurne.\nOn pourrait multiplier ind\u00e9finiment l\u2019\u00e9num\u00e9ration des renseignements fournis par ce tableau ; le lecteur les y trouvera sans peine.\nMais, dira-t-on, tous ces d\u00e9tails sont contenus dans le tableau num\u00e9rique repr\u00e9sent\u00e9 page 98 [et qui a servi \u00e0 la construction des courbes. Ces d\u00e9tails y \u00e9taient tous en effet, mais implicitement, sans relief et perdus dans une obscurit\u00e9 d\u2019o\u00f9 Lalanne a su les tirer.\nSi les physiologistes, adoptant une pareille m\u00e9thode, repr\u00e9sentaient ainsi les variations l\u00e9g\u00e8res, mais r\u00e9elles, de certains ph\u00e9nom\u00e8nes: temp\u00e9rature, fr\u00e9quence du pouls et de la respiration, etc., suivant les heures du jour et les saisons de l\u2019ann\u00e9e, ils reconna\u00eetraient sans aucun doute, dans les variations p\u00e9riodiques de nos fonctions, des lois du plus haut int\u00e9r\u00eat. De telles constructions n\u00e9cessiteraient, il est vrai, un travail consid\u00e9rable, et tous les documents fournis par les observations que la science poss\u00e8de d\u00e9j\u00e0 seraient peut-\u00eatre insuffisants, et pr\u00e9senteraient bien des lacunes. Mais les instruments physiologiques enregistreurs, dont il sera question plus loin, permettraient de recueillir ais\u00e9ment tous les \u00e9l\u00e9ments n\u00e9cessaires \u00e0 la construction de ces courbes si instructives et si importantes.\nUn autre exemple, que nous empruntons encore \u00e0 Lalanne, ach\u00e8vera de montrer l\u2019importance de ce mode de repr\u00e9sentation graphique, et la vari\u00e9t\u00e9 des applications qu\u2019on en peut faire.\nCourbes d\u2019\u00e9gal cl\u00e9ment exprimant la hauteur de la mer \u00e0 toutes les heures du jour et \u00e0 tous les jours du mois d\u2019avril 1856.\nLes \u00e9l\u00e9ments de cette figure ont \u00e9t\u00e9 recueillis au mar\u00e9graphe de Chazallon qui a fourni une s\u00e9rie de courbes se succ\u00e9dant d\u2019une mani\u00e8re continue les unes aux autres, sans permettre aucune vue d\u2019ensemble. Il s\u2019agissait de transformer cette s\u00e9rie de courbes, ou le tableau num\u00e9rique \u00e0 double entr\u00e9e qu\u2019on pouvait en d\u00e9duire, en une figure unique, en une sorte de plan topographique \u00e0 courbes d\u2019\u00e9gal \u00e9l\u00e9ment. La valeur \u00e0 d\u00e9terminer \u00e9tait la hauteur de la mer en fonction de deux variables ind\u00e9pendantes : les heures et les jours.","page":100},{"file":"p0101.txt","language":"fr","ocr_fr":"VARIATIONS DU NIVEAU DES MAR\u00c9ES.\t101\nCes deux variables furent prises : la premi\u00e8re comme abscisse, la seconde comme ordonn\u00e9e (fig. 48). Une s\u00e9rie de nombres furent inscrits sur la ligne horizontale inf\u00e9rieure correspondant au premier jour, depuis l\u2019origine de cette ligne, \u00e0 gauche, qui correspondait \u00e0 minuit, jusqu\u2019\u00e0 l\u2019extr\u00e9mit\u00e9, \u00e0 droite, qui correspondait \u00e9galement \u00e0 minuit. La m\u00eame op\u00e9ration fut faite sur la ligne horizontale plac\u00e9e imm\u00e9diatement au-dessus, et qui correspondait au deuxi\u00e8me jour. Puis on renouvela cette inscription pour la troisi\u00e8me ligne et les suivantes jusqu\u2019\u00e0 la trenti\u00e8me. Alors le\nMois d'Avrtl\n\u00bb\t10 il **\n9\t10 T\u00bb ^\nFig. 48. Courbes d\u2019\u00e9gale hauteur de la mer \u00e0 Brest, suivant les heures et les jours, en avril 1859, construites par F\u00e9noux, d\u2019apr\u00e8s la m\u00e9thode de Lalanne.\ntableau fut couvert de chiffres, ainsi qu\u2019il arrive dans la construction des courbes d\u2019\u00e9gal niveau terrestre. On joignit entre eux les points qui pr\u00e9sentaient la m\u00eame cote d\u2019altitude et l\u2019on obtint la figure 48. (Annales des ponts et chauss\u00e9es, 2e sem. 1869, pl. CCI.)\nQuand on regarde cette figure sans \u00eatre pr\u00e9venu de la signification qu\u2019elle doit avoir, il semble qu\u2019on ait sous les yeux le plan en relief d\u2019une surface formant une double s\u00e9rie d\u2019\u00e9l\u00e9vations et de creux alternatifs des eaux. Mais il n\u2019en est pas ainsi; aux deux coordonn\u00e9es qui paraissent exprimer deux dimensions de l\u2019espace, correspondent, en r\u00e9alit\u00e9, deux mesures de temps : les heures et les jours.","page":101},{"file":"p0102.txt","language":"fr","ocr_fr":"102 REPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\nLa hauteur de la mer, \u00e0 une heure quelconque d\u2019un jour quelconque, correspond \u00e0 l\u2019intersection des deux divisions qui r\u00e9pondent sur l\u2019abscisse \u00e0 cette heure et, sur l\u2019ordonn\u00e9e, \u00e0 ce jour. Mais, gr\u00e2ce aux courbes d\u2019\u00e9gal niveau qui joignent les points o\u00f9, \u00e0 des heures et des jours diff\u00e9rents, la mer a eu la m\u00eame hauteur, on saisit du premier coup la p\u00e9riodicit\u00e9 du ph\u00e9nom\u00e8ne qui f\u00fbt rest\u00e9e inaper\u00e7ue dans le tableau de chiffres qui la contenait cependant.\nEn comparant les hauteurs relatives des mar\u00e9es, dans la premi\u00e8re quinzaine du mois avec celles de la seconde, on saisit la diminution d\u2019amplitude de l\u2019oscillation alternative du niveau de la mer. Nous ne multiplierons pas davantage les exemples de ce. mode de repr\u00e9sentation, le lecteur comprendra que le nombre des ph\u00e9nom\u00e8nes qui peuvent \u00eatre exprim\u00e9s en fonction de deux variables est pour ainsi dire illimit\u00e9, et que, par cons\u00e9quent, ce mode d\u2019expression graphique peut s\u2019appliquer aux cas les plus divers.\nJ\u2019ai sous les yeux un tableau intitul\u00e9 Dromograplie plan\u00e9taire, publi\u00e9 par L\u00e9vy et Lewandowski pour l\u2019ann\u00e9e 1849. Les heures du jour et les jours de l\u2019ann\u00e9e sont pris comme abscisses et ordonn\u00e9es. A ces deux axes sont rapport\u00e9s les instants du lever et du coucher du soleil, de la lune et des principales plan\u00e8tes pour l\u2019horizon de Paris.\nDes tables graphiques employ\u00e9es comme instruments de calcul. Anamorphose g\u00e9om\u00e9trique.\nIl r\u00e9sulte de ce qui pr\u00e9c\u00e8de, que l\u2019on peut, par des constructions appropri\u00e9es, \u00e9tablir, une fois pour toutes, des tableaux graphiques \u00e0 lignes d\u2019\u00e9gal \u00e9l\u00e9ment cot\u00e9es, sur lesquelles, au moyen d\u2019une simple lecture, on obtient la valeur num\u00e9rique d\u2019un \u00e9l\u00e9ment qui d\u00e9pend de deux autres. Il est donc possible d\u2019employer ^ des tableaux de ce genre pour remplacer des tables num\u00e9riques \u00e0 double entr\u00e9e, avec avantage, parce qu\u2019ils permettent des interpolations \u00e0 vue auxquelles les tables charg\u00e9es de chiffres ne se pr\u00eatent nullement. C\u2019est dans ce sens qu\u2019une figure \u00e0 lignes d\u2019\u00e9gal \u00e9l\u00e9ment cot\u00e9es peut devenir un v\u00e9ritable instrument de calcul.\nTelle \u00e9tait celle que Pouchet avait propos\u00e9e d\u00e8s 1795 pour don-","page":102},{"file":"p0103.txt","language":"fr","ocr_fr":"tables GRAPHIQUES POUR CALCULS.\t103\nner les produits des deux nombres (Echelles graphiques des nouveaux poids et mesures de Rouen et Paris, an IV, in-8). La figure 4\u00ab est la reproduction r\u00e9duite de celle de Pouchet, et born\u00e9e aux limites de celle de Pythagore.\nSi nous cherchons sur cette Tigure quel est le produit de deux nombres, par exemple 5X8, le r\u00e9sultat se trouvera sur la ligne qui porte le chiffre 40. Cette ligne, comme toutes celles qui, dans\n3\t4\t5\t/>\t7\t3 \u00e7\n2o 3o\nioo\nFig. 49. Table de multiplication graphique, d\u2019apr\u00e8s l\u2019arithm\u00e9tique lin\u00e9aire de Pouchet.\nce tableau, expriment les produits de deux nombres, est une hyperbole \u00e9quilat\u00e8re.\n11 semble d\u2019abord que la figure ne donne que la valeur pr\u00e9cise des produits qui tombent |sur les courbes principales ou sur les courbes interm\u00e9diaires, ce qui correspond ici \u00e0 la s\u00e9rie des nombres \u00e9chelonn\u00e9s de 5 en 5. Mais les autres produits se lisent approximativement d\u2019apr\u00e8s la position que l\u2019intersection des deux ordonn\u00e9es occupe entre deux courbes voisines exprimant les produits. Ainsi, le produit de 4,7 par 5,1 se trouvera \u00e0 la rencontre de la verticale trac\u00e9e en pointill\u00e9 un peu apr\u00e8s la verticale 5, et de l\u2019horizontale trac\u00e9e aux 7/10 de l\u2019intervalle entre les hori-","page":103},{"file":"p0104.txt","language":"fr","ocr_fr":"104 REPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\nzontales 4 et 5. La rencontre a lieu aux 4/10 environ de l\u2019intervalle entre les courbes cot\u00e9es 20 et 25. Le produit est donc environ 24. Il est en r\u00e9alit\u00e9 23,97, de sorte que l\u2019erreur commise exc\u00e8de \u00e0 peine l sur 800.\nCet exemple indique bien l\u2019avantage de l\u2019interpolation \u00e0 vue. Les applications des tables anamorphiques sont nombreuses ; Lalanne s\u2019en est servi pour faire une Abaque ou Compteur universel rempla\u00e7ant, dans la simplification des calculs, la r\u00e8gle logarithmique et dont la figure 50 donne une id\u00e9e. On doit aussi\n\u00e0 ce savant l\u2019expos\u00e9 des principes qui servent de base \u00e0 ces transformations de figures, principes qu\u2019il comprend sous la d\u00e9nomination de g\u00e9om\u00e9trie anamorphique. (Annales des ponts et chauss\u00e9es, 1er sem. de 1846.) Une graduation des coordonn\u00e9es convenablement op\u00e9r\u00e9e est le point de d\u00e9part de toute anamorphose. La graduation logarithmique du genre de celle de l\u2019abaque est une des plus usit\u00e9es; mais il en existe une infinit\u00e9 d\u2019autres d\u2019une nature diff\u00e9rente, qui peuvent \u00eatre utilement employ\u00e9es. Tel est","page":104},{"file":"p0105.txt","language":"fr","ocr_fr":"TABLES GRAPHIQUES POUR CALCULS.\t105\nle cas de la figure 51 qui exprime vers 1840 la loi de la r\u00e9partition de la population m\u00e2le, en France, suivant les \u00e2ges, d\u2019apr\u00e8s De-monferrand.\nLes deux c\u00f4t\u00e9s du triangle rectangle de cette figure ont \u00e9t\u00e9 gradu\u00e9s suivant des longueurs proportionnelles non pas aux chiffres qui y sont inscrits, et qui indiquent des \u00e2ges, mais aux nombres de millions d\u2019individus de sexe masculin qui n\u2019avaient pas d\u00e9pass\u00e9 cet \u00e2ge. On en comptait ainsi 2 millions de 5 ans et au-dessous ; un peu plus de 7 millions au-dessous de 22 ans; de tout \u00e2ge, 16 millions et demi environ. Les obliques, au contraire, qui indiquent les chiffres de la population m\u00e2le, sont \u00e9quidistantes. Cela pos\u00e9, le nombre d\u2019individus compris entre 20 et 40 ans, s\u2019obtient en suivant la verticale 40, jusqu\u2019\u00e0 la rencontre de l\u2019horizontale 20. L\u2019intersection ayant lieu sur l\u2019oblique 5, on en conclut que le nombre cherch\u00e9 est de ^ millions d\u2019individus.\nLa solution d\u2019une \u00e9quation num\u00e9rique d\u2019un degr\u00e9 quelconque d\u00e9pend de la construction d\u2019un tableau graphique qui ne se compose que de lignes droites, sans m\u00eame exiger l\u2019anamorphose. Celle-ci n\u2019est n\u00e9cessaire que pour la r\u00e9solution de certaines classes d\u2019\u00e9quations transcendantes.\nToutes les lois que les lignes courbes des tableaux peuvent \u00eatre remplac\u00e9es par des lignes droites, il en r\u00e9sulte une grande facilit\u00e9 pour la construction. Lalanne est l\u2019auteur de cette simplification \u00e0 laquelle il a donn\u00e9 le nom d'anamorphose g\u00e9om\u00e9trique, et qui trouve de nombreuses applications.\nPour faire comprendre \u00e0 la fois la nature de la transformation anamorphique et les avantages qu\u2019elle pr\u00e9sente, nous choisirons le cas d\u2019une table de Pythagore exprim\u00e9e sous forme graphique, d\u2019une part avec l\u2019emploi de lignes courbes, comme nous venons de le voir figure 49, et d\u2019autre part apr\u00e8s l\u2019anamorphose et en se servant exclusivement de lignes droites.\nDans cette derni\u00e8re figure l\u2019anamorphose a transform\u00e9 les courbes en lignes droites. Ce r\u00e9sultat est obtenu en prenant comme origine de ces droites, non plus des points \u00e9quidistants comme dans la figure 49, mais des points plac\u00e9s \u00e0 des intervalles in\u00e9gaux d\u00e9termin\u00e9s par le calcul. Ces intervalles sont, dans le cas dont il s\u2019agit, proportionnels aux logarithmes des nombres de 1 \u00e0 10. La lecture des nombres se fait d\u2019ailleurs sur la figure anamorphos\u00e9e comme la figure \u00e0 lignes courbes, mais avec plus de facilit\u00e9s. Ainsi le produit de 5 par 8 se trouve sur l\u2019oblique cot\u00e9e 40, \u00e0 la","page":105},{"file":"p0106.txt","language":"fr","ocr_fr":"106 REPR\u00c9SENTATION graphique des ph\u00e9nom\u00e8nes.\nrencontre de l\u2019horizontale 5 et de la verticale 8. Le produit de 4,7 par 5,1 s\u2019obtiendra \u00e0 vue, par la d\u00e9termination d\u2019un point que l\u2019oni\njo i6 2o .25 3o 35 /fo i5 5a- 55 60 657\u00ab t\u00bb\nI-\u2019ig. 51. Table anamorphique donnant la r\u00e9partition de la population masculine fran\u00e7aise, suivant les \u00e2ges, par M. Lalanne. (Extrait de Patria.)\npeut consid\u00e9rer comme \u00e9tant sur l\u2019oblique 24, \u00e0 la rencontre de l\u2019horizontale 4,7 et de la verticale 5,1.","page":106},{"file":"p0107.txt","language":"fr","ocr_fr":"DEUXI\u00c8ME PARTIE\nAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS\nLes nombreux exemples de repr\u00e9sentation graphique des ph\u00e9nom\u00e8nes qui ont \u00e9t\u00e9 pr\u00e9c\u00e9demment donn\u00e9s, ont d\u00fb prouver au lecteur la sup\u00e9riorit\u00e9 de ces moyens d\u2019expression sur tous les autres. Mais il ne faut pas se dissimuler que la construction des courbes exige en g\u00e9n\u00e9ral beaucoup de temps et de patience ; il est clair en effet, que si, dans certains tableaux graphiques, se trouve condens\u00e9e en quelque sorte la substance d\u2019un volume de texte ou de chiffres, ces tableaux ont co\u00fbt\u00e9 \u00e0 leur auteur plus de peine que n\u2019en e\u00fbt exig\u00e9 la publication d\u2019un'livre. Ce dernier effort par lequel un statisticien, un ing\u00e9nieur ou un m\u00e9t\u00e9orologiste extrait des documents qu\u2019il a patiemment recueillis ce qui en est, pour ainsi dire, l\u2019essence et le pr\u00e9sente au lecteur sous une forme lumineuse et concise, cet effort est \u00e0 coup s\u00fbr le plus utile de tous. Mais il ne faudrait pas que le lecteur, tromp\u00e9 par la facilit\u00e9 de sa t\u00e2che, oubli\u00e2t la difficult\u00e9 de l\u2019\u0153uvre dont il profite. Certains tableaux de R\u00e9gnault, de Lalanne, de Minard repr\u00e9sentent des mois et parfois des ann\u00e9es de travail \u2019.\t,\nQuand on se sert d\u2019appareils inscripteurs, on obtient sans aucune peine les courbes que trace lui-m\u00eame le ph\u00e9nom\u00e8ne qui s\u2019inscrit. Ces courbes sont en g\u00e9n\u00e9ral plus faciles \u00e0 lire que toutes celles dont il a \u00e9t\u00e9 question dans les pr\u00e9c\u00e9dents chapitres; toutefois\n1. Bien des auteurs n\u2019ont pas ce supr\u00eame courage de cacher la peine qu\u2019ils ont prise, et \u00e0 c\u00f4t\u00e9 des courbes qui r\u00e9sument leurs observations, publient, sous pr\u00e9texte de pi\u00e8ces justificatives, les tableaux de chiffres ayant servi \u00e0 les construire: ce qui a l\u2019inconv\u00e9nient de rendre le travail dix ou vingt fois plus volumineux, sans y ajouter rien que les courbes ne contiennent d\u00e9j\u00e0.","page":107},{"file":"p0108.txt","language":"fr","ocr_fr":"los\nAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nelles expriment, le plus souvent, des ph\u00e9nom\u00e8nes que l\u2019observation directe n\u2019e\u00fbt jamais pu saisir. Il y a donc tout avantage \u00e0 employer les inscripteurs automatiques dans un tr\u00e8s-grand nombre de circonstances.\nAinsi, quand par sa petitesse ou sa rapidit\u00e9, une variation se pr\u00f4duit sans que nous puissions l\u2019apercevoir ; quand elle se fai d\u2019une mani\u00e8re si lente qu\u2019elle lasserait toute patience; quand, par sa nature m\u00eame, elle \u00e9chappe \u00e0 notre appr\u00e9ciation, il faut, si cela est possible, recourir aux appareils inscripteurs.\nNon-seulement ces appareils sont destin\u00e9s \u00e0 remplacer parfois l\u2019observateur, et dans ces circonstances s\u2019acquittent de leur r\u00f4le avec une sup\u00e9riorit\u00e9 incontestable; mais ils ont aussi leur domaine propre o\u00f9 rien ne peut les remplacer. Quand l\u2019\u0153il cesse de voir, l\u2019oreille d\u2019entendre, et le tact de sentir, ou bien quand nos sens nous donnent de trompeuses apparences, ces appareils sont comme des sens nouveaux d\u2019une pr\u00e9cision \u00e9tonnante. Une corde vibre, il semble \u00e0 notre \u0153il qu\u2019elle s\u2019\u00e9largisse et prenne la forme d\u2019un fuseau avec des contours plus vagues; l\u2019oreille entend un son, c\u2019est-\u00e0-dire \u00e9prouve une sensation continue. A la place de ces deux \u2018erreurs, l\u2019inscription montre que la corde ex\u00e9cute un certain nombre d\u2019oscillations par seconde; elle fixe ce nombre avec une rigueur absolue et fait voir que chacune de ces oscillations pr\u00e9sente les m\u00eames phases que celle d\u2019un pendule. Qui pourrait, sans le secours d\u2019appareils inscripteurs, suivre dans le fil t\u00e9l\u00e9graphique le transport de l\u2019\u00e9lectricit\u00e9; saisir les phases d\u00e9croissantes de la vitesse d\u2019un boulet? Tandis que ces appareils livrent, avec leurs inflexions vari\u00e9es, les mouvements de l\u2019aile d\u2019un insecte ou d\u2019un oiseau qui vole, analysent les pulsations du c\u0153ur et des art\u00e8res, pour montrer que dans ces actes qu\u2019on appelait instantan\u00e9s, il y a des phases multiples, \u00e0 retours p\u00e9riodiques, et dont l\u2019interpr\u00e9tation \u00e9claire une des fonctions les plus myst\u00e9rieuses de la vie.\nL\u2019invention des appareils inscripteurs ou enregistreurs peut \u00eatre consid\u00e9r\u00e9e comme toute r\u00e9cente, car au commencement du si\u00e8cle dernier il n\u2019existait encore 1 aucun de ces instruments. Con\u00e7ue en France par le marquis d\u2019Ons-en-Bray, l\u2019id\u00e9e de cr\u00e9er pour les besoins de la m\u00e9t\u00e9orologie des appareils qui fournissent des obser-\n1. Voyez pour l\u2019historique de l\u2019invention et du perfectionnement; des appareils inscripteurs, page 113.","page":108},{"file":"p0109.txt","language":"fr","ocr_fr":"APPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\t109\nvations permanentes fit de rapides progr\u00e8s; ces instruments se trouvent aujourd\u2019hui dans tous les observatoires, et traduisent, sous forme de courbes, les variations de la temp\u00e9rature, de la pression barom\u00e9trique, de la force et de la direction du vent, des quantit\u00e9s de pluie tomb\u00e9es, etc. On a m\u00eame, r\u00e9ussi \u00e0 inscrire au moyen de la photographie les changements horaires ou p\u00e9riodiques de la d\u00e9clinaison et de l\u2019inclinaison de l\u2019aiguille aimant\u00e9e.\nLe principe qui pr\u00e9side \u00e0 la construction de ces instruments est partout le m\u00eame.\nUn mouvement d\u2019horlogerie d\u2019une vitesse uniforme conduit une feuille de papier au-devant d\u2019un style qui trace la courbe du ph\u00e9nom\u00e8ne. Ce style s\u2019\u00e9l\u00e8ve ou s\u2019abaisse suivant les variations de l\u2019intensit\u00e9 du ph\u00e9nom\u00e8ne \u00e0 l\u2019action duquel il est soumis. Chaque jour, on enl\u00e8ve la feuille sur laquelle s\u2019est inscrite une courbe, et on la remplace par une feuille nouvelle.\nSur les trac\u00e9s m\u00e9t\u00e9orologiques, les variations d\u2019un ph\u00e9nom\u00e8ne se traduisent suivant les principes d\u00e9j\u00e0 indiqu\u00e9s dans la premi\u00e8re partie de ce livre, \u00e0 propos de l\u2019expression graphique d\u2019une variable en fonction du temps. C\u2019est sur l\u2019axe des x que les temps se comptent; l\u2019uniformit\u00e9 du mouvement d\u2019horlogerie qui conduit le papier fait que des intervalles de temps \u00e9gaux se traduisent par des longueurs \u00e9gales compt\u00e9es horizontalement.\nQuant aux mouvements du style, ils doivent, dans un bon appareil, \u00eatre proportionnels \u00e0 l'intensit\u00e9 de la variation qu\u2019ils traduisent; des divisions ou degr\u00e9s, trac\u00e9s sur l\u2019axe des y, permettent de d\u00e9terminer la valeur des ordonn\u00e9es correspondantes aux diff\u00e9rents points de la courbe. La bonne fonction d\u2019un appareil inscripteur r\u00e9side tout enti\u00e8re dans le choix des moyens qui donnent au style des excursions proportionnelles aux variations qu\u2019il traduit.\nLes inscripteurs des m\u00e9t\u00e9orologistes qui, pendant des mois et des ann\u00e9es, tracent les variations de l\u2019\u00e9tat atmosph\u00e9rique, peuvent \u00eatre appel\u00e9s des appareils patients; il en est d\u2019autres qu\u2019on pourrait appeler subtils, car ils per\u00e7oivent des ph\u00e9nom\u00e8nes qui, par leur rapidit\u00e9 ou leur fr\u00e9quence, \u00e9chappent \u00e0 l\u2019observation directe.\nPour un observateur habile, un cinqui\u00e8me de seconde est \u00e0 peine mesurable ; or, les appareils qu\u2019on nomme chronographes permettent d\u2019estimer des centi\u00e8mes, des milli\u00e8mes et parfois jusqu\u2019\u00e0 des vingt-milli\u00e8mes de seconde.\nC\u2019est \u00e0 Thomas Young qu\u2019appartient l\u2019invention de la chrono-","page":109},{"file":"p0110.txt","language":"fr","ocr_fr":"110\tAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\ngraphie ; voici dans quelles conditions il con\u00e7ut le plan de cette\nm\u00e9thode.\nLorsqu\u2019une tige munie d\u2019un style vibre en frottant contre la surface d\u2019un cylindre qui tourne, il se trace une ligne sinueuse dont chaque ondulation correspond \u00e0 une vibration de la tige. Le temps qui s\u2019\u00e9coule entre l'inscription de deux vibrations cons\u00e9cutives est toujours le m\u00eame, puisque ces vibrations sont isochrones. On saura donc, d\u2019apr\u00e8s le nombre de vibrations qu\u2019elle contient, le temps qu\u2019une certaine longueur de papier a mis \u00e0 cheminer par la rotation du cylindre. Imaginons que cette longueur soit limit\u00e9e par deux points ou par deux traits inscrits \u00e9galement sur le cylindre, dont l\u2019un correspond au commencement et l\u2019autre \u00e0 la fin d\u2019un ph\u00e9nom\u00e8ne ; on aura la mesure pr\u00e9cise de la dur\u00e9e de ce ph\u00e9nom\u00e8ne d\u2019apr\u00e8s le nombre des vibrations qui sont inscrites entre les deux signaux.\nToute la Chronographie est contenue en germe dans cette invention de Thomas Young ; mais cette m\u00e9thode devait recevoir bien des perfectionnements. Duhamel introduisit l\u2019emploi d\u2019un diapason au lieu de la tige vibrante. Helmholtz, R\u00e9gnault, Foucault rendirent les exp\u00e9riences plus faciles en entretenant les vibrations du diapason au moyen de l\u2019\u00e9lectricit\u00e9.\nL\u2019inscription des vibrations n\u2019a pour but que de contr\u00f4ler le mouvement du cylindre qui re\u00e7oit le trac\u00e9. Un tel contr\u00f4le ne serait pas indispensable si le cylindre tournait avec fine vitesse connue et parfaitement uniforme. Plusieurs physiciens ont cherch\u00e9 des moyens d\u2019uniformiser ce mouvement, et ont imagin\u00e9, pour cet usage, des instruments qu\u2019on nomme r\u00e9gulateurs. Ceux de Foucault, de Helmholtz, de Afillarceau donnent au mouvement du cylindre une uniformit\u00e9 bien suffisante dans la plupart des cas.\nMais la perfection m\u00eame des mesures du temps e\u00fbt \u00e9t\u00e9 illusoire si les instruments qui pointent sur le papier les dur\u00e9es, les successions ou le synchronisme des ph\u00e9nom\u00e8nes ne pr\u00e9sentaient pas une grande instantan\u00e9it\u00e9 dans leur fonctionnement.\nL\u2019\u00e9lectricit\u00e9 fournit le moyen de signaler avec une rapidit\u00e9 extr\u00eame le d\u00e9but et la fin d\u2019un ph\u00e9nom\u00e8ne; des appareils \u00e9lectromagn\u00e9tiques imagin\u00e9s par Marcel Deprez atteignent un degr\u00e9 de perfection singulier, car ils marquent l\u2019instant o\u00f9 se produit un ph\u00e9nom\u00e8ne avec une erreur moindre qu\u2019un vingt-milli\u00e8me de seconde.\nNous voici bien loin des mesures du temps qui suffisaient aux","page":110},{"file":"p0111.txt","language":"fr","ocr_fr":"APPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\t111\nbesoins de la m\u00e9t\u00e9orologie. Cette Chronographie d\u00e9licate, qui atteint les infiniment petits du temps, trouve son application dans l\u2019analyse des ph\u00e9nom\u00e8nes d\u2019\u00e9lectricit\u00e9, d\u2019optique ou de balistique, ainsi que dans la physiologie des actions nerveuses et musculaires.\nLa physique et la m\u00e9canique ont r\u00e9alis\u00e9 de grands progr\u00e8s par l\u2019emploi des appareils inscripteurs. C\u2019est \u00e0 Poncelet qu\u2019on doit l\u2019invention de plusieurs de ces instruments que le g\u00e9n\u00e9ral Morin a r\u00e9alis\u00e9s et dont il a tir\u00e9 de remarquables r\u00e9sultats. Le plus connu de ces instruments est celui qui sert \u00e0 d\u00e9terminer les lois de la chute des corps. Le plan inclin\u00e9 de Galil\u00e9e et la machine d\u2019Atwood sont avantageusement remplac\u00e9s par cet ing\u00e9nieux instrument qui, au lieu d\u2019exiger une s\u00e9rie d\u2019op\u00e9rations d\u00e9licates et sujettes \u00e0 l\u2019erreur, trace, en un moment, la courbe qui exprime le mouvement uniform\u00e9ment acc\u00e9l\u00e9r\u00e9 d\u2019un corps qui tombe. Les dynamom\u00e8tres inscripteurs, d\u00e9riv\u00e9s plus ou moins directement de la conception de J. Watt, r\u00e9v\u00e8lent l\u2019intensit\u00e9 des efforts produits par les machines ou par les moteurs anim\u00e9s ; ils permettent d\u2019estimer le travail d\u00e9velopp\u00e9 par une machine, ce qui constitue l\u2019un des probl\u00e8mes les plus importants que la m\u00e9canique ait \u00e0 r\u00e9soudre.\nEntre les actions tr\u00e8s-lentes et celles qui sont tr\u00e8s-rapides, se placent un grand nombre de ph\u00e9nom\u00e8nes physiologiques dont notre toucher ou nos yeux ne nous donnaient qu\u2019une id\u00e9e imparfaite ou trompeuse, et qui, soumis \u00e0 l\u2019emploi des appareils inscripteurs, se r\u00e9v\u00e8lent avec leurs caract\u00e8res v\u00e9ritables. Mille d\u00e9tails dont on n\u2019e\u00fbt jamais soup\u00e7onn\u00e9 l\u2019existence se montrent dans les trac\u00e9s du pouls, de la pulsation du c\u0153ur, de la respiration, des actions musculaires, etc. Ce sont autant de signes nouveaux qui prennent pour le physiologiste ou le m\u00e9decin une signification chaque jour mieux d\u00e9finie.\nUne grande part revient aux physiologistes dans le d\u00e9veloppement des appareils inscripteurs. Comme les m\u00e9t\u00e9orologistes, ils ont senti que les sens ne suffisent pas \u00e0 observer \u00e0 la fois tous les ph\u00e9nom\u00e8nes dont l\u2019organisme est le th\u00e9\u00e2tre. Temp\u00e9rature, pression et vitesse du sang, force et rapidit\u00e9 de faction musculaire, il fallait tout mesurer, tout noter avec pr\u00e9cision, et cela, sous les diverses influences perturbatrices que le physiologiste a l\u2019habitude d\u2019\u00e9tudier; les appareils inscripteurs ont donn\u00e9 plus qu\u2019on n\u2019e\u00fbt os\u00e9 en attendre.","page":111},{"file":"p0112.txt","language":"fr","ocr_fr":"112\tAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nC\u2019est en Allemagne que se fit la premi\u00e8re application cle ces appareils \u00e0 la physiologie. Ludwig (1847) imagina pour l\u2019\u00e9tude de la pression sanguine un manom\u00e8tre inscripteur qu\u2019il nomme kymographion ; cette invention imprima \u00e0 la physiologie une direction nouvelle. Yolkmann, Helmholtz, Vierordt et plusieurs autres physiologistes allemands imagin\u00e8rent d\u2019autres appareils inscripteurs pour l\u2019\u00e9tude de la circulation, de la respiration, de l\u2019action musculaire, etc.\nCes premiers instruments, encore bien d\u00e9fectueux, devaient se perfectionner dans la suite, mais ils caract\u00e9risaient une tendance qui devait amener la physiologie \u00e0 ce degr\u00e9 d\u2019exactitude qui place aujourd\u2019hui cette science, encore si jeune, \u00e0c\u00f4t\u00e9 des plus anciennes et des plus avanc\u00e9es.\nEn 1857, la m\u00e9thode graphique n\u2019avait pas encore p\u00e9n\u00e9tr\u00e9 en France, dans les laboratoires des physiologistes ; l\u2019Allemagne en \u00e9tait \u00e0 ses premiers essais, Yierordt de Tubingen venait de publier la description d\u2019un instrument nouveau qu\u2019il appelait sphygmographe et qui \u00e9tait destin\u00e9 \u00e0 inscrire sur l\u2019homme sain ou malade les pulsations art\u00e9rielles.\nFrapp\u00e9 de l\u2019importance d\u2019un pareil instrument, j\u2019essayai d\u2019en construire un semblable, puis constatant les d\u00e9fectuosit\u00e9s de l\u2019appareil de Yierordt je cherchai le moyen d\u2019en corriger les indications et r\u00e9ussis \u00e0 obtenir un sphygmographe qui traduisit fid\u00e8lement les nuances les plus d\u00e9licates du pouls.\nBient\u00f4t il me sembla que des instruments analogues pouvaient s\u2019appliquer \u00e0 la solution d\u2019une foule de probl\u00e8mes physiologiques ; la th\u00e9orie des mouvements du c\u0153ur \u00e9tait depuis longtemps l\u2019objet de discussions qui tenaient \u00e0 ce que les mouvements si complexes que cet organe ex\u00e9cute \u00e0 chacune de ses r\u00e9volutions ont trop peu de dur\u00e9e pour que la vue ou le toucher nous les fasse bien saisir. Avec le concours de mon coll\u00e8gue et ami Chauveau, nous avons abord\u00e9 l\u2019\u00e9tude graphique de ces mouvements, et les appareils inscripteurs nous ont fourni sur le m\u00e9canisme de la fonction cardiaque les renseignements les plus complets.\nD\u00e8s lors, il m\u2019a sembl\u00e9 que de grands progr\u00e8s s\u2019obtiendraient par l\u2019emploi de la m\u00e9thode graphique, et ma pr\u00e9occupation dominante a \u00e9t\u00e9 de corriger les appareils inscripteurs des causes d\u2019erreur qui souvent en alt\u00e9raient les indications, d\u2019en \u00e9tendre l\u2019application \u00e0 un nombre toujours plus grand de ph\u00e9nom\u00e8nes, tout en","page":112},{"file":"p0113.txt","language":"fr","ocr_fr":"historique des APPAREILS DESCRIPTEURS.\t113\nr\u00e9duisant le plus possible le nombre des instrument indispensables \u00e0 l\u2019emploi de la m\u00e9thode.\nDisons-le tout de suite, le vice commun des appareils employ\u00e9s par les physiologistes \u00e9tait Vinertie des organes qui devaient traduire les phases des mouvements. Cette inertie les d\u00e9formait comme dans les trac\u00e9s du sphygmographe de Vierordt, ou bien ajoutait des vibrations parasites comme dans le myographe de Helmholtz ou le kymographion de Ludwig. R\u00e9duire autant que possible la masse des organes qui devaient \u00eatre anim\u00e9s de vitesse; remplacer par des ressorts les poids dont on se servait pour estimer les forces en action; diminuer le plus possible la vitesse des organes inscripteurs, en limitant l\u2019\u00e9tendue des mouvements \u00e0 inscrire, sauf \u00e0 en amplifier le trac\u00e9 par des proc\u00e9d\u00e9s optiques, tels sont les moyens qui permettent d\u2019obtenir de fid\u00e8les expressions graphiques. On verra, dans les chapitres qui vont suivre, que la pr\u00e9cision des appareils est d\u00e9j\u00e0 arriv\u00e9e \u00e0 un degr\u00e9 satisfaisant.\nBien que la physiologie, objet principal de mes \u00e9tudes, ait provoqu\u00e9 la construction de la plupart des instruments qui vont \u00eatre pass\u00e9s en revue, j\u2019ai d\u00fb rassembler dans ce travail des applications de la m\u00e9thode graphique \u00e0 des ph\u00e9nom\u00e8nes do toute nature.\nEn effet, sur le terrain de l\u2019exp\u00e9rimentation rigoureuse, toutes les sciences se donnent la main ; quel que soit l\u2019objet de ses \u00e9tudes, celui qui mesure une force, un mouvement, un \u00e9tat \u00e9lectrique ou une temp\u00e9rature, qu\u2019il soit physicien, chimiste ou physiologiste, doit recourir \u00e0 la m\u00f4me m\u00e9thode et employer les m\u00eames instruments.\nHistorique des appareils inscripteurs.\nBien que l\u2019invention des appareils inscripteurs ne date gu\u00e8re que d un si\u00e8cle, il serait difficile de retracer avec certitude l\u2019histoire de leurs d\u00e9veloppements. Si la machine de Poncelet et Morin semble \u00eatre le premier type d\u2019appareil inscripteur parfait, il n\u2019en est Pas moins vrai que, d\u00e8s le commencement du dernier si\u00e8cle, on essaya d\u2019\u00e9crire automatiquement certains ph\u00e9nom\u00e8nes.\nLe marquis d\u2019Ons-en-Bray a d\u00e9crit dans les M\u00e9moires de l\u2019Aca-mie> 1734, un an\u00e9mographe qui \u00e9crivait sur une feuille de P\u00aePier enroul\u00e9e autour d\u2019un cylindre.\ns","page":113},{"file":"p0114.txt","language":"fr","ocr_fr":"114\tAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nVers l\u2019ann\u00e9e 1794, Rutherford publiait la description d\u2019un ther-mom\u00e9trographe qui tra\u00e7ait avec une pointe sur une bande de papier noirci anim\u00e9e d\u2019un mouvement de translation.\nEn 1779, Magellan, membre de la Soci\u00e9t\u00e9 royale de Londres, imagina un \u00ab m\u00e9l\u00e9orographe perp\u00e9tuel \u00bb, appareil destin\u00e9 \u00e0 inscrire, en un lieu quelconque du globe, toutes les variations atmosph\u00e9riques *. On doit supposer que la consti\u2019uction de ces appareils \u00e9tait encore bien imparfaite, puisque, jusqu\u2019\u00e0 nos jours, on n\u2019a cess\u00e9 de perfectionner les inscripteurs m\u00e9t\u00e9orographiques sans qu\u2019un type d\u00e9finitif et enti\u00e8rement satisfaisant ait encore \u00e9t\u00e9 obtenu ; mais d\u00e8s le si\u00e8cle dernier, on \u00e9tait d\u00e9j\u00e0 arriv\u00e9 \u00e0 la conception g\u00e9n\u00e9rale de la m\u00e9t\u00e9orologie graphique.\nJ. Watt introduisit en m\u00e9canique le premier appareil inscrip-teur et aborda du premier coup l\u2019un des probl\u00e8mes les plus \u00e9lev\u00e9s :\n1. Dans une remarquable \u00e9tude historique sur les m\u00e9t\u00e9orographes, Radau expose comme il suit l\u2019invention de Magellan : Cet auteur d\u00e9veloppe le projet d\u2019un \u00ab m\u00e9l\u00e9orographe perp\u00e9tuel \u00bb, dont il repr\u00e9sente toutes les parties par des dessins. 11 insiste sur l\u2019utilit\u00e9 qu\u2019il y aurait \u00e0 obtenir des trac\u00e9s continus de toutes les variations atmosph\u00e9riques dans les diff\u00e9rents lieux du globe. \u00ab Ce n\u2019est pas assez, dit-il, de savoir si, par exemple, le barom\u00e8tre ou le thermom\u00e8tre \u00e9taient \u00e0 une telle hauteur ou \u00e0 un tel degr\u00e9, dans la huiti\u00e8me, la neuvi\u00e8me ou la deuxi\u00e8me heure du jour; il faut aussi \u00eatre instruit s\u2019il y a eu quelque autre variation ou changement consid\u00e9rable dans l'intervalle qui s\u2019est \u00e9coul\u00e9 entre l\u2019heure qu\u2019on a marqu\u00e9e et celle du jour suivant, ou l\u2019autre du jour qui l\u2019a pr\u00e9c\u00e9d\u00e9; et quel \u00e9tait le moment o\u00f9 chaque variation est arriv\u00e9e.... L\u2019instrument dont je vais donner l\u2019id\u00e9e produit les effets dont je viens de parler, et c\u2019est par cette consid\u00e9ration que je l\u2019appellerai m\u00e9l\u00e9orographe perp\u00e9tuel, parce qu\u2019il donne constamment les observations m\u00e9t\u00e9orologiques pour chaque heure du jour, et cela sans autre soin que celui de le remonter au bout de la semaine ou du mois, c\u2019est-\u00e0-dire en m\u00eame temps qu\u2019on remonte la pendule qui lui sert de r\u00e9gulateur. L\u2019id\u00e9e en est si simple et si ais\u00e9e dans la pratique, qu\u2019il n\u2019y a pas de personne tant soit peu curieuse qui ne puisse le faire arranger sous ses yeux, et \u00e0 peu de frais, par un artiste quelconque, m\u00eame d\u2019une capacit\u00e9 m\u00e9diocre.... \u00bb\nMagellan donne ensuite une description d\u00e9taill\u00e9e des divers instruments qui lui paraissent le mieux r\u00e9pondre \u00e0 son but. \u00ab D\u2019abord, dit-il, pour faire les exp\u00e9riences barom\u00e9triques relatives \u00e0 la m\u00e9t\u00e9orologie, je crois que le barom\u00e8tre statique est le plus avantageux. \u00bb Cependant un barom\u00e8tre \u00e0 siphon, muni d\u2019un flotteur, peut servir au m\u00eame objet. Comme thermographe, Magellan pr\u00e9f\u00e8re le thermom\u00e8tre m\u00e9tallique. Son an\u00e9mographe se compose d\u2019une girouette \u00e0 chevilles de d\u2019Ons-en-Bray pour la direction, et d\u2019un an\u00e9mom\u00e8tre de pression pour la force du vent. Pour l\u2019humidit\u00e9, il choisit l\u2019hy-groscope de Whitehurst, qui se compose de deux lattes de bois coll\u00e9es ensemble, et dont l\u2019une est coup\u00e9e de travers \u00e0 son milieu. Un pluvioscopc \u00e0 flotteur, et un \u00ab atmido-m\u00e8ti\\e \u00bb, form\u00e9 d\u2019un flotteur qui supporte un vase plein d\u2019eau (le vase monte quand l\u2019\u00e9vaporation le rend plus l\u00e9ger), compl\u00e8tent le m\u00e9t\u00e9orographe. Magellan dit qu\u2019on pourrait y ajouter un \u00ab rhoiam\u00e8tre \u00bb, en supposant que la station f\u00fbt voisine d\u2019un port de mer ; on conduirait la mer dans sa cave, on poserait une bou\u00e9e sur l\u2019eau, et la tige de la bou\u00e9e suivrait les fluctuations de l\u2019ebbe et du jusant. Magellan veut d\u2019abord que","page":114},{"file":"p0115.txt","language":"fr","ocr_fr":"HISTORIQUE DES APPAREILS INSCRIPTEURS.\t115\nla mesure graphique du travail d\u00e9velopp\u00e9 par la vapeur dans un corps de pompe L\nL\u2019invention de l\u2019\u00e9lectricit\u00e9 dynamique et celle de la photographie ont beaucoup servi au perfectionnement des appareils in-scripteurs des m\u00e9t\u00e9orologistes. L\u2019\u00e9lectricit\u00e9 a permis de rassembler sur un m\u00eame instrument les indications recueillies en des lieux diff\u00e9rents. La photographie a eu pour r\u00f4le d\u2019inscrire des mouvements qui n\u2019ont pas assez de force motrice pour conduire une plume sur le papier.\nC\u2019est le manque de force qui constitue l\u2019une des difficult\u00e9s les plus fr\u00e9quentes dans la r\u00e9alisation des appareils inscripteurs. Cette difficult\u00e9 a \u00e9t\u00e9 tourn\u00e9e d\u2019une mani\u00e8re tr\u00e8s-ing\u00e9nieuse par Regnard, en 1857, au moyen de rouages auxiliaires 2.\nL ing\u00e9niosit\u00e9 des auteurs \u00e9clat\u00e9 dans les mille combinaisons qu\u2019ils ont adopt\u00e9es pour inscrire le vent ou la pluie, la temp\u00e9rature ou la pression de l\u2019air ; mais la diversit\u00e9 m\u00eame des moyens\nles crayons de tous les instruments tracent des courbes parall\u00e8les sur une planche recouverte de papier et entra\u00een\u00e9e par une horloge; il donne un dessin du tableau que formeraient ces trac\u00e9s. Il ajoute (p. 351) que des leviers serviront \u00e0 agrandir le mouvement des instruments dans le cas o\u00f9 il serait trop petit pour le trac\u00e9 direct. Il discute aussi les avantages et les inconv\u00e9nients du syst\u00e8me d\u2019enregistrement propos\u00e9 par Chan-geux (Journal de physique, chimie et histoire naturelle, XVI, 325), lequel consiste \u00e0 reproduire des courbes discontinues au moyen de ressorts termin\u00e9s par des pointes d\u2019acier, que de petits marteaux, command\u00e9s par une horloge, enfoncent p\u00e9riodiquement dans le tableau mobile. Il ajoute que depuis quinze ans une pendule, faite par Cummings, enregistre, d\u2019apr\u00e8s ce syst\u00e8me, l\u2019\u00e9tat du barom\u00e8tre au palais royal de Buckingham, \u00e0 Londres.\nl.A cet effet, l\u2019illustre m\u00e9canicien anglais faisait tracer les mouvements de son indicateur des pressions sur un cylindre qui tournait par l\u2019action m\u00eame du piston de la machine.\n2. Voici comment est dispos\u00e9 l\u2019appareil de Regnard. Dans son thermom\u00e8tre, par exemple, au-dessus de la colonne, se trouve une pointe de m\u00e9tal reli\u00e9e au style inscripteur et se d\u00e9pla\u00e7ant avec lui ; d\u00e8s que cette pointe touche le mercure, elle ferme un courant \u00e9lectrique. Sous l\u2019influence de ce courant, un \u00e9lectro-aimant met en marche un rouage qui \u00e9l\u00e8ve le style et fait sortir la pointe du mercure. Aussit\u00f4t, le courant rompu provoque la marche d\u2019un rouage qui tourne en sens inverse et ram\u00e8ne la pointe au contact du mercure. De cette fa\u00e7on la pointe m\u00e9tallique ex\u00e9cute sans cesse \u00e0 la surface du mercure une s\u00e9rie de petites oscillations insensibles dans le trac\u00e9, et accompagne toujours a colonne dans tous les d\u00e9placements qu\u2019elle \u00e9prouve, sous l\u2019influence des changements de temp\u00e9rature. R\u00e9dier a supprim\u00e9 l\u2019emploi de l\u2019\u00e9lectricit\u00e9 pour faire marcher le rouage auxiliaire. Les plus petits d\u00e9placements d\u2019un flotteur qui suit les mouvements d\u2019une colonne liquide lui suffisent pour embrayer et d\u00e9sembrayer tour \u00e0 tour les vo. lants d\u2019un rouage diff\u00e9rentiel dont le mouvement conduit le style traceur dans un sens ou dans l\u2019autre, avec la force n\u00e9cessaire pour faire frotter vigoureusement la pointa d\u2019un crayon sur le papier.","page":115},{"file":"p0116.txt","language":"fr","ocr_fr":"116\tAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS,\nemploy\u00e9s est un grave obstacle aux progr\u00e8s de la science, celle-ci doit tendre \u00e0 les simplifier de plus en plus1.\n]. Apr\u00e8s avoir pass\u00e9 en revue tous les essais dont les annales de la m\u00e9t\u00e9orologie ont gard\u00e9 le souvenir, Radau termine par les conclusions suivantes : \u00ab Si dans un grand nombre de stations, les circonstances atmosph\u00e9riques \u00e9taient enregistr\u00e9es d\u2019une mani\u00e8re continue par des machines combin\u00e9es partout sur le m\u00eame principe, on pourrait enfin songer \u00e0 faire les archives du temps, et la m\u00e9t\u00e9orologie deviendia peut-\u00eatie une science exacte. \u00bb (Loo. citp. 53.)","page":116},{"file":"p0117.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHAPITRE I.\nINSCRIPTION DES CHANGEMENTS DE POSITION DES CORPS.\nD\u00e9placements intermittents des corps; empreintes des pas; photographies de positions alternatives. \u2014 D\u00e9placements continus, trajectoire d\u2019un corps. \u2014 Machine inscrivant ses propres mouvements. \u2014 Verges de Wheatstone ; exp\u00e9riences de K\u0153nig et de Lis-sajous; machine de Tisley. \u2014 Pantographe. \u2014 Transmission des mouvements \u00e0 distance.\nCe qui frappe d\u2019abord dans un mouvement, c\u2019est le caract\u00e8re de discontinuit\u00e9 ou de continuit\u00e9 qu\u2019il pr\u00e9sente en certains cas. Les mouvements ex\u00e9cut\u00e9s par les animaux offrent ces deux types diff\u00e9rents: ainsi, dans la locomotion terrestre, les pieds des animaux pr\u00e9sentent des alternatives de repos et de mouvement, tandis que dans le vol ou dans la natation, on ne trouve pas ces phases d\u2019immoblilit\u00e9 passag\u00e8re des organes locomoteurs.\nIntermittents ou continus, les mouvements des animaux laissent parfois des traces de leur passage; cette sorte d\u2019inscription naturelle ne doit pas \u00eatre n\u00e9glig\u00e9e.\nD\u00e9placements intermittents.\nLorsqu\u2019un animal marche sur un terrain sablonneux ou d\u00e9tremp\u00e9, il y laisse les empreintes de ses pas. D\u2019apr\u00e8s ces traces, le chasseur sait reconna\u00eetre l\u2019esp\u00e8ce de l\u2019animal, il en appr\u00e9cie le poids et la taille, il en suit les all\u00e9es et venues, il devrait m\u00eame, d\u2019apr\u00e8s les positions relatives des empreintes de chaque pied, reconna\u00eetre \u00e0 quelle allure une piste a \u00e9t\u00e9 parcourue. La science peut, en effet, pousser tr\u00e8s-loin l\u2019interpr\u00e9tation de semblables empreintes.","page":117},{"file":"p0118.txt","language":"fr","ocr_fr":"118\tAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nQuand elles ont \u00e9t\u00e9 faites sur un sol favorable \u00e0 leur conservation, les empreintes se sont parfois transmises \u00e0 travers les p\u00e9riodes g\u00e9ologiques. Telle esp\u00e8ce animale aujourd\u2019hui disparue, n\u2019a laiss\u00e9 d\u2019autres souvenirs que la trace de ses pas ; or cette .1 trace, soumise \u00e0 une \u00e9tude scientifique, r\u00e9v\u00e8le non-seulement les caract\u00e8res anatomiques de l\u2019animal qui l\u2019\u00a7i fournie, mais encore certains d\u00e9tails tr\u00e8s-importants sur les mouvements plus ou moins rapides qu\u2019il ex\u00e9cutait, sur la succession des appuis de ses pieds, sur le nombre des allures auxquelles il pouvait marcher et I courir.\tj\nDans les \u00e9coles v\u00e9t\u00e9rinaires, o\u00f9 l\u2019on a \u00e9tudi\u00e9 tout sp\u00e9cialement les empreintes du cheval, on a vu que, d\u2019apr\u00e8s la position relative des pieds sur le sol, on peut juger de la taille d\u2019un cheval, savoir s\u2019il allait au pas, au trot ou au galop; enfin si son allure \u00e9tait lente ou pr\u00e9cipit\u00e9e. Que le g\u00e9ologue acqui\u00e8re l\u2019habitude d\u2019interpr\u00e9ter \u00e0 ce point de vue la signification des empreintes, et il en tirera de pr\u00e9cieuses notions sur les aptitudes physiologiques des animaux disparus.\nPour donner une id\u00e9e de cette int\u00e9ressante \u00e9tude, nous repr\u00e9sentons, figure 52, les pistes d\u2019un cheval \u00e0 diff\u00e9rentes allures. Un | coup d\u2019\u0153il suffit pour faire voir que les positions relatives qu\u2019affectent les empreintes des pieds, diff\u00e8rent les unes des autres et suffisent \u00e0 faire distinguer empiriquement \u00e0 quelles allures elles ont \u00e9t\u00e9 form\u00e9es.\nUne analyse raisonn\u00e9e de ces diff\u00e9rents types serait plus in- ) structive, car elle nous permettrait de conna\u00eetre le r\u00f4le de chacun des pieds dans la production des empreintes; elle \u00e9voquerait devant notre esprit l\u2019image de l\u2019animal, nous le montrant dans la s\u00e9rie des attitudes o\u00f9 ces diff\u00e9rentes empreintes ont \u00e9t\u00e9 pro- 1 duites.\nC\u2019est \u00e0 certaines particularit\u00e9s de la ferrure qu\u2019on distingue l\u2019empreinte de chacun des quatre pieds du cheval. Lenoble du Teil, \u00e0 qui nous empruntons les pistes repr\u00e9sent\u00e9es dans la figure 52, ! caract\u00e9rise les pieds d\u2019arri\u00e8re par des crampons divergents \u00e0 la partie post\u00e9rieure, tandis que les pieds ant\u00e9rieurs n\u2019ont pas de crampons. Les pieds du c\u00f4t\u00e9 droit laissent leur empreinte sur : une ligne, ceux du c\u00f4t\u00e9 gauche sur une autre ligne parall\u00e8le \u00e0 la premi\u00e8re, mais situ\u00e9e \u00e0 sa gauche.\nCes d\u00e9signations ne suffisent pas encore; un cheval qui marche au pas ordinaire ne laisse que l\u2019empreinte de ses pieds d\u2019arri\u00e8re","page":118},{"file":"p0120.txt","language":"fr","ocr_fr":"120\tAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nqui prennent exactement la place de ceux d\u2019avant. Cette superposition des deux empreintes est exprim\u00e9e par M. Lenoble du Teil au moyen d\u2019un signe mixte 12, qui pr\u00e9sente \u00e0 la fois une branche\nEmpreinte d\u2019un pied ant\u00e9rieur dans la notation des pistes.\nn Empreinte d\u2019tin pied post\u00e9rieur.\nf 1 Double empreinte form\u00e9e par la superposition d\u2019un pied post\u00e9rieur sur la piste de l'ant\u00e9rieur.\nsimple comme les'fers d\u2019avant et une branche a crampon comme ceux d\u2019arri\u00e8re.\nCeci pos\u00e9, on voit que la piste du pas se caract\u00e9rise par la superposition parfaite des empreintes d\u2019arri\u00e8re sur celles du pied ant\u00e9rieur du m\u00eame c\u00f4t\u00e9 ; que, dans cette allure, l\u2019empreinte des pieds droits se place exactement au milieu de la distance laiss\u00e9e libre par deux empreintes successives des pieds de gauche et r\u00e9ciproquement.\nQuand le cheval marche en libert\u00e9, ou quand le cavalier, rendant la main, laisse un peu s\u2019abaisser l\u2019encolure, les empreintes changent d\u2019aspect et l\u2019on voit le pied d\u2019arri\u00e8re s\u2019appuyer en avant de l\u2019empreinte laiss\u00e9e par le pied ant\u00e9rieur correspondant. C\u2019est lep\u00abs allong\u00e9, d\u2019apr\u00e8s l\u2019auteur que nous venons de citer.\nUne position du pied post\u00e9rieur encore plus en avant de l'em-preinle ant\u00e9rieure correspond \u00e0 Ventre-pas.\nLe pas rompu laisse des empreintes \u00e9quidistantes, c\u2019est-\u00e0-dire que si, par chacune des empreintes, on faisait passer une ligne transversale ou perpendiculaire au sens de la marche, ces lignes seraient \u00e9quidistantes. Enfin, l'amble laisse des empreintes dans lesquelles les pieds d\u2019un bip\u00e8de diagonal ont leurs traces plus rapproch\u00e9es que les pieds d\u2019un bip\u00e8de lat\u00e9ral.\nDans la piste du trot, les empreintes tendent \u00e0 prendre les m\u00eames positions relatives que dans le pas rompu, avec cette diff\u00e9rence, que le pied ant\u00e9rieur laissera sa trace en avant du post\u00e9rieur.\nLe galop se caract\u00e9rise par une curieuse dissym\u00e9trie des empreintes. Dans le galop \u00e0 droite, par exemple, celles de droite sont distinctes, et celles de gauche superpos\u00e9es. L\u2019inverse se produit si le galop change de pied.\nCes d\u00e9terminations des positions diverses que prennent sur le","page":120},{"file":"p0121.txt","language":"fr","ocr_fr":"121\nPISTES D\u2019ANIMAUX FOSSILES.\nterrain les diff\u00e9rents pieds de l\u2019animal s\u2019\u00e9clairent beaucoup lorsque l\u2019on consid\u00e8re la succession de ces mouvements dans le temps, c\u2019est-\u00e0-dire le rhythme des battues dont il sera question plus tard. Il ne s\u2019agissait ici que de montrer que la d\u00e9termination des changements de lieu pr\u00e9sente, \u00e0 elle seule, de l\u2019importance, et dans le cas g\u00e9ologique dont nous parlions tout \u00e0 l\u2019heur\u00e9, le changement de lieu est le seul \u00e9l\u00e9ment qui reste \u00e0 l\u2019observateur.\nIl y a, en g\u00e9n\u00e9ral, peu de difficult\u00e9 \u00e0 distinguer sur les animaux non ferr\u00e9s, les empreintes d\u2019arri\u00e8re de celles d\u2019avant, celles des pieds droits de celles des pieds gauches. Avec un peu d\u2019habitude on arrive vite \u00e0 cette distinction. Pour l\u2019acqu\u00e9rir, on peut s\u2019exercer sur le chien.\nLes empreintes du chien diff\u00e8rent peu de celles du cheval, au point de vue de la position des appuis \u00e0 diff\u00e9rentes allures ; toutefois on observe, dans le galop, une plus grande obliquit\u00e9 de l\u2019axe du corps de l\u2019animal, d\u2019o\u00f9 la dissociation des quatre empreintes. On obtient ais\u00e9ment la trace des appuis en faisant marcher d\u2019abord le chien dans l\u2019eau, puis sur une surface s\u00e8che et unie, celle d\u2019un trottoir par exemple.\nCeux qui ne sont pas familiers avec ce genre d\u2019\u00e9tude peuvent humecter les pattes de liquides diversement color\u00e9s : cela rend la distinction des empreintes extr\u00eamement facile. De petits insectes laissent une trace fort nette des appuis de leurs pattes, lorsqu\u2019ils ont march\u00e9 sur une surface couverte de noir de fum\u00e9e.\nPistes d\u2019animaux fossiles.\nDans un int\u00e9ressant article, Stanislas Meunier 1 reproduit l\u2019aspect d\u2019empreintes laiss\u00e9es sur le sol par un certain nombre d\u2019esp\u00e8ces animales enti\u00e8rement disparues. On y voit des pistes produites par des oiseaux, et l\u2019on constate que ceux-ci marchaient par appuis alternatifs des pieds, et non par une s\u00e9rie de sauts \u00e0 la la\u00e7on des passereaux.\nAilleurs, les empreintes se rapportent aux pas du Cheirotherium. Nous reproduisons, figure 53, une piste attribu\u00e9e \u00e0 une tortue terrestre. On y voit, sur deux lignes parall\u00e8les, les empreintes des pieds droits et gauches. La disposition de ces empreintes par groupes\n1. La Nature, 1876, p. 282.","page":121},{"file":"p0122.txt","language":"fr","ocr_fr":"122\tAPPAREILS DESCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nde deux s\u2019accorde avec l\u2019allure du pas de la tortue; pas raccourci, dans lequel les empreintes des pieds d\u2019arri\u00e8re ne recouvrent pas\ncelles des pieds ant\u00e9rieurs. Toutefois, ni dans l\u2019\u00e9cartement des pistes de droite et de gauche, ni dans la forme des empreintes, nous ne reconnaissons les caract\u00e8res des pistes des tortues actuellement existantes.","page":122},{"file":"p0123.txt","language":"fr","ocr_fr":"123\nD\u00c9PLACEMENTS CONTINUS.\nEnfin, on constate que les pistes de gauche, celles qui sont en haut de la figure, sont plus \u00e9cart\u00e9es que celles de droite, d\u2019o\u00f9 l\u2019on peut conclure que l\u2019animal ex\u00e9cutait alors un mouvement tournant, le centre de la courbe qu\u2019il parcourait \u00e9tant \u00e0 sa gauche.\nPhotographie \u00able positions alternatives d\u2019un corps.\nLorsqu\u2019un d\u00e9placement p\u00e9riodique s\u2019effectue entre deux points toujours les m\u00eames, la photographie fournit deux images assez nettes du corps en ses deux positions extr\u00eames.\nOnimus a fait une heureuse application de ce proc\u00e9d\u00e9 pour d\u00e9terminer les deux \u00e9tats si diff\u00e9rents que pr\u00e9sente le c\u0153ur, au point de vue de sa forme et son volume, dans ses r\u00e9pl\u00e9tions et ses \u00e9vacuations alternatives.\nLes cordes vocales, pendant l\u2019\u00e9mission des sons, offrent un aspect analogue \u00e0 celui des branches d\u2019un diapason qui vibre : un contour vague et un autre mieux d\u00e9fini tracent les limites de leurs excursions vibratoires.\nIl n\u2019est pas n\u00e9cessaire de multiplier les exemples de mouvements intermittents dans lesquels la photographie permet de saisir les positions alternatives d\u2019un corps et fournit ainsi d\u2019utiles renseignements pour la connaissance de ses d\u00e9placements.\nD\u00e9placement continu.\nCelte d\u00e9termination est beaucoup plus importante que la pr\u00e9c\u00e9dente, car elle s\u2019applique \u00e0 un bien plus grand nombre de cas..\nLorsqu\u2019un point lumineux se d\u00e9place avec vitesse, il laisse de son passage une trace brillante ; tant\u00f4t c\u2019est une tra\u00een\u00e9e lumineuse comme celle qui persiste quelque temps dans le ciel apr\u00e8s le passage d\u2019un bolide; tant\u00f4t c\u2019est notre \u0153il lui-m\u00eame qui garde quelques instants la sensation de l\u2019\u00e9clat qui l\u2019a frapp\u00e9.' Cette lueur, r\u00e9elle ou subjective, nous montre, dans son ensemble, le chemin parcouru par un charbon ardent qu\u2019on agite; elle nous r\u00e9v\u00e8le la marche en zigzag de l\u2019\u00e9clair; c\u2019est elle, sans doute, qui a inspir\u00e9 \u00e0 l\u2019homme l\u2019id\u00e9e d\u2019exprimer par une figure plane la trajectoire apparente des corps qui se d\u00e9placent. Celte expression du","page":123},{"file":"p0124.txt","language":"fr","ocr_fr":"124\tAPPAREILS INSCR1PTEURS DES MOUVEMENTS.\nmouvement est identique \u00e0 celle de la forme mat\u00e9rielle des corps ; au reste, ces deux notions, de mouvement et de forme, sont connexes dans l\u2019esprit. La ligne droite n\u2019est-elle pas d\u00e9finie le chemin le plus court d\u2019un point \u00e0 un autre ? La g\u00e9om\u00e9trie n\u2019enseigne-t-elle pas que la circonf\u00e9rence du cercle est engendr\u00e9e par le mouvement d\u2019un point qui reste toujours \u00e0 la m\u00eame distance d\u2019un autre point immobile qui est le centre? Enfin, l\u2019artiste qui reproduit la figure d\u2019un objet ne suit-il pas avec les yeux tous les contours que son crayon retrace sur le papier ?\nAinsi, un m\u00eame proc\u00e9d\u00e9 suffit pour exprimer, avec une facilit\u00e9 \u00e9gale, une forme ou un d\u00e9placement; mais il n\u2019est pas \u00e9galement facile d\u2019acqu\u00e9rir ces deux notions. Pour appr\u00e9cier la forme, nous pouvons user du concours de tous nos sens dont le l'\u00f4le est facilit\u00e9 par la permanence et la fixit\u00e9 de cette forme. Pour appr\u00e9cier un mouvement, au contraire, notre vue seule peut nous servir dans la plupart des cas, et bien souvent encore, le mouvement, par sa nature, lui \u00e9chappe tout \u00e0 fait: il est trop lent ou trop rapide, ou n\u2019a pas une \u00e9tendue suffisante.\nLes appareils inscripteurs surmontent toutes ces difficult\u00e9s \u00e0 la fois, lorsqu\u2019ils chargent le mobile lui-m\u00eame de tracer la forme de son mouvement. Ce r\u00e9sultat n\u2019a gu\u00e8re \u00e9t\u00e9 obtenu jusqu\u2019ici que dans certains cas sp\u00e9cialement favorables, mais cette m\u00e9thode d\u2019inscription autographique prend chaque jour une extension plus grande et l\u2019on ne saurait pr\u00e9voir o\u00f9 s\u2019arr\u00eatera son emploi.\nImaginons une machine dont les organes se meuvent avec une grande vitesse; l\u2019\u0153il ne peut mesurer l\u2019\u00e9tendue, ni m\u00eame appr\u00e9cier la forme de ces mouvements. Mais qu\u2019on attache un crayon \u00e0 l\u2019une de ces pi\u00e8ces mobiles et qu\u2019on re\u00e7oive, sur un papier, le trac\u00e9 du mouvement produit, on obtiendra des figures variables suivant le mode de d\u00e9placement de l\u2019organe explor\u00e9 : une ligne droite exprimera un mouvement rectiligne et en mesurera l\u2019\u00e9tendue; ailleurs, se traceront des figures circulaires ou elliptiques d\u2019une r\u00e9gularit\u00e9 plus ou moins grande. On s\u2019apercevra alors que le mouvement des pi\u00e8ces n\u2019est pas toujours celui que la th\u00e9orie de la machine e\u00fbt fait pr\u00e9voir; que l\u2019\u00e9lasticit\u00e9 d\u2019un organe ou l\u2019imperfection d\u2019un ajustage suffisent pour l\u2019alt\u00e9rer et pour troubler les fonctions du m\u00e9canisme \u2019.\n1. On raconte que Le Chatelier, voulant corriger, \u00e0 l\u2019aide de contre-poids, les mouvements de lacet qu\u2019imprime aux locomotives la vitesse acquise des pistons et des bielles,","page":124},{"file":"p0125.txt","language":"fr","ocr_fr":"125\nMOUVEMENTS D\u2019UNE MACHINE.\nMais le mouvement qu\u2019on veut conna\u00eetre n\u2019est pas toujours susceptible d\u2019\u00eatre inscrit sur le papier avec ses dimensions r\u00e9elles; s\u2019il est trop petit, il faut le grandir pour que sa trace devienne visible ; trop grand, il doit \u00eatre r\u00e9duit pour tenir dans les dimensions du papier. Les proc\u00e9d\u00e9s d\u2019amplification ou de r\u00e9duction sont nombreux ; ils d\u00e9rivent, pour la plupart, des propri\u00e9t\u00e9s g\u00e9om\u00e9triques du levier, comme cela se voit dans le pantographe. L\u2019amplification ou la r\u00e9duction d\u2019un mouvement peut se faire \u00e9galement au moyen d\u2019engrenages.\nUn des plus grands obstacles \u00e0 l\u2019emploi de la m\u00e9thode graphique pour \u00e9tudier les d\u00e9placements d\u2019un corps, c\u2019est la difficult\u00e9 qu\u2019il y a, presque toujours, \u00e0 fixer \u00e0 ce corps un style \u00e9crivant, et surtout \u00e0 placer une feuille de papier de fa\u00e7on qu\u2019elle re\u00e7oive le trac\u00e9 du style. Aussi est-il indispensable d\u2019avoir un moyen de transmettre le mouvement \u00e0 distance, l\u2019empruntant \u00e0 l\u2019organe qu\u2019on \u00e9tudie, pour l\u2019envoyer au style qui doit l\u2019inscrire sur le papier. C\u2019est par des tubes \u00e0 air que j\u2019ai obtenu les transmissions les plus satisfaisantes.\nLa disposition qui se pr\u00eate \u00e0 la plupart des exp\u00e9riences consiste \u00e0 employer deux tambours \u00e0 levier1 dont l\u2019un re\u00e7oit le mouvement tandis que l\u2019autre- le trace.\nsuspendit avec des cha\u00eenes une de ces machines et la fit mettre en marche de fa\u00e7on que les roues tournaient librement dans l\u2019air. Puis, pla\u00e7ant au-dessous de la locomotive un pinceau qui frottait sur une feuille de papier, il recueillit une courbe d\u2019apparence elliptique, d\u2019assez grande \u00e9tendue. Des contre-poids de diff\u00e9rentes masses furent alors employ\u00e9s jusqu\u2019\u00e0 ce que, par t\u00e2tonnements graduels, on e\u00fbt amen\u00e9 le jpinceau \u00e0 ne plus tracer qu\u2019une figure d\u2019\u00e9tendue extr\u00eamement r\u00e9duite; les oscillations de la machine \u00e9taient alors sensiblement supprim\u00e9es.\nL Ces tambours sont form\u00e9s chacun d\u2019une caisse m\u00e9tallique ferm\u00e9e en haut par ure membrane de caoutchouc mince et tr\u00e8s-peu tendue. Les deux tambours portent chacun un tube m\u00e9tallique qui s\u2019ouvre \u00e0 leur int\u00e9rieur et s\u2019adapte \u00e0 un tuyau de caoutchouc qui les fait communiquer l\u2019un avec l\u2019autre. Si l\u2019on appuie sur la membrane du premier tambour, on expulse une partie de l\u2019air qu\u2019il contient; cet air passe \u00e0 travers le tube dans le deuxi\u00e8me tambour dont il soul\u00e8ve la membrane. Quand on cesse de presser sur le premier tambour, la membrane du deuxi\u00e8me s\u2019abaisse. C\u2019est cette solidarit\u00e9 d\u2019action des deux tambours qui permet de transmettre un mouvement \u00e0 distance. Poui cela, on colle sur chacune des membranes un disque d\u2019aluminium reli\u00e9 avec un levier fiui s\u2019articule, par une de ses extr\u00e9mit\u00e9s, \u00e0 un point fixe plac\u00e9 dans le voisinage de 1 nxe. Cette articulation permet au levier d\u2019ex\u00e9cuter des mouvements verticaux.\nOr, si l\u2019on imprime un mouvement \u00e0 l\u2019un des leviers, cela produit, par l\u2019interm\u00e9diaire du disque d\u2019aluminium, une \u00e9l\u00e9vation ou un abaissement de la membrane du tambour correspondant. Il s\u2019ensuivra un mouvement semblable, mais de sens inverse, dans le levier conjugu\u00e9, et si celui-ci est muni d\u2019une plume qui trace sur un papier enfum\u00e9, un trac\u00e9 sera obtenu. {Voy. Technique, ch. i.)","page":125},{"file":"p0126.txt","language":"fr","ocr_fr":"126 appareils inscripteurs des mouvements.\nLa figure 54 montre une disposition qui permet de transmettre tr\u00e8s-facilement le mouvement rectiligne d\u2019un point quelconque au tambour explorateur, c\u2019est-\u00e0-dire \u00e0 l\u2019instrument qui re\u00e7oit ce mouvement et l\u2019envoie par un tube au tambour inscripteur.\nIl suffit d\u2019attacher un fil \u00e0 la pi\u00e8ce dont on veut appr\u00e9cier le mouvement, l\u2019autre extr\u00e9mit\u00e9 de ce fil \u00e9tant reli\u00e9e \u00e0 un levier dispos\u00e9 comme dans la figure. En effet, ce levier est tir\u00e9 par en haut au moyen d\u2019un ressort spiral fix\u00e9 \u00e0 une potence, et d\u2019autre part tir\u00e9 en\nFig. 54. Tambours \u00e0 leviers conjugu\u00e9s pour la transmission des mouvements \u00e0 distance.\nsens inverse par le fil que l\u2019op\u00e9rateur tient \u00e0 la main. Si la main s\u2019abaisse, le levier, c\u00e9dant \u00e0 la traction du fil, s\u2019abaissera aussi en tendant le ressort spiral. Si la main s\u2019\u00e9l\u00e8ve, le ressort spiral fera remonter le levier et le fil restera toujours tendu. Tous ces mouvements seront r\u00e9p\u00e9t\u00e9s par le levier inscripteur, mais en sens inverse, l\u2019\u00e9l\u00e9vation d\u2019un levier provoquant la descente de l\u2019autre1. Il est tr\u00e8s-commode, dans un grand nombre de cas, de transmettre ainsi un mouvement par un simple fil que l\u2019on peut, suivant le besoin, prendre plus ou moins long.\nL\u2019inscription d\u2019un mouvement rectiligne peut seule \u00eatre obtenue\n]. Si l\u2019on veut que les deux leviers ex\u00e9cutent des mouvements de m\u00eame sens, il suffit de retourner un des deux appareils.","page":126},{"file":"p0127.txt","language":"fr","ocr_fr":"MOUVEMENTS COMPOSES.\n127\ndans ces conditions ; elle pr\u00e9senterait peu d\u2019int\u00e9r\u00eat dans la plupart des cas ; mais en combinant l\u2019emploi de deux syst\u00e8mes de tambours \u00e0 leviers conjugu\u00e9s, on peut inscrire la forme d\u2019un mouvement quelconque, pourvu qu\u2019il se produise dans un plan. Cette m\u00e9thode, que j\u2019ai souvent utilis\u00e9e moi-m\u00f4me, est bas\u00e9e sur ce principe : que tout mouvement qui se passe dans un plan peut \u00eatre consid\u00e9r\u00e9 comme form\u00e9 par deux mouvements rectilignes perpendiculaires l\u2019un \u00e0 l\u2019autre.\nLorsque Wheatstone, adaptant \u00e0 l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 d\u2019une verge vibrante (fig. 55) une petite sph\u00e8re brillante, montra que l\u2019\u0153il per\u00e7oit des images qui varient suivant le rapport de fr\u00e9quence de deux ordres de vibrations produites dans deux plans perpendiculaires l\u2019un \u00e0 l\u2019autre, l\u2019illustre physicien anglais ouvrit \u00e0 la m\u00e9thode graphique une voie nouvelle. Bient\u00f4t en effet K\u0153nig, armant les verges de Wheatstone d\u2019un style \u00e9crivant, recueillit le trac\u00e9 de leurs parcours dans les conditions les plus compliqu\u00e9es.\nCes verges sont des tiges rectangulaires qui, suivant l\u2019\u00e9paisseur qu\u2019elles pr\u00e9sentent dans les deux sens, peuvent ex\u00e9cuter des vibrations de nombre \u00e9gal ou de nombres diff\u00e9rents dans un sens et dans l\u2019autre.\nPlus tard, Lissajous rendit le ph\u00e9nom\u00e8ne plus facile \u00e0 comprendre en construisant une machine qui, au moyen d\u2019engrenages, communique \u00e0 une pointe \u00e9crivante deux % Aspect que pr\u00e9seilte mouvements rectilignes, perpendiculaires l\u2019eur\u00e9mU\u00ea brillante d'une\n^\t1\t.\t.\ttige de Wheatstone animee\nl\u2019un \u00e0 l\u2019autre. L\u2019appareil de Lissajous permet de vibrations, dont te rap-de r\u00e9gler \u00e0 volont\u00e9 le rapport de fr\u00e9quence des polt cst 2 '3' deux mouvements rectangulaires imprim\u00e9s au style. En faisant fonctionner la machine avec lenteur, on voit comment la circonf\u00e9rence d\u2019un cercle est engendr\u00e9e par deux oscillations synchrones ayant la m\u00eame amplitude ; comment l\u2019in\u00e9galit\u00e9 d\u2019amplitude de deux mouvements synchrones engendre une ellipse dont le grand diam\u00e8tre correspond \u00e0 l\u2019oscillation la plus \u00e9tendue; comment enfin des oscillations perpendiculaires entre elles et de fr\u00e9quences semblables ou in\u00e9gales donnent naissance \u00e0 des figures vari\u00e9es. L\u2019ellipse plus ou moins ouverte et r\u00e9duite parfois \u00e0 une ligne oblique","page":127},{"file":"p0128.txt","language":"fr","ocr_fr":"128\tAPPAREILS INSCRIPTE\u00dcRS DES MOUVEMENTS.\n(fig. 56 ligne sup\u00e9rieure) r\u00e9sulte de la combinaison d\u2019un mouvement dans le sens horizontal avec un autre mouvement de sens vertical. La figure en forme de 8 est due \u00e0 la combinaison d\u2019une oscillation dans le sens vertical avec deux oscillations dans le sens horizontal; la figure repr\u00e9sent\u00e9e ligne3 est produite par 2 oscilla-\nFig. 56.\nLigne sup\u00e9rieure: une vibration dans le sens vertical pour une vibration transversale; rapport de i \u00e0 i, en acoustique unisson.\nLigne 2 : une vibration dans le sens vertical pour deux vibrations horizontales; rapport de i \u00e0 2,\noctave.\nLigne 3 : deux vibrations verticales pour trois vibrations transversales; rapport de 2 \u00e0 3, quinte. Ligne 4 : rapport de 3 \u00e0 4, quarte.\nlions verticales et 3 horizontales ; la figure ligne 4, par 3 verticales et 4 horizontales.\nQu\u2019on imagine les rapports les plus vari\u00e9s entre les deux ordres de mouvements auxquels la pointe tra\u00e7ante est soumise et l\u2019on obtiendra toutes les figures possibles, car, ainsi que nous le disions tout \u00e0 l\u2019heure, toute figure susceptible d\u2019\u00eatre inscrite dans un plan peut \u00eatre engendr\u00e9e par la combinaison de deux mouvements rectilignes perpendiculaires l\u2019un \u00e0 l\u2019autre. l Tisley et Spiller de Londres ont construit et expos\u00e9 l\u2019an der-","page":128},{"file":"p0129.txt","language":"fr","ocr_fr":"COMBINAISON DE DEUX MOUVEMENTS.\n129\nnier, au South Kensington Mus\u00e9um, une ing\u00e9nieuse machine qui trace toutes sortes de figures r\u00e9sultant de la combinaison de deux mouvements rectilignes. Deux pendules mont\u00e9s sur des suspensions de Cardan portent l\u2019un un style, et l\u2019autre une surface sur laquelle le style \u00e9crit. Des poids curseurs permettent de r\u00e9gler \u00e0 volont\u00e9 la p\u00e9riode d\u2019oscillation de chacun des pendules, tandis qu\u2019on peut, d\u2019autre part, modifier \u00e0 volont\u00e9 l\u2019angle que forment entre eux les deux plans d\u2019oscillation.\nEn variant les p\u00e9riodes et les angles d\u2019oscillation, on obtient\nFig-. :>7. Trac\u00e9 Je l'harmonigrapltc de Tisley. Rapport des oscillations : 1:3.\nune vari\u00e9t\u00e9 pour ainsi dire infinie de formes diverses qui toutes pr\u00e9sentent un grand int\u00e9r\u00eat.\nLa figure 57 repr\u00e9sente des oscillations qui se combinent dans le rapport de 1 \u00e0 3, les deux ondes de mouvements ne se font pas dans deux plans rigoureusement perpendiculaires l\u2019un \u00e0 l\u2019autre: aussi voit-on sur la figure une l\u00e9g\u00e8re dissym\u00e9trie qui va s\u2019accentuer davantage dans les trac\u00e9s suivants.\nLa figure 58, rapport de 1 \u00e0 2, est form\u00e9e d\u2019une s\u00e9rie de 8 de chiffres s\u2019inscrivant autour d\u2019un m\u00eame centre de rotation par suite du d\u00e9placement circulaire du papier qui re\u00e7oit les courbes. Les morphologistes feront bien de m\u00e9diter celte figure qui montre\n9","page":129},{"file":"p0130.txt","language":"fr","ocr_fr":"130\tAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\ncomment aes formes compliqu\u00e9es peuvent \u00eatre engendr\u00e9es par la combinaison de mouvements peu nombreux. Dans cette figure, comme dans toutes les autres, l\u2019\u00e9tendue du mouvement d\u00e9cro\u00eet, d\u2019une mani\u00e8re graduelle, jusqu\u2019au centre qui correspond \u00e0 l\u2019extinction compl\u00e8te des mouvements pendulaires.\nLa figure 59 est form\u00e9e par l\u2019inscription d\u2019oscillations dans le rapport de 2 \u00e0 3. Ici encore on a un beau type d\u2019une forme compliqu\u00e9e engendr\u00e9e par des combinaisons assez simples.\nOn a vu pr\u00e9c\u00e9demment qu\u2019un mouvement rectiligne peut \u00eatre transmis \u00e0 distance \u00e0 travers des tubes \u00e0 air. Si l\u2019on transmet de cette fa\u00e7on deux mouvements rectilignes perpendiculaires l\u2019un \u00e0 l\u2019autre, on peut inscrire \u00e0 longue distance tout mouvement qui s\u2019effectue dans un plan. Cette m\u00e9thode m\u2019a servi pour \u00e9tudier le m\u00e9canisme du vol des oiseaux et m\u2019a permis de d\u00e9terminer exp\u00e9rimentalement le mouvement que l\u2019aile ex\u00e9cule autour de l\u2019articulation de l\u2019\u00e9paule pendant le vol l.\nComme la disposition la plus commode est celle que repr\u00e9sente la figure 60 et dans laquelle il suffit d\u2019attacher un fil au corps mobile pour transmettre les mouvements qui se produisent suivant la direction de ce fil, j\u2019ai essay\u00e9 de r\u00e9aliser la transmission de deux mouvements dans ces conditions simplifi\u00e9es.\nL\u2019inscription d\u2019une figure dans un plan est depuis longtemps r\u00e9alis\u00e9e par l\u2019emploi du pantographe, appareil dont les pi\u00e8ces articul\u00e9es permettent de reproduire une figure quelconque, soit en grandeur naturelle, soit r\u00e9duite ou amplifi\u00e9e suivant le besoin.\nSi l\u2019on imprime \u00e0 l\u2019une des pointes du pantographe un mouvement quelconque, l\u2019autre pointe inscrira ce mouvement. Mais le nombre des cas o\u00f9 cet instrument serait applicable pour l\u2019\u00e9tude des mouvements est fort limit\u00e9, car il faut que le corps dont on veut inscrire la trajectoire soit amen\u00e9 au contact de l\u2019instrument.\nUne disposition fort simple m\u2019a permis d\u2019inscrire des mouvements qui se produisaient en un point assez \u00e9loign\u00e9, \u00e0 une dizaine de m\u00e8tres par exemple, ce qui est fort utile en certains cas. La figure 60 montre la disposition de l\u2019appareil qui sert \u00e0 cet usage et que je d\u00e9signerai sous le nom de pantographe \u00e0 transmission. C\u2019est\n1. On trouvera la description de l\u2019exp\u00e9rience et de l\u2019appareil (Bibl. des Hautes \u00c9tudes, t. 1, 1869, p. 228, et la Machine animale, p. 244).","page":130},{"file":"p0131.txt","language":"fr","ocr_fr":"COMBINAISON DE TROIS MOUVEMENTS.\n131\nun assemblage de quatre tambours \u00e0 levier conjugu\u00e9s r\u00e9partis\nKig. 58. ll.'innoiiigT;i|)he. Rapport des oscillations : i ; 2.\nen deux groupes. Le premier groupe de deux tambours forme","page":131},{"file":"p0132.txt","language":"fr","ocr_fr":"132\tAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS,\nl\u2019appareil explorateur du mouvement; le second, l\u2019appareil r\u00e9cepteur. On peut indiff\u00e9remment prendre comme explorateur l\u2019un quelconque de ces deux groupes; dans la description de l\u2019exp\u00e9rience, nous supposerons que c\u2019est le groupe de gauche qui a cette fonction.\nLes quatre tambours \u00e0 levier sont dispos\u00e9s sur un support, de telle fa\u00e7on que leurs membranes soient dans un plan vertical. En outre, les leviers des deux instruments d\u2019un m\u00eame groupe, situ\u00e9s\nFig. CO. Pantographs avec transmission du mouvement par l'air. L\u2019appareil est vu d\u2019en haut.\ndans un m\u00eame plan horizontal, font entre eux un angle droit.\nDans la figure 60 on voit que le levier explorateur a horizontal est conjugu\u00e9 avec le levier r\u00e9cepteur horizontal a' ; il en est de m\u00eame des deux leviers verticaux b et b'. On voit aussi que si on d\u00e9place l\u2019un des leviers manipulateurs dans un sens quelconque, le levier conjugu\u00e9 r\u00e9cepteur ex\u00e9cutera un mouvement de m\u00eame sens.\nAssemblons, au moyen de tiges articul\u00e9es en forme de rectangles, les deux tambours de chacun des groupes, et prolongeons l\u2019un des c\u00f4t\u00e9s de ce rectangle en le terminant par une pointe \u00e9crivante. Tout mouvement imprim\u00e9, dans le plan horizontal, \u00e0 la pointe de l\u2019explorateur sera reproduit par celle du r\u00e9cepteur. La pointe de l\u2019explorateur trace un cercle sur un morceau de verre enfum\u00e9; celle du r\u00e9cepteur trace la m\u00eame figure.","page":132},{"file":"p0133.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHAPITRE IL\nCHRONOGRAPHIE\nNotion des relations de temps ; chronom\u00e8tres ; pointage sur un papier qui se d\u00e9place. \u2014 Chronographie; cylindres tournants et r\u00e9gulateurs. \u2014 Contr\u00f4le du mouvement d\u2019un cylindre au moyen du diapason. \u2014 Chronographe. \u2014 Transmission des indications chronographiques. \u2014 Des signaux. \u2014 Signaux \u00e9lectriques. \u2014 Signaux \u00e0 air.\u2014 Applications de la Chronographie ; d\u00e9termination de l\u2019instant o\u00f9 se produit un ph\u00e9nom\u00e8ne. \u2014 Erreur personnelle. \u2014 Mesure des dur\u00e9es. \u2014 Successions ou synchronisme. \u2014 Fr\u00e9quence. \u2014R\u00e9gularit\u00e9. \u2014P\u00e9riodicit\u00e9.\nPour l\u2019estimation des ph\u00e9nom\u00e8nes de courte dur\u00e9e,- l\u2019emploi des chronom\u00e8tres les plus parfaits trouve sa limite pratique dans l\u2019insuffisance de nos sens. Si l\u2019aiguille d\u2019un de ces instruments parcourt le cadran, en s\u2019arr\u00eatant \u00e0 toutes les secondes ou \u00e0 tous les quarts de seconde, on a peine \u00e0 reconna\u00eetre la position exacte qu\u2019elle occupe au d\u00e9but et \u00e0 la fin d\u2019un ph\u00e9nom\u00e8ne ; une erreur d\u2019un quart de seconde est alors tr\u00e8s-facile \u00e0 commettre. On doit donc consid\u00e9rer comme un progr\u00e8s notable l\u2019emploi du chronom\u00e8tre \u00e0 pointage : l\u2019aiguille, charg\u00e9e d\u2019encre \u00e0 sa pointe, s\u2019applique contre le cadran par la pression d\u2019une d\u00e9tente et laisse la trace de la position qu\u2019elle occupait \u00e0 un premier instant; si l\u2019acte qu\u2019on doit mesurer pr\u00e9sente une certaine dur\u00e9e, on provoque un second pointage au moment o\u00f9 il finit, et l\u2019on trouve sur le cadran deux points s\u00e9par\u00e9s l\u2019un de l\u2019autre par un nombre de divisions qui mesure le temps \u00e9coul\u00e9.\nLe principal avantage des chronom\u00e8tres \u00e0 pointage, c\u2019est qu\u2019il n\u2019est pas n\u00e9cessaire d\u2019en regarder le cadran pendant la dur\u00e9e d\u2019une observation; une simple pression du doigt au moment o\u00f9 le ph\u00e9nom\u00e8ne commence, une autre au moment o\u00f9 il finit, suffisent pour en d\u00e9terminer la dur\u00e9e.","page":133},{"file":"p0134.txt","language":"fr","ocr_fr":"134\tAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nMais, si le temps \u00e0 mesurer exc\u00e9dait un tour de cadran, s\u2019il correspondait \u00e0 un grand nombre de tours par exemple, une autre difficult\u00e9 na\u00eetrait, car on risquerait de commettre une erreur sur ce nombre. Le pointage du temps doit alors se faire sur un papier qui chemine avec une vitesse connue, et dont la longueur soit fort grande *.\nLa difficult\u00e9 principale, dans ces mesures graphiques du temps, c\u2019est d\u2019avoir, pour y pointer les signaux, une surface anim\u00e9e d\u2019une vitesse parfaitement r\u00e9guli\u00e8re ou parfaitement connue.\nChronographie.\nC\u2019est tant\u00f4t une plaque anim\u00e9e d\u2019un mouvement de translation suivant son plan, tant\u00f4t un cylindre tournant qui re\u00e7oit le trac\u00e9.\nFig. 61. Cylindre tournant, muni d\u2019un r\u00e9gulateur de Foucault. L'appareil est repr\u00e9sente au moment o\u00f9 l\u2019on noircit le cylindre \u00e0 la fum\u00e9e.\nCette derni\u00e8re disposition est la plus ordinaire, \u00e0 cause de la commodit\u00e9 qu\u2019elle pr\u00e9sente pour recueillir des courbes.\n1. C\u2019est ainsi qu\u2019Eytehvein, voulant compter le nombre de coups frapp\u00e9s en un temps","page":134},{"file":"p0135.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHRONOGRAPHIE.\n135\nSur un cylindre de m\u00e9tal (fig. 61), on dispose une feuille de papier bien lisse qui le recouvre enti\u00e8rement et dont les deux bords sont coll\u00e9s d\u2019un bout \u00e0 l\u2019autre. On noircit \u00e0 la fum\u00e9e d\u2019une bougie ou d\u2019une lampe la feuille de papier, en promenant lentement cette flamme tout le long du cylindre, pendant que celui-ci tourne avec une vitesse d\u2019un tour environ par seconde. Quand le cylindre est parfaitement noir, on poss\u00e8de une surface sur laquelle le moindre\nFig. 62. R\u00e9gulateur de Y. Villarceau.\nfr\u00f4lement laissera sa trace; ainsi, le passage de l\u2019aile d\u2019un insecte enl\u00e8ve le noir qui recouvre la feuille et laisse en blanc la marque de son contact.\nQuand les signaux sont point\u00e9s sur le cylindre, si l\u2019on juge \u00e0\ndonn\u00e9 par un b\u00e9lier hydraulique, fit d\u00e9filer une longue bande de papier sur laquelle chaque coup venait laisser sa trace. On pouvait lire, \u00e0 la fin de l'exp\u00e9rience, le nombre de coups de b\u00e9lier frapp\u00e9s en une heure ou en une minute, si la vitesse de translation \u00e9tait exactement connue.","page":135},{"file":"p0136.txt","language":"fr","ocr_fr":"136\tAPPAREILS 1NSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS,\npropos de conserver la feuille, on fixe les trac\u00e9s en les trempant dans un vernis. (Voir pour les d\u00e9tails de ces op\u00e9rations, Technique, chap, n.)\nPour obtenir l\u2019uniformit\u00e9 parfaite du mouvement de rotation imprim\u00e9 au cylindre, on se sert d\u2019un mouvement d\u2019horlogerie muni d\u2019un volant r\u00e9gulateur. La figure 61 repr\u00e9sente le cylindre entra\u00een\u00e9 par son rouage d\u2019horlogerie, muni d\u2019un r\u00e9gulateur Foucault. Dans cette figure, on voit se faire l\u2019op\u00e9ration du noircissage \u00e0 la flamme d\u2019une bougie de cire.\nUn autre r\u00e9gulateur qui semble plus pr\u00e9cis encore que celui de Foucault est celui de Villarceau (fig. 62), qui pr\u00e9senterait en outre cet avantage, de pouvoir prendre des vitesses qui varient, du simple au double, suivant que l\u2019appareil est inclin\u00e9 ou vertical. Enfin, Helmholtz a imagin\u00e9 un r\u00e9gulateur \u00e9lectrique qui, para\u00eet-il, est \u00e9galement d\u2019une pr\u00e9cision tr\u00e8s-grande.\nLorsque les besoins d\u2019une exp\u00e9rience exigent qu\u2019on imprime au cylindre une rotation plus ou moins rapide, on obtient ces variations en adaptant le cylindre \u00e0 l\u2019un ou \u00e0 l\u2019auLre des trois axes qui sortent de la platine du rouage. L\u2019axe sup\u00e9rieur fait son tour en une seconde et demie, l\u2019axe moyen le fait en 6 secondes, l\u2019inf\u00e9rieur en une minute.\nClironogi-aplies.\nLes appareils qu\u2019on vient de d\u00e9crire impriment au cylindre une vitesse r\u00e9guli\u00e8re que l\u2019on conna\u00eet, une fois pour toutes, et qui permet d\u2019estimer ais\u00e9ment une dur\u00e9e d\u2019apr\u00e8s la longueur du papier qui a chemin\u00e9 entre deux signaux; mais ces instruments sont co\u00fbteux. Il est souvent plus simple de renoncer \u00e0 l\u2019uniformit\u00e9 parfaite du mouvement du cylindre et de la remplacer par un contr\u00f4le incessant de la vitesse avec laquelle il tourne. A cet effet, on se sert de chronographes, appareils que nous allons d\u00e9crire. Tous les chronographes ont pour but d\u2019imprimer \u00e0 un style traceur des vibrations isochrones d\u2019une fr\u00e9quence connue, de fa\u00e7on que le nombre de vibrations inscrites entre deux signaux exprime le temps qui les s\u00e9pare.\nOn a vu que Thomas Young imagina de faire inscrire sur un cylindre tournant les vibrations d\u2019une verge m\u00e9tallique munie d\u2019un style l\u00e9ger; puisque ces mouvements sont isochrones, chacune des ondulations trac\u00e9es sur le cylindre correspond \u00e0 une","page":136},{"file":"p0137.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHRONOGRAPHES.\n137\ndivision du temps toujours \u00e9gale \u00e0 elle-m\u00eame. Duhamel employa le diapason (flg. 63) au m\u00eame usage ; ce fut un nouveau progr\u00e8s dans\nla Chronographie. On peut, en effet, savoir avec une exactitude extr\u00eame le nombre de vibrations qu\u2019un diapason ex\u00e9cute en une seconde : cela tient \u00e0 la pr\u00e9cision avec laquelle on compare entre eux et on r\u00e8gle ces instruments, soit par la m\u00e9thode optique de Lissajous, soit par la m\u00e9thode acoustique (m\u00e9thode des sons r\u00e9sultants) de K\u0153nig *.\nSuivant l\u2019approximation avec laquelle on veut mesurer le temps, et surtout suivant la vitesse du cylindre sur lequel on inscrit les signaux, on doit prendre des diapasons dont les nombres varient. Les diapasons de 50 \u00e0 500 vibrations par seconde sont les plus fr\u00e9quemment employ\u00e9ss.\nQuelquefois il faut avoir des divisions du temps plus grandes; le dixi\u00e8me de seconde exige des instruments en g\u00e9n\u00e9ral assez volumineux et encombrants. Il serait alors impossible d\u2019inscrire simultan\u00e9ment les vibrations du diapason chronographe et les signaux correspondant au d\u00e9but et \u00e0 la fin du ph\u00e9nom\u00e8ne que l\u2019on veut \u00e9tudier. Pour rem\u00e9dier \u00e0 cet inconv\u00e9nient, j\u2019ai imagin\u00e9 deux moyens de transmettre les vibrations du diapason chronographe \u00e0 des appareils de petit volume qui \u00e9crivent sur un cylindre tournant. L\u2019une de ces transmissions se fait par des tubes \u00e0 air, l\u2019autre par l\u2019\u00e9lectricit\u00e9.\n1. K\u0153nig m\u2019a fait constater, par la m\u00e9thode des battements, le parfait unisson de diapasons qui donnaient plus de 20 000 vibrations doubles par seconde.\n2- Dans la figure 63 on a fait \u00e9crire le m\u00eame diapason avec deux vitesses diff\u00e9rentes de la rotation du cylindre; les vibrations les plus nombreuses sont n\u00e9cessairement celles qui s\u2019\u00e9crivaient pendant la plus petite vitesse de rotation. En comptant le nom-re de vibrations qui sont contenues dans une grande, on a la relation des deux vdesses du cylindre.","page":137},{"file":"p0138.txt","language":"fr","ocr_fr":"138\nAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nVibrations d\u2019un diapason transmises par l\u2019air et inscrites \u00e0 distance.\nOn a vu page 126 comment le mouvement d\u2019un levier, agissant sur la membrane d\u2019un premier tambour, se transmet \u00e0 distance \u00e0 un second tambour qui l\u2019inscrit. Supposons que la membrane du premier tambour soit reli\u00e9e \u00e0 l\u2019une des branches d\u2019un gros diapason qui vibre, les vibrations se transmettent au tambour \u00e0 levier inscripteur qui tracera sur un cylindre tournant la m\u00eame figure qu\u2019y e\u00fbt inscrite le diapason lui-m\u00eame.\nOr, ce tambour \u00e0 levier, figure 64, est peu encombrant et peut se placer \u00e0 c\u00f4t\u00e9 d\u2019autres appareils semblables qui \u00e9crivent dif-\nFig. 64. Tambour \u00e0 levier de petites dimensions se disposant facilement \u00e0 c\u00f4t\u00e9 d\u2019autres appareils inscripteurs (demi-longueur).\nl\u00fcrents mouvements dont la dur\u00e9e sera d\u00e8s lors tr\u00e8s-facile \u00e0 estimer. (Voir pour les d\u00e9tails de la construction du tambour \u00e0 levier, Technique, chap, ii.)\nTransmission des vibrations du diapason par l\u2019\u00e9lectricit\u00e9.\nEntretenir par l\u2019\u00e9lectricit\u00e9 les vibrations d\u2019un diapason est un probl\u00e8me depuis longtemps r\u00e9solu par Helmholtz, R\u00e9gnault, Foucault et plusieurs autres physiciens.\nLes vibrations du diapason ouvrent et ferment tour \u00e0 tour un circuit volta\u00efque ; or, si l\u2019on place sur ce circuit un petit apparei. form\u00e9 d\u2019un style l\u00e9ger, muni d\u2019une armature de fer et soumis \u00e0 l\u2019action d\u2019un \u00e9lectro-aimant, les ruptures et cl\u00f4tures du courant produites par le diapason imprimeront au style un mouvement vibratoire qui s\u2019inscrira sur le cylindre.\nLa figure 65 montre la forme du chronographe \u00e9lectrique qui peut s\u2019employer aussi facilement que le tambour \u00e0 levier repr\u00e9-","page":138},{"file":"p0139.txt","language":"fr","ocr_fr":"DES SIGNAUX.\n139\nsent\u00e9 ci-dessus, et pr\u00e9sente m\u00eame cet avantage de permettre une transmission des vibrations \u00e0 des distances ind\u00e9finies. (Voir Technique, chap, ii.)\nCes diff\u00e9rents modes d\u2019inscription directe ou indirecte des vibra-\ntions d\u2019un diapason r\u00e9pondent \u00e0 tous les besoins de la Chronographie la plus d\u00e9licate.\nA. Cornu vient d\u2019imaginer une disposition fort ing\u00e9nieuse par laquelle il inscrit \u00e0 c\u00f4t\u00e9 des battements d\u2019une pendule astronomique des vibrations correspondant au dixi\u00e8me de seconde, ce qui lui permet de subdiviser les divisions du temps. La lecture de ces trac\u00e9s chronographiques se fait au moyen d\u2019un microscope \u00e0 grossissement variable qui contient dans son oculaire un microm\u00e8tre \u00e0 \u00e9chelle constante. On am\u00e8ne les trac\u00e9s du chronographe en face des divisions du microm\u00e8tre, et l\u2019on a ainsi une mesure rapide et exacte des fractions de la seconde '.\nDes signaux.\nQuand la pr\u00e9cision est tr\u00e8s-grande dans la mesure du temps, l\u2019imperfection devient relativement tr\u00e8s-grande dans la production des signaux qui doivent indiquer le commencement et la fin d\u2019un ph\u00e9nom\u00e8ne. Les astronomes ont reconnu, les premiers, que personne ne saurait pointer un ph\u00e9nom\u00e8ne au moment pr\u00e9cis o\u00f9 il se produit; le signal retarde toujours un peu sur l\u2019instant auquel il devrait correspondre ; ils ont appel\u00e9 \u00e9quation personnelle ce retard, variable pour chaque observateur. Il est clair que noire estimation d\u2019un instant quelconque est entach\u00e9e de cette erreur. Aussi, dans les mesures d\u00e9licates, faut-il recourir aux signaux automatiques et forcer le ph\u00e9nom\u00e8ne lui-m\u00eame \u00e0 inscrire m\u00e9caniquement son d\u00e9but et sa fin.\n1 \u2022 A. Cornu, D\u00e9termination de la vitesse de la lumi\u00e8re, Paris, 1876.","page":139},{"file":"p0140.txt","language":"fr","ocr_fr":"140\nAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nSignaux \u00e9lectriques.\nLes signaux \u00e9lectriques sont les meilleurs que l\u2019on poss\u00e8de\ngr\u00e2ce \u00e0 la rapidit\u00e9 avec laquelle ils se transmettent, du point o\u00f9 le ph\u00e9nom\u00e8ne se produit, \u00e0 celui o\u00f9 il doit s\u2019inscrire. Ils pr\u00e9sentent en outre cet avantage, qu\u2019ils n\u2019exigent, pour fonctionner, que la force motrice n\u00e9cessaire pour rompre ou fermer un courant de , pile. Il semble donc que ces signaux soient parfaits.\nMais les exigences toujours croissantes de l\u2019exp\u00e9rimentation ont bient\u00f4t montr\u00e9 que l\u2019inscription \u00e9lectrique, quel que f\u00fbt le proc\u00e9d\u00e9 employ\u00e9, \u00e9tait encore imparfaite. Marcel Deprez s\u2019est attach\u00e9 \u00e0 perfectionner les appareils qui fournissent des signaux et est\narriv\u00e9 \u00e0 des r\u00e9sultats d\u2019une admirable pr\u00e9cision. La figure 66 re-\nFig. 66. Signal \u00e9lectro-magn\u00e9tique de M. Deprez (demi-longueur avec son trac\u00e9.\npr\u00e9sente le signal \u00e9lectro-magn\u00e9tique de Deprez (voir Technique, chap, ii) dispos\u00e9 de mani\u00e8re \u00e0 se placer ais\u00e9ment \u00e0 c\u00f4t\u00e9 d\u2019autres appareils \u00e9crivant ensemble sur un cylindre.\nDans cette figure, les signaux sont provoqu\u00e9s par un diapason qui donne 500 vibrations simples par seconde. On constate qu\u2019un signal complet de l\u2019instrument, c\u2019est-\u00e0-dire une rupture suivie de cl\u00f4ture, dure beaucoup moins de ^ de seconde, puisque apr\u00e8s chacun de ces signaux le style reste en repos pendant une p\u00e9riode assez longue. On e\u00fbt donc pu obtenir beaucoup plus de 500 signaux par seconde. Un tel appareil sera d\u2019une utilit\u00e9 extr\u00eame dans un grand nombre d\u2019exp\u00e9riences.\nSignaux \u00e0 air.\nDans bien des cas, le signal \u00e9lectrique peut \u00eatre remplac\u00e9 par un signal transmis par l\u2019air.","page":140},{"file":"p0141.txt","language":"fr","ocr_fr":"SIGNAUX A AIR.\n141\nL\u2019appareil d\u00e9crit figure 54 (les tambours \u00e0 leviers conjugu\u00e9s) suffit pour inscrire sur le cylindre l\u2019instant pr\u00e9cis du d\u00e9but d\u2019un ph\u00e9nom\u00e8ne et celui de sa fin. Admettons, en effet, qu\u2019\u00e0 un moment donn\u00e9, une traction ou un choc fasse mouvoir le levier n\u00b0 1 ; le levier n\u00b0 2 tracera sur le cylindre le signal de ce mouvement; un second signal se tracera de m\u00eame ; on aura de cette fa\u00e7on des trac\u00e9s \u00e0 peu pr\u00e8s indentiques \u00e0 ceux que donne l\u2019appareil \u00e9lectromagn\u00e9tique. Enfin, un chronographe ou un diapason mesureront, d\u2019apr\u00e8s le nombre de vibrations qu\u2019ils ont inscrites, le temps qui s\u2019est \u00e9coul\u00e9 entre les deux signaux.\nLes signaux \u00e0 air se transmettent avec un l\u00e9ger retard, assez voisin de la vitesse de transmission du son; il faut tenir compte de ce retard dans les exp\u00e9riences d\u00e9licates. A un bien moindre degr\u00e9 les signaux \u00e9lectriques eux-m\u00e8mes offrent un retard. Nous renvoyons \u00e0 la partie technique l\u2019expos\u00e9 des moyens qui servent \u00e0 mesurer ces retards d\u2019apr\u00e8s la m\u00e9thode de Helmholtz. (Technique, chap. ii.\nNous venons d\u2019examiner les cas o\u00f9 l\u2019on a besoin de mesurer des intervalles de temps extr\u00eamement courts; il en est d\u2019autres, au contraire, oii la dur\u00e9e des actes qu\u2019il s\u2019agit de d\u00e9terminer est consid\u00e9rable. La m\u00e9thode graphique se pr\u00eate \u00e9galement bien \u00e0 ces deux sortes de mesures. On peut, pour tous les cas, conserver les m\u00eames signaux \u00e9lectriques : la rapidit\u00e9 extr\u00eame de leur fonctionnement, si elle n\u2019est pas n\u00e9cessaire dans les exp\u00e9riences de longue dur\u00e9e, n\u2019est du moins pas nuisible; mais il faut, suivant le besoin, changer la vitesse du mouvement rotatif du cylindre et lui faire d\u00e9velopper, non plus 4 m\u00e8tres de papier par seconde, mais 1 centim\u00e8tre, l millim\u00e8tre et m\u00eame moins. En effet, certains actes ont une dur\u00e9e si longue, qu\u2019entre leur commencement et leur fin il s\u2019\u00e9coule des minutes, des heures, des jours et plus encore. Rien de plus facile que de construire des appareils d\u2019horlogerie qui donnent au cylindre des mouvements r\u00e9guliers et tr\u00e8s-lents.\nPour plus de s\u00fbret\u00e9 dans les mesures du temps, il faudra, en g\u00e9n\u00e9ral, contr\u00f4ler la vitesse du cylindre par un trac\u00e9 chrono-graphique. Mais les p\u00e9riodes d\u2019oscillation du chronographe devront \u00eatre d\u2019autant plus lentes que le cylindre tournera avec moins de vitesse. Quand, par exemple, il ne passera que 10 ou 20 centim\u00e8tres de papier par seconde, ou bien 1 ou 2 centim\u00e8tres \u00e0 la minute, '1 suffira de pointer les secondes, au moyen d\u2019une horloge dont le","page":141},{"file":"p0142.txt","language":"fr","ocr_fr":"142\tAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nbalancier rompra et fermera tour \u00e0 tour le courant de la pile qui produit les signaux. Enfin, pour des rotations plus lentes encore, on ne pointera plus que les minutes ou les heures, au moyen de dispositions appropri\u00e9es.\nEn somme, la m\u00e9thode graphique, dans les mesures du temps, l\u2019emporte sur toutes les autres; elle suppl\u00e9e \u00e0 l\u2019insuffisance des sens dans les mesures d\u2019actes extr\u00eamement brefs, \u00e0 la patience de l\u2019observateur dans la mesure des actes de longue dur\u00e9e.\nApplications de la Chronographie.\n%\nLa Chronographie trouve son application partout o\u00f9 doit \u00eatre effectu\u00e9e une d\u00e9termination pr\u00e9cise, de l\u2019instant auquel sc produit un ph\u00e9nom\u00e8ne, de la dur\u00e9e, de la fr\u00e9quence ou de la r\u00e9gularit\u00e9 de j certains actes successifs. Aussi toutes les sciences exp\u00e9rimentales j auront-elles \u00e0 l\u2019employer, quand elles voudront pousser la rigueur y des mesures du temps plus loin que ne le permet l\u2019emploi du chronom\u00e8tre \u00e0 cadran.\nD\u00e9termination de l\u2019instant o\u00f9 se 'produit un ph\u00e9nom\u00e8ne. \u2014 Ce 1\nprobl\u00e8me ne se pose gu\u00e8re qu\u2019en astronomie; pour le r\u00e9soudre, il faut disposer d\u2019une horloge qui pointe \u00e9lectriquement les se- , condes sur un cylindre tournant1. Si l\u2019on n\u2019inscrit pas sur un papier sans fin, on y suppl\u00e9e au moyen d\u2019un m\u00e9canisme qui entra\u00eene le style traceur de telle fa\u00e7on, qu\u2019\u00e0 chaque tour de cylindre, la pointe se soit graduellement d\u00e9plac\u00e9e suivant la g\u00e9n\u00e9ratrice. De j cette mani\u00e8re, le signal des secondes trace scs indications sur une spirale et peut \u00e9crire ainsi pendant un temps tr\u00e8s-long. (Technique, chap, ii.)\nA c\u00f4t\u00e9 du pointeur des secondes est dispos\u00e9 le style qui signalera l\u2019instant du ph\u00e9nom\u00e8ne observ\u00e9. La position du signal par rapport au trac\u00e9 des secondes d\u00e9terminera cet instant, ainsi que cela se voit dans le cas repr\u00e9sent\u00e9 figure 67 : le ph\u00e9nom\u00e8ne se\n1. Plusieurs dispositions peuvent titre employ\u00e9es \u00e0 cet effet. Tant\u00f4t le pendule de l\u2019horloge, chaque fois qu'il passe par la verticale, rencontre un petit ressort qu\u2019il d\u00e9place, et rompt ainsi un courant \u00e9lectrique qui fait agir un signal pareil \u00e0 celui qui est : j repr\u00e9sent\u00e9 figure 67; tant\u00f4t, muni d\u2019une lame de mica, ce pendule coupe une goutte de mercure qui se referme apr\u00e8s son passage, en r\u00e9tablissant un courant de pile un instant interrompu. J\u2019ai vu fonctionner ce m\u00e9canisme en Hollande, dans l\u2019observatoire astronomique d\u2019Utrecht, et dans le laboratoire de physiologie du professeur Donders.","page":142},{"file":"p0143.txt","language":"fr","ocr_fr":"143\nD\u00c9TERMINATION D\u2019UN INSTANT.\nserait produit en S, entre la deuxi\u00e8me et la troisi\u00e8me seconde et un peu apr\u00e8s la moiti\u00e9 de cet intervalle de temps.\nSi l\u2019on voulait plus de pr\u00e9cision encore, on emploierait un cylindre \u00e0 rotation plus rapide, et l\u2019on inscrirait \u00e0 c\u00f4t\u00e9 du pointage des secondes les vibrations d\u2019un chronographe. L\u2019instant o\u00f9 se\nFig. 67. Signal de la position d\u2019un instant dans le temps.\nproduit le ph\u00e9nom\u00e8ne pourrait ainsi \u00eatre d\u00e9termin\u00e9 en secondes et fractions aussi petites qu\u2019il serait n\u00e9cessaire. Enfin, dans celle d\u00e9termination absolue d\u2019un instant, il faudrait tenir compte du retard des signaux sur l\u2019acte qu\u2019ils doivent inscrire l.\nQuand deux astronomes font une d\u00e9termination de longitude, une horloge inscrit \u00e9lectriquement la seconde dans les deux observatoires \u00e0 la fois. Le premier observateur signale, par rapport au temps de cette pendule, l\u2019instant du passage d\u2019une \u00e9toile et ce signal s\u2019\u00e9crit dans les deux postes en m\u00eame temps; le deuxi\u00e8me observateur signale de la m\u00eame fa\u00e7on le passage de l\u2019\u00e9toile au m\u00e9ridien de son observatoire et ce signal s\u2019\u00e9crit aussi dans les deux postes \u00e0 la fois. Chaque observateur poss\u00e8de donc un double Irac\u00e9 : celui des secondes de l\u2019horloge commune aux deux postes et celui des deux signaux de passages; l\u2019un de ces trac\u00e9s est fait par lui, l\u2019autre fait par son coll\u00e8gue. Cet intervalle mesure, en secondes de temps, la diff\u00e9rence de longitude des deux postes d\u2019observation.\nDans une pareille d\u00e9termination, si les signaux \u00e9lectriques causent une erreur absolue de quelques milli\u00e8mes de seconde, cela importe peu, si ce retard est constant. En outre, si les retards sont in\u00e9gaux pour les deux appareils \u00e0 signaux employ\u00e9s dans les deux postes, la diff\u00e9rence qu\u2019ils pr\u00e9sentent n\u2019est rien en comparaison de l\u2019erreur qui peut tenir \u00e0 la diff\u00e9rence de l\u2019\u00e9quation personnelle des astronomes, c\u2019est-\u00e0-dire \u00e0 la diff\u00e9rence du temps\nL En pratique ce retard est n\u00e9gligeable, soit qu\u2019on emploie les signaux \u00e9lectriques, soit qu\u2019on se serve de la transmission par l\u2019air \u00e0 tr\u00e8s-courte distance.","page":143},{"file":"p0144.txt","language":"fr","ocr_fr":"144\tAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nqui s\u2019\u00e9coule entre le passage r\u00e9el de l\u2019\u00e9toile au m\u00e9ridien et l\u2019instant o\u00f9 chacun des observateurs signale ce passage.\nAlesnrc de l\u2019erreur personnelle par les astronomes.\nVers l\u2019ann\u00e9e 1790,un fait curieux fut signal\u00e9 par Maskelynequi constata dans l\u2019estime du passage des \u00e9toiles devant le fil d\u2019une lunette m\u00e9ridienne, un d\u00e9saccord constant entre ses observations et celles de son aide Kinnebrock. Plus tard, Bessel, comparant les observations des autres astronomes avec les siennes propres, vit que la plupart des observateurs signalaient le passage des \u00e9toiles un peu plus tard que lui; ce retard relatif \u00e9tait parfois de plus d'une seconde. Ces remarques attir\u00e8rent \u2019\u2019attention des astronomes qui se pr\u00e9occup\u00e8rent de la d\u00e9termination de cette erreur ou \u00e9quation personnelle.\nPrazmowski, H\u00e4nckel, Hirsch et Plantamour, enfin Wolf, employ\u00e8rent des appareils destin\u00e9s \u00e0 mesurer la valeur absolue de l\u2019erreur personnelle. Yoici la m\u00e9thode imagin\u00e9e par Wolf; elle se rapproche des exp\u00e9riences institu\u00e9es par les physiologistes. Cet astronome simule le passage d\u2019une \u00e9toile au moyen de ce qu\u2019il nomme un astre artificiel, sorte de mire lumineuse qui se meut suivant un arc de cercle avec une vitesse uniforme. Cette mire, au mo-mento\u00f9 elle passe en r\u00e9alit\u00e9 devant le fil de la lunette, ferme un circuit de pile, et par le moyen d\u2019un \u00e9lectro-aimant, pointe elle-m\u00eame son passage sur un cylindre tournant. D\u2019autre part, l\u2019observateur, au moment o\u00f9 il per\u00e7oit le passage de l\u2019astre artificiel devant le fil de sa lunette, frappe sur une touche et pointe un signal sur le m\u00eame cylindre. L\u2019intervalle des deux signaux, \u00e9valu\u00e9 en fractions de seconde, mesure le temps \u00e9coul\u00e9 entre le passage r\u00e9el de l\u2019astre et l\u2019estime de ce passage par l\u2019observateur. C\u2019est la mesure absolue de l\u2019erreur personnelle.\nCette erreur reste tr\u00e8s-sensiblement constante pour chaque observateur, \u00e0 moins qu\u2019il n\u2019en ait connaissance et qu\u2019il ne cherche \u00e0 la corriger; auquel cas, elle peut se r\u00e9duire consid\u00e9rablement. Wolf r\u00e9duisit la sienne de 0\",30 \u00e0 0\",10.","page":144},{"file":"p0145.txt","language":"fr","ocr_fr":"DUR\u00c9E DES ACTES NERVEUX.\n145\nDur\u00e9e des actes nerveux.\nL\u2019attention des physiologistes ayant \u00e9t\u00e9 attir\u00e9e sur le singulier ph\u00e9nom\u00e8ne d\u00e9couvert par les astronomes, on chercha quelle pouvait \u00eatre la cause de l\u2019erreur personnelle et de ses variations.\nDes \u00e9l\u00e9ments multiples devaient probablement composer ce retard : c\u2019\u00e9tait le temps n\u00e9cessaire au transport de l\u2019impression visuelle jusqu\u2019au sensorium; celui que n\u00e9cessitaient la perception sensorielle et l\u2019acte volontaire par lequel l\u2019observateur devait r\u00e9agir ; c\u2019\u00e9tait en outre le transport, \u00e0 travers les nerfs moteurs, de l\u2019ordre \u00e9man\u00e9 du cerveau; enfin le temps n\u00e9cessaire au muscle pour accomplir le mouvement qui devait signaler que l\u2019observateur avait per\u00e7u la sensation.\nChacun des \u00e9l\u00e9ments de cet acte complexe a \u00e9t\u00e9 \u00e9tudi\u00e9 et mesur\u00e9 par les physiologistes. Helmholtz, appliquant une id\u00e9e th\u00e9orique de Du Bois-Reymond, a donn\u00e9 une m\u00e9thode pour indiquer chronographiquement la vitesse avec laquelle l\u2019agent nerveux chemine dans les nerfs moteurs*.\nCet illustre physiologiste a montr\u00e9 \u00e9galement que le muscle n\u2019ob\u00e9it pas tout de suite \u00e0 l\u2019ordre qu\u2019il a re\u00e7u des nerfs moteurs et qu\u2019il y a un temps perdu, ou p\u00e9riode d'excitation latente, entre l\u2019arriv\u00e9e de cet ordre et l\u2019ex\u00e9cution du mouvement.\nEn somme, toutes les exp\u00e9riences dans lesquelles on mesure une vitesse de transmission se ram\u00e8nent \u00e0 mesurer l\u2019intervalle de temps qui s\u00e9pare deux explorations successives, correspondant \u00e0 deux passages successifs du mobile par deux points dont la position est connue. Citons comme exemple la mesure de la vitesse de l\u2019agent nerveux moteur par la m\u00e9thode de Helmholtz.\nPour bien faire comprendre les conditions de cette exp\u00e9rience, nous nous servirons d\u2019une comparaison.\nSupposons qu\u2019une lettre soit partie de Paris pour aller \u00e0 Marseille et que, r\u00e9sidant dans cette derni\u00e8re ville, nous soyons averti de l'instant pr\u00e9cis o\u00f9 le train-poste quitte Paris, tandis que nous n\u2019avons pour nous pr\u00e9venir de son arriv\u00e9e que la connaissance\n1. On verra plus loin qtte cette m\u00e9thode n\u2019est peut-\u00eatre pas susceptible d\u2019une certitude absolue.\n10","page":145},{"file":"p0146.txt","language":"fr","ocr_fr":"146\nAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nde l\u2019instant o\u00f9 la lettre est distribu\u00e9e \u00e0 Marseille. Comment pourrons-nous, avec ces donn\u00e9es, appr\u00e9cier la vitesse de la marche du train? Il est clair que l\u2019instant o\u00f9 la lettre nous est remise n\u2019indique pas celui de l\u2019arriv\u00e9e du train, car entre celte arriv\u00e9e et la distribution, il se passe des actes pr\u00e9paratoires : classement des lettres, transports, etc., qui demandent un certain temps que nous ne connaissons pas.\nPour avoir une id\u00e9e plus exacte de la vitesse du train qui porte 1 le courrier, il faut se faire envoyer le signal du passage de ce train \u00e0 une station interm\u00e9diaire entre Paris et Marseille : \u00e0 Dijon par exemple ; on voit alors que la distribution des lettres arrive | 6 heures plus vite apr\u00e8s le d\u00e9part de Dijon qu\u2019apr\u00e8s le d\u00e9part de Paris. Connaissant la distance kilom\u00e9trique qui s\u00e9pare ces deux stations, nous d\u00e9duirons, du temps employ\u00e9 \u00e0 la franchir, la vitesse de marche du train. En supposant cette vitesse uniforme, nous saurons l\u2019heure \u00e0 laquelle le train sera arriv\u00e9 \u00e0 Marseille, ce 1 qui nous donnera enfin la connaissance du temps employ\u00e9' au | classement des lettres jusqu\u2019\u00e0 leur distribution.\tj\nHelmholtz, en exp\u00e9rimentant sur l\u2019agent nerveux moteur, excita d\u2019abord le nerf dans un point tr\u00e8s-\u00e9loign\u00e9 du muscle et nota le temps \u00e9coul\u00e9 entre celte excitation qui provoquait le d\u00e9part du message port\u00e9 par le nerf, et l\u2019apparition du mouvement dans le muscle. S\u2019adressant ensuite \u00e0 un point du nerf tr\u00e8s-rapproch\u00e9 du muscle, il constata que, dans ces conditions nouvelles, le mouvement suivait de plus pr\u00e8s l\u2019excitation ; la diff\u00e9rence de ' ! temps observ\u00e9e dans ces deux exp\u00e9riences cons\u00e9cutives mesurait ] ia dur\u00e9e du transport de l\u2019agent nerveux sur une longueur connue de nerf et par cons\u00e9quent en exprimait la vitesse. Celle-ci | varie de 15 \u00e0 30 m\u00e8tres par seconde ; elle est plus faible chez la grenouille que chez les animaux \u00e0 sang chaud.\ti\nOr, il r\u00e9sulte des exp\u00e9riences de Helmholtz que tout le temps qui s\u2019\u00e9coule entre l\u2019excitation et le mouvement, n\u2019est pas occup\u00e9 \u25a0 par le transport de l\u2019agent nerveux ; mais que le muscle, quand il a re\u00e7u l\u2019ordre apport\u00e9 par le nerf, reste un instant avant d\u2019agir. C\u2019est ce que Helmholtz appelle le temps perdu. Ce temps correspondrait, dans la comparaison que nous avons employ\u00e9e ; tout \u00e0 l\u2019heure, \u00e0 la dur\u00e9e du travail pr\u00e9paratoire qui se faisait entre l\u2019arriv\u00e9e des lettres et la distribution.\nLes physiologistes ont r\u00e9p\u00e9t\u00e9 avec quelques perfectionnements l\u2019exp\u00e9rience de Helmholtz. On voit, figure 68, des trac\u00e9s que nous i","page":146},{"file":"p0147.txt","language":"fr","ocr_fr":"VITESSE DE L\u2019AGENT NERVEUX.\t147\navons recueillis en mesurant sur nous-m\u00e8me la vitesse de l\u2019agent nerveux.\nOn enregistre successivement deux secousses musculaires sur un m\u00eame cylindre, en ayant soin que le nerf soit excit\u00e9, dans les deux exp\u00e9riences, en des points diff\u00e9rents, mais toujours au m\u00eame instant, par rapport \u00e0 la rotation du cylindre, par exemple\nFig. 68. Mesure de la vitesse de l\u2019agent nerveux.\nau moment pr\u00e9cis o\u00f9 la pointe du myographe passe sur la verticale qui correspond \u00e0 l\u2019origine des lignes 1 et 2.\nDans l\u2019exp\u00e9rience qui a donn\u00e9 la secousse de la ligne 1, le nerf \u00e9tait excit\u00e9 tr\u00e8s-pr\u00e8s du muscle. Dans celle qui a trac\u00e9 la secousse 2, le nerf \u00e9tait excit\u00e9 30 centim\u00e8tres plus loin. Comme le cylindre tourne d\u2019un mouvement uniforme, on peut estimer \u00e0 quel temps correspond la distance qui s\u00e9pare les deux secousses. Pour faciliter la mesure de cet intervalle, des lignes verticales signalent les d\u00e9buts de ces secousses ; dans la figure 68, l\u2019intervalle qui les s\u00e9pare correspond \u00e0 un centi\u00e8me de seconde, pendant lequel l\u2019agent nerveux a parcouru 30 centim\u00e8tres de nerf, ce qui correspond \u00e0 une vitesse de 30 m\u00e8tres par seconde.\nPour mesurer ce temps avec une vigueur Ir\u00e8s-grande, nous nous servons du chronographe et faisons tracer sur le cylindre les vibrations d\u2019un diapason muni \u00e0 cet effet d\u2019un style tr\u00e8s-fin qui frotte sur le papier enfum\u00e9.\nC\u2019est \u00e0 cette m\u00e9thode que nous recourons toujours dans nos exp\u00e9riences.\nReportons-nous \u00e0 la la figure 68. L\u2019intervalle qui s\u00e9pare le d\u00e9but des deux secousses correspond au temps que l\u2019agent nerveux a mis \u00e0 parcourir 30 centim\u00e8tres de nerf; ce temps correspond \u00e0 peine \u00e0 l/l 00 de seconde. Or quand on excite le nerf tout pr\u00e8s du muscle, c\u2019est-\u00e0-dire dans des conditions o\u00f9 le parcours de l\u2019agent nerveux est devenu presque nul, il y a encore un retard assez grand du mouvement sur l\u2019excitation. C\u2019est le temps perdu de","page":147},{"file":"p0148.txt","language":"fr","ocr_fr":"148\tAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nHelmholtz; il repr\u00e9sente plus d\u2019un centi\u00e8me de seconde dans celte; exp\u00e9rience.\n' La plupart des auteurs pensent que la vitesse de l\u2019agent nerveux varie sous certaines influences ; que la chaleur l\u2019augmente tandis que le froid la diminue.\nIl nous semble, au contraire, que la variabilit\u00e9 de dur\u00e9e appartient presque exclusivement \u00e0 ces ph\u00e9nom\u00e8nes encore inconnus qui se produisent pendant le temps perdu de Helmholtz.\nDe m\u00eame que des employ\u00e9s de la poste, fatigu\u00e9s ou engourdis par le froid, causent un retard dans la distribution des d\u00e9p\u00eaches, sans que pour cela il y ait un changement dans la vitesse du train qui les a port\u00e9es, de m\u00eame aussi le muscle, selon qu\u2019il est repos\u00e9 ou fatigu\u00e9, \u00e9chauff\u00e9 ou refroidi, ex\u00e9cutera plus ou moins vite le mouvement command\u00e9 par le nerf.\nUn grand d\u00e9faut est inh\u00e9rent \u00e0 l\u2019emploi de la m\u00e9thode de Helmholtz, il tient \u00e0 ce que l\u2019agent nerveux ne para\u00eet pas circuler avec la m\u00eame vitesse aux diff\u00e9rents points del\u00e0 longueur du nerf. De sorte que la proportionnalit\u00e9 des temps aux longueurs ne s\u2019observe pas sur tous les points du parcours de l\u2019agent nerveux. On va voir que le m\u00eame reproche s\u2019adresse aux mesures qu\u2019on a faites de la vitesse de l\u2019agent nerveux sensitif.\nLa m\u00e9thode de Helmholtz a \u00e9t\u00e9 appliqu\u00e9e par Schelske \u00e0 la mesure de la vitesse de transmission de l\u2019agent nerveux \u00e0 travers les nerfs sensitifs.\nOn excite d\u2019abord la surface cutan\u00e9e en un point aussi \u00e9loign\u00e9 que possible des centres nerveux, \u00e0 un orteil par exemple, le moment de l\u2019excitation est point\u00e9 sur un cylindre par un signal \u00e9lectro-magn\u00e9tique, puis, d\u00e8s que le patient a per\u00e7u la sensation, il r\u00e9agit en frappant sur une touche, ce qui pointe sur le cylindre un nouveau signal. Portant alors l\u2019excitation sur un point de la peau moins \u00e9loign\u00e9 des centres, on proc\u00e8de de la m\u00eame mani\u00e8re. Enfin en retranchant l\u2019un de l\u2019autre les temps qui ont \u00e9t\u00e9 ti\u2019ouv\u00e9s dans ces deux exp\u00e9riences successives, la diff\u00e9rence, mesur\u00e9e au chronographe, est attribu\u00e9e au temps que l\u2019agent nerveux a mis \u00e0 parcourir la distance qui s\u00e9pare les deux points excit\u00e9s.\nDans les exp\u00e9riences faites avec la m\u00e9thode de Schelske, on sup -pose comparables des termes qui ne le sont pas; l\u2019excitation d\u2019un orteil, par exemple, n\u2019est pas du tout assimilable \u00e0 l\u2019excitation de la pulpe de l\u2019index. Dans le premier cas, on s\u2019adresse \u00e0 des \u00e9l\u00e9ments nerveux dont la sensibilit\u00e9 tactile est tr\u00e8s-rudimentaire,","page":148},{"file":"p0149.txt","language":"fr","ocr_fr":"VITESSE DE L\u2019AGENT NERVEUX.\t149\nCaUte d\u2019\u00e9ducation par l\u2019habitude; dans le second cas, on porte l\u2019ex-citation sur une surface \u00e9minemment impressionnable. Il en r\u00e9-sulfe que l\u2019excitation, \u00e9gale au point de vue physique, est tout \u00e0 fait in\u00e9gale au point de vue physiologique; il est facile de le d\u00e9montrer. Qu\u2019on excite la peau de l\u2019\u00e9paule d\u2019une part, la pulpe de l\u2019index d\u2019autre part, on obtiendra des r\u00e9actions plus rapides aux excitations des doigts qu\u2019\u00e0 celles de l\u2019\u00e9paule. Cependant il y a une diff\u00e9rence de longueur de nerf consid\u00e9rable dans ces deux cas, et il se trouve que la r\u00e9action a \u00e9t\u00e9 plus rapide, quand l\u2019excitation a d\u00fb parcourir le conducteur le plus long. Il y a donc un facteur inconstant parmi ceux qu\u2019on suppose constants dans la m\u00e9thode Schelske, et ce facteur c\u2019est la dur\u00e9e de l\u2019acte c\u00e9r\u00e9bral qui commande le mouvement volontaire utilis\u00e9 comme r\u00e9ponse \u00e0 l\u2019excitation p\u00e9riph\u00e9rique; que cet acte soit plus bref dans le cas d\u2019excitation de la main, parce que cette excitation portant sur des appareils tactiles perfectionn\u00e9s est plus intense, ou parce que l\u2019habitude a rendu notre cerveau plus apte \u00e0 percevoir l\u2019impression qui atteint les doigts, peu importe, la d\u00e9termination volontaire se produit plus rapidement apr\u00e8s l\u2019excitation du bout d\u2019un doigt, situ\u00e9 \u00e0 60 centim\u00e8tres des centres percepteurs, qu\u2019apr\u00e8s l\u2019excitation de la peau de l\u2019\u00e9paule, qui en est environ trois fois plus rapproch\u00e9e.\nFaut-il ajouter que, dans l\u2019exp\u00e9rience de Schelske, il n\u2019est pas tenu compte de la transmission par la moelle qui existe pour l\u2019excitation du pied et qui n\u2019existe pas pour l\u2019excitation du visage? 11 est clair que l\u2019interposition de la moelle entre les nerfs du membre inf\u00e9rieur et le cerveau, rend tout \u00e0 fait dissemblables les conditions des exp\u00e9riences que l\u2019auteur a voulu comparer l\u2019une \u00e0 l\u2019autre.\nC\u2019est encore une mesure de retard que nous ont fournie les exp\u00e9riences faites sur la d\u00e9charge de la torpille et la secousse des muscles de cet animal. Ce retard constant s\u00e9parait le signal de l\u2019excitation nerveuse de la r\u00e9action, qu\u2019elle f\u00fbt \u00e9lectrique ou motrice. (Yoir Technique, chap, ii.)\nDu m\u00eame ordre sont aussi la mesure du temps qui s\u2019\u00e9coule entre l\u2019excitation d\u2019un nerf vasculaire et l\u2019apparition des changements qui s\u2019ensuivent du c\u00f4t\u00e9 des caract\u00e8res du pouls. Enfin la mesure du retard du pouls produit par un an\u00e9vrisme est bas\u00e9e sur la d\u00e9termination du temps qui s\u2019\u00e9coule entre la pulsation du c\u0153ur et l\u2019apparition du pouls dans l\u2019art\u00e8re explor\u00e9e. (Yoir Tech-\u2022bque, chap, n.)","page":149},{"file":"p0150.txt","language":"fr","ocr_fr":"150\nAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nD\u2019autres physiologistes, et particuli\u00e8rement Donders, ont recherch\u00e9 quelle \u00e9tait la dur\u00e9e de l\u2019op\u00e9ration c\u00e9r\u00e9brale qui s\u00e9pare la perception de l\u2019\u00e9mission d\u2019un ordre par les nerfs moteursl. Il r\u00e9sulte des exp\u00e9riences faites sur ce sujet que suivant la complexit\u00e9 de 1 \u2019actepsyehique, la dur\u00e9e en est variable. Ainsi, quand l\u2019observateur ne doit r\u00e9agir que si l\u2019impression est d\u2019une certaine nature, il r\u00e9agit plus tardivement que s\u2019il n\u2019avait pas \u00e0 discerner une impression d\u2019une autre. Les physiologistes ont constat\u00e9, comme les astronomes, que l\u2019exercice et l\u2019attention abr\u00e8gent la dur\u00e9e des op\u00e9rations c\u00e9r\u00e9brales et diminuent le retard des signaux.\nEnfln, le temps n\u00e9cessaire pour qu\u2019une impression re\u00e7ue arrive au cerveau varie suivant la nature de cette impression, suivant son intensit\u00e9, suivant l\u2019organe des sens auquel elle s\u2019adresse.\nIn\u00e9galit\u00e9s de l'erreur personnelle.\nSi l\u2019on suppose, ce qui semble vraisemblable, que l\u2019acte psychique soit le m\u00eame entre une impression sensitive simple, quel que soit le sens auquel elle s\u2019adresse, et la r\u00e9action motrice qui doit la signaler, comme le retard du signal sur l\u2019excitation n\u2019est pas le m\u00eame suivant que cette excitation s\u2019adresse \u00e0 l\u2019ou\u00efe, \u00e0 la vue ou au tact, on doit conclure que, pour une cause quelconque, la transmission entre l\u2019organe impressionn\u00e9 et le senso-rium n\u2019est pas la m\u00eame pour tous les genres de sensations.\nOn a pu croire que celte in\u00e9gale dur\u00e9e del\u00e0 transmission tenait \u00e0 la longueur plus ou moins grande que l\u2019influx nerveux sensitif devait parcourir, suivant le cas, pour arriver au cerveau, mais il ne para\u00eet pas en \u00eatre ainsi. De r\u00e9centes exp\u00e9riences montrent que, pour la sensibilit\u00e9 tactile par exemple, ce n\u2019est pas toujours l\u2019excitation du point le plus \u00e9loign\u00e9 du cerveau qui produit la r\u00e9action la plus tardive, mais que le retard est d\u2019autant moindre que la r\u00e9gion qui re\u00e7oit l\u2019excitation est plus exerc\u00e9e au tact.\nPrenons comme exemple (fig. 69) une exp\u00e9rience qui consiste \u00e0 exciter par un coup d\u2019induction2 la r\u00e9gion de l\u2019\u00e9paule \u00e0 l\u2019instant e,\n1.\tLa duree des actes psychiques, par J.-C. Donders, Arch, n\u00e9erlandaises, t. Ill, 1868.\n2.\tSons cette d\u00e9signation abr\u00e9g\u00e9e, nous exprimerons d\u00e9sormais l\u2019excitation produite par un courant induit de rupture.","page":150},{"file":"p0151.txt","language":"fr","ocr_fr":"ERREUR PERSONNELLE.\n151\ntandis que la main, frappant sur une touche, produit le signal de la perception \u00e0 l\u2019instant R. On voit que ce signal retarde moyennement de 1/10 de seconde sur le moment de l\u2019excitalion; c\u2019est la mesure de l\u2019erreur personnelle. On voit encore que ce retard\n'p- 69. Mesure de l'erreur personnelle, par Bloch. (S\u00e9rie sup\u00e9rieure e, instants o\u00f9 l'on a excit\u00e9 \u00e9paul\u00e9; l\u00ee, instants o\u00f9 l\u2019on a r\u00e9agi a 1 excitation. S\u00e9rie inf\u00e9rieure e\\ excitation de la main; B', r\u00e9action.)\nest lort irr\u00e9gulier,ce qui para\u00eet tenir tant\u00f4t \u00e0 des aptitudes individuelles et tant\u00f4t au degr\u00e9 d\u2019attention apport\u00e9e par l\u2019observateur. Enfin, si l\u2019on consid\u00e8re que, dans un premier groupe d\u2019exp\u00e9-","page":151},{"file":"p0152.txt","language":"fr","ocr_fr":"152\tAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nriences (s\u00e9rie sup\u00e9rieure e), on excitait l\u2019\u00e9paule, et que dans une autre (s\u00e9rie inf\u00e9rieure e') on excitait la main, on constate que, malgr\u00e9 la plus grande distance \u00e0 parcourir, l\u2019impression venue de la main se traduisait par une r\u00e9action au moins aussi rapide que celle qui avait agi sur l\u2019\u00e9paule.\nCe sont l\u00e0 des exp\u00e9riences tr\u00e8s-int\u00e9ressantes \u00e0 suivre, mais-encore fort difficiles \u00e0 cause de la variabilit\u00e9 des r\u00e9sultats qu\u2019elles fournissent. La conclusion qu\u2019on en peut tirer d\u00e8s maintenant, c\u2019est que, sous peine de commettre des erreurs notables, il ne faut pas confier \u00e0 l\u2019appr\u00e9ciation des sens la mesure des ph\u00e9nom\u00e8nes de courte dur\u00e9e. On va voir comment cette mesure s\u2019obtient en for\u00e7ant le ph\u00e9nom\u00e8ne lui-m\u00eame \u00e0 fournir des signaux automatiques de son d\u00e9but et de sa fin.\nD\u00e9termination de la dur\u00e9e d\u2019un ph\u00e9nom\u00e8ne.\nToutes les fois que l\u2019acte qu\u2019on veut mesurer est accompagn\u00e9 de mouvements, on recourt aux signaux automatiques pour en marquer le d\u00e9but et la fin. Le chronographe indique avec toute la pr\u00e9cision d\u00e9sirable la dur\u00e9e d\u2019un ph\u00e9nom\u00e8ne, d\u2019apr\u00e8s le nombre de vibrations contenues entre les deux signaux.\nAinsi, en balistique, on d\u00e9termine le temps qui s\u2019\u00e9coule entre les passages d\u2019un boulet au travers de plusieurs cibles successives, distantes l\u2019une de l\u2019autre d\u2019un intervalle connu, et de celle mesure on d\u00e9duit la vitesse du projectile.\nLe m\u00eame principe m\u2019a servi \u00e0 estimer la vitesse plus modeste des ondes liquides \u00e0 travers les tubes, en mesurant le temps qui s\u2019\u00e9coule entre les signaux du passage de cette onde en deux points du tube dont on conna\u00eet l\u2019intervalle. Ces derni\u00e8res exp\u00e9riences trouveront leur place \u00e0propos des inscriptions multiples simultan\u00e9es. (IVe partie, chap, i.)\nLe nombre des applications de la Chronographie est pour ainsi dire infini ; maintes fois nous aurons \u00e0 en montrer des exemples, quand il s\u2019agira des mouvements du c\u0153ur, de la respiration ou des actions musculaires qui constituent les diff\u00e9rents types de la locomotion. En physique, cette mani\u00e8re de mesurer les courtes dur\u00e9es est indispensable et devra se substituer \u00e0 toutes les estimations et approximations dont on \u00e9tait oblig\u00e9 de se contenter autrefois.","page":152},{"file":"p0153.txt","language":"fr","ocr_fr":"DUR\u00c9E D\u2019UN COUP D\u2019AILE.\n153\nJe me bornerai \u00e0 un seul exemple d\u2019exp\u00e9rience destin\u00e9e \u00e0 mesurer la dur\u00e9e d\u2019un ph\u00e9nom\u00e8ne sous des influences qui tendaient \u00e0 le modifier. 11 s\u2019agissait de savoir quelle est la dur\u00e9e des batlc-ments de l\u2019aile d\u2019un oiseau et si elle ne change pas sous certaines influences.\nBS\u00e9termination \u00able la fr\u00e9quence \u00ables mouvements \u00able l\u2019aile \u00abl\u2019un oiseau et \u00ables dur\u00e9es relatives \u00ables phases \u00abl\u2019\u00e9l\u00e9vation et d'abaissement.\nL\u2019\u0153il ne saurait suivre ces mouvements qui, dans les petites esp\u00e8ces d\u2019oiseaux, se r\u00e9p\u00e8tent 8 ou 10 fois par seconde; la chro-\nFig-. 7o. Oiseau transmettant les battements de ses ailes \u00e0 un signal \u00e9lectro-magn\u00e9tique et \u00e0 un myographe inscripleur.\nnographie m\u2019a permis d\u2019en mesurer la dur\u00e9e dans les conditions suivantes:\nLa figure 70 repr\u00e9sente un pigeon qui vole dans une vaste salle","page":153},{"file":"p0154.txt","language":"fr","ocr_fr":"154\nAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nsur une longueur d\u2019environ 14 m\u00e8tres. L\u2019animal est reli\u00e9, pour ainsi dire t\u00e9l\u00e9graphiquement, avec des appareils inscripteurs qui pointent le moment de l\u2019\u00e9l\u00e9vation et celui de l\u2019abaissement de son aile. Comme valeur de ces dur\u00e9es, j\u2019ai trouv\u00e9 les chiffres suivants :\nDur\u00e9e totale\nd'une\tAscension. Abaissement,\nr\u00e9volution de l\u2019aile.\nCanard............ 11 \u00a7 centi\u00e8mes de seconde. 5\t6 \\\nPigeon............ 12 \\\t\u00bb\t4\t8^\nBuse.............. 32 i\t\u00bb\t12 *\t20\nUne sorte de soupape \u00e0 air s\u2019ouvrant et se fermant tour \u00e0 tour selon le sens du mouvement de l\u2019aile ouvrait et fermait un courant \u00e9lectrique, lequel actionnait un signal inscripteur *.\nD\u2019autre part un appareil myographique (voy. p. 201) inscrivait l\u2019action des muscles moteurs de l\u2019aile.\nCertaines exp\u00e9riences m\u2019ont servi a mesurer les changements de dur\u00e9e qu\u2019\u00e9prouve la phase d\u2019abaissement de l\u2019aile de l\u2019oiseau suivant le degr\u00e9 de vitesse de la translation de l\u2019animal. (\\. technique, chap, n.)\nSuccession et synchronisme de deux ph\u00e9nom\u00e8nes.\nJe crois avoir introduit le premier, en physiologie du moins '1 2, la m\u00e9thode qui sert \u00e0 \u00e9tablir les rapports de synchronisme ou de succession de deux mouvements. Nos sens ne se pr\u00eatent que tr\u00e8s-incompl\u00e8tement \u00e0 de pareilles mesures, tandis que l\u2019emploi de signaux enregistr\u00e9s les fournit ais\u00e9ment avec une pr\u00e9cision parfaite.\nAu moyen de styles superpos\u00e9s,en nombre plus ou moins consid\u00e9rable, on peut estimer les rapports de succession ou de synchronisme d\u2019autant de ph\u00e9nom\u00e8nes qu\u2019il y a de styles employ\u00e9s.\nC\u2019est avec trois leviers superpos\u00e9s que, Chauveau et moi, nous\n1.\tCe signal, encore imparfait, \u00e9tait loin d'ob\u00e9ir d\u2019une mani\u00e8re aussi instantan\u00e9e que ceux de M. Deprez, que j\u2019emploie exclusivement aujourd\u2019hui.\n2.\tVoyez les exp\u00e9riences sur le mouvement des liquides, Annales des Sciences naturelles. 1857, 2\u00b0 s\u00e9rie, t. VIII, Zoologie, p. 330 et suiv.","page":154},{"file":"p0155.txt","language":"fr","ocr_fr":"SUCCESSION ET SYNCHRONISME.\n155\navons mesur\u00e9 l\u2019intervalle qui s\u00e9pare la systole des oreillettes de celle des ventricules du c\u0153ur, ainsi que la co\u00efncidence parfaite de la systole ventriculaire avec la pulsation cardiaque. On mesure de la m\u00eame mani\u00e8re les intervalles qui s\u00e9parent les moments d\u2019apparition du pouls dans les diff\u00e9rentes art\u00e8res d\u2019un homme ou d\u2019un animal.\nDans ces exp\u00e9riences, les trac\u00e9s obtenus faisaient plus que signaler l\u2019instant d\u2019apparition des diff\u00e9rents ph\u00e9nom\u00e8nes observ\u00e9s. Ces trac\u00e9s renfermaient des renseignements d\u2019un autre ordre, relatifs \u00e0 l\u2019\u00e9nergie et aux phases diverses du mouvement de chaque cavit\u00e9 du c\u0153ur ; aussi reviendrons-nous sur ces exp\u00e9riences, \u00e0 propos de l\u2019\u00e9tude des mouvementa proprement dits '.\nLa succession des appuis et lev\u00e9s des pieds, dans la marche de l\u2019homme et surtout dans les allures si vari\u00e9es des quadrup\u00e8des, \u00e9tait difficile \u00e0 d\u00e9terminer par l\u2019observation directe. Les auteurs qui avaient \u00e9tudi\u00e9 cette question s\u2019\u00e9taient servis parfois de signaux acoustiques, renon\u00e7ant \u00e0 juger au moyen de la vue cette rapide succession de mouvements. J\u2019ai obtenu tr\u00e8s-simplement la solution de ce probl\u00e8me. Deux styles inscripteurs pour l\u2019homme, quatre pour les quadrup\u00e8des, tra\u00e7aient, sur un cylindre enfum\u00e9, chacun les mouvements d\u2019un pied, c\u2019est-\u00e0-dire l\u2019instant o\u00f9 le pied frappe le sol et celui o\u00f9 il se soul\u00e8ve. Les signaux \u00e9taient transmis par l\u2019air et le retard de la transmission avait \u00e9t\u00e9 \u00e9galis\u00e9 par le soin qu\u2019on avait pris d\u2019employer, pour les quatre pieds, des tubes de transmission de m\u00eame longueur. Pour signaler l\u2019instant de son appui, chaque pied \u00e9crasait une petite poche contenue dans une semelle de caoutchouc (lig. 71). qui envoyait de l\u2019air dans les tambours inscripteurs ; le lev\u00e9 du pied \u00e9tait suivi d\u2019une rentr\u00e9e de l\u2019air dans la boule, ce qui produisait un nouveau signal. On voit (lig. 72; un homme muni de chaussures qui, \u00e0 chaque appui du pied, envoient de l\u2019air dans le tambour inscripleur. Le coureur\nR Remploi des signaux \u00e0 air pr\u00e9sente, dans certains cas, une sup\u00e9riorit\u00e9 marqu\u00e9e sur celui des signaux \u00e9lectriques ; c\u2019est lorsqu'il s\u2019agit d\u2019inscrire un acte dont le d\u00e9but serait trop faible pour mettre en mouvement un interrupteur \u00e9lectrique; ce dernier risquerait, en effet, de n\u2019agir qu\u2019au moment o\u00f9 le mouvement dont il doit marquer le d\u00e9-but aurait acquis une \u00e9nergie suffisante pour rompre un courant de pile. Cela pourrait none amener un retard du signal sur le d\u00e9but r\u00e9el du mouvement ; je m\u2019en suis aper\u00e7u, bien des lois, dans les premi\u00e8res tentatives que j'ai faites pour \u00e9tudier avec des appareils \u00e9lectriques la succession des mouvements du c\u0153ur.","page":155},{"file":"p0156.txt","language":"fr","ocr_fr":"156\tAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\ntient \u00e0 la main l\u2019appareil \u00e0 cylindre sur lequel s\u2019inscrivent les appuis de chacun de ses pieds.\nFig. 71. Chaussure exploratrice des appuis du pied sur le sol.\nOn obtenait ainsi deux sortes de trac\u00e9s, appartenant au pied droit et au pied gauche, et dont les \u00e9l\u00e9vations [et abaissements\nFig. 72. Coureur muni de chaussures exploratrices et portant l\u2019appareil inscripteur du rhythme\nde son allure.\nalternaient entre eux, comme les mouvements des pieds eux-m\u00eames (tig. 73).","page":156},{"file":"p0157.txt","language":"fr","ocr_fr":"RHYTHMES DE LA MARCHE.\n157\nJ\u2019ai cru donner \u00e0 ces figures une forme plus saisissante en les transformant (fig. 74) en une sorte de notation musicale dans laquelle on aurait r\u00e9duit la port\u00e9e \u00e0 deux lignes. Les appuis du pied droit s\u2019inscrivent en blanc sur la ligne inf\u00e9rieure; ceux du pied gauche, silu\u00e9s'plus haut, portent des hachures obliques. Dans\nFig. 73. Courbes des appuis des pieds sur le sol : les parlies \u00e9lev\u00e9es correspondent aux dur\u00e9es des appuis; D, pied droit; G, pied gauche.\nl\u2019allure march\u00e9e M, les appuis des pieds se succ\u00e8dent sans intervalle, ce qui exprime que le corps pose constamment sur le sol, soutenu, tant\u00f4t par un pied, tant\u00f4t par l\u2019autre.\nLes exp\u00e9riences sur la course ont donn\u00e9 des trac\u00e9s dont la no-i al ion C (fig. 74) est diff\u00e9rente de celle de la marche : les si-\nFig. 74. Notation des durees des appuis de chaque pied : le droit est en blanc, le gauche teint\u00e9 de hachures; M, notation de la marche; C, notation de la course.\ngnaux des appuis et lev\u00e9s du pied pr\u00e9sentent celte particularit\u00e9, qu\u2019entre les appuis successifs des deux pieds le corps reste un instant suspendu en l\u2019air. Cette distinction des allures mar-ch\u00e9es et des allures saut\u00e9es est tr\u00e8s-importante et se retrouve chez la plupart des esp\u00e8ces animales. Dans l\u2019acte de monter un escalier, on observe au contraire un empi\u00e9tement ou chevauchement des appuis l\u2019un sur l\u2019autre, ce qui lient \u00e0 ce que le pied ant\u00e9rieur est d\u00e9j\u00e0 pos\u00e9 sur la marche \u00e0 monter, quand l\u2019autre pied appuie \u00e9nergiquement sur la marche pr\u00e9c\u00e9dente pour soulever le poids du corps *. L\u2019acte de monter une rampe tr\u00e8s-raide,\n1.. Voyez, pour les d\u00e9tails, la Machine animale, p. 133.","page":157},{"file":"p0158.txt","language":"fr","ocr_fr":"158\nAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nou de tra\u00eener un fardeau pesant, s\u2019accompagne \u00e9galement d\u2019empi\u00e9tement des dur\u00e9es des appuis l\u2019une sur l\u2019autre.\nLes allures des chevaux sont depuis longtemps l\u2019objet d\u2019\u00e9tudes approfondies, mais les diff\u00e9rents auteurs n\u2019\u00e9taient pas encore arriv\u00e9s \u00e0 une entente parfaite sur le rhythme des battues de chaque pied qui les caract\u00e9risent.\nAppliquant la Chronographie \u00e0 celle \u00e9tude, j\u2019obtins des r\u00e9sul-\nFig. 75. Cheval portant aux quatre pieds des explorateurs des appuis; le cavalier tient l'appareil inscripteur du rhythme des allures.\ntats tr\u00e8s-satisfaisants, malgr\u00e9 la complexit\u00e9 des ph\u00e9nom\u00e8nes qu\u2019il s\u2019agissait d\u2019analyser.\nLe cheval portait quatre chaussures exploratrices (fig 75), c\u2019est-\u00e0-dire que, sous chacun de ses sabots, \u00e9tait adapt\u00e9e une ampoule \u00e0 air qui, comprim\u00e9e pendant la dur\u00e9e de l\u2019appui, donnait un signal d\u2019une longueur variable. Quatre signaux superpos\u00e9s donnaient, dans chaque exp\u00e9rience, un quadruple trac\u00e9. La figure 76 est destin\u00e9e \u00e0 montrer comment les rhythmes des alleres d\u00e9rivent les uns des autres. Pour en comprendre la formation, il faut, avec Dug\u00e8s, consid\u00e9rer un quadrup\u00e8de comme form\u00e9","page":158},{"file":"p0159.txt","language":"fr","ocr_fr":"ALLURES DU CHEVAL.\n15\u00bb\nde deux \u00eatres bip\u00e8des marchant l\u2019un derri\u00e8re l\u2019autre. La notation des allures du cheval est form\u00e9e de quatre lignes group\u00e9es deux \u00e0 deux. Les deux lignes sup\u00e9rieures correspondent \u00e0 la notation des pieds de devant; les deux inf\u00e9rieures \u00e0 celle des pieds de derri\u00e8re.\nFig. 76. Notation des allures du cheval :\nN\u00b0 1. Amble (tous les auteurs),\nN\u00b0 2J Amble rompu (Merche).\nI l'as relev\u00e9 (Bouley).\n| Bas ordinaire du cheval d'allure (Mazure). 3.| Amble rompu (Bouley).\n( Traquenard (Lecoq).\nN\u00b0 4. Pas normal (Lecoq).\nN\u00b0 5. Pas normal (Bouley, Vincent et GoitFon,.\nSoleysell, Colin, etc.).\nN\u00b0 6. Pas normal (Raabe).\nN\u00b0 7. Trot d\u00e9cousu.\nN\u00b0 8. Trot ordinaire.\nHuit allures sont not\u00e9es dans la figure 76; elles d\u00e9rivent les unes des autres par une anticipation de plus en plus prononc\u00e9e des mouvements des pieds post\u00e9rieurs. Ainsi, le premier terme","page":159},{"file":"p0160.txt","language":"fr","ocr_fr":"160\nAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nde la s\u00e9rie est l\u2019amble, allure dans laquelle le pied droit d\u2019avant se meut en m\u00eame temps que le pied droit d\u2019arri\u00e8re ; il en est de m\u00eame du pied gauche. Dans l\u2019allure n\u00b0 2, amble rompu, les pieds d\u2019arricre entrent en mouvement un instant avant les pieds ant\u00e9rieurs. L\u2019allure n\u00b0 3 montre une anticipation encore plus grande des membres post\u00e9rieurs, et ainsi de suite, jusqu\u2019\u00e0 la huiti\u00e8me allure, le trot, dans laquelle le pied post\u00e9rieur a fini enti\u00e8rement son appui quand le pied ant\u00e9rieur du m\u00eame c\u00f4t\u00e9 se pose sur le sol.\nJe ne puis insister sur les d\u00e9tails des exp\u00e9riences que j\u2019ai faites sur ce sujet, n\u2019ayant pour but, en les rappelant ici, que de montrer une application de la m\u00e9thode graphique \u00e0 la d\u00e9termination de mouvements successifs1.\nCe tableau ne renferme que les allures march\u00e9es, celles dans\nFig. 77. Galop \u00e0 trois temps: A, indication des trois temps; 13, indication du nombre des pieds qui forment l'appui du corps \u00e0 chaque instant du galop \u00e0 trois temps. Le corps repose d\u2019abord sur un pied, puis sur trois, sur deux, sur un seul, enfin il est un instant en l\u2019air et la s\u00e9rie recommence.\nlesquelles le corps ne quitte pas le sol ; encore faudrait-il retrancher de cette s\u00e9rie le trot franc dans lequel le cheval quitte terre pendant un instant.\nQuant aux allures saut\u00e9es, leur notation montre que l\u2019animal est suspendu pendant un certain temps au-dessus du sol; nous n\u2019en donnerons qu\u2019un type (fig. 77) : la notation du galop \u00e0 droite 2.\n1.\tVoyez, pour plus de d\u00e9tails, la Machine animale, p. 144-5\n2.\tSi j\u2019avais \u00e0 reprendre aujourd\u2019hui des exp\u00e9riences de ce genre, je renoncerais il l\u2019emploi des signaux \u00e0 air, pour adopter les signaux \u00e9lectriques l\u00e9gers comme ceux de Marcel Deprez. De minces fils conducteurs s\u2019am\u00e9nageraient mieux le long des jambes de l\u2019animal que les tubes de caoutchouc, et il serait plus facile, je crois, d\u2019adapter sous le sabot un appareil qui ferme et ouvre un courant \u00e9lectrique pendant les appuis et lev\u00e9s du pied, que d\u2019appliquer les appareils charg\u00e9s de fournir les signaux \u00e0 air. En outre, comme la notation est le but v\u00e9ritable de ces exp\u00e9riences, on pourrait l\u2019obtenir direc-","page":160},{"file":"p0161.txt","language":"fr","ocr_fr":"D\u00c9TERMINATION DES FR\u00c9QUENCES.\n161\nD\u00e9termination de la fr\u00e9quence d\u2019actes successifs.\nOn a vu comment Eytehvein a d\u00e9termin\u00e9, le premier, la fr\u00e9quence des coups d\u2019un b\u00e9lier hydraulique. La m\u00eame m\u00e9thode s\u2019applique \u00e0 toute esp\u00e8ce de ph\u00e9nom\u00e8nes, et la pr\u00e9cision qu\u2019on peut atteindre dans ce genre de d\u00e9terminations n\u2019a pour ainsi dire point de limite. Tout d\u00e9pend de l\u2019approximation avec laquelle on \u00e9value, en temps, la valeur des intervalles qui s\u00e9parent les signaux enregistr\u00e9s.\nPour revenir aux exemples pr\u00e9c\u00e9dents, supposons que chaque pas soit signal\u00e9 sur un cylindre \u00e0 rotation rapide, \u00e0 c\u00f4t\u00e9 du trac\u00e9 d\u2019un chronographe; la dur\u00e9e d\u2019un pas se d\u00e9duira du nombre des vibrations auxquelles il correspond. La fr\u00e9quence des pas s\u2019estimera d'apr\u00e8s la dur\u00e9e de chacun.\nOn mesurera de la m\u00eame mani\u00e8re le nombre des pulsations du c\u0153ur ou des mouvements respiratoires qui s\u2019accomplissent en un temps donn\u00e9. Cette estimation des fr\u00e9quences pourra s\u2019appliquer \u00e0 des ph\u00e9nom\u00e8nes extr\u00eamement rapides. Ainsi, on mesure graphiquement le nombre des vibrations d\u2019un diapason quelconque, en le munissant d\u2019un style et en le faisant \u00e9crire \u00e0 c\u00f4t\u00e9 d\u2019un chronographe ou d\u2019un signal des secondes, ou bien \u00e0 c\u00f4t\u00e9 d\u2019un Autre diapason dont le nombre de vibrations est connu.\nl\u2019ai d\u00e9termin\u00e9 graphiquement la fr\u00e9quence des battements d\u2019ades de diff\u00e9rents insectes, en faisant tracer leurs ailes \u00e0 c\u00f4t\u00e9 d\u2019un diapason chronographe1. Prenons (fig. 78) une ouverture de compas \u00e9gale \u00e0 25 vibrations du chronographe, ce qui correspond \u00e0 l/io de seconde, et portons cette ouverture sur le trac\u00e9 des coups d\u2019aile, nous voyons que 6 coups d\u2019aile y sont contenus, d\u2019o\u00f9 il suit que l\u2019aile de la gu\u00eape battait 60 fois par seconde.\nLe Dr Rosapellv a fait, dans mon laboratoire, des exp\u00e9riences\ntement avec la disposition suivante : les trac\u00e9s des signaux \u00e9lectriques seraient dispos\u00e9s sur deux s\u00e9ries de lignes parall\u00e8les, comme celles qui constituent la porlce dans la notation des allures. Chacun d\u2019eux, termin\u00e9 par un style \u00e0 large bec comme une plume rogn\u00e9e, tracerait les signaux en venant frotter sur le papier au moment de l\u2019appui du pied, et s'\u00e9loignerait du papier \u00e0 l'instant du lev\u00e9. Enfin, la forme des styles donnerait des trac\u00e9s diff\u00e9rents pour le pied droit et pour le pied gauche. La notation d\u2019une allure serait ainsi obtenue directement dans des conditions tr\u00e8s-simples et plus pr\u00e9cises encore que dans mes premi\u00e8res exp\u00e9riences.\n1- \\ oyez la Machine animale, p. 187.\nIl","page":161},{"file":"p0162.txt","language":"fr","ocr_fr":"162\nAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\ndans lesquelles il a inscrit directement les vibrations du larynx, au moyen de signaux \u00e9lectriques. On peut \u00e9valuer, d\u2019apr\u00e8s les tra-\n\t\t\n\t\t\n\t\t\nFig. 78. Mouvements de l\u2019aile d\u2019une gu\u00eape, inscrits \u00e0 c\u00f4t\u00e9 du trac\u00e9 d'un diapason .chronographs\nde 1250 V. D.\ne\u00e9s (fig. 79), la tonalit\u00e9 de la note chant\u00e9e et appr\u00e9cier la justesse du son \u00e9mis. Ces exp\u00e9riences ont \u00e9t\u00e9 d\u00e9crites dans un m\u00e9moire sp\u00e9cial1.\nLa mesure des fr\u00e9quences de certains actes permet d\u2019obtenir indirectement des notions plus compliqu\u00e9es, telles que des mesures\nFig. 79. Vibrations du larynx, inscrites avec le signal de M. Deprez.\nde\u2019changements de volume ou de changements de vitesse. Quand une glande s\u00e9cr\u00e8te, si l\u2019on recueillait goutte \u00e0 goutte le produit de sa s\u00e9cr\u00e9tion et si la chute de chaque goutte \u00e9tait point\u00e9e sur un cylindre, la fr\u00e9quence plus ou moins grande des signaux exprimerait le rapidit\u00e9 de la s\u00e9cr\u00e9tion.\nLa figure 80 repr\u00e9sente un appareil fort simple qui inscrit ainsi la vitesse d\u2019une s\u00e9cr\u00e9tion : soient deux tubes par lesquels se d\u00e9verse le liquide s\u00e9cr\u00e9t\u00e9 par les deux glandes dont on veut comparer la fonction (rein, parotides) ; le liquide tombe goutte \u00e0 goutte par les tubes : l\u2019un versant le produit de la glande de droite, l\u2019au-\n1. Trav. du laboml1876-, p. J09 \u00e0 131.","page":162},{"file":"p0163.txt","language":"fr","ocr_fr":"163\nD\u00c9TERMINATION DES FR\u00c9QUENCES.\nIre celui de la glande de gauche. Ces gouttes tombent sur des pa-lellos qui terminent les leviers de deux tambours explorateurs dont chacun est mis en communication, par un tube \u00e0 air, avec un\nb\u2019ig. 80. Compte-gouttes inscri pleur.\ntambour \u00e0 levier inscripteur qui trace sur le cvlindre un signal pour chaque goutte qu\u2019il a re\u00e7ue.\nl'ig. 81. Trac\u00e9 du comple-goultes inscripleur avec \u00e9coulement variable 1; S, inscri [\u00bblion des secondes ; 2, compte-gouttes avec \u00e9coulement constant.\nOn obtient ainsi des signaux (fig. 81) plus ou moins rapproch\u00e9s","page":163},{"file":"p0164.txt","language":"fr","ocr_fr":"8*2. Pou U pr\u00e9si-nlant \u00ab\u00eeos \u00ee r roiru 1 a ri tes |>\u00e9no<li\u00ab|iies rliyUimces avec la respirai ion.\n164\nAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nles uns des autres suivant le nombre de goulles qui tombent en un temps donn\u00e9, c\u2019est-\u00e0-dire suivant la rapidit\u00e9 de la s\u00e9cr\u00e9tion.\nI>c la r\u00e9gularit\u00e9 des ph\u00e9nom\u00e8nes et de leur rlijthme.\nLa mesure des intervalles qui s\u00e9parent une s\u00e9rie de signaux fait conna\u00eetre si le retour de chacun des ph\u00e9nom\u00e8nes correspondants se fait ou non \u00e0 intervalles r\u00e9guliers. L\u2019appr\u00e9ciation de nos sens, en pareille mati\u00e8re, est tr\u00e8s-infid\u00e8le. Que de fois, en interrogeant le pouls d'un malade, n\u2019ai-jc pas cru \u00e0 l\u2019existence d\u2019une r\u00e9gularit\u00e9 parfaite, tandis que l\u2019irr\u00e9gularit\u00e9 s\u2019accusait aux appareils inscripleurs ! Pour estimer la r\u00e9gularit\u00e9 ou l\u2019irr\u00e9gularit\u00e9 des intervalles qui s\u00e9parent une s\u00e9rie de ph\u00e9nom\u00e8nes, on mesure au moyen du chronographe l\u2019intervalle qui s\u00e9pare leurs signaux. Plus on veut obtenir de pr\u00e9cision dans cette mesure, plus le cylindre doit tourner avec vitesse et plus aussi le chronographe doit donner des vibrations rapides.\nDans les ph\u00e9nom\u00e8nes physiologiques, on n\u2019a pas toujours besoin de mesures tr\u00e8s-d\u00e9licates. L\u2019inscription du pouls sur un papier qui chemine avec une vitesse d\u2019un demi-centim\u00e8tre par seconde suffit pour signaler des irr\u00e9gularit\u00e9s qui \u00e9chappent au toucher. Ainsi, dans le trac\u00e9 (fig. 82) il n\u2019est pas besoin d\u2019employer le chronographe pour constater l\u2019irr\u00e9gularit\u00e9 des intervalles qui s\u00e9parent les pulsations. Tout le monde, \u00e0 l\u2019inspection de cette figure, verra qu\u2019\u00e0 certains instants deux pulsations duraient plus longtemps que trois pulsations prises \u00e0 l\u2019instant suivant.\nL\u2019imperfection n\u2019est pas aussi grande pour tous nos sens que pour le tact; l\u2019oreille est habituellement plus exerc\u00e9e \u00e0 la mesure des intervalles de temps, de sorte que, si l\u2019on se servait des pulsations art\u00e9rielles pour provoquer une s\u00e9rie de bruits, l\u2019irr\u00e9gularit\u00e9 deviendrait beaucoup plus apparente. Mais aucun moyen ne peut suppl\u00e9er \u00e0 la Chronographie, quand on veut olr\ntenir des mesures tout \u00e0 fait pr\u00e9cises.","page":164},{"file":"p0165.txt","language":"fr","ocr_fr":"DES RHYTHMKS.\n165\nOn estime, del\u00e0 m\u00f4me fa\u00e7on la r\u00e9gularit\u00e9 ou l\u2019irr\u00e9gularit\u00e9 des mouvements respiratoires, celle des mouvements de la locomotion de l\u2019homme ou des animaux. Il n\u2019y a rien de particulier \u00e0 dire sur le mode d\u2019exp\u00e9rience usit\u00e9 en pareil cas ; le lecteur a d\u00e9j\u00e0 vu comment on proc\u00e8de pour obtenir un signal \u00e0 chacun des pas ; nous dirons, en temps et lieu, comment on inscrit les mouvements respiratoires.\nDans les mouvements irr\u00e9guliers, la m\u00e9thode graphique fait saisir un \u00e9l\u00e9ment fort important, je veux parler du fhythme <|ne les irr\u00e9gularit\u00e9s affectent dans certains cas. C\u2019est l\u00e0 encore un point sur lequel nos sens nous renseignent fort mal. Pour peu que la p\u00e9riode qui r\u00e8gle les retours d\u2019un m\u00f4me acte soit longue et compliqu\u00e9e, clic nous \u00e9chappe. Le souvenir fugitif des intervalles qu\u2019on a observ\u00e9s s\u2019efface et nous ne reconnaissons plus le retour d\u2019une m\u00eame p\u00e9riode, s'il vient \u00e0 se reproduire.\nAu lieu de cela, les signaux plac\u00e9s sur le papier se repr\u00e9sentent \u00e0 nos s eux d\u2019une fa\u00e7on pr\u00e9cise; la vue embrasse une assez grande \u00e9tendue de trac\u00e9 pour saisir le retour p\u00e9riodique de certaines irr\u00e9gularit\u00e9s, cl quand la p\u00e9riodicit\u00e9 est bien constat\u00e9e, elle nous met sur la voie de nouvelles recherches, relativement \u00e0 la cause qui l'a produite: ainsi, en se reportant \u00e0 la ligure 82, on voit que la p\u00e9-\nFig. 83. Pulsations du c\u0153ur du chien; irr\u00e9gularit\u00e9s rhytlun\u00e9es avec la respiration.\n\u2022'iode qui ram\u00e8ne un m\u00eame type de pulsation correspond \u00e0 dix battements du c\u0153ur.\nTout le monde sait que les battements du c\u0153ur d\u2019un chien sont irr\u00e9guliers ; sait-on aussi bien que cette irr\u00e9gularit\u00e9 est p\u00e9riodique? La m\u00e9thode graphique fait saisir, au premier coup d\u2019\u0153il, celle p\u00e9riodicit\u00e9 ; elle nous montre en outre que le retour de chacune d\u2019elles est li\u00e9 aux phases de la respiration (fig. 83).\nDans certains \u00e9tats s\u00e9niles, le pouls pr\u00e9sente une irr\u00e9gularit\u00e9","page":165},{"file":"p0166.txt","language":"fr","ocr_fr":"166\nAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nde rhylhme encore plus prononc\u00e9e; la figure 84 en fournil un type I r\u00e8s-accus\u00e9 l.\nDans les ph\u00e9nom\u00e8nes qui se modifient d\u2019une mani\u00e8re lente, la p\u00e9riodicit\u00e9 est moins apparente encore, car, pour la saisir, .fob-\nFiir, s'i. Pouls St*nili* pn'sfiitaut des irnVtiiaril\u00f4s\nservaiion devrait \u00eatre prolong\u00e9e pendant un temps tr\u00e8s-long. Des \\ aviations li\u00e9es aux p\u00e9riodes diurnes ou annuelles risquent de nous \u00e9chapper, plus encore que celles dont le retour esl fr\u00e9quent, (fest l\u00e0 un ordre de ph\u00e9nom\u00e8nes dans lesquels la m\u00e9thode graphique est appel\u00e9e \u00e0 rendre de tr\u00e8s-grands services.\nI. Nous n\u2019avons \u00e0 consid\u00e9rer, dans chaque pulsation, que le moment o\u00f9 elle appara\u00eet ; la courbe inscrite par le sphygmograpiie n\u2019est pr\u00e9sent\u00e9e maintenant qu\u2019\u00e0 titre <!o signal nu pouls. l\u2019Ius tard nous \u00e9tudierons la forme (le ees pulsations el les influences qui la modifient.","page":166},{"file":"p0167.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHAPITRE III.\nINSCRIPTION DES MOUVEMENTS.\ni,:i connaissance d'un mouvement contient la double notion de l'espace et du temps. \u2014 1,6 mouvement est simple ou compos\u00e9. \u2014 Inscription d'un mouvement simple, rcctilisruc, d\u2019un seul sens : chute des corps. \u2014 Inscription d'un mouvement musculaire, \u2022\u2014 Inscription des vitesses, du partage des forces, de la dur\u00e9e des chocs, des acc\u00e9l\u00e9rations. \u2014 Courbe de la vitesse des projectiles. \u2014 Inscription d\u2019un mouvement de translation tr\u00e8s-\u00e9tendu ; moyens de le r\u00e9duire. \u2014 Inscription des mouvements des pieds dans la marche. \u2014 Inscription des mouvements d\u2019un v\u00e9hicule; odographe. \u2014 Application de l\u2019odographe \u00e0 l'inscription des mouvements d'une voiture ou d\u2019un train. \u2014 Application de l'odographe \u00e0 la marche de l'homme ou des animaux, \u00e0 la marche d\u2019une machine motrice, etc. \u2014 L\u2019odographe fournit la courbe des fr\u00e9-jueiices d\u2019un ph\u00e9nom\u00e8ne \u00e0, retours p\u00e9riodiques : fr\u00e9quence des mouvements du rouir ; fr\u00e9quence des respirations, etc.\nIl tt fallu s\u00e9parer pour l\u2019\u00e9tude l\u2019inscripliou des changements d\u2019espace de celle des mesures du temps, de sorte que nous ne connaissons encore le mouvement que d\u2019une mani\u00e8re partielle, nous n\u2019en savons d\u00e9terminer que la trajectoire et la dur\u00e9e. Mais la connaissance compl\u00e8te d\u2019un mouvement suppose qu\u2019\u00e0 chaque instant du d\u00e9placement d\u2019un corps, on sache la position qu\u2019il occupe dans l\u2019espace. C\u2019est cette importante notion que fournissent les appareils inscripteurs du mouvement ; la courbe qu\u2019ils tracent exprime en effet les changements de position dans I espace en fonction du temps.\nIl n\u2019y a plus lieu d\u2019expliquer la mani\u00e8re dont une courbe traduit un mouvement. Celte notion a \u00e9t\u00e9 donn\u00e9e dans la premi\u00e8re partie de cet ouvrage*, et quelques mots suffisent ici pour faire comprendre comment une courbe est trac\u00e9e par le mouvement lui-m\u00eame.\n1 \u2022 Lii;qi. ii, p. |U.","page":167},{"file":"p0168.txt","language":"fr","ocr_fr":"168\nAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nLa Chronographie a d\u00e9j\u00e0 fourni un exemple de la mani\u00e8re dont on obtient l\u2019expression graphique des temps par des longueurs qui leur soient proportionnelles. Au lieu de tracer sur le cylindre avec un style immobile, il suffit d\u2019\u00e9crire avec un style qui se d\u00e9place dans un sens perpendiculaire \u00e0 celui de la j\u2019otation du\nFig. 85. Machine Poncelet et Morin traduisant par une courbe les lois de la chute des corps.\ncylindre, et l\u2019on verra s\u2019\u00e9crire une courbe, dont l\u2019inclinaison plus ou moins grande et les inflexions diverses exprimeront la vitesse de translation du style et ses variations.\nMais un mouvement peut \u00eatre simple ou compliqu\u00e9 ; il y aura donc lieu, dans l\u2019exposition qui va suivre, de n\u2019arriver que par degr\u00e9s successifs \u00e0 la description des moyens qui servent \u00e0 inscrire les mouvements compliqu\u00e9s.","page":168},{"file":"p0169.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHUTE DES CORPS.\n269\nInscription <l'un mouvement rectiligne d\u2019un seul sens.\nC\u2019est \u00e0 Poncelet qu\u2019on doit la conception d\u2019une machine destin\u00e9e \u00e0 inscrire ce genre de mouvement. La r\u00e9alisation de l\u2019appareil appartient au g\u00e9n\u00e9ral Morin. Cet instrument inscripteur, repr\u00e9sent\u00e9 figure 85, \u00e9tait destin\u00e9 \u00e0 d\u00e9montrer graphiquement les lois del\u00e0 chute des corps.\nUn poids qui tombe porte un style qui trace sur un cylindre tournant uniform\u00e9ment autour d\u2019un axe vertical; la combinaison de ces deux mouvements perpendiculaires l\u2019un \u00e0 l\u2019autre, dont l\u2019un est uniforme et l\u2019autre uniform\u00e9ment acc\u00e9l\u00e9r\u00e9, donne naissance \u00e0 une courbe parabolique d\u2019o\u00f9 l\u2019on tire ais\u00e9ment toutes les lois de la chute des corps si laborieusement d\u00e9gag\u00e9e des exp\u00e9riences de Galil\u00e9e, d\u2019Atwood, et de tous les physiciens.\n(Pour l\u2019analyse des trac\u00e9s fournis par celte machine, voy. Technique, chap, in.)\nInscription d'un mouvement rectiligne d\u2019origine quelconque.\nLa machine Poncelet s\u2019applique exclusivement \u00e0 l\u2019\u00e9tude des lois de la pesanteur ; mais il est important d\u2019avoir un appareil susceptible de traduire un mouvement rectiligne d\u2019origine quelconque. La disposition repr\u00e9sent\u00e9e figure 86 remplit toutes ces conditions.\nUn cylindre enfum\u00e9 est anim\u00e9 d\u2019un mouvement de rotation plus ou moins rapide suivant le besoin; un chariot G guid\u00e9 dans une glissi\u00e8re porte un style S.\nSous l\u2019influence de la traction d\u2019un fil, ce chariot prend une vitesse plus ou moins grande et trace sur le cylindre la courbe du mouvement qui lui est communiqu\u00e9. Or, suivant la nature de la force motrice qui tire sur le fil, on obtient dans le trac\u00e9, l\u2019expression d\u2019un mouvement lent ou rapide, uniforme ou vari\u00e9.\nSi l\u2019on fait enrouler le fil du chariot sur un axe d\u2019un rouage d\u2019horlogerie d\u2019une vitesse uniforme, le trac\u00e9 sera une ligne droite 'tont l\u2019inclinaison sera plus ou moins grande selon la vitesse.\nQu\u2019on agisse sur le fil par un mouvement musculaire, tous les caprices de ce mouvement se traduiront dans les inflexions de la","page":169},{"file":"p0170.txt","language":"fr","ocr_fr":"170\nAPPAREILS INSCRIPTE\u00dcRS DES MOUVEMENTS.\nligne trac\u00e9e. Enfin que l\u2019on applique sur le fil une force con-stanted\u2019unenalurc et d\u2019une intensit\u00e9 quelconques, la courbe corres-\nFig. 8(\u00bb. Cylindre el chariot munis d\u2019un style traceur, s\u2019appliquant \u00e0 l\u2019inscription d\u2019un mouvement rectiligne d\u2019un seul sens de vitesse quelconque.\npondant au njou veulent uniform\u00e9ment acc\u00e9l\u00e9r\u00e9 sera une parabole dont le param\u00e8tre variable correspondra \u00e0 des acc\u00e9l\u00e9rations plus ou moins grandes. (Technique, chap, ni.)\nMouvement d'une niasse soumise \u00e0 des forces constantes d'intensit\u00e9s diff\u00e9rentes.\nA la place de la pesanteur, on peut substituer une force constante d\u2019une autre nature, celle d\u2019un ressort par exemple. Soi! donc un fil de caoutchouc d\u2019une tr\u00e8s-grande longueur tendu par un poids de 100 grammes, il exercera une action \u00e9gale \u00e0 celle de la pesanteur, s\u2019il s\u2019agit d\u2019entra\u00eener sur un plan parfaitement glissant une masse ayant elle-m\u00eame poids de 100 grammes.\nLa figure 87 montre la disposition de cette exp\u00e9rience. Le chariot, fix\u00e9 par un fil que l\u2019on br\u00fble \u00e0 un moment donn\u00e9, p\u00e8se 100 grammes, et est entra\u00een\u00e9 vers la droite par un poids de 100 grammes suspendu \u00e0 un fil de caoulcliouc r\u00e9fl\u00e9chi sur une","page":170},{"file":"p0171.txt","language":"fr","ocr_fr":"171\nMOUVEMENT ACC\u00c9L\u00c9R\u00c9.\npoulie. Le cylindre \u00e9tant anim\u00e9 d'un mouvement uniforme, on bride le fil, et la courbe trac\u00e9e est celle qui, dans la figure 88,\n% \u2014s\nFig-. 87. Disposition de l'exp\u00e9rience destin\u00e9e \u00e0 inscrire le mouvement d'un corps son mis \u00e0 une force constante.\nporle le num\u00e9ro 1. C\u2019est la courbe qu\u2019on e\u00fbt obtenue en lais-\nFig. 8:8- Courb\u2019S trac\u00e9es par le mouvement de masses diverses soumises \u00e0 l'action d\u2019une m\u00eame l'une constante.\nsanl tomber verticalement le chariot sous la seule influence de son poids.","page":171},{"file":"p0172.txt","language":"fr","ocr_fr":"172\nAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nMais, si l\u2019on appliquait au chariot des forces plus grandes ou plus petites que la pesanteur, on aurait des acc\u00e9l\u00e9rations, 2 et 3, plus grandes ou plus petites que celle que repr\u00e9sente la courbe n\u00b0 1. (Voir Technique, chap, m.)\nVitesse des masses en mouvement.\nOn peut \u00e9galement, sur un petit parcours comme celui du chariot ci-dessus, d\u00e9terminer la vitesse d\u2019une masse en mouvement. On remplace alors le chariot par la masse elle-m\u00eame qu\u2019on munit de galets pour qu\u2019elle glisse entre les rails et d\u2019un style qui trace sur le papier. Puis, imprimant au cylindre une vitesse de rotation convenable que le chronographe contr\u00f4le, on donne \u00e0 la masse l\u2019impulsion dont on veut conna\u00eetre les effets. Celte masse devient une sorte de projectile qui franchit la longueur du cylindre en un temps plus ou moins court, et vient amortir sa vitesse contre l\u2019obstacle plac\u00e9 \u00e0 l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 de sa course *. Le trac\u00e9 qu\u2019on obtient est sensiblement une ligne droite, \u00e0 moins que les frottements du chariot ne soient trop grands, ce qui alt\u00e9rerait l\u2019uniformit\u00e9 du mouvement. L\u2019inclinaison de cette ligne mesure la vitesse du mobile.\nL\u2019un des ph\u00e9nom\u00e8nes les plus int\u00e9ressants qu\u2019on puisse \u00e9tudier par cette m\u00e9thode, c\u2019est la transmission du mouvement d\u2019un mobile \u00e0 un autre et la production des chocs dont on peut mesurer la dur\u00e9e.\nMesure de la dur\u00e9e d\u2019un choc.\nPour faire cette exp\u00e9rience, on prend deux mobiles pareils \u00e0 celui qui vient d\u2019\u00eatre d\u00e9crit plus haut, tous deux d\u2019\u00e9gal poids et munis de galets. Plac\u00e9es sur le rail, ces masses portent chacune un style ; quand elles sont en contact, les styles ont leurs pointes tr\u00e8s-voisines l\u2019une de l\u2019autre 1 2.\n1.\tOn emploie avec succ\u00e8s la disposition suivante. I.e mobile se termine par une pointe peu aigu\u00eb qui vient s\u2019implanter, \u00e0 la fin de la course, dans un morceau do bois tendre. Le mobile est ainsi arr\u00eat\u00e9, sans choc et sans r\u00e9trogradation ni rebondissement.\n2.\tPour obtenir ce r\u00e9sultat, on donne une grande longueur au stjle du mobile d\u2019avant cl une faible longueur \u00e0 celui du mobile d\u2019arri\u00e8re. Les surfaces des mobiles qui doivent se choquer sont planes ou l\u00e9g\u00e8rement convexes.","page":172},{"file":"p0173.txt","language":"fr","ocr_fr":"DUREE DES CHOCS.\n173\nOn place le mobile d\u2019avant au milieu de la course \u00e0 parcourir, tandis que le mobile d\u2019arri\u00e8re est mis sur une sorte d\u2019arbal\u00e8te qui le devra lancer \u00e0 un moment donn\u00e9. On imprime alors au cylindre une grande vitesse contr\u00f4l\u00e9e par le chronographe. Le style du mobile d\u2019avant trace sur le cylindre une ligne circulaire; \u00e0 ce moment, on presse sur la d\u00e9tente de l\u2019arbal\u00e8te et le 2e projectile est lanc\u00e9. Le choc a lieu, le 1er projectile parcourt le reste du chemin, tandis que le 2e reste immobile au lieu o\u00f9 le choc s\u2019est produit; il trace alors \u00e0 son tour une ligne circulaire.\nD\u2019autres fois, le mobile choquant continue encore sa marche mais d\u2019un mouvement ralenti; d\u2019autres fois enfin il r\u00e9trograde\nOn arr\u00eate le cylindre et on recueille un trac\u00e9 dont la figure 89 montre une des formes possibles.\nDans celle figure, la ligne oblique a est trac\u00e9e par le mobile choquant; son inclinaison mesure la vitesse du mouvement de translation. La ligne oblique a' est trac\u00e9e par le style du mobile choquant lorsqu\u2019il a perdu sa vitesse. La ligne horizontale ponctu\u00e9e \u00e9tait trac\u00e9e au commencement de l\u2019exp\u00e9rience par le mobile d\u2019avant; celui-ci, apr\u00e8s le choc, a trac\u00e9 la ligne oblique b'.\nOn voit que ces deux lignes obliques, a et b', droites et sensiblement parall\u00e8les l\u2019une \u00e0 l\u2019autre, expriment que le mouvement de chacun des mobiles \u00e9tait uniforme et que le corps choquant a transmis la presque totalit\u00e9 de son mouvement au corps choqu\u00e9. Apr\u00e8s la rencontre, le mobile choquant n\u2019a plus eu qu\u2019une faible vitesse (ligne a') qui s\u2019est \u00e9teinte bient\u00f4t l.\nLa dur\u00e9e du choc se d\u00e9duit de la distance horizontale qui\nU Cette conservation d\u2019une partie de la vitesse de la premi\u00e8re masse ne s\u2019observe qu\u2019antant que les substances qui se choquent n'ont pas une \u00e9lasticit\u00e9 parfaite.","page":173},{"file":"p0174.txt","language":"fr","ocr_fr":"174\nAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\ns\u00e9pare le point oit s\u2019arr\u00eate le mouvement du corps choquant de celui o\u00f9 commence le mouvement du corps choque. Dans cette ligure 89 l\u2019intervalle qui s\u00e9pare le trac\u00e9 de ces deux instants est d\u2019une bri\u00e8vet\u00e9 extr\u00eame; l\u2019\u0153il a peine \u00e0 le distinguer cl l\u2019on voit ais\u00e9ment qu\u2019il repr\u00e9sente une \u00e9tendue bien moindre que celle qui correspond \u00e0 1/500'* de seconde mesur\u00e9 au chronographe. Les exp\u00e9riences assez nombreuses que j\u2019ai laites \u00e0 ce sujet m\u2019ont fait voir que, dans le cas o\u00f9 deux masses de bronze se rencontrent, la dur\u00e9e du choc est inf\u00e9rieure \u00e0 1/25000'' de seconde.\nQuant au partage de la vitesse entre deux mobiles qui se choquent, elle n\u2019est pas moins int\u00e9ressante \u00e0 \u00e9tudier. Dans l\u2019exp\u00e9rience pr\u00e9c\u00e9dente, les masses \u00e9tant \u00e9gales et l\u2019\u00e9lasticit\u00e9 des corps \u00e9tant presque parfaite, la force vive passait presque tout enti\u00e8re de l\u2019une \u00e0 l\u2019autre *. Mais, au moyen de masses additionnelles qu\u2019on lixe \u00e0 l\u2019un ou \u00e0 l\u2019autre des mobiles, par de fortes vis, on peut donner \u00e0 l\u2019un d\u2019eux une masse double de l\u2019autre; si le corps choquant est le plus lourd, les deux mobiles se mettent en marche avec des vitesses diff\u00e9rentes. Dans le cas inverse, le corps choqu\u00e9 prend une vitesse moindre que celle qu\u2019avait le corps choquant. Quant \u00e0 la dur\u00e9e du choc, elle m\u2019a sembl\u00e9 \u00e9galement br\u00e8ve, dans tous ces cas, et presque inappr\u00e9ciable malgr\u00e9 l\u2019extr\u00eame puissance des appareils \\ Ces exp\u00e9riences devront \u00eatre r\u00e9p\u00e9t\u00e9es avec des vitesses plus grandes de rotation du cyli ndre et de translation des mobiles.\nAee\u00e9l\u00e9rographe de M. Deprez,-donnant la courbe des vitesses-imprim\u00e9es \u00e0 un projectile par la poudre \u00e0 canon.\nUn des actes les plus rapides que l\u2019on puisse inscrire, e\u2019esl le mouvement des projectiles de guerre. Dans ces mesures, en raison de la v itesse du mouvement, on doit disposer d\u2019une surface anim\u00e9e d\u2019une vitesse de translation extr\u00eamement rapide. Marcel Deprez a obtenu la solution de ce probl\u00e8me au moyen de l\u2019instrument qu\u2019il appelle ctcail\u00e9rographe.\n1.\tLe corps choquant ne parcourt plus, apr\u00e8s la rencontre, qu'un espace de quelques millim\u00e8tres, et accomplit ce trajet avec une vitesse tr\u00e8s-faible.\n2.\tJe n'ai pas termin\u00e9 les recherches relatives \u00e0 la dur\u00e9e des chocs, suivant les vitesses imprim\u00e9es aux mobiles, et suivant la forme et l\u2019\u00e9lasticit\u00e9 des surfaces de contact; ce sera l\u2019objet d\u2019\u00e9tudes ult\u00e9rieures.","page":174},{"file":"p0175.txt","language":"fr","ocr_fr":"VITESSE DES PROJECTILES.\n175\nRenversant la disposition qu\u2019on donne ordinairement aux appareils, M. Deprez imprime \u00e0 une plaque de papier le mouvement\nF S- 90. G\u00b0m\u2019ke de la vitesse imprim\u00e9e aux projectiles par la poudre \u00e0 canon. Ce trac\u00e9 est obtenu :ivec la poudre de Wetteren, et recueilli par l\u2019acc\u00e9l\u00e9rographe de M. Deprez.\nd\u2019un piston sur lequel agissent les gaz de la poudre, tandis qu\u2019un ressort fortement tendu anime le style traceur d\u2019une translation\nFig. 91. Vitesse des projectiles. Courbes trac\u00e9es avec l'acc\u00e9l\u00e9rographe de M. Deprez; poudre du Ripault.\nrapide. De ces deux mouvements combin\u00e9s r\u00e9sulte une courbe qui traduit les effets des gaz de la poudre.\nSi la poudre imprimait au piston et au papier qu\u2019il porte un mouvement uniforme; si, d\u2019autre part, le style traceur recevait du ressort qui le tire un mouvement uniforme lui-m\u00eame, la ligne Ira-","page":175},{"file":"p0176.txt","language":"fr","ocr_fr":"176\nAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nc\u00e9e seraitune droite dont l'obliquit\u00e9, dans un sem, ou dans l\u2019autre, exprimerait la pr\u00e9dominance de l\u2019un des deux mouvements. Mais le mouvement du papier, comme celui du style, sont tous deux acc\u00e9l\u00e9r\u00e9s. Si cette acc\u00e9l\u00e9ration \u00e9tait la m\u00eame de part et d\u2019autre, la ligne trac\u00e9e serait encore une droite, car \u00e0 chaque instant le style inscripteur serait d\u00e9vi\u00e9 d\u2019une m\u00eame quantit\u00e9 suivant l\u2019axe des x et celui des y. Mais si l\u2019acc\u00e9l\u00e9ration n\u2019est pas la m\u00eame, une courbe la traduira; c\u2019est ce qui se produit dans la plupart des exp\u00e9riences de Deprcz.\nPour conna\u00eetre les valeurs de l\u2019acc\u00e9l\u00e9ration imprim\u00e9e au piston, Deprez a recouru parfois \u00e0 l\u2019inscription directe du temps, au moyen d\u2019une tige qui vibrait 1000 fois par seconde.\nLes figures 90 et 91 ont \u00e9t\u00e9 obtenues avec cet appareil. Leur signification est la suivante :\nChacune des divisions verticales ponctu\u00e9es correspond \u00e0 la\nposition que le style occupait aux instants 1, 2, 3.....etc., mesur\u00e9s\nen milli\u00e8mes de seconde. La position du piston est exprim\u00e9e, pour chacun de ces instants, par l\u2019intersection de la courbe trac\u00e9e avec ces divisions du temps. De sorte que dans l\u2019analyse d\u2019un trac\u00e9 de ce genre, tout se passe comme dans le cas o\u00f9 l\u2019on aurait \u00e0 interpr\u00e9ter une courbe fournie par la machine Morin. Comme la translation du style n\u2019est pas uniforme, on s\u2019est servi d\u2019un style vibrant pour contr\u00f4ler la marche du projectile.\nLes deux courbes que nous avons prises comme exemples pr\u00e9sentent des caract\u00e8res bien diff\u00e9rents : la poudre de Wetteren imprime au projectile une acc\u00e9l\u00e9ration beaucoup moins grande que celle du Ripault.\nAccroissement des v\u00e9g\u00e9taux.\nNous avons examin\u00e9 les principaux cas o\u00f9 la m\u00e9thode graphique se pr\u00eate \u00e0 l\u2019inscription de mouvements tr\u00e8s-rapides ; pour compl\u00e9ter l\u2019expos\u00e9 de ses applications, nous la montrerons aux prises avec des mouvements d\u2019une grande lenteur. L\u2019accroissement des v\u00e9g\u00e9taux est un des exemples les plus frappants qu\u2019on puisse choisir.\nLe 21 juillet 1873, je pris une tige de Paulownia dont la hauteur \u00e9tait de lm,40, et, l\u2019appliquant contre un solide tuteur, j\u2019attachai \u00e0 l\u2019aisselle d\u2019une des feuilles les plus hautes un fil dont la","page":176},{"file":"p0177.txt","language":"fr","ocr_fr":"177\nACCROISSEMENT DES V\u00c9G\u00c9TAUX.\ntraction agissait sur un style \u00e9crivant *. L\u2019appareil, apr\u00e8s avoir fonctionn\u00e9 deux jours et deux nuits cons\u00e9cutives, donna le trac\u00e9 (Og. 92). On remarque, au premier abord, que l\u2019accroissement de l\u2019arbre avait son maximum entre midi et minuit. La p\u00e9riode du trac\u00e9 qui r\u00e9pond \u00e0 la matin\u00e9e est sensiblement horizontale, pendant une grande partie de son \u00e9tendue. J\u2019ai pu me convaincre que les variations de temp\u00e9ratures n\u2019influaient pas d\u2019une mani\u00e8re sensible sur la longueur du fil et par cons\u00e9quent sur la forme du trac\u00e9. Enfin, pour me mettre \u00e0 l\u2019abri des influences hygrom\u00e9-\nFig. 92. Courbe de l\u2019accroissement d\u2019une tige de Paulownia, aux diff\u00e9rentes heures du jour\net de la nuit.\ntriques, j\u2019ai employ\u00e9 un fil de m\u00e9tal pour transmettre la traction de l\u2019arbre au style.\nD\u2019autres exp\u00e9riences, faites sur la m\u00eame plante, m\u2019ont donn\u00e9 des r\u00e9sultats concordants. Je regrette de n\u2019avoir pu jusqu\u2019ici op\u00e9rer sur plusieurs especes v\u00e9g\u00e9tales, en variant les conditions hygrom\u00e9triques et la temp\u00e9rature; en plongeant la plante dans la lumi\u00e8re et dans l\u2019obscurit\u00e9 ; en la pla\u00e7ant dans des atmosph\u00e8res de diff\u00e9rentes compositions; enfin, en faisant agir sur elle des faisceaux lumineux diversement color\u00e9s. Il y a l\u00e0, sans doute, un vaste champ \u00e0 explorer pour la physiologie v\u00e9g\u00e9tale, et si j\u2019indique, d\u00e8s aujourd\u2019hui, les r\u00e9sultats encore informes que m\u2019ont donn\u00e9s ces exp\u00e9riences, c\u2019est avec l\u2019espoir de voir ces recherches reprises\n1. La \u00abImposition de l'appareil \u00e9tait un peu diff\u00e9rente de celle qui consiste \u00e0 agir sur un curseur roulant sur des rails; c\u2019est \u00e0 ce dernier appareil que je recours aujourd\u2019hui dans mes exp\u00e9riences.","page":177},{"file":"p0178.txt","language":"fr","ocr_fr":"178\nAPPAREILS INSCniPTEURS DES MOUVEMENTS.\npar d\u2019autres physiologistes plus pr\u00e9par\u00e9s que moi \u00e0 les poursuivre *.\nmoyens de r\u00e9duire les mouvements qui sont trop \u00e9tendus pour pouvoir \u00eatre inscrits avec leurs dimensions r\u00e9elles,\nLa longueur des cylindres dont on se sert pour inscrire les trac\u00e9s est ordinairement de 25 \u00e0 30 centim\u00e8tres; quand le mouvement qu\u2019on \u00e9tudie n\u2019exc\u00e8de pas ces dimensions, on peut, comme dans les exp\u00e9riences qui pr\u00e9c\u00e8dent, l\u2019inscrire directement, de fa\u00e7on qu\u2019un centim\u00e8tre de longueur, mesur\u00e9 sur le papier parall\u00e8lement\nl\u2019axe des ordonn\u00e9es, exprime un centim\u00e8tre de chemin parcouru. Mais s\u2019il s\u2019agit de mouvements tr\u00e8s-\u00e9tendus, il faut les r\u00e9duire dans des proportions connues : au 10\u00b0, au 100e, au 1000e, etc., suivant le besoin. On r\u00e8gle, en m\u00eame temps, la vitesse de rotation du cylindre, pour que le trac\u00e9 pr\u00e9sente la clart\u00e9 convenable.\nLa r\u00e9duction du mouvement se fait au moyen de poulies ou d\u2019engrenages agissant comme dans les compteurs, c\u2019est-\u00e0-dire de fa\u00e7on que, dans la s\u00e9rie des rouages, un pignon d\u2019un certain nombre de dents agisse sur une roue dont les dents soient 10 fois plus nombreuses. Dans ces conditions, pendant que le premier mobile fait 1000 tours, le second n\u2019en fait que 100; le troisi\u00e8me, 10; le quatri\u00e8me, 1 ; le cinqui\u00e8me, l/10e de tour seulement, et ainsi de suite.\nTous ces mobiles, saillants \u00e0 l\u2019ext\u00e9rieur du rouage, peuvent recevoir des poulies \u00e0 gorge. Une corde enroul\u00e9e sur l\u2019une des poulies transmet au rouage le mouvement qu\u2019il s\u2019agit de r\u00e9duire. Un fil enroul\u00e9 dans la gorge d\u2019une autre poulie transmet au style inscripteur le mouvement convenablement r\u00e9duit. Il y a encore d\u2019autres moyens de r\u00e9duire l\u2019\u00e9tendue d\u2019un mouvement. (Voir Technique, chap, m.)\nComme exemple d\u2019inscription de mouvements r\u00e9duits, je citerai des exp\u00e9riences faites sur la locomotion humaine, et dans lesquelles il s\u2019agissait d\u2019inscrire les mouvements du pied, lorsqu\u2019il quitte le sol pour aller prendre un nouvel appui.\n1. On trouve dans Sachs, Physiologie v\u00e9g\u00e9tale, des exp\u00e9riences analogues faites au moyen d\u2019un simple levier amplificateur de mouvement. Cette disposition que j\u2019avais employ\u00e9e d\u2019abord m\u2019a paru d\u00e9fectueuse, attendu que l\u2019arc de cercle trac\u00e9 par la pointe \u00e9crivante d\u00e9forme trop le mouvement.","page":178},{"file":"p0179.txt","language":"fr","ocr_fr":"MOUVEMENTS DU PIED.\n179\nExp\u00e9riences sur les mouvements du pied dans la marche et la\ncourse.\nOn s\u2019attache au pied un fil qui s\u2019enroule sur une poulie plac\u00e9e sur le premier mobile du compteur; une autre poulie, plac\u00e9e sur le troisi\u00e8me mobile, porte aussi un fil qui lire sur le style \u00e9crivant, d\u00e9j\u00e0 d\u00e9crit figure 83. On obtiendra des trac\u00e9s dans lesquels l\u2019espace parcouru par le pied sera transmis au style, apr\u00e8s avoir \u00e9t\u00e9 r\u00e9duit au 100e de son \u00e9tendue r\u00e9elle.\nLa figure 93 montre cinq trac\u00e9s recueillis avec des allures in\u00e9-\nl;ig. D3. Inscription \u00ables mouvements du pied dans la marche, \u00e0 des allures plus ou moins rapides.\ngaiement rapides. A correspond \u00e0 la marche la plus lente ; B \u00e0 la marche ordinaire; G \u00e0 la course rapide. Les autres courbes sont obtenues avec des courses de moindre vitesse.\nL\u2019espace total parcouru \u00e9tait 3 m\u00e8tres V\u00bb? qui, r\u00e9duits au 100e, donnent 3 centim\u00e8tres V*. Les temps employ\u00e9s \u00e0 parcourir cet espace, aux diff\u00e9rentes allures, se mesurent sur l\u2019axe des abscisses, au moyen du trac\u00e9 d\u2019un chronographe de dix vibrations doubles par seconde.\nLes trac\u00e9s expriment tout ce qui est relatif au transport du pied dans la marche. Ils montrent le temps pendant lequel le pied est \u00e0 l\u2019appui ou au lev\u00e9, le chemin parcouru dans ce dernier cas, et les phases du mouvement.\n1\u201c Alternatives de repos et de mouvement du pied. \u2014 Il est clair que partout o\u00f9 les trac\u00e9s montrent une ligne horizontale, ces","page":179},{"file":"p0180.txt","language":"fr","ocr_fr":"180\nAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\ntemps correspondent \u00e0 l\u2019appui du pied sur le sol et \u00e0 son immobilit\u00e9, puisque l\u2019espace parcouru est nul. La dur\u00e9e de ces appuis d\u00e9cro\u00eet, comme on le voit, \u00e0 mesure que l\u2019allure s\u2019acc\u00e9l\u00e8re. Le temps pendant lequel le pied se d\u00e9place est indiqu\u00e9 par une ligne oblique dont la projection sur les ordonn\u00e9es cro\u00eet d\u2019autant plus que l\u2019allure est plus rapide. Cela prouve que la longueur du pas augmente en raison de la vitesse de l\u2019allure.\nOn pourrait estimer avec pr\u00e9cision les rapports de la vitesse \u00e0 l\u2019\u00e9tendue du pas, les variations relatives de la dur\u00e9e des repos et des mouvements du pied, etc. ; mais je ne saurais ici m\u2019appesantir sur ces d\u00e9tails ; le point essentiel \u00e0 d\u00e9terminer est le suivant :\n2\u00b0 Nature du mouvement de translation du pied. \u2014 Ce mouvement se traduit, presque dans son entier, par une ligne droite; il est donc uniforme pendant presque toute sa dur\u00e9e; les inflexions de la ligne, au commencement et \u00e0 la fin, annoncent que, dans les allures rapides surtout, le mouvement du pied commence et finit par de courtes p\u00e9riodes de vitesse variable. On voit combien il s\u2019en faut que l\u2019oscillation de la jambe soit analogue \u00e0 celle d\u2019un pendule, comme l\u2019avaient cru les fr\u00e8res Weber. Ces auteurs, en effet, croyaient que dans la marche les oscillations de la jambe qui se d\u00e9place n\u2019\u00e9taient dues qu\u2019\u00e0 la pesanteur.\nIl ne faudrait pas non plus attribuer exclusivement \u00e0 l\u2019action des muscles de la jambe ce transport \u00e0 peu pr\u00e8s uniforme du pied ; on sait que, dans ce transport, deux causes distinctes interviennent : d\u2019une part, le mouvement angulaire que la jambe ex\u00e9cute autour de l\u2019articulation de la hanche; d\u2019autre part, le transport horizontal du bassin lui-m\u00eame, c\u2019est-\u00e0-dire du point de suspension de la jambe, pendant qu\u2019elle oscille1.\nOn con\u00e7oit que, par la combinaison de ces deux influences, le mouvement du pied tende \u00e0 l\u2019uniformit\u00e9; cela arrivera si les minima de vitesse du premier genre de mouvement correspondent avec les maxima du second. Il devenait donc tr\u00e8s-int\u00e9ressant de d\u00e9terminer quel est le mouvement de translation du tronc \u00e0 diverses allures. L\u2019appareil pr\u00e9c\u00e9demment d\u00e9crit sert encore \u00e0 cette d\u00e9termination\n1. Le capitaine Raabe publie cil ce moment d\u2019importantes \u00e9ludes sur les mouvements du pied aux diverses allures du cheval et sur la relation de ce mouvement avec la translation de la niasse du corps. Nous regrettons que les limites de cet ouvrage ne nous permettent pas d\u2019analyser ce travail remarquable.","page":180},{"file":"p0181.txt","language":"fr","ocr_fr":"TRANSLATION DU CORPS.\n181\nInscription de l\u2019espace parcouru par le corps aux differentes\nallures.\nUne corde attach\u00e9e \u00e0 la ceinture transmettait \u00e0 l\u2019enregistreur le mouvement de transport du tronc. En op\u00e9rant successivement \u00e0\nT' i\u00a3\\ 9i. Tnscriplion dos mouvements de translation du corps aux diff\u00e9rentes allures,\ndiff\u00e9rentes allures, on obtient la figure 94, dont l\u2019analyse donne des r\u00e9sultats assez importants.\nVitesse de l\u2019allure.\nElle est exprim\u00e9e par l\u2019inclinaison g\u00e9n\u00e9rale de la courbe, c\u2019est-\u00e0-dire par la pente d\u2019une ligne droite qui joindrait l\u2019origine \u00e0 la fin du trac\u00e9. Dans les diff\u00e9rentes courbes rassembl\u00e9es figure 94 un m\u00eame espace (3m,50) a \u00e9t\u00e9 parcouru en des temps variables que le chronographs permet de mesurer d\u2019apr\u00e8s le nombre de vibrations contenues entre l\u2019origine de la courbe et son point d\u2019arriv\u00e9e projet\u00e9 sur l\u2019axe des X. Ainsi, pour la marche lente (de 1 en prolong\u00e9 pour un parcours de 3 m\u00e8tres), on compte 13 secondes; pour la marche plus lente, de 2 en B, on en compte 6 1/2. Enfin pour la course, de 3 en C, 2 secondes seulement.\nDes ondulations de la ligne sont beaucoup plus fortes dans le cas o\u00f9 la marche est lente que dans ceux o\u00f9 elle est plus rapide.","page":181},{"file":"p0182.txt","language":"fr","ocr_fr":"182\nAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nAinsi, le mouvement, de translation du corps s\u2019uniformise par l\u2019effet de la vitesse l.\nLe nombre des saccades est double de celui des mouvements du pied dont la figure 93 repr\u00e9sentait les caract\u00e8res. Cela se comprend ais\u00e9ment, puisque les deux pieds, r\u00e9p\u00e9tant les m\u00eames actes, viennent, tour \u00e0 tour, imprimer au corps une nouvelle impulsion.\nPour faire comprendre cette action, on a trac\u00e9 parall\u00e8lement \u00e0 la ligne 2 les courbes P des mouvements du pied droit et du pied gauche. Ces courbes, dont l\u2019une est ponctu\u00e9e et l\u2019autre pleine, se reconnaissent facilement comme analogues de celles de la ligne 2 B, figure 93. Enfin, en observant la superposition des diff\u00e9rentes parties de ces courbes avec les ondulations de celle qui exprime la translation, on voit que le corps re\u00e7oit un surcro\u00eet de vitesse vers le milieu de l\u2019appui de chaque pied. Ce fait s\u2019accorde avec les r\u00e9sultats que m\u2019ont fournis d\u2019autres exp\u00e9riences sur la locomotion humaine2.\nInscription du mouvement de translation d\u2019un v\u00e9hicule.\nLa m\u00e9thode qui m\u2019a servi \u00e0 r\u00e9duire l\u2019\u00e9tendue des mouvements du pied avant de les inscrire, ne pourrait \u00ealre employ\u00e9e si l\u2019espace parcouru devait avoir une longueur consid\u00e9rable. Supposons, par exemple, qu\u2019un wagon roule avec une vitesse de 20 m\u00e8tres par seconde; sans employer la rotation de l\u2019essieu \u00e0 faire tourner un rouage qui, \u00e0 son tour, actionne une s\u00e9rie de mobiles \u00e0 vitesses d\u00e9croissantes, comme ceux d\u2019un compteur, et impriment enfin au style inscripteur un mouvement r\u00e9duit dans la proportion voulue, on peut recourir \u00e0 une disposition plus simple.\nAu lieu de r\u00e9duire le mouvement tout entier et d\u2019en inscrire les phases d\u2019une mani\u00e8re absolument continue, on proc\u00e8de par actions discontinues, en faisant que chaque tour de la roue du wagon imprime une impulsion l\u00e9g\u00e8re \u00e0 l\u2019un des mobiles d\u2019un rouage. Ces impulsions sont si petites et si nombreuses qu\u2019elles se fu-\n1.\tC\u2019est l\u2019inverse de ce qui arrive pour les oscillations verticales du corps qui croissent, en raison de la vitesse de progression, avec la longueur du pas.\n2.\tN oyez la. Machina animale, p. 127.","page":182},{"file":"p0183.txt","language":"fr","ocr_fr":"DE L\u2019ODOCtHAPITE.\t183\nsionnent enti\u00e8rement et produisent une courbe qui semble absolument d\u00e9pourvue de saccades.\nQuant \u00e0, la forme g\u00e9n\u00e9rale du mouvement, elle n\u2019est alt\u00e9r\u00e9e en aucune fa\u00e7on. On sait, en effet, que de grandes masses ne modifient que tr\u00e8s-lentement la vitesse dont elles sont anim\u00e9es, quand elles roulent ou glissent avec peu de frottement. Dans un train de chemin de fer, les causes d\u2019acc\u00e9l\u00e9ration et de ralentissement agissant avec une extr\u00eame lenteur, la dur\u00e9e d\u2019un tour de roue diff\u00e9rera tr\u00e8s-peu de celle du tour suivant, et ne pourra contenir aucune variation importante de la vitesse. De sorte que si chaque tour de roue du wagon, en provoquant le passage d\u2019une dent du rouage, fait marcher le style inscripteur, on obtiendra par une s\u00e9rie de saccades insensibles, plus ou moins pr\u00e9cipit\u00e9es suivant la vitesse du train, une courbe qui exprimera d\u2019une mani\u00e8re fid\u00e8le l\u2019espace parcouru \u00e0 chaque instant.\nJe me suis servi d\u2019abord, pour actionner le style inscripteur, d\u2019un rouage qu\u2019on trouve tout fait dans le commerce : le r\u00e9cepteur t\u00e9l\u00e9graphique de Br\u00e9guet. L\u2019\u00e9chappement de cet appareil laisse passer deux dents du rouage \u00e0 chacune de ses oscillations. Il suffit, pour transformer cet appareil en inscripteur de la translation d\u2019un v\u00e9hicule, de placer sur le moyeu de la roue une came qui provoque \u00e0 chaque tour l\u2019\u00e9chappement de deux dents du rouage, en agissant, soit par un \u00e9lectro-aimant, soit par un de ces tambours \u00e0 air dont on a d\u00e9j\u00e0 vu si souvent l\u2019emploi. Toutefois, comme ce genre d\u2019inscription a des applications tr\u00e8s-nombreuses, j\u2019ai construit \u00e0 cet effet un instrument sp\u00e9cial que je nomme odographe et dont on va d\u00e9crire le fonctionnement1.\nDe l\u2019odographe.\nCet instrument repr\u00e9sent\u00e9 figure 95 se compose d\u2019un cylindre vertical tournant d\u2019une mani\u00e8re uniforme sous faction de rouages d\u2019horlogerie plac\u00e9s \u00e0 son int\u00e9rieur. Ce cylindre est couvert de papier gradu\u00e9 millim\u00e9triquement ; sa vitesse est calcul\u00e9e de fa\u00e7on que chaque millim\u00e8tre corresponde \u00e0 une dur\u00e9e connue : une minute, par exemple.\nParall\u00e8lement \u00e0 l\u2019axe du cylindre se meut un style inscripteur\nI. Pour les d\u00e9tails de la construction, voyez Technique, chap. ir.","page":183},{"file":"p0184.txt","language":"fr","ocr_fr":"184\nAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nportant une plume charg\u00e9e d\u2019une encre \u00e0 la glyc\u00e9rine qui ne se dess\u00e8che pas. Ce style est conduit dans une rainure qui se trouve \u00e0 la face interne d\u2019une des colonnes de l\u2019appareil; cette colonne est creuse et dans son int\u00e9rieur est une vis qui tourne lentement et fait\nFiff. 05. Odograplie r\u00e9duit uu tiers de ses diam\u00e8tres.\nmonter le stylo inscripteur. Il s\u2019agit de commander le mouvement de la vis par celui de l\u2019essieu du v\u00e9hicule. Pour cela, on se sert d\u2019une soufflerie \u00e0 air dont le tube, p\u00e9n\u00e9trant par la partie sup\u00e9rieure du cylindre, se rend dans un tambour \u00e0 membrane situ\u00e9 \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur de ce cylindre. Chaque va-et-vient de l\u2019air actionne ia membrane dont les mouvements alternatifs commandent un encliquetage qui fait tourner la t\u00eate de la vis motrice par laquelle ie styl est command\u00e9.\nUne disposition particuli\u00e8re fait que le style, une fois arriv\u00e9 au sommet de la colonne, retombe au bas de celle-ci et recommence une ascension nouvelle. De cette fa\u00e7on, on peut \u00e9crire pendant plusieurs tours du cylindre sans que les trac\u00e9s se confondent. Un tel instrument peut fonctionner pendant plusieurs jours cons\u00e9cutifs sur une voiture ou sur un wagon.\nLa rapidit\u00e9 avec laquelle marche le style traceur \u00e9tant li\u00e9e \u00e0 celle du train lui-m\u00eame, on verra la pointe \u00e9crivante se d\u00e9placer d\u2019un mouvement acc\u00e9l\u00e9r\u00e9 au moment du d\u00e9marrage et d\u2019un mouvement diminu\u00e9 lors des arr\u00eats. En outre, les rampes et les des-","page":184},{"file":"p0185.txt","language":"fr","ocr_fr":"Fig. 96. Trac\u00e9s fournis par l\u2019odographe s\u00b0us l'influence de diff\u00e9rents mouvements.","page":185},{"file":"p0186.txt","language":"fr","ocr_fr":"186\tAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\ncentes se signaleront par des ralentissements et des acc\u00e9l\u00e9rations du style (fig. 96).\nOn obtient de cette fa\u00e7on la courbe exp\u00e9rimentale dos espaces parcourus \u00e0 tout instant par un train. Sur de petits parcours, cette courbe diff\u00e8re sensiblement de la courbe construite th\u00e9oriquement d\u2019apr\u00e8s la m\u00e9thode de Ibry, et dont on a vu pr\u00e9c\u00e9demment un exemple1.\nOr, ces courbes qui rendent de si grands services \u00e0 l\u2019administration des chemins de fer s\u2019\u00e9cartent cependant un peu de la v\u00e9rit\u00e9, car elles n\u00e9gligent les variations de vitesse qui se produisent suivant les pentes, les arr\u00eats et les d\u00e9parts. Elles supposent toujours uniforme la marche du train et l\u2019expriment par une ligne droite qui joint l\u2019un \u00e0 l\u2019autre deux points o\u00f9 le train s\u2019arr\u00eate \u00e0 des heures d\u00e9termin\u00e9es.\nL\u2019instrument qui vient d\u2019\u00eatre d\u00e9crit s\u2019applique \u00e9galement \u00e0 toute esp\u00e8ce de voiture et permettra de mesurer la vitesse de la traction sur diff\u00e9rents terrains et dans diff\u00e9rentes conditions telles que : les diff\u00e9rents genres d\u2019alimentation de l\u2019animal qui tra\u00eene le v\u00e9hicule, son \u00e9tat de fatigue ou de repos, le mode d\u2019attelage de la voiture, la temp\u00e9rature ambiante, etc.\nSur ces divers points, le physiologiste trouvera de nombreux sujets d\u2019\u00e9tudes qu\u2019on n\u2019avait pas encore entreprises jusqu\u2019ici dans des conditions favorables.\nL\u2019odographe ne s\u2019applique pas seulement \u00e0 l\u2019inscription de la marche des v\u00e9hicules, mais on con\u00e7oit ais\u00e9ment que tout rouage puisse l\u2019actionner et inscrire les phases de son mouvement. Soit une machine \u00e0 vapeur dont on active plus ou moins le foyer, nu \u00e0 laquelle on fasse faire un travail plus ou moins grand, il en r\u00e9sultera des diff\u00e9rences de marche que l\u2019odographe traduira si l\u2019on charge une des pi\u00e8ces mobiles de lasmachinc d\u2019actionner le style inscripteur.\nL\u2019odographe peut servir de moyen de contr\u00f4le pour un rouage quelconque. Un mouvement d\u2019horlogerie bien uniforme donnera pour trac\u00e9 une ligne parfaitement droite. Un rouage \u00e0 ressort muni d\u2019un volant fournira une courbe \u00e0 convexit\u00e9 sup\u00e9rieure exprimant que le mouvement se ralentit pendant la marche.\nLa figure 96 montre des trac\u00e9s obtenus dans des conditions vari\u00e9es. La courbe A est obtenue avec une voiture rapide qui a\n1. Voyez p. 258.","page":186},{"file":"p0187.txt","language":"fr","ocr_fr":"187\nMARCHE DE L\u2019HOMME, fait une s\u00e9rie d\u2019arr\u00eats \u00e0 divers intervalles. B est une autre voiture d\u2019une allure environ deux fois plus lente. C correspond \u00e0 la marche d\u2019un petit moteur \u00e0 gaz du syst\u00e8me Bischop qui est employ\u00e9 dans mon laboratoire. D, courbe \u00e0 convexit\u00e9 sup\u00e9rieure, est la marche d\u2019un rouage d\u2019horlogerie \u00e0 ressort, sorte de gros tournebroche muni d\u2019un volant. La lecture de pareils trac\u00e9s n\u2019a rien que de tr\u00e8s-facile, toutefois nous entrerons \u00e0 cet \u00e9gard dans de minutieux d\u00e9tails.\nOn trouvera ailleurs [Technique, chap, ni) l\u2019analyse d\u00e9taill\u00e9e du trac\u00e9 fourni par un odographe appliqu\u00e9 \u00e0 une voiture. On verra comment, apr\u00e8s avoir exp\u00e9rimentalement mesur\u00e9 la longueur dont s\u2019avance le style \u00e0 chaque kilom\u00e8tre parcouru, rien n\u2019est plus facile que d\u2019estimer le nombre de kilom\u00e8tres en les comptant sur les divisions verticales du papier. Espaces parcourus, vitesses absolues et relatives, changements dans la marche, etc., tout se traduit suivant la m\u00e9thode d\u2019expression graphique imagin\u00e9e par Ibry et que nous avons suffisamment d\u00e9velopp\u00e9e (lre partie, p. 20k\nLes courbes fournies par l\u2019odographe sont l\u2019expression la plus compl\u00e8te d\u2019un mouvement rectiligne. Jusqu\u2019ici on a pu, \u00e0 l\u2019aide de compteurs de tours de roue, savoir combien de tours ont \u00e9t\u00e9 faits, et par cons\u00e9quent combien de chemin a \u00e9t\u00e9 parcouru par une voiture; combien de gaz ou d\u2019eau a \u00f4t\u00e9 d\u00e9bit\u00e9, combien de tours ont faits l\u2019h\u00e9lice d\u2019une machine, la girouette d\u2019un an\u00e9mographe, la meule d\u2019un moulin, etc. Mais avec quelles phases d\u2019acc\u00e9l\u00e9ration ou de ralentissement ces mouvements se sont-ils effectu\u00e9s? Cette question n\u2019avait pas encore \u00e9t\u00e9 r\u00e9solue; on en comprend l\u2019importance sans qu\u2019il soit besoin d\u2019insister longuement ci cet \u00e9gard.\nApplication de l\u2019odograplie \u00e0 l\u2019\u00e9tude de la marche de l\u2019homme.\nUne disposition fort simple permet d\u2019actionner l\u2019instrument par la pression que l\u2019un des pieds exerce sur le sol \u00e0 chaque pas. On adapte sous la chaussure un petit appareil qui est comprim\u00e9 \u00e0 chaque appui du pied et qui envoie alors une soufflerie d\u2019air \u00e0 l\u2019odographe.\nL\u2019exp\u00e9rience faite dans ces conditions fournit des trac\u00e9s dont la pente est plus ou moins rapide, suivant la rapidit\u00e9 de la marche.\nL\u2019analyse de ces courbes pr\u00e9sente un tr\u00e8s-grand int\u00e9r\u00eat au","page":187},{"file":"p0188.txt","language":"fr","ocr_fr":"188\tAPPAREILS IM SCRIPTE (1RS DES MOUVEMENTS.\npoint de vue de la physiologie de la marche. Les trac\u00e9s ressemblent enti\u00e8rement, au premier abord, \u00e0 ceux qu\u2019on obtient en inscrivant la translation d\u2019nn v\u00e9hicule; mais si l\u2019on a soin de s\u2019arr\u00eater un instant \u00e0 chaque kilom\u00e8tre, on s\u2019aper\u00e7oit que le trac\u00e9 n\u2019a pas toujours la m\u00eame hauteur (compt\u00e9e sur l\u2019axe des y) pour chacun des kilom\u00e8tres parcourus; cela tient \u00e0 ce que la longueur du pas n\u2019est pas invariable comme celle d\u2019un tour de roue, mais change avec la nature du chemin. Le pas s\u2019allonge sur une bonne route et dans les descentes de moyenne rapidit\u00e9. Il se raccourcit au contraire sur les terrains boueux, empierr\u00e9s, sablonneux ou montants. Il est int\u00e9ressant de d\u00e9terminer les variations de la longueur du pas, non-seulement suivant la taille de l\u2019individu, sa force, son \u00e9tat de repos, de fatigue ou d\u2019excitation, mais aussi suivant la pente et la nature du terrain. A cet \u00e9gard les mesures relatives de la longueur du pas sont d\u2019une exactitude extr\u00eame. Supposons que les trac\u00e9s d\u2019une marche en mont\u00e9e et d\u2019une marche en descente soient dans le rapport de 9 \u00e0 10; on en devra conclure que le pas de mont\u00e9e sera d\u2019un dixi\u00e8me plus court que celui do descente. Quant \u00e0 la longueur absolue de chacun de ces pas, elle se d\u00e9terminera en sachant combien de fois il faut actionner l\u2019odographe pour faire avancer le style traceur d\u2019un centim\u00e8tre. Le pas humain est d\u2019une remarquable \u00e9galit\u00e9 pour un m\u00eame individu qui marche sur une route semblable, dans les m\u00eames conditions de temp\u00e9rature ambiante.\nIl semble que ce genre d\u2019\u00e9tudes doive rendre des services \u00e0 la profession militaire, o\u00f9 l\u2019on observe avec tant de soin tout ce qui se rattache \u00e0 la longueur et \u00e0 la vitesse du pas. (Voir Technique, chap, in.)\nAppliquant aux mouvements intermittents de translation du pied le mode de repr\u00e9sentation d\u2019Ibry, Lenoble du Teil a trac\u00e9 la courbe des mouvements des quatre pieds du cheval aux diverses allures. Nous renvoyons \u00e0 la Technique (chapitre Ier) l\u2019examen de ces figures qui sont construites apr\u00e8s coup, en combinant les donn\u00e9es que fournissent les pistes des allures, relativement aux changements d\u2019espace, \u00e0 celles que donnent, relativement aux temps, les rhythmes enregistr\u00e9s.","page":188},{"file":"p0189.txt","language":"fr","ocr_fr":"VARIATIONS DE FR\u00c9QUENCE.\n189\nCourbe des variations de fr\u00e9quence d'un ph\u00e9nom\u00e8ne.\nL\u2019odographe, en traduisant par une courbe la fr\u00e9quence des pas, nous montre la relation intime qui existe entre une vitesse et une fr\u00e9quence. Cette relation est si bien comprise par tout le monde, qu\u2019elle a \u00e9t\u00e9 consacr\u00e9e dans le langage ordinaire et qu\u2019on emploie indistinctement les expressions vite et fr\u00e9quemment : ainsi, on dit que le c\u0153ur bat vite, qu\u2019un homme qui a couru respire vite.\nActionner l\u2019odographe par les battements du c\u0153ur ou par les mouvements respiratoires, tel est le moyen v\u00e9ritable de conna\u00eetre les variations de fr\u00e9quence de ces mouvements pendant une longue p\u00e9riode de temps.\nOr, de telles exp\u00e9riences auraient un tr\u00e8s-grand int\u00e9r\u00eat; elles nous fourniraient certaines notions que l\u2019on n\u2019a gu\u00e8re que d\u2019une mani\u00e8re approximative. De cet ordre serait la connaissance des variations physiologiques du pouls ou de la respiration aux diff\u00e9rentes heures du jour, aux diff\u00e9rentes phases de la digestion, sous l\u2019influence de diff\u00e9rentes substances ing\u00e9r\u00e9es, des changements de la temp\u00e9rature, etc.\nNulle patience ne pourrait atteindre \u00e0 de pareilles d\u00e9terminations qui, au contraire, se feront toutes seules et dans des conditions parfaites d\u2019exactitude, au moyen des appareils inscripteurs.\nUne autre notion tr\u00e8s-importante que celte m\u00e9thode devra nous fournir est celle des rapports normaux de la fr\u00e9quence du pouls \u00e0 celle de la respiration, des variations individuelles de ce rapport et des conditions qui le modifient.\nEnfin, la mani\u00e8re dont se comportent la fr\u00e9quence du pouls et celle de la respiration dans les maladies est tr\u00e8s-importante \u00e0 conna\u00eetre; les m\u00e9decins ont \u00e0 c\u00e8t \u00e9gard accumul\u00e9 des observations sans nombre, mais toutes insuffisantes, parce qu\u2019il n\u2019est pas possible \u00e0 la patience humaine de suivre, sans repos ni tr\u00eave, les phases de ces variations. Je ne pr\u00e9tends pas que chaque malade doive \u00eatre soumis \u00e0 l\u2019emploi de ces appareils inscripteurs, mais il est indispensable que quelques-uns du moins se pr\u00eatent \u00e0 ces \u00e9ludes, pour fournir, en quelque sorte, des types pathologiques caract\u00e9risant la marche des diff\u00e9rentes maladies.\nLa difficult\u00e9 principale pour la r\u00e9alisation pratique de ces \u00e9tudes","page":189},{"file":"p0190.txt","language":"fr","ocr_fr":"190\nAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nconsiste dans la faiblesse des mouvements qui doivent actionner l\u2019odographe. Deux moyens permettent de surmonter cet obstacle : tant\u00f4t on ajoutera une force \u00e9trang\u00e8re \u00e0 celle du pouls ou de la respiration, comme on fait en t\u00e9l\u00e9graphie o\u00f9 des piles de relais interviennent lorsque le courant de ligne n\u2019a plus assez de force pour actionner les signaux. Tant\u00f4t on cherchera le moyen d\u2019augmenter la force des mouvements qui doivent agir sur l\u2019odo-graphe. On choisira, suivant les cas, Tune ou l\u2019autre de ces m\u00e9thodes.\nEmploi des relais \u00e9lectriques.\nUn mouvement tr\u00e8s-faible, comme le battement du c\u0153ur d\u2019une grenouille, suffit pour d\u00e9placer une lige l\u00e9g\u00e8re qui, par ses oscillations, ouvrira et fermera tour \u00e0 tour un courant \u00e9lectrique. Ces ruptures et cl\u00f4tures produiront dans un \u00e9lectroaimant des mouvements aussi puissants qu\u2019on le voudra, et qui commanderont l\u2019\u00e9chappement de l\u2019odographe avec autant de force qu\u2019il sera n\u00e9cessaire (voir Technique, chap. ni). Une courbe trac\u00e9e par les changements de fr\u00e9quence des mouvements du c\u0153ur d\u2019une grenouille ressemble de tous points \u00e0 celle que nous avons repr\u00e9sent\u00e9e figure 96, ligne D, et qui exprime le ralentissement graduel d\u2019un rouage d\u2019horlogerie; pareil ralentissement s\u2019observe dans les mouvements d\u2019un c\u0153ur de grenouille mis \u00e0 nu et soumis aux causes de refroidissement.\nAmplification de la force des pulsations art\u00e9rielles.\nOn sait, d\u2019apr\u00e8s le principe de Pascal, que T effort d\u00e9velopp\u00e9 par une pression est d\u2019autant plus consid\u00e9rable qu\u2019il est recueilli sur une plus grande surface. De l\u00e0 r\u00e9sulte cette cons\u00e9quence, que les gonflements intermittents que produit dans nos organes la p\u00e9n\u00e9tration du sang, \u00e0 chaque ond\u00e9e cardiaque, constituent une force consid\u00e9rable. Recueillir cette force de gonflement sur une grande surface des tissus, tel est le moyen d\u2019obtenir, \u00e0 la place des l\u00e9g\u00e8res pulsations art\u00e9rielles, des efforts \u00e9nergiques, tr\u00e8s-suffisants pour actionner l\u2019odographe. Mais, jusqu\u2019ici, ces appareils explorateurs sont difficiles \u00e0 appliquer; j\u2019ai fait \u00e0 cet \u00e9gard","page":190},{"file":"p0191.txt","language":"fr","ocr_fr":"VARIATIONS DE FR\u00c9QUENCE.\t191\nde nombreux essais sans \u00eatre encore arriv\u00e9 \u00e0 des r\u00e9sultats satisfaisants.\nIl n\u2019est pas n\u00e9cessaire de multiplier les exemples d\u2019applications de cette m\u00e9thode \u00e0 la physiologie; \u00e0 peine est-il besoin de montrer les avantages qu\u2019en retirerait la physique ou la m\u00e9canique. Chacun, suivant les besoins de ses recherches, modifiera et \u00e9tendra l\u2019emploi de l\u2019odographe.","page":191},{"file":"p0192.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHAPITRE IV.\nMOUVEMENT RECTILIGNE ALTERNATIF.\nA. \u2014 Inscription des mouvements rectilignes alternatifs.\nLa physiologie n\u2019offre \u00e0 consid\u00e9rer, dans le mouvement des organes, (pie des d\u00e9placements alternatifs de sens inverses. \u2014\u2022 Mouvements- musculaires; myographe simple; myographe \u00e0 transmission. \u2014 Myographie bas\u00e9e sur l\u2019inscription du gonflement musculaire et applicable \u00e0 l\u2019homme. \u2014 Pneumographc, appareil inscripteur des mouvements respiratoires. \u2014 Inscription des mouvements de la locomotion ; action des membres ; r\u00e9actions imprim\u00e9es au corps.\nJJ. \u2014 Inscription des mouvements compos\u00e9s qui s'ex\u00e9cutent dans un m\u00eame plan.\nExp\u00e9riences des acousticiens ; trac\u00e9s de K\u0153nig. \u2014 Applications \u00e0 la d\u00e9termination des mouvements de l\u2019aile de l\u2019insecte. \u2014 Trajectoire de l'aile de l\u2019oiseau. \u2014 Oscillations de l\u2019oiseau dans le sens vertical. \u2014 Trajectoire de l\u2019oiseau dans les airs. \u2014 Applications diverses.\nLes mouvements dont nous avons \u00e9tudi\u00e9 jusqu\u2019ici le mode d\u2019inscription sont fort simples : non-seulement ils sont rectilignes, c\u2019est-\u00e0-dire que le style qui les trace ne se d\u00e9place qu\u2019en ligne droite, mais ils sont d\u2019un seul sens ; le style \u00e9crivant ne marche qu\u2019en avant et, par cons\u00e9quent, la courbe trac\u00e9e monte d\u2019un mouvement plus ou moins brusque, s\u2019arr\u00eate parfois pour donner naissance \u00e0 un trait horizontal, mais ne redescend jamais.\nLa m\u00e9thode que nous venons de d\u00e9crire se trouverait donc impuissante \u00e0 repr\u00e9senter la plupart des mouvements qui se produisent chez les \u00eatres anim\u00e9s. En effet, si la locomotion de ces \u00eatres peut avoir lieu parfois dans une direction unique, les mouvements qui engendrent cette locomotion pr\u00e9sentent, quand on les consid\u00e8re en eux-m\u00eames, un caract\u00e8re essentiellement alternatif. Par rapport au corps de l\u2019animal, le pied avance et recule tour \u00e0 tour, tandis que, sur le sol, il va toujours en avant. Le","page":192},{"file":"p0193.txt","language":"fr","ocr_fr":"MYOGRAPHES.\n193\nmouvement alternatif est absolument impos\u00e9 \u00e0 tous les organes vivants; il r\u00e9sulte de la nature m\u00eame du tissu musculaire qui lui donne naissance'.\nInscription des actes musculaires.\nLes mouvements musculaires se composent de raccourcisse\u2019 menis suivis d\u2019un retour plus ou moins rapide du muscle \u00e0 sa longueur premi\u00e8re.\nEmployer ce mouvement pour imprimer un va-et-vient \u00e0 un style inscripteur, tel est l\u2019objet de la myographie. Diff\u00e9rentes dispositions servent \u00e0 guider le style suivant une ligne droite (voir Technique, chap. n). Comme la myographie s\u2019emploie principalement sur des animaux de petite taille, il faut amplifier ces mouvements avant de les inscrire.\nDans ce but, on fait agir le mouvement explor\u00e9 sur un levier qui l\u2019agrandit plus ou moins, \u00e0 volont\u00e9, d\u2019apr\u00e8s la longueur relative qu\u2019on donne aux deux bras.\n\u00fcjographe simple.\nSur les petits animaux, l\u2019action musculaire s\u2019inscrit au moyen d\u2019un appareil \u00e0 levier qu\u2019on nomme myographe. Le premier appareil de ce genre fut construit par Helmholtz. Mais, dans sa disposition primitive, le myographe n\u2019inscrivait pas fid\u00e8lement le mouvement ex\u00e9cut\u00e9 par le muscle'2.\nDu reste, tous les anciens appareils inscripteur* employ\u00e9s en physiologie avaient un d\u00e9faut commun : la pointe tra\u00e7ante \u00e9tait reli\u00e9e \u00e0 des pi\u00e8ces massives qui pr\u00e9sentaient des oscillations propres, de sorte que la courbe ne reproduisait pas fid\u00e8lement les mouvements qu\u2019il s\u2019agissait d\u2019inscrire.\nOn trouvera ailleurs5 la disposition que j\u2019ai donn\u00e9e au myo-\nL Ce caract\u00e8re alternatif du mouvement n\u2019existe en g\u00e9n\u00e9ral qu\u2019au lieu m\u00eame o\u00f9 il se produit ; plus loin, transform\u00e9 par diverses influences li\u00e9es \u00e0 l\u2019\u00e9lasticit\u00e9 des tissus, le mouvement rev\u00eat souvent le caract\u00e8re continu, comme dans le cours du sang, ou semble moins discontinu, comme dans l\u2019action musculaire.\n2.\tVoyez Marey, Du mouvement dans les fondions de la vie, p. 223.\n3.\tLoc. cit., p. 133.\n13","page":193},{"file":"p0194.txt","language":"fr","ocr_fr":"Fig. 97. Myographe simple.\nFig. 18. Secousses musculaires inscrites au moyen du myographe simple. De bas en haut les secousses sont modifi\u00e9es par la fatigue.","page":194},{"file":"p0195.txt","language":"fr","ocr_fr":"MYOGRAPHES.\n195\ngraphe, on y verra repr\u00e9sent\u00e9es et analys\u00e9es les courbes qu\u2019il fournit pour les diff\u00e9rentes esp\u00e8ces de mouvements musculaires; il suffit donc de rappeler dans la figure 97 la disposition du myographe simple et de fournir, dans la figure 98, un exemple des trac\u00e9s que donne un muscle de grenouille soumis \u00e0 des excitations successives. En bas de la figure, sont les premi\u00e8res secousses; la fatigue allonge peu \u00e0 peu la dur\u00e9e de ces mouvements et en diminue l\u2019amplitude.\nMais je dois signaler une disposition nouvelle que j\u2019ai donn\u00e9e \u00e0 cet instrument et qui me semble destin\u00e9e \u00e0 rendre de grands services \u00e0 la physiologie: je veux parler du myographe \u00e0 transmis-sion. Cet appareil r\u00e9alise une grande simplification de la myogra-pliie,puisqu\u2019il permet d\u2019inscrire des courbes musculaires au moyen du tambour \u00e0 levier qui Sert d\u00e9j\u00e0 \u00e0 un grand nombre d\u2019usages. Yoici la disposition de l\u2019instrument.\n\u25a0Hyograplie \u00e0 transmission.\nCet appareil est repr\u00e9sent\u00e9, vu d\u2019en haut, figure 99. La grenouille, fix\u00e9e au moyen d\u2019\u00e9pingles sur une planchett\u00e8 de li\u00e8ge, a le tendon d\u2019Achille reli\u00e9 au levier d\u2019un tambour l. Celui-ci est \u00e9tabli avec la planchette sur un support2 commun. Un tube de transmission par l\u2019air relie ce tambour \u00e0 celui qui inscrira les actes musculaires; cette transmission ne diff\u00e8re en rien de celle que nous avons repr\u00e9sent\u00e9e d\u00e9j\u00e0 (page 122).\nChaque raccourcissement du muscle, faisant presser le levier contre la membrane, expulse une certaine quantit\u00e9 d\u2019air du tambour explorateur dans le tambour inscripteur.\nOn envoie ainsi \u00e0 distance le mouvement d\u2019un muscle et ce mouvement donne des courbes identiques \u00e0 celles du myographe simple. Or, pendant que le mouvement s\u2019inscrit, l\u2019animal peut \u00eatre plac\u00e9 dans toutes les altitudes : il peut \u00eatre plus ou moins \u00e9loign\u00e9 des appareils iuscripteurs ; on peut le placer dans une enceinte \u00e0 diff\u00e9rentes temp\u00e9ratures, le plonger dans certains liquides ou\n1. Habituellement je donne au levier de cette sorte de tambour {levier explorateur) plus de solidit\u00e9 qu\u2019\u00e0 celui des appareils inscripteurs qui doivent \u00eatre essentiellement l\u00e9gers.\n2- J\u2019appelle support \u00e0 bascule une pi\u00e8ce qui, au moyen d\u2019une vis de r\u00e9glage, s\u2019\u00e9l\u00e8ve ou s'abaisse, afin de graduer les frottements du style sur le cylindre.","page":195},{"file":"p0196.txt","language":"fr","ocr_fr":"196\nAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\ncertains gaz. Tout cela \u00e9tait \u00e0 peu pr\u00e8s irr\u00e9alisable avec le myo-graphe \u00e0 inscription directe.\nIl ne sera pas question ici de la mani\u00e8re de sensibiliser ou de d\u00e9sensibiliser le myographe \u00e0 transmission, alin de donner aux courbes musculaires les dimensions les plus convenables. Tous ces d\u00e9tails trouveront leur place dans un chapitre sp\u00e9cial destin\u00e9 \u00e0 la technique de la m\u00e9thode graphique. (VoirTechnique, chap.ii.) Il en sera de m\u00f4me au sujet des moyens de disposer les trac\u00e9s de\nFig.\n99. Myographe \u00e0 transmission.\nfa\u00e7on \u00e0 en faire tenir le plus grand nombre possible dans un petit espace.\nMais je ne saurais trop insister sur la n\u00e9cessit\u00e9 absolue d\u2019inscrire la courbe musculaire d\u2019une mani\u00e8re compl\u00e8te, c\u2019est-\u00e0-dire, avec les diff\u00e9rentes phases du mouvement.\nLe professeur Fick a cru faire une simplification utile dans certains cas, en r\u00e9duisant le trac\u00e9 du myographe \u00e0 une ligne verticale dont la hauteur exprime l\u2019amplitude du raccourcissement musculaire. Ce r\u00e9sultat s\u2019obtient en recueillant le trac\u00e9 myogra-","page":196},{"file":"p0197.txt","language":"fr","ocr_fr":"MYOGRAPHES.\n197\nphique sur un cylindre immobile qu\u2019on d\u00e9place seulement, dans l\u2019intervalle des mouvements, d\u2019une tr\u00e8s-petite quantit\u00e9 pour em-\np\u00eacher les traits de se confondre. La figure 101 montre un exemple de ce genre d\u2019inscription.\nloi. M\u00eame figure que ci-dessus, obtenue par la m\u00e9thode de Fick.","page":197},{"file":"p0198.txt","language":"fr","ocr_fr":"198\nAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nAssur\u00e9ment on voit tr\u00e8s-bien, dans cette figure, les diff\u00e9rences d\u2019amplitude que pr\u00e9sentent successivement les mouvements recueillis; on suit les changements qui peuvent survenir dans la hauteur des maxima et des minima des trac\u00e9s; mais on n\u2019a aucune id\u00e9e des dur\u00e9es relatives que pr\u00e9sentent les phases du raccourcissement du muscle et du retour de celui-ci \u00e0 sa longueur premi\u00e8re. Et si quelque accident se produit dans le mouvement d\u2019ascension ou de descente de la courbe, ce caract\u00e8re \u00e9chappe \u00e0 l\u2019observation.\nR\u00e9duire la m\u00e9thode graphique \u00e0 la seule inscription de l\u2019\u00e9tendue d\u2019un mouvement, c\u2019est se priver de renseignements utiles sans rien gagner en \u00e9change, car dans les courbes musculaires compl\u00e8tes on peut tout aussi bien estimer les amplitudes relatives de plusieurs mouvements successifs. La figure 100 repr\u00e9sente, dans leurs phases compl\u00e8tes, les mouvements qui \u00e9taient exprim\u00e9s (fig. 101) par la m\u00e9thode de Fick; elle montre comment varie la secousse d\u2019un muscle de grenouille sous l\u2019influence d\u2019un \u00e9chauffement graduel *.\nMyographe inscrivant le gonflement des muscles.\nIl est encore un autre moyen de recueillir le mouvement d\u2019un muscle : il consiste \u00e0 prendre, comme force motrice appliqu\u00e9e au levier du myographe, non plus le raccourcissement, mais le gonflement de l\u2019organe. Il est bien reconnu aujourd\u2019hui que tout raccourcissement musculaire s\u2019accompagne d\u2019un gonflement correspondant, car le muscle ne fait que changer de forme, et garde, sensiblement du moins, la m\u00f4me densit\u00e9, qu\u2019il soit en contraction ou en rel\u00e2chement.\nUtiliser le gonflement cl\u2019un muscle pour en inscrire les mouve-\n1. Pendant que s\u2019inscrivaient les secousses musculaires de la figure 100, le cylindre tournait d\u2019une mani\u00e8re continuelle ; la premi\u00e8re courbe s\u2019est inscrite au premier tour, la seconde au deuxi\u00e8me et ainsi de suite. Ainsi, chaque secousse arrive en retard sur la pr\u00e9c\u00e9dente d\u2019un tour de cylindre plus une fraction constante. On obtient cette disposition au moyen d\u2019un interrupteur rotatif entra\u00een\u00e9 par le mouvement du cylindre lui-m\u00eame. A cet effet, l\u2019axe du cylindre porte une roue dent\u00e9e qui engr\u00e8ne avec une autre roue portant une dent de plus qu\u2019elle. Cette derni\u00e8re porte un excentrique au moyen duquel, \u00e0 chaque tour, un courant \u00e9lectrique est envoy\u00e9 \u00e0 la grenouille. La diff\u00e9rence du nombre des dents produit \u00e0 chaque r\u00e9volution du cylindre un retard constant de la roue de l\u2019excitateur.","page":198},{"file":"p0199.txt","language":"fr","ocr_fr":"MYOGRAPHES.\n199\nmcnls, c\u2019est am\u00e9liorer beaucoup les concluions de la myographie. En effet, ce proc\u00e9d\u00e9, permettant d\u2019agir sans mutilation sur un muscle, fournit n\u00e9cessairement des r\u00e9sultats meilleurs, puisque le muscle explor\u00e9 se trouve dans des conditions d\u2019int\u00e9grit\u00e9 parfaite. En outre, et c\u2019est le principal avantage de cette sorte de myogra-pliie, elle permet d\u2019\u00e9tudier la fonction musculaire sur l\u2019homme et\nFig. 102. Figure th\u00e9orique du myographe inscrivant les phases du raccourcissement des\nmuscles\nse pr\u00eate \u00e0 toutes sortes de recherches de physiologie et de clinique.\nLes ligures 102 et 103 montrent le principe sur lequel s\u2019appuient les deux sortes de myographie. Dans la premi\u00e8re, on voit le levier du tambour explorateur tir\u00e9 de haut en bas par le tendon d\u2019un muscle dont l\u2019attache osseuse serait fix\u00e9e par un proc\u00e9d\u00e9 quelconque. Dans la seconde, le levier, muni d\u2019un bouton m\u00e9tallique, presse sur le muscle qu\u2019il explore et l\u2019aplatit transversalement contre une plaque de m\u00e9tal qui lui sert d\u2019appui \u2018. En faisant glisser verticalement le tambour explorateur le long de la tige qui le supporte, on exerce des pressions plus ou moins \u00e9nergiques sur le muscle explor\u00e9, ce qui est souvent tr\u00e8s-utile pour sensibiliser l'instrument au maximum.\n*\nDes excitateurs \u00e9lectriques, isol\u00e9s l\u2019un de l\u2019autre, sont adapt\u00e9s\n1 \u2022 Voyez, pour les d\u00e9tails de la myographie fond\u00e9e sur l\u2019\u00e9tude du gonflement musculaire, Du mouvement dans les fonctions de la vie, p. 248, et la Machine animale r>- 36 et 238.","page":199},{"file":"p0200.txt","language":"fr","ocr_fr":"200\nAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\naux deux surfaces m\u00e9talliques entre lesquelles le muscle est saisi, et servent \u00e0 provoquer toutes sortes d\u2019excitations directes de cet organe, soit par les courants d\u2019une pile, soit par ceux d\u2019une bobine d\u2019induction ou par les d\u00e9charges d\u2019un condensateur.\nCelte disposition rappelle celle que j\u2019employai dans mes premi\u00e8res exp\u00e9riences et d\u00e9crivis sous le nom de pince myogra-phique1; elle est toutefois beaucoup plus simple et n\u2019exige, pour ainsi dire, aucune construction sp\u00e9ciale2. Des pinces myogra-\nFig. 103. Figure th\u00e9orique du myographo inscrivant les phases du gonflement des muscles.\nphiques multiples, appliqu\u00e9es sur le trajet d\u2019un faisceau musculaire, servaient \u00e0 signaler le passage de l\u2019onde et \u00e0 en mesurer la vitesse de propagation; l\u2019explorateur repr\u00e9sent\u00e9 tigure 103 peut, avec avantage, s\u2019employer dans les m\u00eames conditions. Les exp\u00e9riences relatives au mouvement de l\u2019onde musculaire trouveront leur place dans la quatri\u00e8me partie de cet ouvrage ; elles se rattachent \u00e0 un genre d\u2019\u00e9tude particulier bas\u00e9 sur l\u2019inscription simultan\u00e9e de ph\u00e9nom\u00e8nes multiples.\nEn r\u00e9sum\u00e9, toutes les exp\u00e9riences de myographic que l\u2019on peut faire sur les animaux n\u2019exigent plus d\u2019autre appareil que le tam-\n1.\tDu mouvement dans les fondions de la vie, p. 2G0.\n2.\tIl faut noter que les tambours explorateurs ne doivent pas seulement opposer l\u2019\u00e9-lasticit\u00e9 de leurs membranes \u00e0 l\u2019effort d\u00e9velopp\u00e9 contre elles par le muscle. A l\u2019int\u00e9rieur de ces tambours on place un ressort-boudin qui fait saillir les membranes et lutte contre la force motrice dont les phases seront inscrites. Ce ressort antagoniste int\u00e9rieur a le mime r\u00f4le que le ressort ext\u00e9rieur dans la disposition repr\u00e9sent\u00e9e nage 122.","page":200},{"file":"p0201.txt","language":"fr","ocr_fr":"MYOGRAPHES.\n201\nhour \u00e0 levier explorateur j c\u2019est l\u00e0 une importante simplification de la m\u00e9thode. Toutefois, la myographic, pour s\u2019appliquer \u00e0 l\u2019homme, exige un explorateur un peu dilT\u00e9rcnt, mais peut-\u00eatre plus simple encore que celui qui vient d\u2019\u00eatre d\u00e9crit. On en va voir la disposition.\nPour les r\u00e9sultats fournis par la myographic, voir Technique, chap. v.\nMyographie sur l\u2019homme.\nPour explorer le gonflement d\u2019un muscle, le mieux est d\u2019employer une capsule pareille \u00e0 celle d\u2019un tambour \u00e0 levier, \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur de laquelle on a mis un ressort-boudin qui fait un peu saillir la membrane. Sur celte derni\u00e8re (lig. 104) on dispose un bouton de m\u00e9tal qui, reli\u00e9 \u00e0 un lil conducteur, sert au besoin \u00e0 exciter le muscle.\nLa capsule s\u2019applique par sa face \u00e9lastique sur le muscle qu\u2019on veut explorer; on la maintient fortement serr\u00e9e et immobilis\u00e9e\nFig. 104. Myographe applicable \u00e0 l'homme; il traduit le gonflement des muscles.\nau moyen d\u2019un bandage roul\u00e9; enfin, un tube de caoutchouc relie cet explorateur \u00e0 un tambour inscripteur. De cette fa\u00e7on, on d\u00e9termine les caract\u00e8res des mouvements volontaires que les muscles ex\u00e9cutent, soit dans la marche, soit dans les diff\u00e9rentes actions des bras ou des jambes. En m\u00e9decine, on constate, au moyen de ce myographe, que les tremblements et les convulsions musculaires pr\u00e9sentent parfois certains rhytlnnes bien accus\u00e9s.\nOutre les mouvements que les muscles ex\u00e9cutent sous l\u2019influence de la volont\u00e9, on peut encore inscrire, sur l\u2019homme, les mouvements que l\u2019\u00e9lectricit\u00e9 provoque et les modifications que ces mouvements \u00e9prouvent, suivant l\u2019\u00e9tat de veille ou de soin-","page":201},{"file":"p0202.txt","language":"fr","ocr_fr":"202\tAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nmeil, sous l\u2019action de certains m\u00e9dicaments, et dans certaines maladies.\nEn explorant le gonflement d\u2019un muscle, on a une courbe si (id\u00e8le du mouvement qui se produit, que le trac\u00e9 r\u00e9v\u00e8le par une ligne horizontale l\u2019existence d\u2019un obstacle absolu au raccourcissement musculaire. On constate que les phases d\u2019un mouvement\nFig. 105. Trac\u00e9 myographique recueilli sur l'homme : t\u00e9tanos \u00e9lectrique combin\u00e9 avec les soubresauts librillaires d\u2019un malade atteint d\u2019atrophie musculaire progressive.\nproduit sous l\u2019action d\u2019un muscle sont absolument identiques \u00e0 celles que signale la courbe du gonflement musculaire. Cette identit\u00e9 est tellement parfaite qu\u2019on obtient des courbes semblables en inscrivant, sur un oiseau qui vole, soit les phases du gonflement et du d\u00e9gonflement alternatif dos muscles pectoraux, soit les phases de l\u2019abaissement et de l\u2019\u00e9l\u00e9vation de l\u2019aile que l\u2019action de ces muscles pectoraux commande1.\nInscription des mouvements respiratoires.\nL\u2019inscription du changement de volume des organes s\u2019applique fort bien \u00e0 l\u2019\u00e9tude de la respiration. Si l\u2019on inscrit le mouvement alternatif de dilatation et de resserrement de la cage thoracique, on a l\u2019un des renseignements les plus pr\u00e9cieux qu\u2019il soit possible d\u2019obtenir relativement \u00e0 la fonction respiratoire.\nL\u2019instrument fort simple qui sert \u00e0 cette \u00e9tude se nomme pneu-mographe; il est repr\u00e9sent\u00e9 dans la figure 106.\nOn voit dans l\u2019espace limit\u00e9 par le cordon circulaire la place qui doit \u00eatre occup\u00e9e par le thorax. Cette ceinture en embrasse la cir-\n1. Voyez la Machine animale, n. 242.\n\u00bb","page":202},{"file":"p0203.txt","language":"fr","ocr_fr":"PNEUMOGRAPHE.\n203\nconf\u00e9rence et porte, sur un point de sa continuit\u00e9, Je pneumographe dont voici la disposition. Deux branches divergentes re\u00e7oivent\", par de solides attaches, les deux bouts de la ceinture inextensible qui fait le four de la poitrine. Au moment de la dilatation thoracique, la traction exerc\u00e9e par les cordons sur les brandies de l\u2019appareil les rend plus divergentes encore, gr\u00e2ce \u00e0 la flexion d\u2019une lame interm\u00e9diaire d\u2019acier R qui fait ressort. Cette divergence des deux branches produit une traction sur la membrane d\u2019un tambour qui est reli\u00e9 par un tube \u00e0 air a avec un tambour inscripteur. Quand le thorax se dilate, la courbe trac\u00e9e\nl*ig. i06. Pneumographe pour inscrire les mouvements respiratoires de l\u2019homme.\ns abaisse; elle s\u2019\u00e9l\u00e8ve, au contraire, si le thorax se resserre, c\u2019est-\u00e0-dire dans l\u2019expiration.\nCe sens de l\u2019inscription des mouvements respiratoires m\u2019a paru \u2022 Ire le meilleur : c\u2019est, en effet, celui dont la signification m\u2019a sembl\u00e9 le plus facile \u00e0 retenir. Quand on lit un trac\u00e9 des mouvements respiratoires, on pense naturellement \u00e0 la pression plus ou moins grande que l\u2019air \u00e9prouve dans le poumon; or, cette pression monte dans l\u2019expiration et descend dans l\u2019inspiration, c\u2019est-\u00e0-dire dans le sens m\u00eame de la courbe fournie par le pneumographe.\nIl n\u2019est pas n\u00e9cessaire de rappeler ici avec de longs d\u00e9tails les diff\u00e9rents types que les mouvements respiratoires pr\u00e9sentent \u00e0","page":203},{"file":"p0204.txt","language":"fr","ocr_fr":"107. Trac\u00e9s des mouvements respiratoires de l\u2019homme.","page":204},{"file":"p0205.txt","language":"fr","ocr_fr":"205\nMOUVEMENTS DE LA LOCOMOTION.\nl\u2019\u00e9tat physiologique. La figure 107 montre, \u00e0 c\u00f4t\u00e9 des formes de la respiration normale, les changements qui se produisent lorsqu\u2019il existe un obstacle au passage de l\u2019air; elle fait voir que le type respiratoire diff\u00e8re suivant que l\u2019obstacle au mouvement de l\u2019air existe dans les deux sens ou dans un sens seulement1.\nDans celle figure, la ligne pleine A exprime le type normal de la respiration. Quand un obstacle s\u2019oppose au mouvement de l'air et le g\u00eane autant \u00e0 l\u2019inspiration qu\u2019\u00e0 l\u2019expiration, ainsi que cela arrive quand on comprime la trach\u00e9e, les mouvements respiratoires se ralentissent, mais prennent plus d\u2019amplitude 0 (ligne ponctu\u00e9e).\nQuand l\u2019obstacle n\u2019existe qu\u2019au mouvement de l\u2019air dans un sens, ainsi que cela s\u2019obtient quand on respire \u00e0 travers un tube ferm\u00e9 au moyen d\u2019une soupape qui l\u2019obstrue incompl\u00e8tement, on constate un allongement de la p\u00e9riode respiratoire pendant laquelle l\u2019air rencontre un passage difficile. Ainsi, en tournant la soupape de fa\u00e7on que l\u2019inspiration soit libre, tandis que l\u2019expiration est g\u00ean\u00e9e, on voit s\u2019allonger la p\u00e9riode de la courbe qui correspond \u00e0 la phase expiratoire : C (ligne ponctu\u00e9e).\nSi l\u2019on oriente la soupape en sens inverse, c\u2019est l\u2019inspiration au contraire qui s\u2019allongera : B (ligne pleine). (Voir pour plus de d\u00e9veloppement, Technique, chap, vi.)\nMouvements de la loeomotion.\nTous les mouvements relatifs, dont le mode d inscription nous a occup\u00e9 jusqu\u2019ici, sont assez faciles a recueillir, en ce sens que les organes voisins fournissent un commode point d appui poui appr\u00e9cier le d\u00e9placement du point explor\u00e9 par l\u2019instrument. D\u2019autre part, il n\u2019est pas besoin de transmettre ces mouvements \u00e0 de grandes distances, l\u2019organe explor\u00e9 pouvant toujours \u00eatre plac\u00e9 au voisinage du style inscripteur. Mais on na pas toujours des conditions aussi favorables. Ainsi, dans 1 \u00e9tude des mouvements de l\u2019aile de l\u2019oiseau pendant le vol, il fallait trouver, sur le coips de l\u2019animal, un point d\u2019appui pour le tambour \u00e0 levier; d\u2019autre part, il fallait, pour laisser \u00e0 l\u2019oiseau un libre espace \u00e0 parcourir, transmettre les mouvements de ses muscles ou de ses ailes par\n1. Journal de l\u2019Anatomie et de la Physiologie, 1865, p. 428.","page":205},{"file":"p0206.txt","language":"fr","ocr_fr":"206\nAPPAREILS 1NSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\ndes tubes de grande longueur; ces difficult\u00e9s n\u2019ont pas compromis le succ\u00e8s des exp\u00e9riences1.\nTrajectoire du pubis dans la marche.\nDans ses \u00e9tudes sur le m\u00e9canisme de la marche, le professeur Carlet avait besoin d\u2019inscrire les oscillations verticales que le pubis ex\u00e9cute \u00e0 chaque phase d\u2019un pas. Il lui fallait, pour supporter le tambour explorateur, un appui qui rest\u00e2t toujours \u00e0 la m\u00eame hauteur au-dessus du sol, tout en se d\u00e9pla\u00e7ant horizontalement suivant la translation du corps. Ces conditions ont \u00e9t\u00e9 r\u00e9alis\u00e9es au moyen d\u2019un man\u00e8ge tournant dont le bras, toujours parfaitement horizontal, portait le tambour explorateur. Le levier de l\u2019appareil, reli\u00e9 au pubis, s\u2019\u00e9levait et s\u2019abaissait tour \u00e0 tour pendant la marche2. On avait donc ainsi un point d\u2019appui,\u00e0 la fois mobile dans un plan horizontal, et fixe par rapport aux mouvements verticaux qu\u2019il s\u2019agissait d\u2019inscrire; Carlet inscrivit la courbe du mouvement que le pubis ex\u00e9cute dans la marche. Ce mouvement s\u2019effectue suivant ces trois dimensions. Pour se le repr\u00e9senter d faut se figurer qu\u2019il est trac\u00e9 \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur d\u2019une demi-gout-\nFig. 108. Trajection du pubis dans la marche.\nLi\u00e8re creuse \u00e0 concavit\u00e9 sup\u00e9rieure ainsi que cela est repr\u00e9sent\u00e9 figure 108.\nLa courbe trac\u00e9e par les d\u00e9placements du pubis serait inscrite dans cette demi-goutti\u00e8re : \u00e0 chaque appui d\u2019un pied elle pr\u00e9sente une \u00e9l\u00e9vation lat\u00e9rale du c\u00f4t\u00e9 o\u00f9 cet appui s\u2019effectue. Chaque fois que le poids du corps se porte d\u2019un pied sur l\u2019autre, la\n1.\tVoyez, pour les d\u00e9tails et les r\u00e9sultats des exp\u00e9riences, la Machine animale, p. 236. '\n2.\tVoyez, pour les d\u00e9tails de l\u2019exp\u00e9rience, Annales des sciences naturelles, juillet","page":206},{"file":"p0207.txt","language":"fr","ocr_fr":"MOUVEMENTS DE LA LOCOMOTION.\n207\ncourbe offre un minimum et passe par le fond de la goutti\u00e8re. Ce double mouvement lat\u00e9ral combin\u00e9 avec une translation donne naissance \u00e0 la courbe figur\u00e9e ci-dessus.\nEnfin, quand il faut inscrire les oscillations verticales d\u2019un corps qui ne peut \u00eatre reli\u00e9 \u00e0 aucun point d\u2019appui, il est possible encore de r\u00e9ussir, en certains cas, au moyen de l\u2019artifice suivant repr\u00e9sent\u00e9 figure 109.\nOn charge d\u2019une masse le levier d\u2019un tambour explorateur; ce\nFig. 109. Explorateur des r\u00e9actions dans la marche et la course.\nlevier est plac\u00e9 horizontalement sur une planchette \u00e0 laquelle on imprime des oscillations verticales. Dans ces conditions de mouvements continuellement vari\u00e9s imprim\u00e9s \u00e0 l\u2019appareil, la masse qui charge le levier pr\u00e9sente continuellement une r\u00e9sistance par son inertie; quand le tambour s\u2019\u00e9l\u00e8ve, la masse abaisse la mein-\nFig. HO. R\u00e9actions verticales dans la marche.\nbranc, tandis que dans les mouvements d\u2019abaissement elle la rel\u00e8ve. De ces mouvements alternatifs transmis par l\u2019air \u00e0 un levier inscripteur, r\u00e9sultent des courbes dont la figure 110 est un exemple. 11 est bien entendu que ces effets ne peuvent se produire qu\u2019\u00e0 la condition que les oscillations imprim\u00e9es \u00e0 l\u2019appareil soient rapides, comme celles du corps de l\u2019oiseau dans le vol ', ou comme celles qui constituent les r\u00e9actions d\u2019un cheval au trot ou au galop1 2.\n1.\tVoyez la Machine animale, p. 277.\n2.\tIbid., p. 160 et 172.","page":207},{"file":"p0208.txt","language":"fr","ocr_fr":"208\nAPPAREILS INSCRIPTEURS UES MOUVEMENTS.\nInscription des vibrations sonores.\nAux mouvements rectilignes alternatifs doivent se rattacher les vibrations des cordes, des diapasons, des verges \u00e9lastiques et des membranes.\nCes mouvements ont \u00e9t\u00e9 \u00e9tudi\u00e9s \u00e0 l\u2019aide de la m\u00e9thode graphique par un grand nombre de physiciens parmi lesquels Helmholtz, K\u0153nig, Lissajous et tant d\u2019autres ont fait des d\u00e9couvertes de premier ordre. C\u2019est \u00e0 Desains et Lissajous que revient l\u2019honneur d\u2019avoir inaugur\u00e9 la m\u00e9thode d\u2019inscription des ph\u00e9nom\u00e8nes acoustiques ; ces physiciens imagin\u00e8rent de tracer les vibrations d\u2019un diapason sur une plaque anim\u00e9e elle-m\u00eame de vibrations perpendiculaires \u00e0 celles du style. Un mouvement de translation imprim\u00e9 au diapason donnait au trac\u00e9 la forme sinueuse o\u00f9 se lisent les combinaisons des deux mouvements vibratoires. On peut affirmer que c\u2019est \u00e0 l\u2019emploi de la m\u00e9thode graphique que l'acoustique doit d\u2019\u00eatre aujourd\u2019hui l\u2019une des sciences les plus avanc\u00e9es. 11 faudrait de longs d\u00e9veloppements pour exposer, m\u00eame sommairement, la mani\u00e8re dont se combinent entre elles les vibrations de diff\u00e9rents nombres et pour reproduire les figures graphiques qui caract\u00e9risent leurs accords. Pour les d\u00e9tails de cet int\u00e9ressant sujet, nous renverrons aux trait\u00e9s sp\u00e9ciaux1.\nEn r\u00e9sum\u00e9, on voit que tout mouvement rectiligne peut \u00eatre inscrit d\u2019une mani\u00e8re as\u00e7ez facile, soit que ce mouvement se produise dans une seule direction, soit qu\u2019il ait lieu alternativement dans les doux sens.\ni-ig. in. irajecioire Qn a vu plus haut2 comment, suivant la m\u00e9-\ncl une verge de\t1\t7\nwiicatstonc, vi- thode des acousticiens, on trace sur le papier la\nhrant dans le rap-\t, ,\nport de 2 \u00e0 3. Trace trajectoire d\u00e9crite par une verge de Wheatstone\npapier'immobile**\" 'l11* vibre suivant deux directions perpendiculaires l\u2019une \u00e0 l\u2019autre. La figure 111 montre une de ces trajectoires ; elle n\u2019exprime que le parcours de la pointe \u00e9crivante, abstraction faite du temps employ\u00e9 par cette pointe \u00e0 d\u00e9crire telle ou telle partie de la courbe trac\u00e9e.\n1.\tJaniin, Trait\u00e9 de physique.\n2.\tPage 128.","page":208},{"file":"p0209.txt","language":"fr","ocr_fr":"MOUVEMENTS DU VOL DE L\u2019OISEAU.\n209\nMais, quand on a obtenu une semblable figure \u00e9crite sur une surface immobile, si l\u2019on recueille le trac\u00e9 du m\u00eame mouvement sur un papier qui marche avec une vitesse connue, on obtient une figure nouvelle dont la comparaison avec celle qui s\u2019est inscrite sans translation du papier permet d\u2019appr\u00e9cier les phases du mouvement vibratoire.\nLa figure 112 n\u2019est autre que le mouvement repr\u00e9sent\u00e9 figure 111,\nFig. lis. Trajectoire d'une verge de Wheatstone.\navec cette diff\u00e9rence que, dans le second cas, le papier qui re\u00e7oit la courbe marche avec une vitesse de 30 centim\u00e8tres par seconde.\nC\u2019est par ce m\u00eame proc\u00e9d\u00e9 que j\u2019ai essay\u00e9 d\u2019inscrire les vibrations de l\u2019aile de diff\u00e9rents insectes et que j\u2019ai recueilli des figures\nFig. 113. Trac\u00e9s partiels de la trajectoire d\u2019une aile d\u2019insecte pendant le vol.\npartielles du parcours de ces organes. On voit un sp\u00e9cimen de ces h'ac\u00e9s dans la~figure 113.\nCe qui emp\u00eache d\u2019obtenir ainsi la forme compl\u00e8te de cette trajectoire, c\u2019est que l\u2019aile d\u2019un insecte, tournant autour de son point d\u2019attache, d\u00e9crit, \u00e0 son extr\u00e9mit\u00e9, une figure sph\u00e9rique qui ne peut \u00eatre tangente que par un point \u00e0 la surface d\u2019un plan et surtout","page":209},{"file":"p0210.txt","language":"fr","ocr_fr":"210\nAPPAREILS INSCRIPT\u00cbURS DES MOUVEMENTS.\n\u00e0 la surface d\u2019un cylindre comme ceux qui servent \u00e0 recueillir les-trac\u00e9s. Ce n\u2019est qu\u2019en appuyant un peu fortement la pointe de l\u2019aile contre le cylindre qu\u2019on obtient des figures moins incompl\u00e8tes ; mais la flexion de l\u2019aile qui se produit alors entra\u00eene une d\u00e9formation des trac\u00e9s.\nTrajectoire de l\u2019aile de I oiseau.\nLes mouvements de l\u2019aile de l\u2019oiseau peuvent s\u2019\u00e9crire fd\u2019une mani\u00e8re beaucoup plus s\u00fbre, gr\u00e2ce aux appareils \u00e0 transmission du mouvement. On a vu comment fonctionne le pantographe \u00e0 transmission d\u00e9j\u00e0 d\u00e9crit page 132. Que l\u2019on suppose l\u2019un de ces appareils plac\u00e9 sur une table, en face d\u2019une surface de verre enfum\u00e9 sur laquelle sa pointe va tracer, tandis que l\u2019autre, plac\u00e9 sur le dos d\u2019un oiseau de forte taille, est actionn\u00e9 par le double mouvement de haut en bas et d\u2019avant en arri\u00e8re que les ailes ex\u00e9cutent dans le vol. Les mouvements du premier appareil, transmis au second par des tubes de longueur suffisante, iront s\u2019inscrire sous les yeux de l\u2019observateur1.\nLa disposition de l\u2019explorateur peut \u00eatre modifi\u00e9e plus ou moins, suivant les besoins particuliers, mais, dans tous les cas de ce genre, il se compose essentiellement de deux tambours dispos\u00e9s perpendiculairement l\u2019un \u00e0 l\u2019autre et dont l\u2019un re\u00e7oit les mouvements verticaux, l\u2019autre, les mouvements qui se font d\u2019avant en arri\u00e8re.\t'\nDans certains cas, il est plus facile de recueillir s\u00e9par\u00e9ment les mouvements de sens vertical et ceux de sens horizontal; puis, quand on a obtenu le trac\u00e9 de chacun d\u2019eux, on s\u2019en sert pour recomposer la courbe ferm\u00e9e de la trajectoire de l\u2019aile, suivant les proc\u00e9d\u00e9s de la g\u00e9om\u00e9trie. C\u2019est par cette m\u00e9thode que j\u2019ai obtenu la trajectoire de l\u2019aile de la buse et celle du pigeon.\nLa figure 114 montre, dans la courbe form\u00e9e d\u2019une lign\u00e9 pleine A P, les mouvements d\u2019avant en arri\u00e8re de l\u2019aile du pigeon; la courbe ponctu\u00e9e H B correspond au mouvement dans le sens-vertical.\nCes deux courbes combin\u00e9es engendrent, pour chaque r\u00e9volu-\n1. Pour les exp\u00e9riences, voyez la Machine animale, p. 2kk.","page":210},{"file":"p0211.txt","language":"fr","ocr_fr":"MOUVEMENTS DU VOL DE L\u2019OISEAU.\n211\nlion de l\u2019aile de l\u2019oiseau, une courbe ferm\u00e9e dont la figure 115 fournit un type.\nLa trajectoire de l\u2019aile d\u2019un oiseau repr\u00e9sente toujours une\nFig. 1 l'i. Courbes des deux ordres de mouvement de l\u2019aile d\u2019un pigeon. AP, ligne pleine, mouvements dans le sens ant\u00e9ro-post\u00e9rieur. HB, ligne ponctu\u00e9e, mouvements de haut en bas.\nsorle d\u2019ellipse dont les deux axes sont fort in\u00e9gaux. Le grand axe est inclin\u00e9 en bas et en avant par rapport \u00e0 la direction\nFig. 115. Courbe ferm\u00e9e de la trajectoire de l\u2019aile du pigeon obtenue par la recomposition g\u00e9om\u00e9trique des deux courbes de la figure 114.\ndu vol. Enfin, la fl\u00e8che qui accompagne la courbe indique le sens dans lequel s\u2019effectue le mouvement.\nOn peut encore obtenir une courbe compos\u00e9e qui exprime les","page":211},{"file":"p0212.txt","language":"fr","ocr_fr":"212\tAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS,\ndeux ordres d\u2019oscillations qu\u2019un oiseau, en volant, ex\u00e9cute dans le plan vertical. On a vu figure 109 la disposition de l\u2019appareil explorateur des oscillations verticales. Plac\u00e9 sur le dos d\u2019un oiseau, sur la croupe ou sur le garrot d\u2019un cheval, sur la t\u00eate d\u2019un coureur, cet appareil transmet au levier \u00e9crivant ce qu\u2019on appelle les r\u00e9actions verticales. Si, au lieu d\u2019\u00eatre horizontale, la membrane de ce tambour explorateur \u00e9tait plac\u00e9e dans un plan vertical, en pr\u00e9sentant sa face ant\u00e9rieure dans la direction du vol, l\u2019appareil deviendrait un explorateur des r\u00e9actions horizontales, c\u2019est-\u00e0-dire des acc\u00e9l\u00e9rations et des ralentissements qui accompagnent les diff\u00e9rents instants du vol. En combinant deux explorateurs des oscillations de l\u2019oiseau, de fa\u00e7on \u00e0 recueillir et \u00e0 inscrire en m\u00eame temps les oscillations verticales et les oscillations horizontales, on obtient une courbe qui retrace toutes les r\u00e9actions du vol. Je ne ferai pas ici l\u2019analyse de cette courbe1, et me bornerai \u00e0 la signaler comme l\u2019une des plus instructives qu\u2019on puisse recueillir dans l\u2019analyse graphique du vol des oiseaux.\nEnlin, j\u2019ai propos\u00e9 un proc\u00e9d\u00e9 qui permettrait d\u2019inscrire la trajectoire que parcourt dans l\u2019espace un oiseau qui plane ou un ballon emport\u00e9 par le vent2.\nLes applications de la m\u00e9thode graphique \u00e0 la d\u00e9termination des mouvements compos\u00e9s sont encore rares en physiologie, mais la physique en devra tirer un grand secours. Depuis les belles exp\u00e9riences de K\u0153nig qui inscrivit les vibrations compos\u00e9es d\u2019une verge de Wheatstone sur un cylindre tournant, il s\u2019est ouvert aux physiciens des horizons nouveaux qui ne resteront pas longtemps inexplor\u00e9s. Quant \u00e0 la physiologie, elle doit, avant d\u2019aborder les ph\u00e9nom\u00e8nes complexes, appliquer les proc\u00e9d\u00e9s d\u2019in-\n1.\tVoyez, pour les d\u00e9tails de ce.t)te analyse, la Machine animale, p. 280, et Technique, chap. v.\n2.\tCe proc\u00e9d\u00e9 consiste dans remploi de deux chambres noires orient\u00e9es perpendiculairement entre elles et situ\u00e9es toutes deux dans un m\u00f4me plan horizontal, \u00e0 une distance connue l\u2019une de l\u2019autre. Deux observateurs suivraient chacun la trajectoire de l'oiseau, \u00e0 l\u2019aide d\u2019un style qui pointerait des intervalles de temps r\u00e9guliers. Les deux styles seraient reli\u00e9s \u00e9lectriquement l\u2019un \u00e0 l\u2019autre et pointeraient les temps tous deux ensemble, par la cl\u00f4ture d\u2019un m\u00eame courant de pile.\nDe ces deux images, dont chacune correspond \u00e0 la projection de la trajectoire de l\u2019oiseau sur un plan vertical et qui sont recueillies chacune sur un plan perpendiculaire \u00e0 celui de l\u2019autre, se d\u00e9duirait g\u00e9om\u00e9triquement la trajectoire de l\u2019oiseau dans l\u2019espace.","page":212},{"file":"p0213.txt","language":"fr","ocr_fr":"213\nR\u00c9ACTIONS DE L\u2019OISEAU DANS LE VOL.\nscription \u00e0 des ph\u00e9nom\u00e8nes plus simples, mais qui pourtant ont \u00e9chapp\u00e9 jusqu\u2019ici aux moyens d\u2019observation.\nNous bornerons ici l\u2019expos\u00e9 des moyens d\u2019inscrire les mouvements des solides. Dans les applications de la m\u00e9thode graphique dont l'\u00e9num\u00e9ration a \u00e9t\u00e9 faite jusqu\u2019ici, nous ne nous sommes pas trouv\u00e9s aux prises avec les grandes difficult\u00e9s; les organes dont il fallait conna\u00eetre le mouvement permettaient dele recueillir avec assez de facilit\u00e9. Dans les prochains chapitres, nous consid\u00e9rerons le mouvement de corps qui ne peuvent livrer aux appareils aucun point d\u2019attache: je veux parler des liquides et des gaz dont les mouvements si vari\u00e9s sont la pr\u00e9occupation incessante des physiologistes. Cette \u00e9tude commencera par le cas le plus simple: l\u2019\u00e9coulement des liquides \u00e0 l\u2019air libre.","page":213},{"file":"p0214.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHAPITRE V.\nMOUVEMENTS DES LIQUIDES.\nMesures anciennes ; \u00e9prouvettes gradu\u00e9es. \u2014 Inscription des changements de niveau qui se produisent dans un vase o\u00f9 le liquide s\u2019\u00e9coule. \u2014 Eprouvette flottante constituant un ar\u00e9om\u00e8tre inscripteur. \u2014 Rh\u00e9ographe. \u2014 Courbes des variations du d\u00e9bit du c\u0153ur. \u2014 Courbes de la miction. \u2014 Inscription des \u00e9coulements tr\u00e8s-faibles et tr\u00e8s-prolong\u00e9s. \u2014 Courbes des volumes et courbes des vitesses; construction et avantages de chacune de ces courbes.\nMesure rl'un \u00e9coulement \u00e0 l\u2019air libre.\nLa mesure d\u2019un d\u00e9bit, c\u2019est-\u00e0-dire de la quantit\u00e9 de liquide vers\u00e9 en un temps donn\u00e9, se fait, en g\u00e9n\u00e9ral, au moyen de vases ou d\u2019\u00e9prouvettes gradu\u00e9s dans lesquels on re\u00e7oit le liquide qui s\u2019\u00e9coule pendant un temps exactement connu. Deux ou plusieurs \u00e9preuves successives montrent si l\u2019\u00e9coulement est uniforme, c\u2019est-\u00e0-dire si, en des temps \u00e9gaux, les quantit\u00e9s vers\u00e9es ont \u00e9t\u00e9 \u00e9gales, ou si au contraire l\u2019intensit\u00e9 du d\u00e9bit a vari\u00e9.\nNon-seulement cette m\u00e9thode est lente, mais encore elle est peu pr\u00e9cise, car il est difficile de mesurer exactement le temps pendant lequel l\u2019\u00e9prouvette a re\u00e7u le liquide; ce n\u2019est qu\u2019en faisant cette dur\u00e9e tr\u00e8s-longue qu\u2019on rend n\u00e9gligeables les erreurs commises dans l\u2019\u00e9valuation du temps. Mais alors on ne peut avoir qu\u2019une confiance tr\u00e8s-born\u00e9e dans la signification des volumes mesur\u00e9s, relativement \u00e0 la r\u00e9gularit\u00e9 de l\u2019\u00e9coulement. On peut concevoir que, pendant deux \u00e9preuves, toutes deux de m\u00eame dur\u00e9e, une m\u00eame quantit\u00e9 de liquide ait \u00e9t\u00e9 vers\u00e9e, ce qui ferait croire que l\u2019\u00e9coulement a \u00e9t\u00e9 r\u00e9gulier, et que pourtant la vitesse avec laquelle ce liquide s\u2019est \u00e9coul\u00e9 ait \u00e9t\u00e9 tr\u00e8s-diff\u00e9rente aux divers instants de ces deux exp\u00e9riences.","page":214},{"file":"p0215.txt","language":"fr","ocr_fr":"215\n\u00c9COULEMENT DES LIQUIDES.\nLa m\u00e9thode graphique permet d\u2019\u00e9viter ces causes d\u2019erreur, eu m\u00eame temps qu\u2019elle simplifie les proc\u00e9d\u00e9s de mensuration d\u2019un d\u00e9bit de liquide. Nous allons indiquer ces diff\u00e9rents proc\u00e9d\u00e9s.\nInscription \u00ables changements de niveau qui se protluisent dans le vase o\u00f9 le liquide s\u2019\u00e9coule.\nPour inscrire un d\u00e9hit de liquide, il suffit parfois de placer un llotteur sur l\u2019\u00e9prouvette qui va se remplir et d\u2019inscrire les phases graduelles de l\u2019ascension de ce flotteur. Afin d\u2019\u00e9viter les effets de l\u2019agitation des liquides sous l\u2019influence de l\u2019\u00e9coulement et les tr\u00e9pidations qui s\u2019ensuivraient du c\u00f4t\u00e9 de la ligne trac\u00e9e, il est avantageux d\u2019employer deux vases communiquants dont l\u2019un re\u00e7oit le liquide, tandis que l\u2019autre contient le flotteur. Cette disposition est repr\u00e9sent\u00e9e figure 116.\nSi la somme des sections transversales des deux vases correspond \u00e0 un nombre simple de centim\u00e8tres carr\u00e9s, 20 centim\u00e8tres carr\u00e9s par exemple, une ascension de l centim\u00e8tre \u00e9prouv\u00e9e par le llotteur exprimera un d\u00e9bit de 20 centim\u00e8tres cubes et ainsi de suite. Le d\u00e9placement du flotteur se transmet, \u00e0 l\u2019aide d\u2019un fil, au chariot inscripleur de l\u2019appareil d\u00e9j\u00e0 repr\u00e9sent\u00e9. Quand le mouvement du flotteur est tr\u00e8s-faible, comme cela arrive quand on se sert d\u2019un llotteur de petite section, il faut un appareil in-scripteur extr\u00eamement-sensible : nous allons d\u00e9crire et repr\u00e9senter celui qui nous a fourni les meilleurs r\u00e9sultats.\nL\u2019emploi de deux vases communiquants pr\u00e9sente un d\u00e9savantage dans le cas o\u00f9 le d\u00e9bit qu'il s\u2019agit de mesurer est peu consid\u00e9rable. En effet, la portion du liquide qui est dans le vase muni du llotteur est seule active pour produire l\u2019inscription de l\u2019\u00e9coulement. Plus la surface de ce vase sera grande, mieux seront assu r\u00e9s contre les r\u00e9sistances passives les mouvements du flotteur el par suite ceux du style \u00e9crivant. Il est donc utile de faire le vase \u00e0 llotteur assez large : de ne pas lui donner moins de 4 \u00e0 5 centim\u00e8tres de diam\u00e8tre.\nAu contraire, l\u2019emploi de deux vases communiquants est tr\u00e8s-pr\u00e9cieux quand on doit mesurer un d\u00e9bit consid\u00e9rable; cette disposition constitue un excellent moyen de r\u00e9duire, dans un rapport connu, les indications de l\u2019appareil inscripteur relativement au volume du liquide \u00e9coul\u00e9.\n","page":215},{"file":"p0216.txt","language":"fr","ocr_fr":"216\nAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nSupposons que le vase qui porle le flotteur fasse parcourir au style \u00e9crivant 20 centim\u00e8tres de chemin pour un lilre de liquide vers\u00e9; si l\u2019on met le vase \u00e0 flotteur en communication avec un autre de m\u00eame forme et de m\u00eame capacit\u00e9, il faudra un \u00e9coule-\nFij\u00ee. 110. Flotteur inscrivant les phases d'un \u00e9coulement de liquide.\nment de deux litres pour produire la m\u00eame course; en donnant au deuxi\u00e8me vase une section transversale 99 fois plus grande que celle du premier, il faudra un d\u00e9bit de 100 litres pour produire le m\u00eame parcours du style \u00e9crivant. Ainsi, ce proc\u00e9d\u00e9 permet en r\u00e9alit\u00e9 de sensibiliser ou de d\u00e9sensibiliser l\u2019appareil in-","page":216},{"file":"p0217.txt","language":"fr","ocr_fr":"217\nECOULEMENT DES LIQUIDES.\nscripteur de l\u2019\u00e9coulement d\u2019un liquide et de r\u00e9gler les indications de cet appareil \u00e0 une \u00e9chelle convenable\nUn point important dans ces exp\u00e9riences, c\u2019est d\u2019assurer la libert\u00e9 des mouvements du flotteur et d\u2019emp\u00eacher celui-ci d\u2019aller se coller aux parois de l\u2019\u00e9prouvette sous l\u2019influence de la capillarit\u00e9, ce qui cr\u00e9erait des r\u00e9sistances notables \u00e0 la transmission du mouvement. On obvie \u00e0 ce danger en employant un flotteur perc\u00e9 d\u2019un tube longitudinal que traverse un fil de m\u00e9tal fortement tendu. Ce fil sert de guide au flotteur qu\u2019il maintient constamment au centre de l\u2019\u00e9prouvette.\nUne autre disposition pour inscrire les phases d\u2019un \u00e9coulement, de liquide est celle que Mosso a employ\u00e9e pour mesurer le d\u00e9versement li\u00e9 au changement de volume d\u2019un organe immerg\u00e9 dans un liquide1 2.\nC\u2019est dans une \u00e9prouvette flottante que le liquide est recueilli. A mesure qu\u2019elle s\u2019emplit, l\u2019\u00e9prouvette plonge davantage, \u00e0 la fa\u00e7on d\u2019un a\u00e9rom\u00e8lre \u00e0 volume variable; elle transmet son mouvement \u00e0 un appareil inscripteur qui, en tra\u00e7ant la courbe du plongeaient de l\u2019\u00e9prouvette, trace, par cons\u00e9quent, la courbe de l\u2019\u00e9coulement qui s\u2019est produit. Tout en conservant l\u2019emploi de l\u2019\u00e9prouvette plongeante, j\u2019ai substitu\u00e9 au mode d\u2019inscription employ\u00e9 par Mosso l\u2019emploi du chariot horizontal qui trace sur le cylindre.Dans les exp\u00e9riences de ce genre, j\u2019ai d\u00fb att\u00e9nuer autant que possible les r\u00e9sistances dues aux frottements, afin que les mouvements du style ob\u00e9issent bien fid\u00e8lement aux changements de niveau du liquide qui les commandent.\nVoici la disposition qui me satisfait le mieux jusqu\u2019ici. Et d'abord, pour ne pas multiplier les appareils, celui qui, tout \u00e0 l\u2019heure, servait de flotteur inscrivant (fig. 116) va devenir, au besoin, \u00e9prouvette \u00e0 immersion variable. Ce flotteur, en effet, est ouvert par en haut et pr\u00e9sente une capacit\u00e9 cylindrique dans laquelle, au moyen d\u2019un tube sp\u00e9cial, on fait arriver le liquide \u00e0 mesurer. Le fil tendu qui traverse le tube int\u00e9rieur de l\u2019\u00e9prouvette la guide avec le moins de frottements possible.\n1 \u2022 Lost sur ce principe que sont \u00e9tablis les flotteurs destin\u00e9s \u00e0 inscrire les niveaux des fleuves et les hauteurs des mar\u00e9es. Le flotteur do ces instruments est plac\u00e9 dans un puits qui communique par un tuyau lat\u00e9ral, soit avec le fleuve, soit avec la mer, de sorte que les effets du courant ou ceux de l\u2019agitation des vagues n\u2019arrivent pas jusqu\u2019\u00e0 lui.\n2. Mosso, Von Einigen neuen Eigenschaf len der Gefassieaiid. \u2014 Arbeiten aus l'hystol. Lab. zu J.cipzig, 1815, p. 158.","page":217},{"file":"p0218.txt","language":"fr","ocr_fr":"218\nAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nEnfin, pour faciliter les mouvements du style \u00e9crivant, je remplace le chariot d\u00e9j\u00e0 connu par un curseur sp\u00e9cial qui glisse sur deux petits canaux, et qui est conduit par deux fils r\u00e9fl\u00e9chis sur des poulies semblables \u00e0 celle de la machine d\u2019Ahvood. La figure 117 donne une id\u00e9e de cette disposition qui peut s\u2019appliquer \u00e0 un tr\u00e8s-grand nombre d\u2019exp\u00e9riences, ainsi qu\u2019on le dira plus tard.\nOn y voit, \u00e9crivant sur le cylindre, le style qui trace les mouvements du flotteur sous l\u2019influence d\u2019un \u00e9coulement de liquide. A \u2022droite de la figure, on aper\u00e7oit le sommet du vase de verre B (fig. 116) qui contient le flotteur; le fil qui s\u2019attache en haut de celui-ci se r\u00e9fl\u00e9chit sur une premi\u00e8re poulie d\u2019aluminium, puis\nFig, 117\u00ab Style guid\u00e9 par des f\u00eeolleurs sur deux canaux.\nsur une seconde, apr\u00e8s quoi, il redescend et soutient un contrepoids.\nChaque fois que le flotteur s\u2019\u00e9l\u00e8ve d\u2019une certaine quantit\u00e9, le contre poids descend d\u2019autant, et le fil, dans sa partie horizontale, se d\u00e9place, de droite \u00e0 gauche, de la m\u00eame quantit\u00e9, en faisant tourner les deux poulies (pii sont extr\u00eamement mobiles. Or, c\u2019est dans ce mouvement que le fil entra\u00eene le style inscrip-leur. Celui-ci fait partie d\u2019un syst\u00e8me flottant form\u00e9 de deux tubes l\u00e9gers, ferm\u00e9s \u00e0 leurs deux bouts et r\u00e9unis l\u2019un \u00e0 l\u2019autre par des traverses; ces deux tubes sont plac\u00e9s exactement dans l\u2019axe do deux canaux remplis d\u2019eau sur lesquels ils flottent avec une facilit\u00e9 extr\u00eame. Entre les deux canaux est une longue fente par laquelle descend une tige verticale qui se d\u00e9tache des flotteurs","page":218},{"file":"p0219.txt","language":"fr","ocr_fr":"DEBITS DES LIQUIDES.\n219\nconjugu\u00e9s pour aller porter la plume \u00e9crivante au contact du cylindre.\nDans la figure 117, on aper\u00e7oit seulement l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 de la plume, au moment o\u00f9 elle trace une courbe sur le cylindre. Avec cette disposition, les frottements sont tr\u00e8s-r\u00e9duits, car les poulies d\u2019aluminium tournent avec une extr\u00eame facilit\u00e9e! le glissement sur l\u2019eau est aussi tr\u00e8s-facile.\nPour que le style soit conduit en ligne parfaitement droite, il faut prendre certaines pr\u00e9cautions : quand les parois des canaux et celles des flotteurs sont toutes deux mouill\u00e9es par l\u2019eau, il se manifeste, en vertu de la capillarit\u00e9, une tendance \u00e0 un d\u00e9placement lat\u00e9ral qui fait coller les curseurs contre les parois des canaux. On supprime cette tendance en passant les curseurs sur la flamme d\u2019une bougie, afin de les enduire de noir de fum\u00e9e; d\u00e8s lors, ils ne sont plus mouill\u00e9s par l\u2019eau, et comme l\u2019eau mouille, au contraire, les parois des canaux, les curseurs se trouvent maintenus, par une r\u00e9pulsion li\u00e9e \u00e0 la capillarit\u00e9 m\u00eame, dans l\u2019axe des canaux sur lesquels ils glissent. Gr\u00e2ce \u00e0 cette pr\u00e9caution, le style ob\u00e9it, sans saccades, au changement de niveau de l\u2019eau dans le vase o\u00f9 se trouve le flotteur et fournit des courbes tout \u00e0 fait satisfaisantes.\nUn rh\u00ebograpiic, appareil inscripteur des d\u00e9bits.\nDans beaucoup d\u2019exp\u00e9riences il est avantageux d\u2019avoir la mesure des phases d\u2019un \u00e9coulement. Un grand nombre d\u2019appareils peuvent donner cette mesure ; les uns sont fond\u00e9s sur le principe de la balance, les autres sur celui des ar\u00e9om\u00e8tres. Voici une disposition que l\u2019on peut employer en certains cas.\nLa figure 118 repr\u00e9sente le pluviom\u00e8tre inscripteur d\u2019Herv\u00e9 Man-gon. On fait arriver l\u2019eau de la pluie dans l\u2019entonnoir P qui la conduit dans un vase C, o\u00f9 son niveau s\u2019\u00e9l\u00e8ve graduellement, entra\u00eenant avec lui le flotteur F. Celui-ci est reli\u00e9 par-dessus la roue N \u00e0 un contre-poids qui descend du m\u00eame mouvement dont le liquide s\u2019\u00e9l\u00e8ve; ce curseur porte un style inscripteur; on voit sur le papier la trace de sa descente saccad\u00e9e.\nCette disposition produit un trac\u00e9 renvers\u00e9, puisque la ligne s\u2019abaisse \u00e0 mesure que le niveau de l\u2019eau s\u2019\u00e9l\u00e8ve ; en outre, l\u2019origine de la courbe se trouve \u00e0 droite du papier. Ce retourne-","page":219},{"file":"p0220.txt","language":"fr","ocr_fr":"220\tAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nment complet permet de lire le trac\u00e9 dans sa position r\u00e9guli\u00e8re en retournant la feuille sur laquelle il est \u00e9crit.\nOn voit en haut et \u00e0 gauche du papier, un traeelet I qui laisse une ligne horizontale : c\u2019est le z\u00e9ro de la graduation ; il se trouve\nFig. 118. Pluviom\u00e8tre inscripleur d'Herv\u00e9 Mangoa.\nen bas de la figure quand on a retourn\u00e9 le papier. Enfin le mouvement d\u2019horlogerie II est r\u00e9gl\u00e9 pour une marche tr\u00e8s-lente, afin de fournir des trac\u00e9s de tr\u00e8s-longue dur\u00e9e.\nCette disposition remplit toutes les conditions d\u2019un bon pluviom\u00e8tre, mais ne saurait s\u2019appliquer \u00e0 l\u2019inscription de l\u2019\u00e9coulement des liquides de l\u2019organisme. En effet, dans le pluviom\u00e8tre de","page":220},{"file":"p0221.txt","language":"fr","ocr_fr":"221\nD\u00c9BITS DES LIQUIDES.\nMangon, l\u2019eau elle-m\u00eame p\u00e9n\u00e8tre dans l\u2019appareil, c\u2019est elle qui soul\u00e8ve le flotteur ; or il ne serait pas possible de laisser entrer dans un appareil de ce genre du sang ou de burine dont on voudrait obtenir la courbe d\u2019\u00e9coulement. C\u2019est pour cela que j\u2019ai donn\u00e9 \u00e0 l\u2019instrument nomm\u00e9 rh\u00e9ographe, une disposition qui s\u00e9pare le liquide dont on veut inscrire le mouvement de celui qui porte le flotteur.\nL\u2019appareil se compose de deux cylindres contenant chacun un flotteur et communiquant largement par un tube de caoutchouc. Les deux flotteurs sont guid\u00e9s \u00e0 peu pr\u00e8s comme celui de lafigure 116, mais avec deux fils, afin d\u2019\u00e9viter les mouvements de rotation qu\u2019ils pourraient prendre sans cela. On introduit dans les cylindres une certaine quantit\u00e9 de liquide, afin que les flotteurs surnagent. L\u2019un d\u2019eux porte une plaque couverte du papier sur lequel se fera le trac\u00e9. C\u2019est par l\u2019ascension du flotteur que cette plaque s\u2019\u00e9l\u00e8vera en frottant contre le style traceur qui sera, pendant ce temps, port\u00e9, d\u2019un mouvement uniforme, de droite \u00e0 gauche. De sorte que le trac\u00e9 sera renvers\u00e9 comme dans le pluviom\u00e8tre de Mangon. Toute la diff\u00e9rence c\u2019est que dans la disposition que j\u2019ai adopt\u00e9e, c\u2019est le style qui re\u00e7oit le mouvement de translation lat\u00e9rale, tandis que le papier se meut suivant la verticale.\nQuant \u00e0 la mani\u00e8re de s\u00e9parer le liquide d\u00e9vers\u00e9 de celui qui remplit l\u2019appareil, elle consiste en ce qu\u2019on re\u00e7oit ce liquide dans une \u00e9prouvette flottante plac\u00e9e dans le cylindre qui communique avec celui o\u00f9 se trouve le flotteur.\nEn changeant le volant du rouage d\u2019horlogerie qui entra\u00eene le style, ou en se servant pour \u00e7et entra\u00eenement d\u2019un axe plus ou moins rapide, on r\u00e8gle l\u2019appareil, suivant la mani\u00e8re ordinaire pour des \u00e9coulements vites ou lents.\nD\u2019autres fois, je me suis servi d\u2019un style qui s\u2019\u00e9l\u00e8ve ou s\u2019abaisse directement suivant les changements du niveau du liquide et j\u2019\u00e9crivais les trac\u00e9s sur un cylindre tournant.\nUn autre instrument de petit volume a \u00e9t\u00e9 employ\u00e9 \u00e0 l\u2019ohserva-lOirc de Montsouris; il est connu sous le nom d\u2019udom\u00e8tre de Br\u00e9-guet, figure 119. Un cylindre P recevant l\u2019eau de la pluie par un tube souterrain contient un flotteur qui, au moyen d\u2019une cr\u00e9maill\u00e8re, actionne une roue dent\u00e9e qui porte un colima\u00e7on. Sur ce dernier repose l\u2019aiguille inscrivante ; quand celle-ci est \u00e9lev\u00e9e au sommet de sa course, elle retombe et est en position pour inscrire une courbe nouvelle.","page":221},{"file":"p0222.txt","language":"fr","ocr_fr":"222\nAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nQuel que soil le proc\u00e9d\u00e9 qu'on pr\u00e9f\u00e8re, qu\u2019on se serve du llot-lleur ou de l\u2019\u00e9prouvette plongeante, cette m\u00e9thode suppose l\u2019emploi d\u2019un cylindre qui tourne avec plus ou moins de vitesse sur\nFig. 119. Udograplie de Brcguet.\nvant ladur\u00e9e de l\u2019exp\u00e9rience. La disposition la plus simple consiste \u00e2 placer sur l\u2019axe du cylindre une poulie de grand diam\u00e8tre qu\u2019une courroie sans fin relie \u00e0 un moteur d\u2019une vitesse convenable. Suivant la dur\u00e9e de l\u2019exp\u00e9rience, on prend, pour actionner la poulie, un moteur qui fasse un tour en un jour, en une heure, en une minute, etc. *.\nCourbes des d\u00e9bits du c\u0153ur.\nLe mode d\u2019inscription qui vient d\u2019\u00eatre indiqu\u00e9 est susceptible de nombreuses applications en physiologie. Je l\u2019ai employ\u00e9 avec succ\u00e8s pour \u00e9tudier les variations du d\u00e9bit du c\u0153ur qui se produisent sous l\u2019influence des changements de la temp\u00e9rature ambiante, des pressions que le- sang doit vaincre, ou de l\u2019action de certaines substances sur le c\u0153ur.\nL J\u2019\u00ae* d abord essay\u00e9 de faire construire un rouage capable de foqrnjr ul\\ tr\u00e8s-grand\nNombre de vitesses diff\u00e9rentes, mais, au lieu de cet appareil unique, il m a sembl\u00e9 bien plus commode d'employer des moteurs diff\u00e9rents selon le besoin.","page":222},{"file":"p0224.txt","language":"fr","ocr_fr":"224\nAPPAREILS INSCR1PTEURS DES MOUVEMENTS.\nLe probl\u00e8me \u00e9tait celui-ci : il est bien d\u00e9montr\u00e9 que la chaleur acc\u00e9l\u00e8re les mouvements du c\u0153ur et que le froid les ralentit ; on peut se convaincre de la r\u00e9alit\u00e9 de ce fait en faisant circuler, \u00e0 travers un c\u0153ur isol\u00e9, du sang dont on \u00e9l\u00e8ve ou dont on abaisse la temp\u00e9rature. Mais les systoles acc\u00e9l\u00e9r\u00e9es par la chaleur envoient chacune moins de sang que les systoles ralenties par le froid. Le changement de fr\u00e9quence des impulsions cardiaques est-il plus ou moins compens\u00e9, au point de vue du d\u00e9hit total, par le changement de volume des ond\u00e9es que le c\u0153ur envoie? C\u2019est ce qu\u2019il fallait d\u00e9terminer.\nD\u2019anciennes exp\u00e9riences, dans lesquelles j\u2019avais mesur\u00e9 le d\u00e9bit cardiaque, d\u2019apr\u00e8s le temps n\u00e9cessaire pour remplir une \u00e9prouvette d\u2019une capacit\u00e9 de 1/10 de litre, m\u2019avaient montr\u00e9 que, sous l\u2019influence d\u2019un certain degr\u00e9 d\u2019\u00e9chauffement, le c\u0153ur augmente son d\u00e9bit, c\u2019est-\u00e0-dire son travail, tandis qu\u2019un \u00e9chauffement plus fort fait diminuer ce d\u00e9bit. Mais cette m\u00e9thode grossi\u00e8re ne permet pas de saisir l\u2019instant ni le degr\u00e9 de temp\u00e9rature o\u00f9 le travail cesse d\u2019augmenter et commence \u00e0 diminuer. Le mode d\u2019inscription au moyen de l\u2019\u00e9prouvette flottante donne la courbe de ce ph\u00e9nom\u00e8ne et fournit tous les renseignements voulus ; il d\u00e9montre clairement que, par l\u2019\u00e9l\u00e9vation de la temp\u00e9rature, le c\u0153ur pr\u00e9cipite ses battements et produit une plus grande somme de travail, jusqu\u2019\u00e0 un certain degr\u00e9 \u00e0 partir duquel, tout en acc\u00e9l\u00e9rant de plus en plus son rhythme, le c\u0153ur fait de moins en moins de travail, c\u2019est-\u00e0-dire envoie dans les art\u00e8res des ond\u00e9es de plus en plus petites. Cette conclusion ressort.de l\u2019examen des figures 120 et 121.\nLa figure 120 correspond \u00e0 cinq s\u00e9ries d\u2019exp\u00e9riences faites avec des c\u0153urs de tortues soumis \u00e0 une circulation artificielle de sang de b\u0153uf. La temp\u00e9rature ambiante \u00e9tait d\u2019environ 32\u00b0 centigrades. Le c\u0153ur \u00e9tait plac\u00e9 dans un flacon plein d\u2019air et mis en communication avec un tambour \u00e0 levier. De cette fa\u00e7on, les changements de volume du c\u0153ur s\u2019inscrivaient1; leur amplitude correspondait au volume de chaque ond\u00e9e ventriculaire. La figure 121 repr\u00e9sente, sous les m\u00eames num\u00e9ros d\u2019ordre que dans la figure 120, les courbes du travail ou d\u00e9bit du c\u0153ur; chaque exp\u00e9rience dure 5 minutes et demie.\n1. Voir, pour le mode d\u2019inscription des changements de volume des organes, chap. ni.","page":224},{"file":"p0225.txt","language":"fr","ocr_fr":"\nl'.ourbes des d\u00e9bits du c\u0153ur dun? les exp\u00e9riences <jni ont fourni les trac\u00e9s ligure 120. (Les num\u00e9ro* <1 ordre se correspondent","page":225},{"file":"p0226.txt","language":"fr","ocr_fr":"226\nAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nCourbes de la mictiou.\nUne importante application de l\u2019inscription d\u2019un d\u00e9bit peut \u00eatre faite en m\u00e9decine ; elle est relative au diagnostic de certaines affections des voies urinaires. L\u2019observation directe montre que, dans certains cas d\u2019atonie des parois v\u00e9sicales, vers la fin de la miction, l\u2019urine est expuls\u00e9e avec une grande faiblesse. La mesure graphique du d\u00e9bit de la miction fournira des renseignements bien plus pr\u00e9cieux que l\u2019observation seule. Il n\u2019est pas douteux que celte m\u00e9thode n\u2019apporte de nouveaux \u00e9l\u00e9ments de diagnostic, en montrant, par une courbe fid\u00e8le, si la lenteur de l\u2019\u00e9mission se produit au d\u00e9but ou \u00e0 la fin de l\u2019\u00e9mission des urines, ou si elle porte sur toute sa dur\u00e9e.\nCourbe cTim \u00e9coulement continu obtenue d\u2019apr\u00e8s des mensurations discontinues.\nSi l\u2019\u00e9coulement d\u2019un liquide est tr\u00e8s-peu abondant et ne se fait que goutte \u00e0 goutte, comme cela arrive pour la plupart des s\u00e9cr\u00e9tions, les variations sont trop faibles pour produire une action sensible sur le flotteur ou sur l\u2019\u00e9prouvette ; le mode d\u2019inscription devra donc \u00eatre diff\u00e9rent. C\u2019est au moyen du compte-gouttes \u00e0 signal que cette inscription devra se produire.\nOn a vu page 163 que chaque goutte qui se d\u00e9tache d\u2019un ajutage d\u2019\u00e9coulement tombe sur une palette et y produit un choc capable de provoquer un signal transmis par l\u2019air \u00e0 un appareil inscripteur. Dans la disposition que nous avons indiqu\u00e9e et figur\u00e9e, on comparait deux \u00e9coulements simultan\u00e9s, d\u2019apr\u00e8s le rapprochement des signaux que chacun d\u2019eux produisait selon la fr\u00e9quence des gouttes tomb\u00e9es. Ce mode d\u2019estimation des d\u00e9bits, quoique bien sup\u00e9rieur \u00e0 ce que ferait constater l\u2019observation comparative des deux \u00e9coulements, n\u2019est pas encore suffisamment pr\u00e9cis. Il est assez difficile, en effet, de comparer la fr\u00e9quence des gouttes tomb\u00e9es en un temps donn\u00e9; cela n\u00e9cessite une num\u00e9ration lente et fastidieuse. Aussi, est-il pr\u00e9f\u00e9rable de transformer le compte-gouttes \u00e0 signal en un appareil qui trace la courbe de la fr\u00e9quence des gouttes tomb\u00e9es.","page":226},{"file":"p0227.txt","language":"fr","ocr_fr":"227\n\u00c9COULEMENT DES LIQUIDES.\nNous avons indiqu\u00e9 d\u00e9j\u00e0 des solutions analogues; il suffi! de se reporter aux proc\u00e9d\u00e9s d\u2019inscription des espaces parcourus \u00e0 chaque instant d\u2019apr\u00e8s un nombre de tours de roues1, on y trouvera une disposition d\u2019appareil qui se pr\u00eate \u00e9galement bien \u00e0 tracer la courbe de fr\u00e9quence d\u2019une s\u00e9rie de signaux provoqu\u00e9s par un ph\u00e9nom\u00e8ne quelconque, la chute de gouttes liquides par exemple.\nLe jeu de l\u2019\u00e9chappement de l\u2019odographe suppose la d\u00e9pense d\u2019une certaine force motrice ; comme la chute d\u2019une goutte de liquide serait incapable de d\u00e9velopper une force suffisante, c\u2019est \u00e0 l\u2019\u00e9lectricit\u00e9 qu\u2019on recourra pour la produire. Chaque goutte qui tombe n\u2019aura qu\u2019\u00e0 provoquer la rupture d\u2019un circuit de pile de relais charg\u00e9 d\u2019actionner, \u00e0 l'aide d\u2019un \u00e9lectro-aimant, l\u2019\u00e9chappement du rouage.\nQuant \u00e0 la chute de chaque goutte, on pourra toujours lui donner la force n\u00e9cessaire pour rompre le courant, en la faisant tomber de plus ou moins haut, c\u2019est-\u00e0-dire, sans changer la position de l\u2019ajutage d\u2019\u00e9coulement, en abaissant plus ou moins le niveau o\u00f9 se trouve la palette sur laquelle chaque goutte vient tomber.\nEnfin, dans certains cas o\u00f9 l\u2019\u00e9coulement est un peu plus abondant, mais oil il doit \u00eatre inscrit pendant un temps tr\u00e8s prolong\u00e9, il est avantageux de se servir d\u2019un appareil que les m\u00e9t\u00e9orologistes ont employ\u00e9 pour mesurer les quantit\u00e9s de pluie tomb\u00e9es. Je veux parler d\u2019un double auget \u00e0 bascule dont chaque moiti\u00e9 se pr\u00e9sente tour \u00e0 tour devant l\u2019orifice d\u2019\u00e9coulement, et se d\u00e9verse quand elle est remplie. Chaque oscillation dudit appareil exprime l\u2019\u00e9coulement d\u2019une certaine quantit\u00e9 de liquide: celle qui est n\u00e9cessaire \u00e0 provoquer le mouvement de bascule et que l\u2019exp\u00e9rience a d\u00e9termin\u00e9e pr\u00e9alablement. Or, chaque oscillation provoque, en rompant un circuit \u00e9lectrique, l\u2019\u00e9chappement d\u2019une dent du rouage \u00e9crivant. Il va de soi que, suivant l\u2019importance du d\u00e9bit qu\u2019on veut \u00e9tudier, on doit employer des godets basculants de capacit\u00e9s plus ou moins grandes.\nLes divers appareils dont on vient de voir la description fournissent le moyen d\u2019inscrire les d\u00e9bits de liquide, quelle que soit leur t\u00e9nuit\u00e9 ou leur abondance, c\u2019est-\u00e0-dire dans tous les cas qui peuvent se pr\u00e9senter.\n1. Voyez la description de l'odographe, p. 184.","page":227},{"file":"p0228.txt","language":"fr","ocr_fr":"228\nAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS\nCourbe des vitesses d\u2019\u00e9coulement.\nIl faut nous arr\u00eater un instant sur un autre mode d\u2019inscription du mouvement des liquides qui semble tr\u00e8s-diff\u00e9rent au premier abord de celui qui vient d\u2019\u00eatre expos\u00e9, et qui pourtant est en r\u00e9a-liL\u00e9 du m\u00eame ordre, je veux parler de la courbe des vitesses.\nDans les exp\u00e9riences faites au moyen de l\u2019odographe sur la translation des v\u00e9hicules, la courbe des espaces parcourus s\u2019i nscrit sous l\u2019influence d\u2019\u00e9chappements intermittents ; on vient de voir que celle des quantit\u00e9s de liquide vers\u00e9es s\u2019inscrit avec le m\u00eame appareil. Le transport plus rapide d\u2019un v\u00e9hicule, l\u2019\u00e9coulement plus rapide d\u2019un liquide s\u00e9cr\u00e9t\u00e9, s\u2019accompagneront tous deux du m\u00eame effet : l\u2019acc\u00e9l\u00e9ration de la marche du style inscripleur; ces deux actes s\u2019exprimeront tous deux, dans le trac\u00e9, par l\u2019ascension plus rapide de la courbe. Ceci pos\u00e9, voyons quel parti on peut tirer de ces modes d\u2019inscription ; ce que nous dirons de l\u2019un s\u2019appliquera \u00e9galement bien \u00e0 l\u2019autre.\nLa courbe des volumes vers\u00e9s \u00e0 chaque instant fournit des renseignements complets sur la mani\u00e8re dont un \u00e9coulement s\u2019est produit :\n1\u00b0 Elle donne la mesure de la quantit\u00e9 vers\u00e9e \u00e0 tout instant, depuis le commencement de l\u2019exp\u00e9rience, d\u2019apr\u00e8s la hauteur atteinte par le trac\u00e9 \u00e0 telle ou telle division du temps. Du moment o\u00f9 l\u2019on conna\u00eet la quantit\u00e9 de liquide qui correspond \u00e0 chaque degr\u00e9 de l\u2019axe des ordonn\u00e9es : goutte, centim\u00e8tre cube ou litre, il suffit de compter les degr\u00e9s parcourus dans le sens vertical pour avoir la mesure du liquide vers\u00e9.\n2\u00b0 Elle fournit, par une construction g\u00e9om\u00e9trique tr\u00e8s-simple, l\u2019indication de la vitesse moyenne de l\u2019\u00e9coulement. En effet, si l\u2019on joint par une droite l\u2019origine et la fin de la courbe trac\u00e9e, l\u2019intersection de cette ligne avec celle qui correspond \u00e0 l\u2019unit\u00e9 de temps exprimera la vitesse cherch\u00e9e, car elle fournira le rapport du volume \u00e9coul\u00e9 \u00e0 l\u2019unit\u00e9 du temps. On voit, au premier coup d\u2019\u0153il, que plus cette droite qui joint l\u2019origine \u00e0 la lin de la courbe s\u2019approchera de la verticalit\u00e9, plus elle exprimera un \u00e9coulement rapide.\n3\u00b0 Enfin, la courbe des volumes \u00e9coul\u00e9s fera conna\u00eetre, \u00e0 ch a-","page":228},{"file":"p0229.txt","language":"fr","ocr_fr":"229\nvitesse d\u2019un \u00e9coulement.\nque instant, la vitesse d\u2019\u00e9coulement, d\u2019apr\u00e8s l\u2019inclinaison qu\u2019elle pr\u00e9sente au point observ\u00e9. Pour chaque point, en effet, comme pour la courbe des vitesses moyennes, la vitesse exprim\u00e9e sera d\u2019autant plus grande que la ligne trac\u00e9e s\u2019approchera davantage de la verticalit\u00e9. On comparera avec pr\u00e9cision la vitesse de l\u2019\u00e9coulement en deux points quelconques de la courbe, en menant des tangentes \u00e0 cette courbe en ces deux points, puis en mesurant l\u2019angle que ces tangentes font avec l'axe des abscisses.\nLa courbe des vitesses d\u2019une variation quelconque pr\u00e9sente certains avantages :\n1\u00b0 Elle occupe sur le papier un espace beaucoup moindre que celle qui totalise dans le d\u00e9placement du style les espaces successivement parcourus, les volumes de liquide successivement vers\u00e9s, etc.\n2\u00b0 Elle fournit, sous une autre forme, les m\u00eames renseignements que la courbe des espaces, puisque les aires contenues entre cette courbe et les deux axes coordonn\u00e9s expriment des totaux. Mais pour obtenir la courbe des vitesses, il faut faire une construction g\u00e9om\u00e9trique fort simple, mais assez longue; ou bien, si l\u2019on veut tracer directement cette courbe, il faut recourir \u00e0 des appareils sp\u00e9ciaux un peu compliqu\u00e9s. (Voir Technique, ch;,o. n.)","page":229},{"file":"p0230.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHAPITRE VI.\nINSCRIPTION DE LA VITESSE DES FLUIDES A L\u2019INT\u00c9RIEUR DES CONDUITS.\n1\u2122 m\u00e9thode. \u2014 On force le liquide \u00e0 traverser des espaces de capacit\u00e9s connues : Volk-mann, Ludwig; compteurs \u00e0 olindrcs; inscription des quantit\u00e9s de liquide qui : :)t travers\u00e9 un tube.\n2\u00b0 m\u00e9thode. \u2014 Compteur \u00e0 h\u00e9lice. \u2014 Proc\u00e9d\u00e9 bas\u00e9 sur l\u2019emploi du pendule hydrostatique; Vicrordt. \u2014 Mesure de la vitesse du sang d'apr\u00e8s la d\u00e9viation d\u2019une tige mobile; Chauveau.\n3e m\u00e9thode, bas\u00e9e sur l\u2019emploi des tubes de Pitot.\u2014Description de l\u2019appareil; courbes des vitesses du sang.\nVitesse d\u2019\u00e9coulement des gaz, emploi des tubes de Pitot; vitesse du vent. \u2014 R\u00e9ciproque des probl\u00e8mes pr\u00e9c\u00e9dents : loch; vitesse du mouvement d'un corps dans l\u2019air.\nmouvement des liquides \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur des conduits.\nD\u00e9terminer la vitesse avec laquelle un liquide chemine \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur d\u2019un conduit ferm\u00e9 est assur\u00e9ment un des probl\u00e8mes les plus ardus que les hydraulieiens aient eu \u00e0 r\u00e9soudre; c\u2019est aussi un de ceux dont la solution int\u00e9resse le plus les physiologistes.\nPendant longtemps il r\u00e9gna sur la mesure de celte vitesse des id\u00e9es fort erron\u00e9es. Ainsi Haies, qui le premier adapta un manom\u00e8tre aux art\u00e8res des animaux, crut pouvoir estimer la vitesse du sang \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur de ces vaisseaux, du moment qu\u2019il connut la pression \u00e0 laquelle ce liquide est soumis. La vitesse, croyait-il, ne d\u00e9pendait que du diam\u00e8tre de l\u2019art\u00e8re explor\u00e9e et de la pression \u00e0 laquelle le sang y est soumis. Cette formule, qui permet, en effet, de calculer la vitesse de l\u2019\u00e9coulement qui se fera par un orifice perc\u00e9 en mince paroi, n\u2019est point applicable \u00e0 la d\u00e9termination des vitesses d\u2019\u00e9coulement dans les conduits. 11","page":230},{"file":"p0231.txt","language":"fr","ocr_fr":"VITESSE DANS LES CONDUITS.\n231\npeut arriver que, dans un conduit tr\u00e8s-large, le liquide soit soumis \u00e0 une pression \u00e9norme et que pourtant il soit immobile ou dou\u00e9 d'une faible vitesse, parce que, dans le sens o\u00f9 le liquide tend \u00e0 couler, il se trouve des passages \u00e9troits et r\u00e9sistants, situ\u00e9s parfois tr\u00e8s-loin en aval du point que l\u2019on observe.\nLa vitesse du liquide, dans un conduit long et accident\u00e9, est presque impossible \u00e0 calculer d\u2019avance, \u00e0 cause de la complexit\u00e9 des causes de r\u00e9sistance; mais on peut la d\u00e9terminer exp\u00e9rimentalement. Les m\u00e9thodes employ\u00e9es \u00e0 cet effet peuvent se classer en trois genres principaux, suivant le principe sur lequel elles reposent.\nDans le premier genre de mensuration, on force le liquide \u00e0 traverser des espaces ferm\u00e9s, d\u2019une capacit\u00e9 connue; et quand un ou plusieurs de ces espaces ont \u00e9t\u00e9 travers\u00e9s en un temps d\u00e9termin\u00e9, on conna\u00eet la vitesse du courant. Dans le second genre de mesure, on utilise la vitesse du liquide \u00e0 produire certains effets m\u00e9caniques que l\u2019on constate du dehors. Ainsi, on force le liquide \u00e0 tourner une h\u00e9lice, \u00e0 d\u00e9vier un pendule ou une aiguille qui plonge dans le courant. Le troisi\u00e8me genre de mesure consiste \u00e0 remonter aux causes m\u00eames de la vitesse et \u00e0 les mesurer pour en d\u00e9duire la vitesse elle-m\u00eame : c\u2019est ainsi qu\u2019en explorant la pression du liquide en deux points d\u2019un tube \u00e9loign\u00e9s l\u2019un de l\u2019autre, on peut d\u00e9duire la vitesse d\u2019apr\u00e8s la diff\u00e9rence des pressions observ\u00e9es.\nNous examinerons successivement ces trois moyens de mensuration. C\u2019est \u00e0 deux \u00e9minents physiologistes de l\u2019Allemagne qu\u2019il faut, je crois, faire remonter les premiers essais pour mesurer la vitesse d\u2019un liquide en lui faisant traverser des espaces de capacit\u00e9s connues. Ces exp\u00e9riences avaient pour objet de d\u00e9terminer la vitesse du sang dans les art\u00e8res des animaux.\nUn des proc\u00e9d\u00e9s, celui de Volkmann, consiste \u00e0 placer sur le Irajet d\u2019une art\u00e8re un long tube en U rempli d\u2019eau. A un moment donn\u00e9, on tourne un syst\u00e8me de robinets, ce qui force le sang art\u00e9riel \u00e0 traverser ce tube en poussant devant lui l\u2019eau qui doit s\u2019\u00e9couler par le bout inf\u00e9rieur du vaisseau. On mesure le temps \u2022pie le sang met \u00e0 se substituer \u00e0 l\u2019eau, ce dont on juge ais\u00e9ment, \u00e0 travers les parois de verre, en voyant une colonne rouge cheminer \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur du tube transparent. Quand le tube de verre est rempli, comme on en conna\u00eet la capacit\u00e9 et qu\u2019on a mesur\u00e9 le temps employ\u00e9 \u00e0 le remplir, on a tous les \u00e9l\u00e9ments n\u00e9cessaires","page":231},{"file":"p0232.txt","language":"fr","ocr_fr":"232\tAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\npour d\u00e9terminer la vitesse avec laquelle le sang a chemin\u00e9. Mais, pour \u00eatre autoris\u00e9 \u00e0 admettre que la vitesse observ\u00e9e est bien la vitesse normale du sang dans les art\u00e8res, il faudrait d\u00e9montrer que l\u2019inertie de la colonne d\u2019eau contenue dans le tube en U n\u2019apporte qu\u2019une r\u00e9sistance n\u00e9gligeable au mouvement du sang qui la pousse; il faudrait prouver aussi que l\u2019eau qui passe du tube dans les art\u00e8res et dans les capillaires y rencontre la m\u00eame r\u00e9sistance que le sang y e\u00fbt \u00e9prouv\u00e9e.\nTous c\u00e9s doutes qui planent sur la valeur de l\u2019exp\u00e9rience de Volkmann l\u2019ont fait \u00e0 peu pr\u00e8s abandonner des physiologistes ; cette m\u00e9thode n\u2019en reste pas moins un grand litre de gloire pour son auteur, car elle renferme une id\u00e9e qui est susceptible d\u2019applications trcs-pr\u00e9ciscs.\nLudwig \u00e9tablit, sur le m\u00eame principe, une m\u00e9thode qui semble pr\u00e9senter une pr\u00e9cision plus grande : elle consiste \u00e0 faire passer le sang \u00e0 travers des ampoules de verre de capacit\u00e9s connues. Voici en quelques mots comment se fait l\u2019exp\u00e9rience. Deux ampoules semblables sont dispos\u00e9es, l une \u00e0 c\u00f4t\u00e9 de l\u2019autre, dans l\u2019appareil de Ludwig; l\u2019une est pleine d\u2019huile et l\u2019autre pleine de sang. Ces ampoules communiquent entre elles par un conduit situ\u00e9 \u00e0 leur partie sup\u00e9rieure; .en bas, chacune d\u2019elles est en communication avec l\u2019un des bouts de l\u2019art\u00e8re explor\u00e9e. Au d\u00e9but de l\u2019exp\u00e9rience, l\u2019ampoule pleine d\u2019huile est en rapport avec le bout sup\u00e9rieur du vaisseau. Le sang arrive dans l\u2019appareil, pousse l\u2019huile de la premi\u00e8re ampoule dans la seconde, qui, par son orifice inf\u00e9rieur, se vide, dans le bout inf\u00e9rieur de l\u2019art\u00e8re, du sang qu\u2019elle contenait. Quand la substitution du sang \u00e0 l\u2019huile et de l\u2019huile au sang est compl\u00e8te, l\u2019appareil a \u00e9t\u00e9 travers\u00e9 par une quantit\u00e9 de sang \u00e9gale \u00e0 la contenance d\u2019une des ampoules. Par un jeu de robinets, on change alors le sens du mouvement du sang et on le fait arriver dans l\u2019ampoule o\u00f9 l\u2019huile vient de passer, de fa\u00e7on \u00e0 refouler dans le bout inf\u00e9rieur de l\u2019art\u00e8re le sang qui, tout \u00e0 l\u2019heure, \u00e9tait entr\u00e9 dans l\u2019autre ampoule. Lorsque la substitution est encore une fois termin\u00e9e compl\u00e8tement, on constate qu\u2019il a pass\u00e9 une quantit\u00e9 de sang \u00e9gale \u00e0 deux contenus d\u2019ampoule et on renverse de nouveau le courant pour passer \u00e0 une autre exp\u00e9rience, et ainsi de suite. Si l\u2019on provoque ainsi une s\u00e9rie de passages alternatifs du sang \u00e0 travers l\u2019appareil, on peut ais\u00e9ment d\u00e9duire, du nombre de ces passages, le volume absolu du sang qui a coul\u00e9 dans l\u2019art\u00e8re en un temps donn\u00e9. En outre,","page":232},{"file":"p0233.txt","language":"fr","ocr_fr":"VITESSE DANS LES CONDUITS.\n\u2022233\nd'apr\u00e8s le nombre des mouvements alternatifs qui se sont produits, en un m\u00eame temps, dans deux exp\u00e9riences diff\u00e9rentes, on peut juger de la vitesse relative des deux courants sanguins mesur\u00e9s.\nDogiel a ex\u00e9cut\u00e9 de nombreuses mesures de la vitesse du sang, dans le laboratoire de Ludwig, au moyen de cet appareil. Pour simplifier l\u2019exp\u00e9rience, et pour n\u2019avoir pas \u00e0 compter le nombre de fois qu\u2019il tournait le robinet qui sert \u00e0 inverser le courant, Dogiel faisait \u00e9crire, sur un cylindre tournant, chacun de ces mouvements du robinet; il d\u00e9duisait, de leur nombre, le volume absolu du sang qui avait travers\u00e9 l\u2019appareil, et de leur fr\u00e9quence relative, la vitesse du sang dans le vaisseau.\nCette m\u00e9thode doit fournir des mesures bien plus exactes que celle de Volkmann, d\u2019abord parce que c\u2019est toujours du sang qui sort de l\u2019appareil pour p\u00e9n\u00e9trer dans le bout inf\u00e9rieur du vaisseau \u2019, et que par cons\u00e9quent ce sang doit circuler \u00e0 travers les capillaires avec les r\u00e9sistances normales, ce qui n\u2019avait probablement pas lieu pour l\u2019eau de l\u2019appareil de Volkmann. En outre, la pr\u00e9cision des mesures de Ludwig s\u2019accro\u00eet, en raison m\u00eame du nombre des mensurations successives qui sont faites. L\u2019inversion possible du sens du courant permet de r\u00e9p\u00e9ter ind\u00e9finiment ces mesures du d\u00e9bit sanguin, et d\u2019att\u00e9nuer beaucoup l\u2019erreur qui pourrait se glisser dans une mensuration isol\u00e9e8.\nRestent deux objections \u00e0 faire \u00e0 l\u2019instrument : c\u2019est que le jeu du robinet produit, \u00e0 certains intervalles, des temps d\u2019arr\u00eat dans le mouvement du liquide et que, sous cette influence, la vitesse moyenne du courant doit diminuer. En outre, l\u2019appareil de Ludwig ne peut pr\u00e9tendre qu\u2019\u00e0 la mesure de la moyenne vitesse du mouvement du sang; or, un des points les plus int\u00e9ressants peut-\u00eatre de la circulation art\u00e9rielle, c\u2019est la d\u00e9termination des phases singuli\u00e8res de la vitesse du sang aux diff\u00e9rents instants de chaque r\u00e9volution du c\u0153ur1 2 3.\n1.\tL\u2019huil\u00f4, par sa l\u00e9g\u00e8ret\u00e9 sp\u00e9cifique, surnage toujours au-dessus du sang et ne peut s'\u00e9chapper par l'ouverture inf\u00e9rieure qui s\u2019ouvre dans l'art\u00e8re.\n2.\tDogiel. Arbeitcnaus der physiol. Anstalt von Ludwig {Die Ausmessung des str\u00f6menden Blut Volumina, 1868).\n3.\tDans ces derni\u00e8res ann\u00e9es, l\u2019industrie a produit un compteur des liquides qui circulent dans les conduits, bas\u00e9 sur un principe analogue. L\u2019eau passe alternativement dans deux corps de pompe dont chacun est mis, tour a tour et d\u2019une mani\u00e8re autorca' tique, en rapport avec le bout sup\u00e9rieur, puis avec le bout inf\u00e9rieur du tube dont on mesure le courant int\u00e9rieur. Le nombre de ces coups de piston produits en un temps-","page":233},{"file":"p0234.txt","language":"fr","ocr_fr":"234\nAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nLa seconde mani\u00e8re de mesurer la vitesse d\u2019un liquide est, avons-nous dit, d\u2019employer cette vitesse \u00e0 produire un travail que l\u2019on mesure. Qu\u2019une h\u00e9lice plonge \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur du fluide en mouvement et que son axe engr\u00e8ne avec la s\u00e9rie des mobiles d\u2019un compteur, on lira, au bout d\u2019un temps donn\u00e9, le nombre de tours de l\u2019h\u00e9lice, d\u2019o\u00f9 se d\u00e9duira, avec une certaine approximation, la vitesse du courant. Si, au lieu d\u2019un compteur \u00e0 cadrans, l\u2019h\u00e9lice actionnait un appareil inscripteur des actes discontinus, elle donnerait une courbe assez pr\u00e9cise des phases de la vitesse moyenne du courant.\nCe proc\u00e9d\u00e9 a \u00e9t\u00e9 \u00e9galement employ\u00e9 \u00e0 d\u00e9terminer la vitesse des courants d\u2019air dans les chemin\u00e9es; l\u2019an\u00e9mom\u00e8tre rotatif de Robinson est encore un instrument du m\u00eame ordre. Tous ces appareils gagneraient beaucoup \u00e0 \u00eatre rendus inscripteurs, car leurs indications ayant surtout une valeur relative, il y aurait tout avantage \u00e0 d\u00e9gager clairement, au moyen d\u2019une courbe, les phases variables du ph\u00e9nom\u00e8ne \u00e9tudi\u00e9.\nPresque toujours l\u2019inertie do l\u2019h\u00e9lice immerg\u00e9e fait qu\u2019elle n\u2019ob\u00e9it pas tr\u00e8s-rapidement aux variations du courant qui l\u2019entra\u00eene : elle r\u00e9siste aux d\u00e9buts des accroissements de vitesse du fluide et elle ne subit pas instantan\u00e9ment les effets du ralentissement du courant. En cons\u00e9quence, elle att\u00e9nue l\u2019intensit\u00e9 des variations du mouvement, et tend \u00e0 n\u2019indiquer qu\u2019une valeur moyenne de la vitesse du liquide; c\u2019est le d\u00e9faut commun \u00e0 tous les appareils que nous avons pass\u00e9s en revue jusqu\u2019ici.\nOn en peut dire autant d\u2019un appareil imagin\u00e9 par le physiologiste allemand Yierordt pour mesurer la vitesse du sang dans les art\u00e8res. Cet instrument est bas\u00e9 sur l\u2019emploi du pendule hydrodynamique dont la d\u00e9viation, sous l\u2019influence d\u2019un courant de liquide, cro\u00eet, dans un rapport constant, avec la vitesse de celui-ci. L\u2019Il\u00e9molachom\u00e8lre de Yierordl portait un cadran ext\u00e9rieur sur\ndonn\u00e9 r\u00e9v\u00e8le la quantit\u00e9 de liquide qui a travers\u00e9 le tube, puisque chaque coup de piston correspond au passage d'un volume connu de liquide. Si l'on appliquait, \u00e0 la fr\u00e9quence de ces coups de piston, les proc\u00e9d\u00e9s d\u2019inscription pr\u00e9c\u00e9demment indiqu\u00e9s pour traduire en courbe la fr\u00e9quence des actes successifs, on aurait r\u00e9alis\u00e9, sans doute, un des meilleurs appareils inscripteurs du mouvement des liquides dans les conduits.\nToutefois, un inconv\u00e9nient existe dans l'emploi pratique de ces appareils : par cela seul que le jeu des pistons est-automatique, c\u2019est \u00e0 la vitesse du liquide qu\u2019est emprunt\u00e9 le travail n\u00e9cessaire au mouvement des pompes alternatives. Si r\u00e9duite que soit la quantit\u00e9 de travail ainsi d\u00e9pens\u00e9e, elle n\u2019en constitue pas moins une cause d'alt\u00e9ration du ph\u00e9nom\u00e8ne qu'il s\u2019agit de mesurer.\u2019","page":234},{"file":"p0235.txt","language":"fr","ocr_fr":"VITESSE DU SANG DANS LES ART\u00c8RES.\t235\nlequel se lisait la d\u00e9viation du pendule; la modification par laquelle son inventeur l\u2019a transform\u00e9 en un appareil inscrivant n\u2019a fait qu\u2019en augmenter les d\u00e9fauts : ce sont encore les effets de l'inertie et l\u2019ob\u00e9issance tr\u00e8s-imparfaite du pendule aux variations du courant sanguin.\nDans le m\u00eame but que Yierordt,\nChauveau construisit un Il&modru-mographe qui, mieux que tous les autres appareils, atteint le but que l\u2019auteur s\u2019\u00e9tait propos\u00e9, \u00e0 savoir l\u2019inscription des plus l\u00e9g\u00e8res variations de la vitesse du sang.\nUn tube T T, que le courant sanguin traverse (fig. 122), est ferm\u00e9 en partie par un disque l\u00e9ger plac\u00e9 \u00e0 l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 d\u2019une aiguille qui plonge dans Je courant du sang, tandis que l\u2019au-lro extr\u00e9mit\u00e9 L apr\u00e8s avoir travers\u00e9 une membrane de caoutchouc agit sur un tambour \u00e0 air. La partie de l\u2019aiguille qui est immerg\u00e9e subit, de par le courant, des d\u00e9viations plus ou moins fortes et plus ou moins rapides; celle qui est au dehors transmet \u00e0 un tambour \u00e0 air, puis \u00e0 un levier inscripteur, des d\u00e9viations pareilles, mais de sens inverse. (Les d\u00e9tails de la construction et de l\u2019emploi de cet instrument seront donn\u00e9s Technique, chap, n.)\nL\u2019emploi de l\u2019appareil de Chauveau a r\u00e9v\u00e9l\u00e9 des particularit\u00e9s fort int\u00e9ressantes de la vitesse du sang art\u00e9riel; il a montr\u00e9 que chaque ond\u00e9e sanguine lanc\u00e9e dans les art\u00e8res y\nproduit des saccades multiples (fig. 122), dans lesquelles on lit les effets de la systole ventriculaire, ceux de la cl\u00f4ture de valvules sigmo\u00efdes de l\u2019aorte, ceux enfin des oscillations longitudinales de\nm\u00eame lemps le; si on du sang.)\nvariations de la pr\u00e8s-","page":235},{"file":"p0236.txt","language":"fr","ocr_fr":"236\nAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nla colonne sanguine \u00e0 l\u2019inl\u00e9rieur des vaisseaux \u00e9lastiques qui la contiennent.\nIl n\u2019y a pas lieu d\u2019exposer ici les r\u00e9sultats que fournit l\u2019appareil de Chauveau; ils ont \u00e9t\u00e9 publi\u00e9s avec de grands d\u00e9tails par cet \u00e9minent physiologiste et par plusieurs de ses \u00e9l\u00e8ves. Nous en reproduirons plus loin les principaux r\u00e9sultats. (Technique, rlnp. ii.)\nPin . ! Ligne V, variations de la vitesse du sang dans Tari\u00e8re carotide d\u2019un cheval, inscrites avec l'h\u00e9modromograplie de Chauveau. Une ligne ponctu\u00e9e O correspond \u00e0 la vitesse z\u00e9ro.\nLe troisi\u00e8me genre de mesure des vitesses d\u2019un liquide est bas\u00e9 sur la d\u00e9termination de la pression dans deux tubes de Pilot ; le principe est le suivant. On sait que les pi\u00e9zom\u00e8tres1 mesurent ce qu\u2019on appelle, en hydraulique, la pression lat\u00e9rale du liquide contre les parois du tuyau d\u2019\u00e9coulement. Si ces tubes, au lieu d\u2019\u00eatre simplement branch\u00e9s sur la paroi, se prolongeaient dans l\u2019int\u00e9rieur du conduit, puis, se coudant \u00e0 angle droit, venaient pr\u00e9senter leurs ouvertures, soit contre le courant du liquide, soit en sens inverse, on verrait que le niveau auquel s\u2019\u00e9l\u00e8ve le liquide est plus haut dans le premier cas, moins haut dans le second.\nSoit (fig. 124) un tuyau T dans lequel coule un liquide suivant la direction des fl\u00e8ches. Sur ce tube, une s\u00e9rie de pi\u00e9zom\u00e8tres ont leurs niveaux suivant la ligne ab oblique descendante (voir p. 32). Mais, parmi les pi\u00e9zom\u00e8tres, se trouvent deux tubes de Pitot, Pl et P2. Le premier de ces tubes a son orifice coud\u00e9 \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur du tuyau d\u2019\u00e9coulement et tourn\u00e9 contre le courant du liquide. Le niveau de Pl est sup\u00e9rieur \u00e0 celui des pi\u00e9zom\u00e8tres; P2, au contraire, a son niveau plus bas que les pi\u00e9zom\u00e8tres, parce que\n1. Tubes de verre branch\u00e9s sur une conduite d\u2019eau et dans lesquels le liquide s\u2019\u00e9l\u00e8ve \u00e0 diff\u00e9rentes hauteurs","page":236},{"file":"p0237.txt","language":"fr","ocr_fr":"237\nVITESSE DU SANG DANS LES ART\u00c8RES.\nson o\u00fcverture est tourn\u00e9e dans le m\u00f4me sens que le courant du liquide. Tel est le principe sur lequel j\u2019ai construit un appa-\n'I'\njrjg. i'\u00bb4. Tube T dans lequel se fait un \u00e9coulement de liquide dans le sens des ll\u00e8ches. a, b, niveaux d\u2019une s\u00e9rie de pi\u00e9zom\u00e8tres. Pi et Pu, tubes de Pilot, diversement orient\u00e9s; leurs niveaux diff\u00e8rent de ceux des pi\u00e9zom\u00e8tres.\nreil inscripteur de la vitesse des fluides \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur des conduits.\n\u00c9tant donn\u00e9 (fig. 125) un tuyau de verre dans lequel sc fait un \u00e9coulement de liquide suivant la direction des fl\u00e8ches, deux tubes de Pitot plongent dans le courant et se rendent chacun \u00e0 un tambour \u00e0 membrane 1 et 2. Le soul\u00e8vement de ces membranes sera plus ou moins \u00e9nergique suivant la pression sous laquelle coule le liquide dans le tuyau ; il y aura donc une diff\u00e9rence dans l\u2019intensit\u00e9 de ce soul\u00e8vement, car les deux tubes de Pilot son! orient\u00e9s en sens inverse l\u2019un de l\u2019autre; enfin, cette diff\u00e9rence augmentera avec la vitesse d\u2019\u00e9coulement, quelle que soit la charge sous laquelle le liquide circule dans le conduit.\nIl faut inscrire cette diff\u00e9rence de pression pour obtenir la mesure de la vitesse du courant. A cet effet, deux disques d\u2019aluminium plac\u00e9s, comme \u00e0 l\u2019ordinaire, sur les membranes des tambours, sont reli\u00e9s par des tiges verticales articul\u00e9es avec un fl\u00e9au transversal analogue \u00e0 celui d\u2019une balance. Ce fl\u00e9au, susceptible de pivoter autour d\u2019un axe qui traverse le b\u00e2ti de l\u2019appareil, reste horizontal si les deux membranes sont soulev\u00e9es avec la m\u00eame force, mais s\u2019incline, suivant la direction marqu\u00e9e par une ligne ponctu\u00e9e, si la pression est plus grande dans le","page":237},{"file":"p0238.txt","language":"fr","ocr_fr":"238\nAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\ntambour l que dans le tambour 2. C\u2019est ce qui arrive quand le liquide est anim\u00e9 de vitesse dans le tuyau T. On utilise l\u2019inclinaison du fl\u00e9au pour comprimer la membrane d\u2019un troisi\u00e8me tambour qui, sous l\u2019influence de la vitesse, agit sur un tambour \u00e0 levier inscriptcur, suivant la m\u00e9thode habituelle.\nQuand on arr\u00eate le courant du liquide au moyen d\u2019un obstacle en aval de l\u2019instrument, la pression change; mais comme elle de-\nFig. [25. Appareil destin\u00e9 \u00e0 inscrire la vilesse du liquide dans un tube ou dans une art\u00e8re.\nvient \u00e9gale dans les deux tambours, l'effort de ces deux pressions se neutralise enti\u00e8rement sur les deux bras du fl\u00e9au transversal. D\u00e8s qucr\u00e9coulement se produit, l\u2019in\u00e9galit\u00e9 de pression repara\u00eet et le fl\u00e9au s\u2019incline avec plus ou moins d\u2019\u00e9nergie.\nOn remarquera que la vitesse d\u2019un courant qui aurait la direction des fl\u00e8ches, d\u00e9termine une compression de l\u2019air dans le tambour 3, ce qui produira une \u00e9l\u00e9vation de la courbe trac\u00e9e ; celle-ci aura donc des ordonn\u00e9es positives.\nTel est le principe d\u2019apr\u00e8s lequel est construit mon appareil; j\u2019ajouterai que si l\u2019on place des robinets sur le trajet des tubes de Pitot, on diminue, on \u00e9teint m\u00eame les variations de pression qui","page":238},{"file":"p0239.txt","language":"fr","ocr_fr":"VITESSE DES GAZ DANS LES CONDUITS.\n239\nso produisent dans les tambours. L\u2019appareil trace alors l\u2019indication de la vitesse moyenne, do m\u00eame qu\u2019un manom\u00e8tre compensateur' donne la moyenne de pression.\nVitesse des gaz dans les conduits.\nCertains physiologistes ont cherch\u00e9 \u00e0 obtenir le trac\u00e9: de la respiration, non pas d\u2019apr\u00e8s les mouvements que le thorax ex\u00e9cute, ainsi qu\u2019on en a vu des exemples page 203, mais d\u2019apr\u00e8s la vitesse avec laquelle l\u2019air est inspir\u00e9 et. expir\u00e9 tour \u00e0 tour. Sous le nom d\u2019Anapnogmphe, Berge on el Kastus ont pr\u00e9sent\u00e9 un instrument comparable \u00e0 l\u2019h\u00e9motachom\u00e8tro de Yierordt el bas\u00e9 sur le m\u00eame principe.\nUne planchette reclangulaire verticale est suspendue, par son bord sup\u00e9rieur, \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur d\u2019une caisse que traverse, en sens divers, l\u2019air inspir\u00e9 ou expir\u00e9. Les mouvements de celte planchette se transmettent au dehors par le prolongement de l\u2019axe autour duquel elle oscille; ces mouvements peuvent s\u2019\u00e9crire par les proc\u00e9d\u00e9s ordinaires. Or, on peut s\u2019assurer que la planchette de l\u2019a-napnographe n\u2019ob\u00e9it pas fid\u00e8lement aux mouvements alternatifs de l\u2019air respir\u00e9.\nD\u2019au 1rs part, je me suis convaincu de la fid\u00e9lit\u00e9 parfaite avec laquelle s\u2019\u00e9crivent les phases de la vitesse de l\u2019air respir\u00e9, lorsqu\u2019on place au devant de la bouche un appareil semblable \u00e0 celui que j\u2019ai propos\u00e9 pour inscrire la vitesse du sang et qui est repr\u00e9sent\u00e9 figure 125. Ainsi, bien que les mouvcmenls respiratoires me paraissent susceptibles d\u2019une \u00e9tude plus pr\u00e9cise par l\u2019inscription des mouvements thoraciques 1 2 que par celle du courant d\u2019air lui-m\u00e8me, je pense que ce dernier mode d\u2019inscription pourrait, en certain cas, avoir de l\u2019int\u00e9r\u00eat.\nEnfin, il faut consid\u00e9rer que les mouvements des fluides par l\u2019apport aux instruments qui plongent dans leur int\u00e9rieur, produisent sur le manom\u00e8tre diff\u00e9rentiel pr\u00e9cis\u00e9ment les m\u00eames effets que si le liquide \u00e9tait immobile, tandis que l\u2019appareil, \u00e9tant immerg\u00e9, se transporterait avec pareille vitesse. Aussi ai-je essay\u00e9 d\u2019uliliser les inscripteurs de vitesse pour mesurer la translation\n1.\tVoir p. 263 la disposition do ce manom\u00e8tre\u00bb\n2.\tPour l\u2019inscription des mouvements respiratoires, voir Technique, chap. vi.","page":239},{"file":"p0240.txt","language":"fr","ocr_fr":"240\nAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nd\u2019un navire cl pour construire un nouveau loch \u00e0 indications continues. La description de cet instrument a \u00e9t\u00e9 donn\u00e9e r\u00e9cemment1 ; il s\u2019agissait alors d\u2019un loch \u00e0 cadran dont l\u2019aiguille marque sans cesse le degr\u00e9 de vitesse d\u2019un navire. Il y aurait int\u00e9r\u00eat, sans doute, \u00e0 faire de ce loch un appareil inscripleur \u00e0 indica-lions continues tra\u00e7ant, sur une bande sans lin, toutes les phases de la vil esse du navire. (Voir Technique, chap, vi.)\nLa translation de lubes manom\u00e9triques dans l\u2019air immobile fournit, d\u2019une mani\u00e8re analogue, des courbes de pression d\u2019o\u00f9 peut se d\u00e9duire lavilesse du mouvement de translation des appareils, lorsque, par des exp\u00e9riences pr\u00e9alables, on a mesur\u00e9 la pression manom\u00e9trique de l\u2019air pour chaque vitesse de translation de ces m\u00eames instruments. (Voir Travaux du laboratoire, ln' ann\u00e9e, 1875, p. 215.)\nEnfin, l\u2019inscription de la vitesse du vent, d\u2019apr\u00e8s les courbes manom\u00e9triques qu\u2019il donne, est peut-\u00eatre la meilleure solution que puissent adopter les m\u00e9t\u00e9orologistes; en effet, nulle autre m\u00e9thode ne traduit d\u2019une mani\u00e8re plus rapide les variations capricieuses des mouvements de l\u2019air.\n1. Association fran\u00e7aise pour l'avancement dos sciences, session de Nantes, 1875 et session du Havre, 1877.","page":240},{"file":"p0241.txt","language":"fr","ocr_fr":"TROISIEME PARTIE\nINSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS VARIATIONS.\nI,a force donne lieu \u00e0 des manifestations vari\u00e9es qui se substituent les unes aux autres, \u2014 \u00c9tats statique et dynamique des forces; tension et travail.\nForce m\u00e9canique: \u00e9tat statique, pesanteur, pression, traction ; \u00e9tat (l\u00ffn\u00e0fttique, travail, force vive. Travail des solides, des liquides.\u2014 Conservation du travail; r\u00f4le des m\u00e9canismes. Applications au travail musculaire.\nForce thermique. Etat statique : temp\u00e9rature, thermom\u00e8tre inscriptcur. \u00c9tal dynamique : quantit\u00e9s de chaleur; inscription des calories.\nForce \u00e9lectrique. Etal statique : tension ou potentiel, inscription des variations de l\u2019\u00e9lectrom\u00e8tre. Etat dynamique : intensit\u00e9 des courants et des actions \u00e9lectrolytiques.\nTransformations \u00ables forces.\nLa physique moderne admet que la mati\u00e8re inorganique est soumise \u00e0 une force, unique dans son essence, mais susceptible de rev\u00eatir des apparences vari\u00e9es. Cette force peut \u00eatre \u00e0 l\u2019\u00e9tal statique et s\u2019appeler alors force en tension; lorsqu\u2019elle entre en action, elle peut se manifester par du travail m\u00e9canique, par de la chaleur, de l\u2019\u00e9lectricit\u00e9. D\u2019autres fois elle se transforme en lumi\u00e8re ou en actions chimiques; ces derni\u00e8res constituent de v\u00e9ritables actions de m\u00e9canique intermol\u00e9culaire.\nQuand une manifestation de l\u2019\u00e9nergie se substitue \u00e0 une autre, celle substitution se fait dans un rapport d\u00e9fini el toujours le m\u00eame et il y a toujours \u00e9quivalence dans le travail accompli. Ainsi l\u2019unit\u00e9 de travail m\u00e9canique ou kilogramm\u00e8tre, si elle se transforme en chaleur, produit toujours de calorie, de sorte que celte quantit\u00e9 de chaleur est l\u2019\u00e9quivalent de l\u2019unit\u00e9 de travail L L\u2019\u00e9-\n1. En d\u2019autres termes, une calorie est l\u2019\u00e9quivalent de 425 kilogranim\u00e8lres, ou d\u2019apr\u00e8s hegnault, de 436 kilogramm\u00e8tres.\n16","page":241},{"file":"p0242.txt","language":"fr","ocr_fr":"242 INSCRIPTION UES FORGES ET DE LEURS VARIATIONS.\nquivalenI \u00e9lectrique serait la quantit\u00e9 d\u2019\u00e9nergie \u00e9lectrique produite par la transformation totale d'un kilogramm\u00e8lre, ou de de calorie. Du reste, les unit\u00e9s ont \u00e9t\u00e9 choisies de telle sorte, que le travail thermique s\u2019exprime directement en unit\u00e9s m\u00e9caniques.\nL\u2019unit\u00e9 d\u2019\u00e9nergie \u00e9lectrique, lorsqu\u2019elle sera employ\u00e9e a des actions chimiques, produira l\u2019unit\u00e9 de travail chimique. Do m\u00f4me, l\u2019unit\u00e9 d\u2019\u00e9nergie \u00e9lectrique produit, dans un circuit homog\u00e8ne de r\u00e9sistance quelconque, une quantit\u00e9 de chaleur \u00e9quivalente \u00e0 l\u2019unit\u00e9 de travail m\u00e9canique.\nL\u2019\u00e9nergie qui, dans la mati\u00e8re inorganique, produit toutes les r\u00e9actions m\u00e9caniques, physiques ou chimiques se manifeste aussi dans les \u00eatres vivants et sous les m\u00eames formes. Les animaux produisent du travail m\u00e9canique, de la chaleur, de l\u2019\u00e9lectricit\u00e9; et si le physiologiste remonte aux causes de ces manifestations produites chez les \u00eatres vivants, il retrouve toujours cette force dont la physique \u00e9tudie les transformations dans des conditions plus faciles \u00e0 d\u00e9terminer.\nAinsi, au del\u00e0 de ces mouvements dont nous avons \u00e9tudi\u00e9 les formes si vari\u00e9es dans les pr\u00e9c\u00e9dents chapitres, nous devons chercher \u00e0 mesurer la force dont ils tirent leur origine. Ce sera un degr\u00e9 plus avanc\u00e9 de la connaissance des ph\u00e9nom\u00e8nes de la m\u00e9canique animale. De m\u00eame pour la chaleur, non-seulement il est int\u00e9ressant de suivre les variations de la lemp\u00e9raluie des animaux, mais il faudrait pouvoir mesurer la quantit\u00e9 de chaleui qu\u2019ils produisent en un temps donn\u00e9. L \u00e9lectricit\u00e9 animale devra donner lieu \u00e0 des recherches du m\u00eame genre; toutefois, poui cel ordre de ph\u00e9nom\u00e8nes, la solution parait plus \u00e9loign\u00e9e que poulies pr\u00e9c\u00e9dents.\nMais supposons ces questions r\u00e9solues; admettons que la physiologie soit en \u00e9tal de mesurer dune mani\u00e8re paifaite les forces d\u00e9pens\u00e9es par un animal sous des formes ditl\u00e9i entes, il restera \u00e0 r\u00e9soudre exp\u00e9rimentalement cette question capitale: les diff\u00e9rentes manifestations de l\u2019\u00e9nergie se substituent-elles les unes aux autres chez les animaux sous forme d \u00e9quivalent, comme dans le r\u00e8gne inorganique? Jusqu\u2019ici l\u2019on n\u2019a pu faire \u00e0 cet \u00e9gard que des hypoth\u00e8ses, tr\u00e8s-vraisemblables du reste, et transporter, au r\u00e8gne animal les lois qui r\u00e9gissent la mati\u00e8re inoiganiquc.","page":242},{"file":"p0243.txt","language":"fr","ocr_fr":"UNIT\u00c9 DE LA FORCE.\n243\n\u00c9tats statique et dynamique (les forces.\nDans les chapitres qui vont suivre, nous exposerons les moyens rie mesurer chacune des forces : m\u00e9canique, thermique, \u00e9lectrique, consid\u00e9r\u00e9e \u00e0 l'\u00e9tat de tension; puis nous indiquerons la fonction des appareils qui traduisent graphiquement les diff\u00e9rentes variations de ces forces, et en mesurent le travail. Avant d'aborder cet examen, qu\u2019il nous soit permis de rappeler bri\u00e8vement les principes g\u00e9n\u00e9raux de la statique et de la dynamique, nous les retrouverons plus tard \u00e0 propos des ph\u00e9nom\u00e8nes de chaleur et d\u2019\u00e9lectricit\u00e9\nForces m\u00e9caniques.\nLes lorces m\u00e9caniques nous occuperont d\u2019abord : ce sont celles qui mettent les corps en mouvement, comme la pesanteur, la tension des ressorts, celle des fluides \u00e9lastiques, l\u2019attraction des aimants, etc. Les efforts d\u00e9velopp\u00e9s par ces diff\u00e9rentes sources de la force m\u00e9canique ont une commune mesure emprunt\u00e9e aux effets de la pesanteur. On peut les rapporter toutes \u00e0 l\u2019unit\u00e9 de poids ou kilogramme. Suspendons un poids de 10 kilogrammes \u00e0 l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 d\u2019un ressort, et quand celui-ci sera tendu, fixons-le dans sa position nouvelle, et puis enlevons le poids tenseur. La r\u00e9action du ressort produira statiquement le m\u00eame effort que le poids qui l\u2019a tendu, et on dira que ce ressort exerce contre l\u2019obstacle (jui le retient un effort de 10 kilogrammes h De m\u00eame, si l\u2019on place le m\u00eame poids sur la tige d\u2019un piston de mani\u00e8re \u00e0 comprimer un gaz permanent dans un cylindre, la r\u00e9action do ce gaz contre le piston correspondra \u00e0 un effort de 10 kilogrammes. L\u2019attraction produite par un aimant aura la m\u00eame mesure si elle est capable de supporter le m\u00eame poids.\nMais cette commune mesure de l\u2019effort ou de la force m\u00e9canique \u00e0 l\u2019\u00e9tat potentiel ne pr\u00e9juge en rien de la quantit\u00e9 de travail que cette force pourrait produire si elle entrait en action.\nI. C\u2019est l(i m\u00e9thode de >1. Deprcz pour uniformiser la sensibilit\u00e9 desappareils \u00e0 signaux \u00e9lectriques : il tend \u00e0 l\u2019aide d'un m\u00eame poids les ressorts de tous ses appareils.","page":243},{"file":"p0244.txt","language":"fr","ocr_fr":"244 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS VARIATIONS.\nOn peut \u00e0 volont\u00e9 donner \u00e0 une force une valeur statique plus ou moins grande, suivant les conditions dans lesquelles on la fait agir. Ainsi, un poids d\u00e9veloppe un effort dix fois, cent fois plus grand ou plus petit, suivant qu\u2019on le fait agir sur le long bras ou sur le court bras d\u2019un levier du premier genre; il en est de m\u00eame pour la fraction d\u2019un ressort. La charge d\u2019une m\u00eame colonne d\u2019eau sur les parois d\u2019un vase exerce des efforts proportionnels \u00e0 l\u2019\u00e9tendue de la surface consid\u00e9r\u00e9e; de sorte que, suivant la belle d\u00e9monstration de Pascal, en poussant avec un effort de 1 kilogramme un piston de petite surface, on d\u00e9veloppera un effort de 1000 kilogrammes sur un piston d\u2019une surface mille fois plus grande.\nMais ce qui est invariable \u00e0 travers tous les changements du mode d\u2019application des forces, c\u2019est la quantit\u00e9 de travail disponible, emmagasin\u00e9e, pour ainsi dire, dans une source de forci' m\u00e9canique. Ce travail a pour mesure le poids soulev\u00e9 multipli\u00e9 par la hauteur \u00e0 laquelle il a \u00e9t\u00e9 \u00e9lev\u00e9, ou, d\u2019une mani\u00e8re plus g\u00e9n\u00e9rale, la r\u00e9sistance surmont\u00e9e multipli\u00e9e par le chemin parcouru. Les leviers, les moufles ou les engrenages ne sauraient rien ajouter au travail qui agit par leur interm\u00e9diaire, car s\u2019ils permettent de soulever un poids cent fois plus grand, ils b' soul\u00e8vent \u00e0 une hauteur cent fois moindre. La presse hydraulique, avec sa formidable puissance comprimante, n\u2019est pas un appareil multiplicateur du travail, car si elle rend mille fois plus grand l\u2019effort qu\u2019elle a re\u00e7u, elle en r\u00e9duit le parcours au milli\u00e8me de ce qu\u2019il \u00e9tait d\u2019abord.\nTant qu\u2019une force m\u00e9canique est \u00e0 l\u2019\u00e9tat statique, on peut en mesurer l\u2019effort en lui opposant une autre force connue qui lui fasse \u00e9quilibre, de sorte que la balance pourrait servir \u00e0 les \u00e9valuer toutes et serf effectivement \u00e0 cet usage, puisqu\u2019on estime en poids la force des ressorts et qu\u2019on \u00e9value souvent la pression des liquides ou la tension des gaz, d\u2019apr\u00e8s le nombre de kilogrammes que repr\u00e9sente leur effort sur chaque centim\u00e8tre carr\u00e9 de surface. Toutefois, dans la pratique, on estime ordinairement un effort en lu' opposant un autre effort de m\u00eame nature. Ainsi, dans la balance on oppose un poids \u00e0 un autre poids; dans le dynanom\u00e8tre une force \u00e9lastique \u00e0 une autre; dans le manom\u00e8tre une pression de liquide ou une tension gazeuse \u00e0 une autre pression ou \u00e0 une autre tension.\nD\u00e8s qu\u2019une force m\u00e9canique entre en action, un mouvemenl","page":244},{"file":"p0245.txt","language":"fr","ocr_fr":"245\n\u00c9TATS STATIQUE ET DYNAMIQUE.\nappara\u00eet, eL de ce mouvement m\u00eame on peut tirer la mesure du I |-a va il d\u00e9velopp\u00e9, si l\u2019on conna\u00eet la r\u00e9sistance que la force a rencontr\u00e9e aux diff\u00e9rents points de son parcours.\nLes conditions les plus simples pour une telle d\u00e9termination se rencontrent dans le cas o\u00f9 un poids a \u00e9t\u00e9 \u00e9lev\u00e9 \u00e0 une certaine hauteur, le produit de ce poids par la hauteur constituant la mesure du travail. Mais si la force agissant con Ire un ressort imprime \u00e0 celui-ci une certaine d\u00e9formation, le travail sera d\u2019une mesure un peu plus difficile] pour l\u2019obtenir, il faudra multiplier chaque \u00e9l\u00e9ment du parcours de la force par la r\u00e9sistance, \u00e0 chaque instant diff\u00e9rente, que le ressort pr\u00e9sente aux diff\u00e9rentes phases de sa flexion. Si une force a produit la m\u00eame quantit\u00e9 de travail, soit en soulevant un poids, soit en tendant un ressort, il y a cependant entre ces deux actions une diff\u00e9rence notable, et cette diff\u00e9rence r\u00e9side dans la forme du mouvement qui s\u2019est produit. C\u2019est \u00e0 caract\u00e9riser ces diff\u00e9rentes formes du mouvement que la m\u00e9thode graphique se pr\u00eate d\u2019une mani\u00e8re parfaite. Elle nous montre que si une force d\u2019intensit\u00e9 constante s\u2019applique \u00e0 d\u00e9placer une masse, il se produit un mouvement uniform\u00e9ment vari\u00e9, tandis que, si cette force agit contre une r\u00e9sistance de frottement, elle peut produire un mouvement uniforme. Elle montre enfin que si le poinl d\u2019application d\u2019une force n\u2019avait pas de masse appr\u00e9ciable, la vitesse serait infinie; mais comme il n\u2019existe pas de corps sans masse, et comme tout mouvement mat\u00e9riel s\u2019accompagne toujours d\u2019une certaine r\u00e9sistance d\u2019inertie, cette instantan\u00e9it\u00e9 parfaite n\u2019est qu\u2019un type id\u00e9al dont les mouvements mat\u00e9riels s\u2019approchent plus ou moins sans jamais l\u2019atteindre.\nD\u2019autre part, la nature du mouvement qui se produit change suivant les variations de la force qui l\u2019engendre. Nous consid\u00e9rions tout \u00e0 l\u2019heure une force constante, en rappelant la diff\u00e9rence des effets qu\u2019elle produit suivant la nature des r\u00e9sistances qui lui sont oppos\u00e9es. Imaginons maintenant que l\u2019intensit\u00e9 de la force change aux divers instants de son action, el nous aurons de nouvelles causes de variation de mouvement qui viendront s\u2019ajouter \u00e0 celles que produit la nature des r\u00e9sistances.\nAinsi, un gaz qui se d\u00e9tend ou un ressort qui se d\u00e9bande d\u2019une mani\u00e8re compl\u00e8te d\u00e9veloppent des forces d\u00e9croissantes du commencement \u00e0 la fin de cette d\u00e9tente. D\u2019autres fois, la force est engendr\u00e9e par une action .chimique ou physique dont les phases sont inconnues : ainsi, la combustion des mati\u00e8res explosives,","page":245},{"file":"p0246.txt","language":"fr","ocr_fr":"246 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS VARIATIONS Iusantes ou fulminantes, le d\u00e9gagement desgaz ou leur dilatation par \u00e9chauffemcnt.\nAu milieu de la complexit\u00e9 des conditions dans lesquelles se produit le travail, conditions qui tiennent \u00e0 la l'ois \u00e0 la nature de la force qui agit et \u00e0 celle des r\u00e9sistances qui lui sont oppos\u00e9es, il serait le plus souvent impossible de calculer la nature du mouvement qui devra se produire. Heureusement, dans la plupart des cas, la m\u00e9thode graphique fournil une solution pratique de ces difficiles probl\u00e8mes. Nous montrerons les appareils inscripleurs tra\u00e7ant la courbe suivant laquelle a vari\u00e9 la force, si lente ou si rapide, si faible ou si forte que soit celle variation. C\u2019est ainsi qu\u2019on trace la courbe des changements faibles et lents du poids d\u2019un liquide qui s\u2019\u00e9vapore, d\u2019une lampe qui br\u00fble, d\u2019une plante qui prend ou absorbe de la vapeur d\u2019eau, et qu\u2019on trace \u00e9galement la courbe de la force explosive del\u00e0 poudre \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur d\u2019un canon. Est-il n\u00e9cessaire d\u2019ajouter qu\u2019un grand nombre de probl\u00e8mes du plus haul int\u00e9r\u00eat trouveront leur solution dans l\u2019emploi de cette m\u00e9thode aussit\u00f4t qu\u2019elle sera devenue d\u2019une application facile?\nMais on a vu que la mesure du travail donne seule la v\u00e9ritable connaissance de la valeur d\u2019une \u00e9nergie; il importe donc de s\u2019attacher \u00e0 cette mesure, au moins autant qu\u2019\u00e0 la d\u00e9termination ties phases du mouvement qui s\u2019est produit pendant ce travail. Or, c\u2019est pr\u00e9cis\u00e9ment un des plus merveilleux avantages de la m\u00e9thode graphique de fournir une mesure exp\u00e9rimentale du travail des forces, et c\u2019est un des principaux litres de gloire de Poncelet d\u2019avoir con\u00e7u le plan d\u2019appareils inscripleurs du travail. Le g\u00e9n\u00e9ral Morin a r\u00e9alis\u00e9 ces instruments et les a appliqu\u00e9s \u00e0 la mesure du travail des machines. Des appareils du m\u00eame genre pouvant avec grand avantage s\u2019appliquer \u00e0 diff\u00e9rents probl\u00e8mes de physiologie , nous essayerons de donner une id\u00e9e du principe sur lequel est fond\u00e9e leur construction.\nOn sait que le travail, dans sa d\u00e9finition la plus g\u00e9n\u00e9rale, est le produit de l\u2019effort par le chemin parcouru. Or, si l\u2019on se reporte \u00e0 la premi\u00e8re partie de ce volume, on y verra que la m\u00e9thode graphique a d\u00e9j\u00e0 exprim\u00e9 des valeurs du m\u00eame ordre, par exemple des produits d'une somme annuelle par un nombre d\u2019ann\u00e9es. Dans ses tableaux sur les variations de l\u2019exportation et de l\u2019importation, W. Playfair, tra\u00e7ant la courbe des fluctuations annuelles de ces valeurs, constate que si l\u2019on mesure les aires dont ces courbes forment les limites sup\u00e9rieures, on obtient le total des sommes","page":246},{"file":"p0247.txt","language":"fr","ocr_fr":"247\nCOURBE DU TRAVAIL M\u00c9CANIQUE.\ncorrespondantes \u00e0 l\u2019exportation ou \u00e0 l\u2019importation. Ce total n\u2019est autre que le produit de la moyenne annuelle par le nombre des ann\u00e9es. Or, le travail est justement la somme des produits des efforts par le chemin correspondant \u00e0 chaque instant; il pourrai! \u00eatre exprim\u00e9 par l\u2019aire d'une surface limit\u00e9e en haut par la courbe des efforts d\u00e9velopp\u00e9s pris chacun sur une des ordonn\u00e9es, tandis que, sur l\u2019axe des abscisses, se compteraient les chemins parcourus pendant chacun de ces efforts\u00bb\nLa r\u00e9alisation d\u2019une courbe de celte nature fut obtenue par Poncelet dans les conditions suivantes. Supposons le cas o\u00f9 il s\u2019agit d\u2019inscrire le travail d\u00e9pens\u00e9 dans la traction d\u2019une voiture. Un dynamom\u00e8tre muni d\u2019un crayon tra\u00e7ait sur une bande de papier les efforts d\u00e9velopp\u00e9s \u00e0 chaque instant cl le papier \u00e9tait conduil par le mouvement m\u00eame de la voilure r\u00e9duit, suivant une proportion convenable, au moyen d\u2019un m\u00e9canisme appropri\u00e9. Les courbes ainsi trac\u00e9es donnent tous les renseignements que l\u2019on peut d\u00e9sirer relativement au travail d\u00e9pens\u00e9 dans la traction d\u2019une voiture; elles expriment l\u2019intensit\u00e9 des efforts successivement d\u00e9ploy\u00e9s, les variations de ces efforts; le chemin parcouru sous rinllucnce de chacun d\u2019eux. Le travail tolal s\u2019obLient en mesurant la surface par des proc\u00e9d\u00e9s m\u00e9caniques *; le rendement moyen, en divisant le travail total par la dur\u00e9e de l\u2019exp\u00e9rience.\nCe rapide examen des ph\u00e9nom\u00e8nes m\u00e9caniques et des moyens de les inscrire n\u2019avait pour but que de signaler un des plus vastes champs d\u2019application de la m\u00e9thode graphique ; mais ce n\u2019est qu'\u00e0 propos des cas particuliers que nous pourrons donner les explica-lions suffisantes pour la parfaite intelligence de l\u2019inscription des forces et des quantit\u00e9s de travail produites.\nLes autres manifestations de la force, chaleur, \u00e9lectricit\u00e9, etc., sont-elles assimilables aux forces m\u00e9caniques au point de vue des conditions statiques ou dynamiques dans lesquelles elles se produisent? Sont-elles \u00e9galement susceptibles d\u2019\u00eatre mesur\u00e9es graphiquement au moyen d\u2019appareils appropri\u00e9s? Tels sont les points qui nous restent \u00e0 consid\u00e9rer.\nLa grande th\u00e9orie de l\u2019unit\u00e9 de la force et de l\u2019\u00e9quivalence de l\u2019\u00e9nergie, dans ses manifestations diverses, implique un parall\u00e9-\n1. Un ancien proc\u00e9d\u00e9, dont l\u2019invention est attribu\u00e9e \u00e0 Galil\u00e9e et peut-\u00eatre \u00e2 Archim\u00e8de, consiste \u00e0 d\u00e9duire Faire de la courbe de la pes\u00e9e du papier sur lequel on l\u2019a inscrite. On se sert aujourd\u2019hui, pour mesurer les surfaces, des instruments nomm\u00e9s planim\u00e8tres.","page":247},{"file":"p0248.txt","language":"fr","ocr_fr":"\u201c248 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\nlismc entre les \u00e9tals statiques et dynamiques de chacune d\u2019elles. Les progr\u00e8s de la th\u00e9orie m\u00e9canique de la chaleur ont amen\u00e9 les savants \u00e0 comparer entre elles toutes les grandeurs qu\u2019il y a lieu de consid\u00e9rer, chaleur, \u00e9lectricit\u00e9, magn\u00e9tisme, actions chimiques, etc., cl \u00e0 \u00e9tablir les relations qui existent entre elles.\nChaleur.\nL\u2019\u00e9tat statique de la chaleur, c\u2019est la temp\u00e9rature. Plus cette temp\u00e9rature est \u00e9lev\u00e9e, plus, toutes choses \u00e9gales d\u2019ailleurs, elle pourra produire de travail, thermique. Ce dernier, \u00e9valu\u00e9 en chaleur, aura pour mesure le produit de la quantit\u00e9 du corps \u00e9chaufl\u00e9 par sa chaleur sp\u00e9cifique cl par l\u2019accroissement de temp\u00e9rature pm supposant, bien entendu, qu\u2019il s\u2019agisse d\u2019un corps ayant la m\u00eame chaleur sp\u00e9cifique \u00e0 toutes les temp\u00e9ratures).\nCet \u00e9chauffemcnt pourra, du reste, subir les phases les plus vari\u00e9es, comme celles qu\u2019on observe dans la production du travail m\u00e9canique. Si le travail thermique est exprim\u00e9 en calories, chacune de ces unit\u00e9s correspond \u00e0 sa chaleur n\u00e9cessaire pour \u00e9chaul-l'er d\u2019un degr\u00e9 un kilogramme d\u2019eau1.\nQuant \u00e0 la mesure de la chaleur \u00e0 l\u2019\u00e9tat statique ou \u00e0 l\u2019\u00e9tat dynamique, elle se fait dans des conditions de parfaite analogie avec les mesures correspondantes des forces m\u00e9caniques. Le thermom\u00e8tre lionne la valeur statique de la chaleur, ou la temp\u00e9rature; transform\u00e9 en appareil inscripteur, il traduit par une courbe toutes les variations que cette temp\u00e9rature \u00e9prouve. Quant au travail thermique produit, il aurait pour mesure l\u2019aire de la courbe des variations del\u00e0 temp\u00e9rature inscrite sur un papier qui se transporterait d\u2019une quantit\u00e9 proportionnelle au volume ou au poids de la mati\u00e8re \u00e9chauff\u00e9e. Or, rien n\u2019est plus facile que d\u2019inscrire de pareils changements de volume quand on emploie \u00e0 cet effet des liquides.\nOn a vu (IIs partie, chap, v) comment, au moyen de flotteurs, on inscrit toutes les phases d\u2019un \u00e9coulement. Il resterait donc \u00e0 trou-\n1. Eu raison des unit\u00e9s choisies, la quantit\u00e9 de chaleur est le produit de la variation de la temp\u00e9rature par le volume d\u2019eau \u00e9chauff\u00e9e : on pourrait \u00e9galement la nommer \u00e9nergie thermique ,* cette derni\u00e8re expression correspondrait \u00e9videmment mieux, dans la th\u00e9orie que nous essayons d\u2019exposer, au produit d\u2019une temp\u00e9rature par un volume.\tii","page":248},{"file":"p0249.txt","language":"fr","ocr_fr":"24\u00bb\nCOURBES DU TRAVAIL.\nver un m\u00e9canisme qui ne laiss\u00e2t d\u00e9verser le liquide \u00e9chauff\u00e9 que lorsque celui-ci aurait atteint un certain degr\u00e9 de temp\u00e9rature. Nous verrons que ce r\u00e9sultat est facilement obtenu au moyen des dispositifs ing\u00e9nieux de d\u2019Arson val.\n\u00c9lectricit\u00e9.\nL\u2019\u00e9lectricit\u00e9 se manifeste \u00e9galement sous les deux \u00e9tats statique ol dynamique; la premi\u00e8re, appel\u00e9e aussi potentiel ou tension \u00e9lectrique, se mesure au moyen des \u00e9lectrom\u00e8tres. Enfin, l\u2019intensit\u00e9 du travail \u00e9lectrique est proportionnelle \u00e0 la quantit\u00e9 d\u2019action calorifique produite dans l\u2019unit\u00e9 de temps par le passage du courant. Tout est donc homologue dans la mani\u00e8re dont se manifestent les Lois formes de l'\u00e9nergie que nous venons de consid\u00e9rer ; mais toutes trois ne sont pas encore \u00e9galement faciles \u00e0 mesurer.\nPour faciliter la comparaison qui sera faite des diff\u00e9rentes forces, nous avons rapproch\u00e9, dans le tableau ci-joint, les diff\u00e9rentes formes que peuvent rev\u00eatir le travail et les facteurs du travail, suivant qu\u2019il s\u2019agit de force m\u00e9canique, de chaleur, d\u2019\u00e9lec-Irieit\u00e9 ou d\u2019action chimique.\n! \"\u25a0 \t . ... | Analogies des diff\u00e9rentes manifestations de 1 \u00e9nergie.\t\t\t\t\nM\u00c9CANIQUE.\tHYDRODYNA- MIQUE.\tCHALEUR.\t\u00c9LECTRICIT\u00c9.\tACTIONS CHIMIQUES.\nForce.\tPression.\tTemp\u00e9rature.\tTension.\tChaleur de combinaison (l\u2019un \u00e9quivalent.\nChemin.\tVolume.\tPouls i d'eau \u00e9chauff\u00e9e.\tQuantile.\tNombre d\u2019\u00e9quivalents.\nTravail.\tTravail.\tQuantit\u00e9 de chaleur.\tTravail \u00e9lectrique.\tQuantit\u00e9 de travail chimiqu\u00ae.\nDans ce tableau, nous avons s\u00e9par\u00e9 le travail hydraulique du travail m\u00e9canique proprement dit, parce que cette forme particu-\nI. La-chaleur sp\u00e9cifique de l\u2019eau \u00e9tant prise pour unit\u00e9.","page":249},{"file":"p0250.txt","language":"fr","ocr_fr":"250 INSCRIPTION DKS FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\nH\u00e8re conslilue une transition entre les ph\u00e9nom\u00e8nes m\u00e9caniques et ceux de chaleur, d\u2019\u00e9lectricit\u00e9 et d\u2019action chimique, en introduisant la notion de volume parmi les facteurs du travail.\nLa force m\u00e9canique est jusqu\u2019ici la mieux connue et celle dont on obtient les mesures les plus pr\u00e9cises ; nous essayerons toutefois de montrer, dans les chapitres qui vont suivre, que la m\u00e9thode graphique semble devoir \u00eatre \u00e9galement appliquable a l\u2019\u00e9lude de la chaleur, de l\u2019\u00e9lectricit\u00e9 et m\u00eame des actions chimiques.","page":250},{"file":"p0251.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHAPITRE I.\nINSCRIPTION DES CHANGEMENTS DE POIDS.\nLos changements rapides de poids ne peuvent \u00eatre appr\u00e9ci\u00e9s par la m\u00e9thode des pes\u00e9es successives; moyens de les inscrire.\u2014 Appareils de K\u00e9dier; appareil de Salleron.\u2014 Ar\u00e9om\u00e8tre inscripteur ; rh\u00e9ograplie.\nApplication directe : \u00e9vaporation des liquides; \u00e9vaporation par les feuilles des plantes ; par la transpiration d'un animal, par scs excr\u00e9tions. \u2014 Actions chimiques qui s\u2019accompagnent de changement de poids : oxydations. Indra t\u00e2tions, combustions.\nApplications indirectes. Barom\u00e8tre, thermom\u00e8tre, cndosmoni\u00e8lre inscripteur.\nLa mesure \u00eeles changements de poids lient une grande place dans l'exp\u00e9rimentation; le physiologiste, le chimiste, le physicien recourent \u00e0 chaque instant \u00e0 la pes\u00e9e. La balance est devenue pour ainsi dire le symbole de l\u2019exactitude dans les sciences, el pourtant on peut encore am\u00e9liorer cet admirable instrument en le rendant capable de traduire par une courbe graphique les changements que peut subir le poids des corps sous certaines influences.\nChez les \u00ealres vivants, la croissance, l\u2019engraissement ou l'amaigrissement se traduisent par des changements de poids; or si la balance seule permet d\u2019appr\u00e9cier exactement les phases de ces variations, elle n\u00e9cessite des pes\u00e9es multiples et plus tard un travail sp\u00e9cial pour la construction de la courbe des changements de poids.\nCe travail lent et minutieux ne peut s'effectuer que dans les cas o\u00f9 le poids des corps varie d\u2019une mani\u00e8re lente. Mais, quand le poids d\u2019un animal change d\u2019une mani\u00e8re brusque, comme cela arrive sous l\u2019influence de l\u2019\u00e9vaporation cutan\u00e9e ou de l\u2019exhalation pulmonaire, on ne saurait faire une s\u00e9rie de pes\u00e9es successives \u00e0 intervalles assez courts pour suivre fid\u00e8lement les phases du phe-","page":251},{"file":"p0252.txt","language":"fr","ocr_fr":"252 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\niiom\u00e8ne; il y aurait alors grand avantage \u00e0 poss\u00e9der un appareil qui inscriv\u00eet de lui-m\u00eame les variations de poids qui se sont produites. Le chimiste et le physicien auraient \u00e9galement avantage \u00e0 se servir d'un pareil instrument pour suivre, d\u2019apr\u00e8s les phases de l\u2019augmentation de poids d\u2019un corps, les progr\u00e8s de son hydratation ou de son oxydation, etc.; tandis que d\u2019autres fois, d\u2019apr\u00e8s les phases d\u2019une diminution de poids, ils jugeraient de la marche d\u2019une \u00e9vaporation, d\u2019un d\u00e9gagement de gaz, etc.\nAinsi, d\u2019apr\u00e8s la nature des ph\u00e9nom\u00e8nes que l\u2019on doit \u00e9tudier, tout en cherchant \u00e0 traduire graphiquement les phases d\u2019un changement de poids, on pourra, suivant le cas, se servir de la balance ordinaire,-ou bien on devra recourir \u00e0 des appareils sp\u00e9ciaux. La balance servira \u00e0 estimer, d\u2019apr\u00e8s une s\u00e9rie de pes\u00e9es successives, les variations tr\u00e8s-lentes du poids d\u2019un corps. Les appareils inscripteurs des changements de poids serviront dans tes cas de variations brusques, surtout quand on doit en suivre les phases avec une grande pr\u00e9cision.\nC\u2019est en m\u00e9decine surtout que ces courbes ont \u00e9t\u00e9 recueillies : lorsqu\u2019on veut suivre les phases d\u2019une hydropisie, c\u2019est par les indexions de la courbe du poids d\u2019un malade qu\u2019on juge le mieux de la marche d\u2019un \u00e9panchement de liquide. L\u2019ascension plus ou moins rapide du trac\u00e9 du poids montre, mieux que tout autre signe, les progr\u00e8s d\u2019une convalescence; sa descente mesure la marche de l\u2019amaigrissement dans les maladies aigues ou chroniques. Enfin, la m\u00e9decine des enfants tire un grand parti de ces courbes; elles permettent de suivre les phases plus ou moins rapides de l\u2019accroissement physiologique du poids de ces petits \u00eatres chez lesquels la moindre indisposition se traduit presque imm\u00e9diatement par une inflexion et parfois par un changement de sens du trac\u00e9 du poids.\nOn a vu un remarquable exemple de ce genre de courbes dans les figures 9 et 10, qui repr\u00e9sentent les phases du poids d\u2019un enfant inscrites de la naissance \u00e0 la fin de la premi\u00e8re ann\u00e9e, ainsi que dans les tableaux publi\u00e9s par le professeur Bowditch, de Boston.\nLes balances employ\u00e9es diff\u00e8rent avec le poids du sujet en exp\u00e9rience. Pour suivre les changements du poids d\u2019un enfant, une balance ordinaire de Boberval est presque toujours suffisante; on a construit de petites romaines tr\u00e8s-portatives \u00e0 l\u2019usage des m\u00e9decins des enfants, ces appareils sont extr\u00eamement commodes.","page":252},{"file":"p0253.txt","language":"fr","ocr_fr":"253\nCOURBES DE L\u2019\u00c9VAPORATION.\nMais, quand il s\u2019agit de peser un adulte, on doit se servir d\u2019une bascule, sur le plateau de laquelle le sujet se tient debout ou assis. Enfin, pour peser des malades incapables de se lever, on a imagin\u00e9 des lits-balances qui se placent \u00e0 demeure dans les salles des h\u00f4pitaux. Ces \u00e9tudes sont de celles qui feront faire de grands progr\u00e8s \u00e0 la m\u00e9decine clinique cl dont on ne saurait trop favoriser l\u2019extension.\nOn a d\u00e9j\u00e0 vu (I'\u00b0 partie, chap, h) comment se construisent les courbes exprimant les variations du poids d\u00e9termin\u00e9es par une s\u00e9rie de mesures successives; nous n\u2019avons \u00e0 parler ici que des courbes directement obtenues au moyen d\u2019appareils inseripteurs.\nAppareils inseripteurs des changements de poids.\nTous ces appareils se mettent spontan\u00e9ment en \u00e9quilibre avec le poids du corps en exp\u00e9rience. Tant\u00f4t cet \u00e9quilibre est obtenu par l\u2019immersion plus ou moins prononc\u00e9e d\u2019un ilotteur qui sert de contre-poids,tant\u00f4t parle simple changement d\u2019inclinaison de la balance, tant\u00f4t enfin par la tension variable d\u2019un ressort analogue \u00e0 celui d\u2019un peson.\nDeux constructeurs fran\u00e7ais, R\u00e9dier et Salleron, viennent d\u2019imaginer des balances inscrivantes, susceptibles d\u2019\u00eatre utilement employ\u00e9es en physique, en m\u00e9t\u00e9orologie et en physiologie. Renvoyant les d\u00e9tails de la construction de ces instruments \u00e0 la partie Technique nous nous bornerons \u00e0 donner ici le principe sur lequel chacun de ces- appareils est \u00e9tabli. Dans l\u2019appareil R\u00e9dier, un rouage auxiliaire, semblable \u00e0 ceux que ce constructeur emploie pour l\u2019inscription des variations barom\u00e9triques, sert \u00e0 tracer les courbes de changement de poids. L\u2019appareil Salleron est une balance dont la d\u00e9nivellation des plateaux est proportionnelle \u00e0 l\u2019in\u00e9galit\u00e9 des poids. Cette d\u00e9nivellation, amplifi\u00e9e au moyen d\u2019un levier, s\u2019inscrit sur un cylindre enfum\u00e9 suivant le proc\u00e9d\u00e9 pr\u00e9c\u00e9demment d\u00e9crit.\nCes appareils sont entre les mains des m\u00e9t\u00e9orologistes et desphysiologistes : l\u2019exp\u00e9rience indiquera lequel des deux m\u00e9rite la pr\u00e9f\u00e9rence dans tel ou tel cas. Nous citerons seulement quelques-unes des exp\u00e9riences qui ont \u00e9t\u00e9 faites gr\u00e2ce \u00e0 leur empfoi.","page":253},{"file":"p0254.txt","language":"fr","ocr_fr":"254 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\nMesure \u00able l\u2019intensit\u00e9 \u00able 1evaporation en m\u00e9t\u00e9orologie.\nLa physique enseigne qu\u2019un liquide r\u00e9pandu sur une surface s\u2019\u00e9vapore plus ou moins vite suivant certaines conditions : la temp\u00e9rature \u00e9lev\u00e9e, la s\u00e9cheresse de l\u2019air ambiant et son renouvellement rapide sont des conditions favorables \u00e0 l\u2019\u00e9vaporation. Il importe au m\u00e9t\u00e9orologiste de conna\u00eetre les r\u00e9sultats de toutes ces causes r\u00e9unies et de savoir, \u00e0 un moment donn\u00e9, quelle esL l\u2019intensit\u00e9 de l\u2019\u00e9vaporation \u00e0 la surface terrestre. A cet effet, on place un vase \u00e0 large surface sur le plateau de la balance inscrivante et l\u2019on obtient la courbe de la diminution de poids du vase, c\u2019est-\u00e0-dire celle de l\u2019intensit\u00e9 de l\u2019\u00e9vaporation pendant un certain temps. Les m\u00e9t\u00e9orologistes se contentent du nom d'\u00e9vaporugraphe pour d\u00e9signer l\u2019appareil qui fournit ce genre de trac\u00e9s.\nTout r\u00e9cemment a \u00e9t\u00e9 publi\u00e9e la description d\u2019un de ces instruments construit par Ragona de Mod\u00e8ne,et dont la figure 126 montre la disposition.\nUn vase \u00e0 large surface, contenant l\u2019eau soumise \u00e0 l\u2019\u00e9vaporation, est port\u00e9 \u00e0 l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 d\u2019une longue tige guid\u00e9e entre des galets. Tout l\u2019ensemble de ce syst\u00e8me est soutenu par une corde qui se r\u00e9fl\u00e9chit sur une sorte de poulie pouvant osciller comme 'un fl\u00e9au de balance. Un contre-poids fait \u00e9quilibre \u00e0 l\u2019eau et l'appareil serait en immobilit\u00e9 compl\u00e8te si la quantit\u00e9 d\u2019eau qu\u2019il renferme \u00e9tait invariable. Mais sous l\u2019influence de l\u2019\u00e9vaporation, le \\ase devient plus l\u00e9ger et le contre-poids descend en soulevant \u00e0 la fois, le vase, la tige qui le porte et le style inscriplcur qui adh\u00e8re \u00e0 cette tige et trace sur un cylindre.\n(ci intervient un dispositif tr\u00e8s-ing\u00e9nieux, gr\u00e2ce auquel le syst\u00e8me prenant une position nouvelle se remet en \u00e9quilibre.\nOn remarque ligure 126 que deux contre-poids font \u00e9quilibre au vase plein d\u2019eau; l\u2019un, le plus gros, est soutenu par une corde qui s\u2019enroule dans la gorge d\u2019une poulie ayant pour centre l\u2019axe m\u00eame autour duquel se meut tout le syst\u00e8me. Ce contre-poids a donc une action constante; il sert \u00e0 \u00e9quilibrer le vase et les pi\u00e8ces accessoires qui le supportent. Mais l\u2019eau est \u00e9quilibr\u00e9e par un autre contre-poids plus petit que le premier et dont la corde se r\u00e9fl\u00e97 chit dans la gorge d\u2019une poulie excentrique, de telle fa\u00e7on que ce contre-poids aura des valeurs variables suivant la position que","page":254},{"file":"p0255.txt","language":"fr","ocr_fr":"\u2018255\n\u00c9VAPORATION UES V\u00c9G\u00c9TAUX.\nprendra le syst\u00e8me, car le bras de levier au bout duquel il agira, cro\u00eetra quand le vase d\u2019eau descendra, et diminuera dans le mouvement inverse. C'est de celle fa\u00e7on que l\u2019appareil se met conli-\nFig. 126. Kvaporom\u00e8tl'e de llngona, d'apr\u00e8s In .Xalitre.\nnuollement en \u00e9quilibre en prenant des positions nouvelles, le vase descendant \u00e0 mesure que diminue la quantit\u00e9 d\u2019eau qu\u2019il renferme.\nEn somme, les appareils inscripteurs des variations de poids","page":255},{"file":"p0256.txt","language":"fr","ocr_fr":"i56 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\npeuvent se rattacher \u00e0 deux syst\u00e8mes : les uns sont bas\u00e9s sur l\u2019emploi d\u2019ar\u00e9om\u00e8tres combin\u00e9s ou non avec celui de la balance; ce sont les instruments de R\u00e9dier et de Salleron ; les autres sont fond\u00e9s sur l\u2019emploi de contre-poids \u00e0 moment variable, comme l\u2019appareil de llagona.\nL\u2019exp\u00e9rience n\u2019a pas encore prononc\u00e9 sur la valeur compar\u00e9e de ces deux syst\u00e8mes.\nInscription des phases de l\u2019\u00e9vaporation par les feuilles d\u2019une plante.\nUne remarquable exp\u00e9rience de physiologie v\u00e9g\u00e9tale est celle de P.-P. Deh\u00e9rain, qui, soumettant \u00e0 la radiation solaire une feuille renferm\u00e9e dans un Lube de verre, montre que, sous l\u2019action de la lumi\u00e8re, la feuille \u00e9met de plus grandes quantit\u00e9s de vapeur d\u2019eau qu\u2019on voit se condenser contre les parois du verre.\nPour suivre avec plus de pr\u00e9cision cet int\u00e9ressant ph\u00e9nom\u00e8ne, il faudrait, \u00e0 chaque instant, constater la quantit\u00e9 d\u2019eau exhal\u00e9e. On pourrait alors d\u00e9terminer quelles influences exercent les diff\u00e9rentes sources lumineuses et saisir le rapport qui peut exister entre l\u2019intensit\u00e9 de la lumi\u00e8re mesur\u00e9e au photom\u00e8tre et celle de l\u2019\u00e9vaporation du v\u00e9g\u00e9tal.\nAfin de rendre plus sensible la quantit\u00e9 d\u2019eau \u00e9vapor\u00e9e, il faudrait agir sur une plante tout enti\u00e8re, et non sur une seule feuille. CetLe plante serait mise dans un pot verniss\u00e9, par cons\u00e9quent imperm\u00e9able \u00e0 l\u2019eau ; au-dessus de la terre et tout autour de la tige serait une feuille de caoutchouc qui s\u2019opposerait \u00e0 l\u2019\u00e9vaporation. Une cloche opaque mettrait la plante \u00e0 l\u2019abri de la radiation solaire ; \u00e0 un moment donn\u00e9, on enl\u00e8verait la cloche et l\u2019\u00e9vaporation s\u2019inscrirait sous forme de courbe de diminution du poids de la plante.\nOn peut faire avec cette m\u00e9thode les exp\u00e9riences les plus vari\u00e9es : estimer, non-seulement l'influence de la source lumineuse employ\u00e9e, les diff\u00e9rences que pr\u00e9sente l\u2019\u00e9vaporation quand la lumi\u00e8re est plus ou moins accompagn\u00e9e de rayons calorifiques, mais encore le r\u00f4le de l\u2019humidit\u00e9 de l\u2019atmosph\u00e8re, celui de la temp\u00e9rature, de la quantit\u00e9 d\u2019eau avec laquelle on a arros\u00e9 les plantes; l\u2019influence qu\u2019exercent les sels dont cette eau peut \u00eatre charg\u00e9e, etc.\nNous n\u2019avons pas encore eu l\u2019occasion de faire cette exp\u00e9rience et ne croyons pas qu\u2019elle ait encore \u00e9t\u00e9 faite, car il y a peu de","page":256},{"file":"p0257.txt","language":"fr","ocr_fr":"257\nEvaporation des v\u00e9g\u00e9taux. temps que la construction des appareils n\u00e9cessaires a \u00e9t\u00e9 r\u00e9alis\u00e9e. Nous pouvons toutefois repr\u00e9senter la figure 127, qui a \u00e9t\u00e9 obtenue par Mari\u00e9-Davv et qui correspond aux phases de l\u2019\u00e9vaporation de quatre pieds de haricots qui, chaque jour, \u00e9taient arros\u00e9s \u00e0 la m\u00eame heure.\nPhases diurnes de l'\u00e9vaporation des v\u00e9g\u00e9taux.\nLe trac\u00e9 se lit de gauche \u00e0 droite; les grands abaissements de la courbe correspondent aux moments o\u00f9 l\u2019on rendait \u00e0 la plante\nFig'. 127. \u00c9vaporation par les feuilles d\u2019une plante1.\nl\u2019eau perdue par \u00e9vaporation; c\u2019\u00e9tait chaque jour, \u00e0 7 heures 3\u00fc du soir, qu\u2019avait lieu cet arrosage. L\u2019arc du cercle trac\u00e9 par la pointe du style \u00e0 ces instants permet de conna\u00eetre la longueur du levier traceur.\nSi l\u2019on partage en deux parties l\u2019intervalle de deux arrosages, on voit que, dans les 24 heures correspondant \u00e0 celle dur\u00e9e,\" les 12 premi\u00e8res, p\u00e9riode nocturne, n\u2019ont donn\u00e9 lieu qu\u2019\u00e0 une \u00e9vaporation \u00e0 peu pr\u00e8s insignifiante; mais dans les 12 derni\u00e8res, p\u00e9riode diurne, la courbe s\u2019\u00e9l\u00e8ve d\u2019abord d\u2019un mouvement acc\u00e9l\u00e9r\u00e9, puis uniforme, et finit enfin par une ascension ralentie jusqu\u2019au prochain arrosage. Celle courbe de l\u2019\u00e9vaporation semble bien correspondre aux observations de Deli\u00e9rain, puisque la plante para\u00eet\n1. Les petites vibrations qui, \u00e0 certains instants, se montrent sur la courbe son produites par l'action du vent qui agitait les plantes.\nI?","page":257},{"file":"p0258.txt","language":"fr","ocr_fr":"258 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS;\navoir son \u00e9vaporation maximum au moment de la plus grande intensit\u00e9 de la lumi\u00e8re. Mais ce ne sont encore l\u00e0 que des exp\u00e9-\n\u2022e\no\nriences d\u2019essai destin\u00e9es \u00e0 contr\u00f4ler la marche des appareils; elles devront \u00eatre reprises dans des conditions plus pr\u00e9cises.\nLa figure 128 repr\u00e9sente la balance inscrivante de R\u00e9dier appliqu\u00e9e \u00e0 mesurer la perle de poids d\u2019une plante par l\u2019\u00e9vaporation.","page":258},{"file":"p0259.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHANGEMENTS DE POIDS PAR LES COMBUSTIONS.\n259\nInscription \u00ables phases de l\u2019\u00e9vaporation par les animaux.\nPlac\u00e9 dans les conditions o\u00f9 la plante se trouvait tout \u00e0 l\u2019heure, un animal traduira par la diminution de son poids la quantit\u00e9 il eau qu il perd par \u00e9vaporation. Ici le probl\u00e8me est un peu plus complexe, si l\u2019on veut faire la part de l\u2019exhalation cutan\u00e9e et celle de respiration pulmonaire. Pour s\u00e9parer l'une de l\u2019autre ces deux sortes d\u2019\u00e9limination de liquide, il faut emp\u00eacher la d\u00e9perdition, soit de l\u2019eau qui provient de la transpiration cutan\u00e9e, en enfermant l\u2019animal dans un sac imperm\u00e9able, soit de l\u2019eau qui s'\u00e9chappe avec l\u2019air expir\u00e9, en la condensant dans un flacon plac\u00e9 sur le plateau del\u00e0 balance.\nLa principale difficult\u00e9 que pr\u00e9sente l\u2019inscription du poids d\u2019un animal lient \u00e0 ce que celui-ci s\u2019agite presque toujours dans sa cage, imprimant de brusques oscillations \u00e0 la balance et aux appareils charg\u00e9s d\u2019inscrire les d\u00e9nivellations des plateaux. Pour obvier \u00e0 cet inconv\u00e9nient, il suffirait de se servir de l\u2019appareil Kodier dans lequel les oscillations se d\u00e9truisent et s'annulent. Si l\u2019on se servait de la balance inscrivantede Salleron, il faudrait disposer l\u2019exp\u00e9rience de telle sorte que les changements de poids de l\u2019animal se traduisissent parle d\u00e9versement d\u2019une certaine quan-lit\u00e9dc liquide; il serait alors facile, en for\u00e7ant ce d\u00e9versement \u00e0 se faire par des voies \u00e9troites, de supprimer les oscillations d\u00e9pendant des mouvements de l\u2019animal.\nInscription \u00ables changements \u00able poids \u00ab|iii se produisent dans les actions chimitjucs.\nDans un grand nombre de ph\u00e9nom\u00e8nes, oxydations, hydratations, etc., le poids des corps augmente. Un appareil inscripleur sensible, traduisant fid\u00e8lement les phases de ces changements, permettrait de d\u00e9terminer avec une pr\u00e9cision extr\u00eame les influences qui en modifient l\u2019intensit\u00e9. Dans cet ordre de recherches nous citerons les exp\u00e9riences faites par Redier, au moyen de sa balance inscrivante, sur les phases de la combustion. Trois lampes \u00e0 alcool ont \u00e9t\u00e9 plac\u00e9es sur le plateau de la balance.\nDans la premi\u00e8re phase du trac\u00e9, de 1 \u00e0 2, figure 129,tics trois","page":259},{"file":"p0260.txt","language":"fr","ocr_fr":"260 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\nlampes br\u00fblaient \u00e0 la l'ois, la perte de poids s\u2019accusait par une rapide descente de la courbe ; au moment 2 on souffle une des lampes; la combustion devint de moins rapide, ainsi que le montre la descente du trac\u00e9 de 2 \u00e0 3; \u00e0 ce dernier point, onsouftlc la seconde lampe et la perte du poids n\u2019a plus que */s do sa vitesse primitive.\nLe r\u00e9sultat de celte exp\u00e9rience pouvait facilement se pr\u00e9voir; mais le m\u00eame appareil peut se pr\u00eater \u00e0 des \u00e9ludes tr\u00e8s-int\u00e9ressantes, par exemple aux changements qui se produisent dans la combustion d\u2019une lampe, suivant l\u2019\u00e9tal de la m\u00e8che, la lemp\u00e9ra-\nFig. 130. Courbe des phases d\u2019une combustion.\nturc ambiante, la pression ou la composition de l\u2019atmosph\u00e8re dans laquelle elle br\u00fble, clc.\nOn a vu, page 163, l\u2019appareil d\u00e9sign\u00e9 sous le nom de compte-gouttes inscripteur. Supposons qu\u2019un appareil de ce genre, au lieu de provoquer simplement les pointages de la fr\u00e9quence des gouttes tomb\u00e9es, actionne un odographe au moyen d\u2019un relais \u00e9lectrique, on aura un appareil d\u2019une haute sensibilit\u00e9, capable d inscrire les moindres variations d\u2019un \u00e9coulement. Imaginons qu une balance hydrostatique dans laquelle se place le corps \u00e0 poids variable porte, au-dessous du plateau oppos\u00e9, un plongeur qui, a mesure qu\u2019il descend dans le liquide, provoque l\u2019issue d eau qui actionne le compte-gouttes. Le nombre des gouttes tomb\u00e9es correspond directement \u00e0 la perte de poids du corps pes\u00e9.\nLes ar\u00e9om\u00e8tres \u00e0 volumes variables sont eux-m\u00eames des instruments trcs-sensibles qui donneront, par l\u2019interm\u00e9diaire d\u2019un changement de poids, les variations du barom\u00e8tre, du thermom\u00e8tre, les vitesses de la diffusion \u00e0 travers les membranes; cniin, par l\u2019interm\u00e9diaire du d\u00e9versement d\u2019un liquide, les changements lcnls du volume des corps, etc.","page":260},{"file":"p0261.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHAPITRE II.\nINSCRIPTION DES CHANGEMENTS DE PRESSION EXPLOR\u00c9S A L\u2019INT\u00c9RIEUR DES ORGANES.\nIntroduction \u00ablu manom\u00e8tre en physiologie| manom\u00e8tre \u00e0 mercure ; kymographion de Ludwig. \u2014 Le mercure ne traduit pas fid\u00e8lement les variations rapides de la pression; mesure des moyennes; manom\u00e8tre compensateur. \u2014 Moyen d'inscrire avec le tambour \u00e0 levier les indications du manom\u00e8tre \u00e0 mercure. \u2014 Manom\u00e8tres \u00e9lastiques, leur mobilit\u00e9; sphygmoscope ; manom\u00e8tre Bourdon appliqu\u00e9 par Lick; manom\u00e8tre m\u00e9tallique inscrivant par un tambour \u00e0 levier. \u2014 Comparaison exp\u00e9rimentale des diff\u00e9rentes sortes de manom\u00e8tres. \u2014 Applications; exp\u00e9riences sur le cheval; rapport de la pression ventriculaire gauche \u00e0 la pression aortique. \u2014 Variations rhythm\u00e9es de la pression du sang dans les art\u00e8res. \u2014Mesure manom\u00e9trique des forces respiratoires. \u2014 Pression dans les cavit\u00e9s de la pl\u00e8vre; mesures de l\u2019l\u00e9asticit\u00e9 du poumon. \u2014 Inscriptions des variations de la pression atmosph\u00e9rique.\nDepuis que l\u2019emploi du manomSlre a\u00e9t\u00e9 introduit en physiologie par Haies, cet instrument a subi des modifications nombreuses destin\u00e9es \u00e0 en rendre l\u2019application plus facile et les indications plus s\u00fbres. Haies adaptait aux\u2019art\u00e8res d\u2019un grand mammif\u00e8re un simple tube de verre dans lequel le sang lui-m\u00eame, s\u2019\u00e9levant jusqu\u2019\u00e0 une bailleur d\u2019environ 6 pieds anglais, marquait ainsi la pression \u00e0 laquelle il est soumis dans les art\u00e8res. A ce tube incommode et fragile Poiscuille substitua l\u2019emploi du manom\u00e8tre \u00e0 mar-'\u25a0urc. Ce fut d\u2019aborcl un lube de verre courbe en lT (1, lig. 130) dont une des branches communiquait par un ajutage effil\u00e9 avec le hang d\u2019une art\u00e8re. La d\u00e9nivellation du mercure exprimait la valeur de la pression cherch\u00e9e \u2019.\nLe plus important perfectionnement qu\u2019ait re\u00e7u le manom\u00e8tre \u00e0\n1. Coite d\u00e9nivellation r\u00e9sultant de l\u2019\u00e9l\u00e9vation du niveau dans une branche et de rabaissement dans l\u2019autre, il s\u2019ensuit qu\u2019une \u00e9chelle centim\u00e9trique, d\u2019apr\u00e8s laquelle on bruit les changements de niveau d\u2019une des branches, n\u2019exprimerait que la moiti\u00e9 de la","page":261},{"file":"p0262.txt","language":"fr","ocr_fr":"262 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\nmercure esl celui par lequel Ludwig en fit un appareil inscripleur qu\u2019il d\u00e9signa sous le nom de kymographion. Ce fut, je crois, la premi\u00e8re introduction d\u2019un appareil inscripleur en physiologie. Aujourd\u2019hui, l\u2019usage de cet instrument esl tr\u00e8s-r\u00e9pandu; on n\u2019\u00e9-ludie plus gu\u00e8re les pressions, dans l\u2019organisme animal, sans inscrire les variations qu\u2019elles pr\u00e9sentent.\nJ\u2019ai longuement discut\u00e9 ailleurs 1 la valeur des indications que fournit en physiologie le manom\u00e8tre \u00e0 mercure et crois avoir d\u00e9montr\u00e9 que ccl appareil n\u2019est bon que pour donner la valeur d\u2019une pression qui reste constante, ou du moins qui ne varie\nFig. 130. Diff\u00e9rents types tie in a norm* 1res \u00e0 mercure. t. Manom\u00e8tre de Poiseuille. 2. Manom\u00e8tre de Gueltrt. 3. Manom\u00e8tre compensateur.\nqu\u2019avec une extr\u00eame lenteur; mais que, pour la plupart des usages physiologiques, et particuli\u00e8rement pour mesurer la pression du sang dans les art\u00e8res, le manom\u00e8tre \u00e0 mercure ne vaul lien, car il d\u00e9forme, par les oscillations propres de sa colonne, les indications qu\u2019il devrait fournir.\nLa seule mesure exacte que puisse donner un manom\u00e8tre \u00e0\nptession (jui agi! sui I instrument; il tant donc doubler In valeur du mouvement produit dans la branche libre du manom\u00e8tre de t\u2019oiseuille.\nLes oscillations du mercure sont deux fois plus \u00e9tendues si l\u2019on emploie la disposition adopt\u00e9e par (iuettet (\u2018t, hg. 1.10). I) un large ilacoti plein de mercure se d\u00e9tache une colonne manom\u00e9trique verticale. La pression agit sur la surface du mercure contenu dans le flacon et, grace \u00e0 la grande \u00e9tendue de celte surface, le changement de niveau, \u00e0 peine sensible dans le flacon, se produit presque tout entier dans la colonne manomc-triquo. Les choses se passent, pour cet instrument, comme pour un barom\u00e8tre muni d\u2019uni arge r\u00e9servoir.\n1. Physiologie m\u00e9dicale. de la circulation du sang, p. 141.","page":262},{"file":"p0263.txt","language":"fr","ocr_fr":"263\nMANOM\u00c8TRES A MERCURE.\nmercure, relativement \u00e0 la pression du sang, c\u2019est la mesure de la valeur moyenne de celte pression. J\u2019ai appel\u00e9 manom\u00e8tre compensateur (3, (ig. 130) l\u2019instrument qui me sert \u00e0 ce genre de mesures.\nUn manom\u00e8tre ordinaire, pareil \u00e0 celui de Guettai, porte une colonne large d\u2019environ 5 millim\u00e8tres, s\u00e9par\u00e9e du flacon \u00e0 mercure par un tube capillaire assez fin. Cette \u00e9troitesse emp\u00eache la colonne d\u2019osciller sous l\u2019influence des variations cardiaques del\u00e0 pression du sang; aussi voit-on le mercure rester sensiblement live \u00e0 un niveau qui exprime la valeur moyenne de la pression dans les art\u00e8res. On peut, avec avantage, remplacer le tube capillaire par un robinet situ\u00e9 \u00e0 la base de la colonne manom\u00e9trique, ninsi que l\u2019a fait Setschenow. Le manom\u00e8tre ainsi modifi\u00e9 \u00e9teint, d\u2019une mani\u00e8re plus ou moins compl\u00e8te \u00e0 volont\u00e9, les saccades de la pression et arrive plus vite \u00e0 son point d\u2019\u00e9quilibre.\nDans les cas o\u00f9 l\u2019emploi du manom\u00e8tre \u00e0 mercure pourra \u00eatre conserv\u00e9, il est un mode d\u2019inscription qui m\u2019a sembl\u00e9 pr\u00e9f\u00e9rable \u00e0 celui de Ludwig. On sait que le savant professeur de Leipzig se sert d\u2019un flotteur qui accompagne les mouvements du mercure et qui porte \u00e0 son extr\u00e9mit\u00e9 une pointe \u00e9crivante. Or, l\u2019emploi du flotteur exige qu\u2019on trace les indications du manom\u00e8tre sur un cylindre tournant dont l\u2019axe soit vertical. C\u2019est l\u00e0 une grande incommodit\u00e9, surtout lorsqu\u2019il faut inscrire en m\u00eame temps un certain nombre de ph\u00e9nom\u00e8nes. Au moyen d\u2019un tambour \u00e0 levier, on peut inscrire avec une facilit\u00e9 extr\u00eame les mouvements de la colonne de mercure. Yoici comment on s\u2019y prend:\nOn applique le tube de transmission par l\u2019air en haut de la colonne manom\u00e9trique, de sorte que le d\u00e9placement du mercure fait l'office d\u2019un piston qui foulerait ou aspirerait l\u2019air du tube manom\u00e9lrique jusque dans le tambour \u00e0 levier.\nLa figure 131 montre un trac\u00e9 obtenu de cette mani\u00e8re : il est en tout semblable \u00e0 celui que donnerait le flotteur de Ludwig, mais obtenu dans des conditions plus faciles.\nPour rendre plus sensibles les indications de l\u2019instrument, il faut adopter la forme de Yh\u00e9mom\u00e8tre de Guetlot qui donne le maximum d\u2019amplitude aux excursions de la colonne de mercure. Lu outre, il faut choisir un tube large pour servir de colonne manom\u00e9trique, afin qu\u2019un changement de niveau d\u2019une certaine hauteur corresponde \u00e0 un d\u00e9placement d\u2019air suffisamment grand1.\n1. Toutefois il faut proportionner le volume du tube d\u2019un manom\u00e8tre \u00e0 la taille de","page":263},{"file":"p0264.txt","language":"fr","ocr_fr":"264 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\nEnfin, pour r\u00e9duire autant que possible l\u2019espace nuisible plein d\u2019air qui [sert \u00e0 la transmission, on peut remplir d\u2019eau la cavit\u00e9 du tambour \u00e0 levier qui inscrit les oscillations manom\u00e9triques.\n7jg j3! p# p. Trac\u00e9 de la pression du sang fourni par un manom\u00e8tre \u00e0 mercure et transmis \u00e0 un tambour \u00e0 levier. \u2014 R. G. C\u0153ur et respiration (lapin).\nCe ne sont l\u00e0 que des moyens de perfectionner l\u2019application du manom\u00e8tre \u00e0 mercure; on va voir quel genre d\u2019appareil doil lui \u00eatre substitu\u00e9 pour obtenir les trac\u00e9s fid\u00e8les d\u2019une pression qui pr\u00e9sente de brusques changements.\nDes manom\u00e8tres \u00e9lastiques.\nD\u00e8s les premi\u00e8res exp\u00e9riences que je fis avec Chauveau sur la circulation du sang, je fus frapp\u00e9 de l\u2019infid\u00e9lit\u00e9 du manom\u00e8tre a mercure, infid\u00e9lit\u00e9 qui se prouve d\u2019une mani\u00e8re indiscutable pai l\u2019exp\u00e9rience suivante :\n\u00c9levons \u00e0 un certain niveau la colonne d\u2019un manom\u00e8tre \u00e0 mercure en soufflant dans l\u2019appareil, puis, cessant de souffler, laissons la colonne retomber de son poids. Le mercure ne s an \u00f4tera pas, comme il devrait le faire, au z\u00e9ro de la graduation, mais oscillera un certain nombre de fois avant de s y arr\u00eater. C est en supprimant cette colonne pesante anim\u00e9e de vitesse qu\u2019on supprimera cet effet nuisible. Or, on peut toujours remplacer la pression d\u2019un poids par la tension d\u2019un corps \u00e9lastique; c\u2019est ce prin-\n\u00bb\nl\u2019animal sur lequel on veut exp\u00e9rimenter. Pour une pression donn\u00e9e, un manom\u00e8tie loge dans son int\u00e9rieur une quantit\u00e9 de sang proportionnelle \u00e0 la section de sa colonne. Ile sorte que, prendre la pression art\u00e9rielle d\u2019un petit animal avec un manom\u00e8tre do gros calibre, ce serait produire dans l\u2019appareil une v\u00e9ritable h\u00e9morrhagie qui ferait tomber beaucoup la valeur de la pression \u00e0 mesurer.","page":264},{"file":"p0265.txt","language":"fr","ocr_fr":"\u2018265\nMANOM\u00c8TRES \u00c9LASTIQUES.\ncipe qui a pr\u00e9sid\u00e9 \u00e0 la construction de certains manom\u00e8tres : le manom\u00e8tre \u00e9lastique de Bourdon, le manom\u00e8tre \u00e0 air comprim\u00e9, etc.\nLe premier manom\u00e8tre \u00e9lastique dont je me sois servi est l\u2019appareil que j\u2019ai d\u00e9sign\u00e9 sous le nom de ,sphygmossope et dans lequel on lait arriver la pression du sang \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur d\u2019une poche \u00e9lastique en caoutchouc dont les diff\u00e9rents degr\u00e9s de dilatation s\u2019inscrivent au moyen du tambour \u00e0 levier.\nUne construction sp\u00e9ciale n\u2019est pas n\u00e9cessaire pour avoir un bon sphygmoscope; on en trouve les \u00e9l\u00e9ments dans tous les laboratoires. La figure 132 montre la fa\u00e7on d\u2019assembler ces diff\u00e9rentes pi\u00e8ces.\nA gauche de la figure, on voit un tube de verre gros et court\nFig. 13'.'. sphygrooseop\u00e9, ou manom\u00e8tre \u00e9lastique \u00e0 membrane de caoutchouc.\nferm\u00e9 \u00e0 l\u2019un de ses bouts par un bouchon de caoutchouc perc\u00e9 d\u2019o\u00f9 sort un tube de verre.\nAu milieu de la figure est la seconde pi\u00e8ce de l\u2019appareil, form\u00e9e d\u2019un bouchon de caoutchouc travers\u00e9, comme le pr\u00e9c\u00e9dent, par un tube de verre et coiff\u00e9 d\u2019un doigtier de caoutchouc.\nEn introduisant la deuxi\u00e8me pi\u00e8ce dans la premi\u00e8re, on obtient le sphygmoscope complet, tel qu\u2019il est repr\u00e9sent\u00e9 \u00e0 droite de la figure.\nApr\u00e8s avoir rempli d\u2019une solution alcaline et bien purg\u00e9 d\u2019air le doigtier de caoutchouc, on adapte \u00e0 une art\u00e8re le tube qui se rend dans son int\u00e9rieur, puis on met en communication avec un tambour \u00e0 levier l\u2019autre tube qui communique avec l\u2019int\u00e9rieur du manchon de verre.","page":265},{"file":"p0266.txt","language":"fr","ocr_fr":"266 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\nLa fonction du sphygmoscope es.t tr\u00e8s-simple; chaque augmen-lation de pression subie par le sang qui p\u00e9n\u00e8tre \u00e0, l\u2019int\u00e9rieur do l\u2019ampoule \u00e9lastique d\u00e9place, en gonflant celle ampoule, une partie de l\u2019air contenu dans le manchon de verre qui l\u2019enveloppe. Ce d\u00e9placement d\u2019air agit sur le tambour \u00e0 levier comme cela se passe dans un grand nombre d\u2019appareils d\u00e9j\u00e0 d\u00e9crits. On peut \u00e9crire ainsi la pression du sang pendant un temps fort long sans que la coagulation arrive ; on trouvera dans la partie technique l\u2019indication des meilleurs moyens d\u2019emp\u00eacher cet accident de se produire.\nLa figure 133 est un trac\u00e9 des changements de la pression du\nFig. 133. Trac\u00e9s des variations de la pression du sang chez le cheval, dans la carotide 13 et. dans la faciale F.\nsang dans les art\u00e8res du cheval, recueillis avec le sphygmoscope.\nSur le m\u00eame principe, nous avons construit des sondes exploratrices de la pression du sang dans les diff\u00e9rentes cavit\u00e9s du c\u0153ur; ces appareils, qui sont d\u00e9crits sous le nom de sondes cardiaques dans les comptes rendus des exp\u00e9riences de cardiographie (voir Technique), sont de v\u00e9ritables sphygmoscopes qui, au lieu de pr\u00e9senter l\u2019\u00e9lasticit\u00e9 de leur membrane \u00e0 une forceexpan-sive int\u00e9rieure, re\u00e7oivent cotte pression du dehors, puisqu\u2019elles plongent dans le milieu comprim\u00e9.\nOn peut varier de maintes mani\u00e8res la forme de ces manom\u00e8tres \u00e9lastiques, soit qu\u2019on aille chercher par un tube la pression","page":266},{"file":"p0267.txt","language":"fr","ocr_fr":"267\nMANOM\u00c8TRE M\u00c9TALLIQUE.\ndans le milieu qu\u2019il s\u2019agit d\u2019\u00e9tudier et qu\u2019on envoie cette pression \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur de l\u2019ampoule \u00e9lastique, soit qu\u2019on la lasse agir \u00e0 la surface de cette ampoule, comme dans les exp\u00e9riences de la cardiographie.\nFrapp\u00e9 \u00e9galement des inconv\u00e9nients du manom\u00e8tre \u00e0 mercure, Fick introduisit, en physiologie, l\u2019emploi d\u2019un manom\u00e8tre \u00e9lastique construit avec le tube m\u00e9tallique de Bourdon. Sous le nom de Federkymoyraphion, cet auteur indique la disposition qu\u2019il donne \u00e0 l\u2019appareil. Par suile des changements de pression qui existent \u00e0 son int\u00e9rieur, le tube m\u00e9tallique du manom\u00e8tre change de courbure; ces mouvements sont amplifi\u00e9s el inscrits par un levier, suivant les proc\u00e9d\u00e9s ordinaires. Fick reconnut que, dans son appareil, il existait encore des effets de l\u2019inertie se traduisant par des vibrations de la pointe \u00e9crivante; pour les combattre, il associa aux mouvements du levier inscrip-Icur un petit piston qui oscille dans un cylindre plein d\u2019huile, ce qui cr\u00e9e des r\u00e9sistances aux.mouvements trop rapides.\nQuoique pr\u00e9f\u00e9rable au manom\u00e8tre \u00e0 mercure, le manom\u00e8tre de I ick est d\u2019un emploi peu commode, surtout quand on doit le faire \u00e9crire en m\u00eame temps que d\u2019autres instruments. Le spliygmo-seope, si facile \u00e0 construire, me semble pouvoir h1 remplacer dans lous les cas. Toutefois, comme le sphygmoscope s\u2019all\u00e8re assez vite; comme, avec le temps, la force \u00e9lastique de la membrane de caoutchouc qui le constitue peut changer, et que cet appareil esl un peu difficile \u00e0 graduer avec exactitude, j\u2019ai adopt\u00e9, dans ces derniers temps, une disposition nouvelle dont voici la description.\nManom\u00e8tre m\u00e9tallique inscripteiir.\nA l\u2019int\u00e9rieur d\u2019un vase m\u00e9tallique plat (fig-. 134 est plac\u00e9e une capsule de barom\u00e8tre an\u00e9ro\u00efde remplie de liquide el s\u2019ouvranl au dehors par un tube qui traverse la paroi du vase enveloppant; ce lube se termine dans un llacon rempli de liqueur alcaline, au goulot duquel se rend un ajutage a muni d\u2019un robinet. Un tube vertical de verre surmonte le vase qui enveloppe le manom\u00e8tre, et par ce tube, on verse de l\u2019eau jusqu\u2019\u00e0 ce qu\u2019on ait rempli le vase et m\u00eame la moiti\u00e9 du tube.\nSi l\u2019on fait agir une pression positive ou n\u00e9gative \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur de la capsule, on voit s\u2019agiler le niveau de l\u2019eau dans le tube de","page":267},{"file":"p0268.txt","language":"fr","ocr_fr":"268 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\nverre; l\u2019appareil fonctionne comme un grand sphygmoscope dont une membrane de m\u00e9tal remplacerait la membrane de caoutchouc*.\nEnfin, pour inscrire les mouvements du manom\u00e8tre m\u00e9tallique, on introduit dans le tube vertical o\u00f9 l\u2019eau fait ses oscillations un bouchon de caoutchouc perc\u00e9 qui conduit l\u2019air d\u00e9plac\u00e9 du grand\nFi*;. 134. Manom\u00e8tre m\u00e9tallique.\ntube, par un tube plus petit b, dans un tambour \u00e0 levier inscrip-tcur.\nLes indications de cet instrument m\u2019ont donn\u00e9 une satisfaction parfaite; c\u2019est le dernier type de manom\u00e8tre inscripteur auquel je me sois arr\u00eat\u00e9 jusqu\u2019ici.\nComme exemples des trac\u00e9s recueillis avec le manom\u00e8tre \u00e9lastique inscripteur, on trouvera dans la figure 135 les courbes de la pression du sang dans l\u2019art\u00e8re carotide d\u2019un lapin.\nJe n\u2019ai pas \u00e0 discuter la valeur relative des diff\u00e9rentes sortes de manom\u00e8tres, en me basant sur la th\u00e9orie des vibrations; je n\u2019insisterai pas non plus sur le danger d\u2019employer dans les appareils inscripleurs, des masses consid\u00e9rables susceptibles de se mouvoir avec vitesse; ce point de vue a \u00e9t\u00e9 discut\u00e9 ailleurs. On trouvera dans la partie Technique, un contr\u00f4le exp\u00e9rimental des\n1. L\u2019eau qu\u2019on verse dans le vase-enveloppe est destin\u00e9e \u00e0 accro\u00eetre la sensibilit\u00e9 de l\u2019instrument en comblant l\u2019espace trop vaste que l\u2019air occuperait sans cela, ce qui \u00e9teindrait en partie le mouvement par suite de la compressibilit\u00e9 de l\u2019air.","page":268},{"file":"p0269.txt","language":"fr","ocr_fr":"APPLICATIONS DES MANOM\u00c8TRES.\n269\ndiff\u00e9rentes sortes de manom\u00e8tres. Pour cela, le mieux est de recourir \u00e0 la m\u00e9thode que Dondcrs a employ\u00e9e avec beaucoup de .succ\u00e8s dans le contr\u00f4le des appareils qui agissent sur le lam-\nFig. 130. P. C. Pression carotidienne du lapin recueillie avec le manom\u00e8tre m\u00e9tallique (transmission par l\u2019air). C. Pulsations du c\u0153ur.\nhour \u00e0 levier. Ce proc\u00e9d\u00e9 consiste \u00e0 faire agir sur chacun des appareils une pression connue d\u2019avance, cl \u00e0 voir avec quelle fid\u00e9lit\u00e9 chacun d\u2019eux la tradu i I.\nApplications.\nC'est principalement \u00e0 l\u2019\u00e9tude de la circulation du sang que s\u2019appliquent les appareils mauom\u00e9triques dont la description vient d\u2019\u00eatre donn\u00e9e. L\u2019expos\u00e9 d\u00e9taill\u00e9 des r\u00e9sultats obtenus \u00e0 cet \u00e9gard ne peut trouver place que dans un trait\u00e9 sp\u00e9cial, mais nous croyons devoir en donner un r\u00e9sum\u00e9 succinct. 11 est peu de cas oii la pression d\u2019un liquide \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur de conduits pr\u00e9sente des variations plus nombreuses et plus compliqu\u00e9es, et par cons\u00e9quent on ne saurait choisir un meilleur exemple pour montrer les avantages des appareils inseripleurs dans les probl\u00e8mes d\u2019hydrodynamique.\nl\u2019our comprendre les variations de la pression du sang dans les vaisseaux et dans le c\u0153ur, il n\u2019est pas besoin d\u2019\u00eatre anatomiste. Tout le monde sait que le sang traverse tour \u00e0 tour deux circuits : l\u2019un qui le conduit \u00e0 travers tous les organes du corps, c\u2019est la","page":269},{"file":"p0270.txt","language":"fr","ocr_fr":"270 INSCRIPTION DK S FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\ngrande circulation; l\u2019autre qui traverse seulement le poumon, c\u2019est la petite circulation. Dans chacun de ces deux circuits, le sang traverse des organes semblables : un c\u0153ur, qui le pousse dans un syst\u00e8me art\u00e9riel ramifi\u00e9; des capillaires, qui terminenl les voies art\u00e9rielles et qui conduisent le sang dans l\u2019intimit\u00e9 du tissu de tous les.organes, et enfin des veines qui, n\u00e9es par des origines tr\u00e8s-t\u00e9nues des vaisseaux capillaires, convergent et se r\u00e9unissent pour former des troncs de plus en plus gros \u00e0 travers lesquels le sang revient au c\u0153ur.\nDans son trajet circulaire, le sang, contenu dans des espaces \u00e0 pai\u2019ois \u00e9lastiques, est soumis \u00e0 une pression variable, mais loujours d\u00e9croissante depuis le ventricule du c\u0153ur d\u2019o\u00f9 il esl chass\u00e9 par un effort puissant des parois musculeuses, jusqu\u2019\u00e0 l\u2019oreillette, o\u00f9 il revient apr\u00e8s avoir perdu en chemin toute la pression initiale d\u00e9pens\u00e9e contre la s\u00e9rie d\u2019obstacles qu\u2019il a rencontr\u00e9s1.\nC\u2019est \u00e0 travers ces d\u00e9croissances successives que nous suivrons la pression du sang au moyen des manom\u00e8tres inscripleurs. Dans le c\u0153ur, d\u2019abord, nous plongerons des sondes manom\u00e9triques2 qui, soumises \u00e0 la m\u00eame pression que le sang dans lequel elles baignent, la transmettront plus ou moins loin \u00e0 un tambour \u00e0 levier inscriptcur. Ces m\u00eames sondes pourront \u00eatre introduites \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur de gros troncs art\u00e9riels, si l\u2019on op\u00e8re sur de grand's animaux comme le cheval ou le b\u0153uf. Enfin, dans les art\u00e8res de plus petit calibre, quand on ne peut plus introduire dans le vaisseau l\u2019appareil explorateur de la pression, on proc\u00e8de d\u2019une mani\u00e8re inverse, et l\u2019on fait arriver le sang de l\u2019art\u00e8re dans l\u2019appareil manom\u00e9lrique suivant l\u2019ancien proc\u00e9d\u00e9 de Haies et de Poiseuille, depuis longtemps classique en physiologie.\nExp\u00e9rience manoinctriquc sur le cheval.\nOn constate que, dans le ventricule, la pression passe par des degr\u00e9s extr\u00eames, s\u2019\u00e9levant parfois \u00e0 20 ou 25 centim\u00e8tres de mercure pendant l\u2019effort du muscle cardiaque, et tombant \u00e0\n1.\tCette diminution de pression correspond \u00e0 coque les hydrauliciens appellent perle 'le charge des liquides dans les conduites; la perle est proportionnelle aux longueurs et aux racines carr\u00e9es des sections des conduites.\n2.\tPour la description de ces instruments, voir IV' partie, chap. n.","page":270},{"file":"p0271.txt","language":"fr","ocr_fr":"PRESSION DANS LE C\u0152UR ET DANS L\u2019AORTE.\t271\nz\u00e9ro cl parfois au-dessous1 dans les phases de rel\u00e2chement du muscle.\nDans les grosses art\u00e8res, la pression est identique \u00e0 celle du ventricule, au moment o\u00f9 le sang sort du c\u0153ur; mais, pendant le rel\u00e2chement du c\u0153ur, la pression art\u00e9rielle ne suhit pas la chute profonde qui vient d\u2019\u00eatre signal\u00e9e pour le ventricule; cela tient \u00e0 l\u2019existence de soupapes ou valvules qui emp\u00eachent le sang art\u00e9riel de r\u00e9trograder dans le c\u0153ur. Le sang est donc pouss\u00e9 dans un syst\u00e8me de conduits \u00e9lastiques, d\u2019o\u00f9 il ne peut s\u2019\u00e9couler que graduellement, par les voies \u00e9troites et lointaines du syst\u00e8me capillaire.\nL\u2019identit\u00e9 de la pression maximum du sang dans les art\u00e8res el dans le ventricule se prouve exp\u00e9rimentalement de la mani\u00e8re suivante : on introduit par l\u2019art\u00e8re carotide d\u2019un cheval une sonde manom\u00e9trique qui, traversant l\u2019aorte, p\u00e9n\u00e8tre dans le ventricule gauche2. En faisant passer la sonde du ventricule dans l\u2019aorte el r\u00e9ciproquement, on obtient des indications comparatives de la pression dans ces deux points du syst\u00e8me circulatoire, indications d\u2019autant plus s\u00fbres quelles sont faites au m\u00eame instant et avec le m\u00eame instrument.\nRapport\u00bb de la pression ventriculaire gauche \u00e0 la pression aortique.\n\\ oici les d\u00e9tails de cette exp\u00e9rience qui est d\u2019une importance capitale en physiologie :\nDeux sondes cardiaques de m\u00eame sensibilit\u00e9 \u00e9taient plong\u00e9es l\u2019une dans le ventricule gauche (elle avait pass\u00e9 par la carotide et 1 aorte), et l\u2019autre dans l\u2019aorte. La premi\u00e8re donnait (fig. 136) le 'rac\u00e9 n\u00b0 1,1a seconde le trac\u00e9 n\u00b0 2 que j\u2019ai souvent d\u00e9sign\u00e9 sous le nom de pouls aortique. Vers le milieu de l\u2019exp\u00e9rience, on retire la sonde ventriculaire; on voit alors la pression s\u2019\u00e9lever soudainement en a, ce qui provient de ce que, d\u2019un ventricule rel\u00e2ch\u00e9 o\u00f9 la pression est presque nulle, la sonde passe dans l\u2019aorte o\u00f9 le sang,\n1.\tCette chute au-dessous de z\u00e9ro tient \u00e0 l\u2019aspiration que l\u2019\u00e9lasticit\u00e9 pulmonaire produit dans la poitrine; on la constate au moyen de la sonde \u00e0 pressions ncijalives. dont il sera question plus tard.\n2.\tCette sonde peut s\u2019engager \u00e0 travers les l\u00e8vres de la valvule sans en troubler la deletion.","page":271},{"file":"p0272.txt","language":"fr","ocr_fr":"272 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\nretenu parles valvules sigmo\u00efdes, garde une pression \u00e9lev\u00e9e qui ne d\u00e9cro\u00eet que lentement par l\u2019\u00e9coulement qui se fait \u00e0 travers les petits vaisseaux.\nLa pression aortique se rel\u00e8ve au moment b jusqu\u2019en c, par suite d\u2019une nouvelle arriv\u00e9e de sang du ventricule. Une courbe ponctu\u00e9e, rappelant les diff\u00e9rentes variations de la pression du ventricule gauche, montre que la pression est sensiblement la m\u00eame dans le ventricule et dans l\u2019aorte pendant les maxima de l\u2019effort systolique du ventricule, tandis que, dans ces deux r\u00e9gions, elle diff\u00e8re beaucoup pendant la phase diastolique du ventricule.\nCelle diff\u00e9rence et celte ressemblance alternatives entre les\nFig. 136. Comparaison de la pression du sang dans la ventricule gauche et dans l\u2019aorte.\npressions cardiaque et art\u00e9rielle proviennent, avons-nous dil, de ce que l\u2019aorte cl le ventricule sont tant\u00f4t en large communication, tant\u00f4t enti\u00e8rement s\u00e9par\u00e9s l'un de l\u2019autre parles valvules sigmo\u00efdes. C\u2019est ainsi que, dans le cylindre d\u2019une pompe, la pression peut \u00eatre tr\u00e8s-fortement n\u00e9gative pendant que le cylindre s\u2019emplit, tandis que le conduit qui en \u00e9mane garde toujours une pression positive, gr\u00e2ce \u00e0 la soupape qui le ferme au moment de l\u2019aspiration. Dans l\u2019instant o\u00f9 la pompe chasse le liquide dans le tube, la pression est positive, aussi bien dans le cylindre que dans le tuyau, parce que ces cavit\u00e9s sont en large communication l\u2019une avec l\u2019autre.","page":272},{"file":"p0273.txt","language":"fr","ocr_fr":"PRESSIONS CONSTANTE ET VARIABLE.\n273\nEnfin, si l\u2019on compare avec plus de rigueur le niveau de la pression cardiaque et celui de la pression aortique au moment o\u00f9 ces deux cavit\u00e9s communiquent entre elles, on constate que toujours la pression art\u00e9rielle est un peu inf\u00e9rieure \u00e0 celle du ventricule. C\u2019est une condition n\u00e9cessaire pour que le sang passe du c\u0153ur dans les vaisseaux, car la loi g\u00e9n\u00e9rale est, que les liquides se meuvent toujours d\u2019une pression plus forte vers une pression plus faible.\nVariations rliy (lun\u00e9es de la pression \u00ablu sani; dans les art\u00e8res.\nDans le syst\u00e8me art\u00e9riel, la pression du sang oscille, mais \u00e0 un degr\u00e9 moindre que dans le ventricule. Si les maxima sont presque les m\u00eames de part et d\u2019autre, comme le montre la figure 136, il n\u2019en est pas ainsi des minima qui ne tombent jamais \u00e0 z\u00e9ro dans les art\u00e8res, parce que l\u2019\u00e9coulement du sang \u00e0 travers les capillaires dans le syst\u00e8me veineux se fait lentement, et que le c\u0153ur envoie, \u00e0 chaque instant, une ond\u00e9e nouvelle pour r\u00e9parer la diminution de pression qui s\u2019est produite.\nDans ses oscillations, la pression art\u00e9rielle ne tombe donc jamais au-dessous d\u2019un certain minimum, qui change du reste suivant 1 \u00e9tat de la circulation. C\u2019est ce qui a fait admettre par les physiologistes deux \u00e9l\u00e9ments dans la pression art\u00e9rielle : l\u2019\u00e9l\u00e9ment constant et l\u2019\u00e9l\u00e9ment variable1. La pression constante correspond \u00e0 la partie de l\u2019\u00e9chelle manom\u00e9trique qui s\u2019\u00e9tend entre le z\u00e9ro et les minima des oscillations (PC, fig. 137); la pression variable PY s\u2019\u00e9tend au contraire entre les minima et les maxima des oscillations.\nLes physiologistes avaient d\u00e9j\u00e0 signal\u00e9 de grandes diff\u00e9rences dans l\u2019amplitude des oscillations du manom\u00e8tre appliqu\u00e9 aux art\u00e8res. En comparant entre eux un grand nombre de trac\u00e9s recueillis dans des conditions diverses et sur des animaux diff\u00e9rents, j'ai constat\u00e9 qu\u2019il existe une relation inverse entre la valeur de la pression constante et celle de la pression variable, autrement dit que plus la pression constante est \u00e9lev\u00e9e, plus les variations sont faibles, et r\u00e9ciproquement.\nLa cause de ce ph\u00e9nom\u00e8ne est la suivante : la force du c\u0153ur est\n1. On appelle quelquefois la premi\u00e8re, pression art\u00e9rielle, et la seconde pression cardiaque.\n18","page":273},{"file":"p0274.txt","language":"fr","ocr_fr":"274 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\nlimit\u00e9e comme celle de tout muscle; il s\u2019ensuit que la pression art\u00e9rielle est limit\u00e9e elle-m\u00eame dans les maxima produits par l\u2019impulsion du c\u0153ur; d\u2019autre part, l\u2019\u00e9coulement du sang- \u00e0 travers les vaisseaux capillaires est \u00e9minemment variable1 : ce qui fait que pendant l\u2019intervalle de deux ond\u00e9es lanc\u00e9es par le c\u0153ur, la premi\u00e8re tombera plus ou moins bas, suivant que l\u2019\u00e9coulemcnl sera plus ou moins facile, ou suivant que le temps qui s\u00e9pare les deux ond\u00e9es sera plus ou moins long.\nQuelle que soit la cause qui ait fait tomber tr\u00e8s-bas la pression du sang dans l\u2019inlervalle de deux impulsions ventriculaires, la\nFig. 137. Montrant que l\u2019amplitude des variations de la pression diminue quand la pression constante est grande, et inversement.\nvariation sera d\u2019autant plus grande que les minima de l\u2019oscillation sont partis de plus bas.\nAvec des maxima fixes on aura donc, suivant le cas, l\u2019un ou l\u2019autre des types repr\u00e9sent\u00e9s dans la ligure 137 ; dans l\u2019un, les oscillations seront petites ; dans l\u2019autre, elles seront grandes. Dans le premier, la pression constante sera grande ; dans le second, elle sera faible. C\u2019est l\u00e0 le rapport inverse dont nous parlions tout \u00e0 l\u2019heure2.\n1. Celte variabilit\u00e9 tient \u00e0 l\u2019augmentation ou \u00e0 la diminution du diam\u00e8tre de ces vais seaux, sous l'influence du rel\u00e2chement ou de la contraction de leur tunique musculaire.\n\u20182. Il ne serait pas absolument exact de dire que le c\u0153ur a une force maximum rigou reusement constante; mais comme cotte force impulsive du sang varie beaucoup moins que la r\u00e9sistance que les petits vaisseaux pr\u00e9sentent \u00e0 l\u2019\u00e9coulement, les choses tendent \u00e0 se passer de la fa\u00e7on qui vient d\u2019\u00eatre indiqu\u00e9e.","page":274},{"file":"p0275.txt","language":"fr","ocr_fr":"PRESSION DANS LE SYST\u00c8ME VASCULAIRE.\n275\n\u00bb\u00abcroissance de la pression dans le syst\u00e8me vasculaire.\nQuand on suit la pression du sang d\u2019un bout \u00e0 l\u2019autre du syst\u00e8me vasculaire, on constate qu\u2019elle d\u00e9cro\u00eet suivant les .lois ordinaires de l\u2019hydraulique. Ces lois \u00e9tablies par Bcrnouilli ont \u00e9t\u00e9 d\u00e9termin\u00e9es pour des conditions beaucoup plus simples. Edles mollirent (lig. 138) que dans un tube \u00e9galement calibr\u00e9, la pression d\u00e9cro\u00eet r\u00e9guli\u00e8rement suivant qu\u2019on s\u2019\u00e9loigne de la source depression. Mais si le tube change de calibre aux diff\u00e9rents points de sa longueur, ou si, pour une cause quelconque, la r\u00e9sistance \u00e0 l\u2019\u00e9cou-\nFig. 138. D\u00e9croissance graduelle de la pression dans les conduits de calibre uniforme.\nlenient du sang varie en diff\u00e9rents points, la pression se r\u00e9partira suivant une loi plus compliqu\u00e9e ; c\u2019est ce qui arrive pour la circulation du sang.\nAu lieu d\u2019un tube uniforme, prenons un tube \u00e0 calibre variable comme dans la figure 139. Nous verrons que la pression ne d\u00e9cro\u00eet rapidement que dans les passages qui, par leur \u00e9troitesse, offrent une grande r\u00e9sistance et nous comprendrons que dans les arl\u00e8rcs volumineuses A elle ait pu para\u00eetre uniforme tant elle d\u00e9cro\u00eet faiblement, que dans les capillaires C, elle soit tr\u00e8s-brusquement d\u00e9croissante et que dans les veines Y, elle soit presque r\u00e9duite \u00e0 z\u00e9ro.\nCette d\u00e9croissance de la pression dans les diff\u00e9rents points de l\u2019arbre vasculaire est accompagn\u00e9e d\u2019un autre ph\u00e9nom\u00e8ne: l\u2019uni-fonaisalion de la pression sous l\u2019influence de l\u2019\u00e9lasticit\u00e9 art\u00e9rielle Cet effet est du m\u00eame ordre que celui qui se produit dans les","page":275},{"file":"p0276.txt","language":"fr","ocr_fr":"276 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\npompes \u00e0 incendie, o\u00f9 l\u2019action d\u2019un r\u00e9servoir \u00e0 air transforme en un jet continu l\u2019action saccad\u00e9e du piston. On verra plus loin\nFig. 139. D\u00e9croissance irr\u00e9guli\u00e8re de la pression dans les conduits irr\u00e9guli\u00e8rement calibr\u00e9s.\n(pie le pouls qui est la manifestation des in\u00e9galit\u00e9s saccad\u00e9es de la pression du sang dans les art\u00e8res diminue, puis dispara\u00eet, \u00e0 mesure qu\u2019on observe un vaisseaujplus \u00e9loign\u00e9 du c\u0153ur.\nMesure manom\u00e9trique des forces respiratoires.\nLes manom\u00e8tres inscripteurs s\u2019appliquent \u00e9galement \u00e0 la mesure des pressions que l\u2019air \u00e9prouve dans les conduits respiratoires. Ces instruments d\u00e9terminent les maxima de pression positive qu\u2019un homme peut d\u00e9velopper dans un effort d\u2019expiration en soufflant dans un manom\u00e8tre; ils mesurent la force d\u2019aspiration qui r\u00e9sulte de l\u2019ampliation de la poitrine ; l\u2019effort d\u2019insufflation que peut fournir la contraction de la cavit\u00e9 buccale, etc.\nPression dans la cavit\u00e9 del\u00e0 pl\u00e8vre; mesure de l'\u00e9lasticit\u00e9 du poumon.\nMis en rapport avec la cavit\u00e9 de la pl\u00e8vre, suivant la m\u00e9thode de Bonders, les manom\u00e8tres mesurent la valeur du vide pleural, autrement dit la force de retrait du poumon\u20191. Dans l\u2019intestin, ils\n1 Voyez Bonders, Physiologie des Menschen, p. 414. Leipzig, 1859.","page":276},{"file":"p0277.txt","language":"fr","ocr_fr":"277\nPRESSION DANS LA PL\u00c8VRE ET LE POUMON.\nservent \u00e0 \u00e9valuer la pression \u00e0 laquelle sont soumis les liquides et les gaz et donnent, en certains cas, la mesure de l\u2019effort de con-Iraclion des parois intestinales.\nAppliqu\u00e9s aux conduits excr\u00e9teurs, les manom\u00e8tres ont fourni \u00e0 Ranvier la mesure de la force avec laquelle sont expuls\u00e9s les produits de la s\u00e9cr\u00e9tion.\nInscription des variations de la pression atmosph\u00e9rique.\nUn barom\u00e8tre est enti\u00e8rement assimilable aux appareils mario-ni\u00e9lriqucs dont on a parl\u00e9 pr\u00e9c\u00e9demment. Dans le barom\u00e8tre \u00e0 mercure, r\u00e9duit \u00e0 ce qu\u2019il a d\u2019essentiel, la pression atmosph\u00e9rique\nFig. l'iO. Barom\u00e8tiv m\u00e9tallique inscripleur de Br\u00e9giiet.\nagit sur l\u2019une des branches d\u2019un tube en U et fait monter le niveau \u00e0 une hauteur variable dans l\u2019autre branche, qui n\u2019est pas soumise \u00e0 l\u2019influence de celte pression, de sorte que, \u00e0 lout instant, il y ail \u00e9quilibr\u00e9 entre la pression de l\u2019air et le poids d\u2019une colonne de mercure. Dans le court historique sur les appareils inscripteurs !|ue nous avons donn\u00e9 pr\u00e9c\u00e9demment, on a vu que depuis Iong-lemps le probl\u00e8me d\u2019inscrire les variations du barom\u00e8tre est r\u00e9sidu; le nombre des appareils destin\u00e9s \u00e0 cet usage est aujourd\u2019hui consid\u00e9rable; il ne s\u2019agit plus que de les perfectionner,\nAu point de vue de la pr\u00e9cision de ses indications, le barom\u00e8tre \u00e0 mercure semble pr\u00e9f\u00e9rable, puisque son \u00e9chelle est rigoureusement proportionnelle aux pressions qu\u2019il mesure. Mais il peut v avoir avantage \u00e0 choisir un instrument plus rapide dans ses indications, soit qu\u2019on veuille rechercher si de brusques changements","page":277},{"file":"p0278.txt","language":"fr","ocr_fr":"278 INSCRIPTION DE LA PRESSION ATMOSPH\u00c9RIQUE.\nne se produisent pas dans la pression atmosph\u00e9rique, soit qu\u2019on veuille inscrire des yariations rapides de la pression dans une enceinte ferm\u00e9e.\nPour inscrire ces variations rapides, il faul recourir aux barom\u00e8tres \u00e9lastiques. Les instruments bas\u00e9s sur le syst\u00e8me de Yidi ou sur celui de Bourdon remplissent les conditions voulues.\nLa figure montre un barom\u00e8tre dans lequel une caisse an\u00e9ro\u00efde de Yidi porte un levier inscripteur. Les changements de volume de cette caisse, plus ou moins comprim\u00e9e par la pression atmosph\u00e9rique, actionnent le levier dont la pointe \u00e9crivante trace sur un cylindre tournant les courbes des changements de la pression atmosph\u00e9rique","page":278},{"file":"p0279.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHAPITRE III.\nINSCRIPTION DES CHANGEMENTS DE PRESSION EXPLOR\u00c9S A L\u2019EXT\u00c9RIEUR.\nImportance, au point, de vue des applications m\u00e9dicales, des appareils qui n\u2019exigent pas de mutilation.\u2014 La pression du sang d\u2019une art\u00e8re se mesure parla contre-pression n\u00e9cessaire pour la surmonter; th\u00e9orie du pouls. \u2014 Inscription du pouls; sphygmo-graphe direct; spliygmograplie \u00e0 transmission. \u2014 Mesure absolue de la pression dans les art\u00e8res de l\u2019homme, d\u2019apr\u00e8s la contre-pression ext\u00e9rieure qui lui fait \u00e9qui libre.\nl'ulsalion du c\u0153ur ; explorateurs appropri\u00e9s aux diff\u00e9rents animaux ; grenouille ; mammif\u00e8res de grande taille; petits mammif\u00e8res.\nMesure de la pression dans le c\u0153ur par une contre-pression dans le p\u00e9ricarde. \u2014 Mesure de la pression du sang par le changement de volume des organes.\nLa pr\u00e9cision m\u00eame des r\u00e9sultats que l\u2019emploi du manom\u00e8tre fournit en physiologie fait souhaiter qu\u2019on puisse transporter \u00e0 1 homme les r\u00e9sultats si faciles \u00e0 obtenir sur les animaux. Il faillirait; disposer d\u2019une sorte de manom\u00e8tre qui n\u2019exige\u00e2t pas de mutilation. Cet appareil existe; il y a m\u00eame plusieurs sortes d\u2019instruments qui permettent de mesurer sur l\u2019homme la pression du sang art\u00e9riel, ou du moins les variations qu\u2019elle \u00e9prouve sous certaines influences. Les sphvgmographes ou inscripteurs du pouls, ainsi que les appareils dont il sera question page 290 et qui traduisent par des courbes les changements de volume des organes, sont d\u2019excellents inscripteurs des variations de la pression du sang dans les vaisseaux.\nPour prouver que c\u2019est bien la pression art\u00e9rielle qui, par ses variations, produit les ph\u00e9nom\u00e8nes pulsatiles dans les tissus vasculaires, je dois revenir, en quelques mots, sur la th\u00e9orie du pouls, th\u00e9orie qui a \u00e9t\u00e9 pendant longtemps discut\u00e9e et sur laquelle, peut-\u00eatre, n\u2019est-on pas enti\u00e8rement d\u2019accord aujourd\u2019hui. Voici la","page":279},{"file":"p0280.txt","language":"fr","ocr_fr":"280 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\nd\u00e9finition que je donnais de ce ph\u00e9nom\u00e8ne en 1861 : Le pouls est la sensation que le doigt \u00e9prouve des changements de la pression du sang dans les art\u00e8res ; et plus loin : Pour avoir conscience des changements de pression, il faut d\u00e9former le calibre du vaisseau: faire perdre \u00e0 l\u2019art\u00e8re sa forme cylindrique gr\u00e2ce \u00e0 laquelle tous les points de sa paroi offrent une \u00e9gale r\u00e9sistance \u00e0 la pression int\u00e9rieure exerc\u00e9e par le sang. Ainsi, dans la palpation du pouls, la pression du doigt qui d\u00e9prime l\u2019art\u00e8re se substitue \u00e0 la force \u00e9lastique de la paroi du vaisseau et lutte contre la pression du sang\nCelle d\u00e9finition s\u2019applique \u00e9galement \u00e0 la pulsation du c\u0153ur 1 qui tient, en grande partie du moins, au durcissement subit qu\u2019\u00e9prouve cet organe au moment o\u00f9 il se resserre sur le*sang qu\u2019il renferme et le soumet \u00e0 une pression \u00e9nergique. Ainsi, c\u2019est \u00e0 la souplesse des parois des vaisseaux et \u00e0 celle des cavit\u00e9s du c\u0153ur, que l\u2019on doit de pouvoir constater ais\u00e9ment le plus ou moins de pression auquel y est soumis le sang et d\u2019\u00e9prouver une sensation tactile de pouss\u00e9e plus ou moins \u00e9nergique, tout \u00e0 fait correspondante \u00e0 ce que le manom\u00e8tre nous r\u00e9v\u00e8le dans les changements qu\u2019\u00e9prouvent la pression art\u00e9rielle et la pression intracardiaque.\nCe n\u2019est pas ici le lieu de rappeler par quelles phases diverses a pass\u00e9 l\u2019invention du sphygmographe. J\u2019ai essay\u00e9 de tracer l\u2019historique de celte question 2 et de montrer qu\u2019un bon inscriptcur du pouls doit r\u00e9aliser les m\u00eames conditions qui ont \u00e9t\u00e9 d\u00e9crites ci-dessus \u00e0 propos des manom\u00e8tres \u00e9lastiques. En effet, c\u2019est la force \u00e9lastique d\u2019un ressort qui doit d\u00e9primer les parois du vaisseau; en outre, dans les organes qui transmettent, amplifient et inscrivent le mouvement que le pouls imprime au ressort \u00e9lastique, il faut \u00e9viter tout ce qui ferait na\u00eetre des oscillations propres, capables de d\u00e9former le trac\u00e93.\nDepuis mes premi\u00e8res publications sur ce sujet, j\u2019ai donn\u00e9 au sphygmographe une forme nouvelle qui assure encore mieux la fid\u00e9lit\u00e9 de ses indications. Je rends le levier l\u00e9ger qui inscrit les pulsations art\u00e9rielles absolument solidaire du ressort qui presse sur l\u2019art\u00e8re. De cette fa\u00e7on, il est impossible, quelle que soit la vitesse avec laquelle il est agit\u00e9, que le levier inscriptcur aban-\n1.\tVoyez Travaux du labor., lre ann\u00e9e, p. 57.\n2.\tPhysiol, mcd. de la circulation, p. Ili8.\n'3. Ibid., p. 178.","page":280},{"file":"p0281.txt","language":"fr","ocr_fr":". SPHYGM OGRAPHB.\n281\ndonne les organes qui lui transmettent le mouvement et soit projet\u00e9 plus haut qu\u2019il ne devrait l\u2019\u00eatre r\u00e9ellement.\nJe me borne \u00e0 repr\u00e9senter figure 141 cette nouvelle disposition\nFig. l'il. Disposition nouvelle du ressort ol du levier du sphygmographe : i, plaque d\u2019ivoire qui appuie sur Tari\u00e8re avec une pression qui d\u00e9pend de la tension du ressort r; b, vis verticale qui, au moyen d\u2019un mouvement de bascule, s\u2019applique contre un galet g avec lequel elle engr\u00e8ne, d<-mani\u00e8re a entra\u00eener le levier inscripteur.\npar laquelle une vis reli\u00e9e au ressort de pression vient s\u2019enfoncer dans la gorge d\u2019une poulie model\u00e9e \u00e0 laquelle elle imprime, \u00e0 chaque pulsation art\u00e9rielle, une rotation d\u2019un certain nombre de degr\u00e9s ; c\u2019est ce mouvement que le levier amplifie et inscrit.\nLa figure 142 montre le sphygmographe appliqu\u00e9 sur le poignel\nFig. 142. Spliygmograplic direct inscrivent le trac\u00e9 du pouls.\n1 inscrivant les pulsations de l\u2019art\u00e8re radiale. Enfin, la figure 143 repr\u00e9sente un trac\u00e9 fourni par cet instrument, dans les conditions (lc sant\u00e9, sous l\u2019influence d\u2019un effort.\nCe que traduit le sphygmographe, c\u2019est la fa\u00e7on dont la pr\u00e8s-","page":281},{"file":"p0282.txt","language":"fr","ocr_fr":"282 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\nsion varie dans une art\u00e8re, abstraction faite de la valeur absolue de ces variations et de la valeur moyenne de la pression du sang dans le vaisseau. Les trac\u00e9s du pouls sont de m\u00eame ordre que ceux de la pression art\u00e9rielle inscrits avec un manom\u00e8tre \u00e9lastique. L\u2019identit\u00e9 des deux sortes de trac\u00e9s devient \u00e9vidente lorsqu\u2019on\nFig. 143. Trac\u00e9s du pouls obtenus avec le sphygmographe direct.\ncompare la courbe du pouls radial \u00e0 celle qu\u2019une art\u00e8re de moyen calibre du cheval fournit au manom\u00e8tre \u00e9lastique.\nAinsi, le sphygmographe fournit les m\u00eames indications qu\u2019un manom\u00e8tre \u00e9lastique; il renseigne sur les variations que subit la pression du sang dans les art\u00e8res. Mais n\u2019y a-t-il pas moyen de graduer les indications du sphymographe? Ne peut-on pas savoir quelle est la valeur absolue de la pression du sang dans les art\u00e8res d\u2019un homme?\nCette pr\u00e9occupation semble avoir tourment\u00e9 beaucoup certains m\u00e9decins qui ont adopt\u00e9 l\u2019usage du sphygmographe et qui, reconnaissant la sup\u00e9riorit\u00e9 des trac\u00e9s du pouls sur les impressions tactiles, ont cru que l\u2019instrument pouvait donner plus encore; ils","page":282},{"file":"p0283.txt","language":"fr","ocr_fr":"SPHYGMOGRAPHE.\n283\nlui ont demand\u00e9 aussi la valeur absolue de la pression du sang, d\u2019apr\u00e8s le degr\u00e9 de contre-pression que le ressort doit d\u00e9velopper pour donner le trac\u00e9 du pouls avec le maximum d\u2019amplitude. Plusieurs m\u00e9decins praticiens firent construire des vis gradu\u00e9es des-lin\u00e9es \u00e0 exprimer le degr\u00e9 de tension qu\u2019elles donnent au ressort, et, d\u2019apr\u00e8s cette tension, croyaient mesurer la pression du sang. Ces tentatives ne peuvent donner aucun r\u00e9sultat. En effet, l\u2019etl'orl que le sang exerce contre le ressort de l\u2019instrument ne lient pas seulement \u00e0 l\u2019intensit\u00e9 de la pression \u00e0 laquelle le sang est soumis \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur du vaisseau, il tient encore \u00e0 l\u2019\u00e9tendue de la paroi vasculaire sur laquelle agit cette pression sanguine, c\u2019esl-\u00e0-dire \u00e0 la grosseur du vaisseau explor\u00e9.\nSur un m\u00eame sujet, la pression sera sensiblement la m\u00eame dans toutes les art\u00e8res, mais elle produira un plus grand effort sur les plus gros vaisseaux et n\u00e9cessitera une pression plus grande du sphygmographe pour d\u00e9primer la paroi art\u00e9rielle et manifester le ph\u00e9nom\u00e8ne du pouls. C\u2019est ainsi que les deux radiales d\u2019un m\u00eame sujet, explor\u00e9es toutes deux au m\u00eame instant, peuvent ne pas n\u00e9cessiter la m\u00eame pression du ressort du sphygmographe : les deux radiales peuvent en effet avoir un calibre diff\u00e9rent. Est-ce \u00e0 dire que la pression n\u2019est pas \u00e9gale dans toutes deux? Et quand un an\u00e9vrysme r\u00e9siste \u00e0 une contre-pression de plusieurs kilogrammes, tandis que 100 grammes suffisent \u00e0 aplatir l\u2019art\u00e8re radiale du sujet porteur de la tumeur, est-ce \u00e0 dire que la pression du sang soit plus grande dans la poche que dans le vaisseau ?\nDepuis quelques ann\u00e9es plusieurs auteurs ont propos\u00e9 de nouveaux sphygmographes ; quelques-uns de ces instruments ne sont que des variantes de celui que j\u2019ai imagin\u00e9, il en est m\u00eame o\u00f9 le mode d\u2019inscription seul est chang\u00e9, la photographie \u00e9tant substitu\u00e9e \u00e0 l\u2019emploi d\u2019un style traceur'. D\u2019autres appareils ont \u00e9t\u00e9 construits dans le but de simplifier le sphygmographe, de le rendre plus portatif ou plus facile \u00e0 appliquer\nJ\u2019ai moi-m\u00eame essay\u00e9 de plusieurs dispositions pour faire que les indications du sphygmographe puissent se transmettre \u00e0 distance et s\u2019inscrire concurremment avec d\u2019autres mouvements.\nD Stein. Das Licht, 1877, et Berlin Klinick Wochensch., 1870, n\u201d 12. \u2014 WinlemiU G B. Lltzmann Bari. Klin. Woch., 1870, n\u00b0 51.\n2- Voir la lisle des sphygmographes propos\u00e9s par diff\u00e9rents auteurs (Technique).","page":283},{"file":"p0284.txt","language":"fr","ocr_fr":"284 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\nYoici l\u2019une de celles que j\u2019ai adopt\u00e9es pour transmettre par des tubes \u00e0 air les indications du sphygmographe.\nSphygmographe \u00e0 transmission.\nLa monture ordinaire est conserv\u00e9e; on la voit dans la ligure 144 appliqu\u00e9e sur le poignet. La vis verticale qui, reli\u00e9e au ressort de pression, re\u00e7oit les mouvements du pouls, au lieu de s\u2019engrener \u00e0 la fa\u00e7on ordinaire avec l\u2019axe du levier in-\nFig. \u00eeVi. Sphygmographe \u00e0 transmission.\nscripleur, s\u2019engr\u00e8ne avec une pi\u00e8ce basculante qui actionne la membrane d\u2019un tambour \u00e0 air. Ce tambour explorateur du pouls est reli\u00e9 par un tube avec un tambour inscripteur. L\u2019inspection de la figure montre comment le soul\u00e8vement du ressort et de la vis agissent, par un mouvement de sonnette, pour comprimer la'membrane du premier tambour, ce qui fait soulever le levier du second. Dans l\u2019emploi de cet appareil, il faut donner aux membranes de caoutchouc de l\u2019un et de l\u2019autre tambour une tension tr\u00e8s-faible et diminuer, autant que possible, les frottements du","page":284},{"file":"p0285.txt","language":"fr","ocr_fr":"SPHYGMOGRAPHE.\n285\nlevier sur le papier. Sans ces pr\u00e9cautions, la pulsation inscrite serait tr\u00e8s-affaiblie.\nOn obtient, avec le sphygniographe \u00e0 transmission, des trac\u00e9s d\u2019une longueur ind\u00e9finie, si l\u2019on \u00e9crit en spirale sur un cylindre de grande longueur. On peut, en outre, inscrire la pulsation ar-Lcrielle en m\u00f4me temps que celle du c\u0153ur, ce qui fournit des \u00e9l\u00e9ments de comparaisons tr\u00e8s-importants entre les formes de ces deux sortes de pulsations. Enfin, comme l\u2019appareil inscripteur est distinct de l\u2019explorateur, le sujet en exp\u00e9rience a la libert\u00e9 de prendre toutes les attitudes possibles pendant que le trac\u00e9 s\u2019inscrit.\nAinsi, quand on \u00e9l\u00e8ve le bras sur lequel est plac\u00e9 un sphygmo-graphe \u00e0 transmission, la pesanteur qui agit en sens inverse du cours du sang produit une diminution de la pression dans l\u2019art\u00e8re explor\u00e9e. Inversement, si le bras est abaiss\u00e9 et la main pendante, la pression sera \u00e9lev\u00e9e dans le vaisseau. Dans ces conditions alternativement contraires, la pesanteur d\u2019une colonne de sang ayant la longueur du bras s\u2019ajoute \u00e0 la pression d\u00e9velopp\u00e9e par l'effort du c\u0153ur, ou se retranche de cette pression.\nMesures de la pression absolue du sang dans les art\u00e8res de l\u2019homme.\nTous les sphygmographes ne donnent qu\u2019une mesure relative de la pression du sang art\u00e9riel et des variations si rapides qu\u2019elle pr\u00e9sente \u00e0 chaque instant; ils diff\u00e8rent en cela du manom\u00e8tre \u00e0 mesure qui, mis en communication directe avec le sang des vaisseaux, en indique la pression d\u2019une mani\u00e8re absolue.\nOr il est possible d\u2019avoir une mesure au moins approch\u00e9e de la pression du sang dans les art\u00e8res humaines h Cette mesure s\u2019obtient d\u2019apr\u00e8s la contre-pression ext\u00e9rieure qui suffit pour emp\u00eacher le sang d\u2019aborder dans l\u2019int\u00e9rieur d\u2019un organe. Il est clair que si tout afflux du sang dans un membre est emp\u00each\u00e9 par une contre-pression s\u2019exer\u00e7ant \u00e0 sa surface, c\u2019est que la pression du sang, m\u00eame dans les maxima correspondant \u00e0 la systole du ventricule, est inf\u00e9rieure \u00e0 la contre-pression qui tend \u00e0 effacer le calibre des vaisseaux (voir, pour les d\u00e9tails de cette m\u00e9thode, Technique, chap. vu).\n1. Voir pour les d\u00e9tails th\u00e9oriques et exp\u00e9rimentaux. Travaux du labor1876^ 1>. 309 et suiv.","page":285},{"file":"p0286.txt","language":"fr","ocr_fr":"286 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\nMesure \u00able la pression intra-cardiaque par une contre-pression dans le p\u00e9ricarde.\nLe docteur Fran\u00e7ois-Franck a l'ait, dans mon laboratoire, des exp\u00e9riences desquelles il r\u00e9sulte que du liquide inject\u00e9 dans le p\u00e9ricarde comprime ext\u00e9rieurement les cavit\u00e9s du c\u0153ur et, les emp\u00eachant de se remplir, arr\u00eate la fonction cardiaque. La compression agit d\u2019abord sur la partie du c\u0153ur o\u00f9 la pression est la plus basse, c\u2019est-\u00e0-dire sur les oreillettes, qui s\u2019affaissent aussit\u00f4t que la pression inlra-p\u00e9ricardique a atteint la valeur de 2 centim\u00e8tres de mercure; \u00e0 ce moment, le c\u0153ur cesse d\u2019envoyer du sang dans les art\u00e8res, mais cet arr\u00eat n\u2019est que passager, car le sang qui revient par le syst\u00e8me veineux \u00e9l\u00e8ve graduellement la pression dans l\u2019oreillette, et bient\u00f4t, malgr\u00e9 la contre-pression, le c\u0153ur reprend ses mouvements. Qu\u2019on \u00e9l\u00e8ve davantage la pression dans le p\u00e9ricarde, et l\u2019arr\u00eat du c\u0153ur se reproduira de nouveau. Fran\u00e7ois-Franck entreprend en ce moment des exp\u00e9riences dans le but d\u2019\u00e9tudier le m\u00e9canisme de la mort dans les h\u00e9morrhagies intra-p\u00e9ricardiques. Il constate que la mort survient plus ou moins vite suivant l\u2019importance de l\u2019h\u00e9morrhagie et le temps que le sang met \u00e0 atteindre dans le p\u00e9ricarde une pression \u00e9gale \u00e0 celle du sang dans les oreillettes.\nInscription tic la pulsation du c\u0153ur.\nLa pulsation du c\u0153ur est surtout produite par un durcissement de cet organe qui indique une augmentation de la pression \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur des ventricules. Ainsi, \u00e9tudier la pulsation du c\u0153ur, c\u2019est explorer, de l\u2019ext\u00e9rieur de cet organe, les changements de la pression du sang \u00e0 son int\u00e9rieur.\nDivers appareils servent \u00e0 recueillir la pulsation du c\u0153ur. Sur l\u2019homme, j\u2019emploie des explorateurs de formes vari\u00e9es, parmi lesquels je donne la pr\u00e9f\u00e9rence \u00e0 celui que je nomme explorateur \u00e0 tambour (voir Technique).\nLes ligures 14b et 146 montrent des types des trac\u00e9s de la pulsation du c\u0153ur recueillis sur l\u2019homme et sur les animaux.\nOn reconna\u00eet dans la ligure 145 la pulsation du c\u0153ur du chien","page":286},{"file":"p0288.txt","language":"fr","ocr_fr":"\u00dc88 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\net ses irr\u00e9gularit\u00e9s rhythm\u00e9es avec la respiration. La figure 146 correspond \u00e0 la pulsation du c\u0153ur de l\u2019homme; \u00e0 la partie moyenne du trac\u00e9, on remarque un changement dans la forme des pulsa-lions sous l\u2019influence d\u2019un arr\u00eat respiratoire en inspiration (voir Cardiographie humaine, Technique.\nPulsation du coeur ehcz les petits animaux.\nPour inscrire la pulsation du c\u0153ur de la grenouille, on emploiera avec succ\u00e8s une sorte de pince \u00e0 caillerons (fig. 147); on saisit la masse ventriculaire entre les mors de la pince, qui en s\u2019ouvrant et se fermant fait mouvoir un levier inscripteur.\nEnfin, chez les petits mammif\u00e8res, lapin, cohaye, etc., on inscrit fort bien la pulsation du c\u0153ur avec l\u2019appareil repr\u00e9sent\u00e9 figure\nFig. ikl. Pince cardiaque, ou myograplie du c\u0153ur de la grenouille.\n148. Ce sont deux tambours dont la membrane est soulev\u00e9e par des ressorts-boudins. Ces deux tambours, articul\u00e9s au moyen d\u2019une charni\u00e8re, s\u2019ouvrent tous deux dans un tuyau en Y dont la branche terminale aboutit \u00e0 un tambour \u00e0 levier. On recueille ainsi, dans un m\u00eame trac\u00e9, la somme des pulsations explor\u00e9es par les deux tambours. En effet, chez les petits mammif\u00e8res dont il vient d\u2019\u00eatre parl\u00e9, le c\u0153ur occupe une situation \u00e0 peu pr\u00e8s m\u00e9diane, dans l\u2019angle di\u00e8dre situ\u00e9 au-dessus du sternum. On place l\u2019explorateur de fa\u00e7on que la charni\u00e8re s\u2019applique sur,la ligne m\u00e9diane, le thorax de l\u2019animal remplissant l\u2019espace repr\u00e9sent\u00e9 par une ellipse ponctu\u00e9e, figure 148; on a soin que le c\u0153ur soit saisi","page":288},{"file":"p0289.txt","language":"fr","ocr_fr":"PULSATION DU C\u0152UU.\n289\ncuire les deux tambours explorateurs comme entre les mors d\u2019une pince. Un lien jet\u00e9 autour du corps de l'animal el fix\u00e9 par un bout \u00e0 chacun dos tambours, au moyen d\u2019un crochet, assure la\n1*\u2019i. I'i8. Explorateur \u00e0\n\u00e0 deux lambours conjugu\u00e9s pour la pulsation\ncardiaque de petits animaux.\nbonne adaptation de l\u2019appareil. La figure 149 montre un exemple de ces trac\u00e9s.\nAvec cet explorateur, j\u2019ai pu \u00e9crire pendant des heures enti\u00e8res les pulsations du c\u0153ur d\u2019un lapin, ce qui permet d\u2019assister \u00e0 tou-\n149. 0 Pulsations du c\u0153ur d\u2019un lapin, avec courbes respiratoires recueillies sur un cylindre rotation lente. Effets de l\u2019excitation du bout p\u00e9riph\u00e9rique d'un pneumogastrique coup\u00e9 (ligue S).\nles les transformations que la pulsation cardiaque subit sous diff\u00e9rentes influences.\nbntin, gr\u00e2ce \u00e0 l\u2019existence de deux explorateurs situ\u00e9s l\u2019un ne lace du c\u0153ur droit, l\u2019autre en face du c\u0153ur gauche, on peut recueillir isol\u00e9ment la pulsation de chaque moiti\u00e9 du c\u0153ur. Il suffit pour cela de comprimer la branche du tube en Y qui correspond\nni","page":289},{"file":"p0290.txt","language":"fr","ocr_fr":"290 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\nau c\u00f4l\u00e9 du c\u0153ur dont on ne veut pas inscrire la pulsation. Malgr\u00e9 la solidarit\u00e9 des deux c\u0153urs, on constate, \u00e0 l\u2019\u00e9tat normal, une diff\u00e9rence assez sensible entre la pulsation des deux ventricules. 11 est probable que, dans certains troubles de la circulation pulmonaire, on verrait la diff\u00e9rence de ces deux pulsations s\u2019accuser davantage.\nLa figure 149 repr\u00e9sente le trac\u00e9 du c\u0153ur d\u2019un lapin recueilli sur un axe lent; la ligure 150 le montre inscrit sur un axe rapide. On\nFig. 150. Pulsations du c\u0153ur d\u2019un lapin recueillies sur un cylindre \u00e0 rotation rapide, 0,042mm par seconde.\nchoisit l\u2019une ou l\u2019autre de ces vitesses, de rotation du cylindre, suivant qu\u2019on veut obtenir la pulsation tr\u00e8s-d\u00e9taill\u00e9e, ou qu\u2019on veut, pendant longtemps, en suivre les modifications.\nCes diff\u00e9rents explorateurs de la pulsation cardiaque se rapprochent beaucoup de l\u2019appareil d\u00e9j\u00e0 d\u00e9crit plus haut sous le nom de sphygmographe \u00e0 transmission. Ce dernier appareil, lorsqu\u2019il inscrit les trac\u00e9s du pouls, en m\u00eame temps qu\u2019un explorateur du c\u0153ur recueille les pulsations cardiaques, permet de faire d\u2019utiles rapprochements entre les caract\u00e8res de ces deux sortes de ph\u00e9nom\u00e8nes si intimement li\u00e9s l\u2019un \u00e0 l\u2019autre.\nInscription (les changements de volume des organes.\nAutant les proc\u00e9d\u00e9s de la g\u00e9om\u00e9trie sont d\u2019un emploi difficile pour mesurer le volume d\u2019un solide de forme compliqu\u00e9e, autant les proc\u00e9d\u00e9s exp\u00e9rimentaux pr\u00e9sentent de simplicit\u00e9, de rapidit\u00e9 et de certitude. Plonger un corps dans l\u2019eau et mesurer le volume du liquide d\u00e9plac\u00e9, telle est l\u2019essence de cette m\u00e9thode dont l\u2019invention appartient \u00e0 Archim\u00e8de. La physique moderne s\u2019est enrichie de proc\u00e9d\u00e9s qui permettent de mesurer avec une assez grande rigueur le volume d\u2019un corps qu\u2019on ne peut pas plonger dans l\u2019eau. Les proc\u00e9d\u00e9s de Say et de R\u00e9gnault ont rendu de grands services; ils sont bas\u00e9s sur le principe suivant :","page":290},{"file":"p0291.txt","language":"fr","ocr_fr":"VOLUME DES ORGANES.\n291\nEtant connue la capacit\u00e9 d\u2019une enceinte pleine d\u2019air, on fait varier cette capacit\u00e9 d\u2019une quantit\u00e9 \u00e9galement connue et on note l\u2019\u00e9l\u00e9vation de pression qui s\u2019ensuit.\nOn introduit alors le corps \u00e0 mesurer dans la m\u00eame enceinte cl on en l'ait varier comme tout \u00e0 l\u2019heure la capacit\u00e9. Il se produit, dans celte deuxi\u00e8me exp\u00e9rience, un changement de pression plus grand (pie dans la premi\u00e8re, parce qu\u2019on a agi sur un volume d\u2019air diminu\u00e9 de tout ce qui correspond au volume du corps introduit dans le r\u00e9servoir. C\u2019esL de celte diff\u00e9rence de pression que se d\u00e9duit le volume du corps \u00e0 mesurer.\nAinsi, il y a deux moyens de conna\u00eetre le volume d\u2019un corps : c'est de mesurer le volume d\u2019eau qu\u2019il d\u00e9place ou l\u2019augmentation de pression qu\u2019il produit dans un gaz au sein duquel il est introduit. Moditi\u00e9s suivant les besoins particuliers, ces deux moyens so pr\u00eatent aux exp\u00e9riences les plus vari\u00e9es et se plient fort bien aux exigences de la m\u00e9thode graphique ainsi qu\u2019on va le voir.\n1\u00b0 Mesure par d\u00e9versement. \u2014 Ce n\u2019est pas seulement le volume d\u2019un corps, mais les changements de ce volume qu\u2019on doit mesurer; supposons donc que le corps en question soit immerge dans un vase plein d\u2019eau ; on organise le d\u00e9versement de telle sorte que le liquide arrive, par un tube, au fond d\u2019une \u00e9prouvette gradu\u00e9e. Dans ces conditions on voit \u00e0 chaque instanl, d\u2019apr\u00e8s l\u2019\u00e9l\u00e9vation du niveau dans l\u2019\u00e9prouvette, de combien le corps augmente en volume ; si au contraire le volume du corps immerg\u00e9 diminue, cela se traduit par un abaissement du niveau dans l\u2019\u00e9prouvette dont le liquide est alors aspir\u00e9.\nII y a beaucoup de moyens d\u2019inscrire les changements du niveau d\u2019un liquide dans un vase, au moyen d\u2019un flotteur qui, selon qu\u2019il s\u2019\u00e9l\u00e8ve ou s\u2019abaisse, actionne, dans un sens ou dans l\u2019autre le style \u00e9crivant. Si les changements; de volume sont faibles et d\u00e9-- placent peu de liquide, il est pr\u00e9f\u00e9rable de recourir \u00e0 l\u2019\u00e9prouvette flottante d\u00e9crite pr\u00e9c\u00e9demment. Les oscillations qu\u2019elle ex\u00e9cute traduisent les changements de volume du corps immerg\u00e9.\nC\u2019est l\u00e0 le proc\u00e9d\u00e9 dontMosso s\u2019est servi pour mesurer les variations que subit un organe sous l\u2019influence des changements qui se produisent dans la circulation du sang \u00e0 son int\u00e9rieur. Cet habile exp\u00e9rimentateur a rendu sensibles et mesurables les moindres variations du calibre des petits vaisseaux sous les influences vaso-motrices.","page":291},{"file":"p0292.txt","language":"fr","ocr_fr":"\u25a0292 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\nL\u2019avantage de l\u2019appareil do Mosso dans les \u00e9valuations physiologiques est qu\u2019il fournit, du premier coup, la valeur absolue du changement de volume qui s\u2019est produit dans l\u2019organe immerg\u00e9. Les divisions de l\u2019ordonnce des courbes inscrites sont toujours proportionnelles \u00e0 la quantit\u00e9 de liquide vers\u00e9 dans l\u2019\u00e9prouvette. La valeur de ces divisions peut \u00eatre d\u00e9termin\u00e9e, une fois pour toutes, par une graduation de l\u2019appareil.\n2\u00b0 Mesure d\u2019apr\u00e8s les changements de \u25a0pression. \u2014 Sur l\u2019autre principe, celui qui mesure la force \u00e9lastique d\u2019un gaz comprim\u00e9,\nl-\u2019ig. 15 t. Appareil inscripleur des changements de volume de la main. La membrane au Iraver-du laquelle passe l\u2019avant-bras est immobilis\u00e9e par une plaque m\u00e9tallique; dans le tube vertical muni d'une ampoule, s\u2019op\u00e8rent les changements de niveau qui s\u2019inscrivent \u00e0 distance, \u00e0 l'aide de la transmission par l\u2019air.\nest bas\u00e9e la construction d\u2019un autre inscripleur physiologique des changements do volume. Le corps dont il s\u2019agil d\u2019inscrire les changements do volumes est plong\u00e9 comme ci-dessus dans un vase rempli d\u2019eau ; mais au lieu de faire d\u00e9verser le liquide on en fait arriver le niveau (fig. 151) dans un espace dos contenant de l\u2019air et on inscrit les compressions plus ou moins grandes de cel air avec un tambour \u00e0 levier servant de manom\u00e8tre.","page":292},{"file":"p0293.txt","language":"fr","ocr_fr":"293\nVOLUME DES ORGANES.\nne dernier proc\u00e9d\u00e9 a \u00e9t\u00e9 imagin\u00e9 par Buisson1, qui, mallicu-cusement, n\u2019a fait aucune recherche sur ses applications. J\u2019avais conserv\u00e9 le souvenir de celte ing\u00e9nieuse disposition et j\u2019engageai Fran\u00e7ois-h ranck \u00e0 construire un appareil semblable et \u00e0 exp\u00e9rimenter d\u2019une mani\u00e8re m\u00e9thodique sur les variations des organes immerg\u00e9s.\nIl s\u2019est acquitt\u00e9 de ce travail avec beaucoup d'habilet\u00e9 et de soin; nous indiquerons sommairement les principaux r\u00e9sultats de ses exp\u00e9riences 2 et nous renverrons \u00e0 la partie Technique la notice historique dont il a fait pr\u00e9c\u00e9der son m\u00e9moire. Le lecteur y trouvera l\u2019expos\u00e9 m\u00e9thodique des principales recherches sur ce sujet. (Technique, chap, ix.)\nOn doit consid\u00e9rer l\u2019avant-bras d\u2019un homme comme un veri-(able manom\u00e8tre \u00e9lastique admettant \u00e0 son int\u00e9rieur des quantit\u00e9s de sang variables et par cons\u00e9quent changeant de volume selon les changements de la pression du sang qui tend \u00e0 s\u2019y introduire.\n11 suit de l\u00e0. que le volume de l\u2019avant-bras, variant dans le m\u00eame sens que la pression du sang, indiquera d\u2019une mani\u00e8re instantan\u00e9e si cette pression augmente ou diminue; mais, pas plus que le manom\u00e8tre \u00e9lastique, le bras n\u2019exprime, par ses varia lions de volume, les valeurs r\u00e9elles de la pression int\u00e9rieure. Pour d\u00e9terminer ces valeurs, il faut \u00e9quilibrer la pression int\u00e9rieure au moyen d\u2019une contre-pression ext\u00e9rieure, comme on Ta vu dans le Iir\u00e9c\u00e9dent paragraphe.\nL\u2019appareil \u00e0 d\u00e9placement (tig. 151) peut \u00eatre utilis\u00e9 dans L s recherches cliniques comme le sphygmographe \u00e0 transmission dont il contr\u00f4le et compl\u00e8te les indications ; dans certains cas oil le pouls de Tari\u00e8re radiale est trop faible pour \u00eatre transmis \u00e0 distance, on peut \u00e9tudier les pulsations totalis\u00e9es des vaisseaux de la main comme Ta fait r\u00e9cemment Fran\u00e7ois-Franck 3 dans des recherches sur le retard du pouls dans les an\u00e9vrismes.\nEn somme, le volume des organes varie suivant que le sang y circule en plus ou moins grande abondance. Or, la quantit\u00e9 de sang qui entre dans un organe d\u00e9pend de deux facteurs : d\u2019une perte de la force avec laquelle le sang est pouss\u00e9, c\u2019est-\u00e0-dire de\nb Cli. Buisson. Tli\u00e8so do Paris, 1802.\n-\u25a0 \\oir, pour les d\u00e9tails, le m\u00e9moire intitul\u00e9 : Du volume des organes dans ses rap-ports avec la circulation du sang. Trav, du laborat.. 1876.\n\u25a0*. \u2022Journal de VAnatomie. 1\" mars 1878.","page":293},{"file":"p0294.txt","language":"fr","ocr_fr":"294 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\nla pression du sang; d\u2019autre part, de la force avec laquelle les parois vasculaires r\u00e9sistent \u00e0 la pression int\u00e9rieure.\nUne variation de volume traduite par l\u2019appareil \u00e0 d\u00e9placements pourra donc avoir deux significations distinctes : elle exprimera un changement dans la pression du sang, ou bien un changement dans la force de retrait des vaisseaux. Celte force de retrait, \u00e0 son lour, se compose de deux facteurs, l\u2019\u00e9lasticit\u00e9 et la contractilit\u00e9 vasculaire ; mais la contractilit\u00e9 seule est \u00e0 consid\u00e9rer ici, car elle seule est susceptible d\u2019amener de brusques modifications du volume des organes.\nEn pr\u00e9sence de ces facteurs multiples du ph\u00e9nom\u00e8ne changement de volume, il semble, au premier abord, difficile de reconna\u00eetre ce qui appartient \u00e0 chacun d\u2019eux ; mais cette complication n\u2019est qu\u2019apparente: on verra, dans la partie Technique, comment on appr\u00e9cie, d\u2019apr\u00e8s les changements du volume d\u2019un organe, ce qui tient \u00e0 la pression du sang et ce qui d\u00e9pend de la contractilit\u00e9 vasculaire.","page":294},{"file":"p0295.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHAPITRE IV.\nINSCRIPTION DES EFFORTS DE TRACTION ET DU TRAVAIL M\u00c9CANIQUE.\nInscription du travail ni\u00e9e:)nique. \u2014 Inscription du travail musculaire. \u2014 Destruction du travail moteur par les chocs. \u2014 Economie du travail moteur r\u00e9alis\u00e9e en appliquant les forces intermittentes par l\u2019interm\u00e9diaire d\u2019un corps \u00e9lectrique. \u2014 Travail musculaire du c\u0153ur et en g\u00e9n\u00e9ral des muscles dont l\u2019action s'exerce sur des liquides.______________\nTravail r\u00e9sistant dans les conduits. \u2014 L'\u00e9lasticit\u00e9 des art\u00e8res \u00e9conomise le travail moteur du c\u0153ur.\nInscription du travail m\u00e9canique.\nNous avons vu que d\u2019apr\u00e8s sa formule la plus g\u00e9n\u00e9rale, le travail m\u00e9canique est le produit de la r\u00e9sistance vaincue par le d\u00e9placement imprim\u00e9 \u00e0 cette r\u00e9sistance. Comme l\u2019effort d\u00e9velopp\u00e9 contre une r\u00e9sistance est \u00e9gal \u00e0 celle-ci, en vertu du principe de Newton, que l\u2019action est \u00e9gale \u00e0 la r\u00e9action, on peut prendre aussi comme mesure du travail, l\u2019effort multipli\u00e9 par le chemin. Dans I un et l\u2019autre cas, la mesure du travail est donc un produit. Or, il existe une expression graphique des produits de deux valeurs : c\u2019est la surface d\u2019un rectangle dont deux c\u00f4t\u00e9s adjacents correspondraient chacun \u00e4 1 une de ces valeurs. Soit donc \u00e0 exprimer graphiquement 5 kilogramm\u00e8tres- nous prendrons (f\u00eeg. 152) sur I axe des y une valeur \u00e9gale \u00e0 5 ; sur l\u2019axe des x, une valeur \u00e9gale a 1, et la surface rectangulaire a teint\u00e9e de hachures, ayant ces deux valeurs pour c\u00f4t\u00e9s adjacents, exprimera graphiquement 5 kilogramm\u00e8tres.\nMais on sait que, dans un produit, on peut intervertir l\u2019ordre des facteurs; par cons\u00e9quent le rectangle b, limit\u00e9 par une ligne ponctu\u00e9e et qui aurait 1 pour ordonn\u00e9e et 5 pour abscisse,","page":295},{"file":"p0296.txt","language":"fr","ocr_fr":"296 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\ncorrespondra encore \u00e0 la m\u00eame valeur. Il en serait de m\u00eame pour le rectangle c et pour lout autre qui aurait la m\u00eame surface.\nCes expressions graphiques du travail ont une superioril\u00e9\nincontestable sur l\u2019expression num\u00e9rique 5 kilogramm\u00e8trcs, car elles nous indiquent comment le travail a \u00e9t\u00e9 effectu\u00e9: elles nous donnent ce qu\u2019on peut appeler la forme <lu travail. En effet, pour le rectangle a, nous voyons que 5 kilogrammes ont \u00e9t\u00e9 port\u00e9s \u00e0 1 m\u00e8tre; pour le rectangle b, que I kilogramme a \u00e9t\u00e9 port\u00e9 \u00e0 5 m\u00e8tres, et pour le rectangle c, que 2 kil. 1/2 ont \u00e9t\u00e9 port\u00e9s \u00e0 2 m\u00e8tres 1/2. Ainsi, quelle que soit la forme sous laquelle se produisent 5 kilogramm\u00e8tres, cette forme sera exprim\u00e9e par la figure graphique trac\u00e9e dans les conditions qu\u2019on vient de voir.\nLes figures rectangulaires ci-dessus repr\u00e9sent\u00e9es correspondcnl aux cas o\u00f9 la force est rest\u00e9e constante pendant toute la dur\u00e9e du parcours ; or, si cette force change \u00e0 tout instant, la forme du travail sera plus compliqu\u00e9e, mais tout aussi facile \u00e0 repr\u00e9senter graphiquement. A chaque point du parcours compt\u00e9 sur l\u2019axe des x, correspondra un effort variable exprim\u00e9 par une ordonn\u00e9e de hauteur variable elle-m\u00eame. Les sommets de ces ordonn\u00e9es \u00e9tant r\u00e9unis par une courbe, celle-ci limitera par en haut l\u2019aire qui exprimera le travail d\u00e9pens\u00e9.\nCette courbe rappelle de tous points celle que W. Playfair em-","page":296},{"file":"p0297.txt","language":"fr","ocr_fr":"TRAVAIL M\u00c9CANIQUE.\t297\nployait pour exprimer les variations du commerce d\u2019Angleterre : les ordonn\u00e9es de ees courbes correspondaient \u00e0 l\u2019importation dans la s\u00e9rie des ann\u00e9es; Faire \u00e0 la valeur totale de l\u2019importation pendant celle s\u00e9rie d'ann\u00e9es. Or, dans l'exemple de Playfair, la. statistique num\u00e9rique e\u00fbt pu donner le produit total de Fimpor-\nI\t.il ion pendant un certain temps; il e\u00fbt su K i d\u2019additionner la s\u00e9rie des sommes annuelles ou de multiplier la valeur moyenne de l\u2019importation par le nombre des ann\u00e9es. Mais combien moins instructive e\u00fbt \u00e9t\u00e9 cette expression arithm\u00e9tique compar\u00e9e \u00e0 la courbe graphique qui retrace toutes les variations du ph\u00e9nom\u00e8ne?\nII\ten est de m\u00e9mo dans toute d\u00e9termination exp\u00e9rimentale du travail : aussi bien en physiologie qu\u2019en m\u00e9canique, le but qu\u2019on devra se proposer sera d\u2019avoir l\u2019expression graphique du travail, afin d'en savoir non-seulement la valeur totale, mais de conna\u00eetra aussi la forme sous laquelle il a \u00e9t\u00e9 produit.\nJ. Walt a con\u00e7u et r\u00e9alis\u00e9 l\u2019inscription du travail d\u00e9pens\u00e9 par la vapeur dans le cy lindre d\u2019une machine. Le probl\u00e8me \u00e0 r\u00e9soudre \u00e9tait le suivant : construire une courbe dont les ordonn\u00e9es expriment les valeurs successives de la pression de la vapeur dans le cylindre et les abscisses les chemins parcourus par le piston. Acel effet, Watt faisait agir la pression de la vapeur sur une sorte de manom\u00e8tre \u00e0 ressort qu\u2019il nommait indien leur, et qui conduisait un style traceur parall\u00e8lement \u00e0 la g\u00e9n\u00e9ratrice d\u2019un cylindre: l\u2019\u00e9tendue des excursions du style, c\u2019est-\u00e0-dire les ordonn\u00e9es, \u00e9taient sensiblement proportionnelles aux valeurs successives de la pression de la vapeur. D\u2019autre part, le cylindre recevait un mouvement de rotation alternatif command\u00e9 par le va-et-vient du piston. Les aires ainsi obtenues correspondaient par cons\u00e9quent au produit des efforts de la vapeur par le chemin du piston; elles \u00e9taient donc, d\u2019apr\u00e8s la d\u00e9finition, la mesure du travail effectu\u00e9 par la vapeur.\nToutefois, si les courbes fournies par l\u2019itu/icatexr de Walt correspondaient sensiblement \u00e0 la mesure du travail effectu\u00e9, elles pr\u00e9sentaient l\u2019inconv\u00e9nient d\u2019alt\u00e9rer l\u00e9g\u00e8rement la forme de ce travail, car l\u2019inertie des pi\u00e8ces de l\u2019appareil lui imprimait certaines vibrations dont la ligure montre l\u2019existence Marcel Deprez a imagin\u00e9 une m\u00e9thode qui supprime ces inconv\u00e9nients ; nous en parlerons \u00e0 propos des inscriptions sitcc\u00e9gafc\u00ebs. (Vov. IVe Partie, chap, v, p. 411.)\nPoncelet imagina une disposition qui permet d\u2019obtenir l\u2019cxprcs-","page":297},{"file":"p0298.txt","language":"fr","ocr_fr":"398 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\nsion graphique du travail d\u00e9velopp\u00e9 dans la traction des voitures. La machine, r\u00e9alis\u00e9e par le g\u00e9n\u00e9ral Morin, a rendu de grands services \u00e0 l\u2019industrie. Elle consiste essentiellement en un dynamom\u00e8tre traceur inscrivant sur une bande de papier qui marche sous l\u2019influence de la translation du v\u00e9hicule et se d\u00e9place, \u00e0 chaque instant, d\u2019une quantit\u00e9 proportionnelle au chemin parcouru. A cet effet, le mouvement de la roue elle-m\u00eame se transmet, par l\u2019interm\u00e9diaire de rouages r\u00e9ducteurs, jusqu\u2019\u00e0 un rouleau qui entra\u00eene le papier.\nUne modification du dynamom\u00e8tre, lui permettant d\u2019exprimer l\u2019effort d\u00e9velopp\u00e9 par la rotation d\u2019un axe quelconque, a r\u00e9alis\u00e9 l\u2019inscription du travail de toute machine industrielle.\nTels sont les moyens de d\u00e9terminer graphiquement une production de travail m\u00e9canique; nous allons voir comment ils peuvent r\u00e9soudre certains probl\u00e8mes de physiologie et quelles modifications ils doivent recevoir pour se pr\u00eater \u00e0 certaines applications.\nInscription du travail musculaire.\nL\u2019essence de l\u2019action des muscles est d\u2019\u00eatre alternative; un va-et-vient la compose; apr\u00e8s la contraction survient le rel\u00e2chement qui remet le muscle en \u00e9tat de travailler de nouveau. Cette condition rapproche le travail d\u2019un muscle de celui du piston d\u2019une machine. Mais, dans une machine dont le travail est r\u00e9gl\u00e9, tous les coups de piston sont semblables, de fa\u00e7on que le travail d\u00e9velopp\u00e9 par l\u2019un d\u2019eux, multipli\u00e9 par le nombre des coups de piston, exprime le travail total. Dans les muscles, au contraire, la volont\u00e9 peut commander des efforts plus ou moins \u00e9nergiques, des mouvements plus ou moins \u00e9tendus. Pour mesurer le travail des muscles, il faut donc, autant que possible, produire des actes semblables entre eux. On atteindra sensiblement ce h\u00fcten r\u00e9glant le rhythme de ses muscles, quand on agit au moyen d\u2019une corde pour hisser un poids qu\u2019on retient ensuite pendant qu\u2019il redescend. Si les mouvements qu\u2019on ex\u00e9cute sont bien rhythm\u00e9s, de mani\u00e8re que toutes les \u00e9l\u00e9vations et tous les abaissements du poids se fassent avec la m\u00eame vitesse, le travail produit dans chacun d\u2019eux sera sensiblement le m\u00eame, et on pourra le mesurer par une m\u00e9thode analogue \u00e0 celle qui sert pour d\u00e9terminer le travail des machines.","page":298},{"file":"p0299.txt","language":"fr","ocr_fr":"TRAVAIL MUSCULAIRE.\n299\nLa disposition suivante m\u2019a servi \u00e0 obtenir des courbes du travail musculaire.\nIl s\u2019agit de soumettre ces mouvements \u00e0 deux sortes de mesure : l\u2019effort d\u00e9velopp\u00e9 el le chemin parcouru \u00e0 chaque instant.\nL\u2019effort se mesure au moyen de l\u2019appareil repr\u00e9sent\u00e9 figure 153; c\u2019est un dynamom\u00e8tre dont les indications, transmises par un tube \u00e0 air, s\u2019inscrivent au moyen d\u2019un tambour \u00e0 levier.\nUne forte monture de fer est munie de deux anneaux, dont l\u2019un A s\u2019applique \u00e0 la force motrice et l\u2019autre B \u00e0 la r\u00e9sistance. Ce dernier prolonge la tige d\u2019un piston maintenu en \u00e9quilibre entre deux ressorts-boudins, dont l\u2019un, plus r\u00e9sistant, supporte tout l\u2019effort de la traction. De l\u2019autre c\u00f4t\u00e9 du piston, la tige se con-\nFig. 153. Dynamograplift inscrivant \u00e0 distance les efforts de traction.\nB\nlinue jusqu\u2019\u00e0 une membrane de caoutchouc qui ferme une caisse m\u00e9tallique.\nToute traction sur la tige du dynamom\u00e8tre attire la membrane \u00e9lastique et rar\u00e9fie l\u2019air de la caisse. Des alternatives de rar\u00e9faction et de compression de Pair contenu dans cette caisse se produisent suivant que la force de traction augmente ou diminue ; cela donne naissance \u00e0 une soufflerie qui se transmet \u00e0 travers un tube de caoutchouc, jusqu'\u00e0 un appareil charg\u00e9 de l\u2019inscrire sur un cylindre tournant.\nDans le trac\u00e9 qu\u2019on obtient ainsi, la courbe s\u2019\u00e9l\u00e8ve d\u2019autant plus haut que l\u2019effort de traction d\u00e9velopp\u00e9 est plus \u00e9nergique. On gradue l\u2019instrument en le soumettant \u00e0 des tractions connues el l'on construit l\u2019\u00e9chelle qui sert \u00e0 en \u00e9valuer les indications. Sur cette \u00e9chelle, les hauteurs sont tr\u00e8s-sensiblement proportionnelles aux poids employ\u00e9s \u00e0 produire la traction, quand l\u2019effort varie entre 1 et 36 kilogrammes.","page":299},{"file":"p0300.txt","language":"fr","ocr_fr":"300 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\nSoit donc \u00e0 inscrire le travail produit par le soul\u00e8vement d\u2019un poids au moyen d\u2019une poulie.\nEntre la main et l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 de la corde sur laquelle on agit, se place un dynamographe \u00e0 transmission dont les indications sont inscrites par un tambour \u00e0 levier sur un cylindre. *\nOr, ce cylindre doit se mouvoir proportionnellement aux alternatives d\u2019\u00e9l\u00e9vation et d\u2019abaissement du poids, alin que, dans les courbes, les chemins parcourus se lisent sur l\u2019axe des x. Rien de plus facile que de lui imprimer ce mouvement alternatif par un proc\u00e9d\u00e9 analogue \u00e0 celui que Walt employait pour l\u2019inscription du travail de la vapeur dans une machine. Il su flit d\u2019utiliser la rotation alternative de la poulie et de la transmettre, apr\u00e8s l\u2019avoir convenablement r\u00e9duite, au cylindre sur lequel s\u2019\u00e9crit la pression.\nEn tirant lentement sur la corde, on obtient la ligure 154, dans laquelle la courbe sup\u00e9rieure repr\u00e9sente l\u2019effor! d\u00e9velopp\u00e9 \u00e0 chacune des phases de l\u2019\u00e9l\u00e9vation du poids; la courbe inf\u00e9rieure, l\u2019effort d\u00e9velopp\u00e9 dans la descente. Le travail d\u2019ascension sera mesur\u00e9 par l\u2019aire que la courbe sup\u00e9rieure limite par en haut h\nAnalysons les diff\u00e9rents d\u00e9tails de cette courbe : om est trac\u00e9 par le dynamographe et mesure l\u2019effort n\u00e9cessaire pour soutenir le poids; celui-ci, n\u2019ayant aucune vitesse pendanl cette phase, la ligne trac\u00e9e est parfaitement verticale. En m, la force de Iraclion exc\u00e8de la pesanteur et s\u2019\u00e9l\u00e8ve en a, en m\u00eame lemps que le d\u00e9placement imprime au cylindre un mouvement de rotation. Au point e, l\u2019cflort diminue ; la pesanteur reprend sa sup\u00e9riorit\u00e9 et le poids redescend lentement; le trac\u00e9 suit la direction ebm1 2. Dans cette figure, l\u2019air de omaex correspond au travail d\u00e9pens\u00e9 par les muscles pour \u00e9lever le poids; ombex est le travail que le poids a fait pour tendre les muscles pendant la descente. On\n1.\tJe n\u2019ai pu faire jusqu\u2019ici qu\u2019un petit nombre d\u2019exp\u00e9riences, et les appareils d\u2019essai \u2022dont je me suis servi \u00e9taient fort imparfaits. Toutefois il m\u2019a paru \u00e9vident qu\u2019en poursuivant ccs recherches on arriverait bien vite \u00e0 des r\u00e9sultats pr\u00e9cis.\n2.\tJ\u2019ai dit que les instruments n\u2019\u00e9taient pas encore construits correctement, c\u2019est pour \u25a0cola que le point e se trouve un peu plus haut que m. tandis qu\u2019il devrait \u00eatre sur le m\u00eame niveau horizontal.\nFig. 15X. Courbes du travail dans l'\u00e9l\u00e9vation et. l'abaissement d'uu poids.","page":300},{"file":"p0301.txt","language":"fr","ocr_fr":"TRAVAIL MUSCULAIRE.\n301\nvoit que dans l\u2019ascension il y a eu plus de Iravail d\u00e9velopp\u00e9\u00bbCela lient \u00e0 ce que l\u2019effort des muscles exc\u00e9da il le poids dans l\u2019ascension, tandis qu\u2019une partie seulement du poids agissait contre les muscles dans la descente.\nQuand l\u2019effort musculaire est destin\u00e9 \u00e0 fendre un ressort, les choses se passent un peu diff\u00e9remment ; l\u2019efforl reste sensiblement le m\u00eame dans les deux phases du mouvement.\nOn a pris un fil de caoutchouc un peu long et apr\u00e8s l\u2019avoir fendu, on en a fix\u00e9 l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 \u00e0 une corde qui \u00e9tait attach\u00e9e au dynamom\u00e8tre. Le fil est tendu avec une certaine force que devra atteindre l\u2019effort dynamom\u00e9trique om fig. 155) avant que l\u2019allongement se produise. A l\u2019instant om le fil s\u2019allonge et le cylindre commence \u00e0 tourner, fendant celte traction, la force \u00e9lastique du lil cro\u00eet un peu, ce qui fait que la courbe du dynamographe s\u2019\u00e9l\u00e8ve en se portant de m en e. On diminue l\u2019effort de traction exerc\u00e9 sur le fil, et le trait repasse par les m\u00eames points pour arriver en in et retomber en v.\nDans un autre cas (fig. 156), on a proc\u00e9d\u00e9 d\u2019une mani\u00e8re brusque en soulevant un poids au moyen d\u2019une poulie. L'effort a d\u2019abord \u00e9t\u00e9 consid\u00e9rable \u00e0 cause de l\u2019inertie du corps et s\u2019est \u00e9lev\u00e9 do m en u ; mais, \u00e0 ce moment, le corps ayant acquis une certaine vitesse, s\u2019est \u00e9lev\u00e9 quoique l'effort diminu\u00e2t, comme le montre l\u2019inflexion de la courbe. Celle-ci se rel\u00e8ve encore \u00e0 la lin pour remonter \u00e0 e, parce que le corps retombe de son poids sur les muscles encore tendus.\nDans la phase inverse, les choses se passent inversement, il n\u2019est pas n\u00e9cessaire de donner plus de d\u00e9tails \u00e0 cet \u00e9gard.\nEn r\u00e9sum\u00e9, l\u2019effort d\u2019un muscle est r\u00e9gl\u00e9 par les r\u00e9sistances qu\u2019il rencontre : inertie des masses, frottements, forces \u00e9lastiques, telles sont les causes qui font varier continuellement l\u2019intensit\u00e9 de l\u2019effort.\nFi^. 155. Travail produit dans la tension et la d\u00e9lente d'un lil de\ncaoutchouc.\ng. 156. Travail produit dans l'\u00e9l\u00e9vation brusque d'un poids, suivie de descente brusque.","page":301},{"file":"p0302.txt","language":"fr","ocr_fr":"302 INSCRIPTION DK S FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\nLa volont\u00e9 peut commander et la fibre musculaire ex\u00e9cuter les m\u00eames actes dans deux contractions successives, et pourtant ces deux contractions feront des quantit\u00e9s de travail tr\u00e8s-diff\u00e9rentes si l'une rencontre beaucoup de r\u00e9sistance et l\u2019autre tr\u00e8s-peu.\nDestruction <lu travail moteur par les chocs.\nL\u2019effort que d\u00e9veloppe un muscle par sa contraction ne peut pas d\u00e9passer un certain maximum; or il arrive parfois que les r\u00e9sistances \u00e0 vaincre exc\u00e8dent cet effort possible; alors les actes musculaires s\u2019accomplissent sans production de travail ext\u00e9rieur; le muscle se tend lui-m\u00eame et s\u2019\u00e9chauffe sans d\u00e9placer l\u2019obstacle qui s\u2019oppose \u00e0 son raccourcissement. Quelquefois, pendant qu\u2019un mouvement se produit, la r\u00e9sistance s\u2019accro\u00eet subitement. Ainsi quand on tra\u00eene une voilure sur un sol in\u00e9gal, sur un pav\u00e9 irr\u00e9gulier, l\u2019insuffisance de la force pour vaincre la r\u00e9sistance existe ici comme dans l\u2019exemple pr\u00e9c\u00e9dent et constitue une perte de travail. Un brusque temps d\u2019arr\u00eat s\u2019observe dans le mouvement commenc\u00e9 ; c\u2019est ce qu\u2019on appelle un choc. Les m\u00e9caniciens savent tous qu\u2019il faut \u00e9viter ces chocs dans les machines, sous peine de perdre une notable quantit\u00e9 de travail. J\u2019ai pens\u00e9 que, dans la traction des fardeaux, ces pertes devaient fr\u00e9quemment se produire et qu\u2019en essayant de les emp\u00eacher on r\u00e9aliserait une \u00e9conomie du travail de moteurs anim\u00e9s.\n\u00c9conomie du travail moteur r\u00e9alis\u00e9e en appliquant les forces intermittentes par l\u2019interm\u00e9diaire d\u2019un corps \u00e9lastique.\nOn trouvera dans un autre travail1 les exp\u00e9riences qui m\u2019ont servi \u00e0 d\u00e9montrer l\u2019importance que pr\u00e9sente l\u2019emploi d\u2019organes \u00e9lastiques pour transmettre des efforts discontinus, ou pour surmonter des r\u00e9sistances d\u2019inertie. Voici par quelles exp\u00e9riences j\u2019ai donn\u00e9 cette d\u00e9monstration.\nSi l\u2019on se souvient que les r\u00e9sistances d\u2019inertie croissent comme le carr\u00e9 des vitesses, on comprend que l\u2019action d\u2019un muscle qui serait deux fois plus br\u00e8ve que celle d\u2019un autre \u00e9prouverait une\nI. Trav. du labor., 1\u2122 ann\u00e9e, p. 1.","page":302},{"file":"p0303.txt","language":"fr","ocr_fr":"TRAVAIL DE TRACTION.\n303\nr\u00e9sistance quatre lois plus grande et qu\u2019il y aurait, pour une certaine bri\u00e8vet\u00e9 de l\u2019application de la forc\u00e9, exc\u00e8s de la r\u00e9sistance d'inertie sur le maximum de l\u2019effort moteur. Tout proc\u00e9d\u00e9 qui accro\u00eetrait la dur\u00e9e d\u2019application de la force diminuerait la r\u00e9sistance, \u00dcr l\u2019emploi d\u2019un ressort \u00e9lastique \u00e9quivaut \u00e0 l\u2019augmenta-\nFig. 157. Fourbe du travail d\u00e9pens\u00e9 par la traction d\u2019une voilure sans interm\u00e9diaire \u00e9lastique.\nlion de la dur\u00e9e d\u2019application de la force employ\u00e9e \u00e0 le tendre: un ressort rend sous forme d\u2019effort prolong\u00e9, la force de contraction d\u2019un muscle dont l\u2019application directe e\u00fbt \u00e9t\u00e9 trop br\u00e8ve pour \u00eatre utilis\u00e9e et se f\u00fbt d\u00e9truite dans un choc.\nL\u2019exp\u00e9rience devait v\u00e9rifier ces pr\u00e9visions th\u00e9oriques. Une m\u00eame voiture \u00e9tant tra\u00een\u00e9eavec la m\u00eame vitesse sur un sol in\u00e9gal, dans\nb\u2019ig. 158. Courbe du travail d\u00e9pens\u00e9 par la traction d\u2019une voiture avec interm\u00e9diaire \u00e9lastique.\n\u2022leux exp\u00e9riences comparatives, on a constat\u00e9 qu\u2019il y avait eu moins de travail d\u00e9pens\u00e9 quand la traction se faisait par l\u2019interm\u00e9diaire de pi\u00e8ces \u00e9lastiques que si les traits rigides avaient directement transmis la traction.\nl\u2019our faire ces exp\u00e9riences, je ne pouvais me servir du dynamom\u00e8tre inscripteur de Morin, car cet appareil constitue un inter-","page":303},{"file":"p0304.txt","language":"fr","ocr_fr":"304 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\nm\u00e9diaire \u00e9lastique, de quelque fa\u00e7on qu\u2019on dispose l\u2019attelage.\nLe dynamographe repr\u00e9sent\u00e9 figure 153 n\u2019ayant qu\u2019une Ir\u00e8s-faiblc course pour des eil'orls consid\u00e9rables, n'avait pas ce m\u00eame inconv\u00e9nient. En op\u00e9rant comparativement dans un grand nombre d\u2019exp\u00e9riences, j\u2019obtins des courbes du genre de celles qui sont repr\u00e9sent\u00e9es figures 157 et 158.\nSi l\u2019on mesure les aires de ces deux courbes au moyen du pla-niin\u00e8lre, on trouve que le travail d\u00e9pens\u00e9 dans la traction avec un interm\u00e9diaire \u00e9lastique peut, dans les cas les plus favorables, \u00eatre de 26 pour 100 plus faible qu\u2019avec des traits rigides.\nLes exp\u00e9riences furent faites tant\u00f4t avec des voitures \u00e0 bras, tant\u00f4t avec des voitures tra\u00een\u00e9es par des chevaux; le sens des r\u00e9sultats fut toujours le m\u00eame. Si l\u2019on joint \u00e0 cet avantage celui qui consiste dans l\u2019amortissement des chocs douloureux qu\u2019une courroie rigide transmet aux \u00e9paules de l\u2019homme ou de l\u2019animal qui tra\u00eene un fardeau, on verra que la traction au moyen d\u2019un interm\u00e9diaire \u00e9lastique est extr\u00eamement avantageuse.\nTravail musculaire \u00ablu c\u0153ur et en g\u00eanerai \u00ables muscles dont l\u2019action s\u2019exerce sur des liquides.\nLe travail, comme loul autre, aura pour mesure la r\u00e9sistance multipli\u00e9e par le chemin qu\u2019elle aura parcouru. La r\u00e9sistance qu\u2019un liquide \u00e9prouve \u00e0 sortir d\u2019un espace o\u00f9 il est comprim\u00e9, est proportionnelle \u00e0 la pression qui existe dans les tubes d\u2019\u00e9coulement. Pour le cas du c\u0153ur, cette pression est incessamment variable pendant l\u2019action ventriculaire.\nLa r\u00e9sistance \u00e0 vaincre n\u2019est pas seulement la valeur manom\u00e9-Irique de la pression du liquide dans le conduit, mais cette valeur multipli\u00e9e par la surface de section du conduit.. Le chemin parcouru par la r\u00e9sistance est celui qu\u2019a franchi une tranche id\u00e9ale de liquide qui fermerait l\u2019ouverture du conduit. Dans un \\ aisseau cylindrique, la quantit\u00e9 dont progresserait cette tranche serait proportionnelle au d\u00e9bit, car elle correspondrait \u00e0 la longueur d\u2019un cylindre ayant pour base l\u2019ouverture du vaisseau.\nLa formule g\u00e9n\u00e9rale du travail d\u00e9pens\u00e9 parle moteur sera donc la pression multipli\u00e9e par le d\u00e9bit.\nPour inscrire le travail d\u2019un liquide, il faudra actionner un manom\u00e8tre inscripteur par la pression et produire le meuve-","page":304},{"file":"p0305.txt","language":"fr","ocr_fr":"TRAVAIL DES LIQUIDES.\t3U5\nmenI du cylindre par le d\u00e9bit. Ces deux effets sont faciles \u00e0 produire par les proc\u00e9d\u00e9s d\u00e9j\u00e0 connus (voir Manom\u00e8tre inscriplcur, p. 263), et flotteur inscrivant (p. 215), pour enregistrer les d\u00e9bits. Seulement, comme il s\u2019agit ici de l'inscription d\u2019un travail, on devra, en faisant \u00e9crire la pression en ordonn\u00e9es, inscrire le d\u00e9bit comme abscisse, c\u2019est-\u00e0-dire utiliser le mouvement du flotteur pour faire tourner le cylindre.\nl'in. l.\u2018>*>. Cour lie \u2022 I il travail produit par l'\u00e9coulement des liquides.\nLe trac\u00e9 que donnera un \u00e9coulement sous charge constante sera \u00e9videmment la ligne ma (lig. 159); celui d\u2019un \u00e9coulement sous charge variable d\u00e9croissante, sera du genre de la ligne m e'.\nLe d\u00e9bit \u00e9tant uniforme, dans le premier cas, le cylindre tournerait d\u2019un mouvement uniforme, de sorte qu\u2019un ehronographe \u00e9crirait des vibrations \u00e9quidistantes; mais dans le second cas, l\u2019\u00e9coulement en raison duquel tourne le cylindre n\u2019\u00e9tant pas proportionnel au temps, un ehronographe inscrirait des vibrations de plus en plus rapproch\u00e9es les unes des autres.\nTravail r\u00e9sistant dans 1rs conduits.\nOn peut d\u00e9terminer le travail consomm\u00e9 par les r\u00e9sistances dites de frottement, en un point de la longueur d\u2019un Conduit, en inscrivant les courbes de deux manom\u00e8tres plac\u00e9s en ces deux points, sur un cylindre actionn\u00e9 par le d\u00e9bit.\nEn effet, le niveau manom\u00e9trique, en un point quelconque d\u2019un tube \u00e0 \u00e9coulement, exprime \u00e0 la lois la force avec laquelle le liquide est pouss\u00e9 et la r\u00e9sistance que celui-ci rencontre en aval de ce point, ces deux quantit\u00e9s \u00e9tant \u00e9gales entre elles. L\u2019abaissement successif des niveaux des manom\u00e8tres veut dire qu'entre","page":305},{"file":"p0306.txt","language":"fr","ocr_fr":"306 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\ndeux d\u2019entre eux, la pression et la r\u00e9sistance ont diminu\u00e9 d\u2019une certaine quantit\u00e9.\nOr, d\u2019apr\u00e8s la d\u00e9finition du travail des liquides, on a vu qu\u2019au niveau du premier manom\u00e8tre, le travail effectu\u00e9 par le liquide correspond, \u00e0 chaque instant, \u00e0 la pression manomctrique multipli\u00e9e par le d\u00e9bit ; si au niveau du second manom\u00e8tre le travail est moindre, c\u2019est qu\u2019il en a \u00e9t\u00e9 consomm\u00e9 par les r\u00e9sistances une certaine quantit\u00e9, qui a pr\u00e9cis\u00e9ment pour valeur la diff\u00e9rence de pression des deux manom\u00e8tres multipli\u00e9e par le d\u00e9bit.\nEn tous les points de la longueur d\u2019un tube \u00e0 \u00e9coulement, ce d\u00e9bit est n\u00e9cessairement le m\u00eame, de sorte que le travail r\u00e9sistant en un tron\u00e7on quelconque pris sur la longueur d\u2019un tube, sera proportionnel \u00e0 la diff\u00e9rence de pression exprim\u00e9e par deux manom\u00e8tres plac\u00e9s chacun \u00e0 une extr\u00e9mit\u00e9 de ce tron\u00e7on.\nl-'ig. 1 GO. Cutirlio Ju travail r\u00e9sistant dans les conduits.\nLa pente si rapide de la d\u00e9croissance de pression dans les r\u00e9gions \u00e9troites des tubes, montre qu\u2019il y a en ces lieux une grande consommation de travail. Etant donn\u00e9s deux manom\u00e8tres plac\u00e9s sur un m\u00eame conduit, si nous supposons qu\u2019un flotteur muni d\u2019un style trace sur une bande de papier les niveaux de ces manom\u00e8tres, d\u2019apr\u00e8s ce que nous savons de la d\u00e9croissance des pressions manoin\u00e9triques le long des conduits, on aurait (fig. 160) une indication de pression \u00e9lev\u00e9e dans les r\u00e9gions initiales du tube n\u00ef et une autre m plus faible dans la r\u00e9gion terminale. Le d\u00e9bit du tube \u00e9tant employ\u00e9 \u00e0 taire tourner le cylindre, les aires des rectangles o m' \u00e9 x et o m e x correspondent au travail r\u00e9sistant que le liquide surmonte en chacun des deux points explor\u00e9s, l\u2019aire m m' e1 e, diff\u00e9rence de ces deux travaux exprime le travail r\u00e9sistant qui correspond \u00e0 la partie situ\u00e9e entre les manom\u00e8tres m et m'. Si l\u2019on appliquait celle m\u00e9thode \u00e0 la circulation du sang dans les exp\u00e9riences de circulation artificielle faites sur un membre d\u00e9ta-","page":306},{"file":"p0307.txt","language":"fr","ocr_fr":"307\nROLE DE L\u2019\u00c9LASTICIT\u00c9 DES ART\u00c8RES.\nch\u00e9 du corps, on verrait, en inscrivant les pressions art\u00e9rielle et veineuse sur un cylindre qui tournerait d\u2019un mouvement proportionnel au d\u00e9bit, quelle est la quantit\u00e9 de travail qui a \u00e9t\u00e9 consomm\u00e9e dans les capillaires, et l\u2019on pourrait contr\u00f4ler les hypoth\u00e8ses des anciens sur l'origine m\u00e9canique de la chaleur animale, en cherchant combien de calories a pu produire une pareille destruction de travail.\nL\u2019clasticitc \u00ables art\u00e8res \u00e9conomise le travail moteur \u00ablu c\u0153ur.\nCe qu\u2019on a vu plus haut du r\u00f4le de l\u2019\u00e9lasticit\u00e9 pour diminuer les r\u00e9sistances d\u2019inertie qui se produisent dans le mouvement des corps solides s applique \u00e9galement au mouvement dos liquides dans les conduits, a celui du sang dans les vaisseaux, par exemple. De m\u00eame que les r\u00e9sistances d\u2019inertie des masses solides, celles que pr\u00e9sentent les liquides en mouvement croissent en raison du carr\u00e9 des vitesses. Un tube dans lequel le liquide p\u00e9n\u00e8tre avec une certaine forc\u00e9 fournit un certain d\u00e9bit; si nous voulions doubler le d\u00e9bit ou vitesse d\u2019\u00e9coulement, il faudrait une force quatre fois plus grande; une vitesse triple exigerait une force neuf fois plus grande, el ainsi de suite. Comme cons\u00e9quence, si l\u2019impulsion n\u2019est donn\u00e9e au liquide que pendant la moiti\u00e9 du temps, il faudra, pour produire un certain d\u00e9bit, qu\u2019elle soit quatre lois plus forte (pie si elle \u00e9tait continue.\nOr le c\u0153ur, en sa qualit\u00e9 de muscle, n\u2019agit que d\u2019une mani\u00e8re intermittente. Transformer en courant continu les mouvements saccad\u00e9s qu\u2019il imprime au liquide sanguin, c\u2019est r\u00e9duire la r\u00e9sistance que ce liquide \u00e9prouve pour un certain d\u00e9bit, et, par cons\u00e9quent, la force n\u00e9cessaire pour en effectuer la propulsion.\nSi l\u2019on conna\u00eet les dur\u00e9es relatives de la p\u00e9riode pendant laquelle le c\u0153ur envoie du sang dans les art\u00e8res et de la p\u00e9riode de repos, on peut avoir une id\u00e9e approximative de la diminution des r\u00e9sistances par l\u2019\u00e9lasticit\u00e9 vasculaire dans les art\u00e9rioles o\u00f9 le cours du sang est continu. Celte action favorable de l\u2019\u00e9lasticit\u00e9 art\u00e9rielle se fera d\u2019aufant plus sentir, que la dur\u00e9e de l\u2019impulsion du sang sera plus faible par rapport au temps de repos du c\u0153ur. Si la p\u00e9riode d\u2019action est \u00e9gale \u00e0 celle de repos, la r\u00e9sistance sera r\u00e9duite au quart de ce qu\u2019elle e\u00fbt \u00e9t\u00e9 sans l\u2019\u00e9lasticit\u00e9 art\u00e9rielle ;","page":307},{"file":"p0308.txt","language":"fr","ocr_fr":"308 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\nsi la p\u00e9riode active n\u2019est que du tiers d'une r\u00e9volution du c\u0153ur, la r\u00e9sistance sera r\u00e9duite au neuvi\u00e8me.\nJ\u2019ai d\u00e9montr\u00e9 ailleurs1, au moyen de nombreuses exp\u00e9riences, la r\u00e9alit\u00e9 de ce fait, et j\u2019en ai tir\u00e9 cette conclusion, que l\u2019\u00e9lasticit\u00e9 de l\u2019aorte et des vaisseaux art\u00e9riels a pour clfet, non-seulement de r\u00e9gulariser le cours du sang que le c\u0153ur envoie, mais aussi de faciliter l\u2019expulsion du sang par le c\u0153ur; autrement dit, d\u2019\u00e9conomiser le travail moteur de cet organe.\nUne conclusion se d\u00e9duisait de ces pr\u00e9misses et permettait de fournir une v\u00e9rification curieuse du fait qui vient d\u2019\u00eatre \u00e9nonc\u00e9. On sait que le c\u0153ur s\u2019hvpertrophic lorsqu\u2019il existe un obstacle \u00e0 l\u2019issue du sang qu\u2019il envoie dans les art\u00e8res; par une harmonie merveilleuse, les parois musculaires des ventricules deviennent plus \u00e9paisses et plus fortes quand elles doivent faire plus de travail. S\u2019il est bien vrai que l\u2019\u00e9lasticit\u00e9 dont jouissent normalement les art\u00e8res soit une condition favorable au cours du sang, la perte de cette \u00e9lasticit\u00e9 qu\u2019on observe normalement dans la vieillesse constituera un obstacle au cours du sang et am\u00e8nera l\u2019hypertrophie du c\u0153ur. Celte hypertrophie existe toujours en effet, ainsi qu\u2019Andral l\u2019avait d\u00e9j\u00e0 signal\u00e9, sans pouvoir en expliquer la production.\nAinsi, le travail m\u00e9canique des solides ou des liquides est soumis \u00e0 des lois semblables; tout ce qui en r\u00e9gularise la production est favorable aux organes moteurs et exige une moindre d\u00e9pense de force.\n. i\u2019hjsiol. tii\u00e9d. de la circulation du sang, |i. 130<","page":308},{"file":"p0309.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHAPITRE Y.\nINSCRIPTION DES TEMP\u00c9RATURES ET DES QUANTIT\u00c9S DE CI-IAEEUR.\nf\u00bb.*s diff\u00e9rentes sortes de lhermom\u00e8tres \u00eenscripteurs; Ihe'rmomMre's \u00e0 air: thermom\u00e8tres a liquides; thermom\u00e8tres m\u00e9talliques. \u2014 Inscription de la temp\u00e9rature animale, \u2014 Inscription des quantit\u00e9s de chaleur.\nDans l\u2019\u00e9tude de la chaleur, comme dans celle des forces m\u00e9caniques, nous nous \u00e9l\u00e8verons successivement \u00e0 des degr\u00e9s de plus en plus parfaits de la connaissance des ph\u00e9nom\u00e8nes. La plus haute notion sera celle des quantit\u00e9s de chaleur produites ou absorb\u00e9es par un corps \u00e0 diff\u00e9rents instants; nous no l\u2019atteindrons que dans les cas les plus favorables, nous bornant, dans les autres, \u00e0 mesurer la temp\u00e9rature et ses variations dans le temps.\nL\u2019inscription des temp\u00e9ratures est une des conqu\u00eates les plus anciennes de la m\u00e9thode graphique ; les m\u00e9t\u00e9orologistes ont appliqu\u00e9, presque en m\u00eame temps, au thermom\u00e8tre et au barom\u00e8tre, les dispositifs n\u00e9cessaires pour en faire des instruments inscrip-teurs. Il serait difficile d\u2019\u00e9num\u00e9rer les nombreuses solutions successivement obtenues dans cette voie; nous examinerons les principales, en les partageant en trois groupes, suivant la nature des instruments employ\u00e9s : thermom\u00e8tres \u00e0 gaz, \u00e0 liquides, et thermom\u00e8tres m\u00e9talliques.\nLa dilatation de la plupart des corps de la nature, sous l\u2019influence de r\u00e9chauffement, permet de traduire les changements de temp\u00e9rature par des mouvements d\u2019un index ou d\u2019une colonne liquide ; par ceux d\u2019une aiguille ou d\u2019un levier. D\u00e8s lors, l\u2019inscription des temp\u00e9ratures se r\u00e9duit \u00e0 celle de mouvements, ce, qui","page":309},{"file":"p0310.txt","language":"fr","ocr_fr":"310 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\nnous dispensera d\u2019entrer dans de longs d\u00e9tails sur la mani\u00e8re de l\u2019obtenir.\n11 faut insister toutefois sur deux points : le choix du meilleur instrument suivant le but qu\u2019on se propose, et en second lieu, celui du meilleur moyen de tracer les courbes de temp\u00e9rature. Ordinairement on choisit tel ou tel moyen d\u2019inscription suivant la force du mouvement qui se produit dans l\u2019appareil thermom\u00e9trique quand la temp\u00e9rature varie.\nDes diff\u00e9rentes sortes \u00abte thermom\u00e8tres inscripteurs.\nLe choix de l\u2019instrument semble ais\u00e9ment fix\u00e9 par le degr\u00e9 de sensibilit\u00e9 et de pr\u00e9cision que l\u2019on veut atteindre ; les thermom\u00e8tres \u00e0 gaz se placeraient \u00e0 cet \u00e9gard en premi\u00e8re ligne, puisque la dilatation des gaz, dans les limites ordinaires o\u00f9 on l\u2019observe, est sensiblement proportionnelle aux accroissements de la temp\u00e9rature. Mais, si l\u2019on r\u00e9fl\u00e9chit que les gaz, enferm\u00e9s dans les appareils thermom\u00e9triques, se compriment en pr\u00e9sence de la moindre r\u00e9sistance \u00e0 vaincre, on arrivera \u00e0 cette conviction que pour peu que ces instruments doivent rencontrer d\u2019obstacle lorsqu\u2019ils inscrivent leur courbe, celle-ci sera d\u00e9form\u00e9e par la compressibilit\u00e9 des gaz.\nLes thermom\u00e8tres \u00e0 liquides, bien que n\u2019offrant pas l\u2019avantage de donner des mouvements rigoureusement proportionnels aux variations de la temp\u00e9rature, rach\u00e8tent cet inconv\u00e9nient par la force plus grande qu\u2019ils opposent aux r\u00e9sistances \u00e0 vaincre, et comme certaines dispositions, par exemple l\u2019emploi du palpeur (voy. Technique), permettent toujours de rectifier l\u2019\u00e9chelle d\u2019un instrument inscripteur, on aura souvent avantage \u00e0 recourir aux thermom\u00e8tres bas\u00e9s sur la dilatation des liquides. Le principal inconv\u00e9nient de ce genre de thermom\u00e8tres, c\u2019est qu\u2019ils sont assez longs \u00e0 se mettre en \u00e9quilibre de temp\u00e9rature avec le milieu dans lequel ils se trouvent, et si les conditions de cet \u00e9quilibre sont d\u00e9favorables, comme lorsque l\u2019instrument est plong\u00e9 dans un milieu peu conducteur, ou lorsque la masse de liquide contenue dans l\u2019instrument est tr\u00e8s-consid\u00e9rable, l\u2019instrument est paresseux, c\u2019est-\u00e0-dire peu apte \u00e0 suivre des variations rapides de temp\u00e9rature.\nOn le voit, c\u2019est le besoin sp\u00e9cial et la nature de l\u2019exp\u00e9rience","page":310},{"file":"p0311.txt","language":"fr","ocr_fr":"THERMOM\u00c8TRES INSCR1PTEURS.\t311\nque l\u2019on veut faire qui seuls peuvent guider dans le choix de l\u2019instrument qu\u2019on emploiera.\nLes thermom\u00e8tres m\u00e9talliques, presque tous fond\u00e9s sur l\u2019in\u00e9gale dilatabilit\u00e9 de deux m\u00e9taux, seraient \u00e0 certains \u00e9gards les meilleurs de tous. La rapidit\u00e9 avec laquelle ils s\u2019\u00e9quilibrent avec la temp\u00e9rature ambiante est une de leurs qualit\u00e9s ; d\u2019autre part, la force consid\u00e9rable qu\u2019ils d\u00e9veloppent par leur dilatation les rend capables, de m\u00eame que les thermom\u00e8tres \u00e0 liquides, de tracer leurs courbes \u00e0 l\u2019aide d\u2019un crayon sur un papier m\u00eame assez rugueux. Le d\u00e9faut de ces instruments consiste dans la difficult\u00e9 de leur application. Presque toujours assez volumineux, ils ne sauraient, dans la physiologie humaine, s\u2019introduire dans les cavit\u00e9s naturelles pour y chercher le degr\u00e9 de temp\u00e9rature; en outre il n\u2019est pas toujours ais\u00e9 de transmettre \u00e0 distance, jusqu\u2019\u00e0 l\u2019appareil inscripteur, le mouvement de dilatation ou de contraction qui signale un changement de temp\u00e9rature.\nToutefois, comme ces petites difficult\u00e9s peuvent \u00eatre tourn\u00e9es ou vaincues, la thermographie est arriv\u00e9e \u00e0 un degr\u00e9 de pr\u00e9cision qui s\u2019accro\u00eet sans cesse et qui d\u00e9j\u00e0 suffit aux principaux besoins de l\u2019exp\u00e9rimentation.\nThermom\u00e8tres inscripteurs \u00e0 air.\nUne houle lhermom\u00e9trique pleine d\u2019air est en communication avec un tube de verre dans lequel un index de mercure se d\u00e9place, dans un sens ou dans l'autre, suivant les dilatations ou les resserrements de l\u2019air \u00e9chauff\u00e9 ou refroidi; l\u2019index de mercure intercepte par son opacit\u00e9 un rayon lumineux qui se projette sur un \u00e9cran sensibilis\u00e9 el susceptible de recevoir l\u2019image photographique de ce faisceau de lumi\u00e8re solaire. Les excursions de l\u2019index se font dans le sens des ordonn\u00e9es de la courbe, et l\u2019\u00e9cran sensible chemine en fonction du temps. Si par une disposition quelconque on met cet appareil \u00e0 l\u2019abri des influences de la pression barom\u00e9trique, on obtient un thermom\u00e8tre dont les indications sont \u00e0 la fois rapides et exactes. Ce genre d\u2019instrument se pr\u00eate surtout \u00e0 la d\u00e9termination des diff\u00e9rences de deux temp\u00e9ratures, car alors il est \u00e0 l\u2019abri des changements de la pression ext\u00e9rieure.","page":311},{"file":"p0312.txt","language":"fr","ocr_fr":"3t 2 INSCRIPTION ORS FORORS RT DR LEURS RELATIONS.\nTlH'rmoimHres inacrlptenrs \u00e0 liquide.\nl\u00een liquide dont'le volume subit des changements aussi grands que possible sous l\u2019inlluence des variations de la temp\u00e9rature, alcool, p\u00e9trole, \u00e9ther, etc., est enferm\u00e9 dans un r\u00e9servoir m\u00e9tallique mis en communication avec une capsule \u00e9lastique pareille \u00e0 celle du barom\u00e8tre de Yidi. La chaleur, en dilatant le liquide contenu dans l\u2019appareil, fait gonfler celte caisse, et le froid la fait diminuer d\u2019\u00e9paisseur; ces mouvements sont communiqu\u00e9s au style qui doit les inscrire.\nAfin de rendre les indications de cet instrument aussi rapides que possible, on donne parfois au r\u00e9servoir une grande surface en le formant d\u2019une s\u00e9rie de tubes analogues aux bouilleurs d'une machine \u00e0 vapeur. De celle fa\u00e7on, les surfaces soumises \u00e0 la temp\u00e9rature ambiante \u00e9tant tr\u00e8s-multipli\u00e9cs, l'inslrumenl ob\u00e9it plus vite aux changements de cette temp\u00e9rature.\nLa dilatation du liquide peut agir en d\u00e9pla\u00e7ant une colonne ou un index opaque, ainsi qu\u2019il a \u00e9t\u00e9 dit \u00e0 propos du thermom\u00e8tre \u00e0 air; d\u2019autres fois, on utilise celle dilatation pour produire des mouvements de torsion et de d\u00e9torsion dans un tube m\u00e2nom\u00e9-trique de Bourdon. Celle disposition a \u00f4t\u00e9 employ\u00e9e avec succ\u00e8s par Mari\u00e9-Davy pour inscrire les variations de la temp\u00e9rature \u00e0 l\u2019observatoire de Monlsouris. Les effets de la variation de temp\u00e9rature se transmettent \u00e0 distance, au moyen de tubes m\u00e9talliques d\u2019une faible capacit\u00e9 qui relient le r\u00e9servoir \u00e0 l\u2019appareil inscrip-teur.\nQuelques exemples de courbes thermom\u00e9triques compl\u00e9teront ce qui nous reste adir\u00e9 sur ce sujet. Nous reproduisons (fig. 161) des courbes obtenues par Mari\u00e9-Davy sur les variations diurnes de la temp\u00e9rature observ\u00e9es \u00e0 Monlsouris les 5, 6 et 7 ao\u00fbt 1877. C\u2019est le thermom\u00e8tre inscripteur de Sallcron qui a fourni ces trac\u00e9s.\nDeux courbes thermom\u00e9triques se lisent sur cette figure : l\u2019une, A, obtenue au moyen d\u2019un thermom\u00e8tre sec, donne les variations r\u00e9elles de la temp\u00e9rature. La courbe B, fournie par un appareil dont la boule \u00e9tait constamment humect\u00e9e d\u2019eau, pr\u00e9sente de moindres variations, parce que le refroidissement produit par l\u2019\u00e9vaporation compense en partie l\u2019accroissement de la temp\u00e9ra-","page":312},{"file":"p0313.txt","language":"fr","ocr_fr":"Tl 1ERMOJIKTRliS INSCRIPTEURS.\t313\nlure. L'ensemble des deux Ihermom\u00e8lres see et humide constitue le pst/chromrtrc, inslnimont, qui permel de juger approximativo-menl F\u00ealai hydrom\u00ealriqne de Fair L D'autres l'ois, on exposeau soleil deux Ihermom\u00e8lres, l'un \u00e0 boule\nl'iii. ici. Inscription dos variations du tliermom\u00f4lro soc A cl du lliennonictrc Imniido U pondant doux jours nnis\u00e9oulifs.\nnue, l'autre \u00e0 boule recouverte de noir de fum\u00e9e. C\u2019est Yactino-mfitrP; dont les deux courbes varient dans le m\u00eame sens, mais s\u2019\u00e9cartent plus ou moins l\u2019une de l\u2019autre, suivant l\u2019intensit\u00e9 de la radiation solaire.\nTheriiiom\u00f9ti'es m\u00e9talliques inscriptcurs.\nParmi les thermom\u00e8tres m\u00e9talliques, il faut citer, pour sa remarquable sensibilit\u00e9, celui de R\u00e9dier qui est bas\u00e9 sur l\u2019in\u00e9gale dilatation de deux tiges de m\u00e9taux diff\u00e9rents.\nQuel que soit le thermom\u00e8tre que l'on emploie, le mode d\u2019inscription des temp\u00e9ratures ne diff\u00e8re en rien de ceux que nous connaissons d\u00e9j\u00e0. On donnera au papier une marche plus ou moins rapide, suivant la plus ou moins grande rapidit\u00e9 des variations qui devront se produire, tandis que l\u2019excursion du thermom\u00e8tre, c\u2019est-\u00e0-dire son degr\u00e9 de sensibilit\u00e9, sera r\u00e9gl\u00e9e suivant l\u2019approxi-\n1- 1. appareil qui a fourni les courbes de la figure 161 est encore \u00e0 l'essai; les indications des heures n\u2019\u00e9taient pas inscrites sur le papier \u00e0 l'\u00e9poque o\u00fc cette figure a \u00e9t\u00e9 grav\u00e9e.","page":313},{"file":"p0314.txt","language":"fr","ocr_fr":"314 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS, mation avec laquelle les variations de la temp\u00e9rature auront be soin d\u2019\u00eatre connues.\nInscription de la temp\u00e9rature animale.\nL\u2019emploi du thermom\u00e8tre en physiologie et en m\u00e9decine clinique se r\u00e9pand de plus en plus; mais, jusqu\u2019ici, on n\u2019a pris encore que des mesures intermittentes de la temp\u00e9rature.\nLa pr\u00e9cision et la sensibilit\u00e9 des appareils thermom\u00e9triques ne laissent que bien peu \u00e0 d\u00e9sirer; toutefois, au risque de n\u2019avoir pas la m\u00eame rigueur dans l\u2019estimation des changements de la temp\u00e9rature, il serait bien pr\u00e9cieux de les traduire par une courbe continue, avec les variations brusques ou lentes qu\u2019ils pr\u00e9sentent.\nEn 1865, je publiai la description d\u2019un thermographe1, applicable \u00e0 l\u2019inscription de la temp\u00e9rature animale. Cet appareil avait les propri\u00e9t\u00e9s d\u2019un thermom\u00e8tre \u00e0 air et poss\u00e9dait une grande sensibilit\u00e9. Voici en quoi il consistait : une boule m\u00e9tallique de thermom\u00e8tre \u00e0 air B (fig. 162) se continuait par un long tube capillaire de\nFig. 162. Disposition du thermograph*\u00bb.\ncuivre recuit, \u00e0 l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 duquel \u00e9tait un tube de fer courb\u00e9 en arc de cercle. Ce dernier \u00e9tait engag\u00e9 dans un tube de verre de m\u00eame courbure, ferm\u00e9 \u00e0 l\u2019une de ses extr\u00e9mit\u00e9s et mont\u00e9 sur une platine tournant autour d\u2019un axe horizontal. Un index de mercure I, log\u00e9 \u00e0 la partie d\u00e9clive du tube de verre, \u00e9tait travers\u00e9 par le tube de fer. Enfin, une aiguille longue et \u00e9quilibr\u00e9e tournait avec la platine de l\u2019appareil autour de l\u2019axe central.\n1. Journal de l\u2019anatomie et de la physiologie, 1865.","page":314},{"file":"p0315.txt","language":"fr","ocr_fr":"THERMOGRAPHE.\n315\nLorsque la chaleur agissait sur la boule du thermom\u00e8tre, une partie de l\u2019air dilat\u00e9 s\u2019\u00e9chappait par le tube de fer et passait dans la chambre close du tube de verre; la pression de cet air poussait alors l\u2019index de mercure et le d\u00e9pla\u00e7ait plus ou moins. Le syst\u00e8me \u00e9quilibr\u00e9 ob\u00e9issait au poids de l\u2019index de mercure qui en occupait toujours la partie la plus basse, tout l\u2019appareil tournait donc et entra\u00eenait avec lui l\u2019aiguille inscrivante.\nComme la moindre r\u00e9sistance e\u00fbl emp\u00each\u00e9 la rotation de cet instrument, je ne faisais pas frotter l\u2019aiguille d\u2019une mani\u00e8re continue sur le noir de fum\u00e9e; mais un mouvement d\u2019horlogerie imprimait au thermographe une petile oscillation \u00e0 chaque minute et faisait toucher l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 du levier contre une glace enfum\u00e9e. On obtenait ainsi une courbe form\u00e9e de points suffisamment rapproch\u00e9s pour qu\u2019on suiv\u00eet ais\u00e9ment les variations de la temp\u00e9rature.\nCet instrument est d\u2019une grande sensibilit\u00e9; mais il ne peut \u00e9crire que sur une surface verticale, et d\u2019autre part, il est soumis aux influences barom\u00e9triques, comme tous les thermom\u00e8tres \u00e0 air qui s\u2019ouvrent \u00e0 l\u2019ext\u00e9rieur.\nUne disposition plus simple consiste \u00e0 terminer le tube du thermom\u00e8tre \u00e0 air par un tambour \u00e0 levier. La sensibilit\u00e9 de l\u2019instrument est moindre, mais le maniement en est plus commode; le seul inconv\u00e9nient, c\u2019est que, parfois, de petites fuites d\u2019air se produisent dans les appareils et deviennent sensibles si les exp\u00e9riences sont de longue dur\u00e9e. On y rem\u00e9die en remplissant d\u2019eau le tambour \u00e0 levier et la portion du tube qui en est voisine, c\u2019est-\u00e0-dire les points o\u00f9 les joints pourraient, \u00e0 la longue, laisser \u00e9chapper de l\u2019air. Cet appareil, aussi bien que le thermographe, est soumis aux influences barom\u00e9triques; mais pour une exp\u00e9rience de courte dur\u00e9e, ces influences sont ordinairement n\u00e9gligeables.\nInd\u00e9pendamment de ces deux sortes d\u2019appareils, j\u2019essaye en ce moment la disposition suivante: c\u2019est un thermom\u00e8tre inscripteur du syst\u00e8me Salleron, fort analogue \u00e0 celui dont on se sert en m\u00e9t\u00e9orologie.\nUne boule creuse de m\u00e9tal est remplie d\u2019\u00e9ther; elle communique par un long tube de cuivre avec un tube de Bourdon tourn\u00e9 en spirale. Celui-ci se d\u00e9tord quand la pression int\u00e9rieure augmente; se tord, au contraire, davantage si la pression diminue. La dilata-","page":315},{"file":"p0316.txt","language":"fr","ocr_fr":"316 INSCRIPTION DK S FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\nlion ou le retrn.il de l\u2019\u00e9ther sous l'influence des changements de la temp\u00e9rature de la boule thermom\u00e9trique cr\u00e9enl, dans le lube de Bourdon, les changements de pression qui le font tordre ou d\u00e9tordre. Une aiguille amplifie el inscrit ces mouvements.\nCe qui me fait prof\u00e9rer ce genre d\u2019appareil \u00e0 tout autre, c\u2019est la facilit\u00e9 qu\u2019il pr\u00e9sente pour transmettre \u00e0 distance les changements de temp\u00e9rature qui se produisent en un lieu; c'est aussi son indiff\u00e9rence aux changements de la pression barom\u00e9trique; c'est, enfin, la force consid\u00e9rable avec laquelle le style trace sur le papier\nFi\u00a3. 163. ThormomMro insoripleur. Doux boules remplies d\u2019\u00e9ther communiquent chacune\navec un tube de Bourdon qui actionne un levier.\ntandis que, avec les deux autres appareils, il faut de grandes pr\u00e9cautions pour que les r\u00e9sistances n\u2019alt\u00e8rent pas la forme du trac\u00e9.\nLa sensibilit\u00e9 de ce thermom\u00e8tre inscripteur est moindre que celle des appareils \u00e0 air; mais la force disponible consid\u00e9rable permet d\u2019amplifier les mouvements de l\u2019aiguille au moyen d\u2019organes m\u00e9caniques appropri\u00e9s. Enfin, on accro\u00eet la sensibilit\u00e9 de l\u2019appareil en donnant plus de volume \u00e0 la boule thermom\u00e9trique; mais alors il faut choisir pour sujets d\u2019exp\u00e9rience des animaux de grande taille. L\u2019exploration de la temp\u00e9rature centrale chez les petits animaux ne peut se faire qu\u2019en employant de petites boules","page":316},{"file":"p0317.txt","language":"fr","ocr_fr":"INSCRIPTION OKS QUANTIT\u00c9S OK CHALEUR.\n317\nde thermom\u00e8tre susceptibles d\u2019etre introduites dans les cavit\u00e9s naturelles\nInscription \u00ables \u00abluantit\u00e9s de chaleur.\nOn mesure les quantit\u00e9s de chaleur produites par une source quelconque d\u2019apr\u00e8s le nombre de degr\u00e9s dont s\u2019est \u00e9chauff\u00e9 un certain poids d\u2019eau. Ainsi, on est convenu que l\u2019unit\u00e9 do chaleur ou calorie correspond \u00e0 la quantit\u00e9 de chaleur n\u00e9cessaire pour porter un kilogramme ou un litre d\u2019eau de z\u00e9ro \u00e0 un degr\u00e9. Cent litres d\u2019eau \u00e9chauff\u00e9s d\u2019un degr\u00e9 correspondront donc \u00e0 cent calories. D\u2019autre part, un litre d\u2019eau port\u00e9 de z\u00e9ro \u00e0 cent degr\u00e9s correspondra aussi \u00e0 cent calories.\nAinsi, pour la quantit\u00e9 de chaleur comme pour celle du travail m\u00e9canique, nous aurons affaire \u00e0 un produit. Un certain nombre de calories sera le produit d\u2019une temp\u00e9rature par un volume.\nOn voit d\u00e9j\u00e0 qu\u2019il y a diff\u00e9rentes mani\u00e8res de produire une quantit\u00e9 de chaleur d\u00e9termin\u00e9e, et qu\u2019un m\u00eame nombre de calories pourra cire constitu\u00e9, soit par r\u00e9chauffement intense d\u2019un petit volume d\u2019eau, soit par le l\u00e9ger \u00e9chauffement d\u2019un grand volume de ce liquide. Quand on mesure \u00e0 l\u2019aide du calorim\u00e8tre le nombre de calories produites par une combinaison chimique, par exemple, l\u2019appareil ne livre que le r\u00e9sultat final du ph\u00e9nom\u00e8ne sans en indiquer les phases. Or, la m\u00e9thode graphique se pr\u00eate fort bien \u00e0 la d\u00e9termination de la forme sous laquelle une certaine quantit\u00e9 de chaleur a \u00e9t\u00e9 produite. Soit un corps duquel va se d\u00e9gager une certaine quantit\u00e9 de chaleur; enfermons-le dans un espace entour\u00e9 de mati\u00e8res isolantes, et tout autour de lui, faisons circuler un courant r\u00e9gulier d\u2019eau \u00e0 temp\u00e9rature constante, tandis qo\u2019un thermom\u00e8tre inscriptcur plongera dans le courant qui sort de relie sorte de calorim\u00e8tre.\nTant qu\u2019il ne se produit aucune chaleur \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur de l\u2019appareil, l'eau sort avec la m\u00eame temp\u00e9rature qu\u2019elle avait au moment de son entr\u00e9e ; le style trace une ligne horizontale que nous appellerons z\u00e9ro. Aussit\u00f4t que la chaleur se d\u00e9gage dans le calorim\u00e8tre, la courbe trac\u00e9e s\u2019\u00e9l\u00e8ve, exprimant ainsi l\u2019intensit\u00e9 de l\u2019\u00e9chauffe-l,leiff. Mais, d\u2019autre part, on sait \u00e0 quelle quantit\u00e9 d\u2019eau s\u2019applique\n1 \u2022 l'o\u00f9lus les exp\u00e9rience\u00bb sur ce sujet sonl en voie il ex\u00e9cution : elles seront expos\u00e9es ,|ans 1,1 tome IV .les I ravaude ni on laboratoire.","page":317},{"file":"p0318.txt","language":"fr","ocr_fr":"318 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\nla temp\u00e9rature, puisque l\u2019\u00e9coulement est uniforme comme la rotation du cylindre lui-m\u00eame. Une exp\u00e9rience pr\u00e9alable aura d\u00e9termin\u00e9 \u00e0 quelle quantit\u00e9 d\u2019eau vers\u00e9e correspond une certaine longueur mesur\u00e9e sur le papier suivant l\u2019axe des x. On aura donc affaire \u00e0 l\u2019une de ces courbes dont les aires donnent le produit de de deux variables. L\u2019aire mesur\u00e9e exprimera le nombre de calories qui seront sorties du calorim\u00e8tre. D\u2019autre part, la forme de la courbe traduira les phases de la production de chaleur. Supposons que le d\u00e9gagement de chaleur ait cess\u00e9 \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur de l\u2019appareil, la courbe redescendra peu \u00e0 peu, et quand elle aura atteint z\u00e9ro, l\u2019aire du trac\u00e9 mesurera le nombre total des calories produites Suivant l\u2019intensit\u00e9 de la production de chaleur, on verra les variations del\u00e0 courbe prendre plus ou moins d\u2019amplitude. Or, il peut arriver que ces variations soient trop faibles ou trop fortes. Dans le premier cas, on devra ralentir l\u2019\u00e9coulement du liquide; dans le second, l\u2019acc\u00e9l\u00e9rer. Pour la lecture des trac\u00e9s, il suffira de tenir compte de la relation entre la vitesse de l\u2019\u00e9coulement du liquide et celle de la rotation du cylindre.\nLa courbe dont nous venons de parler est du genre de celles o\u00f9 les aires expriment la valeur totale de la chose mesur\u00e9e5. Or, on sait qu\u2019en g\u00e9n\u00e9ral on peut, par une autre m\u00e9thode presque -lou-jours plus simple, obtenir la m\u00eame mesure d\u2019apr\u00e8s le d\u00e9placement de la courbe suivant l'axe des //.\nLes courbes des espaces parcourus sont de ce genre, tandis que celles des vitesses, courbes dont les aires donnent le chemin parcouru, correspondraient \u00e0 la mesure des calories qui vient d\u2019\u00eatre expos\u00e9e. Ne pourrait-on inscrire la production des calories avec toutes ses phases en conduisant, \u00e0 chaque instant, le style d\u2019apr\u00e8s la quantit\u00e9 de chaleur produite?\nIl faudrait pour cela que le liquide qui traverse le calorim\u00e8tre y prit toujours un m\u00eame exc\u00e8s de temp\u00e9rature, et qu\u2019il s\u2019en \u00e9coul\u00e2t avec une vitesse variable suivant la production de chaleur. Au moyen d\u2019une disposition extr\u00eamement ing\u00e9nieuse, d\u2019Ar-sonval r\u00e8gle la temp\u00e9rature d\u2019un r\u00e9servoir \u00e0 liquide de telle fa\u00e7on que toute production d\u2019une calorie dans ce r\u00e9servoir se traduise par l\u2019\u00e9coulement d\u2019un litre d\u2019eau (voy. Technique, chap. v). Inscrire\n1.\t11 faut admettre que la perle de chaleur par le calorim\u00e8tre soil nulle ou insigni liante.\n2.\tNous avons vu des exemples de ces courbes dans les statistiques de W. IMajfair.","page":318},{"file":"p0319.txt","language":"fr","ocr_fr":"319\nINSCRIPTION DES QUANTIT\u00c9S 1)E CHALEUR.\nla production de chaleur dans l\u2019int\u00e9rieur d\u2019une pareille enceinte se r\u00e9duira donc \u00e0 inscrire la quantit\u00e9 de liquide d\u00e9vers\u00e9 en un temps donn\u00e9, probl\u00e8me r\u00e9solu dans les exp\u00e9riences sur l\u2019\u00e9coulement des liquides (page 214). Plus la production de chaleur sera rapide, plus la courbe indiquera un \u00e9coulement rapide du liquide, et r\u00e9ciproquement.\nL\u2019appareil destin\u00e9 \u00e0 r\u00e9aliser cette mesure se compose de deux parties : un r\u00e9gulateur de temp\u00e9rature de d\u2019Arsonval, et un inscrip-tcur des \u00e9coulements de liquide pareil \u00e0 celui qui a \u00e9t\u00e9 d\u00e9crit pr\u00e9c\u00e9demment.","page":319},{"file":"p0320.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHAPITRE VI.\nINSCRIPTION DES PH\u00c9NOM\u00c8NES \u00c9LECTRIQUES.\nL \u00e9lectricit\u00e9 peut \u00eatre \u00e9tudi\u00e9e graphiquement dans ses manifestations diverses : lumi\u00e8re, chaleur, travail m\u00e9canique, actions chimiques. \u2014 Photographie des ph\u00e9nom\u00e8nes lu-mineux de l\u2019\u00e9lectricit\u00e9: exp\u00e9rience de Feddersen. \u25a0\u2014 Analyse des d\u00e9charges par la m\u00e9thode de Ponders : combinaison de la Chronographie et de l\u2019\u00e9lectroh se. \u2014 Inscription des effets calorifiques de l\u2019\u00e9lectricit\u00e9; exp\u00e9riences de Marcol. \u2014 Inscription des tensions \u00e9lectriques mesur\u00e9es au moyen de lelectromelre de Lippmann. \u2014 De l'intensit\u00e9 des courants inscrits au moyen du Rh\u00e9ographe. \u2014 Inscription des quantit\u00e9s d\u2019\u00e9lectricit\u00e9.\nLa facilit\u00e9 avec laquelle l\u2019\u00e9lectricit\u00e9 se transforme en lumi\u00e8re, en chaleur, en travail m\u00e9canique, etc., permet de la suivre \u00e0 travers ses manifestations diverses, et, dans un grand nombre de cas, d\u2019obtenir une repr\u00e9sentation graphique de ph\u00e9nom\u00e8nes qui \u00e9chappaient \u00e0 toute autre m\u00e9thode. Nous exposerons en premier lieu l\u2019inscription des ph\u00e9nom\u00e8nes lumineux produits par l\u2019\u00e9lectricit\u00e9.\nInscription \u00ables \u00e9tincelles \u00e9lectriques de la d\u00e9charge disruptive; exp\u00e9riences de Feddersen.\nOn savait d\u00e9j\u00e0, par les exp\u00e9riences de Wheatstone et de Weber, que lad\u00e9charge a une dur\u00e9e variable. Feddersen1 a r\u00e9ussi \u00e0 d\u00e9composer ce ph\u00e9nom\u00e8ne en une s\u00e9rie d\u2019oscillations lumineuses alternatives qui, dans un miroir tournant, se dissocient et donnent\n1. l\u2019oggeiuloiTf. Ami.. I. (Cl 11. p. 60- Ann. 4e Chimie et l'lii/siijue. 3' s\u00e9rie. 1. I.1V, P\u2019 435. cl t. LXIX. p. HS.","page":320},{"file":"p0321.txt","language":"fr","ocr_fr":"D\u00c9CHARGE \u00c9LECTRIQUE.\t321\nune figure 1res-\u00e9l\u00e9gante. Pour recevoir l\u2019image de ce ph\u00e9nom\u00e8ne lumineux dans le miroir, il faut que celui-ci pr\u00e9sente une position convenable au moment de la d\u00e9charge. Ce r\u00e9sultat s\u2019obtient pai un dispositif qui fait d\u00e9pendre la d\u00e9charg\u00e9 de la rotation m\u00eame du miroir\nAu lieu du miroir plan dans lequel on regardait l\u2019\u00e9tincelle, Feddersen prit un miroir concave et obtint une image r\u00e9elle sur un verre d\u00e9poli plac\u00e9 au foyer. Enfin, en employant une plaque col-lodionn\u00e9e, ce physicien r\u00e9ussit \u00e0 fixer l\u2019image lumineuse9. L\u2019auteur a reconnu trois esp\u00e8ces bien distinctes de d\u00e9charges.\n1\u00b0 Sur le trajet du conducteur on place une colonne d\u2019eau; d\u00e8s lors, l\u2019\u00e9lectricit\u00e9 ne passe plus que d\u2019une mani\u00e8re intermittente; la figure 164 est form\u00e9e de traits verticaux \u00e9quidistants qui s\u2019\u00e9cartent de plus en plus les uns des autres vers la fin de l\u2019\u00e9tincelle 3.\n2\u00b0 Si la r\u00e9sistance du circuit diminue, la d\u00e9charge devient continue; elle se traduit par une ligne verticale lumineuse, aux deux extr\u00e9mit\u00e9s de laquelle se trouvent deux points lumineux.\n3\u00b0 Enfin, si la d\u00e9charge s\u2019effectue dans des conditions oit la dur\u00e9e augmente quand les r\u00e9sistances diminuent, elle devient usai-\nH)'j, D\u00e9charge \u00e9li\u2018rti\u2018ii|iii' dans un arc Ir\u00e8s-conductcur. Exp\u00e9riences \u00eele Feddersen.\ntaule et prend les aspects les plus vari\u00e9s suivant la nature des conducteurs employ\u00e9s.\nSi la r\u00e9sistance du conducteur augmente, les jets lumineux\n1.\tJ aurai souvent \u00e0 parler de dispositifs du m\u00eame genre. pur exemple, pour l iiiscriji-li\u00b0n \u00eeles mouvements musculaires \u00e0 mi instant d\u00e9termin\u00e9 de la rotation d'un cylindre.\n2.\tNous empruntons les d\u00e9tails de ces exp\u00e9riences et les figures \u00e0 l'ouvrage de Mas-fai\u2019t : Trait\u00e9 il'rlnrtririt'' st.ilii/in1 2 3, Paris, 1S\u2018B.\n3.\tCes traits verticaux correspondent \u00e0 une s\u00e9rie de jets lumineux intermittents qui passent d\u2019un conducteur \u00e0 l'autre. Au point de vue de l'inscription, les choses se passent comme si deux styles superpos\u00e9s tra\u00e7ant sur un cylindre tournant deux lignes paralleles, une \u00e9tincelle jaillissait de l\u2019un et l\u2019autre \u00e0 des instants successifs, eu laissant Par son passage des traits verticaux sur le papier.\n21","page":321},{"file":"p0322.txt","language":"fr","ocr_fr":"1\n322 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\nprennent de la dur\u00e9e; leur vitesse d\u00e9cro\u00eet du commencement \u00e0 la fin, de telle sorte que, dans leur image, on observe une forme courbe pour chacun d\u2019eux. En outre, la nature oscillante du ph\u00e9nom\u00e8ne se traduit par une disposition alternative des courbes au-\nFig. i(jj .D\u00e9charge \u00e9lectrique \u00abJans un arc plus r\u00e9sistant.\ntour d\u2019une ligne moyenne horizontale, comme on le voit dans les diff\u00e9rentes images de la figure 165.\nLa discontinuit\u00e9 de la d\u00e9charge se prouve encore par d\u2019autres exp\u00e9riences graphiques dont nous allons donner la description, bien qu\u2019elles ne se rattachent pas aux ph\u00e9nom\u00e8nes lumineux produits par l\u2019\u00e9leclricitc.\nM\u00e9thode de Ilonders et \\vland pour inscrire les phases de la \u2022\td\u00e9charge d'une bobine d'induction.\nMettant \u00e0 profit l\u2019action \u00e9leclrolytique par laquelle un courant laisse une trace de son passage sur un papier convenablement sensibilis\u00e9; dans d\u2019autres cas, utilisant l\u2019action m\u00e9canique par laquelle un courant perfore une bande de papier ou disperse les poussi\u00e8res r\u00e9pandues sur une surface, Uonders et Nyland ont","page":322},{"file":"p0323.txt","language":"fr","ocr_fr":"TRANSFORMATION DE L\u2019\u00c9LECTRICIT\u00c9 EN CHALEUR. 323\nobtenu des trac\u00e9s qui montrent la dur\u00e9e et la complexit\u00e9 de la d\u00e9charge des bobines d\u2019induction. Dans ces exp\u00e9riences, la Chronographie est inutilement combin\u00e9e avec l\u2019inscription du ph\u00e9nom\u00e8ne \u00e9lectrique lui-m\u00eame, et permet d\u2019en estimer la dur\u00e9e avec une pr\u00e9cision parfaite.\nLa d\u00e9charge d\u2019une forte bobine de Ruhmkorff est conduite \u00e0 travers un diapason muni d\u2019un style m\u00e9tallique et \u00e0travers un cylindre de m\u00e9tal recouvert d\u2019une feuille de papier. Le diapason vibre pendant que se fait l\u2019exp\u00e9rience, de sorte que sur la sinuso\u00efde que trace eu gris peu intense la pointe du style \u00e9crivant, on voit appara\u00eetre (fig. 166) des taches ou des perforations qui signalent,\nFig. 166. Inscription d'uno diVlmrge \u00e9lerlnijiH\u00bb d\u2019in !urlion par la m\u00e9thode de Donders et Nylaiid.\npar leur position, l\u2019instant pr\u00e9cis o\u00f9 une \u00e9tincelle a travers\u00e9 la feuille. Or, l\u2019exp\u00e9rience d\u00e9montre que pour chaque d\u00e9charge de la bobine, il \u00e9clate une s\u00e9rie d\u2019\u00e9tincelles; que celles-ci gagnent en fr\u00e9quence pendant quelques instants, puis deviennent plus rares et disparaissent. Les \u00e9tincelles qui constituent une d\u00e9charge ont atteint, dans quelques exp\u00e9riences, le nombre de cent environ; quant \u00e0 la dur\u00e9e totale de la d\u00e9charge, elle variait de 17 \u00e0 18 vibrations d\u2019un diapason de 246 vibrations par seconde. Le retard du d\u00e9but de la d\u00e9charge n\u2019\u00e9tait gu\u00e8re cpie de 1/20 de vibration pour celles d\u2019ouverture, et de 1/10 pour celles qui succ\u00e8dent \u00e0 la fermeture du courant. (Y. A. Nyland, Archiven n\u00e9erlandaises, t. V, 1870.)\nInscription des effets calorifiques de l\u2019\u00e9lectricit\u00e9; exp\u00e9riences de IHascart.\nLorsqu'on fait passer un courant au travers d\u2019une spirale de platine contenue dans un espace clos et rempli d\u2019air, celui-ci s\u2019\u00e9chaude et se dilate; une colonne thermom\u00e9trique munie d\u2019un index marque le degr\u00e9 de celte dilatation ; tel est le thermom\u00e8tre dc Hiess (fig. 167).\nEnlevons l\u2019index du Lube Lhermom\u00e9trique et mettons celui-ci en","page":323},{"file":"p0324.txt","language":"fr","ocr_fr":"324 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\ncommunication avec un tambour \u00e0 levier, nous aurons un appareil inscriplcur des \u00e9chauffements qui se produisent dans le thermom\u00e8tre. Mascart a employ\u00e9 cette m\u00e9thode pour inscrire les effets thermom\u00e9triques de diff\u00e9rentes sources d\u2019\u00e9lectricit\u00e9, et pour les comparer entre elles. Un cylindre enfum\u00e9, conduit par un r\u00e9gulateur de Foucault, a servi dans ces exp\u00e9riences.\nD\u2019apr\u00e8s Mascart, si la quantit\u00e9 d\u2019\u00e9lectricit\u00e9 d\u00e9gag\u00e9e est faible, on peut \u00eatre assur\u00e9, sans faire aucun calcul, que les hauteurs des courbes seront proportionnelles \u00e0 la quantit\u00e9 de chaleur fournie par la d\u00e9charge.\nLa figure 168 correspond \u00e0 des \u00e9chauf-fements d\u2019intensit\u00e9s croissantes. Une rig. i67. Tiienimm\u00e8trc \u00e9iucii'iiiur batterie charg\u00e9e par il \u00e9tincelles d\u2019une lJo 1(less-\tbouteille de Lane fournit la d\u00e9charge\ndont les effets thermiques sont inscrits en bas de la ligure. Au-dessus, on voit s\u2019\u00e9chelonner les courbes\nFig. 108. Inscription des \u00bbVhaiillpments produits par dos d\u00e9charges d\u2019intonsil\u00e9s successivement croissantes.\nproduites par les charges correspondant \u00e0 13 \u00e9tincelles, puis \u00e0 15, \u00e0 17, \u00e0 20.\nD\u2019apr\u00e8s la forme do ces courbes, on voit que r\u00e9chauffement n\u2019est pa> instantan\u00e9, puisqu\u2019il se traduit par une p\u00e9riode ascen-","page":324},{"file":"p0325.txt","language":"fr","ocr_fr":"TRANSFORMATION DE E\u2019\u00c9EERTRR'.ITH EN CTIALEtlIi. 325\ndante d\u2019une certaine dur\u00e9e. Or, l'influence du refroidissement de l\u2019appareil se fait sentir m\u00eame pendant cette phase ascendante de la courbe, et l\u2019emp\u00eache d\u2019atteindre son v\u00e9ritable sommet : celui qui exprimerait la quantit\u00e9 totale d\u2019\u00e9lectricit\u00e9 transform\u00e9e en chaleur. On peut d\u00e9terminer par h; calcul ou par une construction graphique ce v\u00e9ritable sommet de la courbe, et v\u00e9rifier la proportionnalit\u00e9 des ordonn\u00e9es aux temp\u00e9ratures.\nL\u2019auteur de ces ladles exp\u00e9riences pense que la quantit\u00e9 de chaleur est sensiblement proportionnelle au carr\u00e9 du nombre des \u00e9tincelles.\nEn employant des charges constantes appliqu\u00e9es \u00e0 des batteries\nFis'. 109. Courtis: des \u00e9clt.'tn(Tcmenl.s produits par une m\u00eame charge, mais avec des batteries flfi surfaces diff\u00e9rentes.\nform\u00e9es d\u2019un nombre variable de bouteilles, Mascarl a obtenu la figure 169, qui montre que r\u00e9chauffement est d\u2019autant plus grand que la surface de la batterie est moindre (les nOT d\u2019ordre grav\u00e9s\n170. R\u00e9duction des courbes d\u2019\u00e9chaulfemenls produites par une mach i ne Ci ramme tournant \u00e0 des vitesses diff\u00e9rentes.\nsur chacune des courbes de cette figure expriment le nombre de bouleill es dont la batterie \u00e9tait form\u00e9e).\nCette m\u00e9thode s\u2019applique \u00e0 la comparaison de diff\u00e9rentes sources","page":325},{"file":"p0326.txt","language":"fr","ocr_fr":"326 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\nd\u2019\u00e9lectricit\u00e9 les unes mix autres. La figure 170 esl form\u00e9e par les courbes d\u2019\u00e9chaul\u00efement produites par le passage du courant d\u2019une machine Gramme que l\u2019on faisait tourner d\u2019un mouvement plus ou moins rapide.\nLa p\u00e9riode d\u2019\u00e9l\u00e9vation de ces courbes pr\u00e9sente un aspect diff\u00e9rent de celui qu\u2019on observe dans les figures pr\u00e9c\u00e9dentes, \u00e0 cause de la longue dur\u00e9e de r\u00e9chauffement sous l\u2019influence d\u2019un courant continu.\nInscription des tensions \u00e9lectriques mesur\u00e9es au moyen de l\u2019\u00e9lectrom\u00e8tre de Uppmann.\nLippmann a d\u00e9couvert une propri\u00e9t\u00e9 remarquable de l\u2019\u00e9lectricit\u00e9, celle de modifier les ph\u00e9nom\u00e8nes de capillarit\u00e9 et de changer la hauteur \u00e0 laquelle s\u2019\u00e9l\u00e8ve un liquide \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur d\u2019un tube capillaire. D\u2019apr\u00e8s cette propri\u00e9t\u00e9, ce savant a construit sous le nom d\u2019\u00e9lectrom\u00e8tre capillaire un instrument dans lequel une petite colonne de mercure se d\u00e9place, dans un sens ou dans l\u2019autre, suivant les augmentations ou les diminutions de la tension \u00e9lectrique \u00e0 laquelle l\u2019appareil est soumis. Quelques mots d\u2019explication sont n\u00e9cessaires relativement \u00e0 la construction de cet \u00e9lectrom\u00e8tre.\nSoit, figure 171, un long tube de verre vertical se terminant par une pointe effil\u00e9e; nous faisons tremper cette pointe dans un vase de verre B, contenant de l\u2019eau acidul\u00e9e et au fond duquel est une goutte de mercure. Remplissons de mercure le long tube de l\u2019instrument. Si la pointe effil\u00e9e qui plonge dans le vase B est suffisamment fine, le mercure ne s\u2019\u00e9coulera pas, m\u00eame sous une forte charge, mais restera suspendu par la capillarit\u00e9 qui r\u00e9siste \u00e0 sa progression dans le tube effil\u00e9. Si nous mettons en communication, au moyen des fils m\u00e9talliques a, b, le mercure du tube et celui du vase B avec une source d\u2019\u00e9lectricit\u00e9, nous verrons aussit\u00f4t changer, dans la pointe effil\u00e9e, le niveau auquel s\u2019arr\u00eate le mercure ; ce niveau se portera dans le sens o\u00f9 le courant tendrait \u00e0 se produire.\nPour estimer ces variations, il faut se servir d\u2019un microscope M, qui, dans l\u2019appareil, est br\u00e2qu\u00e9 en permanence sur l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 de la colonne de mercure.\nLorsque, sous l\u2019influence d\u2019une diff\u00e9rence de tension \u00e9lectrique,","page":326},{"file":"p0327.txt","language":"fr","ocr_fr":"327\ni':lectromktre de lippmann.\nil s\u2019est produit un certain d\u00e9placement du niveau capillaire, si, par exemple, ce niveau s\u2019est \u00e9lev\u00e9, c\u2019est-\u00e0-dire a recul\u00e9 du c\u00f4t\u00e9 de la partie large du tube, il faut, pour le ramener \u00e0 sa position primitive, exercer une pression plus lorte sur la colonne de l\u2019instrument : verser du mercure dans le tube jusqu\u2019\u00e0 une plus grande hauteur, ou bien comprimer de l\u2019air au-dessus du mercure avec\nFig. 171. \u00c9lectrom\u00e8tre de J.ippmann.\nune certaine force. C\u2019est \u00e0 ce moyen que Lippmann recourt de pr\u00e9f\u00e9rence. Une presse T, mue par une manivelle E, permet de comprimer l\u2019air d\u2019un r\u00e9servoir de caoutchouc et de l\u2019envoyer, d\u2019un c\u00f4t\u00e9, au-dessus du mercure dans le grand tube; de l\u2019autre, dans un manom\u00e8tre H,qui en indique la pression.\nOn constate que, pour ramener \u00e0 z\u00e9ro la colonne capillaire d\u00e9vi\u00e9e par une certaine tension \u00e9lectrique, il faut une pression proportionnelle \u00e0 la tension compens\u00e9e.","page":327},{"file":"p0328.txt","language":"fr","ocr_fr":"328 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\nPour bien d\u00e9terminer la position du z\u00e9ro de l\u2019appareil, on a adapt\u00e9 au microscope un til de r\u00e9ticule, en face duquel on am\u00e8ne le sommet de la colonne capillaire quand l\u2019appareil n\u2019est soumis \u00e0 aucune influence \u00e9lectrique. Quand la colonne est d\u00e9plac\u00e9e par une certaine tension \u00e9lectrique, le til du r\u00e9ticule marque la posi-Iion du z\u00e9ro et permet de mesurer l\u2019\u00e9tendue de l\u2019excursion.\nOn emploie parfois un appareil moins encombrant et portatif, dans lequel un r\u00e9servoir \u00e0 mercure, que l\u2019on comprime au moyen d\u2019une vis, remplace la haute colonne de la ligure. Dans cet \u00e9lectrom\u00e8tre, la colonne capillaire appara\u00eet, transversalement dirig\u00e9e dans le champ du microscope; le fil du r\u00e9ticule est, au contraire, verticalement tendu, figure 172.\nDeux sortes d\u2019exp\u00e9riences peuvent \u00eatre faites avec cet instrument : la mesure de la tension statique de l'\u00e9lectricit\u00e9 dont un corps est charg\u00e9 \u00e0 un moment donn\u00e9, et la constatation des changements que pr\u00e9sentera la tension \u00e9lectrique \u00e0 des instants successifs.\nPour la premi\u00e8re mesure, il suffit de mettre un instant l\u2019appareil en contact, par l\u2019un de ses fils avec la terre, et par l\u2019autre avec le corps \u00e9lectris\u00e9; aussit\u00f4t la colonne de mercure prend une d\u00e9viation permanente qui traduit la valeur de la tension \u00e9lectrique. Dans les cas o\u00f9 il se produit des changements dans la tension \u00e9lectrique du corps observ\u00e9, ces changements se traduisent par des d\u00e9placements de la colonne dont les excursions sont \u00e9tendues ou born\u00e9es, lentes ou rapides, suivent les phases de la variation \u00e9lectrique elle-m\u00eame.\nC\u2019est cette mobilit\u00e9 qu\u2019il s\u2019agit d\u2019inscrire,car l\u2019\u0153il ne peut l\u2019appr\u00e9cier avec exactitude. La photographie m\u2019a r\u00e9ussi pour ce genre d\u2019inscription.\nOn sait, depuis les helles exp\u00e9riences de Malteucci et de du Bois-Reymond, que les muscles vivants sont dou\u00e9s d\u2019un certain \u00e9tat \u00e9lectrique qui se modifie au moment o\u00f9 ils fonctionnent. Le galvanom\u00e8tre ob\u00e9it mal \u00e0 ces variations, \u00e0 cause de l\u2019inertie de son aiguille; mais l\u2019\u00e9lectrom\u00e8tre, incomparablement plus mobile, en suit les moindres d\u00e9tails.\nA l\u2019oculaire du microscope, mettons une plaque de verre d\u00e9poli, nous y verrons une image r\u00e9elle de la colonne de l\u2019\u00e9lectrom\u00e8tre et\nFig.yi72. Aspect, de la colonne de r\u00e9lectrom\u00e8tre au repos dans le champ du microscope.","page":328},{"file":"p0329.txt","language":"fr","ocr_fr":"VARIATIONS KI.ECTRIOIIES UES: MUSCLES.\n329\ndos mouvements qu\u2019elle ex\u00e9cute. Substituons \u00e0 cette plaque d\u00e9polie une glace recouverte d\u2019un collodion sensible, nous obtiendrons l\u2019image photographi\u00e9e de cette colonne de mercure; enfin, imprimons \u00e0 la plaque sensible un mouvement de translation perpendiculaire au sens des mouvements de l\u2019\u00e9lectrom\u00e8tre, et nous aurons la courbe des changements de la tension.\nLa figure 173 montre la variation \u00e9lectrique du c\u0153ur d\u2019une tortue pendant ses mouvements de systole et de diastole; la figure 174\nest donn\u00e9e par les variations \u00e9lectriques du c\u0153ur d\u2019une grenouille. Voici comment ces courbes ont \u00e9t\u00e9 obtenues :\nOn dispose le c\u0153ur de l\u2019animal, suivant les proc\u00e9d\u00e9s ordinaires, sur des \u00e9lectrodes impolarisables qui, au lieu de se rendre \u00e0 un\nFig. 174. Variations \u00e9lectriques iTun eottir de grenouille.\ngalvanom\u00e8tre, sont mises en rapport avec les fils de l\u2019\u00e9lectrom\u00eatre. On s\u2019assure, en regardant la plaque d\u00e9polie sur laquelle se pro-* jette l\u2019image de la colonne capillaire, que les mouvements du c\u0153ur s\u2019accompagnent bien tous de variations \u00e9lectriques; on glisse alors \u00e4 la place du verre d\u00e9poli une petite chambre noire contenant une glace au collodion humide instantan\u00e9. Un mouvement est imprim\u00e9 \u00e0 cette glace par un rouage d\u2019horlogerie appropri\u00e9. Dans les ligures ci-dessus, la vitesse de translation \u00e9tait d\u2019environ 3 millim\u00e8tres par seconde.\nPour photographier la colonne de mercure et ses mouvements, '1 y a deux proc\u00e9d\u00e9s distincts : ou bien on intercepte la lumi\u00e8re par \u2022 opacit\u00e9 de la colonne de mercure jouant le r\u00f4le d\u2019un \u00e9cran, ou","page":329},{"file":"p0330.txt","language":"fr","ocr_fr":"330 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\nbien on \u00e9claire vivement la colonne sur un fond noir, et on s\u2019en sert comme de source lumineuse. Dans le premier cas, un diaphragme \u00e0 fente tr\u00e8s-fine doit \u00eatre plac\u00e9 de telle sorte que le mercure de la colonne capillaire, dans ses mouvements de va-et-vient, couvre et d\u00e9couvre des longueurs variables de celte fente ; cela demande une construction d\u00e9licate. Dans le second cas, la difficult\u00e9 consiste dans la faiblesse de l\u2019\u00e9clairage; on a pour source de lumi\u00e8re celle que r\u00e9fl\u00e9chit une colonne de mercure d\u2019environ 1/20 de millim\u00e8tre. Si l'image de la colonne est grandie \u00e0 raison des doubles diam\u00e8tres, l\u2019intensit\u00e9 lumineuse est r\u00e9duite au quart.\nPour avoir le plus possible d\u2019intensit\u00e9 lumineuse, il faut \u00e9clairer la colonne de mercure avec la lumi\u00e8re solaire concentr\u00e9e par une lentille et se borner \u00e0 obtenir des images de tr\u00e8s-petite dimension recueillies sur une plaque \u00e0 translation fort lente.\nPeut-on ajouter une enti\u00e8re confiance \u00e0 la forme des courbes photographi\u00e9es de l\u2019\u00e9lectrom\u00e8tre? Pour r\u00e9pondre \u00e0 cette question, j\u2019ai soumis cet appareil \u00e0 des courants d\u2019une bri\u00e8vet\u00e9 extr\u00eame : des d\u00e9rivations de courants induits d\u2019une petite bobine. Les courants de rupture r et de cl\u00f4lure c se suivent \u00e0 intervalles \u00e9gaux et\nFig. 175. Photographie de courants induits de rupture et de cl\u00f4ture obtenue avec l\u2019\u00e9lectroin\u00e8tre.\npr\u00e9sentent des tensions de signes contraires ; enfin, les courants de rupture sont ceux qui pr\u00e9sentent la tension la plus forte. Tout est bien conforme, jusqu\u2019ici, \u00e0 ce que l\u2019on conna\u00eet des caract\u00e8res des courants induits. Mais si l\u2019on se reporte \u00e0 la dur\u00e9e des phases de ces courants, on voit sur la figure, que la phase initiale de ces courants est tr\u00e8s-brusque, c\u2019est-\u00e0-dire que la courbe s\u2019\u00e9l\u00e8ve et s\u2019abaisse verticalement, mais que la phase terminale suit une marche tr\u00e8s-diff\u00e9rente; le retour de la courbe \u00e0 z\u00e9ro, tr\u00e8s-rapide d\u2019abord, se ralentit ensuite d\u00e9plus en plus, \u00e0 mesure que diminue la force qui tend \u00e0 le produire; de sorte que la courbe ne redevient horizontale qu\u2019au bout d\u2019un temps fort long. Pour le cas repr\u00e9sent\u00e9 figure 175, il s\u2019\u00e9coulait environ 3/4 de seconde avant que l\u2019horizontalit\u00e9 f\u00fbt atteinte; encore, \u00e0 ce moment, l\u2019appareil","page":330},{"file":"p0331.txt","language":"fr","ocr_fr":"331\nRH\u00c9OGRAPHE \u00c9LECTRIQUE, ne pouvait-il \u00eatre consid\u00e9r\u00e9 comme arr\u00eat\u00e9 \u00e0 z\u00e9ro, mais semblait occuper une position, en quelque sorte indiff\u00e9rente, tant\u00f4t en haut, tant\u00f4t en bas, suivant le sens dans lequel il venait d\u2019\u00eatre entra\u00een\u00e9. En effet, on voit dans la figure qu\u2019une ligne ponctu\u00e9e conduite par les niveaux o\u00f9 le mercure s\u2019arr\u00eate, apr\u00e8s les courants induits de rupture, n\u2019est jamais atteinte apr\u00e8s les courants induits de cl\u00f4ture. Il semble que ce soit \u00e0 la polarisation des surfaces du mercure et de l\u2019eau acidul\u00e9e que tient cette persistance de la d\u00e9viation de la colonne apr\u00e8s qu\u2019elle a subi l\u2019influence d\u2019une tension \u00e9lectrique.\nIl faut remarquer que ce n\u2019est qu\u2019au voisinage de z\u00e9ro que cette indiff\u00e9rence existe, de sorte qu'elle ne trouble les indications de l\u2019instrument qu\u2019au tant que la tension \u00e9lectrique de la source retombe \u00e0 z\u00e9ro.\nCes essais, encore tr\u00e8s-d\u00e9fectueux, d\u2019inscription de l\u2019\u00e9lectricit\u00e9 me semblent pleins de promesses pour l\u2019avenir. Il serait d\u00e9sirable de pouvoir photographier les mouvements de l\u2019\u00e9lectrom\u00e8tre au moyen d\u2019une source artificielle de lumi\u00e8re, mais jusqu\u2019ici l\u2019intensit\u00e9 lumineuse du soleil est seule suffisante quand il s\u2019agit d\u2019inscrire des variations rapides.\nDe 1 intensit\u00e9 des courants inscrits au moyen du rh\u00e9ographe\n\u00e9lectrique.\nCet instrument est un signal \u00e9lectro-magn\u00e9tique de Depr\u00e8z auquel j\u2019ai fait la modification suivante : entre l\u2019armature et le fer doux est une pi\u00e8ce compressible, \u00e0 \u00e9lasticit\u00e9 variable, qui, s\u2019\u00e9crasant en raison de l\u2019intensit\u00e9 de l\u2019attraction magn\u00e9tique, permet au style inscripteur de faire des excursions d\u2019une \u00e9tendue plus ou moins grande. De sorte que l\u2019intensit\u00e9 du courant qui traverse l\u2019appareil se trouve traduite par l\u2019\u00e9tendue des mouvements trac\u00e9s par le style.\nLa figure 176 montre la disposition qui m\u2019a servi pour d\u00e9terminer les variations d\u2019intensit\u00e9 des courants \u00e9lectriques de\nla torpille\tFig. nu- Rh\u00e9ographe \u00e9lectrique.\nUn fil de caoutchouc, r\u00e9fl\u00e9chi sur deux chevalets, s\u2019\u00e9tend horizontalement entre les fers doux et l\u2019arma-ture d\u2019un signal \u00e9lectro-magn\u00e9tique. Les fers doux ont \u00e9t\u00e9 lim\u00e9s","page":331},{"file":"p0332.txt","language":"fr","ocr_fr":". del ml du ph\u00e9nom\u00e8ne \u00e0 I\u00bb liirm* : :\u00ee, (in de la d\u00e9cliar\n332\nIXsr.IUPTIOX DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\nde mani\u00e8re \u00e0 pr\u00e9senter \u00e0 leur somme une goutti\u00e8re dans laquelle s\u2019engagent deux demi-cylindres de m\u00e9tal, soud\u00e9s \u00e0 la partie inf\u00e9rieure de l\u2019armature.\nDe cette fa\u00e7on, le rapprochement des pi\u00e8ces soumises \u00e0 l\u2019attraction magn\u00e9tique \u00e9prouvera des obstacles de plus en plus grands \u00e0 mesure que les surfaces s\u2019approcheront davantage l\u2019une de l\u2019autre. Suivons, en effet, l\u2019armature aux diff\u00e9rents degr\u00e9s de son abaissement.\nElle rencontrera d\u2019abord le fil \u00e9lastique par la convexit\u00e9 des deux demi-cylindres qu\u2019elle porte \u00e0 sa partie inf\u00e9rieure. A ce moment, l\u2019extensibilit\u00e9 du fil sera tr\u00e8s-grande; mais, \u00e0 mesure que le fil s\u2019a--baissera davantage, il reposera sur des points de moins en moins \u00e9cart\u00e9s l\u2019un de l\u2019autre, il deviendra donc de moins en moins extensible. Plus bas, le fil de caoutchouc, tendu au-dessus de l\u2019encoche faite dans les fers doux, sera moins extensible encore; plus tard, enfin, quand le (il, toujours repouss\u00e9 par l\u2019armature, aura pris la courbure des pi\u00e8ces qui l\u2019\u00e9treignent, il opposera \u00e0 une nouvelle descente de l\u2019armature la r\u00e9sistance qu\u2019un fil de caoutchouc tendu pr\u00e9sente \u00e0 l\u2019\u00e9crasement, r\u00e9sistance qui cro\u00eet elle-m\u00eame en raison de la d\u00e9formation d\u00e9j\u00e0 obtenue.\nLa figure 177 est trac\u00e9e au moyen de l\u2019instrument ainsi modifi\u00e9; une d\u00e9charge prolong\u00e9e de torpille a \u00e9t\u00e9 provoqu\u00e9e par la piq\u00fbre du lobe \u00e9lectrique du cerveau.\nD\u2019un bout \u00e0 l\u2019autre de cette d\u00e9charge, la | d\u00e9croissance d\u2019amplitude est consid\u00e9rable : environ de 1 \u00e0 10.\nDans la premi\u00e8re ligne de la figure 177, on remarque des alternatives d\u2019aecrois-","page":332},{"file":"p0333.txt","language":"fr","ocr_fr":"QUANTIT\u00c9S D\u2019\u00c9L\u00ebCTRIC1T\u00c9.\t333\nscment et de diminution do l\u2019amplitude des llux \u00e9ledriipies ; elles se reproduisent d\u2019une mani\u00e8re r\u00e9guli\u00e8re, \u00e0 peu pr\u00e9s toutes les ncul vibiations du style\u00bb J ai plusieurs lois observ\u00e9 une p\u00e9riodicit\u00e9 de ce genre sans savoir \u00e0 quelle cause l\u2019attribuer.\nLe rh\u00e9ographe \u00e9lectrique, avec sa disposition actuelle, ne doit pas fournir un trac\u00e9 bien fid\u00e8le des phases de chacun des flux, de leur dur\u00e9e et de leur forme1; il permet toutefois, dans certains cas, de constatai de frappantes analogies entre la forma d\u2019un flux \u00e9lectrique et celle d\u2019une secousse musculaire.\nInscription des quantit\u00e9s d\u2019\u00e9lectricit\u00e9.\nC\u2019est au moyen du voltam\u00e8tre qu'on mesure les quantit\u00e9s d'\u00e9lectricit\u00e9 d apr\u00e8s la quantit\u00e9 d eau d\u00e9compos\u00e9e, ce dont on juge parle volume de gaz mis en libert\u00e9. 11 est plus pr\u00e9cis de faire passer le courant \u00e0 travers une solution de sulfate de cuivre, et d\u2019estimer la quantit\u00e9 d\u2019\u00e9lectricit\u00e9 qui a travers\u00e9 le circuit d\u2019apr\u00e8s le poids du cuivre d\u00e9pos\u00e9 sur une \u00e9lectrode.\nUr, dans l\u2019un et l\u2019autre cas, il est facile d\u2019inscrire les phases suivant lesquelles a vari\u00e9 le courant.\nSi l\u2019on se sert d'un voltam\u00e8tre \u00e0 eau, on fera en sorte que les gaz se d\u00e9gagent dans un espace clos mis en communication avec un tambour \u00e0 levier bien herm\u00e9tique. Celui-ci inscrira les phases du d\u00e9gagement gazeux, comme il inscrivait les phases de la dilatation de l\u2019air dans les exp\u00e9riences de Mascart sur la mesure de la chaleur produite dans un thermom\u00e8tre de Riess par diff\u00e9rentes sources d\u2019\u00e9lectricit\u00e9.\nDans un voltam\u00e8tre \u00e0 sulfate de cuivre, le d\u00e9p\u00f4t du m\u00e9tal se traduirait par un changement de poids que l\u2019on pourrait inscrire par l\u2019un \u00eeles proc\u00e9d\u00e9s indiqu\u00e9s page \"253. L\u2019industrie recourt \u00e0 l\u2019emploi de la balance pour limiter le d\u00e9p\u00f4t de m\u00e9tal dans l\u2019argenture des pi\u00e8ces. Une balance qui tr\u00e9buche quand le d\u00e9p\u00f4t\n1. Dans la disposition actuelle, c'est-\u00e0-dire avec l\u2019armature comprise entre deux ressorts \u00e9lastiques, il y a grand danger de vibrations quand les flux sont brefs et intenses. On diminuera ce danger eu rendant aussi petites que possible les masses anim\u00e9es de mouvement, et surtout en r\u00e9duisant \u00e0 une tr\u00e8s-faible amplitude l'\u00e9tendue du d\u00e9placement de ces niasses. Les trac\u00e9s pourront, avec avantage, \u00eatre amplifi\u00e9s ensuite par les proc\u00e9d\u00e9s optiques.","page":333},{"file":"p0334.txt","language":"fr","ocr_fr":"334 INSCRIPTION DES FORCES ET DE LEURS RELATIONS.\n\u00e9lectrique d\u2019argent a acquis le poids voulu, rompt le courant de la pile et arr\u00eate l\u2019\u00e9lectrolyse.\nAu lieu d\u2019une balance \u00e0 \u00e9quilibre indiff\u00e9rent, qu\u2019on place un de ces appareils inscripteurs qui tracent la courbe des changements de poids; cette courbe traduira par ses inflexions diverses les variations de la quantit\u00e9 d\u2019\u00e9lectricit\u00e9 qui a pass\u00e9, \u00e0 chaque instant, par le circuit, tandis que la hauteur lolule qu\u2019elle atteindra mesurera la quantit\u00e9 totale d'\u00e9lectricit\u00e9 produite.\n","page":334},{"file":"p0335.txt","language":"fr","ocr_fr":"QUATRI\u00c8ME PARTIE\nINSCRIPTIONS MULTIPLES\nInscriptions simultan\u00e9es : elles permettent l\u2019\u00e9tude de ph\u00e9nom\u00e8nes divers qui se passent en des lieux diff\u00e9rents. \u2014 Classification des diff\u00e9rentes applications de la m\u00e9thode des inscriptions simultan\u00e9es.\nInscriptions successives; elles rendent possible l\u2019inscription de certains ph\u00e9nom\u00e8nes qui \u00e9chappent aux appareils dans les conditions ordinaires. La m\u00e9thode consiste \u00e0 d\u00e9composer le ph\u00e9nom\u00e8ne en parties successives, que l\u2019on inscrit chacune \u00e0 son tour; cette m\u00e9thode se rapproche de la m\u00e9thode stroboscopique de Plateau.\nL\u2019observateur le plus habile et le plus attentif ne peut saisir dans leur ensemble certains ph\u00e9nom\u00e8nes dont le champ de production est trop \u00e9tendu ou dont la nature est trop complexe. Notre attention, comme notre vue, doit se concentrer sur un objet restreint, sous peine de n\u2019avoir qu\u2019une id\u00e9e confuse. Aussi, la science, si riche en faits isol\u00e9s, a-t-elle grand\u2019peine \u00e0 les rattacher les uns aux autres cl \u00e0 d\u00e9couvrir les relations qui les unissent entre eux.\nEt pourtant l\u2019int\u00e9r\u00eat v\u00e9ritable ne s\u2019attache qu\u2019aux conceptions g\u00e9n\u00e9rales; les faits sont les mat\u00e9riaux dont se formera la science, comme une grande mosa\u00efque o\u00f9 le travail de tous s\u2019absorbera dans un harmonieux ensemble.\nOn a d\u00e9j\u00e0 vu tout le parti que les m\u00e9t\u00e9orologistes ont tir\u00e9 du rapprochement d\u2019observations faites au m\u00eame moment en diff\u00e9rents points du globe. La connaissance des mouvements atmosph\u00e9riques r\u00e9side tout enti\u00e8re dans cette concentration de mesures qui ont \u00e9t\u00e9 prises en des lieux divers.\nDans un grand nombre de cas, de pareilles vues d\u2019ensemble se-r\u00abDont extr\u00eamement pr\u00e9cieuses; la physiologie fournit beaucoup","page":335},{"file":"p0336.txt","language":"fr","ocr_fr":"336\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\nd\u2019exemples de ce genre. Ainsi, avant Harvey, on connaissait le cours du sang dans la plupart des vaisseaux de l\u2019organisme; mais ces notions partielles sur le mouvement du sang attendaient encore la grande synth\u00e8se qui devait les r\u00e9unir sous le nom de circulation du sang. Haies mesura, au moyen d\u2019un manom\u00e8tre, la pression du sang dans une art\u00e8re, et depuis celte m\u00e9morable exp\u00e9rience, un grand nombre de physiologistes d\u00e9termin\u00e8rent l\u2019\u00e9tal de la pression dans diff\u00e9rents vaisseaux, les changements qu\u2019elle \u00e9prouve dans certaines r\u00e9gions et sous certaines influences. C\u2019est en rassemblant ces \u00e9l\u00e9ments divers que les physiologistes modernes peuvent concevoir, dans son ensemble, la r\u00e9partition des pressions dans l\u2019arbre vasculaire. Consid\u00e9r\u00e9e au point de vue g\u00e9n\u00e9ral, la connaissance de la pression du sang offre un bien autre int\u00e9r\u00eat que lorsqu\u2019elle \u00e9tait r\u00e9duite \u00e0 des constatations isol\u00e9es.\nOn en peut dire autant de la vitesse du saug et de sa temp\u00e9rature, qui varient aux diff\u00e9rents points de l\u2019organisme, mais dont les variations sont particuli\u00e8rement int\u00e9ressantes \u00e0 consid\u00e9rer dans leur ensemble, car on en comprend mieux alors les causes et les effets. Et ce n\u2019est pas seulement les variations d\u2019un ph\u00e9nom\u00e8ne en divers points de l\u2019organisme qu\u2019il importe de conna\u00eetre, mais parfois les variations de plusieurs ph\u00e9nom\u00e8nes en chacun de ces points.\nOn voit par l\u00e0 quelle complication pr\u00e9sente l\u2019\u00e9lude des fondions de la vie, de ce microcosme, connue l\u2019anliquil\u00e9 l\u2019appelait avec raison, car dans l'\u00eatre vivant s\u2019agite un monde\nPour embrasser l\u2019ensemble des mouvements atmosph\u00e9riques, la m\u00e9t\u00e9orologie emprunte le concours de nombreux observateurs qui, r\u00e9partis en des poinls diff\u00e9rents, sont charg\u00e9s chacun d\u2019une \u00e9tude sp\u00e9ciale. En face de la fonction dont il cherche \u00e0 surprendre le secret, le physiologiste est presque toujours isol\u00e9; rarement second\u00e9 par quelques aides dont le nombre excessif ne serait que de l\u2019encombrement, c'est aux appareils inscripteurs qu\u2019il confiera le soin d\u2019observer les actes multiples dont il doit suivre les relations. On a vu dans les chapitres qui pr\u00e9c\u00e8dent avec quelle pr\u00e9cision ces inslrumenls traduisent les mouvements cl mesurent les forces avec les variations successives qu\u2019elles pr\u00e9sentent; dans les chapitres qui vont suivre, on verra ces appareils combiner leurs indications pour rassembler sous l\u2019\u0153il de l\u2019exp\u00e9rimentateur les trac\u00e9s des diff\u00e9rents actes qu\u2019ils sont charg\u00e9s d\u2019explorer.\nSi nous prenons comme type de celle application de la m\u00e9thode","page":336},{"file":"p0337.txt","language":"fr","ocr_fr":"i.NSl'.IUI\u2019TIOXS MULTIPJ.ES.\n337\ngraphique des exp\u00e9riences emprunt\u00e9es \u00e0 la physiologie, c\u2019est que, sur ce terrain, qui nous est plus familier, les exemples viendront plus nombreux et plus pr\u00e9cis; mais l\u2019emploi de celte m\u00e9thode s\u2019\u00e9tend \u00e0 toutes les sciences exp\u00e9rimentales, et nous en pourrions citer des applications \u00e0 la physique, \u00e0 la chimie, \u00e0 la m\u00e9canique.\nLa complication du sujet exige qu\u2019on l\u2019expose suivant un plan assez m\u00e9thodique pour que les cas les plus simples pr\u00e9parent le lecteur aux cas plus compliqu\u00e9s. Cet ordre sera le suivant :\nDans un premier groupe, nous \u00e9tudierons l'inscription simultan\u00e9e des variations d\u2019un m\u00eame ph\u00e9nom\u00e8ne en diff\u00e9rents lieux,* Ce genre d\u2019exp\u00e9riences conduit \u00e0 la d\u00e9termination exp\u00e9rimentale des lois du mouvement des ondes liquides dans les conduits \u00e9lastiques, probl\u00e8me qui int\u00e9resse non-seulement le physicien, mais le physiologiste, car il permet de comprendre le m\u00e9canisme de la production du pouls, son retard dans les art\u00e8res \u00e9loign\u00e9es et les formes particuli\u00e8res qu\u2019il pr\u00e9sente dans les diff\u00e9rents vaisseaux. Dans le m\u00eame groupe se range l\u2019\u00e9tude simultan\u00e9e des r\u00e9partitions de la pression dans le thorax et dans l\u2019abdomen sous l\u2019influence de la respiration, de l\u2019effort ou des changements de la pression atmosph\u00e9rique. On y doit placer encore la d\u00e9termination de la temp\u00e9rature en divers points de l\u2019organisme et celle des changements qui se produisent dans sa r\u00e9partition suivant l\u2019\u00e9tat de l;i temp\u00e9rature ambiante, suivant l\u2019intensit\u00e9 de la production de chaleur par l\u2019animal, enfin, suivant l\u2019\u00e9tat des nerfs vaso-moteurs qui doivent \u00eatre consid\u00e9r\u00e9s comme les r\u00e9gulateurs de la r\u00e9partition de la temp\u00e9rature chez les animaux.\nUn deuxi\u00e8me groupe rassemblera les cas o\u00f9 l\u2019on consid\u00e8re, en un m\u00eame point du corps ou en un m\u00eame organe, la mani\u00e8re dont varient, l\u2019un par rapport \u00e0 l\u2019autre, un certain nombre de ph\u00e9nom\u00e8nes. Ainsi, le rapport de la pression \u00e0 la vitesse du sang dans une m\u00eame art\u00e8re ne sera pas le m\u00eame dans tous les \u00e9tals de la circulation. La vitesse et la pression s\u2019accro\u00eetront toutes deux si la force impulsive du c\u0153ur augmente; mais la pression s\u2019accro\u00eetra, tandis que la vitesse sera diminu\u00e9e s\u2019il se produit un obstacle au cours du sang dans le vaisseau en aval du point observ\u00e9. Du m\u00eame ordre sera la comparaison de la fr\u00e9quence des mouvements du c\u0153ur avec le d\u00e9bit de cet organe; de cette fr\u00e9quence avec la temp\u00e9rature ou la pression du sang, etc.\nEnfin, dans un troisi\u00e8me groupe, se placera l\u2019inscription d\u2019actes de diverses natures, qui se produisent en des lieux diff\u00e9rents.","page":337},{"file":"p0338.txt","language":"fr","ocr_fr":"33\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\nAinsi, dans la locomotion, les mouvements qu\u2019ex\u00e9cutent les membres seront \u00e9tudi\u00e9s dans leurs rapports avec les r\u00e9actions qui se produisent et d\u00e9placent le corps de l\u2019animal. Dans les actes de la phonation, on montrera comment concourent les forces respiratoires, les vibrations du larynx, les mouvements de la langue, des l\u00e8vres et du voile du palais, pour former les diff\u00e9rents sons articul\u00e9s. La rumination, la d\u00e9glutition constituent des ph\u00e9nom\u00e8nes du m\u00eame ordre et n\u2019ont pu \u00eatre compl\u00e8tement analys\u00e9es que par l\u2019emploi de la m\u00e9thode graphique.\nCette dassilicalion ne r\u00e9pond pas seulement aux diff\u00e9rentes applications de l\u2019inscription simultan\u00e9e aux ph\u00e9nom\u00e8nes de la physiologie, elle correspond aussi aux diff\u00e9rentes \u00e9tudes que la physique ou la m\u00e9canique peuvent se proposer. Ainsi, le physicien qui veut d\u00e9terminer les dilatations que subit un corps soumis \u00e0 diff\u00e9rentes temp\u00e9ratures, pourra inscrire \u00e0 la fois les variations de la longueur d\u2019une barre et celles de la temp\u00e9rature qui agit sur celle barre. Ce sera un exemple de l\u2019inscription simultan\u00e9e de deux variations de natures diff\u00e9rentes se passant en un m\u00eame lieu. L\u2019\u00e9tude du module d'\u00e9lasticit\u00e9 d\u2019un corps se fera par l\u2019inscription simultan\u00e9e des changements de longueur de ce corps et des changements du poids dont il est charg\u00e9. Enfin, dans ces derni\u00e8res ann\u00e9es, ces proc\u00e9d\u00e9s dont la physiologie avait inaugur\u00e9 l\u2019emploi ont \u00e9t\u00e9 transport\u00e9s dans la m\u00e9canique, de telle sorte que, dans la fonction d\u2019une machine, on inscrit \u00e0 la fois le jeu de chacun des organes, en m\u00eame temps que les effets qu\u2019il produit.\nDans certains cas, les inscriptions multiples se font d\u2019une mani\u00e8re successive. Cette m\u00e9thode s\u2019applique \u00e0 l\u2019inscription de ph\u00e9nom\u00e8nes dont on peut \u00e0 volont\u00e9 provoquer l\u2019apparition, par exemple aux ondes sonores, liquides, musculaires, nerveuses, etc.; elle sert \u00e0 mesurer la vitesse avec laquelle se transportent ces variations. L\u2019id\u00e9e premi\u00e8re de cette m\u00e9thode appartient \u00e0 du Bois-Reymond et fut appliqu\u00e9e par Helmholtz pour mesurer la vitesse de l\u2019agent nerveux. Dans une premi\u00e8re exp\u00e9rience, on excite un nerf moteur au voisinage du muscle et on inscrit le mouvement musculaire en notant l\u2019instant o\u00f9 l\u2019excitation a \u00e9t\u00e9 produite. Dans une seconde exp\u00e9rience, on excite le nerf plus loin du muscle et l\u2019on inscrit comme tout \u00e0 l\u2019heure le mouvement et le moment de l\u2019excitation. En rapprochant l\u2019une de l'autre ces deux exp\u00e9riences et en superposant les figures de fa\u00e7on que le signal de l\u2019excilalion soil dans les deux trac\u00e9s sur une m\u00eame verticale,","page":338},{"file":"p0339.txt","language":"fr","ocr_fr":"INSCRIPTIONS MULTIPLES.\n339\non constate un d\u00e9faut de superposition dans les courbes du mouvement, et l\u2019on en d\u00e9duit la vitesse de l\u2019agent nerveux lorsqu\u2019on conna\u00eet l\u2019intervalle qui s\u00e9pare les deux points du nerf excit\u00e9s.\nBuisson 1 employa la m\u00eame m\u00e9thode pour mesurer la vitesse du transport des ondes liquides dans les tubes \u00e9lastiques. Dans une s\u00e9rie d\u2019exp\u00e9riences, il inscrivait l\u2019instant de p\u00e9n\u00e9tration en m\u00eame temps que le passage de l\u2019onde en des points du tube \u00e9loign\u00e9s de 10, 20, 30, etc., centim\u00e8tres de l\u2019orifice d\u2019entr\u00e9e. Il superposait ensuite les trac\u00e9s obtenus de mani\u00e8re que les signaux du moment de l\u2019impulsion du liquide fussent tous sur la m\u00eame verticale, et, du retard croissant de l\u2019apparition des ondes sur les diff\u00e9rents trac\u00e9s, il d\u00e9duisait la vitesse du transport des ondes, puisqu\u2019il pouvait mesurer le temps que ces ondes employaient \u00e0 parcourir 10, 20, 30, etc. centim\u00e8tres do tube. En employant celle m\u00e9thode, on rencontre une difficult\u00e9, celle de donner au liquide une impulsion toujours la m\u00eame; la chute d\u2019un poids esL la meilleure force \u00e0 choisir pour imprimer au liquide des impulsions semblables entre elles.\nEnfin, la m\u00e9thode des explorations snccessices permet d'inscrire certains ph\u00e9nom\u00e8nes inaccessibles aux moyens ordinaires. Nous allons indiquer quelques-unes de ces applications.\nLe galvanom\u00e8tre exprime par sa d\u00e9viation l\u2019intensit\u00e9 d\u2019un courant, \u00e0 la condition qu\u2019il ait le temps d\u2019ob\u00e9ir \u00e0 cette force qui le d\u00e9vie; il ne se fixe qu\u2019au bout d\u2019un temps plus ou moins long, et apr\u00e8s avoir ex\u00e9cut\u00e9 une s\u00e9rie d\u2019oscillations autour de son point d\u2019\u00e9quilibre. Gel instrument serait donc absolument impropre \u00e0 signaler les phases d\u2019un courant \u00e9lectrique de courte dur\u00e9e, et, en supposant que le galvanom\u00e8tre f\u00fbt dispos\u00e9 de mani\u00e8re \u00e0 inscrire scs indications, son inertie l\u2019emp\u00eacherait de fournir une courbe de ces variations \u00e9lectriques. Guillemin2 a con\u00e7u le plan d\u2019une m\u00e9thode qui permet de d\u00e9terminer, au moyen d\u2019un galvanom\u00e8tre, l\u2019intensit\u00e9 d\u2019un courant \u00e9lectrique, si bref qu\u2019il soit, et de suivre les phases variables de cette intensit\u00e9.\nDans les exp\u00e9riences de Guillemin, on utilise l\u2019inertie du galvanom\u00e8tre dont l\u2019aiguille prend une position fixe si elle est soumise \u00e0 une s\u00e9rie de courants \u00e9lectriques discontinus, mais d\u2019intensit\u00e9s \u00e9gales. Or, si l\u2019on peut reproduire autant de fois qu\u2019il le faudra\nI. Exp\u00e9riences in\u00e9dites, 1858.\nGuillemin, Annales l\u00eblctjra/jhujaes, 18133.","page":339},{"file":"p0340.txt","language":"fr","ocr_fr":"340\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\nun courant \u00e9lectrique toujours semblable \u00e0 lui-m\u00eame, comme un courant induit, il suffira de d\u00e9composer la dur\u00e9e de ce courant en dix parties, par exemple, et de recueillir le courant pendant le premier dixi\u00e8me, dans une s\u00e9rie d\u2019exp\u00e9riences. Ces petits \u00e9l\u00e9ments du courant induit, envoy\u00e9s au galvanom\u00e8tre, fixeront l\u2019aiguille de l\u2019instrument en une certaine position qui correspondra \u00e0 l\u2019intensit\u00e9 que pr\u00e9sente le courant induit pendant le premier dixi\u00e8me de sa dur\u00e9e.\nOn recueillera ensuite la deuxi\u00e8me partie du courant pendant une autre s\u00e9rie d\u2019exp\u00e9riences, et on l\u2019enverra encore au galvanom\u00e8tre qui, se fixant dans une autre position, montrera que, dans le second dixi\u00e8me de sa dur\u00e9e, le courant a une intensit\u00e9 diff\u00e9rente. Une s\u00e9rie de d\u00e9terminations successives de l\u2019intensit\u00e9 du courant \u00e0 des instants divers de sa dur\u00e9e fournira la s\u00e9rie des ordonn\u00e9es de la courbe qui repr\u00e9sente ce courant. De cette fa\u00e7on, ont \u00e9t\u00e9 d\u00e9termin\u00e9es les phases variables des diff\u00e9rentes sortes de courants \u00e9lectriques.\nCette m\u00e9thode est f\u00e9conde en applications; c\u2019est elle qui, avec de l\u00e9g\u00e8res modifications dans la construction des appareils, a servi \u00e0 Bernstein pour mesurer les phases de la variation n\u00e9gative des nerfs et des muscles. C\u2019est encore elle que j\u2019ai employ\u00e9e pour inscrire la dur\u00e9e de la d\u00e9charge \u00e9lectrique de la torpille en me servant d\u2019un muscle de grenouille comme moyen de signaler l\u2019existence de cette d\u00e9charge que j\u2019explorais \u00e0 des instants successifs apr\u00e8s l\u2019excitation d\u2019un nerf \u00e9lectrique de la torpille.\nEnfin, de celte m\u00e9thode doit se rapprocher encore celle que M. Depr\u00e8z a employ\u00e9e pour estimer les variations de la tension de la vapeur dans le cylindre d\u2019une machine aux diff\u00e9rents instants de la course du piston. L\u2019inertie de l\u2019indicateur de Watt et des instruments divers qui en sont d\u00e9riv\u00e9s, ne permettait pas d\u2019obtenir la courbe des changements de tension de la vapeur pendant un temps aussi court qu\u2019un mouvement du piston. M. Depr\u00e8z1, partageant la dur\u00e9e d\u2019un coup de piston en une s\u00e9rie d\u2019instants successifs, d\u00e9termina la valeur statique de la pression \u00e0 chacun de ces instants, et obtint ainsi la s\u00e9rie des points d\u2019une courbe qui exprime les phases de la tension de la vapeur dans le cylindre d\u2019une machine. Ces modes d\u2019exp\u00e9rimentation, parfois tr\u00e8s-dissemblables quant \u00e0 la nature des ph\u00e9nom\u00e8nes auxquels\n]. M. Depr\u00e8z, M\u00e9moire couronn\u00e9 par t\u2019Acml\u00e9mio dos sciences, 187L","page":340},{"file":"p0341.txt","language":"fr","ocr_fr":"INSCRIPTIONS MULTIPLES.\n341\nils s\u2019appliquent, se ressemblent cependant en ceci : qu\u2019ils d\u00e9composent le ph\u00e9nom\u00e8ne en une s\u00e9rie d\u2019\u00e9l\u00e9ments, qu'ils d\u00e9terminent |a valeur de chacun de ceux-ci et permettent de construire par points la courbe du ph\u00e9nom\u00e8ne.\nC\u2019est toujours \u00e0 la m\u00eame m\u00e9thode qu\u2019il faut rattacher certaines exp\u00e9riences dans lesquelles j\u2019ai vu que le c\u0153ur ne r\u00e9agit pas de la m\u00eame mani\u00e8re aux excitations \u00e9lectriques lorsque ces excitations lui arrivent \u00e0 des moments diff\u00e9rents de sa r\u00e9volution.\nAu point de vue philosophique, les applications que nous venons d\u2019\u00e9num\u00e9rer se rattachent \u00e0 la grande m\u00e9thode des explorations successives con\u00e7ue par Plateau et d\u00e9sign\u00e9e sous le nom de m\u00e9thodestfoboscopique. Aussi, dirons-nous quelques mots de cette m\u00e9thode qui peut servir de type et de mod\u00e8le pour l\u2019\u00e9tude d\u2019un grand nombre de ph\u00e9nom\u00e8nes de courte dur\u00e9e et \u00e0 retours p\u00e9riodiques.\nL\u2019\u0153il se comporte \u00e0 la fa\u00e7on des appareils dou\u00e9s d\u2019inertie, en ce sens qu\u2019il est incapable de saisir les variations brusques d\u2019un changement d\u2019\u00e9tat ou d\u2019un mouvement. La persistance des images r\u00e9tiniennes fait que des impressions successives tr\u00e8s-rapproch\u00e9es se confondent. Aussi, notre \u0153il ne donne-t-il qu\u2019illusions et faux renseignements sur les mouvements rapides. Savart imagina de dissiper cette illusion en ne rendant les objets visibles que pendant un temps tr\u00e8s-court au moyen de l\u2019\u00e9clairage instantan\u00e9. Il assista ainsi au spectacle curieux d\u2019une veine liquide immobile en apparence \u00e0 un instant de sa chute ; il vit les gouttes d\u2019eau dispos\u00e9es en une s\u00e9rie de sph\u00e9ro\u00efdes alternativement allong\u00e9s et aplatis, rappelant par leurs alternances les ondes alternativement dilat\u00e9es et condens\u00e9es de l\u2019air dans les tuyaux sonores. Soumis \u00e0 l\u2019\u00e9clairage instantan\u00e9 par une \u00e9tincelle \u00e9lectrique, un corps en mouvement para\u00eet immobile, quelle qu\u2019en soit la vitesse. Plateau substitua \u00e0 l\u2019\u00e9clairage instantan\u00e9 des corps, leur apparition instantan\u00e9e. Il constata que si un disque tournant est vu au travers d\u2019un autre disque tournant dans le m\u00eame sens, avec la m\u00eame vitesse et perc\u00e9 d\u2019un trou, le disque examin\u00e9 semble \u00eatre immobile; mais que si la rotation des deux disques n\u2019a pas la m\u00eame vitesse, le disque examin\u00e9 para\u00eet se mouvoir d\u2019un mouvement d\u2019autant plus lent que la diff\u00e9rence des rotations est plus faible. De sorte que si l\u2019on varie convenablement les rapports des deux vitesses, on obtient l\u2019apparence d\u2019un ralentissement aussi grand que l\u2019on veut des mouvements du disque observ\u00e9, et l\u2019on rend","page":341},{"file":"p0342.txt","language":"fr","ocr_fr":"342\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\nsaisissable un mouvement qui, par sa rapidit\u00e9, e\u00fbt \u00e9chapp\u00e9 sans cela \u00e0 notre appr\u00e9ciation. Tout le monde conna\u00eet l\u2019application de ce principe, ou du moins de sa r\u00e9ciproque, consistant \u00e0 donner l\u2019apparence d\u2019hommes ou d\u2019animaux en mouvement au moyen d\u2019une s\u00e9rie de figures plac\u00e9es en des attitudes diff\u00e9rentes, et qui passent tour \u00e0 tour devant l\u2019\u0153il ainsi qu\u2019un trou par lequel on les regarde. Le ph\u00e9nakisticope de Plateau, modifi\u00e9 depuis sous le nom de zootrope, pr\u00e9sentant \u00e0 notre \u0153il la s\u00e9rie des altitudes successives qui se produisent dans un mouvement, recompose pour ainsi dire le ph\u00e9nom\u00e8ne qui \u00e9tait dissoci\u00e9 dans la s\u00e9rie des figures correspondant \u00e0 chacune de ses phases successives.\nCette m\u00e9thode de Plateau, dont Pinvenlion remonte \u00e0 1832, \u00e9tait peu connue, lorsque Doppler, en 1833, la r\u00e9inventa en y ajoutant des perfectionnements. T\u00f6pler donna une exposition compl\u00e8te de la slroboscopie, et cette m\u00e9thode ne cessa de se d\u00e9velopper, particuli\u00e8rement dans ses applications aux ph\u00e9nom\u00e8nes de l\u2019acoustique. Le professeur Mach a r\u00e9cemment publi\u00e9 un historique de la stroboscopie qu\u2019il a enrichie lui-m\u00eame d\u2019un grand nombre de perfectionnements nouveaux.\nAujourd\u2019hui que la photographie permet de fixer sur le papier l\u2019image des ph\u00e9nom\u00e8nes optiques, on peut pr\u00e9voir que dans bien des cas les images stroboscopiques pourront ainsi \u00eatre transform\u00e9es en documents \u00e9crits, faciles \u00e0 analyser et \u00e0 comparer entre eux. Bien que cette m\u00e9thode, qu\u2019on pourrait appeler strobographi-que, n\u2019ait pas encore \u00e9t\u00e9 employ\u00e9e, on peut en concevoir d\u00e9j\u00e0 certaines applications. Ainsi, les indications de l\u2019\u00e9leclrom\u00e8lre de Lippmann, si pr\u00e9cieuses pour la d\u00e9termination exacte des tensions \u00e9lectriques, pourraient \u00eatre photographi\u00e9es sous forme d\u2019images juxtapos\u00e9es repr\u00e9sentant chacune la position de la colonne de mercure \u00e0 un certain instant d\u2019une variation \u00e9lectrique dont les retours seraient p\u00e9riodiques. Nous avons cit\u00e9 page 328 quelques essais tent\u00e9s dans cette direction.","page":342},{"file":"p0343.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHAPITRE I.\nINSCRIPTIONS D'UN M\u00caME PH\u00c9NOM\u00c8NE QUI SE PRODUIT EN DES LIEUX DIVERS.\nPropagation de la pression dans les liquides.\u2014 Exp\u00e9rience sur la propagation des ondes liquides. \u2014 Inscription de l'onde musculaire. \u2014 Cardiographie physiologique. \u2014 Synchronisme des cavit\u00e9s droites et gauches du c\u0153ur. \u2014 Rapports de la systole ventriculaire avec la pulsation aortique. \u2014 Evaluation manom\u00e9trique de l\u2019effort d\u00e9velopp\u00e9 par les diff\u00e9rentes cavit\u00e9s du c\u0153ur. \u2014 Pression dans les diff\u00e9rentes cavit\u00e9s splanchniques. exp\u00e9riences de Euciani. \u2014 Inscription simultan\u00e9e des temp\u00e9ratures en diff\u00e9rents points de l\u2019organisme. \u2014 Inscription simultan\u00e9e des d\u00e9charges des deux appareils de la torpille ; de ces d\u00e9charges et des courants induits auxquels elles donnent naissance. \u2014 balistique ; vitesse du boulet en diff\u00e9rents points de P\u00e2me d\u2019un canon.\nPropagation <Ic la pression dans les liquides.\nQuand le sang qui est lanc\u00e9 par le ventricule p\u00e9n\u00e8tre dans les art\u00e8res, cette p\u00e9n\u00e9tration ne produit pas une \u00e9l\u00e9vation simultan\u00e9e de la pression dans tous les points de l\u2019arbre art\u00e9riel. Certains fails prouvent que dans ces vaisseaux il se forme un mouvement ondulatoire. L\u2019existence d\u2019une onde sanguin& permet seule de comprendre le retard du pouls dans les art\u00e8res \u00e9loign\u00e9es du c\u0153ur; elle permet seule d\u2019expliquer le redoublement du pouls que le doigt constate dans certains cas : ce que les m\u00e9decins onl appel\u00e9 le pouls dicr\u00f6te.\nPour rendre compte du retard du pouls, qui s\u2019accentue davantage \u00e0 mesure qu\u2019on explore une art\u00e8re plus \u00e9loign\u00e9e du c\u0153ur, Weber avait d\u00e9j\u00e0 propos\u00e9 d\u2019appliquer, \u00e0 ce cas particulier de la circulation art\u00e9rielle, les donn\u00e9es fournies par l\u2019\u00e9tude des ondes liquides. Apr\u00e8s lui, nous avons admis qu\u2019en effet la transmission du mouvement des liquides dans des tubes \u00e9lastiques mettant un certain temps \u00e0 s\u2019accomplir, le retard du pouls doit \u00eatre proportionnel \u00e0 l\u2019\u00e9loignement du centre d\u2019impulsionL\n1. Physiologie m\u00e9dicale de la circulation du sang. p. 198.","page":343},{"file":"p0344.txt","language":"fr","ocr_fr":"INSCRIPTIONS MULTIPLES.\n344\nLa ligure 178 monlre les trac\u00e9s de la pulsation ventriculaire et ceux du pouls recueillis sur diff\u00e9rentes art\u00e8res d\u2019un cheval; elle\nFig. 178. Rotat\u2019d du pouls do dil\u00ef\u00e9rontes artoros sur la systole ventriculaire.\npermet de mesurer exactement le retard de chacune de ces pulsations sur la systole ventriculaire.\nL\u2019exislence d\u2019ondes ou d\u2019oscillations de la colonne de sang contenue dans les diff\u00e9rentes art\u00e8res, en m\u00eame temps qu\u2019elle explique la transmission lente du pouls, rend comple \u00e9galement de la production du dicrotisme. On peut prouver que ce ph\u00e9nom\u00e8ne est purement physique, en le reproduisant dans des conditions tout artificielles.\nLes deux trac\u00e9s figure 179 repr\u00e9sentent des types du pouls di-crote obtenus, l\u2019un sur l\u2019homme, l\u2019autre sur le sch\u00e9ma de la circulation.\nIl ne doit donc plus \u00eatre question de certaines hypoth\u00e8ses \u00e9mises pour expliquer le dicrotisme du pouls. Celle qui tendait \u00e0 faire admettre l\u2019existence de deux systoles successives du ventricule ne peut r\u00e9sister \u00e0 l\u2019auscultation du c\u0153ur chez les sujets dont le pouls est dicrote.\nMais, s\u2019il suffit d\u2019admettre l\u2019existence des ondes art\u00e9rielles pour expliquer l\u2019existence d\u2019un retard du pouls et la production du dicrotisme, cette notion sommaire ne permettrait pas de comprendre loutes les vari\u00e9t\u00e9s de ce retard, Imites celles qu\u2019on ren-","page":344},{"file":"p0345.txt","language":"fr","ocr_fr":"RETARD DU POULS.\nh) 5\nconli'o dans le nombre, l'amplitude et la dur\u00e9e des rebondissements de la pulsation art\u00e9rielle. C\u2019est dans une connaissance plus\nFiji'. 179. Pouls dicroto naturel, fi\u00e8vre intermittente. \u2014 Pouls dicrote obtenu sur le sch\u00e9ma de la circulation Sch avec acc\u00e9l\u00e9ration dans le rhythme des impulsions du liquide.\napprofondie du mouvement des ondes liquides, et des influences qui les font varier, qu\u2019il faut chercher de nouveaux perfectionnements de la th\u00e9orie physiologique.\nLa th\u00e9orie des mouvements ondulatoires est un des points les plus d\u00e9licats, mais aussi les plus importants de la physique, car il constitue l\u2019essence d\u2019un grand nombre de ph\u00e9nom\u00e8nes de la nature. A toutes les \u00e9poques de la science, les physiciens et les math\u00e9maticiens les plus illustres se sont attach\u00e9s sp\u00e9cialement \u00e0 la connaissance de ces mouvements; et m\u00eame, en se restreignant au cas plus particulier du mouvement des ondes liquides, on trouve des travaux sign\u00e9s des plus grands noms. Les fr\u00e8res E. et H. Weber, dans leur remarquable trait\u00e9 sur ce sujet1, montrent combien de savants les ont pr\u00e9c\u00e9d\u00e9s dans ces \u00e9tudes, qui, dans les temps modernes, n\u2019ont pas \u00e9t\u00e9 non plus n\u00e9glig\u00e9es.\nExp\u00e9riences sur la propagation des ondes liquides.\nDans la d\u00e9termination du mouvement des ondes liquides, autant le calcul est difficile \u00e0 appliquer, autant il est ais\u00e9 de trouver la solution exp\u00e9rimentale. En effet, il suffit d\u2019inscrire \u00e0 la fois les changements de volume d\u2019un tube de caoutchouc en diff\u00e9rents\nL Hfllenlehre, Leipzig, 182.*>.","page":345},{"file":"p0347.txt","language":"fr","ocr_fr":"ONDES LIQUIDES,\n347\npoints \u00eele sa longueur, pour se rendre compte de la marche de l\u2019onde, de sa longueur, de sa vitesse, des r\u00e9flexions qu\u2019elle \u00e9prouve, etc.\nPour explorer le volume en un point, je place le tube entre deux demi-goutti\u00e8res de m\u00e9tal (fig. 181), de fa\u00e7on que l\u2019\u00e9cartement\nKig. 181. Appareil explorateur du passage de l'onde liquide dans le tube t,\nou le rapprochement de ces demi-goutti\u00e8res se transmette \u00e0 la membrane d\u2019un tambour \u00e0 air mis en rapport avec un levier inscripteur.\nLorsque le passage de l\u2019onde dilate le tube de caoutchouc, les deux demi-goutti\u00e8res de m\u00e9tal tendent \u00e0 s\u2019\u00e9carter l\u2019une de l\u2019autre, et comme la sup\u00e9rieure est seule mobile, c\u2019est elle qui ex\u00e9cute la totalit\u00e9 du mouvement; elle comprime le tambour plac\u00e9 au-dessus d\u2019elle et envoie au levier inscripteur le signal du passage de Fonde.\nLa figure 180 repr\u00e9sente la disposition de l\u2019appareil complet. Un tube horizontal de caoutchouc est rempli de liquide; \u00e0 l\u2019une de scs extr\u00e9mit\u00e9s est une pompe, \u00e0 l\u2019autre un ajutage d\u2019\u00e9coulement que l\u2019on peut laisser ouvert ou ferm\u00e9 suivant la nature de l\u2019exp\u00e9rience. Le tube traverse une s\u00e9rie de six petits explorateurs semblables \u00e0 celui qui vient d\u2019\u00eatre d\u00e9crit plus haut; ces explorateurs sont situ\u00e9s \u00e0 une distance de 20 centim\u00e8tres les uns des autres; le tube se prolonge au del\u00e0 du dernier, mais on peut, au moyen d\u2019une pince, le fermer imm\u00e9diatement apr\u00e8s son passage sous le 6\u201d explorateur. De celte fa\u00e7on, Fonde viendra heurter, en ce point, contre l\u2019obstacle form\u00e9 par la pince. Les six tambours \u00e0 levier, dont chacun est actionn\u00e9 par un des explorateurs de l\u2019onde, tracent sur un m\u00eame cylindre qui tourne avec une vitesse de 28 centim\u00e8tres par seconde. Cette vitesse est contr\u00f4l\u00e9e par un chrono-graphe de 50 vibrations doubles par seconde.\nLorsqu\u2019au moyen de la pompe repr\u00e9sent\u00e9e \u00e0 gauche de la figure \u00b0n lance une certaine quantit\u00e9 de liquide dans le tube, il se produit","page":347},{"file":"p0348.txt","language":"fr","ocr_fr":"348\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\nune onde positive. Si, au contraire, en retirant !e piston de la pompe, on cr\u00e9e une aspiration dans le tube, il se produit une onde n\u00e9gative, qui, du reste, se propage de la m\u00f4me mani\u00e8re.\nQuand on ferme au moyen d\u2019une pince l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 du tube, de fa\u00e7on \u00e0 emp\u00eacher l\u2019issue du liquide, ainsi que cela est repr\u00e9sent\u00e9 dans la figure, il se produit des r\u00e9flexions de l\u2019onde contre cet obstacle. Ces r\u00e9flexions n\u2019ont pas lieu lorsqu\u2019on laisse le tube ouvert, 'Sans entrer dans les d\u00e9tails de ces exp\u00e9riences qui ont \u00e9t\u00e9 expos\u00e9es ailleurs, avec les d\u00e9veloppements n\u00e9cessaires1, je donnerai quelques types des trac\u00e9s qu\u2019elles ont fournis.\nLa figure 182 montre le passage d\u2019une onde positive sous les six explorateurs; l\u2019orifice d\u2019\u00e9coulement \u00e9tait ferm\u00e9, ce qui donnait naissance \u00e0 une onde r\u00e9fl\u00e9chie. On y voit aussi qu\u2019\u00e0 la suite de l\u2019onde positive directe se forment une s\u00e9rie d\u2019ondes secondaires.\nExplication de la figure 182. \u2014 La ligne des abscisses repr\u00e9sente les temps; chaque dur\u00e9e peut \u00eatre \u00e9valu\u00e9e en 50e de seconde et en fractions, d\u2019apr\u00e8s le nombre de vibrations doubles du chronographe.\nLa ligne des ordonn\u00e9es exprime les longueurs du tube ou les espaces parcourus par l\u2019onde. Entre deux explorateurs il y a un intervalle de 0ra,20. Les distances verticales I \u00e0 II, II \u00e0 III, etc., correspondent donc \u00e0 0n\u2019,20 de chemin parcouru par l\u2019onde.\nLes lettres a, b, c, a', dans les six trac\u00e9s superpos\u00e9s, marquent chacune le sommet d\u2019une m\u00eame onde, et permettent d\u2019en suivre la marche. Une fl\u00e8che indique le sens dans lequel se fait la propagation. Ainsi la, 2 a, 3 a.... 6 a, signalent la marche de la premi\u00e8re onde directe positive qui, partant de l\u2019orifice d\u2019entr\u00e9e o\u00f9 elle est signal\u00e9e par l\u2019explorateur n\u00b0 1, arrive \u00e0 l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 ferm\u00e9e du tube o\u00f9 elle se r\u00e9fl\u00e9chit. On peut alors suivre cette m\u00eame onde pendant son retour; elle est signal\u00e9e par les lettres a'6, a'5.... a'1. Le lieu de la r\u00e9flexion est indiqu\u00e9 par le changement de direction des fl\u00e8ches qui, d\u2019ascendantes qu\u2019elles \u00e9taient, deviennent descendantes.\nLes ondes secondaires sont signal\u00e9es par des lettres qui permettent \u00e9galement de les reconna\u00eetre ; ainsi b d\u00e9sign\u00e9 la 2e onde, c la troisi\u00e8me, d la quatri\u00e8me. Ces ondes secondaires s\u2019\u00e9teignent plus ou moins vite : l\u2019onde b ne d\u00e9passe pas le 3e explorateur, c\u2019est-\u00e0-dire qu\u2019elle s\u2019\u00e9teint apr\u00e8s un parcours de 0m,40; l\u2019onde c ne parcourt que 0\"\u2019,20; l\u2019onde d ne parcourt pas 0m,20.\n1. Voyez Travaux dn laboratoire, 1874, p. 87.","page":348},{"file":"p0349.txt","language":"fr","ocr_fr":"Chron. 60 V.D.\nKiir. 182. Transport e|. elianjrements de forme d\u2019une onde positive aux diff\u00e9rents points de ia longueur d\u2019un tube \u00e9lastique.","page":349},{"file":"p0350.txt","language":"fr","ocr_fr":"350\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\nLa vitesse d\u2019une onde quelconque se d\u00e9duit du temps qui s\u2019\u00e9coule entre l\u2019instant de son apparition sous le 1er explorateur et le moment o\u00f9 elle appara\u00eet sous le second. Comme le d\u00e9but d\u2019une onde se distingue moins facilement que le sommet, c\u2019est de ce dernier point qu\u2019on a mesur\u00e9 les positions successives de Fonde. A cet effet, on abaisse une perpendiculaire du sommet de chaque onde 1 a, 2 a, etc., sur l\u2019axe des abscisses et le trac\u00e9 du chrono-graphe.\nLa vitesse des ondes peut encore se mesurer d\u2019apr\u00e8s l\u2019inclinaison d\u2019une ligne qui joindrait entre elles les bases de chacune des perpendiculaires abaiss\u00e9es du sommet de la courbe sur l\u2019abscisse de celle-ci. Dans le cas o\u00f9 cette vitesse serait uniforme, on aurait ainsi une ligne droite, ce qui n\u2019a pas lieu dans la figure 182.\nLa longueur d\u2019une onde se d\u00e9duit de l\u2019espace qui s\u00e9pare les origines ou les sommets de deux ondes successives \u00e0 un m\u00eame instant. Comme les sommets des courbes sont plus faciles \u00e0 saisir, nous les choisirons comme rep\u00e8res. Il s\u2019agit donc de mesurer la longueur de tube qui s\u00e9pare le sommet de Fonde a de celui de Fonde 6 qui marche derri\u00e8re elle. Dans le trac\u00e9 n\u00b0 III, le sommet 3 a de la premi\u00e8re onde se trouve verticalement au-dessus du sommet b, du trac\u00e9 n\" 1. Ces deux sommets sont donc signal\u00e9s au m\u00eame instant par des explorateurs distants l\u2019un de l\u2019autre de 0m,40; l\u2019intervalle des deux ondes qui suivent a donc 0m,40 de longueur. On constaterait de m\u00eame que du sommet 5 a, au sommet 3 6, la m\u00eame longueur existe aussi.\nLe transport d\u2019une onde n\u00e9gative est repr\u00e9sent\u00e9 dans la ligure 183. Cette sorte d\u2019onde, avons-nous dit, est obtenue en aspirant le liquide au moyen de la pompe, au lieu de le pousser dans le tube.\nLe ph\u00e9nom\u00e8ne est enti\u00e8rement inverse du pr\u00e9c\u00e9dent, mais se transporte de la m\u00eame mani\u00e8re, suivant la longueur du tube.\nPour faciliter l\u2019analyse de celte figure on a donn\u00e9 la m\u00eame signification aux lettres qui expriment les num\u00e9ros d\u2019ordre des ondes, et aux fl\u00e8ches qui en indiquent la direction.\nJ\u2019ai vari\u00e9 les conditions de l\u2019exp\u00e9rience de diff\u00e9rentes mani\u00e8res en changeant l\u2019\u00e9paisseur des tubes et leur calibre, la nature du liquide employ\u00e9, le volume et les brusqueries des ond\u00e9es lanc\u00e9es dans ces tubes; d\u2019autres fois j\u2019ai op\u00e9r\u00e9 en me servant de tubes branch\u00e9s sur un conduit principal. Il suffit de donner ici les conclusions de cette s\u00e9rie d\u2019exp\u00e9riences.","page":350},{"file":"p0351.txt","language":"fr","ocr_fr":"Chron. 50 V. D.\nFig. 183. Transport d\u2019une onde n\u00e9gative dans un tube \u00e9lastique","page":351},{"file":"p0352.txt","language":"fr","ocr_fr":"352\nINSCRIPTIONS MULTIPI.es.\nConclusions. \u2014 1* Lorsqu\u2019un liquide p\u00e9n\u00e8tre avec vitesse et d\u2019une mani\u00e8re intermittente dans un conduit \u00e9lastique d\u00e9j\u00e0 plein, il se forme, dans la colonne liquide tout enti\u00e8re, des ondes positives qui se transportent avec une vitesse ind\u00e9pendante du mouvement de translation du liquide. Ces ondes semblent soumises aux lois g\u00e9n\u00e9rales des mouvements ondulatoires; des appareils sp\u00e9ciaux permettent de les \u00e9tudier.\n2\u00b0 La vitesse de transport d\u2019une onde est proportionnelle \u00e0 la force \u00e9lastique du tube; elle varie en raison inverse de la densit\u00e9 du liquide employ\u00e9; elle diminue graduellement pendant le parcours de l\u2019onde; elle cro\u00eet avec la rapidit\u00e9 d\u2019impulsion du liquide.\n3\" L\u2019amplitude de l\u2019onde est proportionnelle \u00e0 la quantit\u00e9 de liquide qui p\u00e9n\u00e8tre dans le tube, et \u00e0 la brusquerie de sa p\u00e9n\u00e9tration ; elle diminue peu \u00e0 peu pendant le parcours de l\u2019onde.\n4\u00b0 Quand un aftlux de liquide dans le tube est bref et \u00e9nergique, il peut se faire, sous l\u2019influence de cette impulsion unique, une s\u00e9rie d\u2019ondes successives qui marchent les unes \u00e0 la suite des autres. Ces ondes secondaires, form\u00e9es suivant les lois du mouvement vibratoire, ont des amplitudes graduellement d\u00e9croissantes; en outre, elles peuvent \u00eatre suivies plus ou moins loin sur le trajet du tube : les derni\u00e8res form\u00e9es, \u00e9tant les plus faibles, s\u2019\u00e9teignent les premi\u00e8res.\n5\u00b0 Quand une onde est suivie d\u2019ondes secondaires, on peut mesurer la distance \u00e0 laquelle elles se suivent d\u2019apr\u00e8s l\u2019intervalle qui s\u00e9pare deux sommets cons\u00e9cutifs.\n6\u00b0 Si, au lieu d\u2019introduire du liquide dans le tube, on en retire au contraire une petite quantit\u00e9, il se forme une onde n\u00e9gative qui est soumise aux m\u00eames lois que l'onde positive, cl peut \u00eatre suivie d\u2019ondes n\u00e9gatives secondaires.\n7\u00b0 Lorsque le tube dans lequel se forment les ondes est ferm\u00e9, ou suffisamment r\u00e9tr\u00e9ci \u00e0 son extr\u00e9mit\u00e9, il se forme des ondes r\u00e9fl\u00e9chies qui suivent un trajet r\u00e9trograde et reviennent \u00e0 l\u2019origine du tube. Ces ondes r\u00e9fl\u00e9chies se distinguent des ondes directes en ce que la compression du tube en aval du point explor\u00e9 augmente l\u2019intensit\u00e9 des ondes directes et supprime les ondes r\u00e9fl\u00e9chies. Au lieu o\u00f9 se fait la r\u00e9flexion, l\u2019amplitude des ondes augmente, ainsi qu\u2019on l\u2019observe \u00e0 la surface d\u2019un bassin, quand des ondes viennent en frapper les parois*\n8\u00b0 Si le liquide p\u00e9n\u00e8tre a\\ee une grande rapidit\u00e9 dans un tube \u00e0parois peu extensibles, on voit se former ce qu\u2019on pourrait dp-","page":352},{"file":"p0353.txt","language":"fr","ocr_fr":"353\nONDES LIQUIDES.\npeler des vibrations harmoniques; elles sont surajout\u00e9es aux ondes principales; leur nombre est un multiple de celui des ondes. Ces harmoniques n\u2019apparaissent pas \u00e0 l\u2019orifice d\u2019entr\u00e9e du tube, mais seulement un peu plus loin, et disparaissent pr\u00e8s de l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 oppos\u00e9e.\n9\u00b0 Quand le liquide p\u00e9n\u00e8tre dans le lube, en grande quantit\u00e9 et pendant assez longtemps, son afflux prolong\u00e9 s\u2019oppose \u00e0 l\u2019oscillation r\u00e9trograde qui fait na\u00eetre les ondes secondaires. Toutefois, celles-ci peuvent appara\u00eetre \u00e0 une certaine distance de l\u2019orifice d\u2019entr\u00e9e du tube.\n10\u00dc Dans les tubes branch\u00e9s, de calibres et d\u2019\u00e9paisseurs semblables, il se fait un m\u00e9lange tr\u00e8s-compliqu\u00e9 d\u2019ondes qui passent d\u2019un tube dans l\u2019autre. Mais, dans les conditions de la circulation du sang, l\u2019aorte ne permet pas le passage des ondes d\u2019une art\u00e8re dans une autre. L\u2019aorte a ses propres ondes qu\u2019elle envoie dans toutes les art\u00e8res o\u00f9 elles se transforment plus ou moins, mais elle \u00e9teint et alisorbe, comme un r\u00e9servoir \u00e9lastique, les ondes que chaque art\u00e8re lui apporte et ne les envoie point aux autres.\n11\" Quand de petits tubes de longueurs in\u00e9gales sont branch\u00e9s sur un tube plus gros, comme les art\u00e8res le sont sur l\u2019aorte, chacun de ces tubes est le si\u00e8ge d'ondes qui lui sont propres, qui se forment \u00e0 son int\u00e9rieur et dont la longueur varie avec celle du tube.\nParlant des donn\u00e9es exp\u00e9rimentales que j\u2019avais obtenues, M. R\u00e9-sal a calcul\u00e9 les mouvements d\u2019un fluide incompressible, dans un tuyau \u00e9lastique, et est arriv\u00e9 \u00e0 cette formule :\nV 2 Ko p\nLa vitesse de propagation des ondes est \u00e9gale \u00e0 la racine carr\u00e9e du produit du coefficient d\u2019\u00e9lasticit\u00e9 et de l\u2019\u00e9paisseur du tuyau, divis\u00e9 par celui du diam\u00e8tre du tuyau et de la densit\u00e9 du liquide.\n23","page":353},{"file":"p0354.txt","language":"fr","ocr_fr":"354\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\nInscription \u00able l\u2019onde musculaire.\nL\u2019inscription simultan\u00e9e des gonflements d\u2019un muscle, en diff\u00e9rents points de sa longueur, a permis \u00e0 \u00c6by1 de reconna\u00eetre l\u2019existence d\u2019une onde musculaire assez analogue \u00e0 celle qui se produit dans le mouvement d\u2019un liquide \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur d\u2019un tube \u00e9lastique. Il sera int\u00e9ressant de rapprocher ces deux ordres de ph\u00e9nom\u00e8nes, dont la comparaison peut \u00e9clairer le m\u00e9canisme intime de la contraction des muscles.\nJ\u2019ai r\u00e9p\u00e9t\u00e9 en les simplifiant les exp\u00e9riences d\u2019\u00c6by, et les r\u00e9sultats ont \u00e9t\u00e9 les m\u00eames que ceux qu\u2019avait annonc\u00e9s ce savant.\nQuand Fonde appara\u00eet dans le muscle, elle constitue une cause de raccourcissement. Pendant toute la dur\u00e9e du transport, le raccourcissement persiste, et quand, arrivant au bout de la fibre musculaire, Fonde s\u2019\u00e9vanouit, le raccourcissement dispara\u00eet avec elle.\nCes faits se rapprochent de ceux que le microscope r\u00e9v\u00e8le dans une fibre musculaire qu\u2019on examine pendant qu\u2019elle est encore vivante. Sur un insecte, qu\u2019on prenne un faisceau de fibres musculaires (les pattes de col\u00e9opt\u00e8res se pr\u00eatent tr\u00e8s-bien \u00e0 ce genre d\u2019\u00e9tude) et qu\u2019on le place sous l\u2019objectif du microscope; on constate d\u2019abord la belle striation transversale de ces fibres, et l\u2019on aper\u00e7oit sur leur surface un mouvement ondulatoire, souvent alternatif, qui rappelle le mouvement des vagues \u00e0 la surface de l\u2019eau.\nEn examinant de plus pr\u00e8s ce ph\u00e9nom\u00e8ne, on voit que les stries transversales de la fibre sont, en certains points, tr\u00e8s-rapproch\u00e9es les unes des autres, ce qui, dans la silhouette, sc traduit par un gonflement de la fibre. C\u2019est Fonde vue au microscope ; la condensation longitudinale dont le muscle est le si\u00e8ge en ce point lui donne une opacit\u00e9 plus grande que dans les autres r\u00e9gions (fig. 184).\nCette onde opaque chemine le long de la fibre ; en d\u2019autres termes, les points o\u00f9 la striation est serr\u00e9e ne sont pas toujours les m\u00eames ; la condensation longitudinale dispara\u00eet en un endroit, tandis qu\u2019elle se produit dans les parties contigu\u00ebs.\n*\n1. Untersuchungen ueber die Vortp\u00dfanzungsgeschwindigkcil der Reizung in der quergestreiften Muskelfaser, Braunschweig, 1862.","page":354},{"file":"p0355.txt","language":"fr","ocr_fr":"ONDE MUSCULAIRE.\n355\nPuisque le raccourcissement du muscle s\u2019accompagne de son gonflement dans le sens transversal, on peut \u00e9tudier, d\u2019apr\u00e8s ce gonflement, les caract\u00e8res du mouvement qui se produit dans un muscle. Nous avons r\u00e9ussi \u00e0 enregistrer ces changements de diam\u00e8tre du muscle comme on avait enregistr\u00e9 les changements de longueur. Dans ces conditions, on pouvait \u00e9tudier l\u2019action mus-\nFig. 184. Aspect de l\u2019onde musculaire vue au microscope d\u2019apr\u00e8s \u00c6by.\nculaire sur l\u2019homme lui-m\u00eame, car il n\u2019est plus besoin de mutilation.\nQu\u2019on suppose un muscle serr\u00e9 entre les mors aplatis d\u2019une pince ; \u00e0 chacun de ses gonflements, le muscle \u00e9cartera les mors, et ce mouvement pourra \u00eatre enregistr\u00e9.\nCette m\u00e9thode permet d\u2019\u00e9tudier le ph\u00e9nom\u00e8ne de l\u2019onde musculaire et la vitesse avec laquelle se fait son transport sur Soute la longueur du muscle.\nLa figure 185 montre un faisceau musculaire saisi en deux points de sa longueur entre les mors des pinces rnyographiques 1, 2. Ces instruments sont faits de telle sorte que, si leurs mors sont \u00e9cart\u00e9s, le mouvement comprime une sorte de petit tambour qui, par un tube en caoutchouc, envoie une partie de l\u2019air qu\u2019il renfermait dans un autre petit tambour semblable. La figure 185 repr\u00e9sente deux de ces instruments mont\u00e9s sur un pied. Le gonflement de la membrane soul\u00e8ve un levier enregistreur et donne ainsi le signal du gonflement du muscle au point o\u00f9 il est comprim\u00e9 par la pince n\u00b0 1. Le mouvement se traduit sur le trac\u00e9 par une courbe analogue \u00e0 celles que nous avons d\u00e9j\u00e0 vues pr\u00e9c\u00e9demment.\nSupposons qu\u2019on excite \u00e9lectriquement le muscle au niveau de la premi\u00e8re pince, on a le signal de la formation de l\u2019onde \u00e0 cet endroit du muscle, mais la pince n\u00b0 2 ne donne pas encore le signal. Pour qu\u2019elle fonctionne, il faut que l\u2019onde, dans son transport le long du muscle, soit arriv\u00e9e jusqu\u2019\u00e0 elle ; \u00e0 ce moment, elle donne \u00e0 son tour son signal, et l\u2019on voit, sur le trac\u00e9, que le deuxi\u00e8me mouvement retarde sur le premier d\u2019un certain espace que l\u2019on peut \u00e9valuer en temps, d\u2019apr\u00e8s la vitesse connue de la rotation du cylindre.","page":355},{"file":"p0356.txt","language":"fr","ocr_fr":"356\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\nLes influences qui modifient l\u2019intensit\u00e9 et la dur\u00e9e de. la secousse musculaire nous ont paru modifier l\u2019intensit\u00e9 cl la vitesse\nFig. 185. Passages de l'oncle musculaire explor\u00e9s au moyeu de deux pinces myographiques.\nde propagation de l\u2019onde; ainsi les deux courbes inf\u00e9rieures repr\u00e9sent\u00e9es sur la figure 186 montrent que le transport de l\u2019onde esl ralenti par le froid.\nL\u2019exp\u00e9rience a \u00e9t\u00e9 faite sur les muscles de ia cuisse d\u2019un lapin\nFig. 186. Trac\u00e9s du passage d.1 l\u2019onde musculaiie.\nLes pinces \u00e9taient plac\u00e9es aussi loin que possible l\u2019une de l\u2019autre : \u00e0 7 centim\u00e8tres environ, l\u2019excitation \u00e9lectrique est appliqu\u00e9e \u00ab Vextr\u00e9mit\u00e9 inf\u00e9rieure du muscle. On obtient les deux courbes sup\u00e9rieures de la figure 186. L\u2019intervalle qui s\u00e9pare ces courbes mesure","page":356},{"file":"p0357.txt","language":"fr","ocr_fr":"CARDIOGRAPHIE.\n357\nin dur\u00e9e du transport, de l'onde musculaire. Apr\u00e8s avoir refroidi le muscle avec de la glace on obtint les courbes plac\u00e9es au bas de la figure. On voit que le transport de fonde est ralenti, car il y a plus d\u2019intervalle en Ire ces courbes qu\u2019entre les premi\u00e8res.\nCardiographie physiologique.\nCes exp\u00e9riences avaient pour but de fixer la physiologie et la m\u00e9decine sur la succession v\u00e9ritable des diff\u00e9rents actes d\u2019une r\u00e9volution cardiaque', et particuli\u00e8rement sur la signification du choc du c\u0153ur. La plupart des auteurs admettaient, avec Harvey, que le c\u0153ur bat au moment de la systole ventriculaire, mais\nFig-. 187. Dispositions des appareils pour la cardiographie physiologique.\n1 id\u00e9e oppos\u00e9e avait scs adh\u00e9rents ; enfin, un nombre consid\u00e9rable de th\u00e9ories avaient r\u00e9gn\u00e9 ou r\u00e9gnaient encore \u00e0 cet \u00e9gard.\nC\u2019est avec le concours de mon coll\u00e8gue et ami Chauveau que ces exp\u00e9riences furent faites en 1861. Le plan consistait \u00e0. inscrire simultan\u00e9ment la pression du sang dans l\u2019oreillette et dans le ventricule, en m\u00eame temps qu\u2019on enregistrerait la pulsation cardiaque. La superposition des trac\u00e9s \u00eele ces diff\u00e9rents actes devait trancher la question litigieuse.","page":357},{"file":"p0358.txt","language":"fr","ocr_fr":"INSCRIPTIONS MULTIPLES.\nOK.O\n'.J KJ O\nEn effet, il est clair que le moment o\u00f9 se fait la systole des ventricules doit \u00eatre reconnaissable par la haute pression que supporte alors l\u2019ampoule manom\u00e9trique plong\u00e9e dans ces cavit\u00e9s. 11 restait donc \u00e0 savoir si le choc du c\u0153ur co\u00efncidait ou non avec le moment de la systole des ventricules.\nLes trois leviers repr\u00e9sent\u00e9s dans la ligure 187 devaient inscrire: le premier, la, la pression du sang dans l\u2019oreillette droite d\u2019un cheval ; le second, Iv, la pression dans le ventricule droit ; le troisi\u00e8me levier, le, devait tracer la pulsation du c\u0153ur contre les parois thoraciques.\nLes extr\u00e9mit\u00e9s de ces trois leviers, exactement superpos\u00e9es les unes aux autres, tra\u00e7aient en m\u00eame temps, sur une bande de papier conduite par le mouvement d\u2019horlogerie H.\nA chacun des trois tambours \u00e0 levier se rendait un tube mis en communication avec une ampoule manom\u00e9trique.\nLes deux ampoules qui devaient explorer la pression du sang dans les cavit\u00e9s du c\u0153ur droit \u00e9taient r\u00e9unies en un seul instrument que nous avons nomm\u00e9 sonde cardiaque droite et qui s\u2019introduisait par une veine jugulaire jusque dans les cavit\u00e9s droites du c\u0153ur.\nLa sonde cardiaque droite repr\u00e9sent\u00e9e figure 188 est une sorte de sonde \u00e0 double courant qui porte l\u2019ampoule du ventricule Y et celle de l\u2019oreillette 0. Ces deux ampoules sont form\u00e9es d\u2019un tube de caoutchouc soutenu par une carcasse de fil d\u2019acier qui l\u2019em-\nFig. 188. Sonde cardiaque droite avec les d\u00e9tails de sa structure.\np\u00e8che de s\u2019affaisser enti\u00e8rement sous la pression du sang, tout en lui permettant de changer l\u00e9g\u00e8rement de volume sous l\u2019influence des variations de cette pression. Des tubes s\u00e9par\u00e9s mettent chacune (Je ces ampoules en communication avec les appareils","page":358},{"file":"p0359.txt","language":"fr","ocr_fr":"CARDIOGRAPHIE.\n359\ninscripleurs. Or peut voir sur la coupe de la sonde cardiaque droite les d\u00e9tails de sa construction. L\u2019ampoule Y, destin\u00e9e au ventricule droit, communique par son tube TY avec le levier lu (fio- 187). L\u2019ampoule 0, destin\u00e9e \u00e0 l\u2019oreillette, communique parle conduit ext\u00e9rieur avec le tube TO et le levier lo. La sonde s\u2019introduit par la veine jugulaire du cheval J (lig. 189), jusque dans les cavit\u00e9s du c\u0153ur droit. La longueur qui s\u00e9pare les ampoules Y et 0 est telle, que, lorsque Y est dans le ventricule, 0 occupe l\u2019oreillette. Il suffit donc, pour arriver \u00e0 une bonne position des ampoules, de les enfoncer par la veine jugulaire jusqu\u2019\u00e0 ce qu\u2019on \u00e9prouve une r\u00e9sistance absolue due au contact de l\u2019ampoule Y avec, le fond du ventricule droit.\nLa figure 189, qui repr\u00e9sente le c\u0153ur du cheval, vu par sa face\nFig* 189. Positions occup\u00e9es par les ampoules de la sonde cardiaque droite dans le c\u0153ur du cheval; elles sont marqu\u00e9es par de petites croix.\n\u00abdroite, montre la position pr\u00e9cise de ces deux ampoules. Cctlc position est indiqu\u00e9e par deux petites croix.\nL\u2019ampoule initiale, destin\u00e9e \u00e0 transmettre la pulsation cardiaque au levier sphygmographique qui l\u2019enregistrera, est \u00e0 peu","page":359},{"file":"p0360.txt","language":"fr","ocr_fr":"190. Trac\u00e9s cnrdiograplnqncs de l\u2019oreillette droite 1, du ventricule droit 2, et de la pulsation du c\u0153ur 3.\n360\nINSCRIPTIONS MULTIPLES\npr\u00e8s semblable \u00e0 celjc que porte la sonde cardiaque. Plac\u00e9e\n\u00e0 l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 du tube te, elle est repr\u00e9sent\u00e9e en c (f\u00eeg. 187).","page":360},{"file":"p0361.txt","language":"fr","ocr_fr":"CARDIOGRAPHIE.\n361\nCette ampoule, pour \u00eatre mise en place, n\u00e9cessite une incision de la peau et un d\u00e9collement des muscles intercostaux internes et externes dans l\u2019intervalle desquels elle doit \u00eatre enferm\u00e9e. On peut indiff\u00e9remment la placer \u00e0 droite ou \u00e0 gauche, pourvu que l\u2019on choisisse lequatri\u00e8me espace intercostal au niveau duquel la masse ventriculaire n\u2019est pas recouverte par le poumon.\nDans la figure 189, le chiffre 4 (quatri\u00e8me espace intercostal) indique le point o\u00f9 l\u2019ampoule doit \u00eatre appliqu\u00e9e.\nLa figure 190 repr\u00e9sente les trac\u00e9s de l\u2019oreillette droite (n\u00b0 1), du ventricule droit (n\u00b0 2) et de la pulsation cardiaque (n\u00b03) pris simultan\u00e9ment, pendant quatre r\u00e9volutions compl\u00e8tes du c\u0153ur. Une \u00e9chelle permet de mesurer, en fractions de seconde, la dur\u00e9e des moindres mouvements de l\u2019organe. La figure se lit de gauche \u00e0 droite; \u00e0 mesure que les ondulations de ces trac\u00e9s sont expliqu\u00e9es, elles sont marqu\u00e9es au trait plein, au lieu de l\u2019\u00eatre au trait ponctu\u00e9.\nlre r\u00e9volution. Deux lignes verticales a, b indiquent le d\u00e9but de la systole auriculaire o et de celui de la systole ventriculaire v. Prolong\u00e9es sur le trac\u00e9 inf\u00e9rieur, ces lignes montrent que la contraction de l\u2019oreillette pr\u00e9c\u00e8de le choc du c\u0153ur, et que celui-ci commence avec la contraction du ventricule.\n2\u00b0 r\u00e9volution. On y voit la dur\u00e9e et la forme des systoles auriculaire et ventriculaire et de la pulsation cardiaque, ainsi que le mode de repletion des cavit\u00e9s du c\u0153ur pendant leur p\u00e9riode de rel\u00e2chement. La systole de l'oreillette n\u2019a qu\u2019une dur\u00e9e tr\u00e8s-minime; presque instantan\u00e9e, elle finit en o', au moment m\u00eame o\u00f9 elle arrive \u00e0 son maximum, et avant que le choc d\u00e9bute. La systole du ventricule a une dur\u00e9e beaucoup plus longue. Arriv\u00e9e \u00e0 son summum, en a', la pression qu\u2019elle d\u00e9veloppe se maintient \u00e0 peu pr\u00e8s au m\u00eame degr\u00e9 jusqu\u2019au rel\u00e2chement. La pulsation cardiaque pr\u00e9sente exactement la m\u00eame dur\u00e9e que la systole ventriculaire, preuve que ce sont deux ph\u00e9nom\u00e8nes connexes. La forme toutefois est un peu diff\u00e9rente, car la courbe del\u00e0 pulsation, il partir du moment o\u00f9 elle est arriv\u00e9e \u00e0 son maximum, en c', subit un abaissement continu jusqu\u2019au moment o\u00f9 survient le rel\u00e2chement ventriculaire; cet effet est le r\u00e9sultat de la d\u00e9pl\u00e9tion graduelle du ventricule en contraction. Un effet inverse se produit Pendant la p\u00e9riode de rel\u00e2chement du c\u0153ur : l\u2019ascension graduelle des trois courbes qui se manifeste alors indique la repletion progressive des cavit\u00e9s cardiaques par l\u2019afflux du sang qui revient des","page":361},{"file":"p0362.txt","language":"fr","ocr_fr":"362\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\nveines. Une petite ondulation ff, plac\u00e9e \u00e0 l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 de cette ligne de r\u00e9pl\u00e9tion diastolique, exprime, dans la courbe ventriculaire et dans la courbe de la pulsation, la contraction de l\u2019oreillette.\n3\u00b0 r\u00e9volution. Elle montre l\u2019effet des mouvements valvulaires dans les trac\u00e9s. La valvule auriculo-venlriculaire, au moment o\u00f9 elle est ferm\u00e9e, \u00e9prouve des oscillations qui se traduisent par de petites ondulations, en \u00e0 dans le trac\u00e9 de l\u2019oreillette, en h' dans le trac\u00e9 du ventricule, en h\" dans le trac\u00e9 du choc. Une petite ondulation analogue i %' i\" est produite, dans les traces, par le claquement des valvules sigmo\u00efdes.\n4e r\u00e9volution. Tous les mouvements du c\u0153ur s\u2019y trouvent marqu\u00e9s au trait plein, c\u2019est-\u00e0-dire qu\u2019ils sont tous pr\u00e9c\u00e9demment d\u00e9crits et expliqu\u00e9s.\nLa disposition ci-dessus indiqu\u00e9e du cardiographe avait surtout pour objet d\u2019\u00e9tablir exp\u00e9rimentalement la th\u00e9orie du c\u0153ur, c\u2019est-\u00e0-dire de fixer la succession r\u00e9elle des Irois ph\u00e9nom\u00e8nes principaux dont nous avons parl\u00e9. Mais il fallait prouver, en outre, que les deux ventricules ex\u00e9cutent leurs mouvements systoliques et diastoliques d\u2019une mani\u00e8re parfaitement synchrone.\nA cet effet, nous construis\u00eemes une autre sonde qui devait \u00eatre plac\u00e9e dans le ventricule gauche et signaler la concordance ou l\u2019alternance des mouvements de ce ventricule avec les mouvements indiqu\u00e9s par l\u2019appareil pour les cavit\u00e9s droites.\nLa sonde cardiaque gauche est repr\u00e9sent\u00e9e figure 191.\nSon ampoule a, un peu plus r\u00e9sistante que celle de la sonde droite,\ncr\nFig. 191. Sonde cardiaque pour le ventricule gauche.\npuisqu\u2019elkrdoit subir un effort plus \u00e9nergique, est mont\u00e9e sur un tube de cuivre a f. Ce tube s\u2019adapte en g au tube do caoutchouc qui se rend \u00e0 l\u2019appareil sphygmographique. C\u2019est par la carotide de l\u2019animal qu\u2019on introduit cette sonde; on l\u2019enfonce doucement jusqu\u2019\u00e0 la rencontre des valvules sigm\u00f4\u00efdes de l\u2019aorte, et profitant du moment d\u2019une systole ventriculaire o\u00f9 ces valvules sont ouvertes, on la pousse vivement dans le ventricule. Pour se diriger","page":362},{"file":"p0363.txt","language":"fr","ocr_fr":"CARDIOGRAPHIE.\n3&3\ndans l\u2019introduction de cette sonde, il faut savoir de quel c\u00f4t\u00e9 est orient\u00e9e l\u2019ampoule qui fait, avec l\u2019axe du tube m\u00e9tallique, un angle de 135\u00b0 environ. A cet effet, une 'tige e, servant de rep\u00e8re, est implant\u00e9e perpendiculairement \u00e0 la direction du tube et tourn\u00e9e du m\u00eame c\u00f4t\u00e9 que l\u2019ampoule dont elle permet de conna\u00eetre la direction dans l\u2019aorte du cheval.\nRapports \u00eeles systoles de eavit\u00e9s droites et gauelies.\nEn enregistrant les mouvements du ventricule gauche avec ceux de l\u2019oreillette et du ventricule droits fournis par la sonde cardiaque droite, on obtient la figure 192, qui montre le parfait synchronisme du mouvement des deux ventricules. Toutefois, une diff\u00e9rence doit \u00eatre signal\u00e9e dans la forme de ces deux mouvements. Le maximum\nFig. 192. Trac\u00e9 de l\u2019oreillette droite, du ventricule droit et du ventricule gauche.\nde l\u2019effort d\u00e9velopp\u00e9 par la contraction correspond au d\u00e9but du mouvement, en m, dans le ventricule droit, et se manifeste \u00e0 la An, en m\\ dans le trac\u00e9 du ventricule gauche. Ajoutons que le claquement des valvules sigmo\u00efdes v v' est plus accentu\u00e9 \u00e0 gauche cju\u2019\u00e0 droite, ce qui est d\u00fb \u00e0 ce que la pression aortique est plus forte que la pression de l\u2019art\u00e8re pulmonaire.","page":363},{"file":"p0364.txt","language":"fr","ocr_fr":"364\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\nRapports de la systole ventriculaire avec la pulsation aortique.\nLigne n\u00b0 1. Une sonde plac\u00e9e dans le ventricule gauche donne le trac\u00e9 de deux r\u00e9volutions du c\u0153ur. Au point a, celte sonde retir\u00e9e dans l\u2019aorte; elle donne alors la forme de deux pulsations aortiques (une ligne ponctu\u00e9e indique la forme qu\u2019aurait le trac\u00e9 si la sonde \u00e9tait rest\u00e9e dans le ventricule \u00e0 partir du point a).\nFig. 193. Courbe n\u00b0 1. Pression clans le ventricule gauche d\u2019un cheval ; \u00e0 l'instant a on retire la sonde dans l\u2019aorte. \u2014 Ligne 2, pression du sang dans l'aorte.\nCelte courbe montre que de b en c, c\u2019est-\u00e0-dire pendant la systole ventriculaire, la pression pr\u00e9sente \u00e0 peu pr\u00e8s les m\u00f4mes caract\u00e8res dans le ventricule cl dans l\u2019aorte qui, \u00e0 ce moment, communiquent largement l\u2019un avec l\u2019autre.\nLigne n\u00b0 2. Une autre sonde, plac\u00e9e \u00e0 demeure dans l\u2019aorte, montre que la pulsation aortique ne se produit qu\u2019\u00e0 un certain moment de la contraction ventriculaire : lorsque la pression du sang dans le ventricule est devenue assez forte pour soulever les valvules sigmo\u00efdes. Le premier eilet de la systole ventriculaire ne produit qu\u2019un \u00e9branlement de ces valvules, ce qui se traduit par la petite ondulation b'.\nDans les deux trac\u00e9s, les ondulations c et c' correspondent \u00e0 la","page":364},{"file":"p0365.txt","language":"fr","ocr_fr":"CARDIOGRAPHIE\n365\ncl\u00f4ture des valvules sigmo\u00efdes. La ligne descendante qui suit exprime rabaissement de la pression dans l\u2019aorte par suite de l\u2019\u00e9coulement du sang entre deux afflux cons\u00e9cutifs.\n\u00c9valuation inanonictriqiie de l\u2019effort d\u00e9velopp\u00e9 par les differentes cavit\u00e9s du c\u0153ur.\nLe cardiographe indique, d\u2019apr\u00e8s la hauteur croissante ou d\u00e9croissante des courbes qu\u2019il trace, l\u2019\u00e9nergie plus ou moins grande des systoles des oreillettes ou des ventricules; mais ce ne sont l\u00e0 que des indications relatives dont on ne saurait rapporter la valeur \u00e0 une commune mesure. Le manom\u00e8tre \u00e0 mercure, au contraire, fournit imm\u00e9diatement la valeur r\u00e9elle des pressions qu\u2019il signale; mais nous avons vu que cet appareil, tr\u00e8s-bon pour indiquer les pressions constantes, ne saurait signaler fid\u00e8lement des pressions qui \u00e9prouvent des variations brusques. En effet, la colonne de mercure de l\u2019instrument, mise en mouvement par un brusque changement de pression, prend une vitesse acquise en vertu de laquelle son niveau ne s\u2019arr\u00eate pas au maximum ni au minimum r\u00e9el de la pression qu\u2019elle devrait signaler, mais les d\u00e9passe tous les deux. Cet effet est produit par l\u2019inertie du mercure; il serait moindre pour des manom\u00e8tres construits avec des liquides moins denses ; il est sensiblement nul pour les appareils dans lesquels les pi\u00e8ces mises en mouvement par les changements de la pression n\u2019ont que tr\u00e8s-peu de masse; le cardiographe est pr\u00e9cis\u00e9ment dans ces conditions.\n11 s\u2019agit donc de mesurer, avec le manom\u00e8tre \u00e0 mercure, la valeur des diff\u00e9rentes pressions que le cardiographe exprime par des hauteurs plus ou moins grandes de la courbe enregistr\u00e9e. En un mol, il faut graduer les indications du cardiographe en prenant pour \u00e9talon le manom\u00e8tre \u00e0 mercure. (Voir Technique, chap, vin.')\nLorsqu\u2019on a construit l\u2019\u00e9chelle des indications du cardiographe, on d\u00e9termine ais\u00e9ment la valeur absolue des pressions \u00e0 tout instant, dans les diff\u00e9rentes cavit\u00e9s du c\u0153ur. Dans nos mesures nous avons trouv\u00e9 avec Chauveau des valeurs tr\u00e8s-vari\u00e9es; ainsi dans un cas les maxima de la pression \u00e9taient les suivants :\n2'\"\",5 25 128\nOreillette droite.. Ventricule droit.. Ventricule gauche","page":365},{"file":"p0366.txt","language":"fr","ocr_fr":"366\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\nSur un autre animal, nous avons obtenu les valeurs suivantes :\nVentricule droit........................ 30'\"\u201d\nVentricule gauche....................... 95\nChez un vieux cheval, l\u2019\u00e9cart \u00e9tait \u00e9norme entre les maxima de pression des deux ventricules :\nVentricule droit........................ \u00eeg\u201c''\u201c\nVentricule gauche....................... 14C\nDe la pression dans les diff\u00e9rentes cavit\u00e9s splanchniques; exp\u00e9riences de Luciani.\nUne s\u00e9rie de manom\u00e8tres inscripteurs du mod\u00e8le de Fick \u00e9tant dispos\u00e9s pour tracer sur un m\u00eame cylindre, Luciani conduit \u00e0 chacun de ces instruments la pression prise dans une des cavit\u00e9s splanchniques : thorax, abdomen. Un tube explore la pression lat\u00e9rale de l\u2019air dans la trach\u00e9e par la m\u00e9thode de Hering et Breuer1, D\u2019autre part, on fait respirer l\u2019animal dans un vase de grande capacit\u00e9 o\u00f9 l\u2019on explore la pression avec un manom\u00e8tre inscrip-teur2.\nEnfin, deux prises de pression sont \u00e9tablies, l\u2019une dans l\u2019\u0153sophage, l\u2019autre dans la vessie ou le rectum, pour fournir la valeur des pressions intra-thoracique et intra-abdominale. Cette disposition qui permet d\u2019agir sans mutiler l\u2019animal semble destin\u00e9e \u00e0 fournir d\u2019importants r\u00e9sultats. C\u2019est une sorte de sonde manom\u00e9-trique analogue \u00e0 celles de la Cardiographie physiologique que l\u2019on introduit dans l\u2019\u0153sophage ou dans le rectum. La pression agit alors d\u2019une mani\u00e8re m\u00e9diate, suivant l\u2019expression de l\u2019auteur, soit pour dilater, soit pour comprimer l\u2019ampoule de cette sonde.\nLes r\u00e9sultats obtenus par Luciani diff\u00e8rent sensiblement de ceux que j\u2019ai obtenus moi-m\u00eame dans des conditions assez analogues, et je ne serais pas \u00e9loign\u00e9 de croire que dans la dis-\n1.\tTube bifurqu\u00e9 j une branche s\u2019ouvre \u00e0 l\u2019air libre, l\u2019autre se rend \u00e0 un manom\u00e8tre de Fick ou \u00e0 un tambour \u00e0 levier. ( Hering et Breuer, Wiener Sitzungsberichte 1868-69.)\n2.\tJ\u2019ai employ\u00e9 le m\u00eame proc\u00e9d\u00e9, en 1865, pour rechercher la concordance entre les mouvements respiratoires et ceux de l\u2019air. (Pneumographie, in Journal de l\u2019Anat. et de la Phys, de Robin, 1865.)","page":366},{"file":"p0367.txt","language":"fr","ocr_fr":"TEMP\u00c9RATURE ANIMALE.\n367\nposition m\u00f4me des appareils s\u2019est gliss\u00e9e quelque cause d\u2019erreur.\nAinsi, tandis que j\u2019ai toujours obtenu une concordance parfaite entre les mouvements du thorax et ceux de l\u2019air respir\u00e9, Luciani trouve un retard des mouvements de l\u2019air sur ceux de la respiration; d\u2019autre part, tandis que j\u2019observais dans mes exp\u00e9riences une alternance entre les variations de la pression thoracique et celles de la pression abdominale, l\u2019auteur n\u2019observe cette alternance que dans des cas particuliers. Il ne faut pas oublier que la disposition desappareils manom\u00e9lriques influe beaucoup sur le plus ou moins de rapidit\u00e9 de leurs indications et que souvent, dans la transmission m\u00eame des pressions, il existe des causes de retard qu\u2019on ne saurait n\u00e9gliger.\nInscription simultan\u00e9e des temp\u00e9ratures recueillies en diff\u00e9rents lieux.\nCe probl\u00e8me, les m\u00e9t\u00e9orologistes ont \u00e0 chaque instant \u00e0 le r\u00e9soudre. Tant\u00f4t il leur importe de conna\u00eetre la temp\u00e9rature au niveau du sol et de la comparer \u00e0 celle qui existe \u00e0 une certaine altitude; d\u2019autres fois, c\u2019est \u00e0 une certaine profondeur qu\u2019on explore la temp\u00e9rature ; ailleurs, c\u2019est au soleil ou \u00e0 l\u2019ombre qu\u2019on l\u2019\u00e9value. Dans tous ces cas on doit ramener, s\u2019il est possible, \u00e0 un m\u00eame appareil inscripteur, les trac\u00e9s de ces diff\u00e9rentes temp\u00e9ratures; les thermom\u00e8tres \u00e0 transmission se pr\u00eatent fort bien \u00e0 cette inscription simultan\u00e9e.\nOn a vu, page 313, que la temp\u00e9rature du thermom\u00e8tre sec compar\u00e9e \u00e0 celle du thermom\u00e8tre humide permet d\u2019\u00e9valuer approximativement l\u2019intensit\u00e9 des effets de l\u2019\u00e9vaporation; cette intensit\u00e9 est proportionnelle \u00e0 l\u2019\u00e9cart des deux temp\u00e9ratures inscrites.\nL\u2019actinorn\u00e8tre consiste en deux thermom\u00e8tres; dans l\u2019un la boule est, nue, et dans l\u2019autre elle est couverte de noir de fum\u00e9e.","page":367},{"file":"p0368.txt","language":"fr","ocr_fr":"368\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\nInscription simultan\u00e9e de la temp\u00e9rature en plusieurs points de l'organisme.\nLa temp\u00e9rature animale varie, en chaque point de l\u2019organisme, sous un grand nombre d\u2019influences diverses. Dans les r\u00e9gions superficielles elle varie beaucoup, dans les r\u00e9gions profondes, tr\u00e8s-peu; on a m\u00eame pu croire \u00e0 la fixit\u00e9 de la temp\u00e9rature centrale. Nous allons montrer que l\u2019int\u00e9r\u00eat dominant de l\u2019inscription de la temp\u00e9rature animale est de nous faire savoir si la variation est de \u25a0m\u00eame sens ou de sens inversa dans les r\u00e9gions profondes ou \u00e0 la surface du corps; c\u2019est donc par l\u2019inscription simultan\u00e9e qu\u2019on arrivera le mieux \u00e0 ces constatations.\nLa source de la chaleur animale est encore mal connue, mais ce que l\u2019on sait bien, c\u2019est que cette chaleur se communique au sang et circule avec lui dans toutes les parties du corps. Quand on soustrait un membre \u00e0 la circulation en liant son art\u00e8re principale, on voit bient\u00f4t le membre se refroidir \u00e0 des degr\u00e9s divers, suivant l\u2019\u00e9tat de la temp\u00e9ralure ambiante; qu\u2019on enl\u00e8ve la ligature, et le membre se r\u00e9chauffe aussit\u00f4t par la chaleur du sang qui lui arrive.\nCes variations exag\u00e9r\u00e9es de la temp\u00e9rature que l'on provoque dans un membre o\u00f9 l\u2019on supprime et r\u00e9tablit tour \u00e0 lour le cours du sang se produisent avec une intensit\u00e9 moindre, mais d\u2019une mani\u00e8re aussi constante quand on se borne \u00e0 modifier la vitesse de la circulation dans un membre. Une compression incompl\u00e8te de l\u2019art\u00e8re du bras, en ralentissant le cours du sang, refroidit le membre sup\u00e9rieur. L\u2019\u00e9l\u00e9valion du bras produit le m\u00f4me eilet en neutralisant par l\u2019action de la pesanteur une partie de la pression qui fait circuler le sang dans l\u2019art\u00e8re.\nCl. Bernard a montr\u00e9 que l\u2019action de certains nerfs, qu\u2019on nomme vaso-moteurs, entrave ou facilite la circulation dans les organes en en resserrant les vaisseaux ou en les faisant rel\u00e2cher. A l\u2019\u00e9tat normal, sous l\u2019influence de cos nerfs, la circulation des organes change continuellement de vitesse et fait varier cons\u00e9quemment la temp\u00e9rature tant\u00f4t en une r\u00e9gion limit\u00e9e, tant\u00f4t dans une grande partie de l\u2019organisme.\nMais la rapidit\u00e9 plus ou moins grande de la circulation n\u2019est pas la seule condition necessaire pour que la temp\u00e9rature d\u2019un","page":368},{"file":"p0369.txt","language":"fr","ocr_fr":"r\norgai\nTEMP\u00c9RATURE ANIMALE.\t3\u00a39\norgane s\u2019\u00e9l\u00e8ve ou s\u2019abaisse; ii faut que cet organe soit soumis', d\u2019autre part, \u00e0 des influences de d\u00e9perdition de chaleur. Cette cou dition n\u2019existe que pour les r\u00e9gions superficielles du corps, et surtout pour celles qui sont nues et pr\u00e9sentent une grande surface expos\u00e9e \u00e0 la temp\u00e9rature ambiante. J. Hunter, dans ses recherches sur l'inflammation, a vu que la rougeur des tissus ne s\u2019accompagne d\u2019\u00e9chauffement que pour les parties superficielles du corps, celles qui, normalement, sont moins chaudes que le sang, et qu\u2019un courant sanguin rapide peut r\u00e9chauffer. Mais les parties profondes peuvent \u00eatre le si\u00e8ge d\u2019une circulation rapide ou lente sans que leur temp\u00e9rature varie, car, normalement soustraites aux causes de refroidissement, elles ont pour temp\u00e9rature celle du sang lui-m\u00eame.\nD\u2019autre part, Cl. Bernard a vu que si l\u2019on coupe le nerf grand sympathique au cou d\u2019un lapin, l\u2019oreille, priv\u00e9e de ses nerfs vasculaires, rougit et prend une temp\u00e9rature plus \u00e9lev\u00e9e que celle du c\u00f4t\u00e9 oppos\u00e9. Or, l\u2019\u00e9cart entre les temp\u00e9ratures des deux oreilles est d\u2019autant plus grand que la temp\u00e9rature ambiante est plus basse. Quand on place l\u2019animai op\u00e9r\u00e9 dans une \u00e9tuve port\u00e9e \u00e0 la temp\u00e9rature du sang, les deux oreilles prennent les m\u00eames temp\u00e9ratures, parce qu\u2019alors le sang, quelle que soit la rapidit\u00e9 de sa circulation, ne peut r\u00e9chauffer un organe d\u00e9j\u00e0 aussi chaud que lui.\nSi nous consid\u00e9rons le r\u00f4le des nerfs vasculaires par rapport \u00e0 la temp\u00e9rature locale et par rapport \u00e0 la temp\u00e9rature g\u00e9n\u00e9rale, nous serons conduits \u00e0 admettre que ce r\u00f4le est inverse, que toutes les fois que le cours du sang, plus rapide en une r\u00e9gion, vient y \u00e9lever la temp\u00e9rature, cet \u00e9chauff'emcnt doit s\u2019accompagner d\u2019un abaissement de la temp\u00e9rature centrale. En effet, c\u2019est \u00e0 la chaleur du sang qu\u2019est d\u00fb le r\u00e9chauffement de la r\u00e9gion expos\u00e9e aux influences ext\u00e9rieures de refroidissement.\nEnfin, si nous admettons que la production de chaleur au sein de l\u2019organisme soit continuelle, il s\u2019ensuivrait que r\u00e9chauffement du sang serait ind\u00e9finiment croissant si les causes de refroidissement qui agissent \u00e0 la surface du corps n\u2019intervenaient pour limiter cette \u00e9l\u00e9vation de la temp\u00e9rature. La circulation favorise beaucoup cette d\u00e9perdition en amenant continuellement aux r\u00e9gions superficielles du corps du sang \u00e9chauff\u00e9 qui vient s\u2019y refroidir.\nOr, on peut d\u00e9montrer que la vitesse de la circulation, r\u00e9gl\u00e9e","page":369},{"file":"p0370.txt","language":"fr","ocr_fr":"370\tINSCRIPTIONS MULTIPLES.\npar les influences nerveuses, change sous l\u2019influence de la chaleur du sang lui-m\u00eame, de telle sorte que l\u2019action des nerfs vasculaires constitue le r\u00e9gulateur de la temp\u00e9rature animale. Mais, pour bien faire comprendre le m\u00e9canisme un peu compliqu\u00e9 de cette fonction r\u00e9gulatrice, il faut r\u00e9duire le ph\u00e9nom\u00e8ne \u00e0 des conditions plus simples. Le sch\u00e9ma suivant me para\u00eet propre \u00e0 expliquer le m\u00e9canisme de cette r\u00e9gulation de chaleur.\nLe trajet circulaire du sang est repr\u00e9sent\u00e9 figure 194 par un tube referm\u00e9 sur lui-m\u00eame, v\u00e9ritable thermo-siphon dans lequel le courant du liquide se fera toujours dans le m\u00eame sens. Une source\nde chaleur, un bec de gaz, \u00e9chauffe continuellement l\u2019eau dans une partie d\u00e9clive de l\u2019appareil et le liquide \u00e9chauff\u00e9 s\u2019\u00e9l\u00e8ve, tandis que du liquide froid vient constamment le remplacer et se soumettre \u00e0 un nouvel \u00e9chauffement. La partie inf\u00e9rieure du circuit est enferm\u00e9e dans une caisse o\u00f9 elle est \u00e0 l\u2019abri de toute influence de l\u2019air ambiant qui tendrait \u00e0 la refroidir; l\u2019autre partie R, situ\u00e9e en dehors de la caisse, est seule expos\u00e9e au refroidissement.\nEnfin, un robinet situ\u00e9 sur le trajet du tube permet d\u2019y r\u00e9gler la vitesse du courant de liquide, tandis que deux thermom\u00e8tres plac\u00e9s en tl et t'1 permettent de conna\u00eetre \u00e0 tout instant l\u2019\u00e9tat de la temp\u00e9rature dans les deux points du circuit, celui o\u00f9 le refroidissement se produit et celui qui est \u00e0 l\u2019abri du refroidissement.\nCet appareil va nous montrer comment les deux temp\u00e9ratures varient l\u2019une par rapport \u00e0 l\u2019autre dans toutes les conditions possibles : suivant qu\u2019on fait varier l\u2019intensit\u00e9 du refroidissement, celle de la source de chaleur ou la vitesse du mouvement du liquide au moyen du robinet. Au moment o\u00f9 l\u2019on fait agir la source de chaleur sur l\u2019appareil suppos\u00e9 plein d\u2019eau froide, r\u00e9chauffement se fait d\u2019une mani\u00e8re graduelle, le mouvement du liquide commence, s\u2019acc\u00e9l\u00e8re et porte la chaleur en plus grande abondance au point R, o\u00f9 elle se perd par refroidissement. A un moment donn\u00e9, la temp\u00e9rature cessera de s\u2019\u00e9lever; la d\u00e9perdition sera\nFig. 194. Sch\u00e9ma de la distri. bution et de la r\u00e9gulation des temp\u00e9ratures","page":370},{"file":"p0371.txt","language":"fr","ocr_fr":"TEMP\u00c9RATURE ANIMALE.\t371\n\u00e9o-alc \u00e0 r\u00e9chauffement. C\u2019est \u00e0 ce moment que nous supposons l\u2019appareil arr\u00eat\u00e9.\n1er cas. \u2014 La temp\u00e9rature ambiante varie. \u2014 Si elle s\u2019abaisse, tout se refroidit, mais particuli\u00e8rement la partie expos\u00e9e au refroidissement en R; inversement si l\u2019air ambiant est moins froid, tout se r\u00e9chauffe, mais particuli\u00e8rement la partie situ\u00e9e\nen figs cas. \u2014 La source de chaleur change d\u2019intensit\u00e9. \u2014 Si cette\nsource donne plus de chaleur, tout s\u2019\u00e9chauffe, mais particuli\u00e8rement la partie abrit\u00e9e contre le refroidissement. L\u2019effet inverse se produit si la source de chaleur diminue d\u2019intensit\u00e9.\nOn voit que, dans ces deux cas, la temp\u00e9rature centrale, celle de la portion de l\u2019appareil qui est soustraite aux d\u00e9perditions directes, est cependant variable.\n3e cas. \u2014 On fait varier l\u2019ouverture du robinet, ce qui modifie la vitesse de la circulation du liquide. \u2014 Si le robinet est plus ouvert le courant s\u2019acc\u00e9l\u00e8re, la temp\u00e9rature centrale baisse, la temp\u00e9rature superficielle s\u2019\u00e9l\u00e8ve; une plus grande quantit\u00e9 de chaleur es \u00e9limin\u00e9e en R; en somme, le syst\u00e8me pris dans son ensemble a perdu de la chaleur.\nSi le robinet est moins ouvert, la circulation se ralentit, la r\u00e9gion R se refroidit, mais la r\u00e9gion centrale s\u2019\u00e9chauffe.\nConsid\u00e9r\u00e9 par rapport \u00e0 la temp\u00e9rature centrale, le r\u00f4le du robinet est le suivant : plus il s\u2019ouvre, plus il jette \u00e0 l\u2019ext\u00e9rieur de chaleur qui va s\u2019y perdre, ce qui abaisse la temp\u00e9rature centrale.\nAvec le thermom\u00e8tre sous les yeux, si l\u2019on voulait r\u00e9gler la temp\u00e9rature centrale, il suffirait de tourner le robinet dans un sens ou dans l\u2019autre. On compenserait ainsi les influences de la temp\u00e9rature ext\u00e9rieure plus chaude ou plus froide, et celles que tendrait \u00e0 produire, d\u2019autre part, la source de chaleur, suivant qu\u2019elle serait plus ou moins active.\nOr, ce que fait le surveillant, dans l\u2019hypoth\u00e8se que nous venons d\u2019admettre, l\u2019action des nerfs vasculaires le fait d\u2019une mani\u00e8re automatique chez les animaux. 11 semble que le but \u00e0 atteindre soit la fixit\u00e9 presque absolue de la temp\u00e9rature centrale. Toute influence qui tend \u00e0 la modifier est combattue par l\u2019action de ce r\u00e9gulateur qui ralentit ou acc\u00e9l\u00e8re le cours du sang suivant que la temp\u00e9rature ext\u00e9rieure enl\u00e8ve plus ou moins de chaleur \u00e0 l\u2019organisme; qui pallie les effets d\u2019une production trop grande ou","page":371},{"file":"p0372.txt","language":"fr","ocr_fr":"372\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\ntrop ta\u00efble tie chaleur en jetant au dehors la chaleur en exc\u00e8s au moyen d\u2019une circulation rapide; en \u00e9conomisant la chaleur par un ralentissement du cours du sang toutes les fois que la production en est faible.\nPour montrer clairement les diverses influences de ces trois lacteurs de la temp\u00e9rature : production, d\u00e9perdition, r\u00e9gulation, nous les r\u00e9sum\u00e9rons de la mani\u00e8re suivante :\nSi le r\u00e9gulateur ne change pas, les variations dans la perte ou dans la production de chaleur seront de m\u00eame sens dans tous les points de l\u2019organisme. Si le r\u00e9gulateur change seul, les variations de la temp\u00e9rature dans le centre et \u00e0 la surface du corps seront de sens contraire.\nToute influence qui tend \u00e0 faire varier la temp\u00e9rature centrale peut \u00eatre compens\u00e9e par l\u2019action du r\u00e9gulateur s\u2019exer\u00e7ant dans un sens ou dans l\u2019autre.\nPour savoir si la temp\u00e9rature d\u2019un animal varie dans sa production, sa perte ou sa r\u00e9gulation, il faut n\u00e9cessairement explorer la temp\u00e9rature en plusieurs points simultan\u00e9ment. La figure 195\nrepr\u00e9sente un double thermom\u00e8tre inscripteur que j\u2019ai fait con- | struire, et dont les boules peu volumineuses peuvent \u00eatre intro-q duites l\u2019une dans l\u2019oreille, l\u2019autre dans le rectum d\u2019un lapin de ; moyenne taille. L\u2019inscription simultan\u00e9e des temp\u00e9ratures cen-. traie et p\u00e9riph\u00e9rique montre, suivant que les deux variations _\u25a0","page":372},{"file":"p0373.txt","language":"fr","ocr_fr":"373\nr\nELECTRICITE DE LA TORPILLE.\nsont de m\u00eame sens ou de sens inverse, quelle es! la nature de l\u2019influence qui agit pour faire varier la temp\u00e9rature animale1.\nInscription simultan\u00e9e des flux \u00e9lectriques dans les deux appareils de la torpille.\nQuand on irrite une torpille, elle donne \u00e0 la fois sa d\u00e9charge dans l\u2019un et l\u2019autre de ses appareils. Jusqu\u2019\u00e0 quel point ces d\u00e9charges sont-elles synchrones et semblables entre elles? La r\u00e9ponse \u00e0 cette question ne peut \u00eatre donn\u00e9e que par l\u2019inscription simultan\u00e9e des deux d\u00e9charges.\nOn saisit chacun des appareils \u00e9lectriques entre deux plaques de m\u00e9tal dont chacune conduit, au moyen de deux (ils, la d\u00e9charge dans un signal Dcpr\u00e8z. Les deux signaux sont exactement superpos\u00e9s l\u2019un \u00e0 l\u2019autre. On irrite l\u2019animal et l\u2019on constate que les deux d\u00e9charges ont commenc\u00e9 et fini en m\u00eame temps; que toutes deux se composent d\u2019un m\u00eame nombre de (lux synchrones, et que si quelque variation se produit dans la force ou la fr\u00e9quence des\nFig- 196. Disposition ils IVxp\u00e9rience destin\u00e9e \u00e0 inscrire les [lux \u00e9lectriqufs de la torpille ot lus courants induits qu\u2019ils produisent.\nflux de l\u2019un des appareils \u00e9lectriques, ceux de l\u2019autre \u00e9prouvent la m\u00eame variation.\n1 \u2022 Les lois des variations de la temp\u00e9rature, dans ies diff\u00e9rents points de l'organisme, pr\u00e9sentent des analogies nombreuses avec cel les des variations de la pression sur les difl'\u00e9 1 ents points d\u2019un conduit. Nous regrettons de ne pouvoir ici d\u00e9velopper cette coin para isou.","page":373},{"file":"p0374.txt","language":"fr","ocr_fr":"374\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\nCette inscription simultan\u00e9e montre aussi que les d\u00e9charges sont d\u2019autant plus fortes qu\u2019on les recueille sur de plus larges surfaces. Elle fait voir que le froid diminue l\u2019activit\u00e9 de celui des appareils sur lequel on le fait agir.\nInscription simultan\u00e9e des flux de la torpille et des courants induits auxquels ils donnent naissance.\nLa figure 196 repr\u00e9sente la disposition de l\u2019exp\u00e9rience. Un des appareils \u00e9lectriques est saisi entre deux plaques de m\u00e9tal qui forment les extr\u00e9mit\u00e9s d\u2019un circuit m\u00e9tallique passant \u00e0 la fois par un signal \u00e9lectro-magn\u00e9tique et par une bobine inductrice D. Le fil de la bobine induite C traverse un autre signal, et les deux appareils \u00e9crivent en m\u00f4me temps sur un cylindre. On excite l\u2019animal et l\u2019on obtient le double trac\u00e9 figure 197.\nTrois flux \u00e9lectriques sont trac\u00e9s ligne 1, et trois courants induits ligne 2. Ainsi, les courants induits sont de m\u00eame nombre que les inducteurs, ce qui est un r\u00e9sultat impr\u00e9vu quand on se reporte \u00e0 ce que produisent les courants de pile. Ces derniers, en effet, donnent des courants induits \u00e0 leur cl\u00f4ture et \u00e0 leur rupture.\nFig. 197. Ligne 1, trois flux de la torpille; ligne 2, trois courants induits par ces flux\nMais cette particularit\u00e9 des flux \u00e9lectriques de la torpille s\u2019ex-\u2019 plique tr\u00e8s-bien par la nature de ces courants dont la phase d\u2019accroissement est seule rapide et seule capable, par cons\u00e9quent, de produire des effets sensibles d\u2019induction1.\nVitesse du boulet dans l\u2019\u00e2me du eanon.\nLes exp\u00e9riences de Depr\u00e8z et Sebert consistaient \u00e0 placer dans\n1. Pour les d\u00e9tails de ces exp\u00e9riences, voyezTravaux du laboratoire, 3e ann\u00e9e, p. 1. M\u00e9moire sur la d\u00e9charge \u00e9lectrique de la torpille.","page":374},{"file":"p0375.txt","language":"fr","ocr_fr":"VITESSE DES PROJECTILES.\n375\nr\nl\u2019\u00e2me (le la pi\u00e8ce une s\u00e9rie de fils \u00e9lectriques, dont chacun faisait partie d\u2019un circuit de pile correspondant \u00e0 un signal \u00e9lectro-magn\u00e9tique. Ces fils coup\u00e9s successivement provoquaient une s\u00e9rie de signaux de rupture qui, d\u2019apr\u00e8s leur superposition, fournis-saienl la courbe des espaces parcourus par le boulet en fonction du temps.\nDe cette courbe s\u2019en d\u00e9duisait une autre, celle de la force qui agissait \u00e0 chaque instant sur le boulet, c\u2019est-\u00e0-dire de la pression des gaz de la poudre.","page":375},{"file":"p0376.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHAPITRE IL\nINSCRIPTION DE PLUSIEURS PH\u00c9NOM\u00c8NES DIFF\u00c9RENTS QUI SE PASSENT EN UN M\u00caME LIEU.\nInscription simultan\u00e9e de la pression et de la vitesse du sang-, \u2014 Phases de la pression compar\u00e9es \u00e0 celles de la vitesse. \u2014 Rapports de la pression \u00e0 la vitesse; importance pour la connaissance de l\u2019\u00e9tat de la circulation. \u2014 Inscription simultan\u00e9e des changements de pression dans les ventricules du coeur et des changements de volume de cet organe. \u2014 Inscription simultan\u00e9e des changements de la longueur d\u2019un muscle et de ses variations \u00e9lectriques.\nInscriptions simultan\u00e9es \u00able la pression et \u00able la vitesse \u00ablu sang dans une ai'tcrc.\nNous avons d\u00e9crit pr\u00e9c\u00e9demment les appareils qui fournissent les trac\u00e9s de la vitesse et ceux de la pression du sang ; nous en connaissons l\u2019emploi isol\u00e9, reste donc \u00e0 chercher quelle relation existe entre le mouvement du liquide et la pression en un m\u00eame point d\u2019un tube ou d\u2019un vaisseau sanguin.\nRelativement \u00e0 la circulation du sang, la premi\u00e8re question qui se pr\u00e9sente est celle-ci : quelle est, \u00e0 chacune des inflexions de Ja courbe du pouls, la direction du cours du sang et sa vitesse \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur des vaisseaux? Laissons de c\u00f4t\u00e9 pour le moment les d\u00e9tails de l\u2019op\u00e9ration au moyen de laquelle on applique \u00e0 la carotide d\u2019un cheval l\u2019h\u00e9modromographe de Chauveau en m\u00eame temps qu\u2019un sphygmoscope (voyez Technique) ; celte exp\u00e9rience nous fournit le double trac\u00e9 (%. 198) o\u00f9 nous lisons, en haut les phases de la vitesse du sang, en bas celles de la pression. Des rep\u00e8res ont \u00e9t\u00e9 pris sur ces deux figures, pour y marquer les points o\u00f9 il y a synchronisme. On a trac\u00e9 ces rep\u00e8res en immobilisant le rouage d\u2019horlogerie, tandis qu\u2019on faisait mouvoir les styles inscripteurs. Les deux plumes \u00e9tant dirig\u00e9es \u00e0 l\u2019encontre l\u2019une","page":376},{"file":"p0377.txt","language":"fr","ocr_fr":"PRESSION ET VITESSE DU SANG.\n377\nr\nde l\u2019autre1, on con\u00e7oit que les arcs de cercle ainsi trac\u00e9s \u00e0 titre de rep\u00e8res aient leurs centres orient\u00e9s en sens inverse l\u2019un de l\u2019autre.\nNous voyons que, au d\u00e9but de chaque pulsation, il se produit synchroniquement un brusque accroissement de la vitesse et que la chute de pression qui suit la phase systolique du pouls s\u2019accompagne d\u2019une d\u00e9croissance de la vitesse; on doit m\u00eame remarquer que la diminution de vitesse se produit d\u00e9j\u00e0 quand la pression est \u00e0 son maximum. En suivant dans l\u2019une et l\u2019autre\nI'i^. 19s. V, \\ iiesse du sang dans la candide d\u2019un cheval; O, z\u00e9ro de la courbe des vitesses; U, pression dans le m\u00eame vaisseau, inscrite en m\u00eame temps pue la vitesse, pour permettre ia comparaison dos deux courbes.\ncourbes les ondulations successives qui constituent les dicro-tismes, nous constatons la co\u00efncidence de ces ondulations et trouvons dans cette co\u00efncidence la preuve que des courants sanguins \u00e0 direction centrifuge pr\u00e9sident \u00e0 chacune des \u00e9l\u00e9vations que pr\u00e9sente la pression du sang dans chaque pulsation.\nbans le trac\u00e9 des vitesses, une ligne ponctu\u00e9e 0 correspond au z\u00e9ro, c\u2019est-\u00e0-dire \u00e0 l\u2019immobilit\u00e9 du sang dans le vaisseau. Or cette ligne est d\u00e9pass\u00e9e par en dessous apr\u00e8s chacune des grandes acc\u00e9l\u00e9rations systoliques. Est-ce \u00e0 dire qu\u2019\u00e0 ces instants le sang r\u00e9trograde en r\u00e9alit\u00e9 ? J\u2019ai quelques raisons de croire que cette r\u00e9trogradation tient \u00e0 l\u2019inertie de l\u2019aiguille, car je ne l\u2019ai pas rencontr\u00e9e en me servant d\u2019un h\u00e9modromographe construit sur un autre principe et form\u00e9 de deux manom\u00e8tres diff\u00e9rentiels, (Voyez p. 236.)\nU Cette disposition des plumes a \u00e9t\u00e9 abandonn\u00e9e depuis par Chauveau, qui transmet pression et la vitesse du sang \u00e0 deux tambours \u00e0 levier ordinaires.\n","page":377},{"file":"p0378.txt","language":"fr","ocr_fr":"378\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\nEnfin, on doit noter que sauf la r\u00e9trogradation passag\u00e8re qui vient d\u2019\u00eatre signal\u00e9e, l\u2019aiguille accuse toujours un certain degr\u00e9 de vitesse du sang, d\u2019o\u00f9 cette conclusion que dans une art\u00e8re vivante, le cours du sangest continu et saccad\u00e9, comme on le voit dans le jet que fournit une art\u00e8re coup\u00e9e.\nDes relations que pr\u00e9sentent la vitesse et la pression du sang.\nDepuis que l\u2019emploi du manom\u00e8tre permet de mesurer avec pr\u00e9cision cette force impulsive du sang, tous les physiologistes exp\u00e9rimentateurs appliquent, \u00e0 chaque instant, ces instruments. Ainsi, chaque fois qu\u2019on \u00e9tudie l\u2019action des nerfs sur les mouvements du c\u0153ur, c\u2019est le manom\u00e8tre qu\u2019on interroge; c\u2019est \u00e0 lui aussi qu\u2019on demande l\u2019indication des effets que la respiration produit sur la circulation art\u00e9rielle; c\u2019est encore lui qui, depuis la d\u00e9couverte des nerfs vaso-moteurs, doit renseigner sur l\u2019\u00e9tat de la circulation capillaire.\nOr, pour l\u2019interpr\u00e9tation des mesures manom\u00e9triques, on oublie trop souvent que la pression du sang dans les art\u00e8res est soumise \u00e0 deux influences antagonistes : d\u2019une part, \u00e0 Vaction impulsive du c\u0153ur qui pousse le sang avec plus ou moins de force; d\u2019autre part, \u00e0 Y action mod\u00e9ratrice des petits vaisseaux qui, suivant leur resserrement plus ou moins \u00e9nergique, retiennent le sang dans les ari\u00e8res ou le laissent facilement passer dans les veines.\nChaque fois qu\u2019il constate une variation dans la hauteur du manom\u00e8tre appliqu\u00e9 sur une art\u00e8re, l\u2019exp\u00e9rimentateur doit se demander quel est celui des deux facteurs de la tension art\u00e9rielle qui a vari\u00e9, ou bien si les deux facteurs, la puissance et la r\u00e9sistance, ont \u00e9t\u00e9 modifi\u00e9s \u00e0 la fois. En l\u2019absence d\u2019un crit\u00e9rium qui permette de trancher en toute s\u00fbret\u00e9 cette question litigieuse, bien souvent les physiologistes ont choisi l\u2019hypoth\u00e8se qui s\u2019accordait le mieux avec leurs id\u00e9es pr\u00e9con\u00e7ues.\nLe manom\u00e8tre, \u00e0 lui tout seul, ne saurait nous renseigner sur l\u2019ensemble des conditions de la circulation du sang.\nUne comparaison famili\u00e8re rendra bien compte de la difficult\u00e9 que pr\u00e9sente l\u2019interpr\u00e9tation des changements de la pression art\u00e9rielle.\nSi l\u2019on apprend que le uiveau d\u2019une rivi\u00e8re s\u2019est \u00e9lev\u00e9, on ne","page":378},{"file":"p0379.txt","language":"fr","ocr_fr":"PRESSION ET VITESSE DU SANG.\n379\nr\npeut pas, d\u2019apr\u00e8s ce renseignement tout seul, savoir si la crue est produite par des pluies abondantes qui ont vers\u00e9 plus d\u2019eau dans , la rivi\u00e8re ou si cette crue est l\u2019effet d\u2019un barrage plac\u00e9 en aval du cours de l\u2019eau. Pour juger de ce qui s\u2019est produit, il faut encore savoir si le courant est devenu plus rapide, ou s\u2019il s\u2019est ralenti. Un accroissement simultan\u00e9 de la vitesse et del\u00e0 hauteur des eaux tient \u00e0 un afflux plus consid\u00e9rable; mais si la crue s\u2019accompagne de ralentissement du courant, c\u2019est qu\u2019un barrage existe en aval.\nLes conditions sont les m\u00eames dans la circulation du sang art\u00e9riel : ici, la pression du sang correspond \u00e0 la hauteur du niveau, La connaissance des changements de pression, \u00e0 elle seule, ne suffit pas pour d\u00e9terminer l\u2019\u00e9tat circulatoire; mais si l\u2019on conna\u00eet \u00e0 la fois la vitesse et la pression du sang, en les inscrivant toutes deux, on a tous les \u00e9l\u00e9ments de la solution du probl\u00e8me. Lorsque le double trac\u00e9 montre que la vitesse et la pression ont vari\u00e9 dans le m\u00eame sens, c\u2019est en amont du point observ\u00e9, c\u2019est-\u00e0-dire dans un changement de la force du c\u0153ur qu\u2019il faut chercher la cause de cette double variation.\nMais si la pression et la vitesse varient en sens inverse l\u2019une de l\u2019autre, c\u2019est en aval, c\u2019est-\u00e0-dire dans les petits vaisseaux, qu\u2019il s est produit un changement. La figure 199 montre un double trac\u00e9\nF1'.-- 199. I trasion et vitesse du sang dans une art\u00e8re du sch\u00e9ma; on'comprime le vaisseau en aval de l\u2019appareil\nde la vitesse et de la pression ; on y voit que la courbe des vitesses s abaisse, tandis que celle des pressions P s\u2019\u00e9l\u00e8ve; c\u2019est donc un obstacle \u00e0 l\u2019\u00e9coulement du sang qui s\u2019\u00e9tait produit dans ce cas.\nJ ai r\u00e9sum\u00e9, dans le tableau suivant, les diff\u00e9rentes conditions de force du c\u0153ur ou de r\u00e9sistance des vaisseaux qui peuvent se Pr\u00e9senter dans la circulation. On conna\u00eetra l\u2019\u00e9tat de la circulation du sang lorsqu\u2019il sera d\u00e9termin\u00e9 par ses deux facteurs : la pres-s\u2019\u00b0n et la vitesse.","page":379},{"file":"p0380.txt","language":"fr","ocr_fr":"Action du c\u0153ur diminu\u00e9e","page":380},{"file":"p0381.txt","language":"fr","ocr_fr":"PRESSION ET VITESSE DU SANG.\n381\nr\nCes lois ont \u00e9t\u00e9 d\u00e9termin\u00e9es exp\u00e9rimentalement sur un appareil sch\u00e9matique\u2019 destin\u00e9 \u00e0 reproduire tous les ph\u00e9nom\u00e8nes de la circulation du sang. On agissait \u00e0 coup s\u00fbr pour augmenter ou diminuer tant\u00f4t la force impulsive du c\u0153ur, tant\u00f4t la r\u00e9sistance que le liquide rencontrait dans les petits vaisseaux, de sorte que les conditions de l\u2019exp\u00e9rience \u00e9taient beaucoup plus favorables que celles qu\u2019on rencontre dans les vivisections.\nAu reste, des exp\u00e9riences de Chauveau et Lortct1 2 faites en vue de contr\u00f4ler les vues ci-dessus \u00e9mises au sujet des effets que produisent les variations de la force du c\u0153ur ou de la r\u00e9sistance des art\u00e9rioles, ont confirm\u00e9 d\u2019une mani\u00e8re compl\u00e8te la th\u00e9orie expos\u00e9e dans le tableau de la page 380.\nComme exemple de la conformit\u00e9 des r\u00e9sultats que l\u2019on obtient sur l\u2019animal avec ceux que la th\u00e9orie fait pr\u00e9voir, nous donnerons la figure 200, qui a \u00e9t\u00e9 fournie par l\u2019inscription de la pression et de la vitesse du sang dans la carotide d\u2019un cheval. A un\nen amont de l\u2019appareil.\nmoment donn\u00e9, on a comprim\u00e9 l\u2019art\u00e8re en amont des appareils; la vitesse est supprim\u00e9e .et la pulsation est r\u00e9duite \u00e0 de l\u00e9g\u00e8res variations de la pression sous l\u2019influence des collat\u00e9rales.\nNous allons reproduire les conclusions du travail de Lorlet et\n1 \u2022 Pour la description de cet instrument, voyez Travaux du laboratoire, 1875, p. 6\u00fc.\n2* hortet. Recherches sur la vitesse du c\u0153ur du san# dans les art\u00e8res du cheval, 18\u00fc7.","page":381},{"file":"p0382.txt","language":"fr","ocr_fr":"382\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\ncelles qu\u2019on peut tirer \u00eele publications plus r\u00e9centes faites par des \u00e9l\u00e8ves de Chauveau; elles montrent bien comment la vitesse du sang dans les art\u00e8res d\u00e9pend de deux facteurs : la force impulsive du c\u0153ur cl la r\u00e9sistance que le sang \u00e9prouve dans les petils vaisseaux :\n1\u00b0 Lors m\u00eame que le c\u0153ur est au repos, le sang est anim\u00e9 d\u2019une certaine vitesse qui parfois est assez consid\u00e9rable;\n2\u00b0 La vitesse augmente dans l\u2019expiration, diminue dans l\u2019inspiration, m\u00eame dans les art\u00e8res tr\u00e8s-\u00e9loign\u00e9es du c\u0153ur. (L\u2019expiration s\u2019ajoute \u00e0 l\u2019action cardiaque pour pousser plus \u00e9nergiquement le sang dans les art\u00e8res.)\n3\" La mastication exag\u00e8re consid\u00e9rablement la vitesse du sang, l\u2019\u00e9nergie et le nombre des pulsations, m\u00eame dans les art\u00e8res excentriques. (La mastication de m\u00eame que toutes les actions musculaires intermittentes), (voyez p. 383), pr\u00e9cipite le cours du sang en en favorisant le passage \u00e0 travers les muscles en action,).\n4\u00b0 La section de la moelle \u00e9pini\u00e8re \u00e0 la r\u00e9gion occipito-atlo\u00ef-dienne imprime \u00e0 la circulation une rapidit\u00e9 extraordinaire. La vitesse devient consid\u00e9rable, les pulsations plus fortes et plus nombreuses. (En supprimant l\u2019action des nerfs vaso-moteurs on produit le rel\u00e2chement des vaisseaux et l\u2019on rend plus facile le passage du sang des art\u00e8res aux veines.)\n5\u00b0 La section des pneumogastriques augmente beaucoup la vitesse du sang et la pression dans les art\u00e8res. (La section des pneumogastriques augmente la fr\u00e9quence des battements du c\u0153ur ; c\u2019est \u00e0 ce titre qu\u2019elle acc\u00e9l\u00e8re le cours du sang.)\n6\u201d L\u2019introduction de l\u2019air dans les art\u00e8res trouble compl\u00e8tement la r\u00e9gularit\u00e9 de la circulation. (Des embolies gazeuses r\u00e9sistent au cours du sang; quand elles disparaissent, la circulation se r\u00e9tablit; telles sont, dans les art\u00e8res des membres, les causes de variations de vitesse sous l\u2019influence de l\u2019introduction de l\u2019air.)\n7\u201c Lorsqu\u2019une carotide est li\u00e9e, la vitesse et la pression augmentent beaucoup dans l\u2019autre carotide. (Il se produit alors une compensation du cours du sang qui, trouvant une art\u00e8re ferm\u00e9e, se pr\u00e9cipite plus abondamment dans l\u2019autre. Ce ph\u00e9nom\u00e8ne d\u2019ordre purement physique se produit \u00e9galement dans une branche de bifurcation d\u2019un tube quand on oblit\u00e8re l\u2019autre branche; elle \u00e9quivaut dans le vaisseau o\u00f9 on l\u2019observe \u00e0 l'accroissement de la force impulsive du liquide,)","page":382},{"file":"p0383.txt","language":"fr","ocr_fr":"\u00c9L\u00c9MENTS DS LA PULSATION DU C\u0152UR.\n383\n8\u00b0 Un r\u00e9tr\u00e9cissement aortique diminue la vitesse du sang et l\u2019amplitude des pulsations dans les carotides. (C\u2019est une v\u00e9ritable diminution de la force impulsive du c\u0153ur.)\n9\u00bb L\u2019h\u00e9morrhagie acc\u00e9l\u00e8re la vitesse du sang. (C\u2019estparliculi\u00e8re-ment une h\u00e9morrhagie art\u00e9rielle pratiqu\u00e9e en aval du point explor\u00e9 qui produit ces effets d\u2019augmentation de vitesse en diminuant les r\u00e9sistances.)\n10\u00b0 La section du grand sympathique acc\u00e9l\u00e8re le cours du sang, mais beaucoup moins qu\u2019on n\u2019e\u00fbt pu le croire. (Il y a l\u00e0 rel\u00e2chement des vaisseaux priv\u00e9s de leur innervation; on devait donc s\u2019attendre \u00e0 une acc\u00e9l\u00e9ration du sang. Si cette acc\u00e9l\u00e9ration n\u2019est pas tr\u00e8s-grande, cela para\u00eet tenir \u00e0 ce que l\u2019innervation vasculaire n\u2019est supprim\u00e9e que sur une partie restreinte de l\u2019arbre circulatoire.)\n11\u00b0 Les art\u00e8res coronaires pr\u00e9sentent une acc\u00e9l\u00e9ration de vitesse concordante avec le dicrotisme. (11 n\u2019y a rien l\u00e0 que de normal et le m\u00eame ph\u00e9nom\u00e8ne s\u2019observe sur les autres art\u00e8res, prouvant que l\u2019envoi d\u2019une deuxi\u00e8me onde centrifuge constitue la condition du dicrotisme.)\n12\u00b0 Dans les art\u00e8res coronaires, on voit se produire une augmentation de vitesse au moment de la diastole du ventricule. (A ce moment, en effet, la partie intra-musculaire de ces vaisseaux, cessant d\u2019\u00eatre comprim\u00e9e par l\u2019effort des muscles, se laisse plus facilement traverser par le sang1.)\n13\u00b0 La strychnine augmente la force impulsive du c\u0153ur et accro\u00eet en m\u00eame temps la vitesse et la pression du sang.\nPulsation \u00ablu ceeur ; elle est form\u00e9e par les changements de la pression du sang combines aux changements de volume de l\u2019organe.\nLorsque nous avons trait\u00e9 des changements de la pression dans les ventricules, page 271, nous avons indiqu\u00e9 la mani\u00e8re d\u2019inscrire les changements manom\u00e9triques de cette pression \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur de ces organes. D\u2019autre part, nous avons vu page 292 comment s\u2019inscrivent les variations de volume d\u2019un organe, quand celui-ci est plong\u00e9 dans un appareil \u00e0 d\u00e9placement. Dans ces exp\u00e9riences successives, nous avons recueilli les trac\u00e9s des deux ordres d\u2019\u00e9l\u00e9ments qui concourent \u00e0 produire la pulsation du c\u0153ur.\n'\u2022 Noyas Uebatul, th\u00e8se inaugurale, Paris, 1872.","page":383},{"file":"p0384.txt","language":"fr","ocr_fr":"384\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\nPour faire la part qui revient \u00e0 chacun d\u2019eux, inscrivons \u00e0 la fois, au moyen de trois styles superpos\u00e9s, les courbes de la pression du sang \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur du c\u0153ur, celle des changements de volume de cet organe et celle de sa pulsation, et nous verrons que ce troisi\u00e8me trac\u00e9 n\u2019est autre que la r\u00e9sultante des deux autres.\nLe c\u0153ur de la tortue pr\u00e9sentant une pulsation de forme tr\u00e8s-simple, et supportant facilement les mutilations, se pr\u00eate mieux que tout autre \u00e0 ce genre d\u2019analyse.\nL\u2019appareil inscripteur des changements de volume repr\u00e9sent\u00e9 page 292 se pr\u00eate \u00e0 toutes sortes d\u2019\u00e9tudes ; je l\u2019ai appliqu\u00e9 \u00e0 inscrire les changements do volume d\u2019un c\u0153ur qui se vide et se remplit de sang, et produit une circulation artificielle dans un syst\u00e8me de conduits \u00e9lastiques.\nLa figure 201 montre la disposition de l\u2019exp\u00e9rience. Un c\u0153ur de tortue d\u00e9tach\u00e9 de l\u2019animal re\u00e7oit dans l\u2019une de ses veines un tube\n201. Appareil inscripltuir des changements de volume d\u2019un c\u0153ur de tortue, et des changements de pression art\u00e9rielle.\nqui se rend dans l\u2019oreillette, et dans une de ses art\u00e8res un autre tube semblable. Ces deux tubes traversent le bouchon d\u2019un flacon dans lequel on enferme le c\u0153ur de tortue. Puis, au moyen de tuyaux de caoutchouc, on am\u00e8ne dans le c\u0153ur du sang d\u00e9fibrin\u00e9 puis\u00e9 dans un vase plac\u00e9 \u00e0 un niveau plus \u00e9lev\u00e9. Apr\u00e8s avoir rempli le c\u0153ur, ce liquide s\u2019\u00e9chappe par le tube art\u00e9riel dans un tuyau de caoutchouc qui traverse un sphygmoscope et revient se","page":384},{"file":"p0385.txt","language":"fr","ocr_fr":"PRESSION ET VOLUME DU C\u0152UR.\n385\nd\u00e9verser par un orifice \u00e9troit dans le vase, d\u2019o\u00f9 il retourne au c\u0153ur.\nCelle disposition cr\u00e9e un circuit continu dans lequel le sang circule sans cesse, entrant dans le c\u0153ur \u00e0 chaque diastole, chass\u00e9 dans les tubes art\u00e9riels \u00e0 chaque systole du ventricule. C\u2019est \u00e0 la m\u00e9thode si f\u00e9conde de la circulation dans les organes isol\u00e9s, imagin\u00e9e par Ludwig, que se rattache cette exp\u00e9rience. Ou peut, en changeant le sang qui circule, entretenir la vie du c\u0153ur pendant plus d\u2019un jour.\nIl s\u2019agit de conna\u00eetre \u00e0 la fois les changements de volume du c\u0153ur et les changements de la pression du sang dans cet organe. Pour cela, un tambour \u00e0 levier inscripteur est mis en rapport avec le sphygmoscope ; un autre avec le flacon dans lequel le c\u0153ur est enferm\u00e9. Aussit\u00f4t on voit les deux leviers inscriptcurs tracer des courbes inverses l\u2019une de l\u2019autre. La courbe des changements de pression art\u00e9rielle est inverse de celle des changements de volume, figure 202.\nCe fait se comprend trop facilement pour qu\u2019il soit n\u00e9cessaire\nFig. \u2022.\u00bbo.\u2019. Trac\u00e9s des changements \u00eele pression art\u00e9rielle et des changements de volume du c\u0153ur de tortue.\nd\u2019y insister davantage. L\u2019exp\u00e9rience pr\u00e9c\u00e9dente montre la m\u00e9thode qui sert aux inscriptions multiples et nous pr\u00e9pare \u00e0 l\u2019analyse de la pulsation du c\u0153ur.\nAu moyen d\u2019un myographe du c\u0153ur (voyez p. 52a) ou de quelque autre instrument, recueillons la pulsation du c\u0153ur de la tortue, nous obtiendrons la figure 203.\nDans cel te figure, la systole ventriculaire commence en a. La phase systolique pr\u00e9sente une apparence qui rappelle celle de la pulsation du c\u0153ur de la grenouille. Sur ce trac\u00e9, on n\u2019observe aucun effet de la systole de l\u2019oreillette; cette cavit\u00e9 \u00e9tait inerte, comme cela arrive souvent quand l\u2019exp\u00e9rience dure depuis longtemps. La p\u00e9riode diastolique du ventricule commence en b.","page":385},{"file":"p0386.txt","language":"fr","ocr_fr":"386\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\nAlin de savoir ce qui, dans celte courbe, lient aux changements de volume du c\u0153ur, pla\u00e7ons cet organe dans le flacon destin\u00e9 \u00e0 inscrire, par le d\u00e9placement de l\u2019air, la quantit\u00e9 de sang qui sort\nFig. 203. Pulsations du c\u0153ur de la tortue.\ndu c\u0153ur et celle qui y rentre : nous obtiendrons la figure 204 d\u00e9j\u00e0 connue, dans laquelle ab exprime le resserrement systolique et b a' le gonflement ou repletion diastolique.\nPour inscrire les changements de consistance des ventricules, c\u2019est-\u00e0-dire les variations de la pression du sang qui y est contenu,\nH\t\t\tW\u00ca\u00ca\u00ca\n\t\t\t\nFig. 20'i. Changements de volume du c\u0153ur de la tortue.\nil faudrait pouvoir introduire un manom\u00e8tre dans leur cavit\u00e9; mais les dimensions trop exigu\u00ebs de l\u2019organe ne permettent pas d\u2019employer ais\u00e9ment ce moyen. On aura une id\u00e9e tr\u00e8s-approximative des changements de la pression intra-ventriculaire en d\u00e9primant \u00e0 l\u2019aide d\u2019un corps mousse, mais de faible surface, la paroi des ventricules. Selon les phases de la pression int\u00e9rieure, le corps comprimant ext\u00e9rieur s\u2019enfoncera et sera repouss\u00e9 tour \u00e0 tour. Si on inscrit ce mouvement, on obtient la courbe suivante, figure 205, dans laquelle ab repr\u00e9sente la phase systolique et ba\u2019 la phase diastolique.\nCe qui frappe dans cette courbe, c\u2019est que la pression reste basse et sensiblement constante pendant le rel\u00e2chement des ventricules.\nPendant la systole, au contraire, la pression est \u00e9lev\u00e9e et monte de plus en plus jusqu\u2019\u00e0 la fin de cette systole,","page":386},{"file":"p0387.txt","language":"fr","ocr_fr":"\u00c9L\u00c9MENTS DE LA PULSATION DU C\u0152UR.\n387\nIci se v\u00e9riiie ce que nous avons dit page 272 de la solidarit\u00e9 qui existe entre la pression ventriculaire et la pression art\u00e9rielle,\nFig-. :iob. Changements de consistance du c\u0153ur de ht tor lue.\naussit\u00f4t que les valvules sigmo\u00efdes sont ouvertes et que le ventricule ne fait avec les art\u00e8res qu\u2019une seule et m\u00eame cavit\u00e9. A ce moment, comme la pression s\u2019\u00e9l\u00e8ve dans le syst\u00e8me art\u00e9riel jusqu\u2019\u00e0 la tin de la systole, il faut que le sang \u00e9prouve, dans le ventricule, une \u00e9l\u00e9vation de pression parall\u00e8le (ces effets sont encore plus nettement accus\u00e9s sur le c\u0153ur des mammif\u00e8res).\nMaintenant que nous poss\u00e9dons les deux courbes s\u00e9par\u00e9es, celle du changement de volume des ventricules et celle de changement de pression du sang dans ces cavit\u00e9s, combinons ces deux influences, et nous devrons restituer la pulsation compl\u00e8te.\nRien de plus simple que d\u2019ajouter l\u2019une \u00e0 l\u2019autre les deux courbes ci-dessus. Sur la courbe des changements de volume, \u00e9levons une s\u00e9rie d\u2019ordonn\u00e9es \u00e9gales \u00e0 celles de la courbe des changements de pression. Comme cette derni\u00e8re ne s\u2019\u00e9l\u00e8ve que pendant la phase\nFin. \u201820ij. Recomposition des \u00e9l\u00e9ments de la pulsation du c\u0153ur.\nsystolique et reste invariable pendant la diastole du c\u0153ur, les systoles ab et\u00ab' b'seront seules modifi\u00e9es. La courbe totale, celle qui r\u00e9sulte de l\u2019addition des deux autres, suivra, pendant les p\u00e9riodes systoliques, le trac\u00e9 repr\u00e9sent\u00e9 par une ligne ponctu\u00e9e, tandis que, Pendant la diastole, elle ne sera modifi\u00e9e en rien. Or, la nouvelle courbe (fig. 206) n\u2019est autre que celle que nous avons obtenue %ure 204, en inscrivant directement la pulsation cardiaque. Il est","page":387},{"file":"p0388.txt","language":"fr","ocr_fr":"388\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\ndonc prouv\u00e9 que cctle pulsation r\u00e9sulte bien r\u00e9ellement de la double influence des changements de consistance et des changements de volume des ventricules. On obtient, en inscrivant la pulsation du c\u0153ur des grands mammif\u00e8res, une nouvelle d\u00e9monstration de cette double influence dans la production des trac\u00e9s cardiographiques.\nRapport des changements de longueur d\u2019un muscle aux. variations de son \u00e9tat \u00e9lectrique.\nLe myographe nous donne avec une grande fid\u00e9lit\u00e9 les changements de longueur d\u2019un muscle auquel on envoie des excitations \u00e9lectriques. D\u2019autre part, l\u2019\u00e9leclrom\u00e8tre de Lippmann, mis en rapport avec deux points dissym\u00e9triques du muscle, accuse, par les mouvements de sa colonne de mercure, les variations de la tension \u00e9lectrique des deux points explor\u00e9s, il suit de l\u00e0 qu\u2019en appliquant aux variations de l\u2019\u00e9lectrom\u00e8tre le mode d'inscription photographique d\u00e9crit, nous recueillerons deux courbes qui s\u2019in- j scriront ensemble ou l\u2019une \u00e0'c\u00f4l\u00e9 de l\u2019autre, et sur lesquelles se J lira facilement le rapport des variations traduites par les deux appareils. Ces variations sont de sens inverse; de telle sorte que, tandis que le muscle agit et diminue de longueur, l\u2019\u00e9tat \u00e9lectrique est de signe contraire. Bernstein croit avoir observ\u00e9 un retard entre ces deux variations, celle de l\u2019\u00e9tat \u00e9lectrique pr\u00e9c\u00e9dant l\u00e9g\u00e8rement celle du mouvement.","page":388},{"file":"p0389.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHAPITRE III.\nINSCRIPTION SIMULTAN\u00c9E D\u2019ACTES DIVERS EXPLOR\u00c9S EN DIVERS LIEUX.\nInscription simultan\u00e9e des actions musculaires et Iles r\u00e9actions qui se produisent dans la locomotion animale. \u2014 Inscription des mouvements phon\u00e9tiques. \u2014 Mouvements qui se produisent dans la rumination; exp\u00e9riences de Toussaint.\u2014 Mouvements Je la d\u00e9glutition ; exp\u00e9riences de Carlct. \u2014 Phases de la pression dans les Cylindres d\u2019une machine aux diff\u00e9rents instants de la course du piston.\nInscription simultan\u00e9e ties actions musculaires et \u00ables r\u00e9actions qui se produisent dans la locomotion animale.\nNous avons d\u00e9j\u00e0 vu comment s\u2019inscrivent les mouvements si vari\u00e9s qu\u2019ex\u00e9cutent les membres d\u2019un cheval aux diverses allures, l\u2019aile d\u2019un oiseau qui vole, etc.; des trac\u00e9s correspondant aux r\u00e9actions qu\u2019\u00e9prouve le corps des animaux \u00e0 chaque phase des mouvemenls des membres ont \u00e9t\u00e9 obtenus par une attire m\u00e9thode (voyez p. 207).,\nIl suffit donc de combiner ces deux ordres de trac\u00e9s en les superposait t, pour avoir un type d\u2019exp\u00e9rience \u00e9minemment complexe dans laquelle deux ordres de ph\u00e9nom\u00e8nes de nature diff\u00e9rente auront cl\u00e9 simultan\u00e9ment enregistr\u00e9s.\nEn r\u00e9alisant cette exp\u00e9rience sur un oiseau qui vole, on constate que le corps subit deux sortes de r\u00e9actions : les unes le faisant osciller suivant, un plan vertical, les autres consistant en saccades dans la progression. La superposition des courbes \u00e9tablissant le synchronisme entre ces actes divers, montre qu\u2019au moment oit l\u2019aile s\u2019abaisse, le corps est soulev\u00e9 et gagne de la vitesse, tandis que dans l\u2019instant o\u00f9 l\u2019aile remonte, le corps, tout en se soulevant encore, perd de sa vitesse de translation.","page":389},{"file":"p0390.txt","language":"fr","ocr_fr":"390\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\nNous n\u2019insisterons pas sur ces exp\u00e9riences, clout la nature est suffisamment expliqu\u00e9e, mais qui pour \u00eatre suivies dans leurs d\u00e9tails exigeraient de longs d\u00e9veloppements.\nInscription des mouvements phon\u00e9tiques.\nLa partie acoustique de la phonation a donn\u00e9 lieu \u00e0 d\u2019admirables travaux ; mais le m\u00e9canisme de l\u2019articulation des consonnes, les mouvements de la langue, ceux du voile du palais et des l\u00e8vres sont moins parfaitement connus. Peut-\u00eatre en faut-il accuser la complication de ces actes phon\u00e9tiques dans lesquels le concours des mouvements de plusieurs organes est ordinairement n\u00e9cessaire pour la production de certains sons. L\u2019inscription simultan\u00e9e de ces mouvements associ\u00e9s semble destin\u00e9e \u00e0 \u00e9clairer beaucoup le m\u00e9canisme de la phonation.\nVoici dans quelles circonstances j\u2019eus l\u2019occasion de faire sur ce sujet quelques exp\u00e9riences : Au commencement de l\u2019ann\u00e9e 1875, une d\u00e9l\u00e9gation de la Soci\u00e9t\u00e9 de linguistique vint me trouver afin de savoir si la m\u00e9thode graphique pouvait s\u2019appliquer \u00e0 l\u2019\u00e9tude des mouvements si vari\u00e9s et si complexes qui se produisent dans la parole; si elle pouvait fournir une trace objective des actes ex\u00e9cut\u00e9s par la cage thoracique, le larynx, la langue, les l\u00e8vres et le voile du palais, dans l\u2019articulation des diff\u00e9rents phon\u00e8mes *, en indiquant la mani\u00e8re dont ces actes se succ\u00e8dent ou se combinent suivant les diff\u00e9rents cas. L\u2019entreprise me parut r\u00e9alisable et m\u00eame facile, car les inscripteurs physiologiques avaient d\u00e9j\u00e0 surmont\u00e9 des difficult\u00e9s du m\u00eame genre dans la cardiographie, par exemple, et dans l\u2019analyse du m\u00e9canisme de la d\u00e9glutition ou de la rumination. Il suffisait de construire des explorateurs convenables pour chacun des mouvements dont on voulait avoir le trac\u00e9, et de relier chacun de ces explorateurs \u00e0 un tambour \u00e0 levier inscripteur, ainsi que cela s\u2019est fait dans les exp\u00e9riences ci-dessus indi-\u00bb qu\u00e9es.\nL\u2019importance de ces \u00e9tudes semble grande au point de vue des linguistes, dont la science chaque jour plus pr\u00e9cise tend \u00e0 pren-\n1. Le mot phoneme, a cl\u00e9 introduit par Champion pour d\u00e9signer les groupes de sons qui constituent le langage parl\u00e9.","page":390},{"file":"p0391.txt","language":"fr","ocr_fr":"MOUVEMENTS PHON\u00c9TIQUES.\t391\ndre pour point de d\u00e9port l'exp\u00e9rimentation. L\u2019\u00e9tude compar\u00e9e des diff\u00e9rentes langues et celle des transformations successives que chacune d\u2019elles a subies dans sa formation ont permis, en effet, tle saisir certaines lois qu\u2019on pourrait appeler physiologiques et qui ont pr\u00e9sid\u00e9 \u00e0 l\u2019\u00e9volution du langage.\nAinsi, 1 eprincipe de la moindre action', d\u2019apr\u00e8s lequel tout acte humain tend \u00e0 s\u2019effectuer avec le moins d\u2019effort possible, se mon tre dans le passage du latin au fran\u00e7ais et s\u2019y traduit par l\u2019adou cissement et m\u00eame la suppression de certaines consonnes; le principe de transition d\u00e9termine les \u00e9chelons successifs par lesquels une lettre change de degr\u00e9, d\u2019ordre et de famille.\nRien n\u2019est arbitraire dans celte \u00e9volution des langues, dont on commence \u00e0 saisir les r\u00e8gles inflexibles. Or, pour bien appr\u00e9cier les rapports de parent\u00e9 entre les diff\u00e9rents actes du langage qui tendent \u00e0 se substituer les uns aux autres, il faut pousser aussi loin que possible l\u2019analyse de chacun d\u2019eux. L\u2019oreille n\u2019est pas toujours suffisante pour constater les mouvements, successifs ou simultan\u00e9s, dont [\u2019ensemble constitue un phon\u00e8me, et celui qui parle n\u2019a pas lui-m\u00eame conscience des actes qu\u2019il accomplit. C\u2019est, en effet, par t\u00e2tonnements successifs et par essais d\u2019imitation du langage d\u2019autrui que, d\u00e8s l\u2019enfance, on apprend \u00e0 parler; plus tard les actes qui servent au langage sont devenus aussi inconscients que l\u2019action des diff\u00e9rents muscles dans la marche. Pour une seule syllabe qu\u2019on prononce, il est parfois n\u00e9cessaire d\u2019ex\u00e9cuter cinq ou six actes diff\u00e9rents dont nous ignorons souvent la succession, et dont parfois nous ne soup\u00e7onnons m\u00f4me pas l\u2019existence.\nInscrire avec leurs diff\u00e9rents , caract\u00e8res, leur force et leurs rapports de succession, les mouvements de Pair ou des organes phon\u00e9tiques, c\u2019est fournir au linguiste une expression mat\u00e9rielle de ph\u00e9nom\u00e8nes essentiellement fugitifs que l\u2019oreille ne peut analyser ni comparer avec certitude.\nMais il est d\u2019autres avantages plus pr\u00e9cieux encore qu\u2019on est en droit d\u2019attendre de l\u2019inscription du langage. Nous voulons parler des applications de cette m\u00e9thode \u00e0 l\u2019\u00e9ducation phon\u00e9tique des sourds-muets. Ceux qui se d\u00e9vouent \u00e0 rendre \u00e0 ces malheureux l\u2019usage de la parole cherchent, par tous les moyens possibles, \u00e0\n1. Voyez J. Baudrvy Grammaire compar\u00e9e du sanscrit, du grec et du latin, et A. Brochet, Introduction du Dictionnaire \u00e9tymologique de la langue fran\u00e7aise.","page":391},{"file":"p0392.txt","language":"fr","ocr_fr":"392\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\ndonner au sourd la conscience des sons qu\u2019il \u00e9met et de ceux qu\u2019\u00e9mettent les personnes qui parlent devant lui. A d\u00e9faut de l\u2019oreille, la vue et le toucher fournissent des renseignements importants. Le sourd lit, en quelque sorte, sur les l\u00e8vres de celui qui parle; en touchant le larynx d\u2019une autre personne, il constate par le tact les vibrations laryng\u00e9es, et, appliquant ses doigts sur son propre larynx, s\u2019exerce \u00e0 \u00e9mettre lui-m\u00eame des sons analogues. Combien ne serait-il pas mieux renseign\u00e9 sur les actes vocaux qu\u2019il devra reproduire, s\u2019il avait sous les yeux les trac\u00e9s graphiques de tous ces actes ! Il chercherait alors \u00e0 imiter lui-m\u00eame ces trac\u00e9s, qui lui serviraient de mod\u00e8le, et n\u2019arriverait \u00e0 leur parfaite imitation qu\u2019en ex\u00e9cutant les m\u00eames actes et en \u00e9mettant les sons m\u00eames qu\u2019il s\u2019agit de reproduire.\nUne m\u00e9thode analogue semble, a priori, applicable au traitement des vices de la parole. Elle serait sans doute fort utile \u00e0 ces op\u00e9r\u00e9s qui, apr\u00e8s une restauration du voile ou de la vo\u00fbte palatine, doivent r\u00e9apprendre \u00e0 parler, pour perdre les d\u00e9fauts de prononciation que leur infirmit\u00e9 leur avait fait contracter.\nLe Dr Rosapclly accepta de faire des recherches exp\u00e9rimentales sur ce sujet dans mon laboratoire, tandis que M. L. Havet, au nom de la Soci\u00e9t\u00e9 de linguistique, s\u2019adjoindrait \u00e0 ces \u00e9tudes afin de signaler les points particuli\u00e8rement importants \u00e0 son point de vue sp\u00e9cial1.\nPlan des exp\u00e9riences. \u2014 Le but que nous devions- ai l oindre dans ces exp\u00e9riences \u00e9tait de remplacer la sensation auditive par une expression objective des actes de la phonation. Sur ce point, d\u2019importants travaux ont d\u00e9j\u00e0 \u00e9t\u00e9 ex\u00e9cut\u00e9s : sous le nom d\u2019acoustique des yeux, Lissajous a cr\u00e9\u00e9 une m\u00e9thode optique pour appr\u00e9cier la combinaison des diff\u00e9rents sons dont les accords se caract\u00e9risent par des figures g\u00e9om\u00e9triques constantes.\nC\u2019est une phon\u00e9tique des yeux qu\u2019il fallait imaginer, tant pour analyser au point de vue physiologique et linguistique les actes de la parole, que pour initier \u00e0 ce m\u00e9canisme les malheureux \u00e0 qui l\u2019ou\u00efe fait d\u00e9faut.\nPour ce qui est des voyelles, on peut les consid\u00e9rer comme optiquement caract\u00e9ris\u00e9es, gr\u00e2ce \u00e0 la m\u00e9thode de K\u0153nig : Vanalyse optique des sons.\n1. Pour le d\u00e9tail des exp\u00e9riences, nous renvoyons le lecteur au m\u00e9moire de M. Rosa-pelly (Travaux du laboratoire, 1876), cl ne reproduisons ici de ce travail que ce qu> est n\u00e9cessaire pour en faire comprendre le plan et les principaux r\u00e9sultats.","page":392},{"file":"p0393.txt","language":"fr","ocr_fr":"393\nMOUVEMENTS PHON\u00c9TIQUES.\nLes flammes vibrantes de K\u0153nig subissent, gr\u00e2ce \u00e0 leur adnii-rablC mobilit\u00e9, des vibrations correspondant \u00e0 toutes celles que renferment les harmoniques concourant \u00e0 la formation d\u2019une voyelle- Dissoci\u00e9e par sa r\u00e9flexion sur un miroir tournant, la flamme appara\u00eet comme une tra\u00een\u00e9e lumineuse, bord\u00e9e de dentelures dont le nombre et les hauteurs relatives permettent d\u2019estimer la tonalit\u00e9 des diff\u00e9rents sons contenus dans chaque voyelle, plac\u00e9 devant le porte-voix d\u2019un appareil de K\u0153nig, un sourd-muet pourra donc s\u2019exercer \u00e0 reproduire des images lumineuses pareilles \u00e0 un type trac\u00e9 \u00e0 l\u2019avance; et s\u2019il r\u00e9ussit \u00e0 imiter une de ces figures optiques, c\u2019est qu\u2019il aura \u00e9mis correctement la voyelle correspondante.\nQuant aux consonnes, comme il entre dans leur production des actes de toute sorte, vibrations du larynx, mouvements des l\u00e8vres, soul\u00e8vement du voile du palais, etc., il fallait chercher le meilleur moyen d\u2019inscrire ces diff\u00e9rents actes. Nous n\u2019avons pas encore r\u00e9ussi \u00e0 avoir une inscription convenable des mouvements de la langue et de ses appuis en diff\u00e9rentes r\u00e9gions de la vo\u00fbte palatine ou de l\u2019arcade dentaire, suivant que l\u2019on prononce telle ou telle consonne. Mais pour les autres mouvements, ceux du larynx, des l\u00e8vres et du voile du palais, les r\u00e9sultats furent plus satisfaisants.\nMouvements du larynx. \u2014Un interrupteur sp\u00e9cial est mis sur le trajet d\u2019un circuit \u00e9lectrique sur lequel on place \u00e9galement un signal de Depr\u00e8z. A chacune des vibrations du larynx il se produit une interruption du courant \u00e9lectrique, et le signal trace une vibration, de telle sorte que si l\u2019on parle ou si l\u2019on chante, \u00e0 chaque fois que le larynx r\u00e9sonne, on voit s\u2019\u00e9crire une ligne sinueuse semblable \u00e0 celle de la figure 80, p. 162.\nInscription du mouvement des l\u00e8vres. \u2014 L\u2019observation montre que les l\u00e8vres ex\u00e9cutent, pendant l\u2019acte de la phonation, deux ordres de mouvements : 1\u00b0 des mouvements verticaux, c\u2019est-\u00e0-dire d\u2019\u00e9l\u00e9vation et d\u2019abaissement ; 2\u00b0 des mouvements horizontaux ou ant\u00e9ro-post\u00e9rieurs, par lesquels les l\u00e8vres se portent plus ou moins en avant. Le type des mouvements du premier genre s\u2019observe dans l\u2019\u00e9mission des consonnes explosives labiales comme h et p : Celui des mouvements ant\u00e9ro-post\u00e9rieurs, dans l\u2019\u00e9mission de la voyelle u.","page":393},{"file":"p0394.txt","language":"fr","ocr_fr":"394\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\nLa figure 207 montre l\u2019appareil explorateur des mouvements du premier ordre \\\nEn pronon\u00e7ant une s\u00e9rie de consonnes labiales, on constate que plusieurs d\u2019entre elles se distinguent d\u00e9j\u00e0 par le degr\u00e9 de\nFig. 207. Inscripteur du mouvement d<*s livres.\ncl\u00f4ture plus ou moins parfait des l\u00e8vres. Dans cette \u00e9mission des consonnes, il faut n\u00e9cessairement intercaler des voyelles. Nous avons choisi, dans tous les cas, la voyelle a, qui ne modifiepoint les ph\u00e9nom\u00e8nes labiaux; si l\u2019on prononce successivement les sons apa, aba, afa, ava, on reconna\u00eet que la cl\u00f4ture des l\u00e8vres, compl\u00e8te pour le p et le b, est incompl\u00e8te, au contraire, pour Vf et\nt. Un support vertical est plac\u00e9 en face de l\u2019exp\u00e9rimentateur; il porte un bras horizontal au-dessous duquel pend, par l\u2019interm\u00e9diaire d'une tige doublement articul\u00e9e, 1 explorateur proprement dit. Celui-ci se compose de deux petites branches termin\u00e9es chacune par un petit crochet plat en argent qui doit embrasser l'une des l\u00e8vres dans sa courbure. La goutti\u00e8re l' se place sous la l\u00e8vre sup\u00e9rieure, la goutti\u00e8re l sur la l\u00e8vre inf\u00e9rieure. Cette derni\u00e8re est seule mobile ; or, quand la l\u00e8vre inf\u00e9rieure s\u2019\u00e9l\u00e8ve, elle fait basculer la branche l autour de son articulation, for\u00e7ant ainsi les deux extr\u00e9mit\u00e9s oppos\u00e9es des deux branches \u00e0 s\u2019\u00e9loigner l'une de l'autre en tendant un petit anneau de caoutchouc qui sert de ressort antagoniste.\nDans ce mouvement, uni; traction est op\u00e9r\u00e9e sur la membrane d\u2019un tambour \u00e0 air T. I.a rar\u00e9faction de l\u2019air dans ce tambour se transmet, au moyen d\u2019un tube de caoutchouc t, jusqu au tambour a levier inscripteur qui devra tracer sur le cvlindre les mouvements de la l\u00e8vre inf\u00e9rieure.","page":394},{"file":"p0395.txt","language":"fr","ocr_fr":"MOUVEMENTS PHON\u00c9TIQUES.\t395\nle v. El si deux consonnes qui exigenf des degr\u00e9s diff\u00e9rents de cl\u00f4ture des l\u00e8vres sont \u00e9mises sans voyelles interm\u00e9diaires, on trouve dans la courbe trac\u00e9e un petit ressaut qui signale ce chan-crement dans l'occlusion labiale.\nLa figure 208 repr\u00e9sente quelques-uns de ces trac\u00e9s qui serviront d\u2019exemples.\nLa ligne sinueuse exprime l\u2019ouverture des l\u00e8vres, quand elle occupe la position horizontale sup\u00e9rieure; elle correspond \u00e0 leur\nFig. 208. Trac\u00e9s dos diff\u00e9rents degr\u00e9s de l\u2019occlusion labiale, correspondant \u00e0 diff\u00e9rentes voyelles.\ncl\u00f4ture absolue, quand elle occupe la ligne horizontale inf\u00e9rieure. Mais on remarque en certains points (au-dessous de v et de /') que la ligne horizontale est situ\u00e9e moins has, ce qui correspond \u00e0 la demi-fermeture dont on vient de parler. Enfin, au-dessous de bv,\nFig.\n200. Disposition pour l\u2019inscription simultan\u00e9e du mouvement des l\u00e8vres et des vibrations\ndu larynx.\non voit un ressaut de la ligne (au point v) o\u00f9 les l\u00e8vres passent de l\u2019occlusion compl\u00e8te du b \u00e0 la demi-occlusion du v.\nNous laisserons de c\u00f4t\u00e9 ce qui est relatif aux mouvements labiaux de sens ant\u00e9ro post\u00e9rieur, et nous nous pr\u00e9occuperons exclusivement de la d\u00e9termination des consonnes labiales.","page":395},{"file":"p0396.txt","language":"fr","ocr_fr":"396\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\nIl ne suffit pas du trac\u00e9 des mouvements des l\u00e8vres pour caract\u00e9riser les consonnes labiales, car l\u2019occlusion compl\u00e8te des l\u00e8vres existe aussi bien pour le p que pour le b, l\u2019occlusion incompl\u00e8te s\u2019observe \u00e9galement pour le v et pour Vf. Mais ces quatre consonnes seront enti\u00e8rement caract\u00e9ris\u00e9es si nous inscrivons, en m\u00eame temps que le mouvement des l\u00e8vres, les vibrations du larynx. En effet, dans l\u2019articulation du p et de )\u2019/', le larynx est muet; il vibre, au contraire, pour le b et le v.\nSuperposons le style du signal \u00e9lectrique des vibrations du larynx \u00e0 celui du levier qui inscrit le mouvement des l\u00e8vres, comme dans la figure 209, et faisons tracer ces deux pointes sur un cylindre \u00e0 rotation lente ; nous obtiendrons un double trac\u00e9 qui ren-\nMM|\t\t\t\n\t\t\t\n\t\t\t\nFig. 210. Inscription simultan\u00e9e des mouvements des l\u00e8vres et de ceux du larynx.\nfermera tout ce qui est n\u00e9cessaire pour caract\u00e9riser ces quatre consonnes, p, b, f, v, comme on les voit figure 210.\nInscription des mouvements du voile du palais. \u2014 Les consonnes nasales m et n s\u2019accompagnent d\u2019une \u00e9mission d\u2019air par les narines, ce qui tient \u00e0 ce que le voile du palais s\u2019\u00e9loigne de la paroi post\u00e9rieure du pharynx au moment de l\u2019\u00e9mission de ces sons. Autant il serait difficile d\u2019explorer d\u2019une mani\u00e8re directe les mouvements du voile du palais, autant il est facile de signaler ces mouvements d\u2019apr\u00e8s l\u2019\u00e9chappement d\u2019air qui en est la cons\u00e9quence. A cet effet, on introduit dans une des narines un tube qui y reste \u00e0 demeure et qui, reli\u00e9 par un tuyau de caoutchouc \u00e0 un tambour \u00e0 levier inscripteur, signale, par une \u00e9l\u00e9vation de la courbe, chacune des \u00e9missions de l\u2019air par le nez.\nEn inscrivant \u00e0 la fois les trois indications que nous poss\u00e9dons d\u00e9j\u00e0 : mouvement des l\u00e8vres, du larynx et du voile du palais, nous constaterons que Vrn n\u2019est qu\u2019un b avec \u00e9mission d\u2019air par les narines, de m\u00eame que nous avons vu que le b n\u2019est qu\u2019un p avec vibration du larynx.\nNous ne pouvons insister plus longuement sur ces exp\u00e9riences","page":396},{"file":"p0397.txt","language":"fr","ocr_fr":"MOUVEMENTS PHON\u00c9TIQUES.\t397\nRep\u00e8res\tl\t\t2\t\t3\t\nA fVessionn. Vibr 1 ar. Mouv.lcv.\t4\ta p\tp a\t4 4\ta b\t\u2014 b a\t4 4 4\ta m\t ma\n\t\t\t\t**\u25a0\u25a0::: ..ruminmii ff.wwitniiinwnniitwniin a r\t\t\n\t\ta, r\t\t\t\ta\tr\n\t\t\u25a0\t\t\t\t\nB P n V ) M. 1.\t-1-\ta f\t\t\t 1 a\t. 4 4\ta v\t \tv a\t4 4 4\ta w...\t\t w a\n\t\t-x r\t\t\u00efwnmnnn'rtitrmiMiimimttwwnwrtWrtwtf\t\t\u201c**\u201d\u2022mmmmmwmmm\n\t\t\t\t\t\t\nc P. H. V. 1. M. 1.\t\ta p\t\t - \"b a\t\ta p\t\t . v a\t\ta f\t\tv a\n\t\tmiiKttnnmn\trtmmimHKMttmtttmtt r\t\tmt.mt wtwi\tmmmmnmm.mmr\t\tHttHWHfflm\tHHIIWtlMmwHWimwi n a\tr\n\t\t\t\t\t\t\nD P. n V 1 M 1\t\ta p . \t ma\t\ta m \t\tp a\ta m\tp\tni a\t\n\t\t\t\t\t\t\n\t\t\"a n\t\t-\\ f~\ta r\t\n\t\t\t\t\t\t\nE P. n. V. I. M. 1\t\ta b._\t\tm a\t\ta ni\tb a\ta m\tb\t m a\t\n\t\twmrnttHHitiwmrrtiimrtinminiPttttitmwn \"A r\t\tm\u00ab mt mti n mmnnitinntt t m: wmwtmnm* a r\ta r\t\n\t\t\t\t\t\t\nio v. a.\t\t\t\t\t\t\nFig. 211. Quinze phon\u00e8mes caract\u00e9ris\u00e9s graphiquement.","page":397},{"file":"p0398.txt","language":"fr","ocr_fr":"398\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\nd\u2019inscriptions phon\u00e9tiques. Le lecteur qui voudrait des explications plus d\u00e9taill\u00e9es les trouvera dans le m\u00e9moire de Rosapelly.\nNous nous bornons \u00e0 pr\u00e9senter (f\u00eeg. 211) un tableau o\u00f9 quinze phon\u00e8mes diff\u00e9rents se trouvent caract\u00e9ris\u00e9s par des courbes. Or, cette repr\u00e9sentation des consonnes s\u2019adressant aux yeux, est pr\u00e9cis\u00e9ment le but que nous nous proposions en entreprenant ces \u00e9tudes. Tout porie \u00e0 croire (pie si l\u2019utilit\u00e9 de ce moyen pour l\u2019\u00e9ducation des sourds-muets \u00e9tait reconnue, de nouvelles recherches ne larderaient pas \u00e0 combler les lacunes qui restent encore.\nQuant aux r\u00e9sultats de ces exp\u00e9riences au point de vue de la linguistique, ils semblent avoir \u00e9t\u00e9 satisfaisants, car M. L. Havet a trouv\u00e9 dans ces graphiques la solution de questions int\u00e9ressantes sur la formation des sons compos\u00e9s.\nMouvements qui se produisent dans la rumination ; exp\u00e9riences de Toussaint.\nAu commencement de ce si\u00e8cle, Bourgelat avait rang\u00e9 les mouvements de la rumination parmi ceux que nos sens ne sauraient analyser. En effet, la connaissance de ces mouvements divers, de leur encha\u00eenement, de leur r\u00f4le pour produire la r\u00e9gestion du bol alimentaire, n\u2019a \u00e9t\u00e9 acquise que le jour o\u00f9 chacun d\u2019eux inscrivant sa courbe, a permis do comprendre comment s\u2019effectue le mouvement r\u00e9trograde du bol alimentaire. Toutefois, le r\u00e9sultat des exp\u00e9riences faites sur ce sujet est venu confirmer une th\u00e9orie qui avait \u00e9t\u00e9 \u00e9tablie a priori par un observateur d\u2019une grande sagacit\u00e9, le professeur Chauveau.\nLa m\u00e9thode graphique qui a pr\u00e9sid\u00e9 aux recherches de Toussaint a permis de d\u00e9terminer la succession d\u2019une s\u00e9rie de mouvements qui se passent en des lieux divers. De m\u00eame que le passage d\u2019une onde liquide aux divers points de la longueur d\u2019un tube s\u2019inscrit au moyen d\u2019une s\u00e9rie d\u2019appareils superpos\u00e9s, de m\u00eame, dans l\u2019inscription des mouvements de la rumination, chacun des actes associ\u00e9s s\u2019\u00e9crit \u00e0 c\u00f4t\u00e9 des autres.\nL\u2019animal, vache ou mouton, doit \u00eatre dans un calme parfait pendant la dui'\u00e9e de l\u2019exp\u00e9rience; c\u2019est la condition n\u00e9cessaire de la rumination. Une s\u00e9rie d\u2019explorateurs appliqu\u00e9s en diff\u00e9rents lieux vont chercher les mouvements divers dont on veut \u00e9tablir la succession ou le synchronisme, et tous ces mouvements \u00e0 la fois s\u2019\u00e9crivant sur un m\u00eame papier donnent la figure 212.","page":398},{"file":"p0399.txt","language":"fr","ocr_fr":"MOUVEMENTS UE LA RUMINATION.\n399\nIl n\u2019y a pas moins do huit leviers qui tracent en m\u00eame temps sur le cylindre de l\u2019appareil. L\u2019un donne la ligne M en haut de la figure, c\u2019est, la courbe des mouvements de mastication; l\u2019autre, N, mesure la pression de'l\u2019air dans les cavit\u00e9s nasales. A l\u2019int\u00e9rieur del\u00e0 trach\u00e9e, un tube manom\u00e9trique transmet la pression de l\u2019air, tandis que deux autres explorateurs des pressions plongent l\u2019un dans le thorax T, et l\u2019autre dans l\u2019abdomen A. Le c\u0153ur lui-m\u00eame\n\n\t\t\t\t\t\n\t\t\t\t\t\n\t\t\t\t\t\n\t\t\t\t\t9\n\t\t\t\t\t\n\t\t\t\t\t3\u00ca\u00cb\n\t\t\t\t\t{SES\nFig. *2r2. R\u00e9gestiou des aliments cl son inflmmce sur le c\u0153ur et les gros vaisseaux. M, courbe des mouvements des m\u00e2choires. \u2014 N, courbe de la pression de l\u2019air dans les cavit\u00e9s nasales. \u2014 T, courbe de la pression de l\u2019air dans la tra.-h\u00e9e\u2014 A, courbe des mouvements de l\u2019abdomen. \u2014 G, courbe des mouvements du thorax. \u2014 O, trac\u00e9 de l\u2019oreillette droite. \u2014 V, trac\u00e9 du ventricule droit. (En v c la sonde manom\u00e9trique a \u00e9t\u00e9 retir\u00e9e dans la veine cave.)\u2014S, secondes.\nest explor\u00e9, en O pour l\u2019orcillelte, en V pour le ventricule, comme dans les exp\u00e9riences de cardiographie; enfin, au bas de la figure on peut compter le temps divis\u00e9 en secondes, d\u2019apr\u00e8s les signaux que porte la lignn S.\nJamais encore, dans une exp\u00e9rience de physiologie, on n\u2019avait r\u00e9uni un pareil nombre d\u2019appareils explorateurs et inscripteurs, et pourtant les trac\u00e9s recueillis sur la figure 212 ne repr\u00e9sentent pas tous les mouvements qui ont \u00e9t\u00e9 inscrits dans cette belle exp\u00e9rience; il manque pr\u00e9cis\u00e9ment l\u2019indication du passage du bol alimentaire \u00e0 travers l\u2019\u0153sophage. La d\u00e9termination de ce passage","page":399},{"file":"p0400.txt","language":"fr","ocr_fr":"400\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\nse fait au moyen d\u2019explorateurs sp\u00e9ciaux form\u00e9s chacun d\u2019une ampoule \u00e9lastique qui se comprime au moment de ce passage du bol. On a d\u00e9termin\u00e9 dans une auti'e s\u00e9rie d\u2019exp\u00e9riences l\u2019instant pr\u00e9cis de ce ph\u00e9nom\u00e8ne.\nUne s\u00e9rie de rep\u00e8res r correspond, dans chacune des courbes, au moment o\u00f9 la r\u00e9gestion va se produire. Les mouvements des m\u00e2choires s\u2019arr\u00eatent, et l\u2019on voit s\u2019abaisser la pression dans les cavit\u00e9s nasales, et surtout dans le thorax, par suite d\u2019un brusque abaissement du diaphragme. Cette aspiration qui se fait dans le thorax est la condition n\u00e9cessaire de l\u2019ascension du bol alimentaire. Le m\u00eame vide se fait sentir dans les cavit\u00e9s cardiaques, ainsi qu\u2019en t\u00e9moignent les abaissements de la pression du sang dans l\u2019oreillette et dans le ventricule. L\u2019occlusion de la glotte est indispensable \u00e0 la production du vide dont il vient d\u2019\u00eatre question; aussi, d\u00e8s que se produit cette aspiration intra-thoracique, voit-on dispara\u00eetre la concordance des courbes de la pression de l\u2019air dans les fosses nasales et dans le thorax, qui forment alors deux cavit\u00e9s ind\u00e9pendantes. Le fait essentiel qu\u2019exprime la figure pr\u00e9c\u00e9dente est qu\u2019au moment o\u00f9 s\u2019op\u00e8re la r\u00e9gestion r, le diaphragme se contracte pendant l\u2019occlusion de la glotte, l\u2019air se rar\u00e9fie dans le poumon, les c\u00f4tes se d\u00e9priment sous la pression atmosph\u00e9rique, l\u2019\u0153sophage se dilate, les mati\u00e8res alimentaires s\u2019y engagent et les m\u00e2choires s\u2019immobilisent au m\u00eame instant. Sous l'influence de la brusque aspiration produite par l\u2019abaissement du diaphragme, le ventricule et l\u2019oreillette se dilatent : la d\u00e9pression cardiaque qui accompagne le mouvement de r\u00e9gestion est arriv\u00e9e au moment de la diastole ventriculaire et semble avoir dur\u00e9 autant qu\u2019elle; mais il est incontestable qu\u2019elle a \u00f4t\u00e9 abr\u00e9g\u00e9e par la systole ventriculaire survenue avant la fin de l\u2019aspiration.\nL\u2019exp\u00e9rience ayant montr\u00e9 que le diaphragme agit comme puissance active unique pendant la rumination, il \u00e9tait indiqu\u00e9 de paralyser cette puissance pour voir de quels effets serait suivie cette paralysie.\nOn savait d\u00e9j\u00e0, par les exp\u00e9riences de Flourens, que la rumination continue apr\u00e8s la section des nerfs phr\u00e9niques; mais il fallait chercher par quels moyens l\u2019animal arrive \u00e0 remplacer l\u2019action diaphragmatique. Apr\u00e8s la section de la branche superficielle du phr\u00e9nique provenant de la septi\u00e8me paire cervicale, on constata que ce sont les c\u00f4tes qui s\u2019\u00e9l\u00e8vent brusquement pour produire la d\u00e9pression intra-thoracique, tandis que l\u2019abdomen subit l\u2019effet de","page":400},{"file":"p0401.txt","language":"fr","ocr_fr":"MOUVEMENTS DE LA D\u00c9GLUTITION.\n401\nja pression atmosph\u00e9rique ext\u00e9rieure et refoule le diaphragme au moment de la r\u00e9gestion. Les r\u00f4les'sont absolument chang\u00e9s, mais l\u2019effet reste le m\u00eame : cet effet est toujours la diminution brusque et consid\u00e9rable de la pression intra-thoracique.\nComme compl\u00e9ment de l\u2019exp\u00e9rience pr\u00e9c\u00e9dente, Toussaint a pu reproduire, par l\u2019excitation du bout p\u00e9riph\u00e9rique des nerfs phr\u00e9niques, la synth\u00e8se, pour ainsi dire, de la rumination normale. Pour r\u00e9aliser exactement les conditions de la rumination, un aide fut charg\u00e9 de fermer avec la paume des deux mains l\u2019ouverture ext\u00e9rieure des fosses nasales, et pendant ce temps on pra tiqua l\u2019excitation des phr\u00e9niques ; le r\u00e9sultat fut complet. A chaque excitation, le bol remontait le long de l\u2019\u0153sophage, l\u2019animal le m\u00e2chait quelques instants avant de le d\u00e9glutir ou m\u00eame le d\u00e9glutissait imm\u00e9diatement.\nInscription des mouvements de la d\u00e9glutition; exp\u00e9riences d\u2019Arloing et de Carlet.\nLe m\u00eame jour, 2 novembre 1874, paraissaient aux comptes rendus de l\u2019Acad\u00e9mie des sciences deux notes dans lesquelles les mouvements de la d\u00e9glutition \u00e9taient \u00e9tudi\u00e9s au moyen de la m\u00e9thode graphique. Les auteurs de ces recherches \u00e9taient arriv\u00e9s, chacun de leur c\u00f4t\u00e9, \u00e0 des r\u00e9sultats semblables, sauf quelques d\u00e9tails. Pour Arloing, il faut abandonner l\u2019ancienne distinction que l\u2019on faisait relativement au m\u00e9canisme de la d\u00e9glutition des solides et des liquides; ces derniers provoquent des mouvements de d\u00e9glutition successifs associ\u00e9s, mais identiques \u00e0 ceux qui se suivent \u00e0 plus grands intervalles lorsque des aliments solides sont aval\u00e9s. Ce physiologiste adopte la division en deux temps, indiqu\u00e9e par Moura.\nEn introduisant des ampoules manom\u00e9triques dans les premi\u00e8res voies digestives du cheval, on recueillit simultan\u00e9ment les courbes de la pression aux diff\u00e9rents points du passage du bol alimentaire. Les conclusions que l\u2019auteur a tir\u00e9es de l\u2019examen de ces trac\u00e9s sont les suivantes :\n1\u00b0 Il y a un soul\u00e8vement actif du voile du palais au d\u00e9but de la d\u00e9glutition;\n2\u00b0 L\u2019isthme du gosier se dilate ;\n3\u00b0 L\u2019entr\u00e9e de l\u2019\u0153sophage s\u2019ouvre au-devant du bol alimentaire^\n26","page":401},{"file":"p0402.txt","language":"fr","ocr_fr":"402\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\nPendant le passage des aliments, le vestibule du larynx est ferm\u00e9.\nSi l\u2019on explore l\u2019\u00e9tat de la pression dans les voies a\u00e9riennes au-,' dessous du larynx, on constate une aspiration au moment de la, d\u00e9glutition. C\u2019est un abaissement du diaphragme qui produit ce vide intra-thoracique pendant que la glotte est ferm\u00e9e. Or, cette action des forces inspiratrices joue dans la d\u00e9glutition le m\u00eame r\u00f4le que nous lui avons vu assigner tout \u00e0 l\u2019heure par Toussaint dans la r\u00e9gestion des aliments. Les r\u00e9sultats obtenus par Garlet en op\u00e9rant sur lui-m\u00eame et en inscrivant la pression de l\u2019arri\u00e8re-cavit\u00e9 buccale en m\u00eame temps que le mouvement d\u2019ascension du larynx, conduisent aux m\u00eames conclusions.\nInscription simultan\u00e9e des fonctions des diff\u00e9rents organes d une machine.\nLa m\u00e9thode d\u2019inscriptions simultan\u00e9es de ph\u00e9nom\u00e8nes de diff\u00e9rentes natures se passant en diff\u00e9rents lieux vient de fournir \u00e0 M. Depr\u00e8z la solution d\u2019un important probl\u00e8me de m\u00e9canique. Il s\u2019agissait de d\u00e9terminer, pendant la marche d\u2019une machine \u00e0 vapeur, les phases de la pression sur les deux faces du piston, et d\u2019inscrire ces phases en fonction des mouvements que ce piston ex\u00e9cute. On voit que c\u2019est \u00e0 peu pr\u00e8s le probl\u00e8me que s\u2019\u00e9tait propos\u00e9 Watt dans la mesure du travail des machines \u00e0 vapeur. Depr\u00e8z a recouru \u00e0 l\u2019inscription simultan\u00e9e des pressions explor\u00e9es en divers lieux, non pas en se servant d\u2019organes dont l\u2019inertie pouvait d\u00e9former les courbes, mais en appliquant \u00e0 cette inscription sa m\u00e9thode des \u00e9quilibres successifs. Des plaques rectangulaires anim\u00e9es de mouvements semblables \u00e0 ceux\u2019du piston recevaient, sous forme de pointages successifs, l\u2019indication des degr\u00e9s divers qu\u2019atteignait la pression en diff\u00e9rents lieux et \u00e0 chaque phase du mouvement; l\u2019ensemble de ces points donnait une courbe ferm\u00e9e d\u2019une exactitude absolue. Ces exp\u00e9riences sont encore in\u00e9dites, je ne puis donc les exposer avec les d\u00e9tails qu\u2019elles m\u00e9riteraient.","page":402},{"file":"p0403.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHAPITRE IV.\nEXPLORATIONS SUCCESSIVES EN DIFF\u00c9RENTS LIEUX D\u2019UN M\u00caME PH\u00c9NOM\u00c8NE.\nPassages successifs d'une onde liquide en diff\u00e9rents points de la longueur d\u2019un tube-! Propagation de l\u2019onde musculaire. \u2014 Mouvement des ondes sonores, etc.\nOn ne dispose pas toujours d\u2019un nombre suffisant d\u2019appareils inscripteurs pour pouvoir \u00e9crire \u00e0 la fois les instants successifs auxquels un mouvement se produit en diff\u00e9rents lieux. Soit \u00e0 d\u00e9terminer le mouvement de transport d\u2019une onde : on a vu que par le moyen d\u2019une s\u00e9rie d\u2019explorateurs des pressions lat\u00e9rales \u00e9chelonn\u00e9s sur la longueur d\u2019un tube, on inscrit d\u2019un seul coup la succession des passages de l\u2019onde en diff\u00e9rents points de ce tube.\nImaginons que pour cette exp\u00e9rience nous ne disposions que d\u2019un seul appareil explorateur et d\u2019un seul style \u00e9crivant ; on peut encore d\u00e9terminer la propagation du mouvement ondulatoire en recourant \u00e0 la m\u00e9thode des explorations et des inscriptions successives, mais \u00e0 une condition formelle, c\u2019est que dans la s\u00e9rie des d\u00e9terminations qui devrait \u00eatre faite on pourra reproduire le ph\u00e9nom\u00e8ne toujours identique \u00e0 lui-m\u00eame. C\u2019est la seule difficult\u00e9 que rencontrera l\u2019exp\u00e9rimentateur.\nSoit (fig. 213) une s\u00e9rie de trac\u00e9s dont chacun constitue la mesure des phases de la pression lat\u00e9rale dans un tube \u00e9lastique. Une premi\u00e8re exp\u00e9rience donne en I l\u2019instant o\u00f9 une onde liquide est lanc\u00e9e dans le tube; les phases de la pression sont fournies par la courbe qui se d\u00e9tache de ce point d\u2019origine. Dans","page":403},{"file":"p0404.txt","language":"fr","ocr_fr":"INSCRIPTIONS MULTIPLES.\nune deuxi\u00e8me exp\u00e9rience II, on a d\u00e9plac\u00e9 l\u2019appareil explorateur de la pression dans le tube d\u2019une quantit\u00e9 connue, et, renouvelant l\u2019exp\u00e9rience on envoie une deuxi\u00e8me onde, toujours au m\u00eame instant, par rapport \u00e0 la rotation du cylindre. Une troisi\u00e8me, puis une quatri\u00e8me exp\u00e9rience s\u2019ajoutent aux premi\u00e8res, toujours en faisant correspondre au m\u00eame instant le d\u00e9part de l\u2019onde liquide. Au bout d\u2019un nombre, suffisant de ces d\u00e9terminations, on a sous les yeux une s\u00e9rie de courbes enti\u00e8rement comparables \u00e0 celles que nousavons repr\u00e9sent\u00e9es figure 213, et dans chacune desquelles\nFig. 213. Trac\u00e9s du transport d\u2019une onde recueillis par explorations successives. (Figure th\u00e9orique.)\nest signal\u00e9 l\u2019instant du passage de l\u2019onde sous un explorateur que 1 on transporte d\u2019un bout \u00e0 l\u2019autre du tube, en le d\u00e9pla\u00e7ant chaque j fois d\u2019une quantit\u00e9 connue.\nLa lecture de ces courbes donne les m\u00eames renseignements que nous a fournis la m\u00e9thode des inscriptions simultan\u00e9es. La s\u00e9rie des passages de l\u2019onde s\u2019\u00e9chelonne de la m\u00eame fa\u00e7on \u00e0 des instants dont la d'ur\u00e9e correspond aux longueurs de tube qui s\u00e9parent deux points d\u2019observation.\nUne seule condition pourrait faire varier la prppagation du mouvement ondulatoire, c\u2019est 1 in\u00e9galit\u00e9des impulsions imprim\u00e9es au liquide, chaque fois que l\u2019on provoque le d\u00e9part d\u2019une onde. Diff\u00e9rents moyens peuvent \u00eatre employ\u00e9s pour rendre cette impulsion toujours semblable : l\u2019un d\u2019eux consiste \u00e0 produire cette impulsion du liquide par la chute d\u2019un poids constant tombant d\u2019une j hauteur constante.\nSouvent on n\u2019a pas \u00e0 se pr\u00e9occuper de superposer exactement les courbes obtenues dans la s\u00e9rie d\u2019inscriptions successives, il","page":404},{"file":"p0405.txt","language":"fr","ocr_fr":"INSCRIPTIONS SUCCESSIVES DES ONDES.\n405\nsuffit de signaler par un rep\u00e8re l\u2019instant o\u00f9 l\u2019impulsion de l\u2019onde a eu lieu dans chacune des courbes. Quand on a obtenu une s\u00e9rie de d\u00e9terminations, on rel\u00e8ve chacune des courbes sur une feuille de papier, en ayant soin d\u2019en disposer la s\u00e9rie de fa\u00e7on que les rep\u00e8res de chacune des impulsions soient verticalement superpos\u00e9s. Dans la figure, ces rep\u00e8res se confondent dans la ligne verticale, correspondant \u00e0 l\u2019instant do la chute du poids qui provoque l\u2019onde.\nPour la lecture des trac\u00e9s et pour la signification des inflexions diverses de la courbe, nous renvoyons le lecteur \u00e0 l\u2019analyse de la figure.\nLa m\u00e9thode des inscriptions successives a trouv\u00e9 son application dans un grand nombre de circonstances. Elle permet de suivre le transport de l\u2019onde musculaire sur le trajet d\u2019un faisceau de fibres. On excite le muscle \u00e0 l\u2019une de ses extr\u00e9mit\u00e9s, et l\u2019on recueille l\u2019instant du passage de l\u2019onde musculaire, sous un explorateur qu\u2019on transporte graduellement en divers points de la longueur de ce muscle.\nCette m\u00e9thode pr\u00e9sente un grand avantage; non-seulement elle n\u2019exige qu\u2019un seul explorateur, mais elle simplifie beaucoup les conditions de l\u2019exp\u00e9rience, en permettant d\u2019explorer tour \u00e0 tour une s\u00e9rie de points trop rapproch\u00e9s les uns des autres pour se pr\u00eater \u00e0 des explorations simultan\u00e9es.\nIci, comme dans le cas pr\u00e9c\u00e9dent, il est indispensable de produire l\u2019excitation du muscle \u00e0 un m\u00f4me instant de la r\u00e9volution du cylindre, ou tout au moins, lorsqu\u2019on a recueilli la s\u00e9rie des trac\u00e9s, de superposer les rep\u00e8res de mani\u00e8re \u00e0 bien suivre la propagation des mouvements ondulatoires \u00e0 partir de leur origine commune qui correspond \u00e0 l\u2019instant de l\u2019excitation.\nLa propagation du son a \u00e9t\u00e9 \u00e9tudi\u00e9e de la m\u00eame mani\u00e8re. Les exp\u00e9riences de R\u00e9gnault consistaient en signaux inscrits au moyen d\u2019un chronographe sur un cylindre tournant, et ces signaux servaient \u00e0 d\u00e9terminer les distances parcourues par une onde sonore depuis l\u2019origine d\u2019une conduite jusqu\u2019\u00e0 une distance fini variait d\u2019une exp\u00e9rience \u00e0 l\u2019autre.\nLes exp\u00e9riences de Helmholtz sur la vitesse de l\u2019agent nerveux se rattachent \u00e0 cette m\u00e9thode, car elles consistent \u00e0 promener successivement le point d\u2019excitation du nerf en des lieux diff\u00e9rents et \u00e0 mesurer les retards successifs des mouvements par \u2022apport \u00e0 des rep\u00e8res qu\u2019on superpose.","page":405},{"file":"p0406.txt","language":"fr","ocr_fr":"406\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\nNous ne multiplierons pas les exemples de cette m\u00e9thode dp$ inscriptions successives; elle s\u2019applique \u00e0 tous les cas o\u00f9 un ph\u00e9nom\u00e8ne se propage d\u2019un point \u00e0 un autre, et sert \u00e0 d\u00e9terminer la vitesse et les phases de cette propagation.","page":406},{"file":"p0407.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHAPITRE V.\nEXPLORATIONS SUCCESSIVES DE DIFF\u00c9RENTES PHASES D\u2019UN PH\u00c9NOM\u00c8NE.\nExplorations successives des diff\u00e9rentes phases d\u2019un courant \u00e9lectrique. \u2014 Exploratio successives de la pression de la vapeur dans les machines. \u2014 De la force d'un muscle aux diff\u00e9rents instants de la secousse : de l\u2019excitabilit\u00e9 du c\u0153ur aux diff\u00e9rentes phases de sa systole.\nNous rapprochons \u00e0 dessein des exp\u00e9riences qui pr\u00e9c\u00e8dent celles qui ont pour objet de suivre un ph\u00e9nom\u00e8ne \u00e0 travers les diff\u00e9rentes variations qu\u2019il pr\u00e9sente aux instants successifs de sa dur\u00e9e.\nLes actes les plus rapides, ceux qui \u00e9chapperaient, dans la plupart des cas, aux appareils charg\u00e9s de les signaler, viennent se soumettre \u00e0 la m\u00e9thode des explorations successives et livrent la courbe de leurs variations quand on explore successivement (es diff\u00e9rents instants de leur dur\u00e9e.\nAinsi, tandis que tout \u00e0 l\u2019heure les diff\u00e9rentes explorations correspondaient chacune au ph\u00e9nom\u00e8ne consid\u00e9r\u00e9 en un point diff\u00e9rent de l\u2019espace, nous avons affaire maintenant au ph\u00e9nom\u00e8ne consid\u00e9r\u00e9 \u00e0 diff\u00e9rents instants successifs. Du reste la m\u00e9thode est la m\u00eame dans l\u2019un et l\u2019autre cas.\nExplorations successives des phases d\u2019un courant \u00e9lectrique.\nGuillemin, voulant d\u00e9terminer les phases de l\u2019\u00e9tat variable d\u2019un courant \u00e9lectrique lanc\u00e9 dans un conducteur, imagina de partager la dur\u00e9e de cet \u00e9tat variable en une s\u00e9rie d\u2019instants tr\u00e8s-rappro-ch\u00e9s les uns des autres, de fa\u00e7on que la variation d\u2019un instant \u00e0","page":407},{"file":"p0408.txt","language":"fr","ocr_fr":"408\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\nun autre f\u00fbt infiniment petite. Il recourut \u00e0 l\u2019emploi d\u2019appareils rotatifs qui, produisant le passage d\u2019un courant \u00e9lectrique-\u00e0 travers un fil de m\u00e9tal, permettaient d\u2019explorer l\u2019\u00e9tat \u00e9lectrique de ce fil \u00e0 une s\u00e9rie d\u2019instants de plus en plus \u00e9loign\u00e9s de l\u2019origine du ph\u00e9nom\u00e8ne.\nPour ces explorations, Guillcmin se servait du galvanom\u00e8tre; or cet instrument ne se d\u00e9vie qu\u2019autant que les courants agissent sur lui pendant un temps appr\u00e9ciable. L\u2019inertie de l\u2019aiguille aimant\u00e9e ne lui permet pas d\u2019atteindre imm\u00e9diatement son \u00e9quilibre, c\u2019est-\u00e0-dire sa d\u00e9viation constante; il fallait donc faire agir le courant sur le galvanom\u00e8tre pendant un temps assez long. Pour cela, un appareil rotatif anim\u00e9 d\u2019un mouvement uniforme produisait une s\u00e9rie de cl\u00f4tures d\u2019un courant \u00e9lectrique. Ces cl\u00f4tures avaient lieu toujours au m\u00eame instant de la rotation de l\u2019appareil. Or, un certain temps apr\u00e8s chacune de ces cl\u00f4tures, le circuit \u00e9lectrique se fermait de nouveau pendant un temps tr\u00e8s-couri, et sous l\u2019influence de celte cl\u00f4ture passag\u00e8re le courant traversait le fil d\u2019un galvanom\u00e8tre. Une d\u00e9viation imperceptible de l\u2019aiguille se produisait, \u00e0 celle-ci venait s\u2019en ajouter une autre, puis une autre encore chaque fois que le courant se refermait par l\u2019action de l\u2019appareil rotatif. A un certain moment, l\u2019aiguille du galvanom\u00e8tre se mettait en \u00e9quilibre; elle \u00e9tait alors dans une position qui exprimait l\u2019intensit\u00e9 du courant correspondant \u00e0 une premi\u00e8re s\u00e9rie d\u2019explorations. Dans une seconde s\u00e9rie d\u2019exp\u00e9riences, Guillcmin d\u00e9terminait la valeur du courant \u00e9lectrique correspondant \u00e0 une autre phase de l\u2019\u00e9tat variable, et ainsi de suite, jusqu\u2019\u00e0 ce que le galvanom\u00e8tre arriv\u00e2t \u00e0 sa d\u00e9viation maximum dans l\u2019\u00e9tat variable initial, ou que, dans l\u2019\u00e9tat terminal, il cess\u00e2t d\u2019\u00eatre d\u00e9vi\u00e9 malgr\u00e9 les cl\u00f4tures du circuit1.\nDans ces exp\u00e9riences, l\u2019amplitude des d\u00e9viations du galvanom\u00e8tre, observ\u00e9e dans la s\u00e9rie des explorations, correspondait \u00e0 la s\u00e9rie des ordonn\u00e9es d\u2019une courbe dont les temps se mesuraient, comme \u00e0 l\u2019ordinaire, sur l\u2019axe des abscisses. Ces courbes ont fourni de pr\u00e9cieux renseignements sur la dur\u00e9e de l\u2019\u00e9tal variable des courants et sur la valeur des intensit\u00e9s suc-\n1. Cette d\u00e9viation n\u2019a en r\u00e9alit\u00e9 que la moiti\u00e9 de sa valeur r\u00e9elle, car le galvanom\u00e8tre n'est influenc\u00e9 que pendant la moiti\u00e9 du temps de la cl\u00f4ture du circuit.","page":408},{"file":"p0409.txt","language":"fr","ocr_fr":"DUR\u00c9E D\u2019UN FLUX DE TORPILLE.\t409\ncessives aux diff\u00e9rents instants de la variation. (Voyez la ligure 14, 1\u00bb. 35.)\nLa meme m\u00e9thode a servi \u00e0 Bernstein pour d\u00e9terminer les phases de la variation \u00e9lectrique des muscles pendant la dur\u00e9e de la secousse musculaire.\nNous avons nous-m\u00e8me recouru \u00e0 la m\u00e9thode des explorations successives dans un cas du m\u00eame genre; il s\u2019agissait de d\u00e9terminer la dur\u00e9e du flux \u00e9lectrique d\u2019une torpille. A cet effet, nous provoquions un llux \u00e0 un moment d\u00e9termin\u00e9, puis fermant le circuit conducteur que devait traverser l\u2019\u00e9lectricit\u00e9 de l\u2019animal, nous explorions au moyen d\u2019une patte de grenouille l\u2019\u00e9tat \u00e9lectrique du circuit. Si la patte de grenouille, r\u00e9actif fort sensible aux effets de l\u2019\u00e9lectricit\u00e9, donnait un mouvement, c\u2019est que dans ^exploration que nous venions de faire, nous avions la preuve que le courant passait. En op\u00e9rant de la m\u00eame mani\u00e8re \u00e0 une s\u00e9rie d\u2019instants successifs retardant de plus en plus sur le d\u00e9but du ph\u00e9nom\u00e8ne, nous pouvions constater l\u2019existence du flux \u00e9lectrique aux diff\u00e9rents moments de sa dur\u00e9e, nous en d\u00e9terminions donc\nFig. 214. Montrant la mani\u00e8re dont on mesure la dur\u00e9e d\u2019un courant \u00e9lectrique au moyen d'explorations successives.\nle d\u00e9but et la fin avec une approximation qui d\u00e9pendait du nombre d\u2019explorations faites pendant la dur\u00e9e du ph\u00e9nom\u00e8ne.\nSupposons que, dans la figure 214, l\u2019instant O corresponde au moment de l\u2019excitation \u00e9lectrique d\u2019un nerf do torpille cl que les points successifs 1, 2,3, 4, etc. soient espac\u00e9s entre eux d\u2019un centi\u00e8me de seconde et correspondent \u00e0 des instants tr\u00e8s-courts pendant lesquels on met l\u2019appareil de la torpille en rapport avec un circuit m\u00e9tallique dont fait partie une patte de grenouille. Dans les deux premi\u00e8res explorations 1 et 2 qui suivent l\u2019excitation du nerf \u00e9lectrique, il n\u2019y a pas eu de signaux inscrits ; la patte de grenouille restant immobile, montre que la d\u00e9charge de la torpille ne lui arrive pas; c\u2019est qu\u2019en effet ce ph\u00e9nom\u00e8ne n\u2019a pas encore eu le temps de se produire. Mais \u00e0 l\u2019instant 3, la grenouille est en mouvement, ce qui est exprim\u00e9 dans la figure par un trait ver-","page":409},{"file":"p0410.txt","language":"fr","ocr_fr":"410\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\ntical; dans les instants 4, 5, 6, 7, 8, 9 et 10, la grenouille donne des secousses qui s\u2019expriment sur la figure par des lignes verticales; enfin, dans l\u2019instant 11, ainsi que dans les suivants, la grenouille ne r\u00e9agit plus; on en conclut que le flux de la torpille est ' fini au moment de ces explorations trop tardives, et, en d\u00e9finitive, on voit d\u2019apr\u00e8s le trac\u00e9 que le flux \u00e9lectrique a dur\u00e9 8 centi\u00e8mes de seconde; que son d\u00e9but retarde de 3 centi\u00e8mes de seconde sur l\u2019instant de l\u2019excitation du nerf, et que sa fin retarde de 10 centi\u00e8mes de seconde sur le m\u00eame instant.\nC\u2019est pr\u00e9cis\u00e9ment ainsi que j\u2019ai proc\u00e9d\u00e9 pour mesurer la dur\u00e9e du flux de la torpille. Un dispositif, facile \u00e0 \u00e9tablir, provoquait l\u2019excitation du nerf \u00e9lectrique \u00e0 un instant toujours le m\u00eame de la translation du papier, en e, figure 215. Un contact m\u00e9tallique susceptible d\u2019\u00eatre d\u00e9plac\u00e9 \u00e0 volont\u00e9, permettait de fermer, pendant\nFig. 215. Mesure de la dur\u00e9e du flux \u00e9leelrique d\u2019une torpille au moyen d\u2019explorations successives avec un muscle de grenouille comme signal.\nun temps tr\u00e8s-court et \u00e0 des instants vari\u00e9s, le circuit que le flux de la torpille devait traverser pour arriver \u00e0 la patte de la grenouille signal. Enfin, pour \u00e9viter la confusion des courbes qui s\u2019inscrivaient dans les diff\u00e9rentes explorations successives, j\u2019ai eu soin de d\u00e9placer \u00e0 chaque fois la pointe \u00e9crivante, afin que les courbes fussent \u00e9chelonn\u00e9es de haut en bas.\nLa figure 215 montre que la premi\u00e8re apparition du flux de la","page":410},{"file":"p0411.txt","language":"fr","ocr_fr":"PHASES DE LA PRESSION DE LA VAPEUR.\n411\ntorpille a eu lieu \u00e0 l\u2019instant 1; que dans une s\u00e9rie d\u2019explorations successives, se faisant de plus en plus tard apr\u00e8s l\u2019excitation du nerf, on a trouv\u00e9 le flux de la torpille, aux instants 2, 3, 4, 5 et 6; mais qu\u2019\u00e0 l\u2019exploration n\u00b0 7, la grenouille n\u2019a pas donn\u00e9 de signal: le flux \u00e9tait donc fini. Enfin, en rapprochant graduellement le moment de l\u2019exploration de celui o\u00f9 le nerf avait \u00e9t\u00e9 excit\u00e9, on a retrouv\u00e9 le flux de la torpille dans les explorations 8, 9, 10, il et 12; mais \u00e0 la treizi\u00e8me exploration, trop rapproch\u00e9e du moment de l\u2019excitation du nerf, on a constat\u00e9 que le flux \u00e9lectrique n\u2019existait pas encore.\nL\u2019approximation de ces mesures d\u00e9pend n\u00e9cessairement du nombre des explorations successives; elle est d\u2019autant plus d\u00e9licate que ces explorations se suivent \u00e0 plus court intervalle.\nExplorations successives de la pression dans les machines\n\u00e0 vapeur.\nC\u2019est encore aux explorations successives qu\u2019a recouru Depr\u00e8z\nFig. 216. Courbe de la tension de la vapeur dans un cylindre d'une machine, d'apr\u00e8s les trac\u00e9s du manom\u00e8tre \u00e0 \u00e9quilibres successifs de Depr\u00e8z.\npour d\u00e9terminer la valeur manom\u00e9trique de la pression de la","page":411},{"file":"p0412.txt","language":"fr","ocr_fr":"412\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\nvapeur aux diff\u00e9rentes phases du mouvement du piston d\u2019une machine.\nIci la m\u00e9thode se complique; en effet, \u00e0 ces instants successifs, la pression n\u2019\u00e9tant plus la m\u00f4me, les appareils charg\u00e9s d\u2019en d\u00e9terminer la valeur doivent pr\u00e9senter des r\u00e9sistances diff\u00e9rentes. Supposons qu\u2019\u00e0 une s\u00e9rie d\u2019instants 1,2, 3, 4, on veuille conna\u00eetre la valeur de la pression, on fait agir la vapeur \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur d\u2019un appareil manom\u00e9trique dont la membrane m\u00e9tallique ne c\u00e8de \u00e0 l\u2019elfort int\u00e9rieur qu\u2019\u00e0 un certain degr\u00e9. Et pendant la dur\u00e9e de l\u2019exp\u00e9rience on fait cro\u00eetre graduellement la r\u00e9sistance que l'appareil manom\u00e9trique oppose \u00e0 la pression qui agit sur lui; il en r\u00e9sulte que l\u2019indication de l\u2019instrument se produit successivement \u00e0 une phase de plus en plus avanc\u00e9e de la variation. La figure 216 repr\u00e9sente la s\u00e9rie de ces d\u00e9terminations successives; elles sont au nombre de 53 pour une r\u00e9volution du piston de la machine dans leur ensemble, elles forment une courbe ferm\u00e9e correspondant aux valeurs successives de la pression qu\u2019il fallait mesurer.\nExplorations successives de la force d\u2019un muscle aux diff\u00e9rentes phases de la secousse.\nTransportant ce mode d\u2019exp\u00e9rimentation dans le domaine de la physiologie, Bloch a d\u00e9termin\u00e9 la s\u00e9rie des efforts d\u00e9velopp\u00e9s par la contraction d\u2019un muscle aux diff\u00e9rents instants de la variation de longueur. Pour cela, l\u2019auteur s\u2019est servi d\u2019un myo-graphe dont le levier en se d\u00e9viant sous la traction du muscle rompait un courant \u00e9lectrique qui actionnait un signal \u00e9lectromagn\u00e9tique. Opposant \u00e0 l\u2019effort musculaire une r\u00e9sistance toujours croissante, Bloch a constat\u00e9 que la rupture du courant se produisait \u00e0 des instants variables. On voit, figure 217, le muscle pr\u00e9senter des retards toujours croissants pendant la phase de raccourcissement musculaire. Dans la phase oppos\u00e9e, celle du retour du muscle \u00e0 sa longueur normale, il se produisait au contraire une cl\u00f4ture du courant chaque fois que la force du muscle \u00e9tait vaincue par celle du ressort tenseur. La s\u00e9rie des signaux qui correspondent aux ruptures cl aux cl\u00f4tures du courant s\u2019\u00e9chelonnent sur une courbe qui exprime les diff\u00e9rents instants o\u00f9 la force du muscle s\u2019est trouv\u00e9e \u00e9gale \u00e0 celle d\u2019un ressort variable. Cette courbe r\u00e9pond exactement aux phases par","page":412},{"file":"p0413.txt","language":"fr","ocr_fr":"PHASES DE LA FORCE MUSCULAIRE.\n413\nlesquelles a pass\u00e9 la force musculaire si l\u2019on admet que les ordonn\u00e9es successives correspondent \u00e0 des efforts graduellement\nFig 217. D\u00e9termination de la force d\u2019un muscle aux differents instants d\u2019une secousse. (Exp\u00e9rience de Bloch, par la m\u00e9thode Depr\u00e8z.)\ncroissants. Il \u00e9tait facile d\u2019obtenir ces conditions de croissance r\u00e9guli\u00e8re de la force d\u2019un ressort en lui donnant une assez grande longueur pour que le module d\u2019\u00e9lasticit\u00e9 ne vari\u00e2t pas sensiblement pour des allongements successifs.\nExplorations successives de l'excitabilit\u00e9 dn c\u0153ur aux diff\u00e9rentes phases de sa systole.\nLes explorations successives permettent encore de fixer quelle est, \u00e0 diff\u00e9rents instants, l\u2019excitabilit\u00e9 d\u2019un organe sur lequel on fait agir des excitations de m\u00eame nature. A ce sujet, je citerai certaines exp\u00e9riences ayant pour but de d\u00e9terminer le degr\u00e9 d\u2019excitabilit\u00e9 du c\u0153ur d\u2019un animal auquel on applique des courants \u00e9lectriques semblables entre eux, mais se reproduisant \u00e0 des instants diff\u00e9rents de la r\u00e9volution cardiaque.\nInfluence des courants induits sur les mouvements du c\u0153ur. Pour obtenir des r\u00e9sultats bien comparables entre eux, je me suis servi exclusivement de courants induits de rupture. Or, ces excitations, bien que toujours \u00e9gales entre elles, donnent naissance \u00e0 des effets tr\u00e8s-diff\u00e9rents. Tant\u00f4t le c\u0153ur semble n\u2019avoir pas re\u00e7u d\u2019excitation, tant\u00f4t il r\u00e9agit. Dans ces derniers cas, le mouvement appara\u00eet tant\u00f4t avec une grande soudainet\u00e9 (1/10 de seconde) et tant\u00f4t apr\u00e8s un retard consid\u00e9rable (1/2 seconde cl m\u00eame plus). Enfin, la systole provoqu\u00e9e peut \u00eatre, dans certain cas, aussi forte","page":413},{"file":"p0414.txt","language":"fr","ocr_fr":"414\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\nque celles qui se produisent spontan\u00e9ment, tandis que, d\u2019autres fois, elle est pour ainsi dire avort\u00e9e.\nEn faisant un grand nombre d\u2019exp\u00e9riences, j\u2019ai pu m\u2019assurer que si la r\u00e9action du c\u0153ur n\u2019est pas toujours la m\u00eame, cela tient \u00e0 ce que l\u2019excitation n\u2019arrive pas toujours au m\u00f4me instant de la r\u00e9volution du c\u0153ur, et que si on excite le c\u0153ur toujours \u00e0 la m\u00eame phase de sa systole ou de sa diastole, il donne toujours la m\u00eame r\u00e9action.\nYoici les conditions dans lesquelles les exp\u00e9riences ont \u00e9t\u00e9 faites.\nLa figure 218 montre une grenouille \u00e9tal\u00e9e sur une planchette de li\u00e8ge et dont le c\u0153ur est mis \u00e0 nu. Cet organe est saisi, au\nFig. \u2019\u00bb18. Myograplie du c\u0153ur de la grenouille, pr\u00e9par\u00e9 pour inscrire reffet des excitations \u00e9lastiques\nde cet organe.\nniveau de la r\u00e9gion ventriculaire, entre les mors d\u2019une sorte de pince myographique form\u00e9e de deux cuillerons port\u00e9s chacun par un bras coud\u00e9. L\u2019un de ces bras est fixe et l\u2019autre, mobile, porte un levier horizontal qui lui est perpendiculairement implant\u00e9 et qui, par son extr\u00e9mit\u00e9 munie d\u2019une plume, trace sur un cylindre enfum\u00e9. Le cuilleron mobile est rappel\u00e9 par un petit fil de caoutchouc fix\u00e9 \u00e0 une \u00e9pingle e et agissant comme ressort, de telle sorte que chaque systole du ventricule \u00e9carte les mors de la pince en tendant le fil \u00e9lastique, tandis qu\u2019\u00e0 chaque diastole le c\u0153ur, redevenant mou, laisse revenir le mors de la pince sous la traction du ressort.\nLa traction du fil de caoutchouc, suivant qu\u2019elle est plus ou moins \u00e9nergique, modifie les caract\u00e8res du trac\u00e9 cardiaque. Si la","page":414},{"file":"p0415.txt","language":"fr","ocr_fr":"415\nPHASES DE L\u2019EXCITABILIT\u00c9 DU C\u0152UR, traction est tr\u00e8s-forte, elle comprime \u00e9nergiquement le ventricule cl emp\u00eache le sang de le remplir pendant la diastole; d\u00e8s lors, on n\u2019obtient plus que les courbes mvographiques du ventricule, qui fonctionne comme dans le cas o\u00f9 le c\u0153ur serait isol\u00e9. Mais si la traction est faible, le ventricule effectue sa r\u00e9pl\u00e9tion diastolique et le trac\u00e9 renferme tous les d\u00e9tails normaux de la pulsation cardiaque.\nLe trac\u00e9 (fig. 219) montre les transformations successives que\nFig. 219. Trac\u00e9s des pulsations du c\u0153ur de la grenouille sous l\u2019influence d\u2019une pression de plus en plus forte.\npr\u00e9sente le c\u0153ur d\u2019une grenouille sous l\u2019influence d\u2019une traction de plus en plus \u00e9nergique du fil tenseur du myographe.\nSur les trac\u00e9s repr\u00e9sent\u00e9s plus loin, le lecteur reconna\u00eetra donc ais\u00e9ment, d\u2019apr\u00e8s la forme de la courbe, le degr\u00e9 de pression auquel \u00e9tait soumis le ventricule.\nDans le myographe qui vient d\u2019\u00eatre d\u00e9crit, les cuillerons sont \u00e9lectriquement isol\u00e9s par des pi\u00e8ces d\u2019ivoire plac\u00e9es sur le trajet des bras qui les supportent. Chaque cuilleron est mis en rapport avec un fil m\u00e9tallique destin\u00e9 \u00e0 transmettre au c\u0153ur des excitations \u00e9lectriques de diff\u00e9rente nature. Les courants de pile ou les courants induits traverseront donc le ventricule, dans le sens transversal, en passant d\u2019un des cuillerons \u00e0 l\u2019autre.\nEnfin, pour signaler l\u2019instant pr\u00e9cis ou se produit l\u2019excitation \u00e9lectrique dont on veut conna\u00eetre les effets, on dispose, au-dessous de la pointe du levier qui trace les mouvements cardiaques, la pointe d\u2019un signal de Depr\u00e8z qui inscrit, avec une pr\u00e9cision parfaite, le moment o\u00f9 l\u2019excitation a eu lieu.\nSupposons qu\u2019on veuille appliquer au c\u0153ur une excitation par un courant induit de rupture, on fait passer \u00e0 travers le signal de Depr\u00e8z le courant qui traverse la bobine inductrice. D\u00e8s lors, au moment pr\u00e9cis de la rupture du courant inducteur, le signal tra-","page":415},{"file":"p0416.txt","language":"fr","ocr_fr":"416\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\ncera sur le papier l\u2019instant de cette rupture qui co\u00efncide absolu ment avec la production du courant induit excitateur.\nL\u2019exp\u00e9rience \u00e9tant ainsi dispos\u00e9e, on donne au c\u0153ur une excitation \u00e9lectrique au d\u00e9but d\u2019une systole; puis, apr\u00e8s avoir observ\u00e9 les effets qui se sont produits, on excite de nouveau le c\u0153ur \u00e0 un moment plus avanc\u00e9 de sa phase systolique, puisa un autre moment, plus tardif encore ; enfin, par des excitations successives, on explore de la m\u00eame fa\u00e7on l\u2019excitabilit\u00e9 du c\u0153ur aux diff\u00e9rents instants de sa diastole h\nLa ligure 220 montre ce qui se produit en certaines conditions qui seront indiqu\u00e9es tout \u00e0 l\u2019heure. De la ligne inf\u00e9rieure 1 \u00e0 la, ligne 3, le c\u0153ur est r\u00e9fractaire aux excitations ; cette p\u00e9riode r\u00e9fractaire correspond au d\u00e9but de la phase systolique. \u2014 De la ligne 4 \u00e0 la ligne 8, le c\u0153ur r\u00e9agit aux excitations, mais avec des rapidit\u00e9s bien diff\u00e9rentes. Ce retard correspond \u00e0 ce que Helmholtz appelle temps perdu pour les muscles volontaires. Or, ce retard va toujours en diminuant \u00e0 mesure que le c\u0153ur est excit\u00e9 dans une phase plus avanc\u00e9e de sa diastole; tr\u00e8s-long pour la ligne 4, o\u00f9 il atteint environ 1/2 seconde, il est presque nul pour la ligne 8. (Afin de rendre plus saisissable la dur\u00e9e de ce temps perdu, on a teint\u00e9 par des hachures la partie du trac\u00e9 qui s\u2019\u00e9tend depuis le moment de l\u2019excitation jusqu\u2019\u00e0 l\u2019apparition de la systole provoqu\u00e9e.)\nEn comparant entre elles les systoles provoqu\u00e9es \u00e0 diff\u00e9rents instants, on constate que la systole pirovoqu\u00e9e est d\u2019autant plus forte, qu\u2019elle arrive plus longtemps apr\u00e8s la systole spontan\u00e9e qui la pr\u00e9c\u00e8de. Il semble que le c\u0153ur qui vient d\u2019agir ait besoin d\u2019un repos pour r\u00e9parer ses forces, nerveuses ou musculaires, et que le mouvement qui se produit est d\u2019autant plus intense que ce repos a \u00e9t\u00e9 plus complet.\nSi l\u2019on suit de bas en haut la s\u00e9rie des trac\u00e9s de la figure 220, on voit que l\u2019amplitude des systoles provoqu\u00e9es est d\u2019abord petite (ligne 4), plus grande (ligne 5); puis qu\u2019elle diminue encore (ligne 6), pour grandir de nouveau (dans les lignes 7 et 8).\nCe fait ne contredit pas ce qui vient d\u2019\u00eatre dit pr\u00e9c\u00e9demment; car si dans la ligne 6, par exemple, on voit une systole provoqu\u00e9e plus faible que dans la ligne qui la pr\u00e9c\u00e8de et dans cel-\n1. J\u2019avais d\u2019abord essay\u00e9 de provoquer, par les mouvements du c\u0153ur lui-m\u00eame, les excitations qu\u2019il re\u00e7oit; mais le dispositif compliqu\u00e9, n\u00e9cessaire pour obtenir cet effet, n\u2019est pas indispensable; on s\u2019habitue bien vite \u00e0 produire l\u2019excitation au moment voulu en se guidant sur le trac\u00e9 qui s\u2019inscrit.","page":416},{"file":"p0417.txt","language":"fr","ocr_fr":"PHASES DE L\u2019EXCITABILIT\u00c9 DU C\u0152UR.\n417\nni la suivent, c\u2019csl que la systole de la ligne 6\nest arriv\u00e9e\nplus t\u00f4t.\nDans l\u2019exp\u00e9rience ci-dessus, une double influence r\u00e8gle le nio-\nl'\u00c7- 220. Excitations d'un c\u0153ur de grenouille \u00e0 diff\u00e9rents instanls de sa r\u00e9volution. La ligne O, 0 repr\u00e9sente l\u2019origine commune des r\u00e9volutions cardiaques pendant lesquelles l\u2019excitation s\u2019est pro duite.\nwent d\u2019apparition de la systole provoqu\u00e9e. D\u2019une part, l\u2019arriv\u00e9e de Plus en plus tardive de l\u2019excitation \u00e9lectrique tend \u00e0 retarder de\n27\nL","page":417},{"file":"p0418.txt","language":"fr","ocr_fr":"INSCRIPTIONS MULTIPLES.\n418\nplus en plus l\u2019apparition de ce mouvement; mais, d\u2019autre part, la diminution graduelle du temps perdu tend \u00e0 h\u00e2ter cette apparition. Suivant la pr\u00e9dominance de ces influences contraires, les systoles provoqu\u00e9es se montreront plus ou moins t\u00f4t, et leur amplitude en sera modifi\u00e9e comme on le voit dans la figure 220.\nApr\u00e8s chaque systole provoqu\u00e9e, il se produit un repos compensateur qui r\u00e9tablit le rhythme du c\u0153ur un instant alt\u00e9r\u00e9. De sorte que le m\u00f4me nombre de systoles a lieu, soit qu\u2019on excite le c\u0153ur, soit qu\u2019on le laisse \u00e0 son rhythme spontan\u00e9. L\u2019existence de ce repos est tr\u00e8s-importante; elle vient confirmer une loi que j\u2019ai cherch\u00e9 \u00e0 \u00e9tablir, \u00e0 savoir que le travail du c\u0153ur tend, \u00e0 rester constant. Les exp\u00e9riences auxquelles je fais allusion montraient que le c\u0153ur r\u00e8gle le nombre de ses mouvements sur les r\u00e9sistances qu\u2019il doit vaincre \u00e0 chacune de ses systoles; que si on \u00e9l\u00e8ve la pression du sang dans les art\u00e8res, le c\u0153ur, devant \u00e0 chaque systole soulever une charge plus forte, ralentit ses battements : car chacun d\u2019eux, constituant une plus grande d\u00e9pense de travail, devra \u00eatre suivi d\u2019un plus long repos. Si, au contraire, une h\u00e9morrhagie diminue la r\u00e9sistance que chaque systole doit vaincre, chacun de ces mouvements repr\u00e9sentera une moindre d\u00e9pense de travail et sera suivi d\u2019un moindre repos ; le c\u0153ur acc\u00e9l\u00e9rera donc ses mouvements.\nLes exp\u00e9riences dans lesquelles on provoque des systoles du c\u0153ur au moyen d'excitations artificielles constituent un corollaire\nde la loi d\u2019uniformit\u00e9 du travail du c\u0153ur.","page":418},{"file":"p0419.txt","language":"fr","ocr_fr":"r\nCHAPITRE VL\nM\u00c9THODE STROBOSCOPIQUE.\nM\u00e9thode stroboscopique; exp\u00e9riences de Plateau. \u2014 Examen des mouvements vibratoires a travers une fente vibrante ou au moyen d\u2019un \u00e9clairage instantan\u00e9. \u2014 Analyse des mouvements des cordes vocales, des allures du cheval, etc.\u2014 Reproduction stroboscopique des mouvements des animaux .\nCe nom, qui vient de nrpo\u00eao;, tourbillon, et axcmco), je regarde, s\u2019applique \u00e0 un mode d\u2019observation extr\u00eamement ing\u00e9nieux imagin\u00e9 par Plateau. Quand un ph\u00e9nom\u00e8ne p\u00e9riodique sc produit \u00e0 intervalles r\u00e9guliers, et quand les p\u00e9riodes de ses retours durent trop peu pour que l\u2019\u0153il puisse les analyser, on observe le ph\u00e9nom\u00e8ne \u00e0 des instants toujours les m\u00eames de ses p\u00e9riodes, et de cette fa\u00e7on l\u2019on obtient une immobilit\u00e9 apparente de corps dont on ne pouvait appr\u00e9cier la forme ni les rapports, \u00e0 cause du mouvement dont ils \u00e9taient anim\u00e9s.\nVoici en quels termes Plateau d\u00e9crit les principes de sa m\u00e9thode :\n\u00abLe but que je me suis propos\u00e9 dans cette notice cstsimplement de donner une id\u00e9e de mon appareil et des r\u00e9sultats auxquels il permet d\u2019arriver; mon intention est de d\u00e9velopper ensuite ce sujet dans un m\u00e9moire sp\u00e9cial *.\n\u00abSoit un disque noir, en m\u00e9tal ou en carton, perc\u00e9 vers la circonf\u00e9rence d\u2019une s\u00e9rie de fentes \u00e9troites dirig\u00e9es suivant les rayons et \u00e9galement espac\u00e9es. On sait que lorsqu\u2019un appareil semblable tourne rapidement autour de son centre, comme une roue, l\u2019espace occup\u00e9 par la s\u00e9rie des fentes pr\u00e9sente l\u2019aspect d\u2019une gaze\n1- Citation emprunt\u00e9e \u00e0 Die oplisch-akustische Versuche. E. Mach. Prag, 1873.","page":419},{"file":"p0420.txt","language":"fr","ocr_fr":"420\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\ntransparente \u00e0 travers laquelle on peul voir les objets distinctement. Soit donc notre disque adapt\u00e9 \u00e0 un mouvement d\u2019horlogerie dispos\u00e9 de telle mani\u00e8re que l\u2019on puisse en faire varier la vitesse \u00e0 volont\u00e9; et enfin, tandis que le disque tourne, regardons \u00e0 travers, un objet anim\u00e9 d\u2019un mouvement p\u00e9riodique rapide; une corde en vibrations, par exemple.\n\u00ab Nous pouvons supposer d\u2019abord la vitesse du disque telle que chacune des fentes passe devant l\u2019\u0153il \u00e0 l\u2019instant pr\u00e9cis o\u00f9 la courbe se retrouve \u00e0 une m\u00eame extr\u00e9mit\u00e9 de sa vibration. S\u2019il en est ainsi, l\u2019\u0153il ne pouvant voir la corde que dans des positions identiques (en admettant toutefois, pour fixer les id\u00e9es, que les vibrations conservent la m\u00eame amplitude), et les fentes se suivant avec la m\u00eame rapidit\u00e9 pour que les impressions successives re\u00e7ues par la r\u00e9tine se lient entre elles, il devra n\u00e9cessairemen en r\u00e9sulter l\u2019apparence d\u2019une corde parfaitement immobile. Maintenant, comme les conditions dans lesquelles j\u2019ai suppos\u00e9 l\u2019instrument permettent de faire varier \u00e0 volont\u00e9 la vitesse du disque, il est clair que l\u2019on pourra toujours obtenir l\u2019effet ci-dessus, et comme d\u2019ailleurs les m\u00eames raisonnements s\u2019appliquent \u00e0 un mouvement p\u00e9riodique quelconque dont la vitesse est suffisamment grande, il s\u2019ensuit que l\u2019instrument en question donne d\u2019abord le curieux r\u00e9sultat de faire para\u00eetre compl\u00e8tement immobile un objet anim\u00e9 d\u2019un mouvement tr\u00e8s-rapide. On pourra ainsi, dans un grand nombre de cas, juger de la forme r\u00e9elle des objets que leur vitesse emp\u00eache de distinguer.\n\u00ab J\u2019ai d\u00e9j\u00e0 expos\u00e9 ailleurs (Suppl\u00e9ment au trait\u00e9 de la lumi\u00e8re de sir J. F. Herschel, traduit par MM. Verludst et Quetelet, I ; II, p. 481 et suiv.) les id\u00e9es qui pr\u00e9c\u00e8dent; mais il \u00e9tait n\u00e9cessaire de les reproduire ici pour l\u2019intelligence du reste de cette notice.\n\u00ab Avant d\u2019aller plus loin, je dois remarquer que pour obtenir l\u2019immobilit\u00e9 apparente de l\u2019objet, la vitesse du disque ne doit pas n\u00e9cessairement \u00eatre telle qu\u2019une fente passe devant l\u2019\u0153il chaque fois que l\u2019objet se retrouve dans la m\u00eame position ; le ph\u00e9nom\u00e8ne se produirait encore \u00e9videmment si un nombre entier quelconque de semblables retours de l\u2019objet avait lieu pendant l\u2019intervalle des passages de deux fentes successives : car, pendant cet intervalle, l\u2019objet \u00e9tant soustrait \u00e0 la vue, les modifications qu\u2019il peut \u00e9prouver ne contribuent en rien \u00e0 l\u2019effet observ\u00e9. Il r\u00e9sulte de l\u00e0 qu\u2019il existe, \u00e0 la v\u00e9rit\u00e9, une vitesse limite, savoir celle pour laquelle le nombre des fentes qui passent, dans un temps donn\u00e9, est \u00e9gal \u00e0","page":420},{"file":"p0421.txt","language":"fr","ocr_fr":"421\nM\u00c9THODE ST\u00dfOB\u00d6SCOPIQUE.\nt.(>liii iles roloui'S de l\u2019objet; mais que, d\u2019mi autre c\u00f4t\u00e9, les sous-muiiiplcs de cette vitesse limite, par la suite des nombres entiers, donneront encore le m\u00eame r\u00e9sid\u00e2t, du moins tant (jue la rapidit\u00e9 sera suffisante pour que l\u2019impression paraisse-continue. 11 sera donc toujours tr\u00e8s-facile, en faisant varier graduellement la vitesse du disque, d\u2019atteindre l\u2019un ou l\u2019autre terme de la s\u00e9rie de celles qui produisent l\u2019immobilit\u00e9 apparente.\n\u00ab Ce qui pr\u00e9c\u00e8de \u00e9tant admis, supposons maintenant que la vitesse du disque ne repr\u00e9sente plus exactement l\u2019un des termes de la s\u00e9rie dont il vient d\u2019\u00eatre question, mais quelle n\u2019en diff\u00e8re cependant que d\u2019une tr\u00e8s-petite quantit\u00e9. Alors, si la corde, par exemple, esta l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 del\u00e0 vibration quand la premi\u00e8re fente passe devant l\u2019\u0153il, elle n\u2019occupera plus tout \u00e0 fait cette m\u00eame position lors du passage de la fente suivante, et elle en para\u00eetra de plus en plus \u00e9loign\u00e9e lors des passages successifs des autres fentes. La corde cessera donc alors de para\u00eetre immobile; mais le mouvement dont elle semblera anim\u00e9 sera tr\u00e8s-lent comparativement \u00e0 son mouvement r\u00e9el; on pourra m\u00eame le rendre aussi lent qu\u2019on voudra en rapprochant convenablement la vitesse du disque de celle,qui produit l\u2019immobilit\u00e9 apparente. Ainsi, nous arrivons \u00e0 cet autre r\u00e9sultat singulier, que l\u2019on peut \u00e0 l\u2019aide de notre instrument, transformer, en apparence, un mouvement tr\u00e8s-rapide en un mouvement de la m\u00eame nature aussi lent qu\u2019on le d\u00e9sire. Il sera facile alors d\u2019\u00e9tudier toutes les circonstances du mouvement que sa rapidit\u00e9 emp\u00eachait d\u2019analyser par l\u2019observation directe. C\u2019est ainsi qu\u2019en obligeant, par les moyens connus, une corde \u00e0 se diviser spontan\u00e9ment en un certain nombre de parties vibrant isol\u00e9ment, j\u2019ai pu diminuer, \u00e0 mon gr\u00e9, la vitesse apparente du mouvement, et voir la corde passer avec lenteur plusieurs J'ois de suite d\u2019une forme ondul\u00e9e \u00e0 la forme ondul\u00e9e oppos\u00e9e.\n\u201c Il ne reste plus \u00e0 pr\u00e9sent qu\u2019\u00e0 pouvoir d\u00e9terminer la vitesse Je l\u2019objet, par exemple le nombre absolu de vibrations qu\u2019une corde actuellement en mouvement ex\u00e9cute par seconde, ltien ne serait plus facile si nous pouvions atteindre avec certitude la vdesse limite du disque dont j\u2019ai parl\u00e9 plus haut; car alors tous les retours de l\u2019objet \u00e0 la m\u00eame position correspondant \u00e0 tous les Passages de fentes, il suffirait \u00e9videmment de conna\u00eetre le nombre Jes lentes plac\u00e9es dans le disque et la vitesse de rotation de celui-Cl! pour en d\u00e9duire le nombre de retours de l\u2019objet qui ont lieu Jans un temps donn\u00e9. Malheureusement, \u00e0 part quelques cas par-","page":421},{"file":"p0422.txt","language":"fr","ocr_fr":"422\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\nticuliers lorsqu\u2019on obtient l\u2019immobilit\u00e9 apparente, il est impossible de savoir quel terme on a atteint dans la s\u00e9rie des vitesses qUj produisent le m\u00f4me effet. On parvient cependant au r\u00e9sultat propos\u00e9 par le moyen de deux observations. L\u2019instrument \u00e9tant d\u2019abord mis en mouvement avec une vitesse arbitraire, on fait varier avec pr\u00e9caution cette vitesse jusqu\u2019\u00e0 ce que l\u2019objet observ\u00e9 paraisse immobile, et l\u2019on note alors le nombre de r\u00e9volutions qu\u2019ex\u00e9cute le disque dans l\u2019unit\u00e9 de temps ; l\u2019instrument est muni pour cela d\u2019un compteur. Cela fait, on ralentit graduellement la vitesse, jusqu\u2019\u00e0 ce que l\u2019objet paraisse de nouveau immobile, et l\u2019on noie encore le nombre de r\u00e9volutions correspondant \u00e0 l\u2019unit\u00e9 de temps. Si l\u2019on repr\u00e9sente par n et n' ces nombres de r\u00e9volutions dans la premi\u00e8re et dans la seconde observation, par f le nombre de fentes perc\u00e9es dans le disqne et par x le temps qui s\u2019\u00e9coule entre deux retours cons\u00e9cutifs de l\u2019objet \u00e0 la m\u00f4me posi-J tion, on arrive par des consid\u00e9rations tr\u00e8s-simples \u00e0 la formule suivante :\nx = n \u2014 n1\nn n'f\n\u00ab L\u2019emploi de cette formule suppose seulement qu\u2019en passant de la premi\u00e8re des deux observations ci-dessus \u00e0 la seconde, on a pass\u00e9 aussi d\u2019un terme de la s\u00e9rie des vitesses correspondant \u00e0 ' l\u2019immobilit\u00e9 apparente au terme imm\u00e9diatement suivant. Or, il est toujours tr\u00e8s-ais\u00e9 de diminuer la vitesse de l\u2019instrument par-degr\u00e9s assez lents, pour que l\u2019on soit certain de ne pas avoir n\u00e9glig\u00e9 un terme interm\u00e9diaire.\tfl\n\u00ab Ainsi en r\u00e9sum\u00e9, \u00e9tant donn\u00e9 un objet anim\u00e9 d\u2019un mouvement p\u00e9riodique trop rapide pour que l\u2019\u0153il re\u00e7oive de cet objet une ; impression distincte, l\u2019appareil que j\u2019ai indiqu\u00e9 permettra : 1\u00b0 de d\u00e9terminer la forme de l\u2019objet, en r\u00e9duisant celui-ci \u00e0 une appa-: rente immobilit\u00e9; 2\u00b0 d\u2019observer toutes les particularit\u00e9s du mouvement, en ralentissant en apparence ce m\u00eame mouvement autant ,\nqu\u2019on le d\u00e9sire; 3\u00b0 enfin de trouver la vitesse r\u00e9elle de l\u2019objet, ou du moins la dur\u00e9e d\u2019une p\u00e9riode de son mouvement, au moyen de deux observations et d\u2019une formule.\n\u00ab Je me propose maintenant d\u2019entreprendre, \u00e0 l\u2019aide de cet instrument, une s\u00e9rie d\u2019exp\u00e9riences qui feront le sujet du m\u00e9moire dont j\u2019ai parl\u00e9 au commencement de cette notice. Je donnerai alors la description d\u00e9taill\u00e9e de l\u2019appareil et de la mani\u00e8re de s\u2019en","page":422},{"file":"p0423.txt","language":"fr","ocr_fr":"423\nM\u00c9THODE STROBOSCOPIQUE.\nLa m\u00e9thode de Plateau se rattache donc enti\u00e8rement \u00e0 celle des explorations successives. Gr\u00e2ce \u00e0 elle, on peut surprendre un ph\u00e9nom\u00e8ne p\u00e9riodique dans l\u2019une de ses phases et l\u2019y immobiliser pour ainsi dire. La persistance des images r\u00e9tiniennes confond en une impression unique la s\u00e9rie d\u2019aspects que le ph\u00e9nom\u00e8ne rev\u00eat tour \u00e0 tour.\nSavart doit aussi \u00eatre consid\u00e9r\u00e9 comme un des fondateurs de cette m\u00e9thode. Au lieu de d\u00e9masquer pendant un temps tr\u00e8s-court l\u2019image d\u2019un objet dont il voulait suivre les d\u00e9placements et les changements de forme p\u00e9riodique, l\u2019illustre physicien recourait \u00e0 la m\u00e9thode des \u00e9clairages intermittents. Une \u00e9tincelle \u00e9lectrique \u00e9clatait \u00e0 un instant donn\u00e9; \u00e0 sa lumi\u00e8re on voyait, immobile en apparence, l\u2019objet dont on voulait reconna\u00eetre le mouvement. Une goutte d\u2019eau, par exemple, se d\u00e9tache d\u2019un tube auquel elle \u00e9tait suspendue; elle tombe, et au moment de sa chute la lumi\u00e8re \u00e9lectrique l\u2019\u00e9claire un instant. Aussit\u00f4t la forme de cette goutte est per\u00e7ue et son image se peint sur la r\u00e9tine. Qu\u2019un second \u00e9clairage instantan\u00e9 se produise \u00e0 un autre moment, la goutte se montre encore, mais avec une nouvelle apparence; elle a effectu\u00e9 une partie de sa chute et pris une autre forme. Ainsi, au moyen d\u2019une s\u00e9rie d\u2019images, nous percevons la s\u00e9rie des phases d\u2019un ph\u00e9nom\u00e8ne, \u00e0 la condition de l\u2019explorer \u00e0 des instants successifs.\nWorthington a repr\u00e9sent\u00e9 les diff\u00e9rentes apparences que prend une gouttelette de mercure qui se d\u00e9tache et tombe sur une surface noircie \u00e0 la fum\u00e9e. Si l\u2019on veut assister \u00e0 toutes les phases du ph\u00e9nom\u00e8ne, il faut provoquer l\u2019explosion d\u2019une \u00e9tincelle \u00e9lectrique, d\u2019abord au moment pr\u00e9cis o\u00f9 la goutte se d\u00e9tache, puis un instant apr\u00e8s, puis un peu plus tard et ainsi de suite. Apr\u00e8s cela, on dessine de m\u00e9moire les formes successivement observ\u00e9es (fig. 221.)\nC\u2019est \u00e0 l\u2019acoustique surtout que la m\u00e9thode stroboscopique a \u00e9t\u00e9 appliqu\u00e9e. T\u0153pler s\u2019en est servi pour ctudier les vibrations des cordes ou des tiges solides; il observait le corps vibrant au travers d'un diaphragme perc\u00e9, anim\u00e9 de vibrations de m\u00eame p\u00e9riode ou d\u2019une p\u00e9riode assez voisine. Lissajous a fait des exp\u00e9riences anologues.\nQuand on \u00e9claire un corps vibrant au moyen d\u2019un h\u00e9liostal dont le faisceau lumineux est soumis \u00e0 des intermittences, on rend visibles pour un nombreux public les phases successives de la vibration. Les m\u00eames r\u00e9sultats ont \u00e9t\u00e9 obtenus en prenant pour source lumineuse les flammes vibrantes de K\u0153nig.","page":423},{"file":"p0424.txt","language":"fr","ocr_fr":"INSCRIPTIONS MULTIPLES.\n42 4\nlor Instant. \u2014 Aspect de la goutte de mercure\t2e Instant. \u2014 Aspect de la goutte\n\u00e0 l'instant o\u00f9 elle touche la surface enflamm\u00e9e.\tun peu plus tard.\n5e Instant.\nFig. 22i. Aspect dune goutte de mercure.\n6e Instant.","page":424},{"file":"p0425.txt","language":"fr","ocr_fr":"ALLURES DU CHEVAL.\n425\nT\u0153pler a examin\u00e9 \u00e0 la lueur des llannnes vibrantes les cordes vocales pendant l\u2019\u00e9mission des sons. Il faut alors r\u00e9gler la p\u00e9riode des \u00e9clairages intermittents sur celle des mouvements que pon veut \u00e9tudier.\nEnfin des essais ont \u00e9t\u00e9 laits pour observer au travers d\u2019une fente mobile les mouvements compliqu\u00e9s des allures du cheval, ceux de la marche de l\u2019homme et du vol de l\u2019oiseau. Le probl\u00e8me consistait \u00e0 r\u00e9gler le nombre des apparitions du corps en mouvement sur la p\u00e9riode m\u00eame de ce mouvement, afin de saisir une attitude toujours la m\u00eame, ou \u00e0 surprendre le ph\u00e9nom\u00e8ne \u00e0 des phases successives de sa r\u00e9volution, tr\u00e8s-voisines les unes des autres.\nL\u2019exp\u00e9rience dont nous venons de parierest r\u00e9versible; c\u2019est-\u00e0-dire qu\u2019au lieu de s\u2019appliquer seulement \u00e0 l\u2019analyse des mouvements p\u00e9riodiques, elle s\u2019applique aussi \u00e0 leur synth\u00e8se, c\u2019est-\u00e0-dire \u00e0 leur reproduction artificielle. C\u2019est ainsi que Plateau, en inventant le ph\u00e9nakisticope, a donn\u00e9 l\u2019apparence d\u2019un mouvement continu au moyen d\u2019une s\u00e9rie d\u2019attitudes voisines qui se pr\u00e9sentent successivement \u00e0 l\u2019\u0153il.\nNous citerons \u00e0 ce sujet les exp\u00e9riences de Mathias Duval, sur la repr\u00e9sentation des allures du cheval.\nFigures sch\u00e9matiques des allures du cheval.\nMathias Duval a entrepris de faire, pour la locomotion du cheval, une s\u00e9rie de tableaux qui, vus au ph\u00e9nakisticope, repr\u00e9sentent l\u2019animal en mouvement et aux diverses allures. Cet ing\u00e9nieux physiologiste a eu l'id\u00e9e de reproduire sous une forme anim\u00e9e, pour ainsi dire, ce que la notation des allures donne \u00e0 l\u2019\u00e9tal de rhytlnne. Voici la disposition qu\u2019il a employ\u00e9e. Il a dessin\u00e9 d abord une s\u00e9rie de figures de cheval prises aux divers instants d un pas de l\u2019amble. Seize ligures successives permettent de repr\u00e9senter la s\u00e9rie des positions que chaque membre prend successi-\nvement dans un pas de celte allure. Plac\u00e9e dans l\u2019instrument, la handc de papier qui porte cette s\u00e9rie d'images donne \u00e0 l\u2019\u0153il l\u2019apparence d\u2019un cheval qui marche l\u2019amble.\nDr nous avons dit que toutes les allures march\u00e9es peuvent \u00eatre consid\u00e9r\u00e9es comme d\u00e9rivant de l\u2019amble, avec une anticipation plus \u00b0u moins grande de l\u2019action des membres post\u00e9rieurs. Celte anticipation, M. Duval la r\u00e9alise dans ses tableaux de la mani\u00e8re sui-\nL","page":425},{"file":"p0426.txt","language":"fr","ocr_fr":"426\nINSCRIPTIONS MULTIPLES.\nvaille. Chaque planche sur laquelle est dessin\u00e9e la s\u00e9rie des images de cheval \u00e0 l\u2019amble est form\u00e9e de deux feuilles superpos\u00e9es. Celle du dessus est fen\u00eatr\u00e9e de fa\u00e7on que chacun des chevaux est dessin\u00e9 \u00e0 moiti\u00e9 sur cette feuille et \u00e0 moiti\u00e9 sur celle qui est plac\u00e9e au-dessous. L\u2019arri\u00e8re-main par exemple \u00e9tant dessin\u00e9e sur la feuille du dessus, l\u2019avant-main est dessin\u00e9e sur la feuille du dessous et est visible par la fen\u00eatre taill\u00e9e dans la feuille sup\u00e9rieure. Supposons qu\u2019on fasse glisser la feuille sup\u00e9rieure de l\u2019intervalle qui s\u00e9pare deux figures du cheval, on aura une s\u00e9rie d\u2019images dans lesquelles l\u2019avanl-main sera en retard d\u2019un temps sur l\u2019arri\u00e8re-main. On reproduira ainsi, sous forme de figures, ce qu\u2019on obtient sous forme de notation en faisant glisser d\u2019un degr\u00e9 les deux r\u00e9glettes inf\u00e9rieures de la r\u00e8gle \u00e0 rotation ' ; et comme ce glissement d\u2019un degr\u00e9 pour chacun des mouvements de l\u2019arri\u00e8re-main donne la notation de l\u2019amble rompu, on obtiendra, dans les figures dessin\u00e9es, la s\u00e9rie des positions successives d\u2019un pas de l\u2019amble rompu. Si le glissement est d\u2019un plus grand nombre de degr\u00e9s, on aura la s\u00e9rie des attitudes du cheval dans la marche au pas. Un glissement plus grand encore donnera la s\u00e9rie des altitudes dans le trot.\nDans tous les cas, ces figures plac\u00e9es dans l\u2019instrument donnent l\u2019illusion compl\u00e8te et font voir un cheval qui va l\u2019amble, le pas ou le trot, suivant les cas. Enfin, si l\u2019on gradue la vitesse de rotation de l\u2019instrument, on rend plus ou moins rapides les mouvements que l\u2019animal para\u00eet ex\u00e9cuter, cela permet \u00e0 l\u2019observateur peu exerc\u00e9 de s\u2019apprendre \u00e0 suivre la s\u00e9rie des positions des membres \u00e0 chaque allure, et le rend bient\u00f4t capable de suivre sur l\u2019animal vivant la s\u00e9rie de mouvements qui paraissent au premier abord d\u2019une confusion absolue.\nCes exp\u00e9riences, longtemps interrompues, viennent d\u2019\u00eatre reprises par Mathias Duval dans ces derniers temps.\nI. Vojez pour la description de celte r\u00e8gle et de son emploi, la Machine animale,\np. 182.","page":426},{"file":"p0427.txt","language":"fr","ocr_fr":"r\nCINQUI\u00c8ME PARTIE\nTECHNIQUE\nCHAPITRE I.\nREPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\nRepr\u00e9sentation graphique des ph\u00e9nom\u00e8nes m\u00e9t\u00e9orologiques; emploi des courbes d\u2019\u00e9gal \u00e9l\u00e9ment, concurremment avec les coordonn\u00e9es rectangulaires. \u2014 Courbes des directions du vent ramen\u00e9es au syst\u00e8me des coordonn\u00e9es rectangulaires. \u2014 Courbes exprimant les variations de niveau des fleuves et des lacs. \u2014 Expression graphique du mouvement des pieds dans la locomotion du cheval \u00e0 diverses allures.\nLes m\u00e9t\u00e9orologistes ont compris des premiers l\u2019importance des repr\u00e9sentations graphiques pour exposer et mettre en lumi\u00e8re les r\u00e9sultats si complexes de leurs observations. En France, c\u2019\u00e9tait presque toujours \u00e0 des moyennes diurnes que se rapportaient les tableaux des variations de la temp\u00e9rature. Notant d\u2019heure en heure les indications du thermom\u00e8tre, puis divisant le total par le nombre des observations, les m\u00e9t\u00e9orologistes \u00e9tablissaient la moyenne de chaque jour. Tout en donnant une grande impulsion \u00e0 l\u2019emploi des appareils inscripleurs, Mari\u00e9-Davy a conserv\u00e9 cet emploi des moyennes, qui prend d\u2019autant plus d\u2019int\u00e9r\u00eat qu\u2019on op\u00e8re sur un plus grand nombre d\u2019observations. Thermom\u00e8tre, barom\u00e8tre, hygrom\u00e8tre, actinom\u00e8tre, boussole de d\u00e9clinaison furent observ\u00e9s de celte mani\u00e8re, et l\u2019on consigna dans les registres le r\u00e9sultat des observations.\nPour exposer ces r\u00e9sultats dans leur ensemble, trois m\u00e9thodes","page":427},{"file":"p0428.txt","language":"fr","ocr_fr":"428\nTECHNIQUE.\nCHAPITRE I.\nse pr\u00e9sentaient. Ainsi, pour les variations horaires aux diff\u00e9rents mois de l\u2019ann\u00e9e, on pouvait employer les tableaux num\u00e9riques \u00e0 double entr\u00e9e, du genre de celui que nous avons indiqu\u00e9 page 98. D\u2019autre part, on pouvait tracer les douze courbes des variations horaires moyennes du ph\u00e9nom\u00e8ne construites pour chaque mois ; enfin on pouvait employer des courbes d\u2019\u00e9gal \u00e9l\u00e9ment semblables \u00e0 celles que Lalanne a imagin\u00e9es pour les temp\u00e9ratures et les hauteurs des' mar\u00e9es. L\u2019Annuaire m\u00e9t\u00e9orologique de Montsouris pour 1878 contient ces trois modes de repr\u00e9sentation pour chaque ordre de ph\u00e9nom\u00e8ne, de sorte que le lecteur peut juger par lui-m\u00eame quel est le genre d\u2019expression qui lui fait le mieux comprendre le sens des variations.\nLes figures 222 et 223, emprunt\u00e9es \u00e0 VAnnuaire m\u00e9t\u00e9orologique, montrent deux expressions d\u2019un m\u00eame ph\u00e9nom\u00e8ne, les variations horaires moyennes de la hauteur barom\u00e9trique aux diff\u00e9rents mois de l\u2019ann\u00e9e. On trouvera peut-\u00eatre la figure 222 plus claire et plus facile \u00e0 comprendre, mais elle est assur\u00e9ment beaucoup moins explicite que la figure 223, qui fait mieux ressortir les relations des diff\u00e9rentes phases. Une ligne ponctu\u00e9e M trace les positions des maxima de pression barom\u00e9trique; m correspond aux minima.\nDans les figures 224 et 225 sont repr\u00e9sent\u00e9es, sous les deux m\u00eames formes que ci-dessus, les variations horaires de la d\u00e9clinaison magn\u00e9tique aux diff\u00e9rents mois de l\u2019ann\u00e9e. Les m\u00eames r\u00e9flexions s\u2019appliquent \u00e0 la valeur relative de ces deux courbes.\nEnfin, il y a un grand int\u00e9r\u00eat \u00e0 rassembler sous le regard les courbes du plus grand nombre possible d\u2019\u00e9l\u00e9ments m\u00e9t\u00e9orologiques. L\u2019annuaire de Montsouris en a group\u00e9 un tr\u00e8s-grand nombre dans les figures 226 et 227. La premi\u00e8re de ces figures exprime la pluie, la pression barom\u00e9trique, la temp\u00e9rature de l\u2019air \u00e0 l\u2019ombre et l\u2019actinom\u00e8tre. La seconde figure montre la direction et la vitesse du vent, la tension de la vapeur, le degr\u00e9 hygrom\u00e9trique, la vitesse de l\u2019\u00e9vaporation, la proportion de l\u2019ozone cl le degr\u00e9 de n\u00e9bulosit\u00e9.\nDans les courbes de la pluie, chaque interligne correspond \u00e0 un millim\u00e8tre d\u2019eau tomb\u00e9e.\nPour les courbes barom\u00e9triques, l\u2019interligne exprime une variation d\u2019un millim\u00e8tre de mercure. ( La courbe est teint\u00e9e dans la partie qui correspond \u00e0 une pression au-dessous de la normale \u00e0 Montsouris : 755.) La pression est prise \u00e0 midi.","page":428},{"file":"p0429.txt","language":"fr","ocr_fr":"TRANSFORMATION OE LA FIGURE\nFig. 222. Variations horaires du barom\u00e8tre, repr\u00e9sent\u00e9es\tr,g. 2>3< Variations horaires du barom\u00e8tre, repr\u00e9sent\u00e9es\npar une courbe pour chaque mois.\ten courbes d\u2019\u00e9sal \u00e9l\u00e9ment.","page":429},{"file":"p0430.txt","language":"fr","ocr_fr":". Variations horaires de la d\u00e9clinaison magn\u00e9tique.\tFig. 225. Variations\n\u25a0\\ZZ","page":430},{"file":"p0431.txt","language":"fr","ocr_fr":"r\nCOURBES M\u00c9T\u00c9OROLOGIQUES.\n431\n\nFig. 236. Pluie, barom\u00e8tre, thermom\u00e8tre, actinom\u00e8tre.\tFig, 227. Vitesse et direction du vent, tension de vapeur, \u00e9chelle\n(Variations mensuelles.)\thygrom\u00e9trique, \u00e9vaporation, ozone, n\u00e9bulosit\u00e9.","page":431},{"file":"p0432.txt","language":"fr","ocr_fr":"432\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE I.\nLa temp\u00e9rature comprend quatre courbes : la premi\u00e8re, pleine, correspond \u00e0 la moyenne de 60 ann\u00e9es; la seconde ligne pleine correspond aux temp\u00e9ratures moyennes diurnes de l\u2019ann\u00e9e courante. Enfin, les lignes ponctu\u00e9es expriment les minima. (C\u2019est \u00e0 la moyenne des 60 ann\u00e9es, prise comme base, qu\u2019on rapporte les variations de la moyenne de l\u2019ann\u00e9e; tout ce qui, dans cette courbe, est au-dessous de la moyenne, a \u00e9t\u00e9 teint\u00e9 de hachures.)\nSous le nom d\u2019actinomctresont trac\u00e9es des courbes oii chaque intervalle correspond \u00e0 5 degr\u00e9s rapport\u00e9s \u00e0 la constante solaire, 100.\nLa direction du vent, YO, est point\u00e9e sur une s\u00e9rie d\u2019interlignes parall\u00e8les. Le plus \u00e9lev\u00e9 correspond au vent du N; le plus bas au vent du S. Quand le vent est franc N ou S, il est marqu\u00e9 par un cercle vide \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur. Si le vent incline \u00f9 l\u2019ouest, W, il est marqu\u00e9 par un petit cercle noir; s\u2019il incline \u00e0 l\u2019est, E, il est marqu\u00e9 par une croix. La hauteur \u00e0 laquelle le signe est plac\u00e9 indique donc si le vent est au N ou au S; la nature du signe, si le vent incline \u00e0 l\u2019W ou \u00e0 l\u2019E.\nLa vitesse du vent, YY, esL marqu\u00e9e au-dessous \u00e0 raison d\u2019un interligne par 10 kilom\u00e8tres parcourus par le vent pendant une heure.\nLa tension de vapeur, TV, est marqu\u00e9e \u00e0 raison d\u2019un interligne par millim\u00e8tre.\nLe degr\u00e9 hygrom\u00e9trique, EH, est exprim\u00e9 en centi\u00e8mes, un interligne correspondant \u00e0 10 centi\u00e8mes de saturation.\nLa tranche d\u2019eau \u00e9vapor\u00e9e, \u00c9Y, est, comme la pluie, compt\u00e9e \u00e0 raison d\u2019un millim\u00e8tre par interligne.\nPour l\u2019ozone, OZ, l\u2019\u00e9chelle est d\u2019un milligramme d\u2019ozone par interligne.\nLa n\u00e9bulosit\u00e9, N\u00c9, est marqu\u00e9e de 0 \u00e0 10 et par demi-interligne.\nCourbes des directions du vent ramen\u00e9es au syst\u00e8me des coordonn\u00e9es orthogonales.\nDans les courbes qui viennent d\u2019\u00eatre expos\u00e9es, celles de la direction des vents s\u2019\u00e9carte seule du type g\u00e9n\u00e9ral; il n\u2019y a plus l\u00e0 que des indications discontinues et par cons\u00e9quent moins parfaites. Il serait facile de ramener ces indications au syst\u00e8me g\u00e9n\u00e9ral. On conserverait la m\u00eame expression des diff\u00e9rentes aires du vent sous forme de quatre zones; mais, au lieu de n\u2019exprimer que certains","page":432},{"file":"p0433.txt","language":"fr","ocr_fr":"COURBES METEOROLOGIQUES.\n433\npoints, au nombre de huit dans celle \u00e9chelle, on les marquerai! tous dans une courbe continue.\nIl esl vrai que l\u2019insuffisance de la courbe par points tient \u00e0 l\u2019insuffisance m\u00eame de l\u2019appareil an\u00e9mographe, qui ne fournit que les huit indications consign\u00e9es sur les figures. Mais rien ne serait plus facile \u00e0 ex\u00e9cuter qu\u2019un an\u00e9mographe tra\u00e7ant de lui-m\u00eame la courbe continue des directions du vent.\nUn cylindre, solidaire de l\u2019axe d\u2019une girouette et tournant comme elle, pr\u00e9senterait les diff\u00e9rents points de sa circonf\u00e9rence \u00e0 un\nMinuit 1 II III IV V VI vu Vlll Ci S S Midi L II III IV V VI VU VIII IX X' XlMin.\nFig. 22S. Variations horaires de la direction du vent ramen\u00e9es au syst\u00e8me des coordonn\u00e9es\northogonales.\nstyle traceur qui se inoiiverail de haut en bas avec une vitesse r\u00e9guli\u00e8re, do fa\u00e7on que le style pass\u00e2t, \u00e0 chaque heure, en face de la division qui porte le chiffre correspondant.\nJe serais \u00e9tonn\u00e9 que cette disposition ne f\u00fbt pas r\u00e9alis\u00e9e d\u00e9j\u00e0 dans quelque observatoire de m\u00e9t\u00e9orologie, il est \u00e0 croire que ces trac\u00e9s pr\u00e9senteraient parfois une certaine confusion, dans les cas oit la direction du vent changerait d\u2019une mani\u00e8re tr\u00e8s-fr\u00e9quente; mais dans les exp\u00e9riences de courte dur\u00e9e, o\u00f9 l\u2019on pourrait donner au style une plus grande vitesse, cet inconv\u00e9nient dispara\u00eetrait.\n28","page":433},{"file":"p0434.txt","language":"fr","ocr_fr":"434\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE I.\n1\nCourbes exprimant les variations du niveau des fleuves.\nLes ph\u00e9nom\u00e8nes m\u00e9t\u00e9orologiques dont nous venons de parler retentissent d\u2019une mani\u00e9 e plus ou moins imm\u00e9diate sur le cours des eaux dans les fleuves et leurs affluents. ainsi que sur le niveau des lacs. En traduisant par des courbes ces variations de niveau,\nECHELLE.\nEn hauteur, le millim\u00e8tre indique un d\u00e9cim\u00e8tre dehauteur d\u2019eau . En longueur, le millim\u00e8tre indique un jour.\nFig\u2019. 229. Phases de la crue de la Seine en 1876.\non obtient une vue d\u2019ensemble des relations qui les rattachent \u00e0 certaines influences difliciles \u00e0 saisir autrement. Les travaux de Belgrand sur le bassin de la Seine ont appris que les change- < ments de niveau qui surviennent dans les principaux affluents se manifestent dans le fleuve, \u00e0 Paris, trois jours et demi plus tard; que la hauteur d\u2019une crue de la Seine est environ le double de l\u2019\u00e9l\u00e9vation observ\u00e9e dans ses affluents, sauf dans la p\u00e9riode de","page":434},{"file":"p0435.txt","language":"fr","ocr_fr":"435\nCOURBES M\u00c9T\u00c9OROLOGIQUES.\nd\u00e9croissance de la crue o\u00f9 la [diff\u00e9rence est moindre, la Seine n\u2019ayant qu\u2019une fois et demie la hauteur des affluents.\nDans les grandes crues, des mesures prises jour par jour fournissent les \u00e9l\u00e9ments d\u2019une courbe qui traduit les changements de niveau du fleuve; la figure 229 correspond \u00e0 la grande crue de 1876, On voit que des indexions saccad\u00e9es se produisirent dans les variations, ce qui montre que les points d\u2019observation ne sont pas suffisamment rapproch\u00e9s ; il n\u2019y avait qu\u2019une observation par jour.\n11 serait d\u00e9sirable que les niveaux du fleuve et de ses principaux affluents fussent inscrits d\u2019une mani\u00e8re continue au moyen des appareils dont nous aurons \u00e0 parler plus loin.\nToutes ces ; courbes j trac\u00e9es \u00e0 la m\u00eame \u00e9chelle, seraient rapproch\u00e9es les unes des au-fces et m\u00eame compares aux courbes recueillies par les m\u00e9t\u00e9o-\u2019\n\u2022\u2019ologislcs. Alors seulement on aurait une Parfaite connaissance des lois qui pr\u00e9sident au r\u00e9gime des eaux.\nflans les lacs qui n\u2019ont pas une rivi\u00e8re pour emmener le trop-Ploin de leurs eaux, le niveau est soumis \u00e0 deux causes principales\nFig. 230. Courbes compos\u00e9es des variations annuelles des ladies solaires et du niveau du lac Frie. (Extraite de la Nature, l87i.;","page":435},{"file":"p0436.txt","language":"fr","ocr_fr":"436\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE I.\nde variations : il s\u2019\u00e9l\u00e8ve en raison des pluies que d\u00e9versent les affluents; il s\u2019abaisse en raison de l\u2019\u00e9vaporation plus ou moins intense. L\u2019ardeur solaire constitue donc le principal facteur de l\u2019abaissement du niveau de ces lacs. Or, \u00e0 la suite d\u2019observations faites sur le lac \u00c9ri\u00e9, G. Dawson a trac\u00e9 la courbe des variations moyennes du niveau des eaux pendant une longue p\u00e9riode, car, outre les documents fournis par ses observations personnelles, il en a trouv\u00e9 qui remontaient jusqu\u2019en 1788. Le g\u00e9ologue am\u00e9ricain eut l\u2019id\u00e9e de comparer ces courbes \u00e0 celles des taches solaires et croit pouvoir conclure de cette comparaison qu\u2019une relation \u00e9vidente existe entre ces deux ordres de ph\u00e9nom\u00e8nes. Assur\u00e9ment cette relation (fig. 230) est parfaite dans les observations les plus anciennes; mais la derni\u00e8re partie des courbes est beaucoup moins concluante. Ce sont l\u00e0, du reste, des variations de trop longue dur\u00e9e pour qu\u2019on puisse, avant longtemps, \u00eatre fix\u00e9 sur ce sujet. On s\u2019\u00e9tonnera peut-\u00eatre de voir les maxima d\u2019\u00e9tendue des taches solaires co\u00efncider avec la p\u00e9riode de d\u00e9croissance du niveau des lacs; ces taches, par leur pr\u00e9sence, accro\u00eetraient donc l\u2019activit\u00e9 de l\u2019\u00e9vaporation. En effet, certains m\u00e9t\u00e9orologistes penchent fortement aujourd\u2019hui \u00e0 admettre que l\u2019existence des taches exprime un accroissement de l\u2019activit\u00e9 solaire et co\u00efncide avec des ann\u00e9es plus chaudes et plus s\u00e8ches. Il n\u2019y a pas lieu d\u2019insister plus longuement sur ces questions, que l\u2019observation seule devra r\u00e9soudre, mais il m\u2019a paru curieux de montrer les grands services que la m\u00e9thode graphique doit rendre encore dans ce genre d\u2019\u00e9tudes.\nExpression graphique du mouvement des pieds dans la locomotion\ndu cheval.\nAppliquant d\u2019une fa\u00e7on tr\u00e8s-rigoureuse le mode de repr\u00e9sentation imagin\u00e9 par Ibry, Lenoble du Teil1 a donn\u00e9 une s\u00e9rie de tableaux relatifs au mouvement des membres \u00e0 diff\u00e9rentes allures. Chacun des pieds d\u2019un cheval constitue un mobile qui a des temps de mouvement et d\u2019arr\u00eat alternatifs. De m\u00eame que, deux trains marchent l\u2019un derri\u00e8re l\u2019autre \u00e0 certaine distance 2, de m\u00eame les deux pieds d\u2019un cheval qui va l\u2019amble quittent le sol en m\u00eame\n1.\tLenoble du Teil, Locomotion quadrup\u00e8de \u00e9tudi\u00e9e sur le cheval. \u2014Journal des Haras, 1877.\n2.\t\\oyez le graphique de la marche des trains, fig. 7, p. 20.","page":436},{"file":"p0437.txt","language":"fr","ocr_fr":"MOUVEMENTS DE I/AU.URE DE i/AMBEE.\t437\nFig. 231. Mouvements des quatre pieds dans l\u2019allure de l\u2019amble.","page":437},{"file":"p0438.txt","language":"fr","ocr_fr":"438\tTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE I.\ntemps et s\u2019arr\u00eatent en m\u00eame temps. Dans le trot, la simultan\u00e9it\u00e9 d\u2019action appartient aux membres d\u2019un m\u00eame bip\u00e8de diagonal (ant\u00e9rieur droit et post\u00e9rieur gauche, par exemple). Ces diff\u00e9rents rapports de synchronisme et de succession constituent, \u00e0 proprement parler, le caract\u00e8re des allures.\nOn a vu, page 119, comment, d\u2019apr\u00e8s les pistes laiss\u00e9es sur le sol par l\u2019empreinte du pas \u00e0 diff\u00e9rentes allures, on a la connaissance parfaite des positions occup\u00e9es par chaque pied; d\u2019autre part, on a vu dans la Chronographie, page 159, comment s\u2019obtient la notation du rhylhme des allures, c\u2019est-\u00e0-dire les temps pendant lesquels chaque pied est \u00e0 l\u2019appui. En combinant ces deux notions, on a tous les \u00e9l\u00e9ments de la construction d\u2019une courbe pareille \u00e0 celle de la marche des trains. C\u2019est ce qu\u2019a fait Lenoble du Teil, \u00e0 qui nous empruntons les figures suivantes.\nAnalysons d\u2019abord la figure 231, qui repr\u00e9sente un des cas les plus simples : l\u2019allure de Vamble. Nous y voyons que chacune des lignes bris\u00e9es qui correspond aux mouvements et arr\u00eats de l\u2019un des pieds pr\u00e9sente les m\u00eames phases que la ligne d\u2019un autre pied situ\u00e9 en bip\u00e8de lat\u00e9ral, de sorte que AG (pied ant\u00e9rieur droit) se meut et s\u2019arr\u00eate en m\u00eame temps que PG (post\u00e9rieur gauche). De m\u00eame AD et PD ont des mouvements et des arr\u00eats synchrones. Or, cette simultan\u00e9it\u00e9 de mouvements se traduit sur le tableau graphique par la superposition des origines et des fins des lignes AG et PG; quant aux limites de l\u2019\u00e9tendue de ce mouvement, elles sont fournies par l\u2019\u00e9cart que pr\u00e9sentent sur le sol les empreintes de AG et de PG. Ces empreintes se voient \u00e0 gauche de la figure. Ainsi, on a tous les \u00e9l\u00e9ments pour la construction du tableau graphique de l\u2019amble quand on conna\u00eet les rhythmes et les chemins. Reste toutefois un postulatum : de m\u00eame que Ibry, dans les graphiques de chemins de fer, suppose qu\u2019entre deux stations successives la marche du train a \u00e9t\u00e9 uniforme, de m\u00eame Lenoble du Teil admet dans son trac\u00e9 l\u2019uniformit\u00e9 du transport de chaque pied. J\u2019ai lieu de supposer, d\u2019apr\u00e8s des exp\u00e9riences faites sur l\u2019homme, que cette uniformit\u00e9 de la translation est voisine de la v\u00e9rit\u00e9; toutefois, dans certaines allures rapides, elle pourrait ne pas exister, de telle sorte qu\u2019il y aurait tout int\u00e9r\u00eat \u00e0 conna\u00eetre les phases r\u00e9elles du mouvement. J\u2019ai propos\u00e9 un moyen de recueillir les phases du mouvement du pied en les r\u00e9duisant avec un fil de caoutchouc, suivant la m\u00e9thode d\u00e9crite page 448. Des exp\u00e9riences faites par Lenoble du Teil sur l\u2019allure du galop lui","page":438},{"file":"p0439.txt","language":"fr","ocr_fr":"MOUVEMENTS DE L\u2019A EUERE DU PAS.\nD39\nA.D./ %\nFig. \u20182:VJ. Mouvements des quatre pie-ls dans le pas allnm","page":439},{"file":"p0440.txt","language":"fr","ocr_fr":"440\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE I.\nauraient donn\u00e9 une courbe de mouvement acc\u00e9l\u00e9r\u00e9, puis diminu\u00e9 et peut-\u00eatre acc\u00e9l\u00e9r\u00e9 de nouveau \u00e0 la l'ois.\nLa figure 232 repr\u00e9sente l\u2019allure du pas allong\u00e9; la succession des battues (voir Application de la chronographie \u00e0 l\u2019\u00e9tude des allures, p. 159) est AD, PG, AG, PD. Les distances entre les appuis successifs sont, fournies par les positions que les empreintes des diff\u00e9rents pieds occupent sur le sol ; elles sont repr\u00e9sent\u00e9es \u00e0 gauche de la figure.\nDans le trot ordinaire (fig. 233), la succession des appuis se fait par bip\u00e8des diagonaux; il y a deux co\u00efncidences pour les moments de d\u00e9part et d\u2019arriv\u00e9e des pieds AD et PG d\u2019une part, et de AG et PD d\u2019autre part. L\u2019espace parcouru est indiqu\u00e9 par l\u2019\u00e9cartement de deux empreintes successives, de AD par exemple. Enfin, la superposition des empreintes est exprim\u00e9e par la position de AD et PD sur une m\u00eame ligne horizontale. Ibry, dans ses tableaux, exprime de la m\u00f4me mani\u00e8re que deux trains, l\u2019un apr\u00e8s l\u2019autre, se sont arr\u00eat\u00e9s \u00e0 une m\u00eame station.\nEnfin, dans l\u2019allure du galop (fig. 234), le rhythme particulier est traduit par la succession \u00e0 trois temps des battues suivantes : PG, puis AG et PD, puis AD (pour le galop \u00e0 droite). Deux pieds ont une action synchrone : ce sont AG et PD. Les empreintes AD et PG sont plus rapproch\u00e9es entre elles que celles des autres pieds.\nNous ne multiplierons pas les exemples de celle int\u00e9ressante \u00e9tude, que l\u2019auteur a \u00e9tendue \u00e0 toutes les allures du cheval. Ce mode de repr\u00e9sentation laisse bien derri\u00e8re lui les tentatives faites anciennement dans le m\u00f4me but par Lecoq, Yincent et Goifon, etc.\nDans les tableaux qui viennent d\u2019\u00eatre pass\u00e9s en revue, on a pu remarquer, d\u2019une part, que la vitesse du pied est suppos\u00e9e uni-iorme entre deux appuis successifs; cela constitue une supposition dont la justesse reste \u00e0 v\u00e9rifier par des exp\u00e9riences ult\u00e9rieures ; en outre, on observera que dans Failure du trot, les pieds d\u2019un bip\u00e8de diagonal ne quittent terre qu\u2019au moment o\u00f9 les autres viennent \u00e0 l\u2019appui, de sorte que le trot repr\u00e9sent\u00e9 dans cette figure ne serait pas une allure saut\u00e9e, puisqu\u2019il n\u2019y a pas d\u2019instant de suspension de l\u2019animal. Assur\u00e9ment certains chevaux trottent de cette mani\u00e8re; mais il sera int\u00e9ressant de comparer \u00e0 cette allure anormale les types beaucoup plus fr\u00e9quents o\u00f9 le corps de l\u2019anima! cesse de toucher le sol pendant une dur\u00e9e assez importante de chaque pas dans le trot.","page":440},{"file":"p0441.txt","language":"fr","ocr_fr":"MOUVEMENTS DE U\u2019aLLUBE DU TROT.\n441\nFip:. 233. Mouvements des quatre pieds \u00e0 1 allure du trot.","page":441},{"file":"p0442.txt","language":"fr","ocr_fr":"442\tTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE I.\nFip. *234. Mouvements des quatre membres et allure du petit \u00eeralop.","page":442},{"file":"p0443.txt","language":"fr","ocr_fr":"MOUVEMENTS DES ALLURES DU CHEVAL.\n443\nLe capitaine Haube, que l\u2019on peut consid\u00e9rer comme le promoteur des \u00e9tudes pr\u00e9cises relativement aux allures du cheval, a fait d\u2019iniporlunies remarques sur les vitesses relatives du corps et des membres. Ainsi, dans toute allure o\u00f9 les temps d\u2019appui des pieds sont \u00e9gaux aux temps de lev\u00e9, il est clair que le pied doit avoir, quand il se d\u00e9place, une vitesse moyenne double de celle de la masse, car la masse progresse aussi bien pendant les appuis que pendant les lev\u00e9s des pieds; ceux-ci doivent donc avoir une vitesse double, puisqu\u2019ils fonl le m\u00eame chemin en un temps deux lois plus court. Pour le m\u00eame auteur, la progression de la masse du corps serait d\u2019autant moins saccad\u00e9e qu'elle est plus rapide; dans les allures de grande vitesse, cette progression serait voisine de l\u2019uniformit\u00e9. Enfin, les notations des dur\u00e9es d\u2019appui et de lev\u00e9 suffiraient au besoin pour d\u00e9terminer les vitesses relatives de la masse et de chaque membre \u00e0 toule allure, car, dans tous les cas, le pied aura fait pendant le temps du lev\u00e9 le m\u00eame chemin que le corps pendant la dur\u00e9e du pas. Si le lev\u00e9 dure la moiti\u00e9 du pas, la vitesse du pied est le double de celle de la masse; mais si le lev\u00e9 dure seulement un tiers de pas, la vitesse du pied ne sera qu\u2019une fois et demie celle du corps, cl ainsi de suite, de sorte qu\u2019on peut supposer une allure id\u00e9ale dans laquelle les appuis seraient extr\u00eamement courts, et dans laquelle par cons\u00e9quent la vitesse du pied n\u2019exc\u00e9derait plus sensiblement celle de la masse.","page":443},{"file":"p0444.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHAPITRE II.\nAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nConstruction dos appareils. \u2014 Transmission d\u2019un mouvement par l\u2019air. \u2014 Description du tambour \u00e0 levier. \u2014 Contr\u00f4le exp\u00e9rimental du tambour \u00e0 levier.\u2014 Le levier remplac\u00e9 par un rayon de lumi\u00e8re. \u2014 Une impression optique fix\u00e9e par la photographie. \u2014 Deproduction fid\u00e8le des trac\u00e9s.\nConstruction des appareils.\nL\u2019exp\u00e9rimentateur doit savoir, \u00e0 tout instant, modifier les appareils dont il se sert et souvent les construire lui-m\u00eame. Des lames de bois l\u00e9ger, r\u00e2p\u00e9es \u00e0 la lime, font d\u2019excellents leviers; des pailles, des plumes lim\u00e9es servent \u00e0 faire des styles. Des aiguilles constituent des axes improvis\u00e9s. Mais il est certains instruments d\u00e9licats ou pr\u00e9cis qu\u2019on ne peut construire soi-m\u00eame et pour lesquels il faut recourir \u00e0 des artistes sp\u00e9ciaux. Je signalerai M.Br\u00e9-guet pour les r\u00e9gulateurs et rouages moteurs, ainsi que pour la plupart des instruments applicables \u00e0 la physiologie; M. Ch. Yer-din pour la construction des m\u00eames instruments et celle des chro-nographes, signaux \u00e9lectriques, manom\u00e8tres m\u00e9talliques, etc.; M. V. Tatin pour les odographes, les lochs, les manom\u00e8tres \u00e0 cadran et pour les appareils principalement destin\u00e9s \u00e0 l\u2019\u00e9tude de la locomotion ; M. R\u00e9dier pour les inscripteurs m\u00e9t\u00e9orologiques \u00e0 relais de force m\u00e9canique, etc. La plupart des instruments dont il est question dans cet ouvrage ont \u00e9t\u00e9 construits, sous ma direction, par diff\u00e9rents artistes que je me suis successivement attach\u00e9s.","page":444},{"file":"p0445.txt","language":"fr","ocr_fr":"TRANSMISSION UES MOUVEMENTS.\n445\nTransmission des mouvements par l\u2019air.\nL\u2019id\u00e9e de transmettre un mouvement \u00e0 distance au moyen de tubes pleins d\u2019air appartient \u00e0 Ch. Buisson. En 1858, nous avions essay\u00e9 d\u2019obtenir cette transmission \u00e0 l\u2019aide d\u2019un tube de plomb muni \u00e0 ses extr\u00e9mit\u00e9s d\u2019ampoules de caoutchouc; mais cet appareil \u00e9tait rempli d\u2019eau au lieu d\u2019air. Lorsqu\u2019une de ces ampoules \u00e9tait introduite dans le c\u0153ur par la veine jugulaire, il fallait qu\u2019une force consid\u00e9rable les comprim\u00e2t pour que la colonne liquide contenue dans le tube entr\u00e2t en mouvement et que le levier enregistreur f\u00fbt soulev\u00e9. Le ventricule seul pouvait produire cet effet, tandis que l\u2019action de l\u2019oreillette ne donnait lieu \u00e0 aucun mouvement du levier qui lui correspondait. En 1860, Buisson imagina un moyen de transmettre au sphygmographe, que nous venions de pr\u00e9senter \u00e0 l\u2019Acad\u00e9mie des sciences, les battements de diff\u00e9rentes art\u00e8res sur lesquelles notre instrument ne serait pas applicable. A cet effet, ce physiologiste se servait de deux entonnoirs conjugu\u00e9s dont un tube de caoutchouc r\u00e9unissait les becs, comme je r\u00e9unissais les ampoules de caoutchouc pleines d\u2019eau au moyen d\u2019un tube de plomb. Le pavillon de chacun de ces entonnoirs \u00e9tait recouvert d\u2019une membrane \u00e9lastique, comme cela se voit dans un appareil connu sous le nom de sphygmom\u00e8lre d\u2019H\u00e9-risson. 11 r\u00e9sultait de cette disposition que, si l\u2019on exer\u00e7ait une pression sur la membrane de l\u2019un des entonnoirs, la membrane de l\u2019autre se soulevait par la compression de l\u2019air contenu dans l\u2019appareil. Buisson adaptait \u00e0 cette seconde membrane un disque l\u00e9ger surmont\u00e9 d\u2019une ar\u00eate qui soulevait le levier d\u2019un sphygmographe.\nSi l\u2019on appliquait sur une art\u00e8re la membrane du premier entonnoir, les battements du vaisseau se transmettaient*au levier qui les enregistrait.\nAnt\u00e9rieurement \u00e0 toutes ces exp\u00e9riences, Upham, de Boston, avait essay\u00e9, par un semblable moyen, de transmettre \u00e0 des sonneries \u00e9lectriques les mouvements ext\u00e9rieurs du c\u0153ur : le physiologiste am\u00e9ricain exp\u00e9rimenta sur un jeune m\u00e9decin, Groux, atteint d\u2019une division cong\u00e9nitale du sternum et chez lequel on sent les battements du c\u0153ur tr\u00e8s-superficiellement, puisque les t\u00e9guments seuls le recouvrent en certains points. On voit la ligure","page":445},{"file":"p0446.txt","language":"fr","ocr_fr":"446\nTECHNIQUE.\nCHAPITRE II.\nde l\u2019appareil du docteur Upham dans une brochure publi\u00e9e par M. Groux l.\nCes exp\u00e9riences, destin\u00e9es \u00e0 faire constater l\u2019intervalle qui s\u00e9pare le d\u00e9but de la contraction de l\u2019oreillette et celle du ventricule, ne nous semblent pas \u00e0 l\u2019abri de tout reproche, malgr\u00e9 l\u2019extr\u00eame ing\u00e9niosit\u00e9 de l\u2019appareil. Je n\u2019en parle ici que pour signaler l\u2019un des auteurs de la d\u00e9couverte de la transmission des mouvements au moyen des tubes pleins d\u2019air.\nDu reste, l\u2019appareil de Buisson pr\u00e9sente un avantage sur celui du docteur Upham: c\u2019est qu\u2019il ne renferme que de l\u2019air, tandis que dans l\u2019appareil du physiologiste am\u00e9ricain, l\u2019un des entonnoirs est rempli d\u2019eau, ainsi qu\u2019une partie du tube, ce qui lausserait les indications des trac\u00e9s, si l\u2019on voulait enregistrer la forme des mouvements qu\u2019il d\u00e9c\u00e8le.\nDescription du tambour \u00e0 levier.\nL\u2019appareil inscripleur dont nous venons de parler a re\u00e7u des perfectionnements divers, c\u2019est sous le nom de tambour \u00e0 levier que je le d\u00e9signe; on en a d\u00e9j\u00e0 vu l\u2019emploi dans maintes circonstances. Voici les d\u00e9tails de la construction de cet instrument.\nUne capsule m\u00e9tallique munie d\u2019un tube lat\u00e9ral, figure 235, est\nFiy. v>35. D\u00e9tails de la construction du tambour \u00e0 levier.\nferm\u00e9e en haut par une membrane de caoutchouc mince et peu tendue. Sur cette membrane est coll\u00e9 un disque l\u00e9ger d\u2019aluminium, du centre duquel s\u2019\u00e9l\u00e8ve une pi\u00e8ce \u00e0 double articulation qui relie la membrane au levier inscripleur.\nLa double articulation est n\u00e9cessaire pour assurer la mobilit\u00e9\n1. Fissura sterni congenita. New obseru. and experim. 2\u00b0 \u00e9dition, Hambourg, !859.","page":446},{"file":"p0447.txt","language":"fr","ocr_fr":"AMPLIFICATION ET R\u00c9DUCTION DES MOUVEMENTS. 447\nparfaite du levier. Celui-ci, \u00e0 l\u2019une de scs extr\u00e9mit\u00e9s, tourne librement autour d'un axe horizontal, de sorte qu\u2019il oscille dans un plan vertical et pr\u00e9sente une fente le long de laquelle glisse la pi\u00e8ce \u00e0 double articulation qui le r\u00e9unit \u00e0 la membrane. Ce glissement a pour eilet d\u2019amplifier ou de diminuer l\u2019\u00e9tendue des oscillations : car un m\u00eame d\u00e9placement de la membrane du tambour imprimera au levier une oscillation d\u2019autant plus grande, que ce d\u00e9placement sera transmis par la pi\u00e8ce interm\u00e9diaire en un point plus rapproch\u00e9 de l'axe de pivotement du levier.\nAinsi, pour sensibiliser ou d\u00e9sensibiliser l\u2019appareil, on saisira entre les doigts l\u2019esp\u00e8ce d\u2019anneau carr\u00e9 qui termine par en baut la pi\u00e8ce interm\u00e9diaire, et en le poussant dans un sens ou dans l\u2019autre, on le fera glisser le long du levier. Mais quand ce glissement sera obtenu, la pi\u00e8ce interm\u00e9diaire cessant d\u2019\u00eatre verticale, il faudra la redresser On obtient ce r\u00e9sultat en tournant la vis de r\u00e9glage qui se trouve \u00e0 la droile de la ligure; ce mouvement portera le tambour dans un sens ou dans l\u2019autre, et le ram\u00e8nera au-dessous du point o\u00f9 le mouvement do la membrane se transmet au levier.\nQuand deux tambours \u00e0 levier sont conjugu\u00e9s comme cela est repr\u00e9sent\u00e9 page 126, l\u2019un des appareils peut se d\u00e9signer sous le nom de uumijmlateur, et l\u2019autre sous celui de r\u00e9cepteur, d\u00e9signations correspondantes \u00e0 celles qu\u2019on admet en t\u00e9l\u00e9graphie.\nTout mouvement imprim\u00e9, dans le sens vertical, au levier de l\u2019appareil manipulateur est reproduit par le r\u00e9cepteur, mais en g\u00e9n\u00e9ral avec une amplitude plus faible, parce que l\u2019air qui transmet le mouvement d\u2019un tambour \u00e0 l\u2019autre, \u00e0 travers un long tube, \u00e9teint une partie du mouvement \u00e0 cause de son \u00e9lasticit\u00e9.\nUr, si les deux tambours \u00e0 levier sont dans des conditions semblables, c\u2019est-\u00e0-dire si les mouvements de chacune des membranes sont appliqu\u00e9s \u00e0 chacun des leviers \u00e0 une m\u00eame distance du point do pivotement, la transmission du mouvement d\u2019un levier \u00e0 l\u2019autre se fera avec perte d\u2019amplitude. Mais si le levier manipulateur n\u2019a pas le m\u00eame bras que le r\u00e9cepteur, cette in\u00e9galit\u00e9, suivant le sens dans lequel elle se produit, peut accro\u00eetre ou corriger le d\u00e9chet d\u2019amplitude dont nous venons de parler.","page":447},{"file":"p0448.txt","language":"fr","ocr_fr":"448\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE II.\nAmplification et reduction des mouvements inscrits par le tambour \u00e0 levier.\nPour que le mouvement soit transmis avec accroissement d\u2019amplitude, il faut que le bras du levier manipulateur qui est reli\u00e9 \u00e0 la membrane soit plus long que celui du levier r\u00e9cepteur. Ce r\u00e9sultat s\u2019obtient en agissant soit sur l\u2019un, soit sur l\u2019autre des appareils, mais en sens oppos\u00e9 dans l\u2019un et l\u2019autre cas.\nIl ne faut jamais chercher \u00e0 obtenir des mouvements d\u2019une grande amplitude, surtout quand ces mouvements se font avec rapidit\u00e9. Une oscillation d\u2019un centim\u00e8tre par seconde est reproduite avec une fid\u00e9lit\u00e9 parfaite; mais des oscillations semblables risqueraient d\u2019etre d\u00e9form\u00e9es par l\u2019inertie du levier si elles se r\u00e9p\u00e9taient dix ou vingt fois par seconde. Du reste, on peut toujours contr\u00f4ler exp\u00e9rimentalement la fid\u00e9lit\u00e9 des trac\u00e9s qu\u2019on obtient dans une transmission de mouvement.\nOn vient de voir comment on sensibilise plus ou moins les appareils qui inscrivent les mouvements, en faisant varier le point du levier o\u00f9 l\u2019action de la membrane vient s\u2019appliquer. Il est des cas oii le changement d\u2019amplitude obtenu de celte fa\u00e7on ne suffirait pas. Cela arrive surtout pour les mouvements de grande \u00e9tendue qu\u2019on veut r\u00e9duire \u00e0 des proportions qui permettent d\u2019en inscrire la courbe dans les dimensions ordinaires d\u2019une feuille de papier.\nUn excellent moyen de r\u00e9duire un mouvement est le suivant.\nR\u00e9duction d\u2019un mouvement au moyen d\u2019un fil de caoutchouc.\nUn fil de caoutchouc bien homog\u00e8ne s\u2019allonge dans toutes ses parties quand il est soumis \u00e0 une traction. Si nous prenons un fil d\u2019un m\u00e8tre de longueur, dont un des bouts soit solidement fix\u00e9 pendant qu\u2019on tire sur l\u2019autre, chaque point du fil se d\u00e9placera d\u2019une quantit\u00e9 d\u2019autant plus grande qu\u2019il est plus \u00e9loign\u00e9 du bout fix\u00e9. Supposons que, sur le fil au repos, on ait trac\u00e9 dix divisions, et que sur le bout libre on ait exerc\u00e9 une traction qui lui ait fait parcourir un m\u00e8tre, c\u2019est-\u00e0-dire qui ait doubl\u00e9 la longueur du fil; la premi\u00e8re division, \u00e0 partir du point fixe, aura doubl\u00e9 de longueur, c\u2019est-\u00e0-dire aura parcouru dix c\u00e7nlim\u00e8lres; la deuxi\u00e8me","page":448},{"file":"p0449.txt","language":"fr","ocr_fr":"CONTROLE DU TAMBOUR A LEVIER.\n449\nr\ndivision aura parcouru vingt centim\u00e8tres, la troisi\u00e8me trente, etc. De sorte que, suivant que l\u2019on observera un point du fil plus \u00e9loign\u00e9 de son attache fixe, ce point aura subi un d\u00e9placement plus\nconsid\u00e9rable.\nQu\u2019on attache un fil inextensible, d\u2019une part \u00e0 un style inscrip-leur, d\u2019autre part en un point convenable du fil de caoutchouc, et Pon inscrira, en le r\u00e9duisant \u00e0 la proportion voulue, le mouvement communiqu\u00e9 \u00e0 l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 du fil.\nLe choix de ce point est tort simple. Si l\u2019on veut r\u00e9duire aux 5/6 de sa longueur le mouvement imprim\u00e9 \u00e0 l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 du caoutchouc, il faudra attacher aux 5/6 compt\u00e9s \u00e0 partir du point fixe, le fil qui agira sur le style \u00e9crivant*\nDans certains cas, le mouvement r\u00e9duit par le caoutchouc doit \u00eatre employ\u00e9 \u00e0 faire tourner un cylindre, ainsi que cela se passe dans l\u2019inscription du travail musculaire; ce r\u00e9sultat s\u2019obtient sans aucune difficult\u00e9.\nContr\u00f4le experimental du tambour \u00e0 levier.\nLe contr\u00f4le exp\u00e9rimental des appareils inscripteurs consiste \u00e0 leur appliquer un mouvement de forme connue, et \u00e0 rechercher si le trac\u00e9 exprime fid\u00e8lement cette forme. C\u2019est \u00e0 celte m\u00e9thode g\u00e9n\u00e9rale que se rattachent les exp\u00e9riences institu\u00e9es pour la v\u00e9rification de mon sphygmographe par les professeurs Mach, \u00e0 Vienne; Czermack, \u00e0 Pest; Bonders et le docteur Rives, \u00e0 Utrecht; KoschlakolT, \u00e0 Berlin, etc. C\u2019est la seule m\u00e9thode rigoureuse de v\u00e9rification.\nToutefois, on pouvait d\u00e9j\u00e0 acqu\u00e9rir une notion probable de l\u2019exactitude de ces appareils en les contr\u00f4lant les uns par les autres, c\u2019est-\u00e0-dire en faisant enregistrer un m\u00eame mouvement par deux appareils diff\u00e9rents.\nC\u2019est.ainsi que, Chauveau et moi, nous avons proc\u00e9d\u00e9 pour v\u00e9rifier les indications du sphvgmoscope, et constat\u00e9 que cet instrument, inscrivant le pouls d\u2019une art\u00e8re, fournit un trac\u00e9 identique \u00e0 celui que donne le sphygmographe appliqu\u00e9 sur ce vaisseau. D\u2019autre part, le professeur Fick, de Zurich, a contr\u00f4l\u00e9 mon sphygmographe au moyen de son appareil qu\u2019il nomme Fe-d\u00dfrkymoyraphion, et a obtenu des graphiques semblables avec les deux instruments.\n20","page":449},{"file":"p0450.txt","language":"fr","ocr_fr":"450\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE II.\nDe toutes les exp\u00e9riences faites en vue do contr\u00f4ler la valeur des appareils inscripteurs, les plus parfaites sont celles de Donders.\nIl s\u2019agit, avons-nous dit, d\u2019appliquer \u00e0 un appareil un mouvement bien connu, et de voir s\u2019il le traduit fid\u00e8lement. Pour cela, Donders se sert d\u2019un excentrique qui tourne avec une vitesse connue; cet excentrique soul\u00e8ve directement la courte branche d\u2019un levier enregistreur coud\u00e9 qui, fortement maintenu par un ressort antagoniste, devra suivre et retracer fid\u00e8lement toutes les sinuosit\u00e9s de l\u2019excentrique. Les mouvements de ce levier se transmettent \u00e0 leur tour \u00e0 l\u2019appareil inscripteur que l\u2019on veut contr\u00f4ler. Ils font mouvoir la membrane du premier tambour ; le d\u00e9placement de celle-ci transmis par le tube au deuxi\u00e8me tambour et au levier enregistreur, viendra s\u2019\u00e9crire sur un cylindre imm\u00e9diatement au-dessus du graphique directement trac\u00e9 par le premier levier1.\nComme c\u2019est le mouvement m\u00eame du premier levier qui est appliqu\u00e9 au second, celui-ci devra r\u00e9p\u00e9ter fid\u00e8lement la premi\u00e8re courbe, \u00e0 moins de d\u00e9former en quelque chose le mouvement qu\u2019il a re\u00e7u. Il faut donc que les deux graphiques pr\u00e9sentent une identit\u00e9 parfaite.\nOr, on voit que plus la rotation de l\u2019excentrique est lente, plus il y a identit\u00e9 parfaite entre les deux graphiques ; mais que si l\u2019on tourne l\u2019excentrique avec plus de rapidit\u00e9, une l\u00e9g\u00e8re diff\u00e9rence appara\u00eet, annon\u00e7ant la d\u00e9formation du mouvement par l\u2019appareil lui-m\u00eame. C\u2019est presque toujours un des effets de l\u2019inertie qui intervient lorsque le levier re\u00e7oit une rotation extr\u00eamement rapide ; on fait dispara\u00eetre cet inconv\u00e9nient en augmentant le frottement de la plume contre le papier, et l\u2019on reconna\u00eet, en voyant repara\u00eetre l\u2019identit\u00e9 des deux courbes, que le d\u00e9faut est corrig\u00e9.\nDans la plupart des cas, les actes physiologiques que l\u2019on inscrit ne sont pas assez rapides pour qu\u2019on puisse suspecter l\u2019exactitude de l\u2019appareil; cependant, ainsi qu\u2019on l\u2019a vu tout \u00e0 l\u2019heure, certains muscles fournissent des mouvements tellement brusques que la meilleure construction de l\u2019enregistreur ne saurait mettre \u00e0 l\u2019abri de toute d\u00e9formation du trac\u00e9. C\u2019est alors surtout que la m\u00e9thode de Donders rendra service en permettant de reconna\u00eetre si une erreur s\u2019est produite et d\u2019en d\u00e9terminer l\u2019\u00e9tendue.\nEn somme, le-principal obstacle \u00e0 la fid\u00e9lit\u00e9 parfaite de l\u2019in\u2014\nI. Yo\\ez pour les d\u00e9tails : Du mouvement dans tes fonctions de la vie. p. 199.","page":450},{"file":"p0451.txt","language":"fr","ocr_fr":"451\nPHOTOGRAPHIE d\u2019un mouvement.\nscription des mouvements, c\u2019cst l\u2019inertie du style inscripteur. Pour r\u00e9duire au minimum cette cause d\u2019erreur, il faut, nous l\u2019avons d\u00e9j\u00e0 dit, se contenter de trac\u00e9s dont l\u2019amplilude soil Ir\u00e8s-pclilc. Ces trac\u00e9s auront, il est vrai, l\u2019inconv\u00e9nient d\u2019\u00eatre difficiles \u00e0 lire; niais comme on peut les amplifier par des moyens optiques, soit en les lisant simplement a l\u2019aide d\u2019une loupe, soit en en projetant sur un \u00e9cran l\u2019image amplifi\u00e9e, soit en les photographiant dans des dimensions agrandies, il faut toujours recourir \u00e0 ce mode d\u2019inscription chaque fois que l\u2019on aura affaire \u00e0 des mouvements d'une grande rapidit\u00e9.\nTous ces inconv\u00e9nients disparaissent lorsqu\u2019on peut \u00e9crire avec le levier id\u00e9al sans pesanteur, je veux parler d\u2019un rayon lumineux qui traduit, en les amplifiant \u00e0 volont\u00e9, les mouvements les plus rapides sans les d\u00e9former. Un petit miroir est plac\u00e9 sur un pivot et re\u00e7oit le mouvement dont on veut \u00e9tudier les formes; ce mouvement imprim\u00e9 au miroir consiste parfois en une oscillation tr\u00e8s-l\u00e9g\u00e8re. Une source lumineuse situ\u00e9e dans le voisinage envoie un faisceau de rayons parall\u00e8les sur le miroir oit ils se r\u00e9fl\u00e9chissent pour se projeter sur un \u00e9cran. Le plus petit mouvement du miroir se traduit par une oscillation \u00e9norme de l\u2019image lumineuse; l\u2019amplitude de cette oscillation est non-seulement grandie en raison des distances qui s\u00e9parent le miroir de l\u2019\u00e9cran, mais encore en raison de cette propri\u00e9t\u00e9 des miroirs r\u00e9flecteurs, de doubler l\u2019intensit\u00e9 des variations que l\u2019angle d\u2019incidence fait avec l\u2019angle do r\u00e9flexion.\nCes mouvements d\u2019un faisceau de lumi\u00e8re ont servi \u00e0 Czcrmack pour \u00e9tudier la forme du pouls art\u00e9riel et \u00e0 contr\u00f4ler l\u2019exactitude des trac\u00e9s de mon sphygmographe. Le d\u00e9faut de cette m\u00e9thode rest qu elle ne fournit \u00e0 nos yeuxqu\u2019une impression trop fugitive; on va voir que, dans certains cas, elle peut donner naissance \u00e0 une v\u00e9ritable inscription des mouvements.\nIdentit\u00e9 des trajectoires lumineuses avec le trac\u00e9 graphique d un changement d\u2019espace.\nCe ruban de feu (pie les enfants s\u2019amusent \u00e0 former dans les airs 011 y agitant rapidement une baguette dont l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 est incandescente constitue une repr\u00e9sentation graphique passag\u00e8re des mouvements du point lumineux, l\u2019inscription de celle trajectoire","page":451},{"file":"p0452.txt","language":"fr","ocr_fr":"45-2\nTECHNIQUE.\nCHAPITRE II.\nse faisant sur notre r\u00e9tine. Si l\u2019on substituait au charbon incan descent, une surface brillante, vivement \u00e9clair\u00e9e par le sol la baguette en mouvement donnerait une image qui, recueilli' dans la chambre photographique, pourrait \u00f4lre fix\u00e9e d\u2019une m-ni\u00e8re d\u00e9finitive sur un collodion convenablement sensibifig L\u2019inscription photographique des d\u00e9placements d\u2019un corps esl tr\u00e8s-pr\u00e9cieuse quand ce corps est d\u00e9plac\u00e9 par une force extr\u00eamement faible; ainsi, les oscillations de l\u2019aiguille aimant\u00e9e qui serraient incapables de tracer m\u00e9caniquement leur amplitude sur un papier fournissent cette inscription par l\u2019interm\u00e9diaire de la photographie.\nL\u2019excursion de la colonne de mercure d\u2019un barom\u00e8tre ou d\u2019un thermom\u00e8tre se traduit de la m\u00eame mani\u00e8re.\nDe la reproduction Ad\u00e8le des trac\u00e9s graphiques.\nLorsqu\u2019une exp\u00e9rience donne des trac\u00e9s tr\u00e8s-d\u00e9licats, riches an inflexions de toute sorle dont chacune pr\u00e9sente n\u00e9cessairement une signification, il est d\u2019une grande importance, pour la publication de ces trac\u00e9s, de les reproduire avec une fid\u00e9lit\u00e9 parfaite. Les exp\u00e9rimentateurs qui ont eu recours \u00e0 la m\u00e9thode graphique n\u2019ont peut-\u00eatre pas \u00e9t\u00e9 suffisamment frapp\u00e9s de cette importance; ils ont abandonn\u00e9 la reproduction du graphique \u00e0 des dessinateurs qui croient avoir rempli leur l\u00e2che en imitant l\u2019aspect g\u00e9n\u00e9ral des courbes, sans s'attacher \u00e0 la scrupuleuse reproduction de tous les d\u00e9tails. Aussi, dans les publications fran\u00e7aises, on constate avec regret qu\u2019il n\u2019est peut-\u00eatre pas un trac\u00e9 sur vingt qui soit absolument fid\u00e8le.\nAssur\u00e9ment, les trac\u00e9s d\u00e9fectueux dont je parle montrent ce qu\u2019ils doivent montrer dans le cas particulier ; l\u2019auteur qui les publie a surveill\u00e9 la reproduction de telle ou telle inflexion de la courbe dont il connaissait et voulait expliquer la signification; mais, presque toujours, il a n\u00e9glig\u00e9 de contr\u00f4ler l\u2019exactitude des\nparties du trac\u00e9 dont la valeur lui a \u00e9chapp\u00e9; n\u2019y trouvant pas d\u2019int\u00e9r\u00eat actuel, il a souvent laiss\u00e9 passer des formes d\u00e9fectueuses qui rendent la figure qu\u2019il publie enti\u00e8rement inutile et m\u00eame dangereuse \u00e0 consulter pour ceux qui voudraient y chercher des renseignements nouveaux.\nOr, l\u2019essence de la m\u00e9thode graphique eslde fournir des courbes","page":452},{"file":"p0453.txt","language":"fr","ocr_fr":"453\nREPRODUCTION des trac\u00e9s.\ndont le sens se d\u00e9gagera de plus en plus compl\u00e8tement, gr\u00e2ce aux \u00e9tudes successives dont elles seront l\u2019objet. C\u2019est parfois sur une courbe vieille de quinze ans qu\u2019on trouve la v\u00e9rification d\u2019une hypoth\u00e8se qui vient de se pr\u00e9senter \u00e0 l\u2019esprit. Et ce n\u2019est pas un des moindres avantages de la m\u00e9thode que de fournir des milliers d\u2019exp\u00e9riences, toujours pr\u00e9sentes, que l\u2019on peut compulser, comparer et interroger \u00e0 tout instant.\nTant que les appareils inscripteurs ne seront pas arriv\u00e9s \u00e0 leur forme d\u00e9finitive, tant qu\u2019on n\u2019aura pas admis un type satisfaisan qui inscrive les ph\u00e9nom\u00e8nes avec des amplifications ou des r\u00e9ductions toujours les m\u00eames pour des actes physiologiques semblables entre eux, la comparaison des trac\u00e9s recueillis par les diff\u00e9rents auteurs sera toujours difficile. Un mouvement respiratoire, une pulsation du c\u0153ur, une secousse de muscle, pr\u00e9senteront des aspects divers s\u2019ils sont recueillis avec des appareils diff\u00e9rents. De sorte que les trac\u00e9s publi\u00e9s dans diff\u00e9rents pays et avec des appareils divers ne constitueront pas une sorte de collection d\u2019exp\u00e9riences toutes faites, livr\u00e9es \u00e0 l\u2019interpr\u00e9tation du public scientifique. Toutefois, le lecteur pr\u00e9venu des conditions dans lesquelles un trac\u00e9 a \u00e9t\u00e9 recueilli pourra, s\u2019il en a acquis une certaine habitude, trouver dans ce trac\u00e9 les d\u00e9tails que personne n\u2019aura aper\u00e7us avant lui et faire ainsi d\u2019importantes d\u00e9couvertes. Mais, pour cela, le trac\u00e9 doit \u00eatre d\u2019une fid\u00e9lit\u00e9 irr\u00e9prochable ; si la reproduction de la courbe n\u2019a pas \u00e9t\u00e9 entour\u00e9e de soins minutieux, celle-ci n\u2019est bonne, tout au plus, qu\u2019\u00e0 montrer le ph\u00e9nom\u00e8ne pour la d\u00e9monstration duquel elle a \u00e9t\u00e9 grav\u00e9e ; elle doit \u00eatre rejet\u00e9e pour tout autre usage.\nLe meilleur moyen pour obtenir, avec une fid\u00e9lit\u00e9 absolue, un clich\u00e9 typographique d\u2019une courbe, c\u2019est de recourir \u00e0 Vh\u00e9liogra-vure. Outre qu\u2019on supprime ainsi l\u2019intervention de la main de l\u2019homme, on peut, \u00e0 volont\u00e9, amplifier ou r\u00e9duire les trac\u00e9s qui ne seraient pas \u00e0 une \u00e9chelle convenable sur l\u2019original.\nCe proc\u00e9d\u00e9 serait fort co\u00fbteux si l\u2019on n\u2019avait qu\u2019une seule courbe \u00e0 reproduire; mais si l\u2019on peut rassembler un grand nombre de trac\u00e9s qu\u2019on dispose les uns \u00e0 c\u00f4t\u00e9 des autres, de fa\u00e7on \u00e0 couvrir un rectangle qui ait les dimensions des plus grandes plaques h\u00e9liographiques, on a, sur une seule planche de cuivre, une s\u00e9rie de trente ou quarante figures dont chacune, d\u00e9coup\u00e9e et mont\u00e9e \u00e0 part, fournit un clich\u00e9 irr\u00e9prochable et d\u2019un .prix assez peu \u00e9lev\u00e9.","page":453},{"file":"p0454.txt","language":"fr","ocr_fr":"454\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE II.\nD\u2019autres proc\u00e9d\u00e9s moins parfaits peuvent encore trouver jeu ace lorsqu\u2019il n\u2019est pas possible de recourir \u00e0 l\u2019h\u00e9liogravure \u25a0\nplace \u00eeui sq h n U est, pus pussuue ue recourir a i nenogravure\nAinsi, la photographie sur bois livre au graveur une irnag agrandie ou r\u00e9duite au besoin, mais toujours fid\u00e8le, d\u2019une cour\u00bb! dont le d\u00e9calque e\u00fbt pr\u00e9sent\u00e9 de grandes difficult\u00e9s. Le graveur devra prendre grand soin de ne point s\u2019\u00e9carter des traits qu\u2019il doit reproduire ; on aura \u00e9vit\u00e9, du moins, par l\u2019emploi de la photo graphie, toutes les causes d\u2019erreur qui peuvent survenir dans le d\u00e9cal'que d\u2019une courbe et dans le transport renvers\u00e9 de cette courb sur le bois.\nEnfin, un proc\u00e9d\u00e9 aussi bon que la photographie, mais beaucoup plus simple et plus exp\u00e9ditif, consiste dans le transport direct du trac\u00e9 original sur le bois qui doit \u00eatre grav\u00e9. Voici comment on fait ce transport :\nLe trac\u00e9 doit \u00eatre recueilli sur un papier sp\u00e9cial, connu dans le> commerce de Paris sous le nom do papier \u00e0 d\u00e9calque. C\u2019est une feuille ordinaire sur laquelle on a \u00e9tal\u00e9 une couche de colle d\u2019ami* don et qui a \u00e9t\u00e9 ensuite satin\u00e9. Ce papier doit \u00eatre plac\u00e9 sur le> cylindre de mani\u00e8re qu\u2019il tourne en dehors sa face encoll\u00e9e sur laquelle le noir do fum\u00e9e devra \u00eatre d\u00e9pos\u00e9. Le trac\u00e9 \u00e9tant obtenu comme \u00e0 l\u2019ordinaire (notons que cette surface de colle bien satin\u00e9e est particuli\u00e8rement favorable au glissement de la plume \u00e9crivante), on le fixe au vernis et on le conserve dans un album jusqu\u2019au jour o\u00f9 on a besoin de le reproduire.\nOn d\u00e9coupe alors un morceau bien rectangulaire du trac\u00e9, ayant la justification du livre auquel il est destin\u00e9, puis, prenant un bois \u00e0 graver de dimension pareille, on enl\u00e8ve la gouache qui se trouve ordinairement sur la face oii doit \u00eatre fait un dessin. On \u00e9tend sur cette face une couche cl\u2019une solution ti\u00e8de de g\u00e9latine \u00e0 3 0/0 environ, et on frotte celte surface avec le doigt pour bien \u00e9tendre la g\u00e9latine qui s\u00e8che. Quand la surface du bois n\u2019est plus qu\u2019un peu gluante, c\u2019est le moment favorable pour transpor-\nter le trac\u00e9 sur le bois pr\u00e9par\u00e9. La face qui a re\u00e7u le trac\u00e9 doit \u00eatre appliqu\u00e9e sur la g\u00e9latine, puis on frotte l\u00e9g\u00e8rement sur le dos du papier, afin d\u2019assurer l\u2019adh\u00e9rence des deux surfaces, et on laisse s\u00e9cher.\nAussit\u00f4t que la pr\u00e9paration est s\u00e8che, on la plonge dans l\u2019eau, de fa\u00e7on \u00e0 humecter fortement le papier qui portait le trac\u00e9. Au foout d\u2019une minute \u00e0 peine, on peut prendre ce papier par un de ses angles et le d\u00e9tacher enti\u00e8rement du bois. Le papier qui se.","page":454},{"file":"p0455.txt","language":"fr","ocr_fr":"455\nREPRODUCTION DES TRAC\u00c9S.\n<]\u00e9colle est absolument blanc; il a laiss\u00e9 sur le bois tout le noir de fum\u00e9e dont il \u00e9tait couvert, et sur ce noir on voit se d\u00e9tacher, avec une puret\u00e9 parfaite, la courbe qu\u2019il s\u2019agissait de transporter en la retournant comme cela doit \u00eatre fait pour pr\u00e9parer le travail du graveur.\nCe proc\u00e9d\u00e9, extr\u00eamement exp\u00e9ditif, est plus pratique que la photographie sur bois ; en s\u2019exer\u00e7ant un peu avec des trac\u00e9s qu\u2019on ne craint pas de d\u00e9truire, on arrive bien vite \u00e0 acqu\u00e9rir l\u2019habitude suffisante et \u00e0 \u00e9viter les accidents, qui, parfois, font que l\u2019original est perdu sans qu\u2019on ait r\u00e9ussi \u00e0 le transporter sur le bois. Lorsqu\u2019un trac\u00e9 est pr\u00e9cieux et difficile \u00e0 reproduire, nous ne conseillerons pas aux d\u00e9butants d\u2019en risquer le transport direct. Mieux vaudra recourir \u00e0 la photographie sur bois et surtout \u00e0 l\u2019h\u00e9liogravure.\nEnfin, le transport des trac\u00e9s peut se faire sm\u2019 verre aussi bien que sur bois. On obtient par ce proc\u00e9d\u00e9 de v\u00e9ritables clich\u00e9s transparents, soit pour faire des projections avec la lanterne magique, soit pour amplifier consid\u00e9rablement les courbes dont l\u2019\u0153il, m\u00eame aid\u00e9 d\u2019une loupe, ne pourrait saisir tous les d\u00e9tails.\nL\u2019amplification optique des trac\u00e9s est le compl\u00e9ment indispensable de certaines exp\u00e9riences dans lesquelles on ne peut obtenir que des courbes microscopiques sous peine d\u2019avoir des r\u00e9sultats erron\u00e9s. Cela se pr\u00e9sente toutes les fois que le mouvement qu\u2019on observe est alternatif et se fait avec une grande rapidit\u00e9.","page":455},{"file":"p0456.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHAPITRE III.\nCHRONOGRAPHIE.\nCylindres tournants; polygraphes. \u2014 Inscription en h\u00e9lice pour les ph\u00e9nom\u00e8nes de longue dur\u00e9e. \u2014 Choix et application du papier ; noircissage ; vernissage pour la fixation des trac\u00e9s. \u2014 Contr\u00f4le de la r\u00e9gularit\u00e9 du rouage moteur. \u2014 Chrono-graplies; transmission des vibrations par l\u2019air, par l\u2019\u00e9lectricit\u00e9; chronographe \u00e0 inscription intermittente. \u2014 \u00c9tablissement du synchronisme entre deux lieux \u00e9loign\u00e9s l\u2019un de l\u2019autre. \u2014 Des signaux \u00e9lectriques. \u2014 Modification de Marcel Dcpr\u00e8z. \u2014 \u2014 Uniformisation du retard des signaux \u00e9lectriques. \u2014 Retard des signaux \u00e0 air.\u2014 Applications de la Chronographie. \u2014 Mesure de la dur\u00e9e des actes nerveux, des actes psychiques, de la vitesse de la lumi\u00e8re, de celle de l\u2019agent nerveux ; dur\u00e9e de l\u2019abaissement do l\u2019aile d'un oiseau.\u2014 Des rep\u00e8res.\nCylindre et rouage r\u00e9gulateur.\nUn cylindre de 28 centim\u00e8tres de longueur et de 42 de circonf\u00e9rence, page 460, est celui qui me sert le plus habituellement et qui suffit \u00e0 la plupart des exp\u00e9riences de physiologie, sauf les cas o\u00f9 il faut obtenir des trac\u00e9s de tr\u00e8s-longue dur\u00e9e. Ce cylindre est en cuivre mince soutenu par des diaphragmes int\u00e9rieurs et travers\u00e9 pas un axe d\u2019acier qui s\u2019ajuste d\u2019une part \u00e0 une pointe p terminant l\u2019un des axes du rouage r\u00e9gulateur, et de l\u2019autre \u00e0 une autre pointe de vis qui traverse un disque de bronze et sert de contre-pivot. Ainsi plac\u00e9, le cylindre tourne librement et ind\u00e9pendamment du rouage ; il doit \u00ealrc bien \u00e9quilibr\u00e9, de mani\u00e8re \u00e0 rester indiff\u00e9remment dans une position ou dans une autre.\nQuand on veut entra\u00eener le cylindre au moyen d\u2019un rouage, on place sur l\u2019axe qu\u2019on a choisi une de ces pi\u00e8ces que les tourneurs nomment un lue et l\u2019on y adapte l\u2019un des bouts de l\u2019axe du cylindre; tandis que l\u2019autre bout s\u2019adapte \u00e0 la vis correspondante du conlrc-pivol.","page":456},{"file":"p0457.txt","language":"fr","ocr_fr":"DES POLYGRAPHES.\n457\nCe cylindre, muni d\u2019un rouage avec r\u00e9gulateur Foucault, est mont\u00e9 sur une planche solide, susceptible de se tenir debout dans certaines circonstances, quand on a besoin d\u2019\u00e9crire, sur un cylindre vertical. Ces cas deviennent de plus en plus rares depuis l\u2019uniformisation des appareils inscripteurs.\nDes polygraphe*.\nLes appareils inscripteurs physiologiques d\u00e9crits dans le paragraphe pr\u00e9c\u00e9dent sont assez massifs et doivent, autant que possible, rester \u00e0 poste fixe dans un laboratoire ou dans une salle d\u2019h\u00f4pital. Dans bien des cas, et particuli\u00e8rement dans l\u2019examen clinique\nFig. 236. Polygraphe \u00e0 bande de papier sans fin.\ndes malades qui ne sont pas dans les h\u00f4pitaux, il faut disposer d\u2019un appareil portatif. J\u2019ai fait construire \u00e0 cet effet diff\u00e9rentes sortes d\u2019instruments : les uns font d\u00e9filer une bande sans fin de Papier sur laquelle on \u00e9crit avec une plume et de l\u2019encre (fig. 236) ; les autres, plus simples et moins co\u00fbteux, portent un petit cylindre sur lequel on peut \u00e9crire avec trois styles \u00e0 la fois.\nJe fais construire en ce moment, sous le nom de polygraphe clinique, un appareil portatif qui contiendra tous les instruments n\u00e9cessaires pour l\u2019\u00e9tude graphique du pouls, de la pulsation du\n1","page":457},{"file":"p0458.txt","language":"fr","ocr_fr":"458\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE III.\nc\u0153ur cl des art\u00e8res, de la respiration et de la contraction musculaire.\nInscription en h\u00e9lice.\nQuand on veut inscrire un ph\u00e9nom\u00e8ne pendant un temps tr\u00e8s-long, il faut \u00e9crire pendant plusieurs tours et sur des points diff\u00e9rents de la longueur du cylindre. Une excellente disposition, introduite, je crois, par Donders, consiste \u00e0 \u00e9crire en spirale autour du cylindre. Supposons qu\u2019il s\u2019agisse d\u2019inscrire des vibrations d\u2019une amplitude de 2 millim\u00e8tres, il est certain qu\u2019en inscrivant ces vibrations sous forme d\u2019une s\u00e9rie de lignes parall\u00e8les et en d\u00e9pla\u00e7ant le style vibrant\u00e0 chacun des tours du cylindre, on pourra tracer ainsi plus de cent lignes diff\u00e9rentes ne se confondant pas. Au lieu de faire cette s\u00e9rie d\u2019inscriptions successives, supposons que le style vibrant se transporte, parall\u00e8lement \u00e0 la g\u00e9n\u00e9ratrice du cylindre, d\u2019un mouvement assez lent pour que cent tours aient le temps de s\u2019effectuer pendant que le style se transporte d\u2019un bout du cylindre \u00e0 l\u2019autre. Les vibrations seront inscrites sous forme d\u2019une ligne spirale dont les tours seront assez rapproch\u00e9s, sans toutefois se confondre. En ouvrant la feuille qui couvre le cylindre, ces spires successives appara\u00eetront comme autant de lignes parall\u00e8les.\nUne disposition sp\u00e9ciale d\u00e9sign\u00e9e sous le nom de chariot entra\u00een\u00e9 par le rouage permet d\u2019imprimer \u00e0 l\u2019appareil inscrivant une translation plus ou moins rapide emprunt\u00e9e au rouage m\u00eame qui conduit le cylindre. On obtient ainsi des spirales de toute sorte de pas, c\u2019est-\u00e0-dire avec des \u00e9cartements variables des lignes inscrites.\nCette disposition est pr\u00e9f\u00e9rable \u00e0 l\u2019emploi du chariot automoteur, instrument qui transporte le style \u00e9crivant au moyen d\u2019un rouage d\u2019horlogerie ind\u00e9pendant dont souvent la vitesse varie pendantla dur\u00e9e de l\u2019exp\u00e9rience et rend le trac\u00e9 moins correct.\nApplication du papier sur le cylindre inscriptcur ; noircissage? fixation des trac\u00e9s.\nLe papier dont on se sert pour recevoir des trac\u00e9s doit \u00eatre autant que possible lisse, mince et solide. Parfois, on peut employer du papier glac\u00e9 au blanc de zinc, mais ce dernier doit \u00eatre assez fort, car il est sujet \u00e0 br\u00fbler au noircissage.\nLes feuilles doivent \u00eatre taill\u00e9es d\u2019avance par un relieur; on en","page":458},{"file":"p0459.txt","language":"fr","ocr_fr":"PREPARATION DU CYLINDRE ENFUM\u00c9.\n459\npr\u00e9pare ainsi quelques centaines ; on les gomme sur l\u2019un des bords et on les laisse s\u00e9cher. Au moment de se servir de ces feuilles, on humecte la partie gomm\u00e9e comme on fait d\u2019un timbre-poste.\nPour appliquer une feuille sur le cylindre, on place celui-ci sur l\u2019axe sup\u00e9rieur du rouage r\u00e9gulateur, on glisse la feuille en dessous, tenant en haut la face qui porte le bord gomm\u00e9. En refermant la feuille autour du cylindre, on a soin que le bord gomm\u00e9 et humide recouvre l\u2019autre bord sur lequel on l\u2019applique exactement.\nLe noircissage exige que le cylindre soit assez \u00e9lev\u00e9 afin qu\u2019on puisse glisser en dessous la flamme d\u2019une petite bougie. On se sert \u00e0 cet effet de ces bougies \u00e0 grosse m\u00e8che, ayant tr\u00e8s-peu de cire, roul\u00e9es en forme de peloton et qu\u2019on vend dans le commerce sous le nom de rat-de-cave. Ces bougies peuvent \u00eatre tenues horizontalement sans que la cire en tombe. On gliss\u00e9 une de ces bougies allum\u00e9es sous le cylindre de fa\u00e7on que la pointe de la flamme vienne l\u00e9cher la surface du papier, et l\u2019on fait tourner le cylindre (fig. 237). La chaleur passant ais\u00e9ment du papier au m\u00e9tal, il s\u2019ensuit que le papier ne br\u00fble pas au contact d\u2019ailleurs tr\u00e8s-rapide de la flamme, on prom\u00e8ne la bougie d\u2019un bout \u00e0 l\u2019autre du cylindre, en revenant au besoin en arri\u00e8re, si le noircissage est incomplet.\nQuelques personnes se servent de lampes \u00e0 p\u00e9trole ou \u00e0 t\u00e9r\u00e9benthine qui donnent une fum\u00e9e \u00e9paisse, noircissent plus rapidement, mais je n\u2019ai gu\u00e8re obtenu avec ces proc\u00e9d\u00e9s que des surfaces floconneuses peu satisfaisantes et sur lesquelles on n\u2019obtient que des traits \u00e9pais.\nPour gagner du temps, je me sers quelquefois d\u2019un proc\u00e9d\u00e9 de noircissage automatique. Une bougie ordinaire, tr\u00e8s-peu haute, est promen\u00e9e en dessous du cylindre par un chariot qui chemine lentement d\u2019un bout \u00e0 l\u2019autre du cylindre. Ce proc\u00e9d\u00e9 exige une construction sp\u00e9ciale, mais donne de tr\u00e8s-bons r\u00e9sultats.\nQuand la feuille est noircie, on la place sur l\u2019axe convenable et on l\u2019y fixe au moyen de la pi\u00e8ce que j\u2019ai d\u00e9sign\u00e9e plus haut sous le nom de toc, et \u00e0 laquelle je ne connais aucun nom scientifique; cetle pi\u00e8ce assure l\u2019entra\u00eenement du cylindre par l\u2019axe du rouage moteur.\nIl faut avoir soin que le style traceur dont la pointe se pr\u00e9sente obliquement sur le cylindre, n\u2019oppose pas cette pointe au sens de la marche du papier, il en r\u00e9sulterait des grippements f\u00e2cheux.","page":459},{"file":"p0460.txt","language":"fr","ocr_fr":"460\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE III.\nde la souplesse au vernis, on filtre la solution d\u2019abord dans un linge, puis au papier.\nAl\u00een de tremper dans le vernis une feuille un peu longue, il faut avoir une grande cuvette de photographe, capable de contenir cette feuille tout enti\u00e8re. Mieux vaut encore employer un petit appareil sp\u00e9cial form\u00e9 d\u2019une goutti\u00e8re de zinc tr\u00e8s-peu profonde et de m\u00f4me longueur que le cylindre. Les bouts de cette goutti\u00e8re sont ferm\u00e9s de fa\u00e7on qu\u2019elle puisse \u00eatre remplie de vernis. On prend alors par ses deux bords extr\u00eames la feuille qui porte le\nParfois, quand on change d\u2019axe, d\u2019une exp\u00e9rience \u00e0 une autre il faut retourner enti\u00e8rement le cylindre et son rouage, car les axes n\u2019ont pas tous trois le m\u00eame sens de rotation. Quand le trac\u00e9 d\u2019une exp\u00e9rience est obtenu sur la feuille enfum\u00e9e, il faut, pour le fixer d\u00e9finitivement, tremper cette feuille dans un vernis.\nCe vernis s\u2019obtient en faisant dissoudre \u00e0 saturation de la gomme-laque incolore dans de l\u2019alcool \u00e0 36\u00b0 ; apr\u00e8s l\u2019addition d\u2019une tr\u00e8s-petite proportion de t\u00e9r\u00e9benthine de Venise qui donne\nFig. 237. Cylindre tournant recouvert de papier au moment do l\u2019op\u00e9ration du noircissage.","page":460},{"file":"p0461.txt","language":"fr","ocr_fr":"CONTROLE DES ROUAGES MOTEURS.\n461\ntrac\u00e9 en tenant en haut la face enfum\u00e9e. On plonge cette feuille dans le vernis par la partie moyenne, puis, par des mouvements de lat\u00e9ralit\u00e9, on baigne successivement les deux moiti\u00e9s de la feuille qu\u2019on suspend ensuite et qu\u2019on laisse \u00e9goutter et s\u00e9cher.\nLa meilleure disposition pour \u00e9viter les manipulations du vernis consiste \u00e0 mettre celui-ci dans un flacon \u00e0 deux tubulures, la tubulure inf\u00e9rieure communiquant par un tube de caoutchouc avec le fond de la goutti\u00e8re. Veut-on remplir la goutti\u00e8re de vernis, on \u00e9l\u00e8ve le flacon jusqu\u2019\u00e0 ce qu\u2019elle se remplisse, puis on pince le tube d\u2019arriv\u00e9e. Apr\u00e8s qu\u2019on a tremp\u00e9 la feuille, il suffit de rouvrir le tube de communication et de placer le flacon dans une position d\u00e9clive pour que le vernis repasse de la goutti\u00e8re dans le flacon.\nContr\u00f4le de la r\u00e9gularit\u00e9 d\u2019un rouage moteur.\nSi l\u2019on veut s\u2019en rapporter \u00e0 l\u2019uniformit\u00e9 d\u2019un rouage d\u2019horlogerie, il faut l\u2019avoir constat\u00e9e exp\u00e9rimentalement, ce qui se fait en y pointant des signaux \u00e0 des intervalles de temps \u00e9gaux et en constatant que ces signaux sont distants les uns des autres de longueurs parfaitement \u00e9gales.\nA cet effet, on peut recourir \u00e0 l\u2019inscription des battements d\u2019un pendule astronomique, ou \u00e0 celle des vibrations d\u2019un diapason. Supposons que nous ayons trac\u00e9 pendant plusieurs tours du cylindre les vibrations d\u2019un m\u00eame diapason ; si l\u2019uniformit\u00e9 du cylindre a \u00e9t\u00e9 parfaite, les vibrations seront toujours \u00e9galement espac\u00e9es. Sur l\u2019une des lignes sinueuses trac\u00e9es par le diapason, prenons une ouverture de compas qui contienne 10 vibrations et portons cette ouverture sur l\u2019une quelconque des autres lignes, elle devra partout contenir 10 vibrations. Quand on a r\u00e9p\u00e9t\u00e9 avec succ\u00e8s cette exp\u00e9rience un certain nombre de fois sur un cylindre, on voit quel degr\u00e9 de confiance on peut accorder \u00e0 la r\u00e9gularit\u00e9 de la marche de son rouage moteur.\nChoix d\u2019une vitesse de rotation du cylindre appropri\u00e9e \u00e0 la nature du ph\u00e9nom\u00e8ne qu\u2019on veut inscrire.\nPlus le ph\u00e9nom\u00e8ne qu\u2019on veut inscrire est rapide, plus le cylindre sur lequel on \u00e9crira doit tourner avec vitesse. Or, comme la","page":461},{"file":"p0462.txt","language":"fr","ocr_fr":"1\n462 '\tTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE III.\nm\u00e9thode graphique s\u2019adresse \u00e0 l\u2019\u00e9tude d\u2019actes extr\u00eamement lents ou extr\u00eamement rapides, il faut qu\u2019elle dispose de cylindres tour* nant avec une extr\u00eame lenteur ou avec une extr\u00eame vitesse, suivant les besoins.\nImaginons un mouvement tr\u00e8s-lent qui mette une heure, par exemple, \u00e0 faire parcourir au style la longueur du cylindre, et supposons que celui-ci fasse un tour \u00e0 la minute. Pendant le d\u00e9placement complet du style, le cylindre fera soixante tours et, au lieu d\u2019une courbe unique, portera soixante lignes, si peu inclin\u00e9es qu\u2019elles sembleront \u00eatre parall\u00e8les \u00e0 l\u2019axe des abscisses. Pour obtenir une courbe unique, qui permette d\u00e9juger le mieux possible la nature du mouvement qu\u2019on \u00e9tudie, il faut \u00e9galer autant que possible la vitesse du papier \u00e0 celle du style. L\u2019emploi d\u2019un cylindre faisant un tour \u00e0 l\u2019heure serait la meilleure disposition \u00e0 prendre dans le cas ci-dessus. R\u00e9ciproquement, quand il s\u2019agit . d\u2019inscrire un mouvement tr\u00e8s-rapide, on devra donner au cylindre une grande vitesse : un ou plusieurs tours \u00e0 la seconde.\nAinsi, malgr\u00e9 tout l\u2019avantage qu\u2019il y a de r\u00e9duire le mat\u00e9riel instrumental, on doit, suivant la nature des exp\u00e9riences qu\u2019on se propose, avoir des cylindres qui tournent avec des vitesses variables.\nPour les besoins de la physiologie et de la m\u00e9decine, les rouages \u00e0 r\u00e9gulateurs et les polygraphes ci-dessus d\u00e9crits sont \u00e0 peu . pr\u00e8s toujours suffisants, ils laissent passer un centim\u00e8tre de papier par seconde. Si l\u2019on voulait obtenir des vitesses plus petites ou plus grandes, on y arriverait au moyen de poulies amplificatrices ou r\u00e9ductrices.\nMoyens d\u2019amplifier nu de r\u00e9duire le mouvement du cylindre au moyen de poulies.\nSupposons qu\u2019on veuille imprimer au cylindre une vitesse plus grande que celle que fournit l\u2019axe le plus rapide du rouage moteur ; on place le cylindre sur un support \u00e0 deux pointes, qui lui permet de tourner librement; sur l\u2019axe du cylindre, on place une poulie de petit rayon. Sur l\u2019axe rapide du rouage \u00e0 r\u00e9gulateur, on place une poulie de grand rayon et l\u2019on r\u00e9unit ces deux poulies par une corde sans fin. En calculant convenablement les rayons des deux poulies, on amplifie c\u00e0 volont\u00e9 le mouvement que l\u2019on veut transmettre au cylindre. Si l\u2019on met la petite poulie sur","page":462},{"file":"p0463.txt","language":"fr","ocr_fr":"MOYEN DE VARIER LA VITESSE DU CYLINDRE.\t463\nl\u2019axe du rouage moteur et la grande sur celui du cylindre, le mouvement est transmis avec une r\u00e9duction proportionnelle au rapport des diam\u00e8tres des poulies.\nCe m\u00eame genre de transmission de mouvement pourra fournir toutes les vitesses interm\u00e9diaires \u00e0 celles que donnent les trois axes du rouage moteur.\nDans certains cas, on a besoin d\u2019inscrire des ph\u00e9nom\u00e8nes si lents que le cylindre doit mettre \u00e0 faire son tour, une heure, un jour, un mois, un an peut-\u00eatre : par exemple, pour inscrire les phases de l\u2019augmentation de volume du tronc d\u2019un arbre avec ses phases saisonni\u00e8res, ou tout autre mouvement d\u2019une extr\u00eame lenteur.\nIl est tr\u00e8s-facile d\u2019obtenir des mouvements d\u2019une grande lenteur en pla\u00e7ant des rouages r\u00e9ducteurs entre le moteur et le cylindre qu\u2019il entra\u00eene. Qu\u2019on prenne comme moteur l\u2019axe d\u2019une horloge qui fait son tour en 12 heures, et que sur cet axe on mette un pignon qui actionne une roue portant des dents dix fois plus nombreuses, cette roue mettra 120 heures \u00e0 faire son tour. Une seconde roue dispos\u00e9e dans les m\u00eames conditions par rapport \u00e0 la premi\u00e8re ferait son tour en 1200 heures, une troisi\u00e8me en 12 000, une quatri\u00e8me en 120 000, etc. Ainsi, avec quatre rouages r\u00e9ducteurs du mouvement d\u2019une horloge, nous pourrions imprimer au cylindre un mouvement qui durerait plus de 14 ann\u00e9es. Ajoutons que cet entra\u00eenement du cylindre par un mouvement ralenti se fait avec une force consid\u00e9rable qui surmonte tous les obstacles et permettrait, sans alt\u00e9rer la marche de l\u2019appareil, de graver les courbes enregistr\u00e9es avec un burin, sur le cuivre du cylindre.\nBien que la vari\u00e9t\u00e9 m\u00eame des ph\u00e9nom\u00e8nes qui doivent \u00eatre inscrits laisse toute latitude pour le choix des vitesses qu\u2019on devra imprimer au cylindre, il ne faut pas cependant laisser enti\u00e8rement \u00e0 l\u2019arbitraire le choix de ces vitesses; il serait bon d\u2019\u00e9tablir certains rapports entre les divisions du temps et les divisions m\u00e9triques, de fa\u00e7on que 10 centim\u00e8tres de papier, entra\u00een\u00e9s par le cylindre, exprimeraient une des divisions usuelles du temps.\nOn aurait, par exemple, l\u2019\u00e9chelle suivante par ordre de vitesse d\u00e9croissante :\n10 centim\u00e8tres de papier correspondraient \u00e0 1/10 de seconde dans la mesure des ph\u00e9nom\u00e8nes \u00e9lectriques.\n10 cent. = 1 seconde dans les ph\u00e9nom\u00e8nes m\u00e9caniques, la vitesse","page":463},{"file":"p0464.txt","language":"fr","ocr_fr":"464\tTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE III.\ndes actes nerveux, celle de la transmission du son dans diff\u00e9rents milieux, etc.\n10 cent. = 10 secondes dans la myographie, les exp\u00e9riences sur la circulation du sang, les mouvements du c\u0153ur, etc.\n10 cent. = l heure dans l\u2019odographie, l\u2019inscription des changements de temp\u00e9rature, etc.\n10 cent. = 1 jour dans l\u2019inscription de l\u2019accroissement des v\u00e9g\u00e9taux herbac\u00e9s, la mesure des \u00e9vaporations, de l\u2019endosmose, etc.\nCes mesures ne sont pas indiff\u00e9rentes, car si elles \u00e9taient g\u00e9n\u00e9ralement adopt\u00e9es, elles rendraient plus facilement comparables les travaux des diff\u00e9rents auteurs.\nChronogrnphes.\nOn a vu qu\u2019un rouage d\u2019horlogerie quelconque, m\u00eame irr\u00e9gulier, permet de faire des mesures de temps extr\u00eamement pr\u00e9cises, \u00e0 la condition qu\u2019on dispose d'un appareil qui contr\u00f4le incessamment la marche du cylindre en y inscrivant des vibrations isochrones. Tel est le r\u00f4le des chronographes.\nLe chronographe \u00e0 air n\u2019est qu\u2019un tambour \u00e0 levier qui re\u00e7oit le mouvement d\u2019un diapason de forte taille dont une branche agit sur la membrane d\u2019un autre tambour \u00e0 [air. La figure 238 repr\u00e9sente la disposition que j\u2019ai adopt\u00e9e pour ce genre d\u2019inscription.\nUn grand diapason, muni \u00e0 chacune de ses branches d\u2019une lourde masse de plomb, est suspendu par un crochet; l\u2019une des branches de l\u2019instrument porte un curseur d\u2019o\u00f9 part une pi\u00e8ce qui se rend \u00e0 la membrane d\u2019un tambour \u00e0 air plac\u00e9 en face d\u2019elle. Toutes les vibrations du diapason se transmettent \u00e0 la membrane du tambour et produisent un va-et-vient d\u2019air \u00e0 travers le tube qui en \u00e9mane. Or ce tube se rend \u00e0 un tambour \u00e0 levier inscripteur ; celui-ci trace sur le cylindre enfum\u00e9 des vibrations de meme fr\u00e9quence et de m\u00eame forme que celles qu\u2019e\u00fbt trac\u00e9es le\nFig. 238. Diapason de 50 V D, transmettant ses vibrations \u00e0 un tambour \u00e0 levier.","page":464},{"file":"p0465.txt","language":"fr","ocr_fr":"465\nCHRONOGRAPHE \u00c9LECTRIQUE.\ndiapason s\u2019il e\u00fbt inscrit directement. L\u2019avantage de cette disposition, c\u2019est que l\u2019organe qui inscrit sur le cylindre n\u2019est point encombrant; il est r\u00e9duit \u00e0 un tambour \u00e0 levier ordinaire qui se place ais\u00e9ment \u00e0 c\u00f4t\u00e9 d\u2019autres instruments analogues \u00e9crivant \u00e0 cot\u00e9 de lui.\nQuant au diapason, il doit \u00eatre de forte masse, atin de garder plus longtemps le mouvement qui lui est communiqu\u00e9. Un coup de poing sur l\u2019une des branches de l\u2019instrument le met en vibration pour plus d\u2019une minute.\nLa distance \u00e0 laquelle les vibrations peuvent se transmettre par l\u2019air peut \u00eatre de plus de 10 m\u00e8tres.\nLe chronographe \u00e0 air donne des mouvements plus ou moins \u00e9tendus suivant qu\u2019on fait varier la position du curseur et du tambour. Pour avoir des trac\u00e9s d\u2019une grande amplitude, il faut \u00e9loigner le curseur de la base du diapason, c\u2019est-\u00e0-dire, dans la tigure 238, de la partie qui porte le crochet.\nCe moyen de transmission ne s\u2019applique bien qu\u2019aux vibrations de faible fr\u00e9quence ; je m\u2019en sers principalement pour inscrire le dixi\u00e8me de seconde. Quand on veut inscrire des vibrations plus fr\u00e9quentes, il faut recourir au chronographe \u00e9lectrique.\nChronographe \u00e9lectrique.\nTrois parties distinctes constituent l\u2019appareil : une pile, un diapason interrupteur et le chronographe. Cette derni\u00e8re pi\u00e8ce consiste en un style effil\u00e9, fix\u00e9 \u00e0 l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 d\u2019une lame d\u2019acier et muni d\u2019une petite masse de fer doux. Si le style est destin\u00e9 \u00e0 inscrire le centi\u00e8me de seconde, il faut que la lame d\u2019acier qui le porte ait une longueur d\u00e9termin\u00e9e. A cet effet, la lame est saisie dans un \u00e9tau mobile qu\u2019une vis de r\u00e9glage permet de d\u00e9placer de mani\u00e8re \u00e0 changer la longueur de la partie vibrante. A c\u00f4t\u00e9 du style arm\u00e9 d\u2019une petite masse de fer doux, est un petit \u00e9lectroaimant qui en entretient les vibrations, en produisant une s\u00e9rie d\u2019attractions renouvel\u00e9es cent fois par seconde. Il faut donc qu\u2019un courant \u00e9lectrique soit envoy\u00e9 cent fois par seconde dans Je petit \u00e9lectro-aimant qui agit sur le style; c\u2019est \u00e0 cela qu\u2019est employ\u00e9 le diapason interrupteur.\nAu dernier plan, sur la figure 239, on voit une pile dont l\u2019un des fils se rend \u00e0 un diapason de cent vibrations par seconde,","page":465},{"file":"p0466.txt","language":"fr","ocr_fr":"Fig. 239. Chronographe tenu \u00e0 la main et donnant continuellement 100 vibrations doubles\npar seconde.\nbouts de la bobine \u00e9lectro-magn\u00e9tique dont l\u2019action entretient les vibrations du style \u00e9crivant.\nSi l\u2019appareil est r\u00e9gl\u00e9 de fa\u00e7on que le style du chronographe ait des vibrations propres de m\u00eame nombre que celles du diapason, aussit\u00f4t que le circuit de la pile est ferm\u00e9, on voit le style du chronographe vibrer \u00e0. l\u2019unisson; mais si le style du chronographe n\u2019est pas soigneusement accord\u00e9 pour le nombre de vibrations que le \u201ediapason ex\u00e9cute, celui-ci vibre seul. Il suffit alors d\u2019un l\u00e9ger t\u00e2tonnement pour amener, au moyen de la vis de r\u00e9glage, le > style au nombre voulu de vibrations; aussit\u00f4t on le voit entrer en mouvement, et ses vibrations durent tant que la pile conserve une \u00e9nergie suffisante, c\u2019est-\u00e0-dire ind\u00e9finiment.\n466\tTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE III.\nsemblable \u00e0 ceux que Mercadier emploie directement comme chro-nograplies. Ce diapason n\u2019a ici d\u2019autre r\u00f4le que d\u2019interrompre le courant de la pile. Apr\u00e8s avoir travers\u00e9 l\u2019interrupteur, le fij \u00e9lectrique s\u2019accole \u00e0 l\u2019autre fil de la pile et tous deux, isol\u00e9s l\u2019un de 1 autre, cheminent dans un c\u00e2ble flexible, p\u00e9n\u00e8trent dans le manche du chronographe et se terminent chacun dans l\u2019un des","page":466},{"file":"p0467.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHRONOGRAPHES.\n467\nUn m\u00eame chronographe peut donner, \u00e0 volont\u00e9, diff\u00e9rents nombres de vibrations par seconde; il faut alors prendre comme interrupteur, des diapasons du nombre que l'on veul obtenir et r\u00e9gler le chronographe \u00e0 l\u2019unisson de l\u2019interrupteur employ\u00e9.\nEnfin, avec un m\u00eame interrupteur, on peut donner au chronographe des nombres de vibrations qui varient du simple au double. Ainsi, avec un diapason de 100, on peut faire vibrer le chronographe deux cents fois par seconde ; il suffit pour cela d\u2019accorder le style \u00e0 l\u2019octave aigu\u00eb du diapason.\nL\u2019inscription continue du temps, au moyen de vibrations d\u2019une fr\u00e9quence connue, est si exacte et si commode que, m\u00eame avec l\u2019emploi des r\u00e9gulateurs du mouvement, on recourt encore \u00e0 l\u2019inscription chronographique toutes les fois qu\u2019il faut mesurer des\nFig. 240. Un chronographe et un tambour \u00e0 levier dispos\u00e9s pour \u00e9crire simultan\u00e9ment.\ndur\u00e9es tr\u00e8s-courtes. Il suffit alors de compter sur le trac\u00e9 combien, entre les signaux qui annoncent le d\u00e9but et la fin du ph\u00e9nom\u00e8ne, sont inscrites de vibrations dont chacune repr\u00e9sente 1/10, 1/100 ou 1/1000 de seconde. Dans certains cas, on peut rendre lisible la dur\u00e9e qui correspond \u00e0 1/25000 de seconde.\nLa figure 239 est destin\u00e9e \u00e0 expliquer la th\u00e9orie du chronographe; l\u2019instrument qu\u2019elle repr\u00e9sente, avec son manche tenu \u00e0 la main, ne serait pas un bon inscripteur des courtes dur\u00e9es, car la main peut se d\u00e9placer, soit en avant, soit en arri\u00e8re, et donner une fausse position aux vibrations qu\u2019elle trace \u00e0 un moment donn\u00e9. Le chronographe doit donc \u00eatre fix\u00e9 dans une position invariable par rapport au cylindre sur lequel il \u00e9crit; la disposition que j\u2019ai adopt\u00e9e est repr\u00e9sent\u00e9e figure 240. Un chronographe et un tambour \u00e0 levier sont plac\u00e9s l\u2019un \u00e0 c\u00f4t\u00e9 de l\u2019autre, pour montrer que les deux instruments s\u2019adaptent \u00e0 un m\u00eame support au","page":467},{"file":"p0468.txt","language":"fr","ocr_fr":"468\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE III.\nmoyen de viroles semblables et de vis de serrage. On voit qUp dans cette position, le style du chronographe et la pointe du levier du tambour se trouvent sur une m\u00f4me ligne, ce qui am\u00e8ne une co\u00efncidence parfaite entre les indications de l\u2019un et de l\u2019autre instrument.\nChronographe \u00e0 inscriptions intermittentes.\nIl arrive parfois que le ph\u00e9nom\u00e8ne dont on veut mesurer la dur\u00e9e ne se produit qu\u2019\u00e0 un certain instant et qu\u2019il n\u2019y a pas int\u00e9r\u00eat \u00e0 inscrire les vibrations du chronographe longtemps avant cet instant. Dans ces cas, il est avantageux de se servir d\u2019un chrono-\nFig. 241. Chronographe \u00e0 inscriptions intermittentes.\ngraphe qui vibre d\u2019une fa\u00e7on permanente, mais dont la pointe ne s\u2019approche du cylindre qu\u2019\u00e0 un moment donn\u00e9.\nLa figure 241 montre la disposition qui donne ce r\u00e9sultat. Un chronographe vibre au voisinage d\u2019un cylindre enfum\u00e9; il est port\u00e9 par une pi\u00e8ce basculante qui, sous l\u2019action d\u2019un \u00e9lectro-aimant E, provoque le contact de la pointe vibrante et du papier. Dans cette figure, le chronographe pr\u00e9sente une forme particuli\u00e8re que je ne lui donne plus, mais le principe de l\u2019appareil peut \u00eatre employ\u00e9 avec avantage toutes les fois qu\u2019on voudra ne faire agir l\u2019instrument qu\u2019\u00e0 un instant donn\u00e9.","page":468},{"file":"p0469.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHRONOGRAPHES.\n469\n\u00c9tablissement du synchronisme entre deux points \u00e9loign\u00e9s l'un de l'autre.\nSur le trajet d\u2019un m\u00eame circuit \u00e9lectrique, pla\u00e7ons deux chro-nographes : ils vibreront tous deux d\u2019une mani\u00e8re parfaitement synchrone, d\u2019apr\u00e8s laquelle il sera facile de d\u00e9terminer les rapports de succession des deux ph\u00e9nom\u00e8nes se passant chacun en un des points o\u00f9 se trouve l\u2019un des chronographes. La d\u00e9termination des diff\u00e9rences de latitude entre deux points du globe es un probl\u00e8me de ce genre.\nPour prouver le parfait synchronisme du mouvement des deux chronographes, consid\u00e9rons chacun d\u2019eux pendant qu\u2019il vibre; nous voyons que son style d\u00e9crit une oscillation dont les limites sont constitu\u00e9es par deux images divergentes formant une sorte de Y. Or, si nous prenons les deux chronographes en les tenant perpendiculaires l\u2019un \u00e0 l\u2019autre, comme dans la figure 242, nous ver-\n1' iff. 242. Deux chronograpl es en vibration scus l\u2019influence d\u2019un m\u00eame diapason interrupteur, les styles vibrent tous deux dans le m\u00eame espace sans se rencontrer jamais.\nrons que les deux Y peuvent \u00eatre amen\u00e9s \u00e0 se p\u00e9n\u00e9trer l\u2019un l\u2019autre sans qu\u2019il se produise de choc entre les deux styles; cela prouve que les deux mouvements sont parfaitement synchrones.\nQuand on \u00e9claire vivement un chronographe et qu\u2019on imprime \u00f9 cet instrument un mouvement de translation, suivant le plan dans lequel il vibre, on voit les images du style se dissocier et donner l\u2019apparence d\u2019une s\u00e9rie de styles immobiles (fig. 243), dispos\u00e9s les uns \u00e0 la suite des autres, sur le trajet parcouru par l'instrument, et d\u2019autant plus \u00e9cart\u00e9s les uns des autres que la translation a \u00e9t\u00e9 plus rapide.","page":469},{"file":"p0470.txt","language":"fr","ocr_fr":"470\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE III.\nSoit un style qui vibre cent fois par seconde et qui subisse un mouvement de translation uniforme d\u2019un m\u00e8tre par seconde, on verra une s\u00e9rie d\u2019images semblables \u00e0 celles qui sont repr\u00e9sent\u00e9es \u00e0 gauche (fig. 243), et l\u2019\u00e9cartement de ces images sera de 1 cen-\ntim\u00e8tre. Au commencement et \u00e0 la fin du mouvement, les images seront plus rapproch\u00e9es les unes des autres, parce qu\u2019alors le mouvement a moins de vitesse.\nLa th\u00e9orie du ph\u00e9nom\u00e8ne est la suivante.\nDans la translation du chronographe, le mouvement communiqu\u00e9 au style de l\u2019instrument s\u2019ajoute \u00e0 celui qui r\u00e9sulte de sa vibration m\u00eame, quand ces deux mouvements sont de m\u00eame sens? la translation du style est alors trop rapide pour qu\u2019il ait le temps d\u2019impressionner notre \u0153il d\u2019une mani\u00e8re sensible. Mais, chaque fois, la p\u00e9riode inverse de la vibration du style lui donne un mouvement de sens contraire \u00e0 celui del\u00e0 translation; ces deux mouvements se retranchent l\u2019un de l\u2019autre, d\u2019o\u00f9 il r\u00e9sulte une p\u00e9riode d\u2019immobilit\u00e9 passag\u00e8re pendant laquelle le style appara\u00eet distinctement. Cette p\u00e9riode se produit une fois \u00e0 chaque vibration, c\u2019est-\u00e0-dire \u00e0 chaque centi\u00e8me de seconde. Or, il est clair que si un m\u00e8tre est parcouru en une seconde avec une vitesse uniforme, cent images du style appara\u00eetront sur celte longueur d\u2019un m\u00e8tre, et ces images seront \u00e9quidistantes, c\u2019est-\u00e0-dire situ\u00e9es \u00e0 un centim\u00e8tre les unes des autres.\nQuand la translation est moins rapide, les images sont pour ainsi dire g\u00e9min\u00e9es comme au milieu de la figure 243. Un mouvement plus lent encore rapprochant ces images jumelles donnera","page":470},{"file":"p0471.txt","language":"fr","ocr_fr":"SIGNAUX \u00c9LECTRIQUES.\t471\nle groupe de droite. 11 n\u2019est pas n\u00e9cessaire de d\u00e9velopper longuement la mani\u00e8re dont s\u2019engendrent ces diff\u00e9rentes figures, qui r\u00e9sultent de la combinaison d\u2019un mouvement alternatif avec un mouvement rectiligne.\nL\u2019emploi de cette m\u00e9thode optique est commode parfois, pour juger la vitesse de certains mouvements qui s\u2019ex\u00e9cutent dans la locomotion. Si l\u2019on substituait une lumi\u00e8re \u00e9lectrique, celle d\u2019un tube de Gessler, par exemple, au style vibrant du chrono-graphe, on obtiendrait, dans l\u2019obscurit\u00e9, de belles images qui permettraient peut-\u00eatre d\u2019analyser certains mouvements inaccessibles \u00e0 d\u2019autres m\u00e9thodes.\nDes signaux \u00e9lectriques.\n11 y a bien longtemps d\u00e9j\u00e0 que les exp\u00e9rimentateurs emploient des appareils \u00e9lectro-magn\u00e9tiques pour pointer ou tracer l\u2019instant o\u00f9 se produisent les ph\u00e9nom\u00e8nes. Il serait difficile de retrouver l\u2019auteur qui le premier a employ\u00e9 ce genre de signaux dont l\u2019introduction a constitu\u00e9 un progr\u00e8s immense. Mais, \u00e0 mesure que l\u2019exp\u00e9rimentation devint plus d\u00e9licate, on s\u2019aper\u00e7ut que ces instruments, qui semblaient agir d\u2019une mani\u00e8re instantan\u00e9e, pr\u00e9sentaient en r\u00e9alit\u00e9 un retard appr\u00e9ciable et pouvaient donner lieu \u00e0 de l\u00e9g\u00e8res erreurs dans l\u2019estimation du temps.\nBien que l\u2019\u00e9lectricit\u00e9 puisse \u00eatre consid\u00e9r\u00e9e comme traversant instantan\u00e9ment un fil d\u2019une longueur \u00e9norme, il ne faut pas croire que les effets moteurs qu\u2019elle produit et qu\u2019on nomme \u00e9lectromagn\u00e9tiques pr\u00e9sentent cette instantan\u00e9it\u00e9. Comme toutes les autres forces, l\u2019\u00e9lectricit\u00e9 ne produit le d\u00e9placement d\u2019une masse qu\u2019en lui imprimant un mouvement acc\u00e9l\u00e9r\u00e9', dont le d\u00e9but pr\u00e9sente une grande lenteur; en outre, l\u2019attraction magn\u00e9tique se prolonge sensiblement apr\u00e8s la fin du courant, ce qui fait qu\u2019un signal \u00e9lectro-magn\u00e9tique tend \u00e0 exag\u00e9rer la dur\u00e9e apparente des ph\u00e9nom\u00e8nes.\nMarcel Depr\u00e8z s\u2019est attach\u00e9 \u00e0 combattre les deux influences qui alt\u00e8rent les indications des signaux \u00e9lectro-magn\u00e9tiques, c\u2019esl-\u00e0-\n1. La forme de cette acc\u00e9l\u00e9ration doit du reste \u00eatre fort complexe, car la force d'attraction \u00e9lectro-magn\u00e9tique s\u2019accro\u00eet \u00e0 mesure que la distance entre les corps attir\u00e9s diminue.","page":471},{"file":"p0472.txt","language":"fr","ocr_fr":"472\tTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE III.\ndire l\u2019ineriie de l\u2019armature et la dur\u00e9e des phases d\u2019aimantation\u00bb et de d\u00e9saimantation\nSoient (11g. 244) deux bobines \u00e9lectro-magn\u00e9tiques qui, au moment o\u00f9 le courant passe, attirent le 1er doux plac\u00e9 au-dessus\nFig. \u2018244. Figuro th\u00e9orique du signal \u00e9lectrique de Depr\u00e8z.\nd\u2019elles, et abaissent le style \u00e9crivant, de mani\u00e8re \u00e0 tracer la ligne horizontale inf\u00e9rieure; d\u00e8s que le courant sera rompu, un ressort\nI. I.\u2019auteur commence par l'aire ressortir les imperfections de certains signaux \u00e9lectriques : ceux qu'on obtient, par exemple, au moyen de l \u00e9lcclrolyse, quand une \u00e9lectrode m\u00e9tallique, frottant sur un papier humide et impr\u00e9gn\u00e9 de certaines solutions salines, laisse une trace color\u00e9e des inslants o\u00f9 un courant \u00e9lectrique a pass\u00e9. Ces signaux sont incapables de marquer avec exactitude le d\u00e9but et surtout la tin d\u2019un ph\u00e9nom\u00e8ne, \u00e0 cause des traces vagues et diffuses qu'ils laissent sur le papier.\nEn balistique, on doit obtenir, sur un cylindre qui tourne avec une rapidit\u00e9 extr\u00eame, le signal des instants o\u00f9 le projectile passe au travers d\u2019une s\u00e9rie de cibles plus ou moins \u00e9loign\u00e9es les unes des autres. On s'est servi jusqu'ici, pour signaler ces passages, de l\u2019\u00e9tincelle de fortes bobines d'induction que l\u2019on faisait \u00e9clater entre une pointe m\u00e9tallique et un cylindre argent\u00e9 recouvert de noir de fum\u00e9e. Cette \u00e9tincelle, provoqu\u00e9e \u00e0 chaque passage du projectile \u00e0 travers une cible o\u00f9 il coupe les fils d\u2019un circuit de pile, n\u2019\u00e9clate pas suivant la normale entre la pointe et le cylindre, mais se d\u00e9vie eri divers sens, suivant le chemin o\u00f9 elle trouve la meilleure conductibilit\u00e9 dans la f elite couche d air qu\u2019elle doit traverser. M\u00eame dans les cas o\u00f9 la pointe m\u00e9tallique touche le cy lindre et frotte constamment sur sa surface, on n\u2019est pas \u00e0 l\u2019abri de ces d\u00e9viations. (Journal de physique th\u00e9orique et appliqu\u00e9e, t. IV, n\" 38, p. 39.)\nAjoutons que l\u2019\u00e9tincelle d\u2019une machine d\u2019induction n\u2019est pas simple, ainsi que l\u2019a montr\u00e9 Ny land par le proc\u00e9d\u00e9 de bonders (voyez Archives N\u00e9erlandaises, t. V, p. 292), il que, sur la surface du cylindre, se trouve souvent une s\u00e9rie de traces multiples qui g\u00eanent l'estimation pr\u00e9cise de l\u2019instant du signal.","page":472},{"file":"p0473.txt","language":"fr","ocr_fr":"SIGNAUX \u00c9LECTRIQUES.\t473\nantagoniste rel\u00e8vera le levier qui tracera la ligne sup\u00e9rieure jusqu\u2019\u00e0 la prochaine cl\u00f4ture du courant de pile. Ces alternatives d\u2019\u00e9l\u00e9vation et d\u2019abaissement de la ligne trac\u00e9e semblent se traduire par des ascensions verticales, si l\u2019on recueille les signaux sur un papier anim\u00e9 d\u2019une translation peu rapide, un ou deux centim\u00e8tres par seconde. Mais si la vitesse de translation est grande,\nFig. 245. En haut, la ligne du signal \u00e9lectrique; l\u2019ascension du trac\u00e9 est le signal de d\u00e9saimantation ou de rupture du courant. \u2014 Au-dessous, trac\u00e9 du diapason \u00e0 transmission par l\u2019air : 10 vibrations doubles. (Trac\u00e9s recueillis sur un axe rapide.)\nEn bas, m\u00eame signal et m\u00eame trac\u00e9 chronographique recueillis sur un axe plus lent.\ncomme dans les cas o\u00f9 on emploie un cylindre \u00e0 rotation rapide, on constate que le passage du style d\u2019une position \u00e0 l\u2019autre se fait lentement.\nOutre que ce signal met \u00e0 s\u2019accomplir un temps appr\u00e9ciable, il retarde sur le moment de la cl\u00f4ture ou de la rupture du courant. Ce retard, il faut le conna\u00eetre pour estimer le v\u00e9ritable instant du d\u00e9but ou de la fin d\u2019un ph\u00e9nom\u00e8ne; de plus, il importe de le r\u00e9duire autant que possible, afin de multiplier le nombre de signaux que l\u2019appareil peut ex\u00e9cuter en un temps donn\u00e9.\nDans le cas o\u00f9 les signaux devraient se suivre \u00e0 tr\u00e8s-court intervalle, il faut abr\u00e9ger la dur\u00e9e des p\u00e9riodes de d\u00e9saimantation et de r\u00e9aimantation dans les appareils. C\u2019est ce qucjlepr\u00e8z a r\u00e9ussi \u00e0 obtenir en perfectionnant les appareils \u00e9lectro-magn\u00e9tiques. Ce savant a r\u00e9duit \u00e0 de seconde la dur\u00e9e de la d\u00e9saimantation et du mouvement qui l\u2019accompagne; il a r\u00e9duit seulement \u00e0 de seconde celle de la r\u00e9aimanlation, de sorte que ses appareils peuvent donner de 400 \u00e0 450 signaux diff\u00e9rents en une seconde, avec un seul \u00e9l\u00e9ment de Bunsen1. En pla\u00e7ant dans un\nL Pour arriver \u00e0 une grande rapidil\u00e9 dans les signaux, l\u2019auteur diminue consid\u00e9rablement la masse du fer doux qui sera soumis \u00e0 la traction de l\u2019\u00e9lectro-aimant, il donne","page":473},{"file":"p0474.txt","language":"fr","ocr_fr":"474\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE III.\ncircuit d\u00e9riv\u00e9 sur le courant de la pile une bobine munie d\u2019un fer doux, Depr\u00e8z abr\u00e8ge encore la dur\u00e9e des signaux1; il en peu-obtenir de 700 \u00e0 800 par seconde.\nLes signaux \u00e9lectriques de Depr\u00e8z doivent, pour s\u2019appliqua aux usages physiologiques, pr\u00e9senter la m\u00eame longueur et la m\u00eame dimension que les autres appareils inscripteurs. La figure 209, page 395, montre un signal de Depr\u00e8z, dispos\u00e9 \u00e0 c\u00f4t\u00e9 d\u2019un, tambour \u00e0 levier; les deux appareils sont de m\u00eame longueur, de sorte que leurs indications peuvent s\u2019\u00e9crire simultan\u00e9ment et concorder d\u2019une mani\u00e8re parfaite.\t, ^\nUne disposition assez utile pour r\u00e9gler la position de la pointe d\u2019un signal \u00e9lectrique et pour l\u2019amener rigoureusement dans\u00fca m\u00eame verticale que les autres instruments, consiste \u00e0 remplacer la tige \u00e0 longueur fixe qui, dans la figure, porte le signal et l\u2019unit \u00e0 la virole, par une tige \u00e0 longueur variable contenant une cr\u00e9maill\u00e8re qui avance ou recule au moyen d\u2019un bouton de r\u00e9-\nLorsqu\u2019on dispose d\u2019une place suffisante pour installer un appareil un peu plus volumineux, on peut recourir \u00e0 la disposition repr\u00e9sent\u00e9e figure 246, dans laquelle un fil de caoutchouc G, enroul\u00e9 sur un treuil T et s\u2019attachant \u00e0 un petit crochet qui fait par-lie de l\u2019armature, lutte avec plus ou moins de force contre l\u2019at-, traction des \u00e9lectro-aimants.\nD\u2019autre part, au moyen de la vis Y, qui porte un petit disque K contre la face inf\u00e9rieure duquel s\u2019appuie l\u2019armature, on r\u00e8gle la distance qui s\u00e9pare celle-ci du 1er doux et cons\u00e9quemment la force, d\u2019attraction magn\u00e9tique.\nLa vis D sert \u00e0 maintenir ce signal sur un support. Le style oP trace les mouvements de l\u2019armalure A sur l\u2019axe o o' de laquelle il est plac\u00e9.\n11 est d\u2019une grande importance, pour donner \u00e0 un signal lasen-\naussi une l\u00e9g\u00e8ret\u00e9 extr\u00eame au sty le, \u00e0 toutes les pi\u00e8ces enfin qui doivent \u00eatre anim\u00e9es de vitesse. D\u2019autre part, il donne une force consid\u00e9rable au ressort qui doit produire l'arrachement de l\u2019armature au moment de la d\u00e9saimantation. Ce ressort exerce une traction d\u2019environ deux cents grammes sur une armature qui ne p\u00e8se que 120 milligrammes; il s\u2019ensuit que la vitesse avec laquelle le signal de d\u00e9saimantation se produit est extr\u00eamement grande. (La vitesse du style, au bout d\u2019un millim\u00e8tre de parcours, serait de 10 m\u00e8tres par seconde.)\n1. 11 se produit alors, aux moments de la rupture et de la cl\u00f4ture du courant de pil\u00aei des extra-courants qui favorisent la d\u00e9saimantation et surtout donnent \u00e0 l\u2019aimantation une rapidit\u00e9 consid\u00e9rable; on peut ainsi augmenter la rapidit\u00e9 des signaux.","page":474},{"file":"p0475.txt","language":"fr","ocr_fr":"SIGNAUX \u00c9LECTRIQUES.\t475\ngibilit\u00e9 convenable, de pouvoir r\u00e9gler la force attractive de l'\u00e9lec-tro-aimant, ce qui se fait au moyen de la vis de r\u00e9glage, par laquelle on modifie la distance qui s\u00e9pare l\u2019armature des fers doux. Il faut, d\u2019autre part, r\u00e9gler l\u2019effort d\u2019arrachement qui devra\nFig. 246. Signal \u00e0 treuil pour graduer la tension dti ressort.\nd\u00e9tacher l\u2019armature du fer doux \u00e0 la fin de la p\u00e9riode d\u2019attraction et lutter contre le magn\u00e9tisme r\u00e9manent.\nL\u2019aimantation et la d\u00e9saimantation varient dans leurs dur\u00e9es, suivant la nature du courant employ\u00e9, la distance qui s\u00e9pare l\u2019armature du fer doux, le diam\u00e8tre du fil des bobines, la qualit\u00e9 de fer. employ\u00e9, etc. De sorte qu\u2019il faut, de toute n\u00e9cessit\u00e9, recourir au t\u00e2tonnement pour r\u00e9gler et amener \u00e0 une valeur connue les retards d\u2019aimantation et de d\u00e9saimantation. Avant tout, il faut savoir d\u00e9terminer la valeur de ces retards; c\u2019est le sujet qui va nous occuper.\nRetard des signaux \u00e9lectriques.\nHelmholtz a imagin\u00e9 une m\u00e9thode qui permet d\u2019estimer, avec une pr\u00e9cision extr\u00eame, le retard d\u2019un signal \u00e9lectrique. A cet effet, H faut, sur le cylindre, d\u00e9terminer la position o\u00f9 le signal aurait lieu s\u2019il n\u2019v avait pas de retard, et la comparer \u00e0 celle que le signal occupe r\u00e9ellement. On dispose l\u2019exp\u00e9rience de telle sorte que le","page":475},{"file":"p0478.txt","language":"fr","ocr_fr":"478\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE III.\nleur construction m\u00eame, tous les appareils ont tr\u00e8s-probablemen les m\u00eames qualit\u00e9s \u00e9lectro-magn\u00e9tiques; il reste donc \u00e0 l\u2019uniformit\u00e9 parfaite des ressorts de traclion.\nDepr\u00e8z emploie \u00e0 cet effet un proc\u00e9d\u00e9 fort ing\u00e9nieux, qui peuj trouver des applications de toute esp\u00e8ce, chaque fois qu\u2019il y. aura lieu d\u2019uniformiser l\u2019action de plusieurs ressorts : il prend comme ressort tracteur des fds de caoutchouc un peu longs aux^ quels il suspend des poids \u00e9gaux. Quand les fils ont subi leuB allongement et que les poids sont en \u00e9quilibre avec la force \u00e9las4 tique du caoutchouc tendu, on peut fixer les fils dans leur position et enlever les poids tenseurs; on est s\u00fbr que chaque fil exerce la m\u00eame traction que les autres, et cette traction correspond au poids commun qui avait servi \u00e0 les tendre tous. En g\u00e9n\u00e9ral, on se sert d\u2019un seul poids avec lequel on tend successivement tous les ressorts de caoutchouc.\tqj\n\nRetard des signaux \u00e0 air.\nCe retard est proportionnel \u00e0 la longueur et \u00e0 l\u2019\u00e9troitesse des tubes employ\u00e9s. Quant \u00e0 l\u2019\u00e9lasticit\u00e9 des tubes, elle est n\u00e9gligeable, car la pression de l\u2019air n\u00e9cessaire \u00e0 la transmission des signaux est trop faible pour mettre en jeu cette \u00e9lasticit\u00e9.\nPour mesurer la vitesse de transmission du mouvement de l\u2019air\ndans les tubes, on prend l\u2019appareil d\u00e9crit figure 54, page 126, et on place sur un m\u00f4me support les deux tambours \u00e0 levier, tous deux munis de styles dont les pointes sont dispos\u00e9es bien verticalement","page":478},{"file":"p0479.txt","language":"fr","ocr_fr":"MESURE DES ACTES PSYCHIQUES.\n479\nl\u2019une au-dessus de l\u2019autre. On fait tourner le cylindre, et pendant que jes deux styles immobiles tracent, sur le papier noirci, deux lignes droites parall\u00e8les, on frappe sur le tube de transmission de mani\u00e8re \u00e0 l\u2019aplatir. L\u2019air, expuls\u00e9 du tube par cette pression soudaine, se porte dans deux directions oppos\u00e9es et actionne chacun des tambours \u00e0 levier. Deux signaux s\u2019ensuivent (fig. 248), qui seraient superpos\u00e9s, c\u2019est-\u00e0-dire synchrones, si le tube avait \u00e9t\u00e9 frapp\u00e9 au milieu de sa longueur, mais qui se succ\u00e8dent \u00e0 certain intervalle, si l\u2019\u00e9branlement de l\u2019air a d\u00fb parcourir une plus grande longueur de tube dans un sens que dans l\u2019autre. On mesure au chrono-graphe le temps qui s\u2019\u00e9coule entre les deux signaux, et si, de chaque c\u00f4t\u00e9 du point o\u00f9 le tube a \u00e9t\u00e9 frapp\u00e9, il y a, pour arriver aux tambours \u00e0 levier, une diff\u00e9rence de longueur de 1 m\u00e8tre, de 5 m\u00e8tres, de 20 m\u00e8tres, etc., l\u2019intervalle de temps qui s\u00e9pare les deux signaux mesure le temps n\u00e9cessaire \u00e0 parcourir ces lon-gueursde tube. On en d\u00e9duit la vitesse de transmission des signaux \u00e0 air.\nCette vitesse, voisine de celle du son dans l\u2019air, s\u2019en approche d\u2019autant plus qu\u2019on emploie des tubes plus larges. Pour les tubes dont je me sers habituellement (4 millim\u00e8tres de diam\u00e8tre), elle se r\u00e9duit \u00e0 280 m\u00e8tres par seconde.\nToutes lesfois qu\u2019on emploie deux appareils \u00e0 signaux transmis par l\u2019air, il est bon de donner la m\u00f4me longueur aux tubes de transmission : cela permet, en uniformisant le retard, de le n\u00e9gliger enti\u00e8rement dans les d\u00e9terminations de synchronisme ou de dur\u00e9e.\nMesure de la dur\u00e9e des actes psychiques par la m\u00e9thode de Donders.\nD\u2019apr\u00e8s les exp\u00e9riences de Ilirsch de Neuch\u00e2tel, lorsque nous recevons une impression sensitive, nous r\u00e9agissons plus ou moins vite suivant celui de nos sens qui a \u00e9t\u00e9 impressionn\u00e9. Donders, reprenant ces exp\u00e9riences, trouva que pour une impression tactile, le temps qui s\u2019\u00e9coule avant que la r\u00e9action se produise est environ \u00a3 de seconde; pour une impression auditive, le retard est | et pour les impressions visuelles i.\nDans ce retard, quelle est la part de l\u2019acte c\u00e9r\u00e9bral? C\u2019est un point difficile \u00e0 pr\u00e9ciser, car l\u2019acte c\u00e9r\u00e9bral ne constitue que l\u2019un des \u00e9l\u00e9-","page":479},{"file":"p0480.txt","language":"fr","ocr_fr":"480\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE III.\nmenls du relard lolal, qui depuis Donders contient les termes suivants:\n\u00ab 1. Action sur les \u00e9l\u00e9ments impressionnables des organes des sens.\n2.\tCommunication aux cellules ganglionnaires p\u00e9riph\u00e9riques et accroissement d\u2019action n\u00e9cessaire pour la d\u00e9charge.\n3.\tLa transmission par les nerfs sensitifs jusqu\u2019aux cellules ganglionnaires de la moelle.\n4.\tL\u2019action croissante dans ces cellules.\n5.\tLa transmission jusqu\u2019aux cellules nerveuses de l\u2019organe de perception.\n6.\tL\u2019action croissante dans ces cellules.\n7.\tL\u2019action croissante des cellules nerveuses de l\u2019organe de la volont\u00e9.\n8.\tLa transmission jusqu\u2019aux cellules nerveuses motrices.\n9.\tL\u2019action croissante de ces cellules.\n10.\tLa transmission par les nerfs moteurs jusqu\u2019aux muscles.\n11.\tL\u2019action latente dans le muscle.\n12.\tL\u2019action croissante n\u00e9cessaire pour vaincre la r\u00e9sistance du signal. \u00bb\nDe ces differents termes, nous ne savons mesurer que la vitesse de propagation dans les nerfs et l\u2019action latente dans les muscles. En d\u00e9falquant ce temps du retard total, on arrive \u00e0 celte conclusion : que l\u2019acte psychique lui-m\u00eame dure moins de de seconde.\nOr, ce minimum est bien souvent inf\u00e9rieur \u00e0 la dur\u00e9e qu\u2019oft observe dans les exp\u00e9riences. Cela arrive toutes les fois que l\u2019op\u00e9ration c\u00e9r\u00e9brale est compliqu\u00e9e au lieu de se r\u00e9duire \u00e0 une simple r\u00e9action contre l\u2019excitation re\u00e7ue. Ainsi, quand la r\u00e9action ne doit pas \u00eatre la m\u00eame suivant la nature ou la qualit\u00e9 des impressions, l\u2019option que n\u00e9cessite cette condition de l\u2019expcrience entra\u00eene un retard plus grand.\nChronographie ; application \u00e0 la mesure de la vitesse de la lumi\u00e8re.\nA. Cornu a publi\u00e9 ses belles exp\u00e9riences sur la mesure de la vitesse de la lumi\u00e8re, par la m\u00e9thode de Fizeau qu\u2019il a perfectionn\u00e9e (voyez Journal de Physique, t. II, p. 174). Entre deux stations \u00e9loign\u00e9es, la lumi\u00e8re ex\u00e9cute une s\u00e9rie de va-et-vient, tandis","page":480},{"file":"p0481.txt","language":"fr","ocr_fr":"DUR\u00c9E D\u2019UN COUP D\u2019AILE.\t481\nqu\u2019une roue dent\u00e9e, plac\u00e9e sur le trajet de ces oscillations, intercepte le retour de la lumi\u00e8re, quand la vitesse de son mouvement rotatif la ram\u00e8ne au-devant de l\u2019\u0153il \u00e0 l\u2019instant de ce retour. Ces \u00e9clipses se produisent donc pour toutes les vitesses du rouage qui font passer une ou plusieurs dents pendant une oscillation de la lumi\u00e8re entre les deux stations. Or, il est \u00e0 peu pr\u00e8s impossible de compter sur l\u2019uniformit\u00e9 du rouage interrupteur d\u2019un rayon lumineux ; il faut donc contr\u00f4ler la marche de ce rouage. C\u2019est ce que Cornu a fait au moyen de la m\u00e9thode graphique, de telle sorte que, connaissant d\u2019une mani\u00e8re pr\u00e9cise le temps qui s\u2019\u00e9coule entre deux retours successifs du rayon r\u00e9fl\u00e9chi, il en d\u00e9duit la vitesse de transport de la lumi\u00e8re.\nUn cylindre muni d\u2019un r\u00e9gulateur de Villarceau (voyez p. 135) re\u00e7oit un quadruple trac\u00e9 qui s\u2019enroule en spirale, comme dans la disposition d\u00e9j\u00e0 indiqu\u00e9e.\nDe ces trac\u00e9s, deux correspondent aux divisions de la seconde, Chronographie proprement dite; un troisi\u00e8me est constitu\u00e9 par un pointage des tours du rouage d\u2019horlogerie, dont les dents interceptent le va-et-vient de la lumi\u00e8re : tous les quarante tours un pointage a lieu. Restait \u00e0 pointer sur le quatri\u00e8me trac\u00e9 le nombre des \u00e9clipses observ\u00e9es pour comparer ce nombre \u00e0 celui des tours que le rouage ex\u00e9cute en une seconde.\nDe trac\u00e9s obtenus dans une longue s\u00e9rie d\u2019exp\u00e9riences, Cornu a d\u00e9duit la valeur de 300 330 kilom\u00e8tres par seconde, pour la vitesse de la lumi\u00e8re dans l\u2019air; il estime cette vitesse dans le vide de l\u2019espace \u00e0 300 400 kilom\u00e8tres par seconde. (Journal de Physique, l. IV, p. 105.)\nmesure de la dur\u00e9e de l\u2019abaissement de l\u2019aile d\u2019un oiseau.\nCertaines consid\u00e9rations th\u00e9oriques font penser que si l\u2019oiseau est anim\u00e9 d\u2019une translation rapide, il trouve sur l\u2019air un point d\u2019appui plus r\u00e9sistant, ce qui, d\u2019apr\u00e8s les lois connues de l\u2019action musculaire, doit entra\u00eener un ralentissement du mouvement d\u2019abaissement des ailes. Pour v\u00e9rifier l\u2019exactitude de cette hypoth\u00e8se, il fallait mesurer chronographiquement la dur\u00e9e de l\u2019abaissement de l\u2019aile et la vitesse de translation de l\u2019oiseau '.\n1- Voyez, pour les d\u00e9veloppements de la th\u00e9orie et des exp\u00e9riences, le m\u00e9moire original, Travaux du laboratoire, 1\" ann\u00e9e, p. 216.\n31","page":481},{"file":"p0482.txt","language":"fr","ocr_fr":"482\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE III.\nGomme il s\u2019agissait d\u2019un probl\u00e8me purement m\u00e9canique, j\u2019employai \u00e0 ces exp\u00e9riences un oiseau artificiel qui, sous l\u2019action d\u2019un ressort, abaissait ses deux ailes avec une force constante. Un m\u00e9canisme \u00e9lectro-magn\u00e9tique provoquait la chute des ailes, et celles-ci, arriv\u00e9es \u00e0 la fin de leur course, fermaient un courant \u00e9lec-\nFii*-. 2i9. Six exp\u00e9riences destin\u00e9es \u00e0 mesurer la dur\u00e9e d'abaissement de l\u2019aile d\u2019un oiseau factice anim\u00e9 d\u2019une translation plus ou moins rapide.\ntrique. La disposition \u00e9tait telle qu\u2019un courant de pile traversant un signal \u00e9lectro-magn\u00e9tique annon\u00e7ait, par une \u00e9l\u00e9vation de la ligne trac\u00e9e, le d\u00e9but de l\u2019abaissement de l\u2019aile, et par une chute de cette ligne la fin de cet abaissement.\nLa figure 249 montre une s\u00e9rie de six exp\u00e9riences d\u00e9sign\u00e9es sous les num\u00e9ros 1, 2, 3, etc., de haut en bas. Dans chaque exp\u00e9rience, la ligne sup\u00e9rieure a exprime par une \u00e9l\u00e9vation plus ou moins prolong\u00e9e du trait, la dur\u00e9e de l\u2019abaissement de l\u2019aile; on voit","page":482},{"file":"p0483.txt","language":"fr","ocr_fr":"DES REP\u00c8RES.\n483\nque, de la premi\u00e8re \u00e0 la derni\u00e8re exp\u00e9rience, cette dur\u00e9e est de plus en plus longue. En bas de la figure est un trait qui indique la dur\u00e9e d\u2019une seconde.\nCet allongement croissant de la dur\u00e9e d\u2019abaissement de l\u2019aile tenait \u00e0 ce que la machine-oiseau, immobile dans l'exp\u00e9rience num\u00e9ro 1, \u00e9tait anim\u00e9e d\u2019une vitesse de translation de plus en plus grande dans les exp\u00e9riences suivantes. Voyons comment cette vitesse \u00e9tait chronographiquement mesur\u00e9e.\nRappelons d\u2019abord que les notions de vitesse, de dur\u00e9e et de fr\u00e9quence sont connexes, attendu que la vitesse peut s\u2019exprimer soit par le temps n\u00e9cessaire \u00e0 faire un chemin, soit par le chemin parcouru dans l\u2019unit\u00e9 de temps. C\u2019est \u00e0 cette derni\u00e8re mesure que je recourus pour inscrire la vitesse de la machine. Celle-ci recevait son mouvement d\u2019une corde qui s\u2019enroulait autour d\u2019une poulie d\u2019un p\u00e9rim\u00e8tre connu. Chaque tour de la poulie faisait agir deux fois un second signal \u00e9lectro-magn\u00e9tique, plac\u00e9 \u00e0 c\u00f4t\u00e9 du premier, de sorte que, plus la translation \u00e9tait rapide, plus \u00e9taient fr\u00e9quents et rapproch\u00e9s sur le papier les signaux du second appareil. La ligne b, dans les six doubles trac\u00e9s de la figure 249, exprime donc que la vitesse de translation de la machine \u00e9tait toujours croissante, du commencement \u00e0 la fin de la s\u00e9rie d\u2019exp\u00e9riences.\nIl est donc d\u00e9montr\u00e9 que rabaissement de l\u2019aile se ralentit, en raison de la vitesse de translation croissante de la machine, et cette dur\u00e9e, comme cette vitesse, sont mesur\u00e9es par les proc\u00e9d\u00e9s chronographiques, avec une pr\u00e9cision que nul autre moyen d\u2019observation ne saurait atteindre.\nDes rep\u00e8res.\nQuand deux ou plusieurs trac\u00e9s sont superpos\u00e9s et qu\u2019on veut savoir exactement si certains d\u00e9tails qui y sont marqu\u00e9s co\u00efncident d\u2019une mani\u00e8re compl\u00e8te, il ne serait pas prudent d\u2019estimer cette relation de temps d\u2019apr\u00e8s la superposition des courbes, car elle n\u2019est jamais absolument parfaite. De plus, quand les trac\u00e9s ont une grande amplitude, la pointe qui les trace d\u00e9crit un arc de cercle et s\u2019\u00e9loigne plus ou moins de la verticale sur laquelle elle devrait tracer. (Voyez fig. 259, p. 505.)\nPour estimer les rapports que pr\u00e9sentent entre elles deux in'-","page":483},{"file":"p0484.txt","language":"fr","ocr_fr":"484\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE III.\ntlcxions prises sur deux courbes recueillies simultan\u00e9ment, on rapporte la position de chacune \u00e0 un rep\u00e8re trac\u00e9 de la mani\u00e8re suivante.\nLe cylindre \u00e9tant arr\u00eat\u00e9, apr\u00e8s qu\u2019on a recueilli un trac\u00e9 \u00e0plu_ sieurs courbes, on fait appuyer tous les leviers inscripteurs sur le : papier dans un point voisin du lieu o\u00f9 sont \u00e9crits les d\u00e9tails que l\u2019on veut comparer; puis, le cylindre \u00e9tant toujours immobile, on comprime tous les tubes \u00e0 air qui commandent les tambours \u00e0 levier. S\u2019il y a en m\u00eame temps inscription de signaux \u00e9lectromagn\u00e9tiques, on fait agir tous ces signaux. Enlevant alors les diff\u00e9rents styles inscripteurs, on voit sur le papier une s\u00e9rie de traits ou de petits arcs de cercle, ce sont les rep\u00e8res destin\u00e9s \u00e0 comparer les relations que pr\u00e9sentent, au point de vue de leur succession, les diff\u00e9rents d\u00e9tails des trac\u00e9s.\nOn prend l\u2019ouverture de compas qui s\u00e9pare un d\u00e9tail de la premi\u00e8re courbe du rep\u00e8re qu\u2019on y a trac\u00e9; puis, on porte cette ouverture de compas sur une autre courbe pour savoir si, entre le rep\u00e8re trac\u00e9 sur cette courbe et certains d\u00e9tails qu\u2019elle pr\u00e9sente, il y a la m\u00eame distance que dans la mensuration qui vient d\u2019\u00eatre faite. Si ces retards sont \u00e9gaux, c\u2019est que les d\u00e9tails inscrits dans ' les deux courbes \u00e9taient synchrones. On a mesur\u00e9 ainsi le synchronisme parfait des systoles des deux ventricules du c\u0153ur.\nS\u2019agit-il d\u2019estimer le retard de deux actes, c\u2019est encore \u00e0 des rep\u00e8res qu\u2019on se rapporte.\nAinsi, dans les trac\u00e9s de la pulsation du c\u0153ur et du pouls d\u2019une art\u00e8re recueillis simultan\u00e9ment, on prend l\u2019ouverture de compas qui s\u00e9pare la pulsation cardiaque du rep\u00e8re qui lui correspond, et on reporte cette ouverture sur la ligne des trac\u00e9s du pouls. On constate alors que la distance est un peu plus longue entre le rep\u00e8re et la courbe du pouls : c\u2019est la mesure du retard de l\u2019ond\u00e9e sanguine.\nLa figure 250 montre, dans un cas d\u2019irr\u00e9gularit\u00e9s provoqu\u00e9es des pulsations du c\u0153ur, les effets qui se produisent du c\u00f4t\u00e9 de la pression art\u00e9rielle. Les rep\u00e8res E form\u00e9s de lignes ponctu\u00e9es permettent de constater les correspondances de ces diff\u00e9rentes courbes.\nQuand on prend des rep\u00e8res, il faut avoir soin de replacer les pointes des plumes exactement dans la position qu\u2019elles occupaient pendant qu\u2019on \u00e9crivait les trac\u00e9s; le mipux est de les laisser en place toutes les fois que cela est possible. En effet, comme","page":484},{"file":"p0485.txt","language":"fr","ocr_fr":"485\nDES REP\u00c8RES.\npresque toujours les plumes sont un peu courbes, suivant qu\u2019on les appuie plus ou moins sur le cylindre, on modifie leur degr\u00e9 de\nFig. 250. C P, pression caroiidienne du lapin ; C, pulsations du c\u0153ur. \u2014 Au point E, on excite les narines avec une goutte d\u2019ammoniaque. \u2014 Le c\u0153ur se ralentit consid\u00e9rablement, la pression s'abaisse. A la fin du trac\u00e9, deux pulsations plus rapproch\u00e9es se produisent ; la pression commence \u00e0 remonter. (Exp\u00e9riences de Fran\u00e7ois Franck.)\ncourbure, et par cons\u00e9quent leur longueur, ce qui d\u00e9place la position du rep\u00e8re d\u2019une quantit\u00e9 qui peut \u00eatre in\u00e9gale dans les diff\u00e9rents trac\u00e9s.\nSi l\u2019on se reporte \u00e0 la figure 137, page 274, qui repr\u00e9sente des trac\u00e9s de la vitesse et de la pression du sang, on remarquera que les arcs de cercle, formant rep\u00e8res sur l\u2019une et l\u2019autre courbe, sont dirig\u00e9s en sens inverse l\u2019un de l\u2019autre. Cela tient \u00e0 ce que dans la construction de l\u2019appareil, le levier de la pression et celui de la vitesse avaient leurs pointes tourn\u00e9es l\u2019une contre l\u2019autre. Mais celte disposition a \u00e9t\u00e9 depuis abandonn\u00e9e par Chauveau qui emploie des tambours \u00e0 levier semblables pour la double inscription de son li\u00e9modromoyraphe combin\u00e9 au sphygmoscope (fig. 122, p. 235).","page":485},{"file":"p0486.txt","language":"fr","ocr_fr":"1\nCHAPITRE IV.\tf.j\nINSCRIPTION D'UN MOUVEMENT SIMPLE RECTILIGNE D\u2019\u00fcN SEUL SENS OU DE SENS ALTERNATIFS.\nN itesses imprim\u00e9es \u00e0 diff\u00e9renles masses par des forces constantes. \u2014 Vitesses des projectiles de guerre, par Marcel Depr\u00e8z. \u2014 De l\u2019odographe, appareil explorateur de la marche. \u2014 Analyse d\u2019un trac\u00e9 de marche. \u2014 Variations de fr\u00e9quence des actes physiologiques : pouls humain, respiration. \u2014 Amplification de la force, relais \u00e9lectriques. \u2014Moyen de guider un style inscripteur. \u2014 Qualit\u00e9s que doit avoir un bon style traceur. \u2014 Moyen d'\u00e9viter la d\u00e9formation des trac\u00e9s par l\u2019arc de cercle que d\u00e9crit le levier inscripteur. \u2014 Correction de l\u2019arc de cercle sur les trac\u00e9s. \u2014 \u00c9limination des effets de l\u2019arc de cercle dans les trac\u00e9s.\nAnalyse de la courbe trac\u00e9e sur la machine de Poncelet et Morin, par un corps qui tombe.\nSi, par l\u2019origine del\u00e0 courbe (flg. 251 ), on m\u00e8ne une ligne OX parall\u00e8le \u00e0 la g\u00e9n\u00e9ratrice du cylindre, cette ligne servira \u00e0 compter les espaces parcourus ; elle sera l\u2019axe des ordonn\u00e9es. D\u2019autre part, une perpendiculaire \u00e0 cette ligne sera l\u2019axe des abscisses OY et servira \u00e0 compter les temps. On pourra s\u2019assurer tout d\u2019abord que, sur chaque point de la courbe trac\u00e9e par le corps qui tombe, la projection de ce point sur l\u2019axe des y correspond au carr\u00e9 de celle du m\u00eame point sur l\u2019axe des x, c\u2019est-\u00e0-dire que les espaces parcourus sont proportionnels aux carr\u00e9s des temps, ce qui est la loi du mouvement acc\u00e9l\u00e9r\u00e9.\n11 suit de l\u00e0 que la courbe trac\u00e9e est une parabole, ce dont on ipeut s\u2019assurer par une construction g\u00e9om\u00e9trique : en menant plusieurs droites tangentes \u00e0 celte courbe en divers points, des per-","page":486},{"file":"p0487.txt","language":"fr","ocr_fr":"r\nMOUVEMENT ACC\u00c9L\u00c9R\u00c9.\t487\npeiuliculaires \u00e0 ces droites men\u00e9es aux points de tangence, se\nFig. 251. Courbe parabolique trac\u00e9e par la chute du corps.\ncouperont toutes en un m\u00f4me point qui sera le foyer de la parabole.\nILol des vitesses.\nDans la chute des corps, les vitesses sont proportionnelles aux temps. Cette loi se d\u00e9duit de la courbe trac\u00e9e dans\u2019l\u2019exp\u00e9rience ci-dessus. La vitesse, \u00e0 tout instant, s\u2019\u00e9value d\u2019apr\u00e8s l\u2019inclinaison que la tangente \u00e0 la parabole pr\u00e9sente par rapport \u00e0 l\u2019axe des y. L\u2019exp\u00e9rience montre que cette tangente est \u00e9gale au double de l\u2019espace parcouru (compt\u00e9 sur l\u2019axe des y), divis\u00e9 par le temps\n2 E\tV\n(compt\u00e9 sur l\u2019axe des x), c\u2019est-\u00e0-dire \\ = Le rapport ^ est\nConstant, d\u2019o\u00f9 il suit que les vitesses sont proportionnelles aux temps.\nOn peut, avec cette machine, d\u00e9terminer en chaque lieu l'intensit\u00e9 de la pesanteur, ou la vitesse que les corps qui tombent ont acquise au bout d\u2019une seconde de chute; il suffit de chercher sur la courbe quelle est la vitesse au bout d\u2019une fraction connue de seconde, et l\u2019on obtiendra, par une simple proportion, la vitesse qu\u2019aurait le mobile au bout d\u2019une seconde enti\u00e8re. A Paris, cette vesse est \u00e0 peu pr\u00e8s de 9m,808.","page":487},{"file":"p0488.txt","language":"fr","ocr_fr":"TECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE IV.\n488\ntes vitesses sont proportionnelles aux forces.\nMorin ol Tresca ont d\u00e9termin\u00e9 cette loi pour des forces moindres que la pesanteur. A cet eilet ils reliaient, au moyen d\u2019un fil, le poids qui tombe avec un autre poids libre de se mouvoir sur un plan parfaitement dress\u00e9, sur lequel il glissait entra\u00een\u00e9 par la chute de l\u2019autre. La force de la pesanteur n\u2019agissant que\nsur l\u2019un des poids P et devant entra\u00eener une masse \u00e9gale \u00e0\nil s\u2019ensuivait une vitesse moindre du mouvement qui gardait toutefois son caract\u00e8re de mouvement acc\u00e9l\u00e9r\u00e9.\nOn pourrait peut-\u00eatre, dans cette exp\u00e9rience, substituer avec avantage l\u2019emploi d\u2019une poulie analogue \u00e0 celle de la machine d\u2019Atwood, \u00e0 celui du plan glissant qui doit toujours donner des r\u00e9sistances de frottements plus consid\u00e9rables. Ainsi le poids P serait suspendu \u00e0 un fil qui, se r\u00e9fl\u00e9chissant sur la poulie, supporterait le poids p.\nPour les forces plus grandes que la pesanteur, on peut recourir \u00e0 un proc\u00e9d\u00e9 que j\u2019ai employ\u00e9 avec succ\u00e8s. Toute force constante se comporte comme la pesanteur, c\u2019est-\u00e0-dire imprime \u00e0 une masse un mouvement uniform\u00e9ment acc\u00e9l\u00e9r\u00e9. Si nous supposons qu\u2019un ressort \u00e0 force constante dont l\u2019effort \u00e9quivaudrait \u00e0 200 grammes agisse sur une masse qui ne p\u00e8se que 100 grammes, pour lui imprimer un mouvement de translation horizontal, ce mouvement sera uniform\u00e9ment acc\u00e9l\u00e9r\u00e9, et la vitesse sera double de celle que la pesanteur e\u00fbt imprim\u00e9e \u00e0 ce m\u00eame poids. Yoici les d\u00e9tails de cette exp\u00e9rience.\nAu-dessus d\u2019un cylindre enfum\u00e9, qui tourne uniform\u00e9ment, on a plac\u00e9 un chariot (fig. 252) qui roule au moyen de quatre galets sur un petit chemin de fer, parall\u00e8lement \u00e0 la g\u00e9n\u00e9ratrice du cylindre. Ce chariot porte un style qui trace sur le cylindre. Supposons que le chariot soit comme dans la figure B, fix\u00e9 d\u2019une part au moyen d\u2019un til qui s\u2019attache \u00e0 un crochet et tir\u00e9 par un autre fil qui se r\u00e9fl\u00e9chit sur une poulie et porte un poids. Au moment o\u00f9, \u00e0 la flamme d\u2019une bougie, on br\u00fblera le fil qui retient le chariot, celui-ci sera entra\u00een\u00e9 par la chute du poids P et tracera la courbe du mouvement acc\u00e9l\u00e9r\u00e9.\nSupposons maintenant que le poids P soit suspendu \u00e0 un fil","page":488},{"file":"p0489.txt","language":"fr","ocr_fr":"MOUVEMENT ACC\u00c9L\u00c9R\u00c9.\t489\nje caoutchouc d\u2019un m\u00e8tre de long, ce fil constituera sensiblement\nFig- 252. Disposition de l\u2019exp\u00e9rience pour d\u00e9terminer les lois du mouvement acc\u00e9l\u00e9r\u00e9 sous l\u2019influence de la pesanteur ou d\u2019autres forces constantes.\nun ressort \u00e0 force constante; il s\u2019allongera beaucoup et prendra une force \u00e9lastique \u00e9gale \u00e0 P.\nFig. 253. Courbes de la chute des corps. \u2014 1. Chute sous l\u2019influence de la pesanteur. \u2014 2. Chute sous l\u2019influence d'une force \u00e9gale \u00e0 la moiti\u00e9 de la pesanteur. \u2014 3. Chute sous l\u2019influence d\u2019une force \u00e9gale au double de la pesanteur.\nAu moment o\u00f9 l\u2019on br\u00fblera le fil qui retient le chariot, celui-ci","page":489},{"file":"p0490.txt","language":"fr","ocr_fr":"490\nTECHNIQUE.\nCHAPITRE IV.\nse meltra en marche, non plus sous l\u2019influence de la chute dupoifo mais sous l\u2019influence de la force \u00e9lastique du fil P. Or cette forc\u00e9 \u00e9lastique, agissant sur le chariot dont le poids p peut \u00eatre deux lois, trois fois, etc. plus petit que P, imprimera \u00e0 ce chariot des vitesses qui seront deux fois, trois fois, etc. plus grandes que celles que la pesanteur lui communiquerait. La figure 253 montre les courbes trac\u00e9es par une m\u00eame force appliqu\u00e9e \u00e0 des masses diff\u00e9rentes; pour obtenir ces variations, on a adapt\u00e9 au chariot des masses additionnelles, de fa\u00e7on \u00e0 lui donner un poids plus ou moins grand.\nLe poids tenseur P \u00e9tant de 100 grammes, si le chariot pesait lui-m\u00eame 100 grammes, les conditions seraient les m\u00eames que si le chariot tombait sous l\u2019influence de la pesanteur; il d\u00e9crirait la courbe 1, figure 253.\nMais, si au moyen de masses additionnelles nous portons le poids du chariot \u00e0 200 grammes, la traction du fil de caoutchouc restant la m\u00eame, n\u2019imprimera plus au chariot qu\u2019une vitesse deux fois moindre : courbe n\u00b0 2. Enfin, si le chariot all\u00e9g\u00e9 et r\u00e9duit au poids de 50 grammes est sollicit\u00e9 par cette m\u00eame force de 100 grammes, il prendra une vitesse double de celle que lui e\u00fbt imprim\u00e9e la pesanteur : courbe n\u00b03.\nConstruction de l\u2019odographe.\nApr\u00e8s avoir fait diff\u00e9rents essais pour disposer le rouage moteur du cylindre et le rouage moteur du style, de mani\u00e8re \u00e0 occuper le moins de place possible, l\u2019id\u00e9e me vint de mettre tous les rouages \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur du cylindre, ce qui, outre une grande \u00e9conomie de place, avait l\u2019avantage de mettre ces organes d\u00e9licats \u00e0 l\u2019abri del\u00e0 poussi\u00e8re et des causes de d\u00e9rangement. Le cylindre est divis\u00e9 en deux parties par un diaphragme int\u00e9rieur. Le compartiment inf\u00e9rieur est destin\u00e9 \u00e0 loger le rouage d\u2019horlogerie qui fait tourner le cylindre; le compartiment sup\u00e9rieur contient l\u2019appareil moteur du style \u00e9crivant.\nPour produire l\u2019entra\u00eenement du cylindre par le rouage d\u2019horlogerie, le diaphragme qui partage le cylindre en deux est embroch\u00e9 par un axe creux l\u00e9g\u00e8rement conique, \u00e0 ouverture tourn\u00e9e en bas. Un axe conique plein sur lequel est adapt\u00e9 le barillet de l\u2019horloge s\u2019engage dans l\u2019ouverture du diaphragme et entra\u00eene","page":490},{"file":"p0491.txt","language":"fr","ocr_fr":"TRAC\u00c9 DE L\u2019ODOGRAPHE.\n491\nle cylindre dans son mouvement de rotation qui est calcul\u00e9 de telle sorte que six centim\u00e8tres de papier cheminent en une heure.\nLa moiti\u00e9 sup\u00e9rieure du cylindre contient les organes qui actionnent le style \u00e9crivant. Un tube \u00e0 air apporte la soufflerie dans l\u2019int\u00e9rieur d\u2019un tambour m\u00e9tallique dont la membrane est faite de soie huil\u00e9e. Cette membrane, dans son va-et-vient, fait \u00e0 chaque fois passer une dent d\u2019une roue qui constitue la t\u00eate d\u2019une longue vis log\u00e9e dans une des colonnes lat\u00e9rales de l\u2019instrument. Or, celte vis traverse un \u00e9crou qui porte le style; \u00e0 chaque tour de la vis, le style se sera \u00e9lev\u00e9 de l\u2019\u00e9paisseur d\u2019un pas, soit 1/2 millim\u00e8tre; si la roue a cent dents, il faudra donc deux cents souffleries pour faire parcourir un millim\u00e8tre au style, soit deux cents tours de roue. Quand le chariot est .arriv\u00e9 en haut de la colonne, il retombe par son propre poids, s\u2019embraye de nouveau et va recommencer une ligne nouvelle. Les trac\u00e9s de l\u2019odographe se raccordent d\u2019une mani\u00e8re parfaite, la fin de l\u2019un se trouve sur la m\u00eame ligne verticale que le commencement du trac\u00e9 suivant. Aussi, peut-on inscrire pour ainsi dire ind\u00e9finiment sur la m\u00f4me feuille sans avoir \u00e0 craindre que les traits se confondent entre eux.\nAnalyse du trac\u00e9 fourni par une voiture en marche.\nSoil (fig. 255, p. 493) la courbe A qui a \u00e9t\u00e9 fournie par une voiture en marche. Au premier coup d\u2019\u0153il, on voit que l\u2019inclinaison de cette ligne sur l\u2019horizon n\u2019est pas toujours la m\u00eame. Parfois cette ligne est parfaitement horizontale, ces cas correspondent \u00e0 des arr\u00eats complets du v\u00e9hicule; d\u2019autres fois, la pente ascendante est plus rapide, ce qui exprime une plus grande c\u00e9l\u00e9rit\u00e9 de la marche, c\u2019est-\u00e0-dire un plus grand nombre de tours de roue en un temps donn\u00e9. Lorsqu\u2019on tient note des diff\u00e9rentes pentes de la route parcourue, de l\u2019\u00e9tat de plus ou moins bon entretien du chemin, on constate que presque toujours l\u2019\u00e9l\u00e9vation brusque de la courbe correspond \u00e0 une descente du terrain ou \u00e0 une portion de la route en meilleur \u00e9tat que les autres. Inversement, quand la courbe s\u2019\u00e9l\u00e8ve lentement, on a eu affaire \u00e0 une mont\u00e9e, \u00e0 une route d\u00e9fonc\u00e9e, ou r\u00e9cemment empierr\u00e9e, etc. Ces notions pr\u00e9liminaires sur les vitesses relatives de la marche, aux divers instants du parcours, pr\u00e9sentent beaucoup moins d\u2019int\u00e9r\u00eat que les estimations pr\u00e9cises que l\u2019on","page":491},{"file":"p0492.txt","language":"fr","ocr_fr":"492\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE IV.\npeut faire au moyen de I\u2019odographe : je veux parler des distances absolues qui s\u00e9parent deux ou plusieurs points, des temps absolus employ\u00e9s \u00e0 parcourir telle ou telle partie d\u2019une route, et de la dur\u00e9e des arr\u00eats; enfin, de la vitesse r\u00e9elle du v\u00e9hicule \u00e0 tel ou tel instant de la marche, ce qui r\u00e9sulte de la combinaison des deux\nFig. 254. Odographe, appareil inscripteur des espaces parcourus en fonction du temps.\nnotions exactes dont on vient do parler: celle du temps et celle du chemin.\nLa mesure du temps r\u00e9sulte de la construction m\u00eame de l\u2019instrument; le rouage qui fait tourner le cylindre est une v\u00e9ritable horloge dont la vitesse de rotation parfaitement uniforme fait d\u00e9filer, par exemple, 1 millim\u00e8tre de papier \u00e0 la minute.\nIl r\u00e9sulte de l\u00e0 qu\u2019au bout d\u2019une heure, il aura pass\u00e9 60 millim\u00e8tres de papier, de sorte que, sur le r\u00e9seau centim\u00e9trique et millim\u00e9trique dont le papier est couvert, les petites divisions seront les minutes, tandis que les centim\u00e8tres correspondront \u00e0 dix minutes. Enfin on pourrait tracer par avance les divisions horaires en renfor\u00e7ant la ligne centim\u00e9trique de six en six divisions.\nLa mesure des chemins est essentiellement exp\u00e9rimentale : pour l\u2019obtenir, on s\u2019arr\u00eate sur une roule en face d\u2019une borne kilom\u00e9trique, puis on marche jusqu\u2019\u00e0 la borne suivante, o\u00f9 l\u2019on s\u2019arr\u00eate","page":492},{"file":"p0493.txt","language":"fr","ocr_fr":"TRAC\u00c9 DE L\u2019ODOGRAPHE.\n493\nr\nFig. 255. Courbes de diff\u00e9rents mouvements trac\u00e9s par l\u2019odograplie.","page":493},{"file":"p0494.txt","language":"fr","ocr_fr":"494\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE IV.\nencore, puis on va s\u2019arr\u00eater en face d\u2019une troisi\u00e8me borne, etc. Cette exp\u00e9rience donne un trac\u00e9 coup\u00e9 de distance en distance par des temps d\u2019arr\u00eat r\u00e9guli\u00e8rement espac\u00e9s; la disLance verticale c\u2019est-\u00e0-dire compt\u00e9e sur les ordonn\u00e9es qui s\u00e9parent les uns des autres les temps d\u2019arr\u00eat successifs, est parfaitement constante ; elle correspond \u00e0 un kilom\u00e8tre.\nJ\u2019ai dit qu\u2019il est bon de faire l\u2019exp\u00e9rience sur un certain nombre de kilom\u00e8tres, quoiqu\u2019une seule exp\u00e9rience suffise \u00e0 la rigueur; mais en op\u00e9rant sur un chemin plus long, on obtient une mesure plus exacte.\nSupposons que la longueur de papier que le style de l\u2019odo-graphe a parcourue pendant 10 kilom\u00e8tres soit de 31 millim\u00e8tres; cela porte \u00e0 3 millim\u00e8tres et 1 dixi\u00e8me la longueur de papier qui correspond au kilom\u00e8tre. Or cette longueur ne traduit le kilom\u00e8tre que pour la voiture sur laquelle on a exp\u00e9riment\u00e9. En effet, le p\u00e9rim\u00e8tre des roues variant d\u2019une voiture \u00e0 l\u2019autre, on con\u00e7oit ais\u00e9ment que, pour chaque voiture, on doive construire sp\u00e9cialement une \u00e9chelle kilom\u00e9trique. Peut-\u00eatre m\u00f4me l\u2019usure du fer de la roue, diminuant le p\u00e9rim\u00e8tre de celle-ci, constitue-t-elle, \u00e0 la longue, une cause de variation dans la longueur qui traduira le kilom\u00e8tre mesur\u00e9 avec l\u2019odo-graphe; mais ce sont l\u00e0 des subtilit\u00e9s n\u00e9gligeables et dont, \u00e0 la rigueur, on d\u00e9terminerait l\u2019influence au moyen d\u2019une nouvelle graduation.\nCeci pos\u00e9, nous voici en mesure d\u2019analyser un trac\u00e9 d\u2019odographe et d\u2019en tirer tous les renseignements qu\u2019on peut d\u00e9sirer relativement \u00e0 la marche effectu\u00e9e.\nPremier probl\u00e8me.\u2014\u00c9valuation des distances. \u2014 Sur les roules de traverse non kilom\u00e9tr\u00e9es, \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur des villes, \u00e0 travers champs, il est fort difficile d\u2019\u00e9valuer les distances, et pourtant on voudrait savoir quel est le plus court chemin pour aller \u00e0 un endroit o\u00f9 m\u00e8nent plusieurs roules.\nL\u2019exp\u00e9rience consiste \u00e0 faire le trajet par un certain chemin en limitant le trac\u00e9 de la courbe par deux arr\u00eats bien reconnaissables : l\u2019un au d\u00e9part et l\u2019autre \u00e0 l\u2019arriv\u00e9e. Le trac\u00e9 sera constitu\u00e9 par une ligne droite ou sinueuse plus ou moins oblique, suivant les accidents de la marche, mais qui s\u2019\u00e9tendra d\u2019un trait horizontal, arr\u00eat initial, \u00e0 un autre trait horizontal, arr\u00eat terminal. La distance compt\u00e9e sur l\u2019axe des?/ contiendra un certain nombre de fois la longueur correspondante \u00e0 un kilom\u00e8tre; le quotient de","page":494},{"file":"p0495.txt","language":"fr","ocr_fr":"496\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE IV.\nrieur de ce triangle exprime le temps qui serait n\u00e9cessaire pour' parcourir 1 kilom\u00e8tre \u00e0 celte allure.\nEnfin, une notion qui ressort \u00e9galement des trac\u00e9s de l\u2019odogra-phe, est celle de la vitesse moyenne. Pour l\u2019obtenir, il faut diviser arithm\u00e9tiquement le nombre total des kilom\u00e8tres parcourus par le temps total du voyage, avec ou sans d\u00e9falcation des arr\u00eats qui ont eu lieu.\nAppareil explorateur de la marche.\nIl semble que rien ne soit plus facile, \u00e9tant donn\u00e9e la force consid\u00e9rable des mouvements que la jambe effectue dans la marche, que de se servir de ces mouvements pour actionner une soufflerie qui agisse sur l\u2019odographe, et pourtant j\u2019ai eu, dans les tentatives que j\u2019ai faites \u00e0 cet \u00e9gard, une s\u00e9rie d\u2019insucc\u00e8s que je dois faire conna\u00eetre, afin d\u2019\u00e9viter des t\u00e2tonnements inutiles aux exp\u00e9rimentateurs qui voudraient s\u2019occuper du m\u00eame sujet.\nLe gonflement si \u00e9nergique des muscles que l\u2019on sent en appuyant la main sur la cuisse pendant la marche, me sembla d\u2019abord pouvoir \u00eatre utilis\u00e9.\nDans une premi\u00e8re s\u00e9rie d\u2019essais, une sorte de cuissard entourait le membre, et les changements de forme de la cuisse devaient produire des effets analogues \u00e0 ceux des dilatations et resserrements du thorax dans l\u2019inscription des mouvements respiratoires. Mais je m\u2019aper\u00e7us que le p\u00e9rim\u00e8tre total de la cuisse change peu, car, tandis que les fl\u00e9chisseurs se contractent, les extenseurs se rel\u00e2chent et r\u00e9ciproquement. \u2014 Un explorateur du gonflement d\u2019un muscle donne de meilleurs r\u00e9sultats, mais la difficult\u00e9 consiste, dans la construction de l\u2019appareil, \u00e0 faire que le bouton explorateur du gonflement musculaire ne se d\u00e9place pas. \u2014 Une sorte de bandage herniaire constitue bien un point fixe pour faire un explorateur du gonflement musculaire; mais c\u2019est un embarras insupportable, et mieux vaut chercher ailleurs la force dont on a besoin. \u2014 Les mouvements de flexion et d\u2019extension de la cuisse sur le bassin ont \u00e9t\u00e9 autrefois utilis\u00e9s dans certains podom\u00e8tres pour faire \u00e9chapper une dont du rouage; mais ici encore il y a une difficult\u00e9 pour la construction des appareils.\nUn moyen excellent consiste \u00e0 utiliser l\u2019appui du pied sur le sol.\nDans mes anciennes exp\u00e9riences sur la marche, j\u2019ai employ\u00e9 ce que j\u2019appelais des chaussures exploratrices (fig. 71, p. 156); chaus-","page":495},{"file":"p0496.txt","language":"fr","ocr_fr":"696\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE IV.\nrieur de ce triangle exprime le temps qui serait n\u00e9cessaire p0upJ parcourir 1 kilom\u00e8tre \u00e0 cette allure.\nEnfin, une notion qui ressort \u00e9galement des trac\u00e9s de l\u2019odogra-phe, est celle de la vitesse moyenne. Pour l\u2019obtenir, il faut diviser arithm\u00e9tiquement le nombre total des kilom\u00e8tres parcourus par le temps total du voyage, avec ou sans d\u00e9falcation des arr\u00eats qui ont eu lieu.\nAppareil explorateur \u00able la marclie.\nIl semble que rien ne soit plus facile, \u00e9tant donn\u00e9e la force consid\u00e9rable des mouvements que la jambe effectue dans la marche que de se servir de ces mouvements pour actionner une soufflerie qui agisse sur l\u2019odographe, et pourtant j\u2019ai eu, dans les tentatives que j\u2019ai faites \u00e0 cet \u00e9gard, une s\u00e9rie d\u2019insucc\u00e8s que je dois faire conna\u00eetre, afin d\u2019\u00e9viter des t\u00e2tonnements inutiles aux exp\u00e9rimentateurs qui voudraient s\u2019occuper du m\u00f4me sujet.\nLe gonflement si \u00e9nergique des muscles que l\u2019on sent en appuyant la main sur la cuisse pendant la marche, me sembla d\u2019abord pouvoir \u00eatre utilis\u00e9.\nDans une premi\u00e8re s\u00e9rie d\u2019essais, une sorte de cuissard entourait le membre, et les changements de forme de la cuisse devaient produire des effets analogues \u00e0 ceux des dilatations et resserrements du thorax dans l\u2019inscription des mouvements respiratoires. Mais je m aper\u00e7us que le p\u00e9rim\u00e8tre total de la cuisse change peu, car, tandis que les fl\u00e9chisseurs se contractent, les extenseurs se rel\u00e2chent et r\u00e9ciproquement. \u2014 Un explorateur du gonflement d\u2019un muscle donne de meilleurs r\u00e9sultats, mais la difficult\u00e9 consiste, dans la construction de l\u2019appareil, \u00e0 faire que le bouton explorateur du gonflement musculaire ne se d\u00e9place pas. \u2014Une sorte de bandage herniaire constitue bien un point fixe pour faire un explorateur du gonflement musculaire; mais c\u2019est un embarras insupportable, et mieux vaut chercher ailleurs la force dont on a besoin. \u2014 Les mouvements de flexion et d\u2019extension de la cuisse sur le bassin ont \u00e9t\u00e9 autrefois utilis\u00e9s dans certains podom\u00e8tres pour faire \u00e9chapper une dent du rouage; mais ici encore il y a une difficult\u00e9 pour la construction des appareils.\nUn moyen excellent consiste \u00e0 utiliser l\u2019appui du pied sur le sol.\nDans mes anciennes exp\u00e9riences sur la marche, j\u2019ai employ\u00e9 ce que j\u2019appelais des chaussures exploratrices (fig. 71, p. 156); chaus-","page":496},{"file":"p0497.txt","language":"fr","ocr_fr":"INSCRIPTION DE LA MARCHE.\n497\nr\nsures dont les semelles, form\u00e9es d\u2019une \u00e9paisse feuille de caoutchouc, contenaient dans leur \u00e9paisseur une petite chambre \u00e0 air compressible. Ces chaussures se pr\u00eatent fort bien \u00e0 actionner l\u2019odo-graphe. Mais, comme de telles chaussures sont incommodes pour faire de longues marches, j\u2019ai cherch\u00e9 une disposition qui perm\u00eet d\u2019utiliser une chaussure quelconque, en y adaptant la soufflerie \u00e0 air. C\u2019est dans la cambrure de la semelle que je logeai d\u2019abord l\u2019explorateur des pas. Quatre vis s\u2019implantant dans la face ant\u00e9rieure du talon maintenaient l\u2019appareil. Celui-ci \u00e9tait form\u00e9 d\u2019une petite capsule \u00e0 forte membrane que venait \u00e9craser, \u00e0 chaque appui, une sorte de bouchon port\u00e9 par une pi\u00e8ce saillante articul\u00e9e \u00e0 charni\u00e8re le long de la face ant\u00e9rieure du talon. Un tube de petit calibre s\u2019\u00e9levait en dedans du pied et se continuait avec un tube de caoutchouc \u00e0 \u00e9paisses parois qui montait dans la jambe du pantalon, ressortant \u00e0 la ceinture pour se rendre \u00e0 l\u2019odographe.\nOn n\u2019\u00e9prouve aucune g\u00eane \u00e0 porter un tel instrument, et j\u2019ai pu faire plus de deux lieues d\u2019un pas tr\u00e8s-rapide sur une route ordinaire sans que l\u2019appareil se d\u00e9t\u00e9rior\u00e2t; seulement, j\u2019avais soin de ne poser le pied que sur un sol plat, me d\u00e9fiant des pierres roulantes qui eussent pu s\u2019engager dans la cambrure de la chaussure et d\u00e9t\u00e9riorer l\u2019appareil.\nPour n\u2019avoir pas \u00e0 me pr\u00e9occuper de ce danger possible et pouvoir marcher par toute esp\u00e8ce de chemin, j\u2019ai adopt\u00e9 une derni\u00e8re disposition qui me semble tout \u00e0 fait bonne et que voici : A l\u2019int\u00e9rieur du talon, figure 256, est une caisse \u00e0 air contenant un\nFig. 256. Chaussure destinee \u00e0 actionner l'odographe \u00e0 chaque pas.\nressort de laiton. Un boulon saillant \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur de la chaussure est plac\u00e9 sous une languette d\u2019acier formant semelle. La\nsi","page":497},{"file":"p0498.txt","language":"fr","ocr_fr":"498\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE IV.\npression du pied sur cetle languette chasse l\u2019air, \u00e0 chaque pas . \u00e0 travers un tube qui monte derri\u00e8re le talon.\nEnfin, au moment o\u00f9 j\u2019\u00e9cris ces lignes, je viens d\u2019essayer une semelle \u00e0 soufflet construite par Y. Tatin, qui me semble encore plus parfaite, puisqu\u2019elle peut se glisser dans toute chaussure et ne n\u00e9cessite pas une construction sp\u00e9ciale. Un tube de caoutchouc montant dans le pantalon met cette semelle en communication avec l\u2019odographe.\nDes relais \u00e9lectriques.\nQuand il ne s\u2019agit que de signaler lafr\u00e9quence de certains actes intermittents ou de les faire agir sur l\u2019odographe qui en inscrit la fr\u00e9quence sous forme de courbe, les relais \u00e9lectriques sont d\u2019un emploi pr\u00e9cieux. Je vais en d\u00e9crire un type applicable \u00e0 presque tous les besoins. Il se compose de deux parties : un appareil interrupteur et un appareil \u00e9lectro-magn\u00e9tique qui sert de g\u00e9n\u00e9rateur intermittent de travail m\u00e9canique.\nInterrupteur. \u2014 Supposons qu\u2019un tambour \u00e0 levier re\u00e7oive le mouvement qui devra actionner l\u2019odographe; ce mouvement, command\u00e9 par les pulsations du c\u0153ur, par celles d\u2019une art\u00e8re ou par la respiration, est trop faible pour agir directement; il n\u2019aura\nFig. 2\u00fb7. Interrupteur \u00e9lectrique \u00e0 lame de mica.\nd\u2019autre r\u00f4le que de mouvoir la plaque interruptrice G et de provoquer l\u2019action intermittente d\u2019un \u00e9lectro-aimant dont nous parlerons tout \u00e0 l\u2019heure. Ce levier oscillant est bris\u00e9 au point d o\u00f9 ses deux moiti\u00e9s peuvent se couder l\u2019une par rapport \u00e0 l\u2019autre, gr\u00e2ce aux frottements de deux disques travers\u00e9s par un axe. Le frottement doux de ces pi\u00e8ces suffit \u00e0 entra\u00eener l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 du levier U et \u00e0 la maintenir sur le prolongement de la partie motrice ll tant que le mouvement de U ne rencontre aucune r\u00e9sistance. On dis-","page":498},{"file":"p0499.txt","language":"fr","ocr_fr":"r\nRELAIS \u00c9LECTRIQUE DE L\u2019ODOGRAPHK.\t499\npose l\u2019appareil de fa\u00e7on que l\u2019oscillation du levier se fasse dans un plan horizontal; ainsi, dans la ligure 257, le plan de la membrane du tambour serait vertical.\nOr, le levier P porte \u00e0 son extr\u00e9mit\u00e9 une lame de mica C destin\u00e9e \u00e0 couper le courant \u00e9lectrique \u00e0 chaque oscillation. Cette lame traversera une goutte de mercure apparaissant sous forme d\u2019un point noir P; cette goutte r\u00e9unit les deux bouts du fil conducteur, disposition souvent employ\u00e9e dans les pendules astronomiques.\nMais les oscillations de la pression du sang, par exemple, peuvent se faire autour de niveaux tr\u00e8s-vari\u00e9s : tant\u00f4t ce sont de petites oscillations autour d\u2019une pression forte, tant\u00f4t de grandes oscillations autour d\u2019une pression faible. Il arriverait donc souvent que ces oscillations se feraient dans un point o\u00f9 elles ne couperaient pas le courant. Ici appara\u00eet le r\u00f4le de l\u2019articulation d. Ne laissons aux oscillations de la plaque de mica C, que la faible \u00e9tendue n\u00e9cessaire pour couper le courant, et limitons-en l\u2019excursion au moyen de deux obstacles A et B convenablement plac\u00e9s. Supposons que la plaque se portant contre la goupille A vienne de couper le courant ; tout mouvement command\u00e9 par la membrane qui tendrait \u00e0 se porter encore dans cette direction aura pour unique effet de couder l\u2019articulation d en la faisant saillir du c\u00f4t\u00e9 do A. Mais d\u00e8s que la membrane reviendra en arri\u00e8re, le premier effet sera de ramener la' plaque interruptrice de A vers B et de rouvrir le courant. D\u00e8s que la plaque rencontrera l\u2019obstacle B, tout mouvement dans ce sens sera arr\u00eat\u00e9 et l\u2019action du tambour \u00e0 air n\u2019aura d\u2019autre effet que de redresser l\u2019articulation d et m\u00eame de faire passer en sens inverse l\u2019angle qu\u2019elle faisait tout \u00e0 l'heure. Avec cette disposition, quelle que soit la condition dans laquelle s\u2019effectue le mouvement de la membrane du tambour, le premier effet de ce mouvement sera toujours de rompre la colonne de mercure et par cons\u00e9quent le courant de relais.\nAppareil \u00e9lectro-magn\u00e9tique. \u2014 Il s\u2019agit d\u2019obtenir un mouvement d\u2019air aussi intense que possible, afin d\u2019assurer le fonctionnement de l\u2019odographe; et par cons\u00e9quent, il faut que l\u2019armature de l\u2019\u00e9lectro-aimant ex\u00e9cute elle-m\u00eame des mouvements aussi \u00e9tendus que possible. Or, dans les mouvements \u00e9lectro-magn\u00e9tiques, la force n\u2019est un peu consid\u00e9rable que si les pi\u00e8ces sont \u00e0 tr\u00e8s-courte distance. J\u2019ai rem\u00e9di\u00e9 \u00f9 cet inconv\u00e9nient au moyen du r\u00e9partiteur de Robert-Houdin.","page":499},{"file":"p0500.txt","language":"fr","ocr_fr":"500\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE IV.\nDans cet appareil, on donne \u00e0 l\u2019armature de l\u2019\u00e9lectro-aimant une surface l\u00e9g\u00e8rement convexe et on la fait reposer sur une autre surface, \u00e9galement convexe, pivotant \u00e0 l\u2019une de ses extr\u00e9mit\u00e9s. Les deux convexit\u00e9s sont calcul\u00e9es de fa\u00e7on que le point de tangence change \u00e0 mesure que l\u2019armature s\u2019approche davantage du fer doux de l\u2019\u00e9lectro-aimanl, et que le bras de levier de la force magn\u00e9tique soit plus favorable quand celte force est moins grande. On obtient ainsi un mouvement d\u2019une grande \u00e9tendue et d\u2019une force suffisante pour faire une bonne soufflerie.\nUn accident qui se produit toujours quand les mouvements sont rapides est le suivant. Si les deux phases de l\u2019action magn\u00e9tique sont in\u00e9gales en dur\u00e9e, ce qui se produit le plus souvent, il s\u2019ensuit que l\u2019air enferm\u00e9 dans les appareils est plus longtemps comprim\u00e9 que rar\u00e9fi\u00e9 ou inversement. Les petites fuites qui existent toujours dans quelque point des tubes laissent passer \u00e0 la longue cet air dans le sens de l\u2019action la plus prolong\u00e9e, de sorte que bient\u00f4t les tambours \u00e0 air sont vid\u00e9s ou remplis outre mesure et cessent do fonctionner.\nOn \u00e9vite cet inconv\u00e9nient en donnant, s\u2019il est possible, les m\u00eames dur\u00e9es aux deux phases de l\u2019action magn\u00e9tique; sinon, on aura soin de laisser dans les tubes une fuite d\u2019air suffisamment large pour que, pendant l\u2019intervalle de deux actes, la pression dans les tambours \u00e0 air se remette en \u00e9quilibre avec la pression ext\u00e9rieure. On perd de cette fa\u00e7on une partie de la force motrice de la machine; mais, si la pile est forte, cette force reste encore suffisante et la fonction est assur\u00e9e contre toute cause d\u2019arr\u00eat.\nMoyen de guider les styles inscripteurs.\nPour qu\u2019un style inscriptcur reproduise tous les d\u00e9placements qu\u2019ex\u00e9cute un point qui se meut en ligne droite, il faut, d\u2019une part, guider ce style de mani\u00e8re qu\u2019il se meuve lui-m\u00eame bien exactement en ligne droite, puis il faut le rendre solidaire des mouvements du point consid\u00e9r\u00e9.\nPour guider le style en ligne droite, on se sert d\u2019un chariot l\u00e9ger roulant, au moyen de quatre galets, sur un petit chemin de fer. La figure 258 repr\u00e9sente un chariot de ce genre. Le chariot C porte en dessous une pointe flexible S qui, sous l\u2019action d\u2019un excentrique, s\u2019abaisse plus ou moins \u00e0 volont\u00e9, de mani\u00e8re \u00e0 toucher la","page":500},{"file":"p0501.txt","language":"fr","ocr_fr":"601\n.MOYEN DE GUIDER LES STYLES.\nsurface enfum\u00e9e sans donner naissance \u00e0 des frottements sensibles.\nLes roues du chariot sont horizontales, et la gorge circulaire qu elles portent re\u00e7oit 1 ar\u00eate des rails rr1 entre lesquels elles roulent, en exer\u00e7ant une l\u00e9g\u00e8re pouss\u00e9e lat\u00e9rale qui tient le chariot suspendu. Ce chariot curseur est fait en aluminium, afin d\u2019of-\nFig. 258. Chariot et style avec glissi\u00e8re et roulettes.\nfrir le moins possible d\u2019inertie quand on lui communique des mouvements rapides.\nSouvent je me suis servi d\u2019une simple pi\u00e8ce d\u2019aluminium portant quatre encoches \u00e0 ses quatre angles, et recevant dans ces encoches les bords des rails entre lesquels elle glissait.,\nPour rendre le chariot solidaire des mouvements du point qu\u2019on \u00e9tudie, on se sert d\u2019un simple fil qui r\u00e9unit ce point mobile \u00e0 l\u2019un des bouts du chariot. D\u2019autre part, un ressort antagonist tend \u00e0 agir en sens inverse. Avec cette disposition, les va-et-vient du point mobile sont reproduits par le chariot qui tant\u00f4t ob\u00e9it \u00e0 la traction du fil, et tant\u00f4t \u00e0 celle du ressort antagoniste, comme on l\u2019a d\u00e9j\u00e0 vu pour les tambours \u00e0 leviers conjugu\u00e9s.\nAu lieu d\u2019un ressort (fil de caoutchouc, spirale de cuivre, etc.), on peut se servir d\u2019un contre-poids, \u00e0 la condition que celui-ci n\u2019ex\u00e9cute que des mouvements extr\u00eamement born\u00e9s, sans quoi les effets de l\u2019inertie se feraient sentir. La disposition repr\u00e9sent\u00e9e fi-","page":501},{"file":"p0502.txt","language":"fr","ocr_fr":"502\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE IV.\ngure 258 est celle que je donne ordinairement au contre-poids; celui-ci, support\u00e9 par un fil qui s\u2019enroule autour d\u2019un axe peu \u00e9pais n\u2019a qu\u2019une excursion tr\u00e8s-peu \u00e9tendue.\nQuand la force qui doit agir sur le chariot est extr\u00eamement faible et que les frottements sur les rails, si faible qu\u2019ils soient, constitueraient une tr\u00e8s-grande r\u00e9sistance au mouvement, on se sert de flotteurs conjugu\u00e9s qu\u2019on place sur deux canaux. Cette disposition guide tr\u00e8s-bien le style et ne donne que des r\u00e9sistances insignifiantes (voyez p. 210).\nDes qualit\u00e9s que doit avoir un bon style inscripteur.\nIl semble tr\u00e8s-simple, au premier abord, de faire un style inscripteur avec une mati\u00e8re quelconque taill\u00e9e en pointe, car le moindre frottement enl\u00e8ve le noir de fum\u00e9e qui couvre le papier. On va voir qu\u2019il n\u2019en est point ainsi lorsqu\u2019on veut avoir un style parfait. Ce style doit r\u00e9unir les qualit\u00e9s suivantes : \u00eatre sans pesanteur ; \u00eatre parfaitement flexible dans le sens suivant lequel il rencontre le papier et parfaitement rigide dans Vautre sens ; il ne doit pas gripper sur les rugosit\u00e9s du papier, et doit toujours \u00eatre en contact avec la surface sur laquelle il \u00e9crit. Toutes ces qualit\u00e9s sont r\u00e9unies quand on se sert d\u2019un morceau de baleine ou de plume d\u2019oie aplati, lim\u00e9 tr\u00e8s-mince et taill\u00e9 en angle aigu. Nous allons motiver la n\u00e9cessit\u00e9 des conditions diverses que doit pr\u00e9senter le style.\nLe style doit \u00eatre sans pesanteur, car dans un levier inscripteur, c\u2019est la partie qui ex\u00e9cute les mouvements les plus \u00e9tendus; toute masse soumise \u00e0 des vitesses consid\u00e9rables alt\u00e8re la forme du mouvement qui lui est communiqu\u00e9. Il arrive parfois qu\u2019un style comme celui d\u2019un chronographe doive vibrer cent fois, et m\u00eame davantage, dans une seconde. Qu\u2019on l\u2019alourdisse au moyen d\u2019une l\u00e9g\u00e8re masse, aussit\u00f4t on voit diminuer l\u2019amplitude des mouvements qu\u2019il ex\u00e9cute.\nLe style doit \u00eatre tr\u00e8s-flexible dans le sens de la pression qu\u2019il exerce sur le cylindre, sans cela, la moindre excentricit\u00e9 du cylindre cr\u00e9erait des frottements \u00e9nergiques contre le style, ou bien le contact entre celui-ci et le papier cesserait. Avec une grande flexibilit\u00e9 du style, on \u00e9vite ces dangers. On \u00e9tablit le coptact de la pointe \u00e9crivante avec le papier, puis on rapproche encore plus le levier","page":502},{"file":"p0503.txt","language":"fr","ocr_fr":"DES STYLES INSCMPTEURS.\n503\nr\ndu cylindre. Le style plie alors, mais, gr\u00e2ce \u00e0 sa flexibilit\u00e9, ce rapprochement de la plume contre le papier ne cr\u00e9e pas de frottements sensibles. Le style doit avoir une grande rigidit\u00e9 dans le sens transversal; en effet les mouvements que le style doit tracer sont parall\u00e8les \u00e0 la g\u00e9n\u00e9ratrice du cylindre sur lequel on \u00e9crit; ces mouvements sont parfois tr\u00e8s-born\u00e9s, de sorte que si on les voulait inscrire avec une tige flexible dans tous les sens, ils seraient souvent enti\u00e8rement absorb\u00e9s par la flexion de cette tige. Un cheveu, par exemple, mis \u00e0 l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 d\u2019un levier inscripteur, ne donnerait aucun mouvement appr\u00e9ciable dans la plupart des cas. On en peut dire autant des barbes de plumes qui, bien souvent, ont \u00e9t\u00e9 prises comme styles par certains exp\u00e9rimentateurs, et qui se recommanderaient, du reste, par leur extr\u00eame l\u00e9g\u00e8ret\u00e9.\nPr\u00e9cautions \u00e0 prendre quand on place un style.\nPour ne pas compromettre la l\u00e9g\u00e8ret\u00e9 si essentielle du style inscripteur, le meilleur moyen de le fixer au bout d\u2019un levier est de l\u2019agglutiner avec un peu de cire ramollie. La quantit\u00e9 de cire employ\u00e9e doit \u00eatre \u00e0 peu pr\u00e8s nulle, elle doit se borner \u00e0 rendre gluante l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 du levier.\nEnfin, il faut se pr\u00e9occuper du sens dans lequel le cylindre tourne pour orienter convenablement la pointe \u00e9crivante. Le papier doit fuir cette pointe et non pas aller \u00e0 sa rencontre, ce qui pourrait donner naissance \u00e0 des grippements.\nUn style inscripteur doit rencontrer le papier sous une incidence tr\u00e8s-oblique; c\u2019est un excellent moyen d\u2019assurer les contacts entre la pointe et le papier. Un peu de pratique donnera bien vite \u00e0 chacun l\u2019habilet\u00e9 n\u00e9cessaire pour bien disposer les plumes \u00e9crivantes.\nQuand on veut \u00e9crire avec plusieurs leviers \u00e0 la fois, il faut en \u00e9galiser la longueur, ce qui se fait tr\u00e8s-facilement quand le style est coll\u00e9 \u00e0 la cire, car alors on lui fait ex\u00e9cuter ais\u00e9ment de petits glissements dans un sens ou dans l\u2019autre.\nQuand un style inscripteur est plac\u00e9 sous un chariot qui ne marchera que dans un sens, il faut l\u2019orienter la pointe en arri\u00e8re (comme dans la figure 258), afin qu\u2019il ne se produise pas de grippements contre les grains du papier. Mais si le chariot doit marcher alternativement dans les deux sens, il faut se pr\u00e9occuper de celui","page":503},{"file":"p0504.txt","language":"fr","ocr_fr":"504\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE IV.\nde la rotation du cylindre, et diriger la pointe du style lat\u00e9ralement, dans le] sens o\u00f9 fuit le papier. Bien entendu, toutes les autres pr\u00e9cautions ci-dessus indiqu\u00e9es doivent \u00eatre prises.\nBu moyen d'\u00e9viter la d\u00e9formation des trac\u00e9s par l\u2019arc de cercle que d\u00e9crit le levier inscripteur.\nQuand un levier re\u00e7oit, par la traction d\u2019un fil, les mouvements de va-et-vient d\u2019un point qui se d\u00e9place en ligne droite, ces mouvements ne s\u2019inscrivent pas suivant une droite, mais suivant un arc de cercle qui a pour rayon la longueur m\u00eame du levier. Cet inconv\u00e9nient peut \u00eatre corrig\u00e9 par des dispositions m\u00e9caniques destin\u00e9es \u00e0 l\u2019emp\u00eacher de se produire; il peut \u00eatre corrig\u00e9 dans le trac\u00e9 par une rectification g\u00e9om\u00e9trique; enfin il peut \u00eatre rendu n\u00e9gligeable en employant des leviers tr\u00e8s-longs et en n\u2019\u00e9crivant que des trac\u00e9s tr\u00e8s-petits.\nOrganes m\u00e9caniques destin\u00e9s \u00e0 corriger l\u2019arc de cercle d\u00e9crit par l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 d\u2019un levier qui oscille. \u2014J. Watt, le premier, r\u00e9solut ce probl\u00e8me dans la construction des machines \u00e0 vapeur. Un balancier oscillant en arc de cercle devait \u00eatre reli\u00e9 \u00e0 un piston oscillant suivant une ligne droite; l\u2019illustre m\u00e9canicien imagina de relier le balancier \u00e0 la tige du piston au moyen d\u2019une pi\u00e8ce articul\u00e9e, qu\u2019on nomme parall\u00e9logramme de Watt, et dont l\u2019emploi s\u2019est conserv\u00e9 dans un grand nombre de cas. Yierordt, dans la construction de son sphygmographe, avait employ\u00e9 un parall\u00e9logramme analogue pour forcer la plume \u00e9crivante \u00e0 se mouvoir parall\u00e8lement \u00e0 la g\u00e9n\u00e9ratrice du cylindre tournant. Mais cette disposition doit \u00eatre \u00e9limin\u00e9e de tous les appareils \u00e0 mouvements rapides ; elle serait tr\u00e8s-bonne, au contraire, pour rectifier les indications d\u2019un inscripteur \u00e0 mouvements lents.\nOn en peut dire autant des dispositions imagin\u00e9es pour atteindre le m\u00f4me but que le parall\u00e9logramme de Watt : ainsi celles de Pau-cellier, Evans, etc.\nCorrection de l\u2019arc de cercle sur les trac\u00e9s. \u2014 Soil o (fig. 259) l\u2019origine de la courbe; si le cylindre \u00e9tait immobile, et si le levier s\u2019\u00e9levait jusqu\u2019au niveau du maximum x, il d\u00e9crirait, non pas la verticale qui part du point o, mais l\u2019arc de cercle qui se d\u00e9tache du m\u00eame point. Plus le levier s\u2019\u00e9l\u00e8verait, plus il s\u2019\u00e9carterait de la verticale pour se porter vers la droite. Or, pendant que le cylindre","page":504},{"file":"p0505.txt","language":"fr","ocr_fr":"CORRECTION DE L\u2019AXE DE CERCLE.\n505\ntourne, le levier d\u00e9crit toujours le m\u00eame arc; il d\u00e9forme le trac\u00e9 en d\u00e9viant chaque point de la courbe vers la droite, et cela d\u2019autant plus fortement que le levier s\u2019\u00e9l\u00e8ve plus haut. On peut diminuer cette cause d\u2019erreur en augmentant la longueur du levier ; mais alors intervient une autre influence f\u00e2cheuse, celle des vibrations qui se produisent d\u2019autant plus facilement que le levier est plus long.\nYoici comment il faudrait proc\u00e9der si l\u2019on voulait corriger l\u2019erreur que produit dans ce graphique l\u2019arc de cercle d\u00e9crit par le levier de l\u2019instrument. On prend, au compas, la longueur du levier, et avec cette longueur comme rayon, on trace un arc de cercle dont le centre serait sur l\u2019axe des abscisses prolong\u00e9es et qui s\u2019\u00e9l\u00e8veraient du point o, origine de la courbe. Menons parall\u00e8le-\nFig. 259. Correction de l'arc de cercle dans-les traces.\nment \u00e0 l\u2019axe des abscisses autant de droites que nous voudrons, chacune d\u2019elles coupe \u00e0 la fois la verticale, l\u2019arc de cercle et la courbe trac\u00e9e par le muscle; cette derni\u00e8re est m\u00eame coup\u00e9e en deux points par chaque ligne horizontale. Or, les points du graphique coup\u00e9s par chacune de ces lignes sont tous situes a une m\u00eame hauteur et auront tous subi une d\u00e9viation semblable; il faudra donc les ramener tous vers la gauche d\u2019une m\u00eame quantit\u00e9. Cette quantit\u00e9 sera indiqu\u00e9e, pour chaque point, par la distance qui s\u00e9pare, \u00e0 ce m\u00eame niveau, l\u2019arc de cercle et la verticale. Ainsi, les points a' et a\" devront \u00eatre report\u00e9s sur la gauche d\u2019une longueur \u00e9gale \u00e0 la distance oa; les points b' et b\", d\u2019une longueur \u00e9gale \u00e0 ob\\ le sommet x', d\u2019une longueur \u00e9gale \u00e0 ox. En effectuant cette correction pour un grand nombre de points de la courbe, on obtiendra une courbe nouvelle qui repr\u00e9sentera fid\u00e8lement les mouvements musculaires. \u2014 L\u2019influence de l\u2019arc de cercle sur la forme du graphique est d\u2019autant plus prononc\u00e9e, que la trans-","page":505},{"file":"p0506.txt","language":"fr","ocr_fr":"506\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE IV.\nlation du papier est plus rapide. Il n\u2019est pas n\u00e9cessaire d\u2019insister plus longuement sur ces propositions dont l\u2019\u00e9vidence est suffisante.\n\u00c9limination des effets de l\u2019aec de cercle dans les trac\u00e9s.\nComme dans les cas d\u2019excursions tr\u00e8s-petites d\u2019un levier inscrip-teur, l\u2019arc trac\u00e9 se confond sensiblement avec une ligne droite, et comme, d\u2019autre part, l\u2019arc est d\u2019autant plus voisin d\u2019une ligne droite que le rayon du cercle trac\u00e9 est plus long, il faut, dans la pratique, se servir d\u2019un levier aussi long que possible, et se contenter de mouvements d\u2019une faible amplitude; autrement dit, ne pas faire agir la force motrice trop pr\u00e8s du centre de mouvement du levier inscripteur. On obtient ainsi des trac\u00e9s d\u2019une grande finesse, difficiles \u00e0 lire directement pour cette raison m\u00eame, mais toujours faciles \u00e0 amplifier optiquement.\nUne simple lecture \u00e0 la loupe suffit quelquefois pour qu\u2019on puisse utiliser de tels trac\u00e9s. Dans le cas o\u00f9 l\u2019on aurait besoin de les grandir un grand nombre de fois, la photographie sur verre, les projections, etc., fournissent des images excellentes, et dans cet agrandissement optique des trac\u00e9s, il n\u2019interviendra aucune cause de d\u00e9formation. Cette mani\u00e8re de faire est la seule qu\u2019on doive admettre dans les exp\u00e9riences tr\u00e8s-d\u00e9licates portant sur des mouvements faibles et rapides.","page":506},{"file":"p0507.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHAPITRE V\nMYOGRAPHIE.\nImportance de la myographie. \u2014 Myographes; leurs divers syst\u00e8mes. \u2014 Myographe direct. \u2014 Myographe double ou comparatif. \u2014 Myographe \u00e0 transmission. \u2014 Des principaux r\u00e9sultats fournis par la myographie. \u2014 Myographe du c\u0153ur.\nImportance de la mybgraphie.\nComme la plupart des fonctions de la vie ne s\u00e9 traduisent \u00e0 nous que par des mouvements et qu\u2019\u00e0 l\u2019origine de tout mouvement se trouve un muscle, la connaissance de la fonction musculaire doit venir, avant toute autre \u00e9tude physiologique, dans un plan m\u00e9thodiquement con\u00e7u. Aucun autre moyen ne r\u00e9v\u00e8le mieux que la myographie les diff\u00e9rences apparentes que pr\u00e9sentent les fonctions des diff\u00e9rents muscles dans lesquels la force, la dur\u00e9e et les phases du mouvement offrent des vari\u00e9t\u00e9s singuli\u00e8res; mais nul autre moyen n\u2019est plus propre \u00e0 montrer que derri\u00e8re ces diff\u00e9rences apparentes il y a de profondes analogies. Une m\u00e9thode qui m\u2019a toujours bien servi en myographie est la suivante : chaque fois que la fonction d\u2019un muscle s\u2019est r\u00e9v\u00e9l\u00e9e avec quelque particularit\u00e9 apparente, j\u2019ai cherch\u00e9 si la m\u00f4me particularit\u00e9 n\u2019existait pas dans les autres muscles, \u00e0 un moindre degr\u00e9, et presque toujours j\u2019ai constat\u00e9 que les dissemblances que l\u2019on trouve entre les diff\u00e9rentes sortes de muscles ne sont pour ainsi dire que des vari\u00e9t\u00e9s de la fonction. Pour mieux faire comprendre ma pens\u00e9e, j\u2019ajouterai que les muscles volontaires, le c\u0153ur, l\u2019intestin, les art\u00e8res, les parois des vaisseaux, si dissemblables en apparence par les mouvements qu\u2019ils donnent, proc\u00e8dent pourtant de la m\u00eame fa\u00e7on : tous subissent, sous une","page":507},{"file":"p0508.txt","language":"fr","ocr_fr":"508\tTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE V.\ninfluence nerveuse, un raccourcissement suivi de rel\u00e2chement. Cet acte \u00e9l\u00e9mentaire, que je nomme secousse, peut durer un temps variable, depuis quelques centi\u00e8mes de seconde jusqu\u2019\u00e0 plusieurs minutes; mais il n\u2019y a l\u00e0 que des diff\u00e9rences en plus ou en moins dans la dur\u00e9e, ce qui ne saurait constituer une distinction r\u00e9elle entre ces diff\u00e9rents actes. Ces secousses se succ\u00e8dent tant\u00f4t \u00e0 de longs intervalles, tant\u00f4t \u00e0 des intervalles assez rapproch\u00e9s pour qu\u2019elles se fusionnent entre elles, s\u2019ajoutant les unes aux autres de fa\u00e7on \u00e0 produire toutes les vari\u00e9t\u00e9s dans l\u2019intensit\u00e9 et la dur\u00e9e des actes musculaires. Cette th\u00e9orie, je l\u2019ai depuis longtemps \u00e9mise et d\u00e9velopp\u00e9e dans plusieurs autres publications*. Chaque jour m\u2019affermit davantage dans la conviction que tous les tissus contractiles ex\u00e9cutent des actes semblables avec de simples diff\u00e9rences dans l\u2019intensit\u00e9 et la dur\u00e9e de ces actes. On verra, au cours de cet article, que le c\u0153ur, si dissemblable des autres muscles au premier abord, s\u2019en rapproche d\u2019autant plus qu\u2019on \u00e9tudie sa fonction de plus pr\u00e8s et avec des moyens plus pr\u00e9cis.\n;\nMyographes.\nLes appareils myographiques ont pour point de d\u00e9part le myo-graphe de Helmholtz. Cet instrument consistait essentiellement en un cadre m\u00e9tallique dont la base pivotait autour d\u2019un axe horizontal et supportait une tige arm\u00e9e d\u2019un contre-poids curseur : l\u2019\u00e9quilibre de l\u2019appareil \u00e9tant obtenu \u00e0 l\u2019aide de ce curseur. Helmholtz faisait soulever le cadre par un muscle verticalement suspendu par son extr\u00e9mit\u00e9 sup\u00e9rieure. La partie libre du cadre ainsi mis en mouvement \u00e9tait munie d\u2019une pointe qui tra\u00e7ait une courbe sur la surface enfum\u00e9e d\u2019un cylindre tournant verticalement. Enfin, le muscle se trouvait soumis lui-m\u00eame \u00e0 une certaine tension d\u00e9termin\u00e9e par des poids plac\u00e9s dans un plateau attach\u00e9 au cadre du myographe. Des appareils compl\u00e9mentaires d\u2019une grande importance au point de vue du genre de recherches ex\u00e9cut\u00e9es par Helmholtz, permettaient d\u2019\u00e9viter la dessiccation du muscle, d\u2019amener la plume au contact au moment o\u00f9 passait le courant, etc.\nMais quelque importants que fussent les r\u00e9sultats obtenus gr\u00e2ce au myographe de Helmholtz, cet instrument ne satisfaisait point\n1. Du Mouvement dans les fondions de la inc, p. 445; la Machine animale, p. 44.","page":508},{"file":"p0509.txt","language":"fr","ocr_fr":"MYOGRAPHES.\n509\naux exigences de la m\u00e9thode graphique. Il a permis d\u2019appr\u00e9cier le temps qui s\u2019\u00e9coule entre l\u2019instant de l\u2019excitation du muscle et celui du raccourcissement ainsi provoqu\u00e9 (tempsperdu)-, de mesurer la dur\u00e9e de la transmission de l\u2019agent nerveux-moteur; mais les courbes obtenues n\u2019\u00e9taient point l\u2019expression exacte du mouvement : la masse \u00e0 mouvoir \u00e9tait trop grande pour que le raccourcissement du muscle f\u00fbt fid\u00e8lement enregistr\u00e9. On sait, en effet, qu\u2019une masse assez consid\u00e9rable ne se d\u00e9place que lentement, si la force motrice lui est appliqu\u00e9e par un interm\u00e9diaire \u00e9lastique; or le muscle constitue lui-m\u00eame l\u2019organe \u00e9lastique capable de d\u00e9former le mouvement communiqu\u00e9.\nVolkmann s\u2019attacha \u00e0 l\u2019\u00e9tude de la forme du mouvement musculaire et des effets de l\u2019\u00e9lasticit\u00e9 sur la fonction des muscles : le plus souvent, il employa dans ses exp\u00e9riences le muscle hypoglosse de la grenouille, qui, pr\u00e9sentant une assez grande longueur au repos, et susceptible, d\u00e8s lors, d\u2019un raccourcissement assez consid\u00e9rable, pouvait fournir une inscription directe. A cet effet, une extr\u00e9mit\u00e9 du muscle \u00e9tant fix\u00e9e, l\u2019autre extr\u00e9mit\u00e9 mobile \u00e9tait arm\u00e9e d\u2019un style l\u00e9ger qui tra\u00e7ait la courbe du mouvement.\nB\u0153ck (de Christiania), en 1855, Wundt, en 1858, publi\u00e8rent, entre autres r\u00e9sultats int\u00e9ressants, les effets de la fatigue sur la forme de la courbe musculaire. 11 r\u00e9sulte de leurs recherches que la secousse du muscle s\u2019allonge par la fatigue, et que cet allongement porte surtout sur la p\u00e9riode de rel\u00e2chement. Les graphiques de ces mouvements sont extr\u00eamement r\u00e9duits, et la rotation du cylindre sur lequel ils \u00e9taient recueillis s\u2019effectuait avec une trop grande lenteur pour que tous les d\u00e9tails importants pussent \u00eatre enregistr\u00e9s.\nDans le but d\u2019appr\u00e9cier la r\u00e9gularit\u00e9 de cette rotation du cylindre enregistreur, Thiry adapta une sir\u00e8ne au mouvement d\u2019horlogerie : de la tonalit\u00e9 constante du son, il d\u00e9duisait la r\u00e9gularit\u00e9 de la marche, tandis que l\u2019acuit\u00e9 plus ou moins grande lui faisait conna\u00eetre la vitesse absolue du mouvement.\nD\u2019autres dispositions furent encore adopt\u00e9es pour obtenir l\u2019uniformit\u00e9 de la translation des plaques de verre enfum\u00e9es sur lesquelles certains physiologistes recueillaient le graphique. C\u2019est ainsi que Harless employa le m\u00eame syst\u00e8me que dans la machine d\u2019Atwoodpour faire tomber, d\u2019un mouvement uniforme, une plaque au-devant de la pointe \u00e9crivante.\nDu Bois-Reymond rempla\u00e7a le cylindre de l\u2019appareil de Helm-","page":509},{"file":"p0510.txt","language":"fr","ocr_fr":"510\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE V.\nholtz par une plaque de verre anim\u00e9e d\u2019un mouvement de trans-. lation rapide par la traction d\u2019un ressort-boudin; Fick se servit tant\u00f4t d\u2019une plaque oscillant \u00e0 l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 d\u2019un long pendule, tant\u00f4t d\u2019un cylindre vertical; Valentin avait d\u00e9j\u00e0 modifi\u00e9 l\u2019appareil r\u00e9cepteur du mouvement en substituant un disque tournant dans un plan horizontal, soit aux cylindres, soit aux plaques dont se servaient les autres physiologistes.\nDe cette vari\u00e9t\u00e9 dans les appareils r\u00e9cepteurs du mouvement rapprochons la diversit\u00e9 des instruments charg\u00e9s de le transmettre, et nous verrons que la myographie ne pouvait que gagner \u00e0 \u00eatre ramen\u00e9e aux r\u00e8gles g\u00e9n\u00e9rales de la m\u00e9thode graphique dont elle ne doit constituer qu\u2019un cas particulier.\nC\u2019est sur un cylindre tournant autour d\u2019un axe horizontal que sont maintenant recueillis, sauf de tr\u00e8s-rares exceptions, tous les mouvements par lesquels les ph\u00e9nom\u00e8nes physiologiques se traduisent \u00e0 nous; ce cylindre est adapt\u00e9 \u00e0 l\u2019un des axes prolong\u00e9s d\u2019un mouvement d\u2019horlogerie, dont l\u2019uniformit\u00e9 est assur\u00e9e par un r\u00e9gulateur de Foucault ou de Villarceau. Du reste, on contr\u00f4le facilement la r\u00e9gularit\u00e9 de la rotation, et on en mesure la vitesse \u00e0 l\u2019aide du diapason dont on inscrit les vibrations soit directement, soit \u00e9lectriquement avec les chronographes ou les signaux \u00e9lectriques. Un papier recouvert d\u2019une l\u00e9g\u00e8re couche de noir de fum\u00e9e entoure le cylindre, et la plume inscrivante trace sur ce papier la courbe du ph\u00e9nom\u00e8ne. Comme tout autre mouvement, celui des muscles peut \u00eatre enregistr\u00e9 \u00e0 l\u2019aide de cet appareil, et cette inscription rentre d\u00e8s lors dans la loi commune.\nIl n\u2019est pas moins important d\u2019adopter, pour l\u2019instrument in-scripteur des mouvements musculaires, les principes qui ont pr\u00e9sid\u00e9 au choix des inscripteurs des autres mouvements, dont le physiologiste veut \u00e9tudier la forme et la dur\u00e9e. D\u2019une mani\u00e8re g\u00e9n\u00e9rale, c\u2019est au levier qu\u2019on a recours, et les secousses ou les contractions peuvent facilement \u00eatre explor\u00e9es par ce proc\u00e9d\u00e9.\nL\u2019exploration du mouvement musculaire r\u00e9duite \u00e0 ses conditions les plus simples s\u2019op\u00e9rera en attachant, au moyen d\u2019un fil inextensible, le tendon du muscle plus ou moins pr\u00e8s de la base d\u2019un levier mobile dans un plan horizontal, et \u00e9crivant par son extr\u00e9mit\u00e9 libre (flg. 260, p. 513). Que l\u2019on agisse sur le gastro-cn\u00e9-mien ou sur tout autre muscle de la grenouille, sur les muscles des membres du lapin, ou d\u2019un animal quelconque de petite taille* le myographe \u00e0 levier horizontal, tel que je l\u2019ai imagin\u00e9, consti-","page":510},{"file":"p0511.txt","language":"fr","ocr_fr":"r\nMYOGRAPHES.\n511\ntue un instrument fid\u00e8le, facile \u00e0 manier et fond\u00e9 sur l\u2019exploration et l\u2019inscription des mouvements avec le levier.\nAfin d\u2019\u00e9viter autant que possible les d\u00e9formations dues \u00e0 la projection de l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 mobile du levier, il importait d\u2019observer certaines pr\u00e9cautions sur lesquelles j\u2019ai particuli\u00e8rement insist\u00e9, et qu\u2019il suffira de r\u00e9sumer succinctement.\n- Il faut diminuer la masse du levier surtout au voisinage de son extr\u00e9mit\u00e9 libre sans compromettre cependant la rigidit\u00e9 qu\u2019il doit conserver : cette l\u00e9g\u00e8ret\u00e9 du style inscripteur corrige en grande partie les effets de la vitesse acquise dans le d\u00e9placement brusque imprim\u00e9 par le raccourcissement rapide du muscle, et, comme l\u2019a vu Donders, on parvient \u00e0 rendre ces effets presque nuis en augmentant un peu le frottement de la plume sur le cylindre.\nLe choix de la plume n\u2019est pas non plus sans importance; pour les raisons pr\u00e9c\u00e9dentes, on se gardera de charger l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 du levier d\u2019une plume pesante comme les plumes d\u2019acier. La plume de corne amincie ou de baleine r\u00e9duite \u00e0 une tr\u00e8s-faible \u00e9paisseur et termin\u00e9e en pointe fine, remplit tr\u00e8s-bien les conditions voulues.\nLa longueur du levier ne doit varier que dans des limites assez \u00e9troites : 12 centim\u00e8tres constituent une bonne moyenne. On comprend en effet que le moindre raccourcissement musculaire, la moindre tr\u00e9mulation du corps charnu dont le tendon tire sur la base du levier, s\u2019inscrira tr\u00e8s-nettement si l\u2019on adopte cette longueur, et que, d\u2019autre part, se servir d\u2019un levier trop long serait d\u00e9truire, dans le but illusoire d\u2019amplifier les mouvements, tous les bons effets des pr\u00e9cautions pr\u00e9c\u00e9dentes.\nEn observant ces r\u00e8gles si simples, on peut \u00eatre assur\u00e9 que le graphique ne sera d\u00e9form\u00e9 par la vitesse acquise du levier que dans une proportion tout \u00e0 fait n\u00e9gligeable.\nLes remarques pr\u00e9c\u00e9dentes sont particuli\u00e8rement applicables \u00e0 l\u2019\u00e9tude graphique de la phase de raccourcissement des muscles. Nous allons maintenant passer en revue quelques points relatifs \u00e0 l\u2019inscription du rel\u00e2chement qui constitue la seconde partie de la courbe.\nIl faut que le levier qui vient de suivre et d\u2019enregistrer en l\u2019am-plifiant la diminution de longueur du muscle ob\u00e9isse fid\u00e8lement au mouvement inverse. Pour rappeler ainsi le levier sans qu\u2019il cess\u00e2t de rester solidaire du mouvement du muscle, j\u2019avais d\u2019abord adopt\u00e9 un ressort form\u00e9 d\u2019une lame d\u2019acier flexible qui pro-","page":511},{"file":"p0512.txt","language":"fr","ocr_fr":"512\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE V.\nlongeait le levier en arri\u00e8re du centre de rotation; cette lame \u00e9tait plus ou moins tendue par un petit excentrique de r\u00e9glage. Comme le muscle est attach\u00e9 pr\u00e8s de la base du levier, ce ressort qui tendait \u00e0 ramener le levier exer\u00e7ait \u00e9galement son action sur le muscle, et servait \u00e0 donner \u00e0 celui-ci le degr\u00e9 de tension convenable. Dans mes nouveaux myographes, j\u2019ai substitu\u00e9 un poids tenseur au ressort; le fil qui soutient le petit plateau sur lequel on place d\u2019ordinaire 15 \u00e0 20 grammes s\u2019enroule et se fixe autour de la base du levier munie \u00e0 cet et\u00efet d\u2019une gorge. On a, de cette fa\u00e7on, l\u2019avantag\u00e9 de pouvoir graduer, en connaissance de cause, la traction exerc\u00e9e sur le muscle par l\u2019interm\u00e9diaire du levier, d\u2019\u00e9tudier l\u2019effet des charges croissantes ou d\u00e9croissantes * sur la fonction musculaire, etc. Dans les exp\u00e9riences o\u00f9 l\u2019on voudrait changer rapidement la charge du muscle, par exemple dans l\u2019\u00e9tude de l\u2019\u00e9lasticit\u00e9, on pourrait substituer au plateau un petit entonnoir o\u00f9 se ferait un \u00e9coulement r\u00e9gulier de mercure.\nQuel que soit le proc\u00e9d\u00e9 employ\u00e9 pour tendre le muscle par l\u2019interm\u00e9diaire du levier, si l\u2019on a observ\u00e9 le pr\u00e9cepte essentiel, de diminuer le mouvement de la masse \u00e0 mouvoir, on peut \u00eatre assur\u00e9 que le levier ob\u00e9ira fid\u00e8lement aux changements de longueur du muscle et que le trac\u00e9 ne sera pas alt\u00e9r\u00e9 par les effets de la vitesse acquise.\nSi les frottements de la plume sur le papier sont trop forts, il s\u2019ensuit un allongement de la phase de descente des courbes musculaires. Cet accident se produisait fr\u00e9quemment autrefois quand je me servais de plumes taill\u00e9es dans des ressorts d\u2019acier pour terminer le myographe ; ils sont enti\u00e8rement supprim\u00e9s quand le style est form\u00e9 d\u2019une substance flexible comme la baleine ou la plume amincies \u00e0 la lime.\nSur la figure 260, on verra la disposition des diff\u00e9rentes pi\u00e8ces du myographe.\nLa petite plaque m\u00e9tallique sur laquelle est articul\u00e9 le levier du myographe pr\u00e9sente lat\u00e9ralement deux agrafes auxquelles s\u2019adapte solidement une planche de li\u00e8ge doubl\u00e9e de bois. Il est bon que cette planche sur laquelle sera attach\u00e9e la grenouille soit couverte de taffetas gomm\u00e9 ou de gutta percha, toutes les fois qu\u2019on exp\u00e9rimente sur l\u2019action des poisons musculaires, sans cela, les poisons imbiberaient la planche et agiraient sur les grenouilles qu\u2019on y appliquerait plus tard. Sur cette planche on fixe la grenouille tout enti\u00e8re au moyen d\u2019\u00e9pingles, ou bien on y \u00e9tablit un","page":512},{"file":"p0513.txt","language":"fr","ocr_fr":"r\nMYOGRAPHE DIRECT.\n513\nmuscle isol\u00e9 \u00e0 l\u2019aide d\u2019une petite pince qui en saisit l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 sup\u00e9rieure ou l\u2019os auquel il est rest\u00e9 adh\u00e9rent. Dans l\u2019un et l\u2019autre cas, le tendon du muscle est solidement attach\u00e9, soit avec un petit fil m\u00e9tallique, soit avec un cordonnet de soie; ce lien va, d\u2019autre part, s\u2019accrocher au petit bouton qui avoisine la base du levier. Suivant l\u2019amplitude qu\u2019on juge convenable de donner au trac\u00e9, on rapproche ou on \u00e9loigne de l\u2019axe de rotation du levier inscripteur le curseur qui porte ce boulon.\nIl est important que la traction du muscle s\u2019exerce dans un\nFig. 260. Myographe direct.\nplan horizontal, parall\u00e8le \u00e0 celui dans lequel se meut le levier, sinon, \u00e0 un certain moment de sa course, le levier s\u2019infl\u00e9chirait soit en haut, soit en bas, et la plume abandonnerait le papier ou bien s\u2019y appliquerait trop fortement; le levier lui-m\u00eame pourrait venir frotter sur la plaque qui le supporte, et de chacun de ces troubles dans l\u2019exp\u00e9rience, r\u00e9sulteraient des inconv\u00e9nients faciles \u00e0 pr\u00e9voir.\nIl faut de plus que la traction s\u2019exerce aussi perpendiculairement que possible par rapport \u00e0 la direction du bras de levier : trop oblique dans un sens ou dans l\u2019autre, elle ne produirait qu\u2019une partie de l\u2019effet cherch\u00e9.\n33","page":513},{"file":"p0514.txt","language":"fr","ocr_fr":"514\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE V.\nC\u2019est le plus souvent avec des excitations \u00e9lectriques qu\u2019on pro.>* voque les secousses ou les contractions musculaires dont on veut enregistrer les diff\u00e9rents d\u00e9tails : \u00e0 cet effet, la plaque de li\u00e8ge i porte une pince-support pour l\u2019excitateur, et, gr\u00e2ce \u00e0 la tige d&v plomb qui soutient les conducteurs, on peut appliquer l\u2019excitation en tel ou tel point du muscle ou du nerf, et maintenir les rh\u00e9o-phores en place sans risquer les d\u00e9fauts de contact auxquels exposent trop souvent les articulations en forme de noix. Dans ses derni\u00e8res recherches, Chauveau a heureusement adapt\u00e9 \u00e0 ces excitateurs souples des \u00e9lectrodes impolarisables aussi faciles \u00e0 mettre et \u00e0 maintenir en place que les conducteurs m\u00e9talliques ordinaires.\nIl est bon, quand on se sert des excitations \u00e9lectriques, de se garantir contre la recomposition possible des courants \u00e0 travers les pi\u00e8ces m\u00e9talliques de l\u2019appareil, et pour cela le moyen le plus simple consiste \u00e0 isoler la plaque de li\u00e8ge de celle du myographe par une bande de gutla-percha, et en m\u00f4me temps \u00e0 attacher le tendon au levier par une anse de soie.\nLe choix des excitations \u00e9lectriques destin\u00e9es \u00e0 agir sur les nerfs ou sur les muscles est extr\u00eamement important. Chauveau, depuis quelques ann\u00e9es, se servait de d\u00e9charge de bouteilles de Leyde. J\u2019ai fait venir d\u2019Angleterre, \u00e0 l\u2019instigation de mon coll\u00e8gue Mascart, un condensateur qui permet de savoir quelle quantit\u00e9 d\u2019\u00e9lectricit\u00e9 est employ\u00e9e dans chaque excitation : un de c\u00e9s appareils nomm\u00e9s micro-farad. Celui qui me sert pour l\u2019excitation des nerfs de la grenouille correspond \u00e0 un dixi\u00e8me de micro-farad, subdivisable lui-m\u00eame en dixi\u00e8mes. Avec un tel appareil, charg\u00e9 au moyen d\u2019une pile constante, on fait agir des excitations parfaitement \u00e9gales sur les nerfs et les muscles des animaux.\nQuand on a pris tous les soins que nous venons d\u2019indiquer, il est facile de se mettre \u00e0 l\u2019abri de la dessiccation des muscles et des nerfs en pla\u00e7ant, au-dessus de la grenouille ou des muscles en exp\u00e9rience, une petite chambre humide que l\u2019on fabrique soi-m\u00eame avec quelques plaques de li\u00e8ge ou de gutta-percha, et dont la partie sup\u00e9rieure est perfor\u00e9e pour laisser passer les excitateurs.","page":514},{"file":"p0515.txt","language":"fr","ocr_fr":"MYOGRAPHE DOUBLE.\n515\n\u00abyographe double ou comparatif.\n11 est souvent utile d\u2019interroger simultan\u00e9ment deux muscles du m\u00eame animal, les deux gastro-cn\u00e9miens d\u2019une grenouille, par exemple, quand on place chacun d\u2019eux dans des conditions exp\u00e9rimentales diff\u00e9rentes ; on \u00e9tudie ainsi comparativement les effets du froid sur l\u2019un, du chaud sur l\u2019autre, d\u2019un poison comme le curare sur les nerfs d\u2019un membre, tandis que le membre oppos\u00e9 a \u00e9t\u00e9 pr\u00e9serv\u00e9 du poison par la ligature. Chauveau, \u00e0 l\u2019aide du myo-graphe comparatif, a \u00e9tudi\u00e9 les effets des excitations unipolaires positives et n\u00e9gatives.\nPour permettre cette double exploration simultan\u00e9e, j\u2019ai ajout\u00e9 un second levier au myographe simple et dispos\u00e9 ce levier un peu au-dessus de l\u2019autre, dans un plan parall\u00e8le; les deux pointes arrivent presque au m\u00eame niveau, la pointe sup\u00e9rieure un peu incurv\u00e9e d\u00e9passe l\u00e9g\u00e8rement l\u2019autre, de sorte que les deux trac\u00e9s s\u2019inscrivent \u00e0 un demi-millim\u00e8tre de distance ; on obtient ainsi des trac\u00e9s du genre de celui qui est repr\u00e9sent\u00e9 figure 26J. Une autre disposition des plumes est quelquefois n\u00e9cessit\u00e9e par la confusion qui r\u00e9sulterait de l\u2019entrelacement des deux graphiques : on oriente alors les leviers de fa\u00e7on que l\u2019inf\u00e9rieur, croisant \u00e0 angle aigu la direction du sup\u00e9rieur, \u00e9crive plus bas sur le cv-","page":515},{"file":"p0516.txt","language":"fr","ocr_fr":"516\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE V.\n1\nlindre. Mais cette direction diff\u00e9rente des deux plumes entra\u00eene forc\u00e9ment une inclinaison inverse des deux trac\u00e9s, ce qui peut nuire \u00e0 leur comparaison.\nExp\u00e9riences de myograpliie.\nQuel que soit le myograplie qu\u2019on emploie, il faut lui appliquer directement ou indirectement les mouvements que produit un muscle, soit sous l\u2019influence de la volont\u00e9, soit \u00e0 la suite d\u2019excitations de diverses natures.\nPrenons le cas o\u00f9 l\u2019on emploie le myograplie simple pour \u00e9tudier la fonction d\u2019un muscle de grenouille. On met \u00e0 nu le tendon du gastro-cn\u00e9mien et on lie solidement ce tendon avec un fil de fer tr\u00e8s-fin, qu\u2019on attache d\u2019autre part au levier inscripteur; celui-ci porte, \u00e0 cet effet, un curseur muni d\u2019un crochet.\nOn immobilise alors la grenouille sur la planchette de li\u00e8ge qui est jointe au myograplie, en lui fixant les quatre membres au moyen d\u2019\u00e9pingles. Enfin, pour immobiliser l\u2019attache sup\u00e9rieure du gastro-cn\u00e9mien qu\u2019on \u00e9tudie, on plante une \u00e9pingle sp\u00e9ciale, au-dessous du genou correspondant, dans l\u2019espace tibio-p\u00e9ron\u00e9al.\nIl s\u2019agit alors d\u2019inscrire, soit les mouvements spontan\u00e9s de la grenouille, soit ceux qu\u2019on provoque par l\u2019empoisonnement strych-nique, par l\u2019excitation des centres nerveux ou bien par celle des nerfs moteurs ou du muscle lui-m\u00eame.\nL\u2019exp\u00e9rience fondamentale consiste \u00e0 comparer l\u2019effet d\u2019une excitation isol\u00e9e \u00e0 celui d\u2019une s\u00e9rie d\u2019excitations rapides, la premi\u00e8re donnant lieu \u00e0 une secousse musculaire, la seconde au t\u00e9tanos h\nPour \u00e9tudier l\u2019effet des excitations isol\u00e9es de natures ou intensit\u00e9s diff\u00e9rentes appliqu\u00e9es \u00e0 un muscle sain, ou bien fatigu\u00e9, empoisonn\u00e9, \u00e9chauff\u00e9, refroidi, etc., il faut r\u00e9p\u00e9ter l\u2019exp\u00e9rience un grand nombre de fois. Cela am\u00e8nerait une confusion dans les Courbes, si, au moyen d\u2019une disposition particuli\u00e8re, on ne les disposait r\u00e9guli\u00e8rement les unes \u00e0 c\u00f4t\u00e9 des autres : c\u2019est ce que j\u2019appelle l\u2019imbrication des trac\u00e9s; on l\u2019obtient, dans le cas d\u2019excitation \u00e9lectrique des muscles, au moyen d\u2019appareils sp\u00e9ciaux.\n1. Voyez pour la th\u00e9orie de la fonction musculaire : Du mouvement dans les fonctions de la vie, p. 325, et la Machine animale, p. 44.","page":516},{"file":"p0517.txt","language":"fr","ocr_fr":"MYOGRAPHIE.\n517\nExcitations p\u00e9riodiques. \u2014Aujourd\u2019hui, je me sers presque exclusivement de l\u2019appareil suivant : les d\u00e9charges d\u2019un condensateur sont envoy\u00e9es au nerf ou au muscle d\u2019une grenouille plac\u00e9e sur le myographe. Ce condensateur est dispos\u00e9 de la mani\u00e8re que voici :\nSoit P, figure 262, une pile constante ; l\u2019un des fils, celui qui porte le signe -f-, se rend \u00e0 l\u2019armature sup\u00e9rieure d\u2019un condensateur, dont la coupe th\u00e9orique est figur\u00e9e en i; de l\u00e0, ce fil continue son trajet et se termine par une houle b. En un point de ce fil positif est dispos\u00e9 le nerf d\u2019une grenouille. Du p\u00f4le n\u00e9gatif de la pile part un fil portant le signe \u2014 et se terminant par une houle b'. Enfin, de la face inf\u00e9rieure du condensateur part un fil termin\u00e9 par une pi\u00e8ce oscillante o, qui peut se porter tour \u00e0 tour contre les deux boules b et b'. Quand la pi\u00e8ce oscillante est au contact de b', le condensateur se charge, puisque chacune des armatures est en communication avec un p\u00f4le diff\u00e9rent de la pile. Quand la pi\u00e8ce oscillante vient au contact de b, le condensateur\nrig. 202. Disposition du condensateur et des pi\u00e8ces qui en envoient la d\u00e9charge dans un muscle de grenouille.\nse d\u00e9charge, puisque les deux armatures sont reli\u00e9es par un m\u00eame fil; cette d\u00e9charge traverse le nerf et l\u2019excite.\nSi l\u2019on voulait exciter le nerf de la grenouille par la charge du condensateur, il faudrait placer ce nerf sur le trajet du fil \u2014 au lieu de le mettre sur celui du fil -f.\nJ\u2019ai dit que, dans la pratique de la myographie, je me sers du condensateur qu\u2019on d\u00e9signe en Angleterre sous le nom de microfarad et que je le charge avec des \u00e9l\u00e9ments Daniell plus ou moins nombreux, dispos\u00e9s en tension. Quant \u00e0 l\u2019oscillation de la pi\u00e8ce qui, tour \u00e0 tour, charge le condensateur et le d\u00e9charge \u00e0 travers le nerf de grenouille, elle doit \u00eatre subordonn\u00e9e au mouvement","page":517},{"file":"p0518.txt","language":"fr","ocr_fr":"518\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE V.\ndu cylindre et se reproduire soit \u00e0 tous les tours du cylindre, soit \u00e0 chaque tour avec un certain retard.\nLa figure 263 repr\u00e9sente l\u2019appareil qui r\u00e8gle la succession des d\u00e9charges du condensateur.\nSur l\u2019axe m\u00eame du cylindre sont deux roues dent\u00e9es concentriques; l\u2019une, R, a 100 dents, et l\u2019autre, R', en a 99. Sur un support mobile est une autre roue, de 100 dents, qui porte une goupille, au moyen de laquelle l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 d\u2019une lige oscillante est soulev\u00e9e \u00e0 chaque Lour de la roue.\nOr, la lige soulev\u00e9e n\u2019est autre que cette pi\u00e8ce oscillante qui, dans la figure 262, relie tour \u00e0 tour la face inf\u00e9rieure du condensateur avec la pile ou avec l\u2019armature sup\u00e9rieure, produisant\nl\u2019ig. 263. Appareil destin\u00e9 \u00e0 exciter les nerfs \u00e0 certains instants de la rotation du cylindre.\nainsi tant\u00f4t la charge, tant\u00f4t la d\u00e9charge. L\u2019extr\u00e9mit\u00e9 de la tige est en verre ; la base en est reli\u00e9e au condensateur par un fil G.\nQuand on place l\u2019appareil de telle sorte que la roue, munie d\u2019une goupille, engr\u00e8ne avec la roue R, ces deux mobiles ayant 100 dents, il s\u2019ensuit que chaque r\u00e9volution du cylindre provoque une excitation \u00e9lectrique de la grenouille. L\u2019excitation a toujours lieu \u00e0 un m\u00eame instant de la rotation du cylindre, de sorte que, si les secousses des muscles \u00e9taient semblables entre elles, le style repasserait toujours dans le m\u00eame trait.\nPour \u00e9viter la confusion des courbes, j\u2019imprime au myographe tout entier un mouvement de translation parall\u00e8lement \u00e0 la g\u00e9n\u00e9ratrice du cylindre, ce qui se fait au moyen d\u2019un petit chemin de fer, le long duquel un rouage moteur sp\u00e9cial conduit le myographe *.\n1. Voyez l\u2019inscription en spirale, p. 458.","page":518},{"file":"p0519.txt","language":"fr","ocr_fr":"MYOGRAPH IK.\n519\nDe cette fa\u00e7on, les secousses s\u2019inscrivent les unes au-dessus des autres, comme dans la figure 264, o\u00f9, de bas en haut, on peut suivre les transformations que la fatigue fait \u00e9prouver aux mouvements, du commencement \u00e0 la fin d\u2019une exp\u00e9rience. Je donne \u00e0 cette disposition des trac\u00e9s le nom d\u2019imbrication verticale.\nLe froid, l\u2019an\u00e9mie du muscle produisent des effets semblables \u00e0 celui de la fatigue. Si l\u2019on lire sur le trac\u00e9 une ligne verticale correspondant aux moments o\u00f9 se produisent les excitations \u00e9lec-\nFig. 264. Graphiques de secousses musculaires imbriqu\u00e9es 'verticalement.\nIriques \u00e0 chaque r\u00e9volution du cylindre, on constate un retard croissant du d\u00e9but de la secousse sur l\u2019excitation, \u00e0 mesure que se prononcent les influences dont nous venons de parler. Dans la figure 264, on peut constater cette augmentation du retard en comparant, avec le compas, la distance qui s\u00e9pare l\u2019origine des diff\u00e9rentes secousses du bord gauche de la figure.\nPour mieux saisir les diff\u00e9rences d\u2019amplitude qui se produisent dans la secousse sous certaines influences, j\u2019emploie un autre mode d\u2019inscription, que j\u2019appelle imbrication lat\u00e9rale des trac\u00e9s.","page":519},{"file":"p0521.txt","language":"fr","ocr_fr":"MYOGRAPHIE.\n521\nje laisse le myographo immobile sur son chemin de 1er, de sorte que le style repasse toujours dans le m\u00eame trait quand le muscle est au repos. Mais, pour emp\u00eacher les trac\u00e9s d\u00e9 se confondre, je provoque l\u2019excitation \u00e0 des moments diff\u00e9rents de la rotation du cylindre. Pour obtenir ce r\u00e9sultat, je fais engrener la roue \u00e0 goupille avec la roue R', qui n\u2019a que 99 dents ; de cette fa\u00e7on, lorsque le cylindre aura fait un tour, l\u2019excitation \u00e9lectrique ne se produira pas encore, la roue \u00e0 goupille ayant encore une dent \u00e0 passer.\nFig. 2G6. Secousses musculaires dispos\u00e9es en imbrication oblique (v\u00e9ratrinc).\nAinsi, chaque excitation arrive au bout d\u2019une r\u00e9volution du cylindre plus 1/100e de r\u00e9volution, ce qui donne naissance \u00e0 une dissociation des secousses, comme dans la figure 266.\nCelte disposition est particuli\u00e8rement favorable pour inscrire les doubles trac\u00e9s du myographe comparatif (voyez p. 515) ou ceux du myographe simple, dans lesquels la courbe descend au-dessous de l\u2019axe des abscisses : ainsi, lorsqu\u2019on agit sur un muscle en l\u2019\u00e9chauffant graduellement, comme dans la figure 265).\nEnfin, une troisi\u00e8me disposition dissocie mieux encore les trac\u00e9s et doit s\u2019employer quand on veut suivre les transformations graduelles d\u2019une secousse musculaire, par exemple sous l\u2019influence d\u2019un poison : c\u2019est Y imbrication oblique. La figure 266 est un exemple de ce mode d\u2019inscription; elle montre les changements que subit, de minute en minute, la secousse d\u2019un muscle empoisonn\u00e9 par la v\u00e9ratrine.","page":521},{"file":"p0522.txt","language":"fr","ocr_fr":"522\tTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE V.\nL\u2019excitation est port\u00e9e au muscle ou au nerf au moyen d'appareils qu\u2019on nomme excitateurs. Tant\u00f4t ce sont de simples petits crochets qui terminent les fils du conducteur \u00e9lectrique et qu\u2019on glisse en dessous du nerf, disposition assez d\u00e9fectueuse; tant\u00f4t on emploie des \u00e9lectrodes impolarisables, de petites dimensions; tant\u00f4t, enfin, \u00e0 la mani\u00e8re de Chauveau, on recourt aux excitations unipolaires.\nPour cela, on glisse sous la grenouille une feuille de m\u00e9tal, reli\u00e9e \u00e0 l\u2019une des \u00e9lectrodes, et on applique l\u2019autre sur le nerf d\u00e9nud\u00e9, ou m\u00eame \u00e0 travers les t\u00e9guments. L\u2019\u00e9lectrode appliqu\u00e9e sur une petite surface agit seule et fournit des excitations parfaitement localis\u00e9es.\nl\u00efyographe \u00e0 transmission.\nJe ne reviendrai pas sur la description qui a \u00e9t\u00e9 donn\u00e9e de cet appareil page 196. J\u2019ajoute seulement qu\u2019il permet d\u2019op\u00e9rer sur un animal plac\u00e9 dans une \u00e9tuve chauff\u00e9e \u00e0 diff\u00e9rentes temp\u00e9ratures, ou plong\u00e9 dans des vapeurs d\u2019\u00e9ther, de chloroforme, etc.\nContraction musculaire et t\u00e9tanos.\nC\u2019est la myographie qui a d\u00e9montr\u00e9 la complexit\u00e9 de l\u2019acte musculaire qui constitue le t\u00e9tanos provoqu\u00e9 dans un muscle\nFig. 267. \u2014 M, secousses successives produites par des excitations induites assez espac\u00e9es. S, signal \u00e9lectrique.\npar une s\u00e9rie d\u2019excitations \u00e9lectriques, ou par la strychnine. Les recherches bien connues de Weber, de Helmholtz, de du Bois-","page":522},{"file":"p0523.txt","language":"fr","ocr_fr":"MYOGRAPHIE CLINIQUE.\t52G\nReymond, ont \u00e9t\u00e9 confirm\u00e9es par l\u2019analyse myographique dont l\u2019emploi a permis d\u2019\u00e9tudier, dans ses moindres d\u00e9tails, le mode\n\u2022Fig. 268. T, t\u00e9tanos incomplet montrant la transition entre la s\u00e9rie de secousses pr\u00e9c\u00e9dentes et la fusion presque compl\u00e8te des secousses (fig. suivante).\nd\u2019association et de fusion des actes \u00e9l\u00e9mentaires de la contraction, les secousses.\nNous nous contenterons de reproduire ici trois trac\u00e9s dans les-\nl\u2019ig. 269. T, fusion presque compl\u00e8te des secousses en t\u00e9tanos parfait. 20 excitations par second.'.\nquels on peut suivre la formation du t\u00e9tanos; on y verra nettement jusqu\u2019\u00e0 quel point la myographie permet de d\u00e9composer l\u2019acte musculaire en ses \u00e9l\u00e9ments*.\nMyographie clinique.\nL\u2019exploration des muscles chez l\u2019homme sain n\u2019a jamais \u00e9t\u00e9 pouss\u00e9e aussi loin que chez les animaux; cependant ces recherches sont presque aussi faciles sur l\u2019homme, gr\u00e2ce \u00e0 la simplicit\u00e9 extr\u00eame des appareils qui peuvent lui \u00eatre appliqu\u00e9s.\n1. Pour la th\u00e9orie du t\u00e9tanos et de la contraction, voyez la Machine animale, ii. 44. et Du mouvement dans les fondions de la vie, p. 445.","page":523},{"file":"p0524.txt","language":"fr","ocr_fr":"524\tTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE V.\nJe ne parlerai pas non plus des pinces myographiques dont l\u2019emploi est tr\u00e8s-limit\u00e9 et dont le maniement difficile n\u00e9cessite une surveillance soutenue; je leur substitue aujourd\u2019hui l\u2019un de ces explorateurs \u00e0 tambour, explorateurs du gonflement musculaire dont on a parl\u00e9 \u00e0 propos des myographes \u00e0 transmission (p. 204).\nL\u2019application en est fort simple : on fixe un de ces tambours par son fond sur une plaque flexible, de gutta-percha ou de m\u00e9tal ; la membrane du tambour, repouss\u00e9e par un l\u00e9ger ressort int\u00e9rieur, fait saillie \u00e0 sa partie moyenne, et porte, en ce point, un petit bouton de cuivre auquel est soud\u00e9 un fil conducteur. C\u2019est cet appareil que l\u2019on applique \u00e0 l\u2019aide d\u2019une bande sur le corps charnu des muscles dont on veut explorer legonflement ; au point oppos\u00e9 du membre ainsi entour\u00e9 par la bande, on glisse une large plaque m\u00e9tallique, constituant le second p\u00f4le du courant excitateur. La d\u00e9charge d\u2019induction d\u00e9terminera la secousse du muscle sur lequel est appuy\u00e9 le petit bouton du tambour explorateur, et, en transmettant par l\u2019air \u00e0 un tambour \u00e0 levier inscrip-Leur le mouvement imprim\u00e9 \u00e0 la membrane du premier tambour, on inscrira la secousse du muscle de l\u2019homme tout aussi bien que celle d\u2019un animal quelconque. De m\u00eame on pourra provoquer la t\u00e9tanisation de ce muscle et l\u2019inscrire fid\u00e8lement; la comparer \u00e0 la contraction volontaire, etc.\nL\u2019\u00e9tude du temps perdu du muscle, de la vitesse du transport de l\u2019agent nerveux, etc., est ainsi rendue possible.\nQue l\u2019on transporte la m\u00f4me recherche \u00e0 l\u2019homme atteint de paralysie saturnine, par exemple, on pourra d\u00e9terminer, avec une pr\u00e9cision parfaite, les muscles rest\u00e9s sains \u00e0 c\u00f4t\u00e9 des muscles paralys\u00e9s, suivre le retour graduel de la contractilit\u00e9 sous l\u2019influence du traitement, etc. La m\u00eame exploration \u00e9tant pratiqu\u00e9e sur les muscles affect\u00e9s de tremblement permet non-seulement l\u2019inscription de ce tremblement et l\u2019\u00e9tude pr\u00e9cise de ses p\u00e9riodes, mais aussi la recherche des modifications survenues dans les r\u00e9actions du muscle qui tremble, dans le transport de l\u2019agent nerveux moteur, etc.\nToutes ces recherches sont \u00e0 peine \u00e9bauch\u00e9es : mais, d\u00e8s aujourd\u2019hui, lamyographie constitue une m\u00e9thode assez pr\u00e9cise et assez riche pour passer du domaine de l\u2019exp\u00e9rimentation pure dans celui de la recherche clinique.\n","page":524},{"file":"p0525.txt","language":"fr","ocr_fr":"MYOGRAPHIE DU C\u0152UR.\n525\nMyographie du c\u0153ur\nD\u00e9sirant transporter aux muscles de la vie organique la m\u00e9thode qui fournit de si pr\u00e9cieux r\u00e9sultats pour l\u2019\u00e9tude des mouvements dans les muscles volontaires, j\u2019ai tent\u00e9 d\u2019appliquer au muscle cardiaque les proc\u00e9d\u00e9s myographiques.\nL\u2019appareil qui m\u2019a servi n\u2019est autre que celui qui a d\u00e9j\u00e0 \u00e9t\u00e9 repr\u00e9sent\u00e9 comme explorateur de la pulsation du c\u0153ur chez les petits animaux. Quand on comprime un peu la masse ventriculaire entre les cuillerons de l\u2019appareil, au lieu de la pulsation proprement dite, on n\u2019obtient plus que l\u2019expression du gonfle-\nFig. 270. Myographe du c\u0153ur de la grenouille ; des fils \u00e9lectriques se rendent \u00e0 chacun des cuillerons entre lesquels le c\u0153ur est saisi, de mani\u00e8re \u00e0 donner \u00e0 cet organe des excitations \u00e9lectriques \u00e0 tel ou tel instant de sa r\u00e9volution.\nment du muscle cardiaque, c\u2019est-\u00e0-dire qu\u2019on agit sur ce muscle de la m\u00eame fa\u00e7on que sur les muscles de l\u2019homme dans les exp\u00e9riences d\u00e9crites ci-dessus (p. 201). On peut exciter le c\u0153ur par des courants \u00e9lectriques de diff\u00e9rentes natures ou par des d\u00e9charges du condensateur, que l\u2019on fait passer par les deux cuillerons de l\u2019appareil qui joueront le r\u00f4le d\u2019excitateurs.\nLes exp\u00e9riences myographiques entreprises sur le c\u0153ur de la grenouille, \u00e9tudi\u00e9 in situ, m\u2019ont fait voir ce fait singulier: que le c\u0153ur n\u2019ob\u00e9it pas toujours de la m\u00eame fa\u00e7on aux excitations \u00e9lectriques et que les diff\u00e9rences dans la mani\u00e8re dont il r\u00e9agit d\u00e9pendent du moment de la r\u00e9volution auquel l\u2019excilation lui arrive. Nous avons d\u00e9j\u00e0 signal\u00e9 ce fait \u00e0 propos des inscriptions","page":525},{"file":"p0526.txt","language":"fr","ocr_fr":"'526\tTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE V.\nsuccessives; nous y ajouterons ici les d\u00e9veloppements n\u00e9cessaires.\nJe crois avoir d\u00e9j\u00e0 rapproch\u00e9 le c\u0153ur des autres muscles d\u00e8 l\u2019organisme en montrant que le caract\u00e8re intermittent et rhythm\u00e9 des systoles de cet organe n\u2019a rien qui lui soit propre, et qu\u2019on peut l\u00e9gitimement assimiler la s\u00e9rie des systoles que le c\u0153ur ex\u00e9cute sans cesse \u00e0 la s\u00e9rie des secousses que produit un muscle contract\u00e9; toute la diff\u00e9rence consiste dans la dur\u00e9edes secousses du c\u0153ur qui d\u00e9passe de beaucoup celle des muscles soumis \u00e0 la volont\u00e9 (sauf chez la tortue et chez les animaux en \u00e9tat d\u2019hibernation) et dans l\u2019intervalle consid\u00e9rable qui s\u00e9pare deux secousses cons\u00e9cutives du c\u0153ur. C\u2019est cet intervalle qui emp\u00eache les systoles cardiaques de se fusionner en un t\u00e9tanos ou une contraction permanente.\nMais on peut voir une tendance manifeste vers cette fusion et vers la production d\u2019un v\u00e9ritable t\u00e9tanos du c\u0153ur, toutes les fois que, par une influence quelconque, on acc\u00e9l\u00e8re le rhvthme des systoles. Ainsi, par le chauffage, on acc\u00e9l\u00e8re le rhythme du c\u0153ur, et on finit par mettre cet organe en t\u00e9tanos presque complet. Cet \u00e9tat ne diff\u00e8re en rien de celui d\u2019un muscle qu\u2019on soumettrait \u00e0 une s\u00e9rie d\u2019excitations \u00e9lectriques de plus en plus fr\u00e9quentes.\nD\u2019autre part, si l\u2019on consid\u00e8re isol\u00e9ment une secousse du muscle cardiaque, on observe une notable diff\u00e9rence dans la dur\u00e9e de ce mouvement, suivant qu\u2019on explore l\u2019oreillette ou le ventricule. Ces deux parties du c\u0153ur sont form\u00e9es par des fibres musculaires dou\u00e9es de fondions diff\u00e9rentes.\nL\u2019oreillette donne un mouvement brusque et de courte dur\u00e9e; le ventricule r\u00e9agit d\u2019une fa\u00e7on plus tardive et plus lente. Pour bien observer ces ph\u00e9nom\u00e8nes, il faut prendre un c\u0153ur isol\u00e9 et dont les mouvements propres aient disparu. On est alors bien certain que toute systole qui se produit est due \u00e0 l\u2019excitation artificielle qu\u2019on a fait agir sur l\u2019organe, et on peut mesurer avec exactitude le temps qui s\u00e9pare l\u2019excitation de la r\u00e9action du muscle, ainsi que la dur\u00e9e et les phases du mouvement provoqu\u00e9.\nCes exp\u00e9riences fournissent un r\u00e9sultat favorable \u00e0 l\u2019assimilation du c\u0153ur aux autres muscles ; elles montrent, en effet, que, suivant la loi g\u00e9n\u00e9rale, le ventricule, dont le mouvement est plus lent que celui de l\u2019oreillette, pr\u00e9sente un temps perdu (retard du mouvement sur l\u2019excitation) plus grand que celui de l\u2019oreillette. Or, dans tous les muscles, on observe que la dur\u00e9e du temps","page":526},{"file":"p0527.txt","language":"fr","ocr_fr":"MYOGRAPHIE DU C\u0152UR.\n527\nperdu est proportionnelle \u00e0 la dur\u00e9e de l\u2019acte musculaire lui-m\u00f4me.\nUn c\u0153ur d\u2019animal, isol\u00e9 et d\u00e9pourvu de mouvements propres, semble conserver son excitabilit\u00e9 pour les chocs, les piq\u00fbres ou autres influences traumatiques, lors m\u00eame qu\u2019il cesse de r\u00e9agir \u00e0 des courants induits assez intenses. Enfin, on observe nettement la propagation de l\u2019onde musculaire sur les fibres du ventricule, quand celui-ci est affaibli et n\u2019a plus que des systoles lentes. C\u2019est le m\u00f4me ph\u00e9nom\u00e8ne qui a \u00e9t\u00e9 d\u00e9crit depuis longtemps sous le nom de p\u00e9ristalticit\u00e9 des mouvements du c\u0153ur ; mais il semble pr\u00e9f\u00e9rable de d\u00e9signer sous le nom de transport de l'onde musculaire cette propagation du mouvement systolique, attendu que cette d\u00e9signation rappelle l\u2019identit\u00e9 de l\u2019acte ondulatoire dans le muscle cardiaque et dans les muscles volontaires.\nPour voir nettement ce ph\u00e9nom\u00e8ne, il faut attendre qu\u2019il n\u2019y ait plus de mouvements spontan\u00e9s du ventricule. On pique alors cet organe, au voisinage de son bord droit, par exemple, et l\u2019on peut suivre la transmission de la syslole ainsi provoqu\u00e9e jusqu\u2019au bord gauche des ventricules. Il faut, pour cette transmission, de 1/2 seconde \u00e0 1 seconde.\nEngelmann pense, que la propagation du mouvement se fait, dans les muscles cardiaques, d\u2019une cellule \u00e0 l\u2019autre, sans qu\u2019il soit besoin d\u2019admettre aucune influence nerveuse pour commander ces mouvements.\nIl y a l\u00e0 une analogie nouvelle entre le c\u0153ur et les autres muscles de l\u2019\u00e9conomie. On sait, en effet, que l\u2019onde chemine dans la fibre musculaire de proche en proche, abstraction faite de toute influence nerveuse, car ce transport s'effectue sur un muscle dont les nerfs ont \u00e9t\u00e9 tu\u00e9s par le curare.\nExcitations \u00e9lectriques appliqu\u00e9es au c\u0153ur pendant que celui-ci ex\u00e9cute ses mouvements spontan\u00e9s.\nOn ouvre la poitrine d\u2019une grenouille et, pla\u00e7ait le c\u0153ur de l\u2019animal entre les cuillerons de la pince, on lui envoie une excitation \u00e9lectrique, un courant induit par exemple. On constate alors, quand le courant est assez faible, que le c\u0153ur ne r\u00e9agit pas si l\u2019excitation tombe sur le moment o\u00f9 cet organe ex\u00e9cute sa systole, tandis qu\u2019il r\u00e9agit d\u2019autant plus vite et plus \u00e9nergiquement qu\u2019il","page":527},{"file":"p0528.txt","language":"fr","ocr_fr":"528\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE V.\nest \u00e0 une phase plus avanc\u00e9e de la diastole (pour les d\u00e9tails de\u2019 l\u2019exp\u00e9rience, voyez p. 417). Le c\u0153ur pr\u00e9sente donc \u00e0 chacune de1 ses r\u00e9volutions une phase r\u00e9fractaire dont j\u2019ai cherch\u00e9 \u00e0 conna\u00eetre1 la dur\u00e9e et les variations sous diff\u00e9rentes influences.\t\u2022*\nInfluence de l'intensit\u00e9 des courants induits sur l\u2019excitabilit\u00e9 du'-c\u0153ur. \u2014 La phase r\u00e9fractaire qui a \u00e9t\u00e9 signal\u00e9e dans l\u2019exp\u00e9rience ) pr\u00e9c\u00e9dente n\u2019existe que pour des excitations \u00e9lectriques peu intenses. Elle dispara\u00eet quand on augmente l\u2019intensit\u00e9 du courant induit, et repara\u00eet de nouveau si l\u2019intensit\u00e9 en est diminu\u00e9e. On ne peut, \u00e0 cet \u00e9gard, donner la valeur absolue des intensit\u00e9s \u00e9lectriques convenables pour faire para\u00eetre et dispara\u00eetre la phase r\u00e9fractaire, mais le t\u00e2tonnement conduit bien vite \u00e0 la d\u00e9termination de ces intensit\u00e9s '.\t>\nDu reste, chaque c\u0153ur sur lequel on op\u00e8re pr\u00e9sente un degr\u00e9 particulier d\u2019excitabilit\u00e9 et exige des courants induits d\u2019intensit\u00e9s diff\u00e9rentes pour pr\u00e9senter la phase r\u00e9fractaire. On va voir que l\u2019influence la mieux constat\u00e9e pour faire varier l\u2019excitabilit\u00e9 du c\u0153ur c\u2019est la temp\u00e9rature \u00e0 laquelle cet organe est soumis.\nInfluence de la temp\u00e9rature sur l\u2019excitabilit\u00e9 du c\u0153ur. \u2014 En r\u00e9p\u00e9tant un grand nombre de fois l\u2019exp\u00e9rience dont les r\u00e9sultats ont \u00e9t\u00e9 repr\u00e9sent\u00e9s page 417, je m\u2019aper\u00e7us q\u00f9\u2019\u00e0 certains jours les c\u0153urs de grenouille ne pr\u00e9sentaient pas la p\u00e9riode r\u00e9fractaire, et constatai bient\u00f4t que ce ph\u00e9nom\u00e8ne tenait \u00e0 une \u00e9l\u00e9vation de la temp\u00e9rature ext\u00e9rieure. La figure 271 montre un type de ce genre. On y voit que, sauf l\u2019absence de p\u00e9riode r\u00e9fractaire, le c\u0153ur se comporte comme dans le cas d\u00e9j\u00e0 cit\u00e9. Ainsi, on observe l\u2019in\u00e9gale dur\u00e9e du temps perdu suivant la phase de la r\u00e9volution cardiaque o\u00f9 l\u2019excitation est arriv\u00e9e: le temps perdu \u00e9tant toujours maximum quand l\u2019excitation arrive au d\u00e9but d\u2019une systole.\nDans le cas de la figure 271, si l\u2019on e\u00fbt diminu\u00e9 l\u2019intensit\u00e9 des courants induits, on e\u00fbt vu appara\u00eetre la phase r\u00e9fractaire, ainsi que je m\u2019en suis assur\u00e9 dans des cas analogues.\nLes deux ph\u00e9nom\u00e8nes : perte de l\u2019excitabilit\u00e9 du c\u0153ur et aug-\n1. Si l\u2019on se sert d\u2019une bobine d\u2019induction \u00e0 glissi\u00e8re et qu'on engage assez peu la bobine inductrice dans l\u2019induite pour que le c\u0153ur, m\u00eame en diastole, ne r\u00e9agisse pas aux excitations, il suffit d\u2019engager graduellement cette bobine, pour qu\u2019\u00e0 un moment donn\u00e9, le c\u0153ur en diastole se montre sensible aux excitations. Qu\u2019on applique alors ces courants induits au c\u0153ur en systole, on les trouvera sans effets sur le rhythme du c\u0153ur.","page":528},{"file":"p0529.txt","language":"fr","ocr_fr":"529\nMYOGRAPHIE DU C\u0152UR, mentation du temps perdu, sont de m\u00eame ordre, c\u2019est-\u00e0-dire que tous deux se produisent sous les m\u00eames influences. Quand on \u00e9tudie \u00e0 l\u2019aide du myographe un muscle quelconque, on voit que la fatigue diminue l\u2019amplitude des secousses, en accro\u00eet la dur\u00e9e et augmente \u00e9galement celle du temps perdu. La m\u00eame chose arrive par le refroidissement du muscle; elle s\u2019observe aussi quand\nFig. 271. Excitations \u00e9lectriques d'un c\u0153ur r\u00e9chauff\u00e9*, l\u2019excitation arrive \u00e0 diff\u00e9rents instants de la r\u00e9volution cardiaque.\non diminue l\u2019intensit\u00e9 de l\u2019excitant. Ainsi, les ph\u00e9nom\u00e8nes qui viennent d\u2019\u00eatre, observ\u00e9s \u00e0 propos du c\u0153ur le rapprochent des autres muscles et montrent que les m\u00eames influences augmentent ou diminuent l\u2019excitabilit\u00e9 cardiaque.\nD\u2019une part, en excitant le c\u0153ur toujours au m\u00eame moment de sa r\u00e9volution, si l\u2019on emploie des courants induits d\u2019intensit\u00e9 d\u00e9croissante. on voit s'allonger le temps perdu qui pr\u00e9c\u00e8de la sys-\n34","page":529},{"file":"p0530.txt","language":"fr","ocr_fr":"530\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE V.\nt\u00f4le provoqu\u00e9e, jusqu\u2019\u00e0 ce que le c\u0153ur soit r\u00e9fractaire \u00e0 l\u2019excitation.\nD\u2019autre part, si l\u2019on conserve la m\u00eame intensit\u00e9 aux excitations \u00e9lectriques, il suffit de refroidir le c\u0153ur pour que son temps perdu augmente graduellement et que l\u2019organe devienne enfin r\u00e9fractaire aux excitations. Ces variations de l\u2019excitabilit\u00e9 cardiaque s\u2019obtiennent \u00e0 volont\u00e9 en plongeant les pattes de la grenouille dans un bain froid ou chaud. Sur un c\u0153ur isol\u00e9 de tortue, on obtient les m\u00eames effets en faisant circuler dans cet organe du saug \u00e9chauff\u00e9 ou refroidi.\nEn pr\u00e9sence de ces faits, on est conduit \u00e0 se demander si les variations de l\u2019excitabilit\u00e9 du c\u0153ur aux diff\u00e9rents instants de sa r\u00e9volution ne d\u00e9pendraient pas de changements rhythm\u00e9s de sa temp\u00e9rature; de sorte que le c\u0153ur, au moment o\u00f9 il pr\u00e9sente la moindre excitabilit\u00e9, serait plus froid que dans les autres instants de sa r\u00e9volution. D\u2019apr\u00e8s certaines exp\u00e9riences faites sur la temp\u00e9rature du c\u0153ur au moyen d\u2019aiguilles thermo-\u00e9lectriques, il m\u2019a sembl\u00e9 que ces variations rhythm\u00e9es de la temp\u00e9rature du c\u0153ur existent r\u00e9ellement et que l\u2019ordre dans lequel elles se produisent est pr\u00e9cis\u00e9ment celui que l\u2019hypoth\u00e8se ci-dessus faisait pr\u00e9voir.\nIn\u00dfuence de courants induits successifs sur le rhythme du c\u0153ur. \u2014 Au lieu de courants induits isol\u00e9s dont chacun provoque dans le c\u0153ur une systole, de m\u00eame qu\u2019il provoque une secousse dans un muscle volontaire, prenons, comme excitants, des courants induits fr\u00e9quemment r\u00e9p\u00e9t\u00e9s : nous constaterons dans la mani\u00e8re dont le c\u0153ur r\u00e9agit une particularit\u00e9 remarquable.\nTandis que les muscles ordinaires se t\u00e9tanisent sous l\u2019intluen\u00e8e de cette sorte d\u2019excitant, ou du moins r\u00e9agissent par une secousse \u00e0 chaque courant induit qui les traverse, le c\u0153ur ne fait qu\u2019acc\u00e9l\u00e9rer le nombre de ses battements.\nSupposons que le c\u0153ur donne, par son rhythme propre, un battement \u00e0 la seconde et qu\u2019on lui applique des courants induits successifs au nombre de 10 par seconde; le c\u0153ur ne fera que doubler ou tripler la fr\u00e9quence de scs mouvements. De sorte que, dans les conditions o\u00f9 un muscle ordinaire e\u00fbt r\u00e9agi 10 fois, le c\u0153ur ne r\u00e9agit que 2 ou 3 fois.\nAfin de rendre bien saisissable la mani\u00e8re dont les choses se passent, on a inscrit, dans la figure 272, le nombre des excitations que le c\u0153ur recevait, en m\u00eame temps que le nombre des systoles qu\u2019il effectuait. Un signal \u00e9lectrique travers\u00e9 par le courant indue-","page":530},{"file":"p0531.txt","language":"fr","ocr_fr":"MYO\u00fcHAPHIIi DU C\u0152UR.\n531\nr\ntear sert \u00e0 compter le nombre des courants induits qui sont envoy\u00e9s au c\u0153ur de la grenouille : chaque inflexion de la ligne\nl-\u2019jg. 27:2. Excitations du c\u0153ur par des courants induits de rupture; le nombre de ces courants est indiqu\u00e9 par celui des vibrations du signal au-dessous de chacun des trac\u00e9s.\ninf\u00e9rieure cr\u00e9nel\u00e9e correspond \u00e0 la production d\u2019un courant induit*.\nFig. 273. Excitations du c\u0153ur par des courants induits de m\u00eame fr\u00e9quence, mais d\u2019intensit\u00e9 in\u00e9gale. Ligne 1, courants faibles ; ligne 2, courants forts.\nLa figure 272 montre une s\u00e9rie d\u2019exp\u00e9riences faites avec des courants induits d\u2019intensit\u00e9 constante, mais de fr\u00e9quences in\u00e9gales,\n1. En effet, chaque fois que la ligne s\u2019\u00e9l\u00e8ve, c\u2019est que le courant inducteur est rompu et que la d\u00e9saimantation du fer doux abandonne le style traceur \u00e0 la traction d\u2019un ressort. Chaque fois que la ligne s\u2019abaisse, c\u2019est que le courant est referm\u00e9 et que l\u2019ai-mantation du fer doux rappelle le style malgr\u00e9 la tension du ressort.","page":531},{"file":"p0532.txt","language":"fr","ocr_fr":"532\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE V.\npour la ligne 1; les courants sc r\u00e9p\u00e9taient 16 lois par seconde; pour la ligne 2, 14 fois ; pour la ligne 3, 8 fois.\nOr, malgr\u00e9 cette diff\u00e9rence consid\u00e9rable dans la fr\u00e9quence des excitations, celle des systoles provoqu\u00e9es reste presque constante.\nAinsi, une m\u00eame longueur prise sur chacune des trois lignes, pendant la p\u00e9riode d\u2019excitations r\u00e9p\u00e9t\u00e9es, contient sensiblement le m\u00eame nombre de battements du c\u0153ur dans ces diff\u00e9rents trac\u00e9s, bien que la fr\u00e9quence des excitations ait vari\u00e9 de 1 \u00e0 2.\nSi la fr\u00e9quence des excitations modifie peu celle des battements du c\u0153ur, il n\u2019en est pas de m\u00eame de la force de l\u2019excitant. En augmentant l\u2019intensit\u00e9 des courants excitateurs sans en faire varier le nombre, on change la fr\u00e9quence et le caract\u00e8re des systoles provoqu\u00e9es.\nPlus les courants induits sont intenses, plus seront nombreuses les systoles du ventricule ; celles-ci arriveront m\u00eame \u00e0 une sorte de fusion t\u00e9tanique, lorsque l\u2019intensit\u00e9 des courants sera suffisante. La figure 273 donne deux types bien tranch\u00e9s de cette modification des mouvements du c\u0153ur. Pour la ligne 1, la bobine peu engag\u00e9e donnait des courants tr\u00e8s-faibles; pour la ligne 2, la bobine \u00e9tait engag\u00e9e au maximum. Or, dans les deux cas, la fr\u00e9quence des excitations \u00e9tait la m\u00eame.\nDans ces deux types, on retrouve l\u2019analogue de ce qui se produit dans un muscle ordinaire auquel on donne des secousses plus ou moins rapproch\u00e9es. Tant que les secousses sont peu nombreuses, elles restent distinctes; mais d\u00e8s qu\u2019elles se rapprochent suffisamment, elles sc fusionnent et le muscle semble \u00eatre dans un \u00e9tat de raccourcissement permanent. Si la fusion t\u00e9tanique des systoles est plus compl\u00e8te dans la ligne 2, c\u2019est que le nombre de ces systoles est plus grand que dans la ligne 1.\nPour rendre le ph\u00e9nom\u00e8ne plus sensible, on a repr\u00e9sent\u00e9, dans la tigure 274, les mouvements d\u2019un c\u0153ur qui re\u00e7oit des courants induits de fr\u00e9quence constante, mais d\u2019intensit\u00e9 variable \u00e0 chaque instant. A cet effet, pendant que l\u2019interrupteur \u00e9lectrique vibrait avec une fr\u00e9quence constante, on enfon\u00e7ait la bobine inductrice dans l\u2019induite d\u2019une mani\u00e8re graduelle, afin d\u2019accro\u00eetre peu \u00e0 peu l\u2019intensit\u00e9 des excitations, puis on retirait graduellement la bobine afin de diminuer les courants induits. On voit que de a en 6, (p\u00e9riode d\u2019accroissement de l\u2019intensit\u00e9 des courants) le nombre des systoles s\u2019est accru, tandis qu\u2019il a diminu\u00e9 dans la phase suivante, de b en c (p\u00e9riode de diminution des excitations).","page":532},{"file":"p0533.txt","language":"fr","ocr_fr":"MYOGRAPHIE DU C\u0152UR.\n533\nDans toutes ces exp\u00e9riences, on constate qu\u2019apr\u00e8s les p\u00e9riodes d\u2019excitation, en c, le c\u0153ur pr\u00e9sente un repos assez prolong\u00e9, ordinairement plus long que celui qui succ\u00e8de \u00e0 une excitation simple.\nNotons enfin que le nombre des systoles provoqu\u00e9es, bien que croissant avec l\u2019intensit\u00e9 des courants induits successifs, n\u2019atteint pas le nombre de ces courants. Sur ce point, le c\u0153ur semble donc se distinguer des autres muscles.\nToutes les particularit\u00e9s qui viennent d\u2019\u00eatre signal\u00e9es tiennent \u00e0 une cause unique : le c\u0153ur pr\u00e9sente, \u00e0 chacune de ses r\u00e9volutions, une phase pendant laquelle il est r\u00e9fractaire, et cette phase correspond \u00e0 la systole des ventricules. On a vu pr\u00e9c\u00e9demment que cette hypoth\u00e8se explique l\u2019inconstance que Bowditch1 avait signal\u00e9e relativement \u00e0 la mani\u00e8re dont le c\u0153ur r\u00e9agit \u00e0 des excitations qui suffisent parfois \u00e0 provoquer sa systole ; elle explique \u00e9galement la raison pour laquelle le c\u0153ur, dans son t\u00e9tanos incomplet, ne donne pas un nombre de secousses \u00e9gal \u00e0 celui des courants induits qui le traversent.\nEn effet, supposons que, dix fois par seconde, les courants se reproduisent et que cette s\u00e9rie d\u2019excitations commence au moment o\u00f9 le c\u0153ur, \u00e9tant rel\u00e2ch\u00e9, est redevenu excitable pour les courants que l\u2019on emploie; le premier courant qui arrivera au c\u0153ur produira une systole, et aussit\u00f4t, le ventricule devenant r\u00e9fractaire, tous les courants qui lui arriveront seront non avenus pour lui, jusqu\u2019au moment o\u00f9, la systole commenc\u00e9e\n1. Arbeiten aus der physiologischen Anstalt zu Leipzig, 1812.\nFig. 274. C\u0153ur de grenouille soumis \u00e0 des excitations de fr\u00e9quence constante, mais dont l\u2019intensit\u00e9 varie, croissant de a en 6, d\u00e9croissant de","page":533},{"file":"p0534.txt","language":"fr","ocr_fr":"534\tTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE V.\n\u00e9tant Finie, le c\u0153ur redeviendra excitable. Alors le premier courant que le c\u0153ur recevra le mettra dans un nouvel \u00e9tat systolique et le rendra de nouveau r\u00e9fractaire, jusqu\u2019\u00e0 la fin de cette nouvelle systole pendant laquelle une s\u00e9rie d\u2019excitations seront encore inefficaces, et ainsi de suite. De cette fa\u00e7on, sur 5 excitations appliqu\u00e9es au c\u0153ur, 4, par exemple, seront sans effet.\nImaginons que le nombre des excitations soit port\u00e9 \u00e0 20 par seconde. La premi\u00e8re qui trouvera le c\u0153ur excitable le\u2019 mettra en systole et le rendra r\u00e9fractaire \u00e0 une s\u00e9rie de 9 excitations par exemple; la 10\u201c trouvera le c\u0153ur redevenu excitable, mais le rendra aussit\u00f4t r\u00e9fractaire pour une autre s\u00e9rie de 9 excitations et ainsi de suite. On voit que, dans cette th\u00e9orie, la fr\u00e9quence des excitations a peu d\u2019importance sur le nombre des systoles, le c\u0153ur ne pouvant r\u00e9agir qu\u2019\u00e0 celles qu\u2019il re\u00e7oit au moment o\u00f9 il est excitable.\nMais si l\u2019intensit\u00e9 des courants s\u2019accro\u00eet, le t\u00e9tanos est plus complet, c\u2019est-\u00e0-dire que. le nombre des secousses du c\u0153ur se rapproche davantage de celui des excitations. Ce fait, d\u00e9j\u00e0 signal\u00e9 implicitement dans les exp\u00e9riences de Bowditch, tient \u00e0 ce que, pour les excitations \u00e9nergiques, la phase r\u00e9fractaire du c\u0153ur diminue de dur\u00e9e. Au lieu de correspondre \u00e0 toute la systole, elle n\u2019en occupera que la premi\u00e8re partie, puis le d\u00e9but seulement, si les courants augmentent encore d\u2019\u00e9nergie; avec une intensit\u00e9 suffisante du courant, la phase r\u00e9fractaire dispara\u00eetra m\u00eame tout \u00e0 fait. On comprend ainsi que, le nombre d\u2019excitations non avenues diminuant sans cesse, le c\u0153ur r\u00e9agisse plus souvent et s\u2019approche du t\u00e9tanos parfait, qu\u2019il atteindra enfin si les excitations ont une intensit\u00e9 suffisante.\nPour la m\u00eame raison on comprend qu\u2019un c\u0153ur chauff\u00e9 soit plus compl\u00e8tement t\u00e9tanisable qu\u2019un c\u0153ur refroidi, attendu qu\u2019en chauffant le c\u0153ur on diminue la dur\u00e9e de sa phase r\u00e9fractaire.\nInfluence des courants de pile sur les mouvements du c\u0153ur. \u2014 Les courants de pile peuvent \u00eatre appliqu\u00e9s de deux mani\u00e8res diff\u00e9rentes : soit \u00e0 titre d\u2019excitations br\u00e8ves, analogues \u00e0 celles que fournissent les courants induits, soit \u00e0 titre d\u2019excitations de longue dur\u00e9e, courants continus.\nPour appliquer au c\u0153ur d\u2019une grenouille des courants de pile, dont le commencement et la fin soient inscrits comme dans les exp\u00e9riences faites sur les courants induits, on recourt \u00e0 la disposition suivante :","page":534},{"file":"p0535.txt","language":"fr","ocr_fr":"r\nMYOGRAPHIE DU C\u0152UR.\t535\nLe circuit de la pile se fait \u00e0 travers l\u2019appareil-signal d\u00e9j\u00e0 d\u00e9crit et se referme au moyen d\u2019une clef de du Bois-Reymond. De cette clef part un circuit d\u00e9riv\u00e9 qui se rend au c\u0153ur de la grenouille et qui, au moment o\u00f9 l'on ouvre la clef, fait partie du circuit principal. Dans ces conditions, si la clef est ferm\u00e9e, rien ne passe par le c\u0153ur, car la r\u00e9sistance de son tissu est infinie par rapport \u00e0 celle de la clef m\u00e9tallique; alors le signal est travers\u00e9 par le courant et le style est attir\u00e9 dans la position inf\u00e9rieure. D\u00e8s qu\u2019on ouvre la clef, le courant passe par le c\u0153ur de la grenouille, mais la r\u00e9sistance que cet organe pr\u00e9sente affaiblit tellement le couran que le signal se d\u00e9saimante comme si le circuit \u00e9tait rompu. Alors le style passe \u00e0 la position sup\u00e9rieure, o\u00f9 il reste jusqu\u2019\u00e0 ce que la clef soit ferm\u00e9e de nouveau et que le courant cesse de traverser le c\u0153ur pour repasser par le signal.\nQuand on a soin de n\u2019ouvrir la clef que pendant un temps tr\u00e8s-court, 1 /5e de seconde, le c\u0153ur r\u00e9agit \u00e0 peu pr\u00e8s comme aux courants induits. La figure 273 montre une s\u00e9rie d\u2019excitations obtenues par de courts passages du courant d\u2019un \u00e9l\u00e9ment Daniell de grande dimension. Les excitations sont appliqu\u00e9es \u00e0 diff\u00e9rents instants de la r\u00e9volution du c\u0153ur, comme cela a \u00e9t\u00e9 fait dans les exp\u00e9riences sur les courants induits. Mais, dans ce cas d\u2019applications br\u00e8ves d\u2019un courant de pile, on constate que la p\u00e9riode r\u00e9fractaire est absente et que le temps perdu du c\u0153ur est sensiblement le m\u00eame dans tous les cas.\nIl ne faudrait pas croire cependant \u00e0 une action particuli\u00e8re du courant de pile sur le c\u0153ur. L\u2019absence de la p\u00e9riode r\u00e9fractaire et la bri\u00e8vet\u00e9 constante du temps perdu tiennent \u00e0 ce que le courant employ\u00e9 \u00e9tait trop fort. Il suffit de mettre des r\u00e9sistances sur le circuit de ce courant pour en r\u00e9duire l\u2019intensit\u00e9. On voit alors appara\u00eetre les ph\u00e9nom\u00e8nes auxquels donnent naissance les courants induits, c\u2019est-\u00e0-dire la phase r\u00e9fractaire et la variation du temps perdu. Du reste, ces ph\u00e9nom\u00e8nes varient suivant qu\u2019on affaiblit ou qu\u2019on augmente le courant de la pile, absolument comme ils varient pour les courants induits de forces diff\u00e9rentes.\nSi le courant de pile est continu, il se comporte comme des excitations multiples et produit une t\u00e9tanisation compl\u00e8te ou incompl\u00e8te suivant son \u00e9nergie.\nOr la th\u00e9orie qui s\u2019applique \u00e0 l\u2019influence des excitations induites fr\u00e9quemment r\u00e9p\u00e9t\u00e9es explique \u00e9galement les influences du courant continu. Quand le c\u0153ur, \u00e0 la suite de la cl\u00f4ture du","page":535},{"file":"p0536.txt","language":"fr","ocr_fr":"536\nTECHNIQUE.\nCHAPITRE V.\ncourant qui le traverse, est entr\u00e9 en systole, il devient r\u00e9fractaire, et pendant un certain temps les choses se passent comme si le courant ne le traversait pas. Puis, le c\u0153ur redevient excitable et\nFig. 275. C\u0153ur de grenouille excit\u00e9 par des courants de pile tr\u00e8s-brefs et appliqu\u00e9s \u00e0 des instants diff\u00e9rents de r\u00e9volution.\nrentre dans une nouvelle systole qui lui enl\u00e8ve encore son excitabilit\u00e9.\nEn somme, les effets des courants de diverses natures se rap-","page":536},{"file":"p0537.txt","language":"fr","ocr_fr":"F\nMYOGRAPHIE DU C\u0152UR.\t537\nprochent les uns des autres d\u2019une mani\u00e8re tr\u00e8s-frappante. Le c\u0153ur, de son c\u00f4t\u00e9, pr\u00e9sente avec les autres muscles des analogies marqu\u00e9es, sauf en ce point : qu\u2019\u00e0 un moment de sa secousse qui correspond \u00e0 sa p\u00e9riode de raccourcissement, il est moins sensible aux excitations \u00e9lectriques.\nEst-il bien s\u00fbr qu\u2019on ne trouverait pas dans tous les muscles de l\u2019organisme une phase de moindre excitabilit\u00e9? On n\u2019en saurait r\u00e9pondre a priori, mais il sera int\u00e9ressant de faire sur ce sujet des recherches sp\u00e9ciales, en pla\u00e7ant les muscles explor\u00e9s dans les conditions favorables \u00e0 la production de la phase r\u00e9fractaire1.\nConclusions. \u2014 L\u2019excitabilit\u00e9 du c\u0153ur n\u2019est pas la m\u00eame aux diff\u00e9rents instants d\u2019une r\u00e9volution cardiaque.\nUne excitation unique, si elle est tr\u00e8s-intense, provoque, il est vrai, toujours une systole du c\u0153ur, ainsi que l\u2019a vu Bowditch; mais si elle est faible, elle ne trouve le c\u0153ur excitable qu\u2019\u00e0 certains instants.\nLe c\u0153ur pr\u00e9sente, \u00e0 chaque r\u00e9volution, une phase r\u00e9fractaire. Celle-ci correspond au commencement de la systole des ventricules. Du reste, cette phase varie en dur\u00e9e suivant l\u2019intensit\u00e9 de l\u2019excitant et suivant les conditions o\u00f9 se trouve le c\u0153ur.\nRelativement \u00e0 Y intensit\u00e9 de l\u2019excitant, on constate que s\u2019il est faible, la p\u00e9riode r\u00e9fractaire dure au moins pendant toute la phase systolique ; quand l\u2019excitation augmente de force, la phase r\u00e9fractaire se r\u00e9duit aux premiers instants de la systole ventriculaire, et finit par dispara\u00eetre tout \u00e0 fait si l\u2019excitation devient assez forte.\nRelativement aux conditions o\u00f9 se trouve le c\u0153ur, on voit que la chaleur abr\u00e8ge et peut m\u00f4me supprimer la phase r\u00e9fractaire, tandis que le froid en augmente la dur\u00e9e.\nLes systoles provoqu\u00e9es artificiellement ne troublent pas sensiblement le rhythme du c\u0153ur, car celui-ci compense par un repos plus grand qu\u2019\u00e0 l\u2019ordinaire le travail excessif qu\u2019on lui a fait faire. Il y a l\u00e0 une nouvelle preuve de la tendance du c\u0153ur \u00e0 travailler uniform\u00e9ment.\nToute systole provoqu\u00e9e a d\u2019autant plus d\u2019amplitude qu\u2019elle arrive plus tard apr\u00e8s la systole spontan\u00e9e qui la pr\u00e9c\u00e8de.\n1- M. BouJet, de Paris, a fait dans mon laboratoire des exp\u00e9riences encore in\u00e9dites, desquelles il r\u00e9sulte que si deux excitations appliqu\u00e9es \u00e0 un muscle se suivent de trop Pr\u00e9s, la seconde n\u2019a pas lout son eilet.","page":537},{"file":"p0538.txt","language":"fr","ocr_fr":"538\nTECHNIQUE.\nCHAPITRE V.\nToute systole provoqu\u00e9e a un temps perdu d\u2019autant plus court que l\u2019excitation qui lui a donn\u00e9 naissance est arriv\u00e9e plus tard apr\u00e8s la systole spontan\u00e9e qui la pr\u00e9c\u00e8de.\nQuand une s\u00e9rie d\u2019excitations \u00e9lectriques faibles agit sur le c\u0153ur, la plupart de celles-ci trouvent le c\u0153ur r\u00e9fractaire; aussi, le nombre des systoles est-il beaucoup plus petit que celui des excitations.\nOn peut faire varier la fr\u00e9quence des excitations faibles sans changer sensiblement celle des systoles : le c\u0153ur, d\u00e8s qu\u2019il a re\u00e7u une excitation efficace, se trouvant ramen\u00e9 \u00e0 la phase r\u00e9fractaire.\nMais si l\u2019on fait varier l\u2019intensit\u00e9 des excitations sans en changer la fr\u00e9quence, comme la p\u00e9riode r\u00e9fractaire devient moins longue, le nombre des systoles s\u2019approche de celui des excitations et peut l\u2019atteindre, ce qui met le c\u0153ur dans un \u00e9tat; de t\u00e9tanos quand les excitations sont assez fr\u00e9quentes.\nLes courants de pile de courte dur\u00e9e se comportent sensiblement comme les courants d\u2019induction.\nLe courant continu d\u2019une pile, lorsqu\u2019il est faible, agit comme une s\u00e9rie d\u2019excitations discontinues et ne fait qu\u2019acc\u00e9l\u00e9rer le rhythme du c\u0153ur. Cela tient \u00e0 ce que le courant n\u2019agit que dans les moments o\u00f9 le c\u0153ur n\u2019est pas r\u00e9fractaire.\nMais un courant de pile suffisamment intense acc\u00e9l\u00e8re davantage le rhythme cardiaque, car la p\u00e9riode r\u00e9fractaire est plus courte pour les courants forts. A un certain degr\u00e9 d\u2019intensit\u00e9, le courant de pile met le c\u0153ur dans un t\u00e9tanos complet.\nLes autres muscles de la vie organique devront \u00eatre soumis \u00e9galement \u00e0 la myographie ; il y aura l\u00e0 d\u2019int\u00e9ressantes applications \u00e0 la m\u00e9decine. Legros et Oninus ont d\u00e9j\u00e0 tent\u00e9 quelques essais sur la myographie intestinale. Fran\u00e7ois Franck a d\u00e9termin\u00e9 le retard du resserrement des vaisseaux apr\u00e8s une excitation \u00e9lectrique; nous en parlerons plus loin.","page":538},{"file":"p0539.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHAPITRE VI.\nPNEUMOGRAPHIE.\nEtudes graphiques sur les mouvements de la respiration : Vierordt et G. Ludwig. \u2014 Application des instruments, signification des trac\u00e9s. \u2014 Pneumographe \u00e0 transmission. \u2014 Courbes des mouvements du thorax.\u2014 Rapport des mouvements respiratoires du thorax avec ceux de l\u2019abdomen. \u2014 Rapport des mouvements respiratoires avec ceux de l\u2019air respir\u00e9. \u2014 Des volumes de l'air inspir\u00e9 et expir\u00e9 \u00e9valu\u00e9s par la m\u00e9thode graphique. \u2014 Fr\u00e9quence et rhythme de la respiration \u00e0 l\u2019\u00e9tat normal. \u2014 Influences qui modifient les caract\u00e8res de la respiration: influence de l\u2019\u00e9troitesse des voies respiratoires, obstacle au passage de l\u2019air dans l\u2019inspiration ou dans l\u2019expiration.\n\u00c9tude graphique des mouvements respiratoires et des influences qui les modifient.\nLorsque K. Vierordt eut publi\u00e9, en 1855, ses recherches sur la forme du pouls \u00e9tudi\u00e9 d\u2019apr\u00e8s la m\u00e9thode graphique, le savant physiologiste de Tubingen comprit que l\u2019on pouvait \u00e9tendre davantage l\u2019emploi des appareils inscripteurs. Bient\u00f4t, en effet, il lit para\u00eetre, avec la collaboration de G. Ludwig,'\u2018un travail sur les mouvements respiratoires *. Les auteurs de ce m\u00e9moire recueillirent les trac\u00e9s des mouvements du thorax pendant la respiration ; ils exp\u00e9riment\u00e8rent sur eux-m\u00eames et sur plusieurs sujets de diff\u00e9rents \u00e2ges.\nNous avons voulu \u00e9tudier \u00e9galement les caract\u00e8res graphiques des mouvements respiratoires; mais nous avons cherch\u00e9 surtout \u00e0 d\u00e9terminer les influences qui font varier le rhythme, la fr\u00e9quence et l\u2019amplitude de ces mouvements \u00e0 l\u2019\u00e9tat sain, afin d\u2019avoir, dans\n1. Vierordt et G. Ludwig, Beitr\u00e4ge zur Lehre von der den Athcmhewegungen (Arch, f\u00fcr physiologische Heilkunde, 18\u00dc5, t. XIV, p. 2515).","page":539},{"file":"p0540.txt","language":"fr","ocr_fr":"540\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VI. ces notions physiologiques, un guide qui nous perm\u00eet de saisir la cause des perturbations que la respiration pr\u00e9sente dans les maladies. Pour bien faire comprendre la tendance de nos \u00e9tudes nous commencerons par exposer bri\u00e8vement ce qui avait \u00e9t\u00e9 fait par les auteurs qui viennent d\u2019\u00eatre cit\u00e9s.\nCes physiologistes ont employ\u00e9 dans leurs recherches le sphygmographe de Vierordt. Le sujet mis en exp\u00e9rience \u00e9tait couch\u00e9 sur le dos, et l\u2019on appuyait sur son sternum le bouton qui, dans l\u2019exploration du pouls art\u00e9riel, repose sur le vaisseau. La grande branche du sphygmographe tra\u00e7ait sur le cylindre d\u2019un kymographion la courbe des mouvements respiratoires. On analysait cette courbe de la mani\u00e8re suivante : on appr\u00e9ciait la fr\u00e9quence des respirations en \u00e9valuant leur nombre pour une dur\u00e9e connue et toujours la m\u00eame ; cette dur\u00e9e correspondait \u00e0 un tour complet du cylindre, par exemple.\nD\u2019autre part, on mesurait exactement la dur\u00e9e des inspirations, des expirations et des pauses qui les s\u00e9parent. Pour cela, on projetait chacun de ces \u00e9l\u00e9ments d\u2019une courbe respiratoire sur la ligne des abscisses, c\u2019est-\u00e0-dire sur la ligne horizontale qui repr\u00e9sente la circonf\u00e9rence du cylindre. Enfin, l\u2019amplitude des mouvements s\u2019\u00e9valuait en mesurant la hauteur verticale qui s\u00e9parait le maximum du minimum de chaque courbe, autrement dit par la projection de cette courbe sur la ligne des ordonn\u00e9es. Vierordt et G. Ludwig cherch\u00e8rent d\u2019abord \u00e0 d\u00e9terminer la capacit\u00e9 vitale de chacun des sujets mis en exp\u00e9rience. Pour cela, il faisait faire une inspiration aussi profonde que possible, puis une expiration aussi compl\u00e8te qu\u2019il se pouvait. Le cylindre \u00e9tant immobile pendant ce temps, le levier du sphygmographe tra\u00e7ait un grand arc de cercle., Par les deux extr\u00e9mit\u00e9s de cet arc, on menait deux lignes horizontales et par cons\u00e9quent parall\u00e8les ; l\u2019\u00e9cartement de ces deux lignes \u00e9tait la mesure graphique de la capacit\u00e9 vitale du poumon. Ces deux points de rep\u00e8re une fois \u00e9tablis, on pouvait, dans un trac\u00e9 des mouvements respiratoires, savoir si la poitrine, en s\u2019emplissant et en se vidant, se rapprochait plus ou moins des limites de sa capacit\u00e9 vitale.\nVierordt et G. Ludwig firent plus : ils voulurent d\u00e9terminer la relation qui existe entre l\u2019amplitude d\u2019une courbe respiratoire et la quantit\u00e9 d\u2019air mise en mouvement par la respiration au m\u00eame moment. Ces auteurs employ\u00e8rent le spirom\u00e8tre \u00e0 la mesure des volumes d\u2019air, et conclurent de leurs exp\u00e9riences que la hauteur","page":540},{"file":"p0541.txt","language":"fr","ocr_fr":"r\nPNEUMOGRAPHIE. _\t541\ndes courbes est sensiblement proportionnelle \u00e0 la quantit\u00e9 d\u2019air inspir\u00e9e.\nEnfin, comparant l\u2019amplitude \u00e0 la fr\u00e9quence des mouvements respiratoires, ils tir\u00e8rent cette autre conclusion, que la poitrine se dilate d\u2019autant moins que la respiration est plus fr\u00e9quente.\nCe sont l\u00e0 les deux principales conclusions qui ressortent du travail des deux auteurs allemands; le reste de ce m\u00e9moire consiste surtout en tableaux des dur\u00e9es et des amplitudes de chacune des inspirations et des expirations dont le trac\u00e9 a \u00e9t\u00e9 pris; de ces mesures, il est difficile de tirer autre chose que des moyennes qui ont peu de valeur, car elles ne peuvent s\u2019appliquer \u00e0 aucun cas particulier. On va voir, en effet, qu\u2019il n\u2019y a rien d\u2019absolu dans la dur\u00e9e relative des inspirations et des expirations, et que si, d\u2019une mani\u00e8re g\u00e9n\u00e9rale, on doit admettre que l\u2019inspiration est le temps le plus court, il peut arriver telle influence qui renverse compl\u00e8tement ces rapports de dur\u00e9es.\nApplication des instruments; signification des traces.\nLe premier explorateur des mouvements respiratoires dont je me sois servi \u00e9tait un cylindre \u00e9lastique creux mis sur le trajet d\u2019une ceinture. L\u2019ampliation ou le resserrement de la poitrine, agissant sur ce cylindre \u00e0 capacit\u00e9 variable, y appelaient ou en expulsaient de l\u2019air; ces mouvements alternatifs'actionnaient un tambour \u00e0 levier. Cet appareil a \u00e9t\u00e9 employ\u00e9 par Bert dans ses recherches sur les mouvements de l\u00e0''respiration*.\nUne seconde disposition est repr\u00e9sent\u00e9e figur\u00e9 276. Elle a \u00e9l\u00e9 d\u00e9j\u00e0 d\u00e9crite page 203; la fonction en est plus sure que celle du cylindre; elle commence quand on met en prise la vis Y avec la pi\u00e8ce qui agit sur le tambour; elle cesse quand on rel\u00e8ve la vis.\nEn ce moment, je donne au pneumograph\u00e8 une disposition plus commode encore: toutes les pi\u00e8ces saillantes sont supprim\u00e9es et l\u2019instrument peut \u00eatre port\u00e9 Sous les v\u00eatements ou au lit sans qu\u2019il y ait \u00e0 craindre un d\u00e9rangement.\nDu reste, tous ces appareils donnent d\u00e9s trac\u00e9s semblables.\nPour comprendre la signification de ces courbes, suivons par la pens\u00e9e les mouvements qu\u2019ex\u00e9cutent de proche en proche les dif-\nJ. Bert, Leeons sur la pkijsioloyie compar\u00e9e de la respiration f 1870","page":541},{"file":"p0542.txt","language":"fr","ocr_fr":"542\nTECHNIQUE.\nCHAPITRE VI.\nf\u00e9rcntes pi\u00e8ces de l\u2019appareil pendant la respiration. Au moment de l\u2019inspiration et pendant toute sa duree, la poitrine se dilatera, la ceinture s\u2019allongera dans le seul point o\u00f9 elle soit \u00e9lastique, c\u2019est-\u00e0-dire en faisant diverger les branches de l\u2019appareil; celui-ci aspirera, par le tube de transmission, l\u2019air du tambour inscripteur ; d\u00e8s lors, la membrane du tambour s\u2019affaissera, et le levier qui repose sur elle descendra. \u2014 Dans l\u2019expiration, la poitrine diminuant de diam\u00e8tre, le cylindre se resserrera et, refoulant l\u2019air dans le tambour, soul\u00e8vera le levier. Dans chaque courbe, l\u2019ascension correspondra donc \u00e0 l\u2019expiration, la descente \u00e0 l\u2019inspiration. Les trac\u00e9s se lisent de gauche \u00e0 droite comme dans l\u2019\u00e9criture ordinaire*.\nFig. 276. Pncuniograplie, appareil explorateur des mouvements de la respiration.\nSur un m\u00eame cylindre on peut adapter en m\u00eame temps plusieurs leviers, dont chacun est en rapport avec un pneumographe particulier. Cette disposition permet de comparer, dans leurs formes et leurs rapports de synchronisme, les mouvements du thorax et ceux de l\u2019abdomen.\nEnfin, on peut inscrire \u00e0 la fois les mouvements respiratoires et les battements du c\u0153ur, en appliquant sur celui-ci l\u2019explorateur qui sera d\u00e9crit page 589.\n1. Nous signalons ce fait au lecteur, parce que dans la ligure repr\u00e9sent\u00e9e par Vierordt les trac\u00e9s se lisent de droite \u00e0 gauche.","page":542},{"file":"p0543.txt","language":"fr","ocr_fr":"r\nPNEUMOGRAPHIE.\t543\nUn appareil \u00e9lectrique pointe les secondes sur le papier, ce qui permet d\u2019appr\u00e9cier exactement les dur\u00e9es des ph\u00e9nom\u00e8nes enregistr\u00e9s. Celte pr\u00e9caution est superflue quand on a d\u00e9termin\u00e9 la vitesse de translation du cylindre et qu\u2019on l\u2019a r\u00e9gl\u00e9e une fois pour toutes.\nAvec ces dispositions, le sujet en exp\u00e9rience n\u2019est plus forc\u00e9 de se tenir couch\u00e9 sur le dos, comme dans les exp\u00e9riences de Yic-rordt et G. Ludwig; il peut prendre toutes les attitudes qu\u2019il lui pla\u00eet, ce qui permet d\u2019\u00e9tudier l\u2019influence de chacune d\u2019elles. De plus, un exp\u00e9rimentateur peut, sans aide, recueillir sur lui-m\u00eame des trac\u00e9s des mouvements de la respiration, ce qui est un grand avantage. Du reste, l\u2019appareil de Yierordt ne pr\u00e9sentait aucune d\u00e9fectuosit\u00e9 capable d\u2019alt\u00e9rer les r\u00e9sultats de l\u2019expcrience1 2. Il \u00e9tait seulement d\u2019un emploi peu commode.\nLa ligure 277 repr\u00e9sente des trac\u00e9s des mouvements respiratoires avec indication des dur\u00e9es et des amplitudes de chacun de leurs \u00e9l\u00e9ments, ainsi que la fr\u00e9quence des battements du c\u0153ur pendant le m\u00eame temps.\nLes deux premi\u00e8res lignes superpos\u00e9es sont produites par les mouvements respiratoires : la ligne T est fournie par les mouvements du thorax, la ligne A par ceux de l\u2019abdomen.\nLa ligne C est donn\u00e9e par les battements du c\u0153ur.\nLa ligne S est trac\u00e9e par l\u2019appareil qui pointe les secondes sur le papier. Nous avons r\u00e9gl\u00e9 la translation de celui-ci de telle sorte que la seconde f\u00fbt repr\u00e9sent\u00e9e par une fraction simple de l\u2019unit\u00e9 do longueur. C\u2019est le demi-centim\u00e8tre qui repr\u00e9sente la seconde dans les exp\u00e9riences faites sur la respiration.\nAnalysons maintenant les courbes repr\u00e9sent\u00e9es dans celte figure\u00ae.\n1.\ttes reproches que nous avons cru devoir faire au sphvgmographe de cct auteur ne s\u2019appliquaient qu\u2019\u00e0 sou impuissance \u00e0 signaler des mouvements tr\u00e8s-rapides, comme le seraient ceux du pouls et des battements du c\u0153ur; mais nous ne doutons pas que cet appareil ne donne un trac\u00e9 fid\u00e8le des mouvements, assez lents d\u2019ordinaire, qu\u2019\u00e9prouvent dans la respiration les parois du thorax ou de l\u2019abdomen.\n2.\tDans la figure 277 on remarque des dentelures nombreuses, surtout pendant la p\u00e9riode d\u2019expiration. Ces saccades de la courbe sont produites par l\u2019\u00e9branlement que les battements du c\u0153ur am\u00e8nent dans les parois du thorax et de l'abdomen.","page":543},{"file":"p0545.txt","language":"fr","ocr_fr":"r\nMOUVEMENTS THORACIQUES.\n545\nCourbe \u00ables mouvements du thorax.\nVoici comment on d\u00e9termine la dur\u00e9e de l\u2019inspiration et celle de l\u2019expiration dans chaque courbe.\nIl est \u00e9vident, d\u2019apr\u00e8s ce qui a \u00e9t\u00e9 dit de la disposition de l\u2019appareil, que l\u2019inspiration ne peut se traduire que par une ligne descendante. La premi\u00e8re inspiration de la courbe T se fera donc depuis le d\u00e9but jusqu\u2019au point A, o\u00f9 la ligne cesse de s\u2019abaisser. L\u2019expiration se fera de A en E et ainsi de s'uite.\nSur l\u2019une quelconque des lignes horizontales du r\u00e9seau, pla\u00e7ons des rep\u00e8res directement au-dessous des points qui correspondent aux limites des inspirations et des expirations. La ligne des temps sera partag\u00e9e en longueurs proportionnelles \u00e0 la dur\u00e9e de chacun des mouvements respiratoires ex\u00e9cut\u00e9s. Au-dessous de la lin de l\u2019expiration, c\u2019est-\u00e0-dire au-dessous du summum de chaque courbe, on place une petite croix; au-dessous du minimum, on place un trait. D\u00e8s lors, en comptant de gauche \u00e0 droite, tout intervalle entre un trait et une croix repr\u00e9sentera une expiration, tout intervalle entre une croix et un trait correspondra \u00e0 une inspiration. On pourra donc \u00e9valuer tout de suite la dur\u00e9e de chacune de ces p\u00e9riodes, d\u2019apr\u00e8s le nombre de divisions millim\u00e9triques qu\u2019elles renferment. Un proc\u00e9d\u00e9 plus facile et plus s\u00fbr dans l\u2019appr\u00e9ciation des dur\u00e9es relatives de chacune des p\u00e9riodes de la respiration consiste \u00e0 prendre leur dur\u00e9e moyenne pendant une minute. Pour cela, on ajoute sur une r\u00e8gle gradu\u00e9e toutes les longueurs correspondantes aux inspirations, et si un nombre entier de respirations y est contenu, on n\u2019a qu\u2019\u00e0 retrancher la longueur trouv\u00e9e de 30 centim\u00e8tres (longueur qui correspond \u00e0 une minute), et le reste exprime la dur\u00e9e horizontale des expirations. Il suffit ensuite de diviser chacune de ces dur\u00e9es horizontales par le nombre des respirations, et de pousser cette division jusqu\u2019\u00e0 la deuxi\u00e8me d\u00e9cimale, pour avoir la dur\u00e9e moyenne d\u2019une inspiration ou d\u2019une expiration avec une approximation bien suffisante. Cette recherche de la dur\u00e9e moyenne de chaque phase de la respiration peut se faire avec assez de rapidit\u00e9, pour peu qu\u2019on en ait un peu l\u2019habitude.\nJihythme de la respiration. \u2014 L\u2019inspiration et l\u2019expiration sont les deux divisions vraiment naturelles du mouvement respira-\nx,","page":545},{"file":"p0546.txt","language":"fr","ocr_fr":"546\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VI.\nLoire. Plusieurs auteurs ont admis, en outre, des pauses \u00e0 la tin de chacun de ces deux temps : la plus longue succ\u00e9derait \u00e0 l\u2019inspiration. Cette distinction est factice. S\u2019il est vrai qu\u2019\u00e0 la fin de l\u2019inspiration la poitrine semble s\u2019arr\u00eater un instant en dilatation, cependant l\u2019immobilit\u00e9 des parois thoraciques n\u2019est pas compl\u00e8te; on peut s\u2019en convaincre \u00e0 l\u2019inspection des trac\u00e9s qui ne pr\u00e9sentent jamais de lignes horizontales, mais seulement un ralentissement dans l\u2019ascension. Quant \u00e0 la pause qui succ\u00e9derait \u00e0 l\u2019inspiration, moins prononc\u00e9e que la pr\u00e9c\u00e9dente, de l\u2019aveu de tous les auteurs, l\u2019examen des trac\u00e9s montre qu\u2019elle est encore moins r\u00e9elle. \u2022\nOn comprend que l\u2019amplitude de la respiration s\u2019\u00e9value par la hauteur verticale de l\u2019inspiration ou de l'expiration qu\u2019on veut mesurer. C\u2019est du maximum au minimum d\u2019une courbe que se mesure l\u2019amplitude de l\u2019inspiration; celle de l\u2019expiration s\u2019\u00e9value du minimum au maximum de la m\u00eame courbe. Ces amplitudes ne sont pas toujours les m\u00eames pour chaque respiration, mais leur in\u00e9galit\u00e9 finit par se compenser au bout de quelques instants, sans quoi la ligne d\u2019ensemble s\u2019\u00e9l\u00e8verait ou s\u2019abaisserait.\nL\u2019amplitude d\u2019un trac\u00e9 de respiration, comme celle d\u2019un trac\u00e9 du pouls, a peu de valeur par elle-m\u00eame; elle peut varier sous diff\u00e9rentes influences ind\u00e9pendantes de l\u2019\u00e9nergie des mouvements respiratoires observ\u00e9s. Ainsi le mode d\u2019application de la ceinture, sa tension plus ou moins grande, la sensibilit\u00e9 de l\u2019appareil \u00e0 evier, etc., la font varier. Mais une fois que l\u2019appareil est adapt\u00e9 sur le sujet mis en exp\u00e9rience, l\u2019amplitude reste fixe si la respiration est r\u00e9guli\u00e8re, et ne se modifie qu\u2019autant que les mouvements respiratoires se modifient eux-m\u00eames. On peut donc, par la comparaison des amplitudes de diff\u00e9rentes courbes d\u2019un trac\u00e9, d\u00e9duire l\u2019amplitude comparative des divers mouvements qui les ont produits. Mais il n\u2019y a rien d\u2019absolu dans la signification de l\u2019amplitude d\u2019une courbe, tant qu\u2019on n\u2019a pas d\u00e9termin\u00e9 exp\u00e9rimentalement le volume d\u2019air mis en jeu par la respiration correspondante.\nLa ligne d\u2019ensemble du trac\u00e9 peut, sous certaines influences, s\u2019\u00e9lever ou s\u2019abaisser. Ces modifications portent sur l\u2019altitude du trac\u00e9, elles ne nous occuperont pas ici ; disons toutefois que l\u2019\u00e9tude des changements d\u2019altitude de la courbe respiratoire permet de constater que, dans certaines conditions, un sujet respire avec la poitrine presque toujours pleine d\u2019air, tandis que dans d\u2019autres cas son thorax est affaiss\u00e9 en expiration.","page":546},{"file":"p0547.txt","language":"fr","ocr_fr":"MOUVEMENTS ABDOMINAUX.\n547\nCes pr\u00e9liminaires une ibis \u00e9tablis, passons aux exp\u00e9riences relatives aux conditions qui influencent les mouvements respiratoires dans leur fr\u00e9quence, leur rhythme et leurs rapports de nombre avec les mouvements du c\u0153ur.\nRapports des mouvements respiratoires du thorax avec ceux de l\u2019abdomen.\nL\u2019une des premi\u00e8res questions qu\u2019on ail \u00e0 se poser avant d\u2019instituer des exp\u00e9riences sur la forme graphique des mouvements respiratoires est celle-ci : \u00ab En quel point faut-il appliquer la ceinture destin\u00e9e \u00e0 recevoir ces mouvements? est-il indiff\u00e9rent de l\u2019appliquer sur le thorax ou sur l\u2019abdomen? \u00bb\nPour r\u00e9soudre cette question, nous avons recueilli simultan\u00e9ment, avec deux appareils semblables, les courbes fournies par les mouvements thoraciques et celles que donnent les mouvements abdominaux. Nous avons vu, dans toutes nos exp\u00e9riences, que les trac\u00e9s obtenus sont sensiblement parall\u00e8les. La seule diff\u00e9rence qu\u2019on rencontre ordinairement porte sur l\u2019intensit\u00e9 du mouvement, c'est-\u00e0-dire sur l\u2019amplitude de la courbe trac\u00e9e dans les deux cas. La ligure 277 repr\u00e9sente, ligne T, un trac\u00e9 fourni par les mouvements thoraciques, et ligne A un trac\u00e9 des mouvements abdominaux. La seule diff\u00e9rence notable entre ces deux ordres de courbes consiste en une amplitude plus grande de celle de l\u2019abdomen. On e\u00fbt pu, dans ce cas, diminuer la sensibilit\u00e91 de l\u2019appareil \u00e0 levier correspondant aux mouvements abdominaux, et l\u2019on e\u00fbt eu deux trac\u00e9s identiques, parfaitement superposables.\nPeut-\u00eatre ce parall\u00e9lisme des mouvements thoraciques et abdominaux n\u2019cst-il pas constant, m\u00eame \u00e0 l\u2019\u00e9tat physiologique; il faudra multiplier les recherches \u00e0 cet \u00e9gard. En tout cas, on peut, sous l\u2019influence de la volont\u00e9, modifier les mouvements thoraciques et abdominaux, jusqu\u2019\u00e0 les rendre alternants. Mais ce n\u2019est pointl\u00e0 un type normal de la respiration ; le parall\u00e9lisme de ces mouvements nous a paru constant \u00e0 l\u2019\u00e9tat normal2.\n%\n1.\tOn fail varier la sensibilit\u00e9 de l\u2019instrument, c'est-\u00e0-dire l\u2019amplitude du trac\u00e9 fourni par un mouvement quelconque, en faisant avancer ou reculer le tambour avec la pi\u00e8ce qui soul\u00e8ve le levier, de mani\u00e8re que celle-ci agisse plus ou moins pr\u00e9s de l'axe de rotation de ce levier. (Voir Technique, p. 447.)\n2.\tDans de r\u00e9centes exp\u00e9riences, I.uciani a obtenu de singuli\u00e8res alternances entre","page":547},{"file":"p0548.txt","language":"fr","ocr_fr":"548\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VI.\nIl r\u00e9sulte de l\u00e0 que le point auquel on devra appliquer la ceinture pour recueillir les mouvements respiratoires est indiff\u00e9rent. La seule indication est de choisir le point o\u00f9 ces mouvements ne soient ni trop forts ni trop faibles, pour s\u2019enregistrer facilement.\nRapport \u00eeles mouvements respiratoires avec ceux de l'air respir\u00e9.\nCette question pr\u00e9sente une grande importance et ne peut se r\u00e9soudre \u00e0 priori ; en effet, il serait bien possible que les mouvements de la respiration n\u2019eussent pas toujours une efficacit\u00e9 proportionnelle \u00e0 leur amplitude, c\u2019est-\u00e0-dire que l\u2019air expir\u00e9 ou inspir\u00e9 ne correspond\u00eet pas exactement \u00e0 l\u2019\u00e9tendue du d\u00e9placement d\u2019un point de la poitrine ou de l\u2019abdomen. \u00c0 certains moments, la dilatation thoracique pourrait \u00eatre neutralis\u00e9e par quelque mouvement inverse, comme l\u2019enfoncement des espaces intercostaux ou la diminution du diam\u00e8tre longitudinal de la poitrine. Pour d\u00e9terminer, s\u2019il en \u00e9tait ainsi dans les conditions normales, nous avons proc\u00e9d\u00e9 de la mani\u00e8re suivante.\nEn m\u00eame temps que s\u2019enregistraient les mouvements de la poitrine, nous avons recueilli un autre trac\u00e9 exprimant les rapports de volume d\u2019air qui entrait dans la poitrine et qui en sortait \u00e0 chaque instant. A cet effet, on prend un grand r\u00e9servoir d\u2019une capacit\u00e9 de deux cents litres environ, on y adapte deux tubes, l\u2019un tr\u00e8s-large, qui se place dans la bouche pour respirer, l\u2019autre plus \u00e9troit, qui se rend au tambour d\u2019un enregistreur. A chaque inspiration, l\u2019air du r\u00e9servoir se rar\u00e9fie, et cette rar\u00e9faction, transmise par le tube au tambour de l\u2019appareil, produit un abaissement du levier; \u00e0 chaque expiration, cet air est comprim\u00e9 et le levier s\u2019\u00e9l\u00e8ve.\nSi l\u2019on sensibilise les deux instruments enregistreurs de mani\u00e8re \u00e0 donner la m\u00eame amplitude aux deux trac\u00e9s, on voit que ceux-ci sont parfaitement superposables ; d\u2019o\u00f9 l\u2019on peut conclure que les mouvements ext\u00e9rieurs de la respiration ont une intensit\u00e9 proportionnelle aux quantit\u00e9s d\u2019air que la poitrine aspire ou expulse \u00e0 chaque instant *.\nles pressions mesur\u00e9es dans le thorax et dans l\u2019abdomen; j\u2019ai dit comment ces alternances me semblaient pouvoir s\u2019expliquer par un d\u00e9faut des instruments employ\u00e9s.\n1. On pourrait croire que le mouvement de l\u2019air qui s\u2019\u00e9chappe de la poitrine ne doit","page":548},{"file":"p0549.txt","language":"fr","ocr_fr":"549\nMOUVEMENTS DE L\u2019AIR RESPIR\u00c9.\nCe parall\u00e9lisme entre les mouvements thoraciques et les mouvements de l\u2019air respir\u00e9 n\u2019est parfait que dans les conditions de libert\u00e9 compl\u00e8te de la respiration. Pour que le volume d\u2019air appel\u00e9 par le thorax ou chass\u00e9 au dehors soit en relation directe avec l\u2019action musculaire qui s\u2019est produite, il faut que le passage de cet air soit assez large pour pr\u00e9senter une r\u00e9sistance insignifiante. Si par exemple, au moment d\u2019une expiration puissante, l\u2019air ne trouve pas une issue facile, il sera comprim\u00e9 dans le poumon et perdra de son volume, ce qui permettra \u00e0 la cage tho raeique de se resserrer plus que ne le comporte le volume de l\u2019air expir\u00e9. Inversement, dans une inspiration \u00e9nergique, la poitrine pourra se dilater en rar\u00e9fiant l\u2019air contenu dans le poumon.\nPoussons \u00e0 l\u2019extr\u00eame ces conditions de difficult\u00e9 au passage de\n278. Courbe des mouvements thoraciques obtenue en respirant par un tube tr\u00e8s-\u00e9troit.\nl\u2019air, et supposons, pour rendre le ph\u00e9nom\u00e8ne plus sensible, que les voies a\u00e9riennes soient compl\u00e8tement ferm\u00e9es : la poitrine pourra encore ex\u00e9cuter quelques mouvements de dilatation et de resserrement, mais ceux-ci n\u2019auront d\u2019autre effet que de rar\u00e9fier et de condenser l\u2019air qu\u2019elle renferme. La cavit\u00e9 thoracique pr\u00e9sente donc, dans ces conditions m\u00e9caniques, une diff\u00e9rence fondamentale avec les cavit\u00e9s cardiaques; celles-ci, en effet, agissent, dans leurs diastoles et leurs systoles, sur un fluide incompressible et non dilatable, de telle sorte que le changement de volume du c\u0153ur correspond toujours \u00e0 une diminution ou \u00e0 une augmentation r\u00e9elle de son contenu, tandis que, dans l\u2019appareil respira-\npas se transmettre d\u2019une mani\u00e8re instantan\u00e9e \u00e0 travers le vaste r\u00e9servoir et le tobe de Caoutchouc jusqu\u2019au levier de l\u2019enregistreur; mais nous avons pu constater que cette transmission est parfaitement instantan\u00e9e, et que toute saccade produite dans les mouvements thoraciques se traduit par une saccade simultan\u00e9e dans le trac\u00e9 des mouvements de l\u2019air. Il faut en excepter toutefois les l\u00e9gers mouvements produits dans le trac\u00e9 thoracique par les battements du c\u0153ur.","page":549},{"file":"p0550.txt","language":"fr","ocr_fr":"550\nTECHNIQUE.\nCHAPITRE VI.\ntoire, le fluide sur lequel agissent les mouvements thoraciques est \u00e9minemment compressible.\nLa figure 278 repr\u00e9sente le trac\u00e9 des mouvements thoraciques obtenus en respirant par un tube tr\u00e8s-\u00e9troit. On y voit d\u2019abord une ascension brusque qui veut dire que le resserrement du thorax \u00abs\u2019est produit en comprimant l\u2019air contenu dans le poumon; puis, l\u2019ascension devient lente, ce qui exprime que toute contraction nouvelle est impossible, \u00e0 moins qu\u2019il ne sorte de l\u2019air par le tube, ce qui se fait tr\u00e8s-lentement.\nA partir du sommet, la chute brusque exprime une rar\u00e9faction de l\u2019air du poumon par les forces inspiratrices, puis la descente se continue lentement, par suite du passage de l\u2019air inspir\u00e9 \u00e0 travers le tube.\nDes volumes de l\u2019air inspir\u00e9 et expir\u00e9 \u00e9valu\u00e9s par la m\u00e9thode graphique.\nUn seul point est prouv\u00e9 jusqu\u2019ici : c\u2019est que les mouvements respiratoires ont des effets proportionnels \u00e0 leur intensit\u00e9. Ainsi l\u2019on peut, \u00e0 l\u2019inspection de la courbe, reconna\u00eetre \u00e0 quel moment l\u2019air p\u00e9n\u00e8tre dans la poitrine avec plus d\u2019abondance: \u00e0 quel moment son mouvement s\u2019arr\u00eate ou change de direction. Mais ces m\u00eames trac\u00e9s peuvent-ils nous donner une id\u00e9e du volume absolu de l\u2019air entr\u00e9 dans le poumon? C\u2019est ce qu\u2019il s\u2019agit de d\u00e9terminer, soit un trac\u00e9 des mouvements de l\u2019air inspir\u00e9 et expir\u00e9 obtenu \u00e0 l\u2019aide du r\u00e9servoir pr\u00e9c\u00e9demment d\u00e9crit; il est facile de d\u00e9terminer la quantit\u00e9 d\u2019air qui a \u00e9t\u00e9 mise en mouvement par chaque respiration.\nIl 'suffit pour cela de d\u00e9terminer quel est le volume d\u2019air qui, foul\u00e9 dans le r\u00e9servoir, produit une \u00e9l\u00e9vation du levier correspondante \u00e0 celle qui existe dans le trac\u00e9. Pour cela, on met le r\u00e9servoir en communication avec le tube insufflateur du spirom\u00e8tre \u00e0 cloche de Hutchinson, et l\u2019on presse sur la cloche jusqu\u2019\u00e0 ce que l\u2019air expuls\u00e9 ait soulev\u00e9 le levier enregistreur au niveau du maximum de la courbe qu\u2019on \u00e9value. On note sur la graduation de la cloche le niveau de l\u2019eau \u00e0.ce moment; on soul\u00e8ve ensuite la cloche jusqu\u2019\u00e0 ce que le ievier soit redescendu au niveau du minimum de la courbe, et l\u2019on note de nouveau le niveau de l\u2019eau. De ces deux notations extr\u00eames se d\u00e9duit le volume de l\u2019air qui est","page":550},{"file":"p0551.txt","language":"fr","ocr_fr":"RHYTHME DE LA RESPIRATION.\n551\npass\u00e9 du r\u00e9servoir dans la cloche pour produire l\u2019\u00e9cart du levier, dont on cherchait la valeur en litres et centilitres d\u2019air.\nIl est d\u00e9j\u00e0 \u00e9vident que ce volume est identique avec celui qui a \u00e9t\u00e9 chass\u00e9 du poumon dans l\u2019expiration. Mais on a vu tout \u00e0 l\u2019heure que le trac\u00e9 recueilli d\u2019apr\u00e8s les mouvements de la poitrine est parall\u00e8le au trac\u00e9 recueilli par les mouvements de l\u2019air. On pourra donc, d\u2019apr\u00e8s le trac\u00e9 des mouvements thoraciques, \u00e9valuer le volume d\u2019air mis en mouvement en un temps donn\u00e9, pourvu qu\u2019on ait d\u00e9termin\u00e9 le volume d\u2019air correspondant \u00e0 l\u2019une des respirations inscrites1.\nCette m\u00e9thode permettra donc d\u2019\u00e9valuer les volumes d\u2019air mis en action dans les diff\u00e9rentes formes de la respiration, et d\u2019appr\u00e9cier l\u2019activit\u00e9 de la fonction respiratoire dans diverses circonstances. Pour \u00e9valuer les volumes d\u2019air mis en mouvement en un temps donn\u00e9, on additionnera les valeurs de chacune des respirations contenues dans une m\u00eame longueur de trac\u00e9. Si la respiration est r\u00e9guli\u00e8re, ce qui est le cas le plus fr\u00e9quent, il suffira de multiplier le volume d\u2019air inspir\u00e9 dans un cas par le nombre des respirations.\nFr\u00e9quence et rliytlime tic la respiration \u00e0 l\u2019\u00e9tat normal.\nOn ne saurait attribuer aux mouvements respiratoires un type normal, car mille influences les font varier. Il en est de la respiration comme de la circulation du sang : l\u2019attitude, l\u2019action musculaire, la temp\u00e9rature, l\u2019ingestion des aliments, etc., influent sur l\u2019une et l\u2019autre de ces fonctions. Pour la respiration, la volont\u00e9 s\u2019ajoute encore aux causes de changement ci-dessus indiqu\u00e9es, permettant, pour les besoins de la phonation ou de l\u2019action musculaire, de diriger arbitrairement ou de suspendre au besoin, pour quelques instants, les mouvements de la cage thoracique. Ces in-\n1. Une objection pourra \u00eatre \u00e9lev\u00e9e contre cette m\u00e9thode; elle est relative \u00e0 l\u2019influence de la temp\u00e9rature sur le volume d\u2019air soumis \u00e0 la respiration, cette temp\u00e9rature n'\u00e9tant pas la m\u00eame dans le poumon et dans le r\u00e9servoir. Or l\u2019exp\u00e9rience montre que cette influence est \u00e0 peu pr\u00e8s nulle. En effet, si l\u2019air s'\u00e9chauffait dans le r\u00e9servoir, apr\u00e8s quelques respirations, on verrait la courbe, dans son ensemble, s\u2019\u00e9lever peu \u00e0 peu quand on enregistre les mouvements de l\u2019air, ce qui ne s\u2019observe qu\u2019\u00e0 un degr\u00e9 Ir\u00e8s-faible et n\u00e9gligeable. \u2014 On peut donc, assez fid\u00e8lement, \u00e9valuer d\u2019apr\u00e8s un trac\u00e9 des mouvements respiratoires les quantit\u00e9s d\u2019air rois en mouvement.","page":551},{"file":"p0552.txt","language":"fr","ocr_fr":"552\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VI.\nfluences perturbatrices seraient tr\u00e8s-g\u00eanantes dans l\u2019cxpcrimenta-tion, si l\u2019on ne pouvait les \u00e9liminer d\u2019une mani\u00e8re \u00e0 peu pr\u00e8s compl\u00e8te. Il suffit pour cela de d\u00e9tourner son attention du trac\u00e9 qui s\u2019enregistre automatiquement et m\u00eame de s\u2019appliquer \u00e0 quelque autre chose qui n\u00e9cessite une certaine contention d\u2019esprit. D\u00e8s lors, la respiration, r\u00e9duite \u00e0 l\u2019\u00e9tat de fonction organique, ne subit plus d\u2019autre influence que celle des conditions plus ou moins complexes dans lesquelles on se trouve, et dont nous essayerons de d\u00e9terminer les effets. En clinique, les sujets mis en exp\u00e9rience ne doivent pas \u00eatre pr\u00e9venus de ce qu\u2019on attend d\u2019eux. Pour un grand nombre de malades, la prostration dans laquelle ils sont plong\u00e9s met l\u2019exp\u00e9rience \u00e0 l\u2019abri de toute influence volontaire.\nAvant de quitter ce sujet, disons quelques mots des effets que certains actes volontaires peuvent produire dans la respiration. L\u2019acte de lire \u00e0 haute voix la modifie profond\u00e9ment. Comme l\u2019expiration est le seul temps actif pour la phonation, l\u2019homme qui lit emplit sa poitrine le plus vite possible, et m\u00e9nage autant qu\u2019il peut le volume de l\u2019air qu\u2019il expulse, afin de prolonger autant que possible la dur\u00e9e des sons \u00e9mis. De l\u00e0 une modification importante du rhylhme, dans lequel l\u2019inspiration est beaucoup plus courte et l\u2019expiration beaucoup plus longue qu\u2019\u00e0 l\u2019\u00e9tat normal. Prenons pour type normal les dur\u00e9es suivantes obtenues dans un cas : inspirations 100, expirations 200. Pendant la lecture \u00e0 haute voix, le rhythme a \u00e9t\u00e9 le suivant: inspirations 40, expirations200. Le chant modifie souvent encore plus le rhythme de la respiration; il a donn\u00e9 les rapports suivants : inspirations 18, expirations 282. On peut suspendre ses respirations pendant, plus ou moins longtemps, 30 \u00e0 40 secondes en inspiration, 25 \u00e0 30 en expiration, ou bien en pr\u00e9cipiter le mouvement et le porter jusqu\u2019\u00e0 120 et plus par minute.\nEn pr\u00e9sence de pareils changements apport\u00e9s par la volont\u00e9 dans le rhythme de la respiration, on se demande s\u2019il est possible d\u2019en \u00e9liminer enti\u00e8rement les effets. A cela, on peut r\u00e9pondre affirmativement et en fournir la preuve. En effet, si l\u2019on respire pendant une minute de la mani\u00e8re automatique dont nous avons parl\u00e9, et qu\u2019on partage le trac\u00e9 en deux parties \u00e9gales, de trente secondes chacune, on voit que chacune des deux moiti\u00e9s renferme sensiblement le m\u00eame nombre de respirations, et que la dur\u00e9e relative des inspirations et des expirations est en moyenne sensi-","page":552},{"file":"p0553.txt","language":"fr","ocr_fr":"MOUVEMENTS RESPIRATOIRES ANORMAUX.\t553\nMoment la m\u00f4me dans les deu\\ moiti\u00e9s du trac\u00e9. On s\u2019\u00e9tonnerait souvent de la frappante concordance des rapports r\u00e9sultant de cette comparaison, si l\u2019on n\u2019avait vu, dans les exp\u00e9riences faites sur les mouvements du c\u0153ur, des exemples nombreux de la r\u00e9gularit\u00e9 d\u2019une fonction de l\u00e0 vie organique. Comme les caract\u00e8res les plus int\u00e9ressants de la respiration sont la fr\u00e9quence et le rhytlnne, c\u2019est-\u00e0-dire la dur\u00e9e relative des. inspirations et des expirations, commen\u00e7ons par ctudier ces deux caract\u00e8res.\nInfluences qui modifient les caract\u00e8res de la respiration.\nA. Influence de l'\u00e9troitesse des voies respiratoires. \u2014 Si l\u2019on inscrit comparativement les mouvements qu\u2019on ex\u00e9cute en respirant librement, la bouche entr\u2019ouverte, et ceux qui se produisent lorsqu on se condamne \u00e0 respirer exclusivement par un tube plus ou moins \u00e9troit, on voit que le second trac\u00e9 diff\u00e8re du premier par la fr\u00e9quence, l\u2019amplitude, le rhythme et l\u2019altitude. Plus le tubf employ\u00e9 est \u00e9troit, plus on voit s\u2019accuser les diff\u00e9rences qui existent entre le trac\u00e9 obtenu et celui que donne la respiration libre. Dans la figure 214, letrac\u00e9A est obtenu par la respiration normale; le trac\u00e9 O, par la respiration \u00e0 travers un tube \u00e9troit. Quelles sont ces diff\u00e9rences, et \u00e0 quoi sont-elles dues ? C\u2019est ce que nous allons examiner.\nFr\u00e9quence. \u2014 L\u2019\u00e9troitesse dps voies respiratoires diminue la fr\u00e9quence de la respiration.\nCe ralentissement de la respiration, produit par les r\u00e9sistances au passage de l\u2019air, concorde avec celui que nous avons signal\u00e9 autrefois \u00e0 propos de la circulation cardiaque, lorsque nous avons montr\u00e9 que le c\u0153ur ralentit ses mouvements si le sang qui s\u2019en \u00e9chappe rencontre un obstacle \u00e0 son passage. Ce ne sera pas le seul point de rapprochement que nous rencontrerons entre la circulation et la respiration, ces deux fonctions si intimement li\u00e9es et qui r\u00e9agissent sans cesse l\u2019une sur l\u2019autre.\nAmplitude1. \u2014 L\u2019amplitude de la respiration augmente sous l\u2019influence d\u2019un obstacle au passage de l\u2019air.\n1. En divisant la somme de tontes les amplitudes par le nombre des respirations on obtient la moyenne amplitude d\u2019nne respiration.","page":553},{"file":"p0554.txt","language":"fr","ocr_fr":"1\n554\nTECHNIQUE- \u2014 CHAPITRE VI.","page":554},{"file":"p0555.txt","language":"fr","ocr_fr":"MOUVEMENTS RESPIRATOIRES ANORMAUX.\n555\nIl s\u2019\u00e9tablit donc, dans ces circonstances, une sorte de compensation entre la fr\u00e9quence diminu\u00e9e et l\u2019amplitude augment\u00e9e, de telle sorte que la fonction respiratoire souffre le moins possible de l\u2019obstacle au passage de l\u2019air. Il y a comme une tendance \u00e0 la fixit\u00e9 des volumes d\u2019air mis en mouvement en un temps donn\u00e9, de sorte que la fonction d\u2019h\u00e9matose doit conserver sensiblement son \u00e9tat normal. Nouvelle analogie avec ce qui se passe du c\u00f4t\u00e9 du c\u0153ur dont les systoles lancent en g\u00e9n\u00e9ral des ond\u00e9es d\u2019autant plus abondantes qu\u2019elles sont rares.\nLa compensation de la diminution de fr\u00e9quence par la plus grande amplitude des respirations n\u2019est assur\u00e9ment pas constante; l\u2019\u00e9troitesse exag\u00e9r\u00e9e des voies respiratoires am\u00e8ne une g\u00e8ne et une anxi\u00e9t\u00e9 que tout le monde conna\u00eet, et qui se traduit par une diminution \u00e9vidente de l\u2019h\u00e9matose, ce qui prouve qu\u2019\u00e0 ce moment la quantit\u00e9 d\u2019air qui p\u00e9n\u00e8tre dans les poumons est insuffisante.\nRhythme. \u2014 La respiration, sous l\u2019influence de l\u2019\u00e9troitesse du passage de l\u2019air, change de rhythme, c\u2019est-\u00e0-dire que le rapport de dur\u00e9e entre l\u2019inspiration et l\u2019expiration se modifie. C\u2019est l'inspiration qui gagne en longueur.\nB. Effets (V un obstacle au passage de l\u2019air n\u2019existant que dans un seul sens, celui de l\u2019inspiration ou celui de F expiration. \u2014 Les exp\u00e9riences pr\u00e9c\u00e9dentes ont \u00e9t\u00e9 faites en respirant, soit librement, soif par un tube \u00e9troit; l\u2019obstacle au courant d\u2019air \u00e9tait donc le m\u00f4me dans les deux p\u00e9riodes : dans l\u2019inspiration et dans l\u2019expiration. Nous avons voulu \u00e9tudier l\u2019influence qu\u2019aurait sur le rhythme de la respiration une r\u00e9sistance qui tant\u00f4t s\u2019opposerait seulement \u00e0 l\u2019arriv\u00e9e de l\u2019air dans les poumons, tant\u00f4t en g\u00eanerait seulement la sortie.\nA cet effet, nous avons pris un tube de cuivre de douze millim\u00e8tres de diam\u00e8tre et de dix centim\u00e8tres de longueur, assez large par cons\u00e9quent pour qu\u2019on puisse respirer librement par son ouverture. A l\u2019int\u00e9rieur, nous avons plac\u00e9 une soupape qui pr\u00e9sente \u00e0 son centre une ouverture de trois millim\u00e8tres de diam\u00e8tre. Dans un sens, le courant d\u2019air ouvre la soupape et passe sans r\u00e9sistance ; dans l\u2019autre, il la ferme et n\u2019a d\u2019autre passage que l\u2019orifice \u00e9troit dont elle est perc\u00e9e.\nSuivant qu\u2019on place dans la bouche l\u2019une ou l\u2019autre extr\u00e9mit\u00e9 du tube, le plus grand obstacle au passage de l\u2019air correspond \u00e0 l\u2019inspiration ou \u00e0 l\u2019expiration.","page":555},{"file":"p0556.txt","language":"fr","ocr_fr":"556\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VI.\nDes trac\u00e9s ont \u00e9t\u00e9 recueillis dans chacune de ces conditions et ont r\u00e9v\u00e9l\u00e9 les modifications suivantes dans les mouvements respiratoires.\nLa figure 279 repr\u00e9sente quatre trac\u00e9s de la respiration obtenus dans des conditions diff\u00e9rentes.\nLe trac\u00e9 A est form\u00e9 par la respiration libre ; le trac\u00e9 O, ponctu\u00e9 est produit en respirant \u00e0 travers un tube \u00e9troit, c\u2019est-\u00e0-dire avec un \u00e9gal obstacle aux deux p\u00e9riodes de la respiration; les trac\u00e9s B et C, dont l\u2019un est form\u00e9 par une ligne pleine, l\u2019autre par une ligne ponctu\u00e9e, sont obtenus en respirant par le tube \u00e0 soupape. L\u2019obstacle se trouvait dans le sens de l\u2019inspiration pour le trac\u00e9 B. Il se trouvait, au contraire, dans le sens de l\u2019expiration pour le trac\u00e9 qui est repr\u00e9sent\u00e9 par la ligne ponctu\u00e9e C.\nSi l\u2019on compare le trac\u00e9 de la respiration libre H, aux trac\u00e9s B et C, on voit que ces derniers, quel que soit le sens de l\u2019obstacle, pr\u00e9sentent moins de fr\u00e9quence et plus d\u2019amplitude; en superposant ces deux trac\u00e9s qui ont \u00e0 peu pr\u00e8s la m\u00eame fr\u00e9quence, on voit nettement la diff\u00e9rence de rhythme qui se produit suivant le sens de l\u2019obstacle au passage de l\u2019air.\nL\u2019obstacle en un seul sens ralentit toujours la p\u00e9riode de la respiration sur laquelle il porte. Ainsi, dans la ligne C, l\u2019expiration est prolong\u00e9e.\nC. Influence d\u2019une compression ext\u00e9rieure de lu poitrine. \u2014 Si l\u2019on\ncomprime le tronc avec une large ceinture fortement sangl\u00e9e, de mani\u00e8re \u00e0 produire des changements notables dans la fr\u00e9quence, le rhythme et l\u2019amplitude de la respiration, contrairement \u00e0 ce que produisent les autres obstacles, la compression thoraciqqe acc\u00e9l\u00e8re les mouvements respiratoires.\nCette compression produit une grande diminution de l\u2019amplitude de ces mouvements, ce qui se con\u00e7oit facilement d\u2019apr\u00e8s la nature de l\u2019obstacle qui \u00e9tait, dans nos exp\u00e9riences, une ceinture inextensible s'opposant \u00e9nergiquement \u00e0 l\u2019ampliation de la poitrine. Enfin, elle modifie le rhythme, en rendant plus \u00e9gales l\u2019inspiration et l\u2019expiration, la premi\u00e8re gagnant en dur\u00e9e aux d\u00e9pens de la seconde. Nous n\u2019avons pas jusqu\u2019ici \u00e9tudi\u00e9 les influences que produiraient des ceintures plus ou moins \u00e9lastiques substitu\u00e9es \u00e0 la sangle inextensible qui nous a servi; ces recherches seront continu\u00e9es ult\u00e9rieurement.\nIl m\u2019a paru int\u00e9ressant de grouper dans un tableau synoptique","page":556},{"file":"p0557.txt","language":"fr","ocr_fr":"MOUVEMENTS RESPIRATOIRES ANORMAUX.\n557\nles modifications que produit sur la respiration l\u2019existence de tel ou tel obstacle au passage de l\u2019air. Nous noterons seulement les changements en plus ou en moins que subit la fr\u00e9quence g\u00e9n\u00e9rale des respirations, ou la dur\u00e9e relative de chacune de leurs p\u00e9riodes par rapport au type normal.\nObstacle\nDANS\nLES DEUX SENS.\nObstacle\ndans\nDN SEUL SENS.\nAmplitude +\nFr\u00e9quence \u2014\nRhythme...................\nObstacle \u00e0 l\u2019inspiration...\nObstacle \u00e0 l\u2019expiration....\nInspiration -f Expiration \u2014 Amplitude + Fr\u00e9quence \u2014\nRhythme.....\nAmplitude + Fr\u00e9quence \u2014\nRhythme.....\nCompression\nEXT\u00c9RIEURE DE LA POITRINE.\nAmplitude \u2014 Fr\u00e9quence+\nRhythme...,\n( Inspiration + j Expiration \u2014\nInspiration + Expiration \u2014\nInspiration + Expiration \u2014\nConclusions. \u2014 Il r\u00e9sulte des pr\u00e9c\u00e9dentes recherches que les mouvements respiratoires peuvent \u00eatre repr\u00e9sent\u00e9s graphiquement avec leurs caract\u00e8res, et que ceux-ci peuvent nous renseigner utilement sur certains ph\u00e9nom\u00e8nes inaccessibles \u00e0 nos sens. A peine \u00e9bauch\u00e9e, cette \u00e9tude physiologique permet d\u2019esp\u00e9rer que de nouveaux sympt\u00f4mes pourront \u00eatre tir\u00e9s de la forme que pr\u00e9sente la respiration dans tel ou tel cas. Ce n\u2019est pas trop donner \u00e0 l\u2019hypoth\u00e8se que de pr\u00e9voir d\u00e8s aujourd\u2019hui que les modifications morbides de la contractilit\u00e9 pulmonaire influenceront le rhythme des mouvements respiratoires, puisqu\u2019elles doivent agir, dans un sens ou dans l\u2019autre, comme obstacle \u00e0 la respiration. Les faits acquis jusqu\u2019ici sont purement physiologiques et peuvent se r\u00e9sumer dans les propositions suivantes.\n1\u00b0 Les mouvements du thorax et ceux de l\u2019abdomen sont parfaitement parall\u00e8les, \u00e0 l\u2019\u00e9tat normal, de sorte que, si on les enregistre simultan\u00e9ment, ils fournissent le m\u00eame trac\u00e9.\n2\u00b0 Les mouvements du thorax ou de l\u2019abdomen sont, \u00e0 chaque instant, proportionnels par leur amplitude \u00e0 la quantit\u00e9 d\u2019air qu\u2019ils mettent en mouvement.\n3\u00b0 On peut \u00e9valuer les volumes d\u2019air, respir\u00e9s en un temps","page":557},{"file":"p0558.txt","language":"fr","ocr_fr":"558\tTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VI.\ndonn\u00e9, d\u2019apres les amplitudes des mouvements respiratoires enre-gislr\u00e9s.\t. ici'\n4\u00b0 Il n\u2019existe pas de rhy thme ni de fr\u00e9quence normale de la respiration, mais on peut d\u00e9terminer les influences qui modifient cette fr\u00e9quence et ce rhy thme. Nous avons \u00e9tudi\u00e9 seulement l\u2019influence des obstacles \u00e0 la respiration ; voici comment ils agissent :\n5\u201c Si l\u2019on respire par un tube \u00e9troit, on diminue la fr\u00e9quence de la respiration, on en augmente l\u2019amplitude, et l\u2019on en change le rhythme en allongeant la p\u00e9riode d\u2019inspiration.\n6\" Si l\u2019obstacle \u00e0 la respiration n\u2019existe que dans un sens, ce qui arrive lorsqu\u2019on met une soupape dans le tube, on voit que l\u2019obstacle allonge seulement la p\u00e9riode de la respiration pendant laquelle il agit.","page":558},{"file":"p0559.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHAPITRE VIL\nSPHYGMOGRAPHIE ET CARDIOGRAPHIE.\nDu sphyguiogi'aplie. \u2014 Formes du pouls \u00e0 l\u2019\u00e9tat de sant\u00e9 et dans les maladies; fi\u00e8vres, affections aigu\u00ebs, chol\u00e9ra. \u2014 Formes du po.uls dans les l\u00e9sions du coeur, les an\u00e9vrysmes des art\u00e8res. \u2014 Sphygmographe \u00e0 transmission ; inscription simultan\u00e9e de la pulsation du c\u0153ur et de celle des art\u00e8res. \u2014 Cardiographie humaine\nDu sphygmographe.\nLe sphygmographe inscrit les variations de la pression du sang dans les art\u00e8res, d\u2019apr\u00e8s le changement de consistance que pr\u00e9sentent les vaisseaux suivant que cette pression s\u2019\u00e9l\u00e8ve ou s\u2019abaisse. Or, chaque fois que le c\u0153ur envoie une ond\u00e9e sanguine \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur du syst\u00e8me art\u00e9riel, il se produit, en chaque art\u00e8re, un durcissement qui suit Jes phases du mouvement de l\u2019onde sanguine.\nC\u2019est donc de l\u2019ext\u00e9rieur du vaisseau que l\u2019instrument explore les changements de la pression. Pour \u00eatre m\u00e9diate, l\u2019estimation de ces changements n\u2019en est pas moins pr\u00e9cise, ainsi qu\u2019on peut s\u2019en convaincre lorsque l\u2019on compare les formes de la pulsation aux phases de la pression du sang qui les produisent.\nDeux sortes de sphygmographes ont servi dans mes recherches, le sphygmographe, direct et le sphygmographe \u00e0 transmission, d\u00e9j\u00e0 d\u00e9crits page 181. Le sphygmographe direct presse sur l\u2019art\u00e8re au moyen d\u2019un ressort dont on gradue la pression au moyen d\u2019une vis de r\u00e9glage. Tour \u00e0 tour d\u00e9prim\u00e9e par le ressort, puis ramen\u00e9e \u00e0 son diam\u00e8tre normal par l\u2019accroissement de la pression du sang, la paroi art\u00e9rielle s\u2019\u00e9l\u00e8ve et s\u2019abaisse en transmettant ses mouvements \u00e0 un levier qui les amplifie. Ce levier doit \u00eatre d\u2019une","page":559},{"file":"p0560.txt","language":"fr","ocr_fr":"560\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VII.\nl\u00e9g\u00e8ret\u00e9 extr\u00eame, afin d\u2019ob\u00e9ir aux mouvements qu\u2019il re\u00e7oit; d\u2019autre part il doit \u00eatre rendu solidaire des d\u00e9placements du ressort, ces conditions sont remplies dans la construction de l\u2019appareil1.\nFig. -80. Sphygmographe direct inscrivant le trac\u00e9 du pouls.\nC\u2019est sur l\u2019art\u00e8re radiale qu\u2019on place le sphygmographe. Ce vaisseau pr\u00e9sente l\u2019avantage d\u2019\u00eatre soutenu en arri\u00e8re par le plan r\u00e9sistant que lui offre la face palmaire du radius, et l\u2019on sait que sans cet appui l\u2019art\u00e8re se d\u00e9roberait \u00e0 la pression du sphygmographe et ne laisserait pas sentir les variations de la pression du sang qui la remplit.\nTandis que le levier oscille, une plaque rectangulaire qui re\u00e7oit le trac\u00e9 se transporte d\u2019un mouvement uniforme dont la vitesse, r\u00e9gl\u00e9e par un rouage d\u2019horlogerie, est d\u2019environ un centim\u00e8tre par seconde.\n1. Un grand nombre de sphygmographes ont \u00e9t\u00e9 construits dans ces derni\u00e8res ann\u00e9es ; voici l\u2019indication des notes qui ont \u00e9t\u00e9 publi\u00e9es relativement \u00e0 plusieurs de ces appareils :\nA. T. Keyt, M. D. Cincinnati, Ohio. The new Sphygmograph ; or, Instrument adapted at Sphygmograph, Sphygmometer, Cardiograph, Cardiometer, and to other uses. (New-York, 1876.)\nJulius Sommerbrodt. Ein neuer Sphygmograph und neue Besbachlungen an den Ptdscurren der Radial-Arterie. (Breslau, 1876.) Kerl. Klin. Wochenscrift, n\u00b0 16 u. 31.\nPond. M. D. Rutland, Vermont. Sphygmographe \u00e0 colonne liquide dont la charge varie au moyen d'un piston cl est indiqu\u00e9e par un cadran. ( Prospectus sans date.)\nPulsspiegel. Photosphygmographie. L\u2019id\u00e9e est donn\u00e9e par Czermack, dans le but de supprimer le poids du levier. Miltheilungen aus dem physiologischen Privat Laboratorium, von J.-N. Czermack, in Prag. 1864.","page":560},{"file":"p0561.txt","language":"fr","ocr_fr":"FORMES DU POULS.\n561\nL\u2019inscription des mouvements du levier sur cette plaque donne naissance aux trac\u00e9s les plus vari\u00e9s au point de vue de la forme, de l\u2019amplitude et de la r\u00e9gularit\u00e9 des pulsations qui y sont inscrites.\nVoici quelques types des pulsations de la radiale.\nDans la figure 281 ont \u00e9t\u00e9 r\u00e9unis sans ordre des types correspondant \u00e0 des maladies vari\u00e9es; je n\u2019avais d\u2019autre but que de\nFig obi. \u2014 J. Fi\u00e8vre sur un vieillard \u00e0 art\u00e8res ath\u00e9romateuses. \u2014 2. Fi\u00e8vre typho\u00efde, p\u00e9riode de d\u00e9clin. \u20143. Colique de plomb. \u2014 4. P\u00e9ricardite rhumatismale avec fi\u00e8vre. \u2014 5. Convalescence d'une fi\u00e8vre typho\u00efde. \u2014 6. Pouls d\u2019un vieillard, raret\u00e9 extr\u00eame des pulsations. \u2014 7. Fi\u00e8vre traumatique cons\u00e9cutive \u00e0 une coxalgie suppur\u00e9e. \u2014 8. An\u00e9vrysme diss\u00e9quant de l\u2019aorte.\ngrouper des formes tr\u00e8s-dissemblables, \u00e0 propos desquelles nous allons analyser les diff\u00e9rents \u00e9l\u00e9ments d\u2019une pulsation art\u00e9rielle.\n\u00c9l\u00e9ments d\u2019une pulsation.\nQuand on veut se rendre compte des formes que peut rev\u00eatir chacune de ces pulsations, il faut les d\u00e9composer en une s\u00e9rie","page":561},{"file":"p0562.txt","language":"fr","ocr_fr":"562\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VII.\nd\u2019\u00e9l\u00e9ments dont chacun peut varier \u00e0 sa mani\u00e8re; ces \u00e9l\u00e9ments sont l\u2019ascension, le sommet et la descente de la courbe trac\u00e9e.\nL\u2019ascension de la courbe est plus ou moins brusque, suivant la mani\u00e8re dont se fait l\u2019accroissement dej la pression du sang dans l'art\u00e8re. Ici, comme dans tous les cas dont nous avons d\u00e9j\u00e0 parl\u00e9, la vitesse d\u2019ascension est exprim\u00e9e par la brusquerie de la ligne qui la traduit; de m\u00eame, l\u2019amplitude du pouls ou hauteur d\u2019ascension, correspondra \u00e0 l\u2019intensit\u00e9 du changement qui s\u2019est produit dans la pression du sang art\u00e9riel. (Dans la figure 281, l\u2019ascension du pouls est tr\u00e8s-rapide pour les trac\u00e9s 1, 4, 6, 7 ; elle est plus lente pour les trac\u00e9s 2, 6 et 8.)\nLe sommet de la pulsation pr\u00e9sente une forme tant\u00f4t aigu\u00eb (trac\u00e9s 1, 3, 4), tant\u00f4t plate (trac\u00e9 5), ou arrondie (2 et 8), suivant le cas ; parmi les types repr\u00e9sent\u00e9s ci-dessus, toutes ces 1 formes se rencontrent depuis le sommet aplati jusqu\u2019\u00e0 la pointe aigu\u00eb. Gomme cette partie du trac\u00e9 correspond au maximum de la pression du sang, sa forme exprimera tant\u00f4t une p\u00e9riode d\u2019\u00e9tat de cette pression comme dans la courbe 6, o\u00f9 le sommet pr\u00e9sente une sorte de plateau ; tant\u00f4t une chute soudaine de la pression fera suite \u00e0 son \u00e9l\u00e9vation brusque et se traduira par une pointe aigu\u00eb du trac\u00e9. La forme \u00e0plateau signifie que le sang pouss\u00e9 par le ventricule, apr\u00e8s avoir rempli l\u2019art\u00e8re, continue \u00e0 garder sa pression maxima par suite d\u2019une prolongation de l\u2019effort ventriculaire ; on observe cette forme chez les vieillards dont le c\u0153ur envoie dans les vaisseaux une ond\u00e9e volumineuse et prolong\u00e9e. On l\u2019observe aussi \u00e0 des degr\u00e9s divers dans les cas o\u00f9 la tension art\u00e9rielle est forte. La forme aigue peut \u00eatre d\u00e9finie une chute soudaine de la pression ; elle se produit quand l\u2019onde sanguine, courte et haute, ne met qu\u2019un instant \u00e0 franchir le point du vaisseau qu\u2019on explore. Enfin la forme arrondie, interm\u00e9diaire aux pr\u00e9c\u00e9dentes, correspond au passage d\u2019une onde plus longue et en g\u00e9n\u00e9ral moins forte.\nLa p\u00e9riode descendante du trac\u00e9 correspond \u00e0 une chute de la pression du sang; l\u2019\u00e9coulement qui se fait sans cesse \u00e0 travers les vaisseaux capillaires produit cette chute d\u2019une mani\u00e8re n\u00e9cessaire. On remarque ordinairement dans cette partie du trac\u00e9 un ou plusieurs rebondissements qui ont re\u00e7u les noms de dierotisme ou puhjcrulisrne, suivant le nombre d\u2019oscillations dont ils [sont","page":562},{"file":"p0563.txt","language":"fr","ocr_fr":"DICROTISME DU POULS.\n563\nform\u00e9s. Parfois le dicrotisme atteint presque la m\u00eame hauteur que le premier soul\u00e8vement, mais en g\u00e9n\u00e9ral il est beaucoup plus faible.\t,\nDicrolisme du pouls.\nLa cause de ce ph\u00e9nom\u00e8ne est dans la production d\u2019une onde sanguine secondaire qui se porte vers la p\u00e9riph\u00e9rie en suivant la premi\u00e8re onde. L\u2019explication de ce ph\u00e9nom\u00e8ne a \u00e9t\u00e9 donn\u00e9e \u00e0 propos du mouvement des ondes liquides \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur des tubes \u00e9lastiques. Nous n\u2019aurions pas \u00e0 y revenir si nous n\u2019avions remarqu\u00e9, depuis nos premi\u00e8res publications, qu\u2019il reste encore de l\u2019obscurit\u00e9 sur le m\u00e9canisme de ce rebondissement du pouls. Nous rappellerons donc bri\u00e8vement la mani\u00e8re dont se produisent et se succ\u00e8dent les ondes dans un vaisseau.\nUne premi\u00e8re impulsion ventriculaire envoie dans le syst\u00e8me art\u00e9riel une certaine quantit\u00e9 de sang; celui-ci, gr\u00e2ce \u00e0 la vitesse dont il est anim\u00e9, s\u2019\u00e9lance, sous forme d\u2019ondes, dans chacune des art\u00e8res qui \u00e9manent de l\u2019aorte. De l\u00e0, le mouvement se propage dans une direction centrifuge et accuse son passage au-dessous du sphygmographe par un premier soul\u00e8vement du levier. Ce premier mouvement est \u00e0 peine accompli qu\u2019un autre lui succ\u00e8de dans des conditions semblables, mais avec une intensit\u00e9 moindre. C\u2019est l\u2019onde secondaire ou dicrote, dont la direction est \u00e9galement centrifuge; parfois une troisi\u00e8me onde appara\u00eet \u00e0 la suite des deux autres, mais il faut, pour qu\u2019elle ait le temps de se produire, que le c\u0153ur n\u2019envoie pas trop vite une nouvelle quantit\u00e9 de sang.\nToutes les fois qu\u2019un liquide est projet\u00e9 avec vitesse \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur d\u2019un tube \u00e9lastique, il se produit des ondes de ce genre; nous en avons longuement discut\u00e9 la production et la propagation. (Voyez p. 345, et Travaux du laboratoire, 1875, p. 105.)\nCes ondes sont toutes centrifuges; on peut s\u2019en assurer au moyen de l\u2019h\u00e9modromographe de Chauveau qui, par le sens de la d\u00e9viation de son aiguille, traduit le sens du mouvement du liquide \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur du vaisseau.\nDu reste, la th\u00e9orie indique que les ondes de dicrotisme ne sont point des ondes centrip\u00e8tes produites par la r\u00e9flexion du sang contre des obstacles situ\u00e9s dans les vaisseaux en aval du point explor\u00e9. Une telle r\u00e9flexion n\u2019aurait pas la place de se produire, car la longueur des ondes sanguines exc\u00e8de celle des extr\u00e9mit\u00e9s art\u00e9-","page":563},{"file":"p0564.txt","language":"fr","ocr_fr":"564\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VIL\nrielles situ\u00e9es en aval de l\u2019instrument. Une exp\u00e9rience bien simple permet de constater la direction centrifuge des ondes du dicrotisme, elle consiste \u00e0 comprimer l\u2019art\u00e8re imm\u00e9diatement en aval du sphygmographe. On voit alors que le dicrotisme persiste, et m\u00eame que l\u2019amplitude en est augment\u00e9e par l\u2019obstacle contre lequel vient se heurter l\u2019effort de la colonne sanguine. Cet obstacle qu\u2019on vient de cr\u00e9er devient le lieu de r\u00e9flexion des ondes ; or on ne peut pas supposer que le temps consid\u00e9rable qui s\u00e9pare deux ondes successives soit d\u00e9pens\u00e9 pour un mouvement d\u2019une aussi faible \u00e9tendue.\nOn a donn\u00e9 le nom de polycrotisme aux formes du pouls qui pr\u00e9sentent des rebondissements multiples. Ici, une distinction doit \u00eatre faite.\nCertaines formes de pouls pr\u00e9sentent des rebondissements nombreux, ce qui tient, avons-nous dit, \u00e0 ce que des ondes successives ont eu le temps de se produire entre deux impulsions du c\u0153ur. On observe ces formes presque dans tous les cas o\u00f9 les mouvements du c\u0153ur sont tr\u00e8s-ralentis. Ainsi, chez les convalescents de mala-\nL\ndies f\u00e9briles (fig. 281, n\" 5), on doit donc consid\u00e9rer le pouls\n\npolycrote comme un signe favorable qui annonce parfois d\u2019une mani\u00e8re pr\u00e9coce la lin des maladies.\nMais il est une autre forme de polycrotisme qui s\u2019observe dans l\u2019empoisonnement chronique par les sels de plomb. Cette forme, repr\u00e9sent\u00e9e figures 281 et 293, a pour caract\u00e8re distinctif l\u2019extr\u00eame acuit\u00e9 du premier sommet de la pulsation. J\u2019ai quelques raisons de croire que cette forme se rattache \u00e0 une brusquerie exag\u00e9r\u00e9e de l\u2019impulsion ventriculaire qui chasse le sang dans les art\u00e8res avec une extr\u00eame vitesse.\nEnfin, les rebondissements du pouls s\u2019observent quelquefois dans la phase d\u2019ascension de la courbe qui s\u2019\u00e9l\u00e8ve pour ainsi dire en deux temps. Cela signifie que l\u2019onde ventriculaire p\u00e9n\u00e8tre dans les art\u00e8res d\u2019une mani\u00e8re saccad\u00e9e, brusquement d\u2019abord, puis d\u2019un mouvement ralenti \u00e0 cause des r\u00e9sistances que le c\u0153ur rem-contre pour achever sa systole; Ce type est normal pour le pouls aortique chez les grands animaux; il s\u2019observe chez l\u2019homme dans certains cas d\u2019alt\u00e9ration s\u00e9nile des parois art\u00e9rielles; on le ren* contre enfin quelquefois dans l\u2019insuffisance aortique accompagn\u00e9e de s\u00e9nilit\u00e9 des art\u00e8res.\nEn Allemagne, Landois a d\u00e9crit une forme de dicrotisme assei curieuse qu\u2019on observe fr\u00e9quemment dans la li\u00e8vre typho\u00efde; elle\n1","page":564},{"file":"p0565.txt","language":"fr","ocr_fr":"565\nFORMES PHYSIOLOGIQUES DU POULS.\nconsiste en ceci : que le deuxi\u00e8me rebondissement du pouls semble s\u2019\u00e9lever plus haut que le premier. C\u2019est l\u00e0 une illusion, et le nom d'anacrote qui a \u00e9t\u00e9 donn\u00e9 \u00e0 cette forme du pouls n\u2019a pas lieu d\u2019\u00eatre conserv\u00e9.\nDans cette forme que nous avons repr\u00e9sent\u00e9e figure 282, la premi\u00e8re pulsation, ou premi\u00e8re onde, se produit \u00e0 l\u2019instant A, la\nFig. 282. Pouls dirrote dans lequel la seconde pulsation n\u2019a pas le temps de se produire avant Varriv\u00e9e d\u2019une nouvelle systole du c\u0153ur.\ndeuxi\u00e8me onde \u00e0 l\u2019instant 2, et c\u2019est par suite de la fr\u00e9quence trop grande des pulsations du c\u0153ur, que la chute qui suivrait l\u2019ondulation 2 n\u2019a pas le temps de se produire, ce qui fait que la premi\u00e8re d\u00e9pression est plus profonde que la seconde.\nQuand on suit, jour par jour, les transformations du pouls, on se rend ais\u00e9ment compte de ce qui se produit alors et l\u2019on assiste \u00e0 l\u2019anticipation graduelle de Fonde A sur Fonde B qu\u2019elle absorbe. Dans le trac\u00e9 sup\u00e9rieur, figure 282, le ph\u00e9nom\u00e8ne atteint presque sa limite extr\u00eame.\nLa description de ces vari\u00e9t\u00e9s des trac\u00e9s du pouls \u00e9tait une pr\u00e9paration n\u00e9cessaire \u00e0 l\u2019interpr\u00e9tation des diff\u00e9rents types qui s\u2019observent dans les conditions physiologiques.\n; La forme du pouls varie suivant l\u2019heure du jour, la temp\u00e9rature ext\u00e9rieure, l\u2019\u00e9tat de repos ou l\u2019exercice musculaire. L\u2019ingestion de boissons chaudes ou alcooliques la modifie \u00e9galement. Enfin l\u2019influence de la respiration modifie le pouls dans sa forme, dans sa fr\u00e9quence et dans son amplitude.\nCes diff\u00e9rents types physiologiques ne s\u2019\u00e9cartent pas beaucoup de ceux que nous connaissons d\u00e9j\u00e0; on doit admettre qu il n existe pas \u00e0 proprement parler un pouls de la sant\u00e9 et un pouls de la maladie, mais que la vari\u00e9t\u00e9 des formes que l\u2019on observe correspond \u00e0 une s\u00e9rie d\u2019\u00e9tats de la circulation qui peuvent se rencontrer parfois sur l\u2019homme sain.","page":565},{"file":"p0566.txt","language":"fr","ocr_fr":"566\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VIL\nVariations physiologiques de l\u2019amplilude du pouls.\nToute influence qui augmente le calibre d\u2019une art\u00e8re augmente aussi l\u2019amplitude des pulsations de ce vaisseau. Si par exemple on applique le sphygmographe alternativement sur l\u2019une et l\u2019autre radiale et si le calibre de ces deux vaisseaux n\u2019est pas le m\u00eame l\u2019art\u00e8re la plus volumineuse donnera le pouls le plus ample. D\u2019autre part, l\u2019instrument \u00e9tant en place, s\u2019il se produit une augmentation du volume de l\u2019art\u00e8re, l\u2019amplitude du trac\u00e9 du pouls s\u2019accro\u00eet \u00e9galement. Ces rel\u00e2chements des art\u00e8res surviennent parfois spontan\u00e9ment par le seul fait de l\u2019application prolong\u00e9e du sphygmographe ; d\u2019autres fois, on les obtient par suite d\u2019une \u00e9l\u00e9vation de la temp\u00e9rature, la chaleur ayant pour effet de rel\u00e2cher les tuniques du vaisseau. Dans les parties enflamm\u00e9es les art\u00e8res battent avec plus de force, non que le sang y arrive avec plus d\u2019impulsion, comme on le croyait autrefois, mais parce que les tuniques art\u00e9rielles y sont plus rel\u00e2ch\u00e9es. Une cause toute m\u00e9canique produit, dans tous ces cas, l\u2019augmentation d\u2019\u00e9nergie des battements. Un vaisseau plus large agit par une surface plus large contre le ressort qui le presse et lui imprime un d\u00e9placement plus \u00e9tendu.\nL\u2019amplitude du pouls normal ne pourrait donc \u00eatre d\u00e9finie, puisqu\u2019elle varie avec le volume de l\u2019art\u00e8re explor\u00e9e ; j\u2019ajouterai qu\u2019elle varie \u00e9galement avec le degr\u00e9 de la pression exerc\u00e9e par le ressort de l\u2019instrument. Les m\u00e9decins se sont beaucoup pr\u00e9occup\u00e9s de ces effets d\u2019une pression plus ou moins forte d\u00e9velopp\u00e9e par le sphygmographe et ils ont cherch\u00e9 le moyen de la mesurer, croyant ainsi pouvoir estimer celle que le sang pr\u00e9sente \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur du vaisseau. Mais, comme on pouvait s\u2019y attendre, ces tentatives ont \u00e9chou\u00e9 en pr\u00e9sence des influences nombreuses qui font varier la force du pouls et qui exigent qu\u2019une pression plus ou moins forte soit exerc\u00e9e contre les parois du vaisseau. En g\u00e9n\u00e9ral on doit, en appliquant le sphygmographe, chercher par t\u00e2tonnement quel est le degr\u00e9 de pression le plus convenable, c\u2019est-\u00e0-dire celui qui donne la plus grande amplitude au trac\u00e9. Suivant que cette pression sera forte ou faible, on en d\u00e9duira que, dans le vaisseau, la pression du sang est elle-m\u00eame plus ou moins \u00e9lev\u00e9e ; mais, qu\u2019on ne l\u2019oublie pas, le sphygmographe ne fournit","page":566},{"file":"p0567.txt","language":"fr","ocr_fr":"AMPLITUDE DU POULS.\n567\nque des indications relatives et marque seulement, par l'amplitude des trac\u00e9s, l\u2019intensit\u00e9 des changements de la presion art\u00e9rielle.\nBien qu\u2019il n\u2019existe pas de type normal du pouls, au point de vue de l\u2019amplitude, nous allons montrer, par les trois exemples suivants, les variations physiologiques qui s\u2019observent sous l\u2019influence d\u2019un changement de la temp\u00e9rature du corps.\n11 a suffi, pour obtenir successivement les trois trac\u00e9s ci-contre\nFig. 283. Transform a! ion generale de l\u2019amplitude de la forme et de la fr\u00e9quence du pouls sous l\u2019influence de v\u00eatements tr\u00e8s-chauds.\n(fig. 283), de se couvrir de v\u00eatements de plus en plus chauds. L\u2019augmentation du diam\u00e8tre de l\u2019art\u00e8re qui s\u2019est produite sous cette influence a fait cro\u00eetre l\u2019amplitude du pouls, en m\u00eame temps qu\u2019elle en a l\u00e9g\u00e8rement modifi\u00e9 la forme, en accentuant le dicrotisrne. La fr\u00e9quence des pulsations s\u2019est aussi l\u00e9g\u00e8rement accrue sous l\u2019influence de la chaleur, ainsi qu\u2019on le constate en comptant le nombre de pulsations contenues dans chacun des trac\u00e9s.\nSi dans la s\u00e9rie pr\u00e9c\u00e9dente le dicrotisrne s\u2019est prononc\u00e9 de plus en plus, cela tient, d\u2019une part, \u00e0 ce que les ond\u00e9es sanguines \u00e9taient lanc\u00e9es par le c\u0153ur avec plus de vitesse, et d\u2019autre part \u00e0 ce qu\u2019elles arrivaient dans des vaisseaux plus \u00e9lastiques. Ces deux conditions favorisent l\u2019oscillation de la colonne liquide et par cons\u00e9quent la production du dicrotisrne.\nInscrit au moment du r\u00e9veil, le pouls est lent et de forme arrondie ; aux autres moments do lajourn\u00e9e, il prend de la fr\u00e9quence et de la brusquerie; les deux types (fig. 284) repr\u00e9sentent ces aspects diff\u00e9rents de la pulsation recueillie sur un m\u00eame sujet.\nC\u2019est peut-\u00eatre \u00e0 l\u2019exercice musculaire qu\u2019il faut attribuer les modifications que pr\u00e9sente le pouls aux diff\u00e9rentes heures de la journ\u00e9e, \u00e0 mesure qu\u2019on s\u2019\u00e9loigne du moment du r\u00e9veil. Ces","page":567},{"file":"p0568.txt","language":"fr","ocr_fr":"568\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VII.\nmodifications consistent en une augmentation do l\u2019amplitude et de la brusquerie du pouls dont le dicrotisme s\u2019accentue de plus en plus.\nL\u2019ingestion de boissons chaudes et surtout celle de boissons alcooliques, acc\u00e9l\u00e8re le rhythme du pouls , en accro\u00eet l\u2019amplitude\nFipr. 28't. A, pouls au r\u00e9veil; B, pouls dans l\u2019apr\u00e8s-midi.\net le dicrotisme. Les formes qui s\u2019observent sous cette influence ressemblent d\u2019abord \u00e0 celles de la figure, puis passent aux types des affections f\u00e9briles ; si la proportion d\u2019alcool absorb\u00e9e va jusqu\u2019\u00e0 l\u2019ivresse, le pouls prend franchement le caract\u00e8re de la fi\u00e8vre typho\u00efde, comme dans le type de la ligne inf\u00e9rieure, figure 283.\nCe m\u00eame type a \u00e9t\u00e9 observ\u00e9 par Chauveau, sur lui-m\u00eame et sur son guide, dans une ascension au sommet du Mont-Blanc. Il est plus que probable que la fatigue extr\u00eame est pour beaucoup dans cette modification des caract\u00e8res du pouls, aussi ai-je vivement d\u00e9sir\u00e9 recueillir des trac\u00e9s \u00e0 pareille altitude sur des exp\u00e9rimentateurs qui feraient des ascensions en ballon; jusqu\u2019ici l\u2019occasion ne s\u2019en est pas pr\u00e9sent\u00e9e. Et pourtant ce serait un \u00e9l\u00e9ment important pour l\u2019interpr\u00e9tation physiologique de cet \u00e9tat qu\u2019on nomme le mal des montagnes, \u00e9tat sur lequel on a \u00e9mis les hypoth\u00e8ses les plus diverses.\nL\u2019exercice gymnastique donne au pouls une forme assez particuli\u00e8re pour qu\u2019il soit utile de la reproduire ici. L\u2019impulsion devient plus brusque, le sommet est \u00e9lev\u00e9 et aigu, puis appara\u00eet un dicrotisme tr\u00e8s-peu \u00e9lev\u00e9, figure 285.\nDes exp\u00e9riences directes faites sur les animaux ont montr\u00e9 que lapression du sang, apr\u00e8s un exercice musculaire violent, s\u2019abaisse d\u2019une mani\u00e8re consid\u00e9rable et que cet abaissement est la cause des changements qu\u2019\u00e9prouvent la forme et la force du pouls. La force du pouls, en effet, n\u2019est point en relation n\u00e9cessaire avec la force que le c\u0153ur d\u00e9pense pour envoyer son ond\u00e9e dans les ar-","page":568},{"file":"p0569.txt","language":"fr","ocr_fr":"POULS DANS LES MALADIES.\n569\nt\u00e8res, mais elle d\u00e9pend de l\u2019exc\u00e8s de la force du c\u0153ur sur la pres sion du sang dans les art\u00e8res, cette derni\u00e8re constituant la r\u00e9sistance que le c\u0153ur doit vaincre pour se vider. Il suit de l\u00e0 que plus la pression du sang est basse dans les art\u00e8res, plus le c\u0153ur se vide brusquement et envoie son ond\u00e9e avec force. Ces condi-\n\t\t\t\n\t\t\t\n\t\t\t\n\t\t\t\nFig. 285. Influence de la gymnastique sur le pouls, ligne 1. Les'pulsations reprennent graduellement leurs caract\u00e8res normaux lignes 2 et 3.\nlions sont favorables \u00e0 l\u2019amplitude du pouls, \u00e0 sa bri\u00e8vet\u00e9 et \u00e0 la production du dicrotisme.\nComme le sphygmographe direct est celui qui traduit le plus fid\u00e8lement la pulsation art\u00e9rielle, nous en avons conserv\u00e9 l\u2019emploi pour la d\u00e9termination des types normaux du pouls et pour celle des types pathologiques, r\u00e9servant le sphygmographe \u00e0 transmission pour des cas exceptionnels.\nTrac\u00e9s du pouls dans les maladies.\nLe pouls de la fi\u00e8vre prend tout son int\u00e9r\u00eat quand on rassemble une s\u00e9rie de trac\u00e9s, de mani\u00e8re \u00e0 suivre les changements qui se produisent d\u2019un moment \u00e0 un autre dans l\u2019amplitude, la forme et la fr\u00e9quence des pulsations. Nous choisirons, \u00e0 cet \u00e9gard, plusieurs s\u00e9ries int\u00e9ressantes o\u00f9 cette transformation du pouls est particuli\u00e8rement facile \u00e0 suivre.\nLa figure 286 repr\u00e9sente la s\u00e9rie des formes du pouls pendant la dur\u00e9e d\u2019une fi\u00e8vre typho\u00efde. On y voit que pendant l\u2019\u00e9tat aigu la fr\u00e9quence des pulsations est \u00e0 son maximum, que le dicrotisme est tr\u00e8s-fort, la brusquerie consid\u00e9rable ; puis, que de jour en jour ces caract\u00e8res se modifient, l\u2019amplitude faiblissant ainsi que la fr\u00e9quence, tandis que les rebondissements secondaires, en devenant moins forts, deviennent plus nombreux.","page":569},{"file":"p0570.txt","language":"fr","ocr_fr":"570\tTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VH.\nNous l\u2019avons dit plus haut, cetto multiplicit\u00e9 dos rebondisse-\nTrac\u00e9s sphyjrmopTaphiquos d\u2019nne fi\u00e8vre typho\u00efde, d\u2019apr\u00e8s P. Lorain.\nmenls secondaires est l\u2019indice certain que le malade entre en eon-","page":570},{"file":"p0571.txt","language":"fr","ocr_fr":"POULS DANS LES FI\u00c8VRES.\t571\nvnlescence ; s\u2019il survient un retour de l\u2019\u00e9tat f\u00e9brile, le pouls en\nFig. 287. Fi\u00e8vre typho\u00efde grave (premi\u00e8re phase), d\u2019apr\u00e8s P. Lorain.\nfournira le premier avertissement, en revenant \u00e0 sa forme pre-","page":571},{"file":"p0572.txt","language":"fr","ocr_fr":"572\nTECHNIQUE.\nCHAPITRE Vil.\n1\nmitre. Ces caract\u00e8res ont \u00e9t\u00e9 not\u00e9s par les diff\u00e9rents autours qui se sont occup\u00e9s du sujet,\nFig1. 288. Fi\u00e8vre typho\u00efde (derni\u00e8re phase), d\u2019apr\u00e8s F. Forain.\nQuand une maladie n\u2019a pas une marclie franche, le pouls ne","page":572},{"file":"p0573.txt","language":"fr","ocr_fr":"r\nPOULS DANS LA PNEUMONIE.\t573\nsubit pas les transformations r\u00e9guli\u00e8res qui le conduisent de la forme ample f\u00e9brile et dicrote \u00e0 la forme rare, polycrote et \u00e0 faible amplitude, qui annonce et confirme la convalescence.\nLes figures 287 et 288 montrent une longue s\u00e9rie de trac\u00e9s du pouls recueillis par Lorain dans une fi\u00e8vre typho\u00efde termin\u00e9e par une parotidite suppur\u00e9e suivie de mort. Ici, aucune r\u00e9gularit\u00e9 ne se manifeste dans la transformation dn pouls. D\u00e8s la premi\u00e8re phase, \u00e0 la date du 12 juin, le pouls faiblissait, puis reprenait de l\u2019ampleur le lendemain. Le 20, il faiblit de nouveau, ce qui co\u00efncida avec l\u2019apparition de bubons parotidiens, qui suppur\u00e8rent sous cette influence. Apr\u00e8s un l\u00e9ger retour de l\u2019\u00e9tat aigu, le malade tomba dans l\u2019algidil\u00e9 et l\u2019adynamie. Cette derni\u00e8re phase est caract\u00e9ris\u00e9e par un affaiblissement extr\u00eame du pouls qui garde un dicrotisme tr\u00e8s-prononc\u00e9.\nDans toutes les maladies f\u00e9briles \u00e0 marche r\u00e9guli\u00e8re, s\u2019observe une m\u00eame transformation analogue du pouls qui tend au poly-crotisme; nous en pouvons donner pour exemple deux cas de pneumonie suivis de gu\u00e9rison. L\u2019un dejces cas, figure 289, se ca-\nract\u00e9risait au d\u00e9but par cet \u00e9tat qu\u2019on appelle typho\u00efde ; le pouls pr\u00e9sentait alors dans sa forme les m\u00eames caract\u00e8res que dans la fi\u00e8vre typho\u00efde. Il ne faut pas attacher trop d\u2019importance \u00e0 cette forme de pouls au dicrotisme tr\u00e8s-prononc\u00e9; elle n\u2019a rien de pathognomonique et se rencontre toutes les fois que le c\u0153ur envoie brusquement une ond\u00e9e peu volumineuse dans des vaisseaux tr\u00e8s-extensibles. Cette forme co\u00efncide avec l\u2019\u00e9tat f\u00e9brile dans les maladies aigu\u00ebs ; elle disparait graduellement \u00e0 mesure que la ten-","page":573},{"file":"p0574.txt","language":"fr","ocr_fr":"574\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VII.\nsioii art\u00e9rielle se rel\u00e8ve et que l\u2019impulsion cardiaque \u00e9prouvant plus de r\u00e9sistance \u00e0 vaincre perd graduellement sa bri\u00e8vet\u00e9.\nUn second cas de transformation graduelle du pouls dans les maladies aigu\u00ebs est repr\u00e9sent\u00e9e figure 290. En examinant ces deux s\u00e9ries, on voit que, d\u00e8s la seconde inscription du pouls, on e\u00fbt pu, sans commettre d\u2019erreur, affirmer que la maladie suivait la marche r\u00e9guli\u00e8re et tendait vers la convalescence.\nUne maladie f\u00e9brile qui influence beaucoup la forme du pouls esl l\u2019endocardite, dont nous pr\u00e9senterons (fig. 291) une observation recueillie par Lorain. Pendant toute la dur\u00e9e de la maladie, le pouls pr\u00e9sente un dicrotisme beaucoup plus prononc\u00e9 que dans\nFig. 290. Pouls dans une pneumonie aigu\u00eb suivie de gu\u00e9rison, d\u2019apr\u00e8s P. Lorain.\nla fi\u00e8vre typho\u00efde elle-m\u00eame. La forme du pouls est celle que nous avons d\u00e9crite page 565, dans laquelle la pulsation dicrote est interrompue par l\u2019arriv\u00e9e d\u2019une nouvelle ond\u00e9e sanguine envoy\u00e9e par le c\u0153ur.\nNous pourrions multiplier les exemples de ces transformations du pouls au cours des maladies aigu\u00e8s; nous n\u2019en donnerons que quelques-uns.\nAucune maladie ne donne lieu \u00e0 des variations du pouls aussi consid\u00e9rables que le chol\u00e9ra (f\u00eeg. 292). Aucune, en effet, ne fait varier \u00e0 un pareil degr\u00e9 le calibre des art\u00e8res et la pression du sang. Dans la p\u00e9riode algide, ligne 1, le pouls, \u00e0 peine sensible,","page":574},{"file":"p0575.txt","language":"fr","ocr_fr":"pouls dans l\u2019endocardite.\t57 5\nse traduit par de tr\u00e8s-faibles pulsations, tandis que, si la r\u00e9action\nFig. 291. Endop\u00e9ricardite rhumatismale. Fermes du puuls recueillies \u00e0 des jours successil's,\nd\u2019apres P. Lorain.\nse fait, l'amplitude du pouls r\u00e9parait, ledieroLisme s'accentue. La","page":575},{"file":"p0576.txt","language":"fr","ocr_fr":"576\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VII.\nfigure 292 montre qu\u2019apr\u00e8s une r\u00e9action tr\u00e8s-prononc\u00e9e, une nouvelle p\u00e9riode algide a reparu, ligne 6. La ligne d\u2019ensemble du trac\u00e9 pr\u00e9sente des ondulations (Correspondant aux mouvements respi-\nFig. 292. Courbes du\u00efpouls dans le chol\u00e9ra. Une seconde algidit\u00e9 se produit, ligne 6; elle est suivie de mort.\nratoircs; elles \u00e9taient produites par une congestion du poumon. En cas de retour do l\u2019algidit\u00ea, c\u2019est un pronostic de mort \u00e0 peu pr\u00e8s certain.\nFig. 293. Pouls dans l\u2019empoisonnement par le plomb, d\u2019apr\u00e8s P. Lorain.\nLe mal de mer rappelle, en petit, une attaque de chol\u00e9ra; le pouls y rev\u00eat les m\u00eames caract\u00e8res pendant les p\u00e9riodes d\u2019algi-dit\u00e9 et de chaleur; on peut donc renvoyer \u00e0 la figure 292, pour la s\u00e9rie des phases par lesquelles passe la forme du pouls.","page":576},{"file":"p0577.txt","language":"fr","ocr_fr":"POULS DANS LES MALADIES DU CCliUK.\n577\nL\u2019empoisonnement chronique par les sels de plomb donne au pouls des caract\u00e8res particuliers dont les figures 293 et 294 repr\u00e9sentent les principaux types.\nBien qu\u2019il n\u2019y ait encore aucune th\u00e9orie valable sur les condi-\nF.......\nFig. 294. Forme typique du pouls dans l'empoisonnement par le plomb.\ntions dans lesquelles se produisent ces caract\u00e8res du pouls, la valeur clinique de ces formes est exp\u00e9rimentalement constat\u00e9e ; il n\u2019en faut pas davantage pour qu\u2019elles aient une valeur diagnostique r\u00e9elle.\nDu pouls dans les affections organiques du coeur.\nAinsi qu\u2019on pouvait s\u2019y attendre, le pouls pr\u00e9sente des formes tr\u00e8s-particuli\u00e8res dans les affections organiques du c\u0153ur et surtout dans le cas de l\u00e9sions des valvules. Le plus souvent on peut reconna\u00eetre le si\u00e8ge d\u2019une l\u00e9sion d\u2019orifice \u00e0 la seule inspection du trac\u00e9 ; mais comme on ne doit, en pareil cas, n\u00e9gliger aucun \u00e9l\u00e9ment de diagnostic, l\u2019emploi du sphygmographe doit \u00eatre combin\u00e9 \u00e0 celui de l\u2019auscultation et de la percussion. Les formes du pouls que nous allons d\u00e9crire correspondent aux principales l\u00e9sions des orifices du c\u0153ur.\nNous allons repr\u00e9senter les formes qui caract\u00e9risent ces quatre genres de l\u00e9sions, en choisissant les cas les plus simples : ceux o\u00f9 un seul orifice du c\u0153ur est alt\u00e9r\u00e9 et o\u00f9 sa l\u00e9sion consiste soit en un r\u00e9tr\u00e9cissement du passage du sang, soit en une insuffisance des valvules.\nInsuffisance aortique. \u2014 La s\u00e9rie (fig. 295) repr\u00e9sente des types du pouls dans cette maladie. Partout on observe une grande brusquerie du d\u00e9but de la pulsation. La r\u00e9gularit\u00e9 est parfaite toutes les fois que cette l\u00e9sion est pure. Le dicrotisme manque si les valvules sont fortement insuffisantes. A Vauscultation, souffle diastolique \u00e0 la base du c\u0153ur.\nR\u00e9tr\u00e9cissement aortique. \u2014 La p\u00e9riode d\u2019\u00e9l\u00e9vation du pouls (fig. 296) est lente, ou se fait en deux temps, surtout si le r\u00e9tr\u00e9cissement est accompagn\u00e9 d\u2019ossification et de dilatation de l\u2019aorte.\n37","page":577},{"file":"p0578.txt","language":"fr","ocr_fr":"578\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VII.\nLe pouls pr\u00e9sente ordinairement un sommet ascendant, ou tout au moins horizontal; cela signifie que le ventricule gauche se vide avec lenteur. Peu ou pas de dicrotisme, car l\u2019onde sanguine\np\u00e9n\u00e8tre sans vitesse dans les art\u00e8res. A l\u2019auscultation, souille systolique \u00e0 la hase du c\u0153ur se propageant dans les art\u00e8res.\nFig. :>uo. Formes du pouls dans le r\u00e9tr\u00e9cissement aortique tr\u00e8s-prononc\u00e9.\nInsuffisance mitrale, irr\u00e9gularit\u00e9 du pouls gui pr\u00e9sente des pulsations fortes on faibles sans p\u00e9riodes r\u00e9guli\u00e8res. \u2014 Les pulsations faibles pr\u00e9sentent un dicrotisme prononc\u00e9 (\u00fcg. 297), ce qui montre que les petites ond\u00e9es qui les constituent sont lanc\u00e9es avec","page":578},{"file":"p0579.txt","language":"fr","ocr_fr":"POULS DANS LES MALADIES DU C\u0152UR.\n579\nvitesse dans les art\u00e8res. La digitale modifie beaucoup ces formes du pouls et les r\u00e9gularise en augmentant l\u2019amplitude des pulsations.\nCes types sont recueillis sur des sujets de diff\u00e9rents \u00e2ges, de sorte que tant\u00f4t ils \u00e9taient modifi\u00e9s par l\u2019influence de l\u2019\u00e9lasticit\u00e9\nart\u00e9rielle (lignes 1 et 2), et tant\u00f4t par la perte de cette \u00e9lasticit\u00e9 \u00e0 des degr\u00e9s de plus en plus prononc\u00e9s de 3 \u00e0 6.\nA l\u2019auscultation, souffle systolique \u00e0 la pointe du c\u0153ur, c\u2019est-\u00e0-dire au lieu o\u00f9 se produit la pulsation.\nFig. 298. Types divers du pouls dans le r\u00e9tr\u00e9cissement mitral pur ou pr\u00e9dominant.\nR\u00e9tr\u00e9cissement mitral. \u2014 Enfin le r\u00e9tr\u00e9cissement mitral se traduit par un pouls r\u00e9gulier, peu alt\u00e9r\u00e9 dans sa forme; les pulsations","page":579},{"file":"p0580.txt","language":"fr","ocr_fr":"580\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VII.\npr\u00e9sentent ordinairement un sommet plus aigu que dans le pouls normal; leur p\u00e9riode de dcscenLc offre un dicrotisme moins arrondi que dans les cas ordinaires. On voit que cette l\u00e9sion se caract\u00e9rise surtout par des signes n\u00e9gatifs du c\u00f4t\u00e9 du pouls.\nA Y auscultation, souffle diastolique ou pr\u00e9systolique \u00e0 la pointe, c\u2019est-\u00e0-dire souffle occupant la fin de la diastole.\nLes caract\u00e8res du pouls dont nous venons d\u2019indiquer les formes les plus ordinaires, prennent encore plus de valeur lorsqu\u2019on les rapproche des signes fournis par l\u2019auscultation. C\u2019est en combinant ces deux sortes de signes qu\u2019on arrive ais\u00e9ment au diagnostic des l\u00e9sions franches des orifices du c\u0153ur. En effet, si l\u2019auscultation laissait un doute sur la nature de l\u2019affection, ce serait dans les cas o\u00f9 elle fait entendre les m\u00eames souffles aux m\u00eames temps de la r\u00e9volution du c\u0153ur. Or, dans ces cas litigieux, o\u00f9 l\u2019oreille fournit des renseignements insuffisants, le pouls pr\u00e9sente des caract\u00e8res assez tranch\u00e9s pour lever tous les doutes. Entre le r\u00e9tr\u00e9cissement mitral et l\u2019insuffisance aortique, qui tous deux donnent naissance \u00e0 des souffles diastoliques, la forme du pouls l\u00e8ve les doutes,s\u2019ils \u00e9taient possibles; le crochet du sommet de la pulsation et l\u2019absence de dicrotisme caract\u00e9risent suffisamment l\u2019insuffisance des valvules sigmo\u00efdes de l\u2019aorte.\nFig. 299. Pouls dans les cas de l\u00e9sion des deux orifices.\nD\u2019autre part, entre l\u2019insuffisance mitrale et le r\u00e9tr\u00e9cissement aortique qui donnent des souffles systoliques, le pouls \u00e9tablit ais\u00e9ment la distinction, en montrant l\u2019irr\u00e9gularit\u00e9 caract\u00e9ristique de l\u2019insuffisance mitrale.\nNous ne parlons pas ici des cas o\u00f9 deux et parfois plusieurs l\u00e9sions des orifices existent concurremment ; il se produit alors","page":580},{"file":"p0581.txt","language":"fr","ocr_fr":"POULS DANS LES MALADIES DU C\u0152UR.\t581\ndes modifications du pouls qui, par leur complexit\u00e9, expriment la complexit\u00e9 des l\u00e9sions cardiaques. On trouve alors, dans un m\u00eame trac\u00e9, les caract\u00e8res des diverses l\u00e9sions dont le c\u0153ur est atteint. La s\u00e9rie figure 299 montre quelques-uns de ces types.\nCertaines fermes de la pulsation peuvent induire en erreur et imiter des l\u00e9sions cardiaques, principalement l\u2019insuffisance aortique.\nQuand le c\u0153ur ralentit le rhythme de ses mouvements, il arrive d\u2019une mani\u00e8re n\u00e9cessaire, que la pression dans les art\u00e8res est basse au moment de chacune des systoles, car pendant le long repos du c\u0153ur, l\u2019\u00e9coulement qui s\u2019est produit des art\u00e8res aux veines a eu le temps de faire baisser la tension.\nAlors on voit la pulsation offrir une grande brusquerie dans la premi\u00e8re p\u00e9riode; mais comme les systoles ralenties sont en g\u00e9n\u00e9ral des systoles qui envoient beaucoup de sang dans les art\u00e8res, d\u00e8s que ces vaisseaux sont remplis, la p\u00e9n\u00e9tration du sang devient difficile et la p\u00e9riode d\u2019ascension du trac\u00e9 se termine par une partie qui s\u2019\u00e9l\u00e8ve d\u2019une fa\u00e7on tr\u00e8s-lente, ainsi qu\u2019on le voit figure 300. C\u2019est un de ces types qui ont \u00e9t\u00e9 appel\u00e9s armer oies; on les observe dans les cas suivants :\nDans l\u2019\u00e9tat s\u00e9nile des art\u00e8res, quand le pouls est rare, parce qu\u2019alors le ventricule rencontre successivement deux r\u00e9sistances\nFig. 300. Pouls s\u00e9nile rare \u00e0 phase ascendante saccad\u00e9e.\nd\u2019intensit\u00e9s variables, l\u2019une tr\u00e8s-faible au d\u00e9but et l\u2019autre de valeur croissante, vu que les art\u00e8res s\u00e9niles peu extensibles se laissent difficilement dilater par l\u2019arriv\u00e9e du sang-.\nCe type s\u2019observe encore dans l\u2019insuffisance aortique s\u00e9nile, pour la m\u00eame raison que nous avons donn\u00e9e ci-dessus. La brusquerie de l\u2019impulsion que le sang re\u00e7oit du c\u0153ur au d\u00e9but de la systole produit parfois un petit soubresaut du levier, une sorte de pointe ou de crochet qui est presque caract\u00e9ristique de l\u2019insuffisance aortique et du pouls de Corrigan. On a vu de nombreux exemples de cette forme du pouls \u00e0 propos des formes qui caract\u00e9risent les l\u00e9sions des valvules aortiques (fig. 295).","page":581},{"file":"p0582.txt","language":"fr","ocr_fr":"582\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VII.\nDu pouls dans les an\u00e9vrysmes.\nQuand il existe un an\u00e9vrysme sur le trajet d\u2019une art\u00e8re, on observe, au-dessous de la tumeur, une modification importante du pouls : la brusquerie do la pulsation fait place \u00e0 une lenteur extr\u00eame, et souvent le toucher est incapable de sentir cette puisa-\nFig. 301. Modifications diTpouls enjaval d\u2019une' tumeur an\u00e9vrysmale.\ntion, \u00e0 cause de la lenteur avec laquelle le doigt est soulev\u00e9. Dans la figure 301, S correspond au pouls du c\u00f4t\u00e9 sain ; A au pouls de l\u2019an\u00e9vrysme. L\u2019\u00e9lasticit\u00e9 de la poche an\u00e9vrysmale est la cause de cette transformation.\nOr, tandis que le pouls est supprim\u00e9 ou transform\u00e9 au-dessous de la tumeur, il est au contraire exag\u00e9r\u00e9 dans son amplitude si on l\u2019observe sur la tumeur elle-m\u00eame (flg. 302). Cela tient \u00e0 la surface tr\u00e8s-\u00e9tendue sur laquelle se fait sentir la pression du sang\nFig. 302. Pouls recueilli sur la tumeur an\u00e9vrysmale.\n\u00e0 l\u2019int\u00e9rieur de la poche an\u00e9vrysmale. Il se produit un effet analogue \u00e0 celui qui, dans la presse hydraulique de Pascal, amplifie l\u2019effort en raison de la surface sur laquelle il agit.\nCette intensit\u00e9 consid\u00e9rable des battements de l\u2019an\u00e9vrysme constat\u00e9s avec le sphygmographe constitue un pr\u00e9cieux \u00e9l\u00e9ment de diagnostic des tumeurs qui poss\u00e8dent un v\u00e9ritable mouvement d\u2019expansion et de celles qui sont simplement soulev\u00e9es par","page":582},{"file":"p0583.txt","language":"fr","ocr_fr":"r\nSPHYGMOGRAPHE A TRANSMISSION.\t583\nles pulsations d\u2019une art\u00e8re sous-jacente. Le sphygmographe fournit d\u2019amples trac\u00e9s dans le premier cas et n\u2019en donne pas, en g\u00e9n\u00e9ral, dans le second. On verra tout \u00e0 l\u2019heure que le diagnostic des an\u00e9vrysmes et de leur si\u00e8ge peut se faire d\u2019une mani\u00e8re encore plus pr\u00e9cise au moyen du sphygmographe \u00e0 transmission.\nEmploi \u00ablu shpygmographe \u00e0 transmission.\nLe sphygmographe \u00e0 transmission dont nous reproduisons (fig. 303) la forme la plus ordinaire, pr\u00e9sente cet avantage qu\u2019il permet au sujet en exp\u00e9rience de mouvoir librement le bras qui porte l\u2019appareil. On peut donc prendre \u00e0 volont\u00e9 toutes les attitudes qu'on voudra, \u00e9lever ou abaisser le bras pendant que les trac\u00e9s\n\nFig* 303. \u2014 Sphygmographe \u00e0 transmission.\ns\u2019inscrivent. Ces changements d\u2019attitude am\u00e8nent dans la pression art\u00e9rielle des changements que la th\u00e9orie faisait pr\u00e9voir ; le trac\u00e9 du pouls s\u2019\u00e9l\u00e8ve quand on baisse le bras, s\u2019abaisse quand le bras est lev\u00e9 (fig. 304).\nComme des trac\u00e9s de longue dur\u00e9e peuvent \u00eatre obtenus dans ces conditions, on a le moyen de suivre pendant un temps assez","page":583},{"file":"p0584.txt","language":"fr","ocr_fr":"reprise graduelle de l\u2019amplitude du pouls.\n584\tTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VII.\n","page":584},{"file":"p0585.txt","language":"fr","ocr_fr":"POULS DANS L\u2019AN\u00c9VRYSME.\n585\nlong les variations de rhythme, d\u2019amplitude ou de forme que pr\u00e9sente le pouls. Nous rappellerons \u00e0 ce sujet la figure 305, o\u00f9 l\u2019on voit des variations p\u00e9riodiques de la fr\u00e9quence du pouls li\u00e9es aux mouvements respiratoires. La figure 306 repr\u00e9sente les caract\u00e8res du pouls avant, pendant et apr\u00e8s un effort d\u2019expiration, la glotte \u00e9tant ferm\u00e9e. Il n\u2019est pas n\u00e9cessaire de faire ressortir les avantages de ce mode d\u2019inscription prolong\u00e9e du pouls ; malheureusement, le sphygmographe \u00e0 transmission est moins sensible que l\u2019instrument direct et ne donne de bons trac\u00e9s que sur les sujets dont le pouls est assez fort.\nLe sphygmographe \u00e0 transmission se combine avec l\u2019explorateur de la pulsation cardiaque et donne des trac\u00e9s sur lesquels on peut lire les rapports de forme et de succession que pr\u00e9sentent entre eux ces deux sortes de mouvements.\nHetard du pouls au-dessous des an\u00e9vrysmes, comme moyen de diagnostic du si\u00e8ge de la tumeur.\nIl arrive parfois que dans les an\u00e9vrysmes du tronc brachioc\u00e9phalique l\u2019affaiblissement du pouls radial droit fasse enti\u00e8rement d\u00e9faut; cela r\u00e9sulte d\u2019une augmentation du calibre de l\u2019art\u00e8re, et l\u2019on a d\u00e9j\u00e0 vu que l\u2019amplitude du pouls d\u2019une art\u00e8re cro\u00eet avec l\u2019accroissement du calibre de ce vaisseau. Des recherches de\nFig. 307. Pouls radial'droit et pulsation du c\u0153ur dans un cas d\u2019an\u00e9vrysme, r, retard du pouls sur le c\u0153ur. (Ces trac\u00e9s sont recueillis avec une translation rapide du cylindre.)\nFran\u00e7ois-Franck, il r\u00e9sulterait m\u00eame que cette dilatation des art\u00e8res du bras droit serait, en certains cas, la cons\u00e9quence de l'an\u00e9vrysme du tronc brachio-c\u00e9phalique. La tumeur, dans son d\u00e9veloppement, comprimerait et atrophierait les ganglions sym-","page":585},{"file":"p0586.txt","language":"fr","ocr_fr":"586\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VII.\npathiqucs, paralysant ainsi l\u2019inncrvalion vasculaire du membre. Or, dans ces cas o\u00f9 fait d\u00e9faut l\u2019affaiblissement du pouls, il resterait toujours, comme caract\u00e8re du si\u00e8ge de l\u2019an\u00e9vrysme, le relard plus grand de la pulsation dans le vaisseau qui porte la tumeur; ce caract\u00e8re, par sa persistance, prend donc une importance tou le particuli\u00e8re.\nYoici comment on d\u00e9termine le retard du pouls des art\u00e8res. Il faut inscrire \u00e0 la fois deux ph\u00e9nom\u00e8nes sous forme de trac\u00e9s superpos\u00e9s : l\u2019un est la pulsation du c\u0153ur, l\u2019autre le pouls de l\u2019art\u00e8re. On recueille ces deux mouvements avec les explorateurs ordinaires, et on les inscrit en m\u00eame temps.\nDans une premi\u00e8re exp\u00e9rience (fig. 307) on a recueilli les trac\u00e9s de la pulsation du c\u0153ur (ligne C) et du pouls radial droit (P.R.d.). D\u2019apr\u00e8s la superposition des origines de ces deux ordres de pulsations, on en d\u00e9duit l\u2019existence d\u2019un retard r du pouls sur la pulsation du c\u0153ur.\nUne autre exp\u00e9rience (fig. 308) a donn\u00e9 le trac\u00e9 de la radiale gau-\nFig. 308. Pouls radial gauche et pulsation du c\u0153ur dans un cas d\u2019an\u00e9vrysme, r, retard du pouls sur le c\u0153ur (m\u00eame vitesse du cylindre).\nehe \u00e0 c\u00f4t\u00e9 de celui des pulsations du c\u0153ur, et l\u2019on a not\u00e9 la longueur du retard comme dans le cas pr\u00e9c\u00e9dent.\nOr, le retard du pouls radial droit est plus grand que celui du radial gauche; en d\u2019autres termes, les pulsations des deux radiales ont apparu \u00e0 des temps in\u00e9gaux apr\u00e8s la pulsation du c\u0153ur qui a \u00e9t\u00e9 prise dans les deux cas pour point de rep\u00e8re commun. Mesur\u00e9e au chronographe, cette diff\u00e9rence a \u00e9t\u00e9 la suivante :\nRetard du pouls radial droit, 16/100 de seconde. Retard du pouls radial gauche, 11/100. Diff\u00e9rence, 5/100 de seconde.\nMais il peut arriver que les pulsations du c\u0153ur soient trop faibles pour donner un trac\u00e9 distinct et fournir un bon point de rep\u00e8re pour la mesure du retard ; on s\u2019adresse alors \u00e0 un autre mou-r","page":586},{"file":"p0587.txt","language":"fr","ocr_fr":"CARDIOGRAPHIE HUMAINE.\n587\nvement qui servira de point de rep\u00e8re commun dans les deux exp\u00e9riences : la pulsation de la tumeur an\u00e9vrysmale.\nQuel que soit le retard que cette pulsation pr\u00e9sente sur celle du c\u0153ur lui-m\u00eame, comme il ne s\u2019agit que de comparer entre elles deux dur\u00e9es, peu importe de retrancher de chacune d\u2019elles une quantit\u00e9 commune, le rapport ne changera pas.\nDans l\u2019examen d\u2019un autre malade atteint d\u2019an\u00e9vrysme du tronc brachioc\u00e9phalique, on a trouv\u00e9 les chiffres suivants :\nRetard du pouls radial droit sur la pulsation de la tumeur, 21/100 de seconde. Retard du pouls radial gauche, 14/100 de seconde. Diff\u00e9rence, 7/100 de seconde.\nAinsi, dans ce second cas, l\u2019an\u00e9vrysme produisait un accroissement du retard du pouls radial droit plus grand que chez le premier malade.\nCARDIOGRAPHIE.\nExplorateurs de la pulsation du c\u0153ur chez l\u2019homme.\nJ\u2019ai fait diff\u00e9rents essais pour obtenir \u00e0 coup s\u00fbr la pulsation positive des ventricules. Les conditions sont \u00e0 peu pr\u00e8s les m\u00eames que pour obtenir le trac\u00e9 du pouls. Il faut que l\u2019appareil explorateur d\u00e9prime, et d\u00e9forme \u00e0 travers les parois thoraciques, le ventricule dont il doit traduire les changements de consistance et de volume.\nJe recourus d\u2019abord au st\u00e9thoscope de K\u0153nig, esp\u00e8ce d\u2019entonnoir ferm\u00e9 par une double membrane, entre les feuillets de laquelle on injecte de l\u2019eau, ce qui forme une sorte de lentille biconvexe de liquide. L\u2019instrument s\u2019applique exactement aux parois thoraciques, exer\u00e7ant contre elles une pression qui se localise assez exactement sur le point o\u00f9 la pulsation est positive. Mais cet appareil a peu de dur\u00e9e et n\u2019est pas encore d\u2019une sensibilit\u00e9 assez grande.\nPlus r\u00e9cemment j\u2019ai employ\u00e9 d\u2019autres explorateurs de la pulsation cardiaque dont les indications sont meilleures.\nLa figure 309 repr\u00e9sente une coupe d\u2019un de ces appareils dans ses dimensions r\u00e9elles. Une sorte de coquille de bois, l\u00e9g\u00e8rement ey-","page":587},{"file":"p0588.txt","language":"fr","ocr_fr":"1\n588\tTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VII.\ncav\u00e9e, pr\u00e9sente des bords arrondis qui s\u2019appliquent exactement sur les parois de la poitrine, de fa\u00e7on que la peau de la r\u00e9gion pr\u00e9cordiale enferme l\u2019air dans cette capsule, qui communique par un tube et un tuyau de caoutchouc avec le tambour d\u2019un cardiographe. Au fond de la capsule se trouve un ressort que l\u2019on peut armer plus ou moins, en tournant une vis de r\u00e9glage qui fait\nFig. 309. Appareil \u00e0 ressort pour explorer la pulsation du c\u0153ur. (Coupe de l\u2019appareil.)\nsaillie sur la surface convexe. Suivant la tension de ce ressort, on fait saillir plus ou moins une petite plaque d\u2019ivoire destin\u00e9e \u00e0 exercer sur la r\u00e9gion pr\u00e9cordiale une pression \u00e9lastique. De l\u00e0 r\u00e9sulte un mouvement de soufflet sous l\u2019influence duquel le levier du cardiographe entre en mouvement.\nLes trac\u00e9s obtenus avec cet appareil sont identiques \u00e0 ceux que fournirait le st\u00e9thoscope de K\u0153nig; mais comme on peut, en tournant la vis ext\u00e9rieure, r\u00e9gler la sensibilit\u00e9 de l\u2019instrument, le nouvel appareil est pr\u00e9f\u00e9rable, car il trouve moins d\u2019individus r\u00e9fractaires \u00e0 l\u2019\u00e9tude graphique de la pulsation cardiaque. Enfin, cet appareil est d\u2019une solidit\u00e9 parfaite, ce qui est tr\u00e8s-important.\nComme la coquille ne fonctionne qu\u2019\u00e0 la condition que ses bords soient exactement adapt\u00e9s contre la peau, afin de produire une cl\u00f4ture herm\u00e9tique, cet explorateur est difficilement applicable sur les animaux, \u00e0 cause des poils qui en emp\u00eachent l\u2019adaptation compl\u00e8te. 11 faut alors mouiller la r\u00e9gion explor\u00e9e avec de l\u2019eau de savon ou avec un corps gras qui emp\u00eache le passage de l\u2019air sur les bords de l\u2019appareil. Mieux vaut encore employer un explorateur dont la cavit\u00e9 soit naturellement close. La figure 309 repr\u00e9sente la disposition qui m\u2019a le mieux r\u00e9ussi.\nA l\u2019int\u00e9rieur d\u2019une cloche de bois dont le fond est perfor\u00e9, se","page":588},{"file":"p0589.txt","language":"fr","ocr_fr":"CARDIOGRAPHIE HUMAINE.\n589\ntrouve une capsule de m\u00e9tal qui s\u2019ouvre par un tube traversant le fond de la cloche. La capsule, ferm\u00e9e en bas par une membrane de caoutchouc, renferme un ressort-boudin assez faible, qui fait l\u00e9g\u00e8rement saillir la membrane au dehors. Un disque d\u2019aluminium et un bouton de li\u00e8ge reposent sur cette membrane.\nToute pression exerc\u00e9e sur le bouton chasse l\u2019air de la capsule, \u00e0 travers le tube qui la termine jusque dans les appareils inscrip-teurs.\nQuand on applique par ses bords la cloche de bois contre les parois de la poitrine, de fa\u00e7on que le bouton saillant repose sur le point que l\u2019on veut explorer, il faut pouvoir exercer avec ce bouton urie pression plus ou moins forte sur la r\u00e9gion cardiaque.\nCela s\u2019obtient en tournant une vis de r\u00e9glage plac\u00e9e sur le fond de la cloche de bois. Cet appareil peut s\u2019appliquer indiff\u00e9remment sur l\u2019homme et sur les animaux ; il est donc, \u00e0 ce point de vue, pr\u00e9f\u00e9rable \u00e0 l\u2019explorateur \u00e0 coquille. Au reste, tous deux fournissent des trac\u00e9s identiques.\nLes appareils inscripteurs ont subi \u00e9galement des modifications importantes depuis l\u2019\u00e9poque o\u00f9 ils ont \u00e9t\u00e9 employ\u00e9s aux exp\u00e9riences physiologiques sur les grands mammif\u00e8res.\nL\u2019inscription simultan\u00e9e du pouls art\u00e9riel et des pulsations cardiaques fait seule bien comprendre la relation qui existe entre ces deux ph\u00e9nom\u00e8nes ; elle montre que parmi les systoles du ventricule gauche, il en est qui envoient aux art\u00e8res de volumineuses ond\u00e9es, mais que d\u2019autres au contraire sont inefficaces et n\u2019en-\nFig. 310. Explorateur \u00e0 tambour.","page":589},{"file":"p0590.txt","language":"fr","ocr_fr":"590\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VII.\nvoient dans les vaisseaux qu\u2019une quantit\u00e9 de sang insuffisante pour y faire na\u00eetre une pulsation compl\u00e8te.\nOn doit rattacher \u00e0 plusieurs groupes l\u00e8s causes qui diminuent ou suppriment la p\u00e9n\u00e9tration du sang ventriculaire \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur de l\u2019art\u00e8re. Franbois-Franck a fait \u00e0 cet \u00e9gard une int\u00e9ressante \u00e9tude; voici les r\u00e9sultats auxquels il est arriv\u00e9.\nParmi les systoles ventriculaires, les unes manquent de l\u2019\u00e9nergie n\u00e9cessaire pour surmonter la pression aortique et pour d\u00e9terminer la variation positive de la pression art\u00e9rielle qui se manifeste ext\u00e9rieurement par la pulsation : ce sont les systoles avort\u00e9es par d\u00e9faut d\u2019\u00e9nergie. Dans un second groupe figurent les systoles ventriculaires s\u2019accompagnant de reflux dans l\u2019oreillette, \u00e0 travers l\u2019orifice auriculo-ventriculaire insuffisant : celles-ci sont d\u00e9sign\u00e9es sous le nom de systoles avort\u00e9es par reflux mitral ; enfin les systoles qui surviennent avant que le rel\u00e2chement diastolique ait permis au sang d\u2019affluer des oreillettes dans les ventricules constituent des systoles redoubl\u00e9es ou, pour ne rien pr\u00e9juger, des systoles anticip\u00e9es. On comprend que ces systoles h\u00e2tives ne s\u2019accompagnent pas de pulsations art\u00e9rielles, la cavit\u00e9 ventriculaire n\u2019ayant pas eu le temps de recevoir le sang des oreillettes.\nNous allons \u00e9tudier successivement chacun de ces trois groupes de troubles cardiaques en rapprochant des faits cliniques les r\u00e9sultats des observations faites sur les animaux.\nOn introduit \u00e0 la fois une sonde dans le c\u0153ur d\u2019un cheval et une autre dans l\u2019aorte, ces deux explorateurs fournissent \u00e0 la fois le trac\u00e9 de la pression intra-ventriculaire et celui du pouls aortique (fig. 311).\nOr on voit que les systoles du ventricule sont deux fois plus nombreuses que les pulsations art\u00e9rielles, ce quitient \u00e0 ce que de deux en deux se produirait une systole ventriculaire trop faible pour envoyer du sang dans les vaisseaux ; les rep\u00e8res plac\u00e9s sur la ligne PA montrent que les systoles faibles produisaient \u00e0 peine une l\u00e9g\u00e8re ondulation dans la ligne qui trace les changements de la pression aortique. Ainsi, quand l\u2019effort systolique du ventricule n\u2019est pas capable de soulever la charge du sang qui presse sur les valvules sigmo\u00efdes de l\u2019aorte, il n\u2019y a pas p\u00e9n\u00e9tration de sang dans ce vaisseau et la pulsation manque\u00bb\nUn autre cas se pr\u00e9sente parfois : l\u2019absence de pulsation art\u00e9rielle tient \u00e0 ce que le sang du ventricule reflue dans l\u2019oreillette ; on en voit un bel exemple dans la figure 312.","page":590},{"file":"p0591.txt","language":"fr","ocr_fr":"CARDIOGRAPHIE HUMAINE.\t591\nUn manom\u00e8tre m\u00e9tallique appliqu\u00e9 aux art\u00e8res d\u2019un lapin trace la courbe des variations de la pression du sang dans les art\u00e8res : ligne p c. Une autre courbe correspond aux pulsations du c\u0153ur c.\nl'ij;. 311. Systoles Ventriculaires redoubl\u00e9es et pouls aortique chez le cheval. Les petites systoles ne sont pas assez fortes pour se faire sentir dans l\u2019acrte.\nDans le cours de ces trac\u00e9s on observe en certains instants, i, i\\ que la pression de sang tombe tout \u00e0ccoup. A ces m\u00eames instants\nFig. 31'2. PC, pression carotidienne sur un lapin; C, pulsation du c\u0153ur. On voit dans les deux trac\u00e9s en ii des systoles ventriculaires inefficaces et des chutes de la pression.\nla pulsation cardiaque?', i' pr\u00e9sente des caract\u00e8res particuliers; elle est un peu avort\u00e9e, sa faible hauteur et son sommet arrondi carac t\u00e9risent ce genre de pulsation. Dans ces instants il se produit un","page":591},{"file":"p0592.txt","language":"fr","ocr_fr":"592\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VII.\nreflux du sang ventriculaire dans l\u2019oreillette \u00e0 travers la valvule mitrale devenue insuffisante. La cause de ces reflux est dans l\u2019\u00e9l\u00e9vation trop grande de la pression du sang dans les art\u00e8res, l\u2019effort du ventricule a pour effet de forcer la valvule, et le sang qui s\u2019\u00e9chappe par reflux donne lieu \u00e0 un souffle systolique perceptible \u00e0 l\u2019auscultation. Mais l\u2019absence m\u00f4me de la p\u00e9n\u00e9tration du sang dans les art\u00e8res y fait baisser la pression; aussi, apr\u00e8s un des reflux dont on vient de voir le m\u00e9canisme, les systoles redeviennent efficaces jusqu\u2019\u00e0 ce que la pression art\u00e9rielle r\u00e9par\u00e9e de nouveau provoque un nouveau reflux.\nOn observe des cas de ce genre sur les animaux empoisonn\u00e9s par l\u2019hydrate de chloral. La figure 313 en montre un exemple; le\n\tUm\n\t\nFig. 313. PC, pulsations cardiaques; PF, variations de la pression f\u00e9morale. \u2014 Fn fc>, intermittence du pouls correspondant \u00e0 une systole avort\u00e9e S. \u2022\nreflux se produit au point S et la pulsation avort\u00e9e s\u2019observe au m\u00eame instant. Pour bien faire ressortir la diff\u00e9rence de forme de ces deux sortes de pulsations cardiaques, on les a repr\u00e9sent\u00e9es toutes deux dans la figure 314 avec des dimensions grandies. Le n\u00b0 1 correspond \u00e0 la pulsation normale, le n\u00b0 2 au reflux par la valvule mitrale\nLe fait qui vient d\u2019\u00eatre mentionn\u00e9, \u00e0 savoir que la pression sanguine exag\u00e9r\u00e9e qui provoque le reflux s\u2019abaisse soudainement par suite du reflux m\u00eame, puis se r\u00e9pare et provoque un nouveau reflux, donne souvent lieu aune p\u00e9riodicit\u00e9 r\u00e9guli\u00e8re dans le retour de ce ph\u00e9nom\u00e8ne. J\u2019ai souvent rencontr\u00e9 sur le vivant cette forme\n1. Dans sa th\u00e8se inaugurale, Paris, 1875, M- Tridon a d\u00e9crit cette forme arrondie de la pulsation cardiaque-dans l\u2019Insuffisance mitrale,","page":592},{"file":"p0593.txt","language":"fr","ocr_fr":"593\nPULSATION CARDIAQUE AVORT\u00c9E.\np\u00e9riodique, elje l\u2019attribuais d\u2019abord \u00e0 quelque influence nerveuse ou bien je la rattachais \u00e0 la p\u00e9riodicit\u00e9 des mouvements respiratoires; mais je compris plus tard comment les choses se passaient, et c\u2019est en exp\u00e9rimentant sur un sch\u00e9ma de la circulation du sang que je trouvai la v\u00e9ritable cause de celte p\u00e9riodicit\u00e9. Sur un de ces appareils qui servent \u00e0 reproduire tous les ph\u00e9nom\u00e8nes de la circulation du sang, j\u2019inscrivais, \u00e0 la fois, les pulsations du c\u0153ur et celles des art\u00e8res. Je m\u2019aper\u00e7us qu\u2019\u00e0 toutes les quatre pulsations des art\u00e8res il se produisait une intermittence, en m\u00eame temps que la pulsation du c\u0153ur prenait cette forme avort\u00e9e, indice d\u2019un reflux de liquide. L\u2019auscultation de l\u2019appareil faisait entendre un souffle\nFig. 314. 1, forme de la pulsation cardiaque normale. 2, forme de la pulsation cardiaque avort\u00e9e.\nintense \u00e0 chacun de ces reflux, il n\u2019y avait donc pas de doute possible sur le mode de production de c\u00e7s intermittences.\nD\u2019autre part, je constatais que les reflux m'arrivaient qu\u2019autant que la pression du sang dans les tubes-art\u00e8res atteignait un cer-lain degr\u00e9. Or il fallait quatre pulsations d\u2019un certain rhythme pour relever la pression du sang au degr\u00e9 suffisant pour la production du reflux. En changeant la fr\u00e9quence des pulsations cardiaques, on changeait aussi la p\u00e9riode des irr\u00e9gularit\u00e9s ; en ralentissant ce rhythme, on allongeait la p\u00e9riode des intermittences du pouls; en d\u2019autres termes, il fallait un plus grand nombre de systoles ventriculaires pour ramener la pression du sang au degr\u00e9 n\u00e9cessaire pour provoquer le reflux.\nUne troisi\u00e8me cause d\u2019avortement des systoles venlriculaires se trouve dans la fr\u00e9quence m\u00eame de ces mouvements.\nOn a d\u00e9j\u00e0 vu, page 224, que la fr\u00e9quence des battements du c\u0153ur, port\u00e9e \u00e0 un certain degr\u00e9, s\u2019accompagne d\u2019abaissement de\n38","page":593},{"file":"p0594.txt","language":"fr","ocr_fr":"594\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VII.\nla pression art\u00e9rielle. Tout en battant plus vite, le c\u0153ur fait moins de travail; c\u2019est que, dans l\u2019intervalle de deux systoles cons\u00e9cutives, il n\u2019a pas le temps de sc remplir et no peut d\u00e8s lors envoyer aux art\u00e8res que ce qu\u2019il a re\u00e7u des veines. C\u2019est encore dans l'empoisonnement par l\u2019hydrate de chloral qu\u2019on observe souvent cet effet de l\u2019acc\u00e9l\u00e9ration du rhythme cardiaque: le rhythme du c\u0153ur s\u2019acc\u00e9l\u00e8re, en m\u00eame temps appara\u00eet un abaissement de la pression du sang qui se prolonge tant que dure la phase d\u2019acc\u00e9l\u00e9ration; apr\u00e8s quoi, la pression du sang remonte \u00e0 son niveau normal et le d\u00e9passe m\u00eame sensiblement pendant un certain temps. Ce dernier fait lient \u00e0 ce que, pendant les systoles inefficaces \u00e0 cause de leur trop grande fr\u00e9quence, le sang s\u2019est accumul\u00e9 dans l\u2019oreillette et dans les veines, d\u2019oii une r\u00e9pl\u00e9tion plus compl\u00e8te des ventricules quand ceux-ci reprennent le rhythme normal de leurs mouvements. C\u2019est \u00e0 celte r\u00e9pl\u00e9tion plus compl\u00e8te des ventricules cl au plus grand volume des ond\u00e9es qu\u2019ils lancent qu\u2019est d\u00fb l\u2019accroissement passager de la pression art\u00e9rielle.\nDans l\u2019insuffisance mitrale qui est due \u00e0 une l\u00e9sion organique des valvules, il se fait un partage de l\u2019ond\u00e9e ventriculaire entre l\u2019aorte et l\u2019oreillette; ce partage est en g\u00e9n\u00e9ral fort in\u00e9gal, ce qui produit l\u2019irr\u00e9gularit\u00e9 du pouls. Tant\u00f4t une onde p\u00e9n\u00e8tre presque tout enti\u00e8re, ce qui donne \u00e0 la fois une forte pulsation art\u00e9rielle et une pulsation cardiaque bien form\u00e9e, tant\u00f4t au contraire le sang relluc presque en entier dans l\u2019oreillette, la pulsation art\u00e9rielle est faible et fortement dicrote (fig. 297), celle du c\u0153ur pr\u00e9sente les signes du reflux.\nLa figure 315 est un boii type de ce genre de troubles cardiaques.\nHI\t\t\n\t\t\nFig. 315.JPnlsations du c\u0153ur (ligne G) et pouls carotidien (ligne P) d\u2019un malade atteint d\u2019insuf-Usance mitrale. \u2014 Lignes pointiil\u00e9es, systoles anticip\u00e9es avec intermittence du pouls. (Photogravure, proc\u00e9d\u00e9 Gillot.)\nDu type qui pr\u00e9c\u00e8de, nous en rapprocherons un autre recueilli sur un malade atteint \u00e9galement d\u2019insuffisance mitrale. Dans ce","page":594},{"file":"p0595.txt","language":"fr","ocr_fr":"PULSATION DU C\u0152UR ET POULS AVORTES.\n595\ncas, repr\u00e9sent\u00e9 figure 316, les systoles inefficaces \u00e0 produire une pulsation art\u00e9rielle pr\u00e9sentent un aspect particulier : elles ont un sommet en quelque sorte bifurqu\u00e9. Quant aux pulsations art\u00e9rielles, c\u2019est \u00e0 l\u2019ath\u00e9rome s\u00e9nile qu\u2019est due l\u2019absence du dicro-tisme.\nNotons que ces modifications de la forme de la pulsation car-\nFig. 316. Pulsation du c\u0153ur (ligne C) et pouls carotidien (ligne P). Systoles inefficaces marqu\u00e9es, par une ligne pointill\u00e9e. (Photogravure Gillot.)\ndiaque tiennent \u00e0 une alt\u00e9ration du rhythme des deux ventricules \u00e0 la fois;il existe toujours un synchronisme parfait entre l\u2019action de ces deux cavit\u00e9s du c\u0153ur et nous n\u2019avons jamais observ\u00e9 le d\u00e9faut de synchronisme dont certains auteurs ont parl\u00e9.\nJe ne parlerai pas ici des formes vari\u00e9es de la pulsation du c\u0153ur dans les l\u00e9sions organiques des valvules. L\u2019exposition de ces formes diverses si caract\u00e9ristiques demande de longs d\u00e9veloppements et doit \u00eatre accompagn\u00e9e de nombreuses figures repr\u00e9sentant les diff\u00e9rents types de la pulsation du c\u0153ur, dans chacune des l\u00e9sions valvulaires et dans les cas o\u00f9 plusieurs valvules sont alt\u00e9r\u00e9es \u00e0 la fois. Cette \u00e9tude constituera un important chapitre dans un ouvrage que je pr\u00e9pare en ce moment, sur la circulation du sang, \u00e0 l\u2019\u00e9tat sain et dans les maladies.\nDepuis longtemps je rassemble les documents relatifs \u00e0 cette question, et je puis enfin affirmer aujourd\u2019hui que la cardiographie doit \u00eatre un des \u00e9l\u00e9ments les plus importants du diagnostic m\u00e9dical : elle compl\u00e8te les renseignements, si pr\u00e9cieux d\u00e9j\u00e0, que fournissent l\u2019auscultation et la percussion. J\u2019ajouterai m\u00eame qu\u2019elle corrige les renseignements que nous fournissent ces deux ordres de signes physiques, car elle nous montre \u00e0 quel degr\u00e9 la fonction cardiaque est troubl\u00e9e. Or, on a commis bien des erreurs","page":595},{"file":"p0596.txt","language":"fr","ocr_fr":"596\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VII.\nde diagnostic tant qu\u2019on a cru que l\u2019intensit\u00e9 des l\u00e9sions cardiaques correspondait \u00e0 celle des bruits anormaux que fournit l\u2019auscultation; on s\u2019est tromp\u00e9 de m\u00eame quand on a cru que la force du c\u0153ur ou du moins l\u2019\u00e9nergie actuelle des systoles-de cet organe se traduit par l\u2019\u00e9nergie des pulsations que l\u2019on sent \u00e0 la r\u00e9gion pr\u00e9cordiale.\nLa forme des pulsations du c\u0153ur exprime de quelle mani\u00e8re le c\u0153ur se remplit et se vide; elle traduit donc la mani\u00e8re plus ou moins parfaite, dont il fonctionne. Un bruit de souffle, au contraire, ne correspond nullement par son intensit\u00e9 au trouble de la fonction cardiaque. L\u2019an\u00e9mie peut faire na\u00eetre dans un c\u0153ur sain des souffles plus intenses que certaines l\u00e9sions d\u2019orifice qui g\u00eanent consid\u00e9rablement le passage du sang. Bien plus, dans toute l\u00e9sion cardiaque, l\u2019aggravation de l\u2019\u00e9tat du malade se traduit le plus souvent par une diminution de l\u2019intensit\u00e9 des bruits, lorsque le c\u0153ur, incapable de surmonter les obstacles qu\u2019il rencontre, faiblit et n\u2019agit plus que d\u2019une mani\u00e8re incompl\u00e8te.\nCe qui a longtemps retard\u00e9 la publication des r\u00e9sultats que j\u2019ai obtenus dans la cardiographie humaine, c\u2019est la lenteur avec laquelle ont d\u00fb \u00eatre recueillis les mat\u00e9riaux de ces \u00e9tudes, c\u2019est la longue s\u00e9rie de t\u00e2tonnements qui ont \u00e9t\u00e9 n\u00e9cessaires avant d\u2019obtenir des appareils pr\u00e9cis et d\u2019une application facile sur le malade; c\u2019est enfui la n\u00e9cessit\u00e9 d\u2019obtenir pr\u00e9alablement les diff\u00e9rents types normaux de la pulsation du c\u0153ur correspondant aux degr\u00e9s diff\u00e9rents de l\u2019activit\u00e9 cardiaque, ou pour mieux dire, aux volumes diff\u00e9rents des ond\u00e9es sanguines que le c\u0153ur envoie \u00e0 chacun de ses battements. Ces \u00e9l\u00e9ments physiologiques \u00e9taient le point de d\u00e9part n\u00e9cessaire des \u00e9tudes cliniques dans lesquelles il sera peut-\u00eatre plus int\u00e9ressant de conna\u00eetre les l\u00e9gers troubles fonctionnels de la circulation du c\u0153ur, que les d\u00e9sordres irr\u00e9m\u00e9diables qui tiennent \u00e0 des l\u00e9sions organiques","page":596},{"file":"p0597.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHAPITRE VIII.\nMESURES MANOM\u00c9TRIQUES DE LA PRESSION.\nMoyen de transmettre les oscillations d\u2019un manom\u00e8tre \u00e0 mercure \u00e0 un tambour \u00e0 levier inscripteur. \u2014 Manom\u00e8tre \u00e9lastique, sa graduation. \u2014 Sondes manom\u00e9triqucs poulies pressions positives et n\u00e9gatives. \u2014 Des meilleures conditions pour transmettre la pression aux manom\u00e8tres inscripteurs. \u2014 Mode d\u2019application du manom\u00e8tre \u00e9lastique. \u2014 Correction des indications des appareils au moyen du palpeur. \u2014 Consid\u00e9rations sur les diff\u00e9rentes sortes de manom\u00e8tres \u00e9lastiques.\nMoyen de transmettre les oscillations d\u2019un manom\u00e8tre \u00e0 mercure \u00e0 un tambour \u00e0 levier inscripteur.\nDans le kymographion de Ludwig, le plus ancien-des manom\u00e8tres inscripteurs bas\u00e9s sur l\u2019emploi d\u2019une colonne de mercure, l\u2019inscription se fait au moyen d\u2019un flotteur d\u2019ivoire qui repose sur le mercure dont il suit les mouvements d\u2019ascension et de descente ; ce flotteur porte une tige verticale qui s\u2019\u00e9l\u00e8ve, sort du mercure et porte un style. Cette m\u00e9thode pr\u00e9sente un premier inconv\u00e9nient. Le flotteur ne suit pas toujours fid\u00e8lement les mouvements du mercure dans lequel il plonge parfois \u00e0 des degr\u00e9s divers, d\u2019o\u00f9 r\u00e9sulte une cause de d\u00e9formation des mouvements qu\u2019il s\u2019agit d\u2019inscrire, mouvements qui sont eux-m\u00eames d\u00e9form\u00e9s d\u00e9j\u00e0 par l\u2019inertie (voyez p. 264). Un autre d\u00e9faut, moins grave, mais qui rend fort incommode l\u2019usage du kymographion, c\u2019est qu\u2019il n\u00e9cessite l\u2019emploi d\u2019un cylindre \u00e0 axe vertical pour recevoir le trac\u00e9. Ajoutons \u00e0 cela que le flotteur \u00e0 style est encombrant et se pr\u00eate mal aux inscriptions multiples, et l\u2019on comprendra combien il \u00e9tait important de lui substituer le tambour \u00e0 levier qui s\u2019oriente comme on veut et qui, dans les inscriptions simultan\u00e9es, se dispose si facilement \u00e0 c\u00f4t\u00e9 d\u2019autres tambours semblables.","page":597},{"file":"p0598.txt","language":"fr","ocr_fr":"598\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VIII.\nL\u2019adaptation est des plus simples. On introduit le tube du manom\u00e8tre dans le tuyau de caoutchouc qui se rend au tambour; si tous les joints sont bien herm\u00e9tiques, les oscillations du levier sont identiques \u00e0 celles de la colonne du manom\u00e8tre.\nCet instrument est d\u2019autant plus sensible que la colonne de mercure \u00e0 laquelle on l\u2019adapte est d\u2019un plus grand diam\u00e8tre, car les d\u00e9placements de cette colonne, agissant \u00e0 la mani\u00e8re du piston d\u2019une pompe, d\u00e9placent alors une plus grande quantit\u00e9 d\u2019air. Mais -il y a une limite \u00e0 celte largeur du manom\u00e8tre : il faut que la quantit\u00e9 de sang qui entre dans 'l\u2019instrument ne constitue pas une perle trop sensible par rapport \u00e0 la masse totale du sang de l\u2019animal; d\u2019o\u00f9 celte conclusion que, dans les mesures faites avec les manom\u00e8tres inscripleurs, il faut autant que possible s\u2019adresser \u25a0\u00e0 des animaux de grande taille.\nGraduation des manom\u00e8tres \u00e9lastiques.\nTous les manom\u00e8tres \u00e9lastiques et les sondes manom\u00e9lriques sont des instruments \u00e0 \u00e9chelles arbitraires qui ont besoin d\u2019\u00e9tre gradu\u00e9s comparativement avec un \u00e9talon. Cet \u00e9talon est le manom\u00e8tre \u00e0 mercure qui, lorsqu\u2019il est soumis \u00e0 des pressions constantes, est enti\u00e8rement \u00e0 l\u2019abri des causes d\u2019erreur pr\u00e9c\u00e9demment signal\u00e9es. La graduation pourrait \u00eatre faite pour chaque instrument une fois pour toutes, car l\u2019\u00e9lasticit\u00e9 du m\u00e9tal ne varie pas notablement; mais le tambour \u00e0 levier qu\u2019on adapte au manom\u00e8tre m\u00e9tallique n\u2019a pas toujours la m\u00eame sensibilit\u00e9; c\u2019est l\u00e0 ce qui exige une graduation avant ou apr\u00e8s chaque s\u00e9rie d\u2019exp\u00e9riences lorsqu\u2019on veut obtenir la valeur absolue de la pression.\nPour cela, on prend un flacon de verre que l\u2019on met en rapport avec le manom\u00e8tre m\u00e9tallique ou dans lequel on plonge les sondes ou les ampoules du cardiographe; on introduit dans ce m\u00eame flacon l\u2019orifice d\u2019un tube qui se rend \u00e0 un manom\u00e8tre \u00e0 mercure; enfin, on y introduit aussi un tube par lequel on peut comprimer l\u2019air du flacon \u00e0 des pressions variables. Tous ces tubes et ces sondes traversent un large bouchon et sont herm\u00e9tiquement lut\u00e9s au goulot du flacon. On dispose les appareils inscripleurs comme pour les exp\u00e9riences ordinaires, et l\u2019on insuffle de l\u2019air ^dans le flacon jusqu\u2019\u00e0 ce que le manom\u00e8tre indique une pression \u00abGe 1 centim\u00e8tre de mercure au-dessus de la pression atmosph\u00e9-","page":598},{"file":"p0599.txt","language":"fr","ocr_fr":"DU PALPEUR.\n599\nrique; on noie alors, pour chaque levier, ie niveau auquel celte \u00e9l\u00e9vation de pression l\u2019a soulev\u00e9. On comprime l\u2019air de nouveau, jusqu\u2019\u00e0 ce que le manom\u00e8tre indique 2 centim\u00e8tres de pression, et on note encore la position des leviers. On r\u00e9p\u00e8te cette exp\u00e9rience quinze ou vingt fois avec des pressions croissantes, jusqu\u2019\u00e0 ce que les leviers aient graduellement \u00e9t\u00e9 port\u00e9s jusqu\u2019au point le plus \u00e9lev\u00e9 auquel ils s\u2019\u00e9l\u00e8vent dans les trac\u00e9s cardiographiques. On obtient ainsi, pour chaque levier, une graduation exp\u00e9rimentale qui permet d\u2019estimer, dans un trac\u00e9, la valeur r\u00e9elle des pressions exprim\u00e9es par les changements de hauteur de la courbe.\nApr\u00e8s avoir gradu\u00e9 les sondes, on peut d\u00e9terminer, par exemple, l\u2019effort d\u00e9velopp\u00e9 par chacun des ventricules. Nous avons vu que chez le cheval la force relative des ventricules droit et gauche \u00e9tait \u00e0 peu pr\u00e8s dans le rapport de 1 \u00e0 3 ; les valeurs r\u00e9elles de la pression maximum d\u00e9velopp\u00e9e par ces deux cavit\u00e9s \u00e9taient 30 millim\u00e8tres et 95 millim\u00e8tres de mercure.\nOn gradue aussi les sondes pour les pressions inf\u00e9rieures \u00e0 celle de l\u2019atmosph\u00e8re. L\u2019exp\u00e9rience se fait comme tout \u00e0 l\u2019heure, en prenant le manom\u00e8tre \u00e0 mercure pour \u00e9talon ; toute la diff\u00e9rence consiste en ce que c\u2019est une aspiration que l\u2019on produit sur l\u2019air contenu dans le flacon, au lieu d\u2019une compression, comme dans la graduation pour les pressions positives.\nCorrection des indications des appareils nianoni\u00e9triqucs au moyen du palpeur \u00able Depr\u00e8z.\nLes manom\u00e8tres m\u00e9talliques ont une \u00e9lasticit\u00e9 qui change avec le degr\u00e9 de tension de leurs membranes ; il en est de m\u00eame du tambour \u00e0 levier qui constitue un v\u00e9ritable manom\u00e8tre pour les faibles pressions. Tous ces appareils ont des \u00e9chelles arbitraires et nous venons de voir la mani\u00e8re de les graduer. Depr\u00e8z a imagin\u00e9 un petit appareil qu\u2019il nomme palpeur, et qui permet de donner \u00e0 un manom\u00e8tre quelconque des excursions proportionnelles aux pressions qui agissent sur lui.\nLe palpeur est une petite pi\u00e8ce m\u00e9tallique reli\u00e9e \u00e0 un organe inscripteur, et qui frotte sur une ar\u00eate sinueuse d\u2019un galbe d\u00e9termin\u00e9 \u00e0 l\u2019avance dans le but de rendre les excursions de la pointe","page":599},{"file":"p0600.txt","language":"fr","ocr_fr":"600\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VIII.\n\u00e9crivante toujours proportionnelle \u00e0 l\u2019intensit\u00e9 du ph\u00e9nom\u00e8ne inscrit.\nPour prendre un exemple, supposons que nous devions rendre les indications d\u2019un tambour \u00e0 levier proportionnelles \u00e0 la pression qui agit sur lui. On sait que l\u2019\u00e9lasticit\u00e9 de la membrane de caoutchouc change en raison de la distension qu\u2019elle a subie, et que des pressions r\u00e9guli\u00e8rement croissantes produisent des \u00e9l\u00e9vations du levier de moins en moins prononc\u00e9es: la friction du\n\nFig. 317. Palpeur de Deprcz pour corriger les indications des appareils inseripteurs.\npalpeur sur une surface courbe convenablement construite r\u00e9gularisera ces indications et leur donnera la valeur d\u00e9sir\u00e9e.\nA cet effet, le levier (fig. 317) est bris\u00e9 en deux pi\u00e8ces : une base et une partie terminale; celte derni\u00e8re est relice \u00e0 la premi\u00e8re par une lame horizontale de ressort qui lui permet d\u2019ex\u00e9cuter isol\u00e9ment des mouvements verticaux sans que la base y participe.\nC\u2019est \u00e0 l\u2019origine de la partie terminale, et tr\u00e8s-pr\u00e8s de la brisure, que le palpeur p sc d\u00e9tache sensiblement \u00e0 angle droit et descend en d\u00e9crivant une courbe dont la concavit\u00e9 est tourn\u00e9e du c\u00f4t\u00e9 de l\u2019origine du levier. De sorte que, par sa pointe dirig\u00e9e en arri\u00e8re, le palpeur frottera contre une surface courbe fix\u00e9e \u00e0 la caisse du tambour \u00e0 levier. C\u2019est la courbure de cette surface qui, en agissant sur le palpeur, modifiera les mouvements de l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 du levier cl les rendra dissemblables de ceux de la base.\nPour comprendre comment sc produit cem\u00e9canismc, imaginons que la surface correctrice soit absente, l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 du levier sera en ligne droite avec la base et en suivra fid\u00e8lement les mouve-","page":600},{"file":"p0601.txt","language":"fr","ocr_fr":"DU PALPEUR.\n601\nments; la pointe du palpeur d\u00e9crira dans l\u2019espace un arc de cercle qui aurait pour centre le centre de mouvement du levier. Cet arc est ponctu\u00e9 dans la figure 317.\nSupposons que la surface sur laquelle frotle la pointe du palpeur ait exactement la forme de cet arc de cercle, cette pointe lui sera toujours tangente dans tous les mouvements du levier, mais il n\u2019en r\u00e9sultera aucun mouvement propre imprim\u00e9\u00e0 l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 du levier, qui sera toujours solidaire de la base. Mais imaginons que sur cette surface courbe nous produisions une convexit\u00e9 plus prononc\u00e9e, le palpeur, en s\u2019\u00e9levant par suite du mouvement que la base lui commande, sera d\u00e9vi\u00e9 par celte convexit\u00e9 qui lui fera ex\u00e9cuter un mouvement de bascule autour de la brisure; la partie terminale du levier fera donc un angle avec la base et la pointe \u00e9crivante s\u2019\u00e9l\u00e8vera plus haut que si les deux parties du levier \u00e9taient rest\u00e9es sur le prolongement l\u2019une de l\u2019autre. Inversement, si une concavit\u00e9 se trouvait dans la courbure que le palpeur doit suivre, celui-ci, tombant au fond de cette concavit\u00e9, il s\u2019ensuivrait que la brisure deviendrait convexe par en haut, et que la pointe \u00e9crivante s\u2019\u00e9l\u00e8verait moins que si elle e\u00fbt \u00e9t\u00e9 solidaire de la base du levier.\nOn peut donc, en calculant d\u2019avance la courbure rectificatrice, modifier \u00e0 son gr\u00e9 les mouvements de l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 par rapport \u00e0 ceux de la base, et principalement corriger les d\u00e9fauts de sensibilit\u00e9 de la membrane. Mais il est beaucoup plus facile de construire exp\u00e9rimentalement la courbe correctrice des indications du levier. Yoici comment on proc\u00e8de.\nLe d\u00e9faut de la membrane est, avons-nous dit, de prendre une force \u00e9lastique de plus en plus grande \u00e0 mesure qu\u2019elle est plus distendue. Les indications seront donc trop faibles pour les pressions fortes; il faut les amplifier. Admettons que l\u2019appareil doive inscrire des pressions correspondant \u00e0 4 centim\u00e8tres de mercure, et que le levier ait atteint la ligne ponctu\u00e9e pour le premier degr\u00e9 de son ordonn\u00e9e correspondant \u00e0 1 centim\u00e8tre de pression, il est clair que pour 4 centim\u00e8tres de mercure le levier devrait avoir parcouru un espace quatre fois plus grand, tandis qu\u2019il s'est \u00e9lev\u00e9 par degr\u00e9s in\u00e9gaux 2, 3, 4.\nPour donner \u00e0 l\u2019\u00e9chelle de l\u2019instrument des croissances r\u00e9guli\u00e8res a, b, c, cl, portons l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 inscrivante du levier au point cl, et maintenons cette pointe dans cette position, en m\u00eame temps que nous \u00e9levons la pression \u00e0 4 centim\u00e8tres dans le tam-","page":601},{"file":"p0602.txt","language":"fr","ocr_fr":"602\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VIII.\nhour. Tous les organes de la machine, y compris la pointe du palpeur, sont dans la position o\u00f9 ils doivent se trouver quand les ' indications seront corrig\u00e9es. Si nous notons, \u00e0 ce moment, la position de la pointe du palpeur, nous obtiendrons un point de la courbe rectificatrice, le 4\u00b0 point. Abaissons la pression \u00e0 3 centim\u00e8tres, et pla\u00e7ons la pointe \u00e9crivante \u00e0 la position qui correspond au . 3\u201d degr\u00e9 de son ordonn\u00e9e en c, le palpeur prendra n\u00e9cessairement la position qu\u2019il devrait avoir pour corriger les indications de l\u2019appareil, et cette position nous fournira le 3\u00b0 point de la courbe. On obtiendra de la m\u00f4me fa\u00e7on la s\u00e9rie des autres points, et ainsi se trouvera construite exp\u00e9rimentalement la courbe correctrice, dont le palpeur devra suivre la surface pour que le levier ex\u00e9cute, malgr\u00e9 les variations de l\u2019\u00e9lasticit\u00e9 de la membrane, des parcours \u00e9gaux pour des pressions \u00e9gales.\nDes meilleures conditions pour transmettre la pression aux manom\u00e8tres inscripteurs.\nUn des points les plus importants pour obtenir des mesures graphiques exactes de la pression d\u2019un liquide, c\u2019est de transmettre cette pression au moyen d\u2019une colonne liquide aussi large et aussi courte que possible. Sans cette pr\u00e9caution, si la pression varie brusquement, la colonne interm\u00e9diaire \u00e0 la source de pression et au manom\u00e8tre est susceptible de prendre des mouvements oscillatoires qui peuvent d\u00e9former les trac\u00e9s tout autant que le font les oscillations propres d\u2019un manom\u00e8tre \u00e0 mercure. Un autre inconv\u00e9nient de l\u2019inertie d\u2019une longue colonne liquide, c\u2019est que, dans les variations rapides de pression, la courbe n\u2019ex\u00e9cute qu\u2019une partie de l\u2019excursion qu\u2019elle e\u00fbt d\u00fb marquer. Bien souvent les physiologistes ont commis des erreurs pour avoir transmis la pression du sang par un tube de trop grande longueur. Plus le tube de transmission s\u2019allonge, plus se d\u00e9forme la courbe trac\u00e9e, \u00e0 cause des oscillations propres \u00e0 la colonne liquide qui sert h cette transmission.\nMais, dira-t-on, il est souvent indispensable d\u2019\u00e9crire, l\u2019une \u00e0 c\u00f4t\u00e9 de l\u2019autre, les courbes de pression de deux art\u00e8res qui sont tr\u00e8s-\u00e9loign\u00e9es l\u2019une de l\u2019autre sur l\u2019animal ; d\u00e8s lors les tubes de transmission seront n\u00e9cessairement longs et souvent in\u00e9gaux.\nOn peut transmettre sans inconv\u00e9nient \u00e0 de grandes distances","page":602},{"file":"p0603.txt","language":"fr","ocr_fr":"INSCRIPTION IJES PRESSIONS N\u00c9GATIVES.\t603\nles indications d\u2019un appareil au tambour \u00e0 levier qui doit les transcrire, \u00e0 la condition que cette transmission se fasse au moyen d\u2019un tube \u00e0 air dans lequel l\u2019oscillation de la colonne fluide est n\u00e9gligeable. Il suffit donc, pour parer \u00e0 tout inconv\u00e9nient, de placer le manom\u00e8tre tr\u00e8s-pr\u00e8s du vaisseau o\u00f9 l\u2019on va chercher la pression, afin de transmettre celle-ci par la plus courte colonne liquide possible; quant \u00e0 l\u2019oscillation de l\u2019eau du manom\u00e8tre, on en transmet les effets au tambour \u00e0 levier au moyen d\u2019un tube aussi long qu\u2019il est n\u00e9cessaire, cela ne saurait alt\u00e9rer sensiblement le trac\u00e9.\nCe qu\u2019on vient de lire relativement \u00e0 la pression du sang art\u00e9riel s\u2019applique \u00e9galement bien \u00e0 celle du sang veineux. Le manom\u00e8tre m\u00e9tallique inscripteur peut \u00eatre construit avec des capsules plus ou moins sensibles et s\u2019appliquer \u00e0 la mesure de tr\u00e8s-faibles pressions, positives ou n\u00e9gatives, telles qu\u2019on en observe dans les cavit\u00e9s splanchniques, l\u2019espace sous-arachno\u00efdien, la cavit\u00e9 des pl\u00e8vres, etc.\nD\u00e9termination des pressions n\u00e9gatives dans les eavit\u00e9s du c\u0153ur.\nLorsque les sondes ont \u00e9t\u00e9 introduites dans les cavit\u00e9s du c\u0153ur, il est impossible de savoir \u00e0 quel moment la pression est positive ou n\u00e9gative. La graduation a donc besoin d\u2019un rep\u00e8re qui indique la position du z\u00e9ro de l\u2019appareil, c\u2019est-\u00e0-dire le moment o\u00f9 la pression dans le c\u0153ur est exactement \u00e9gale \u00e0 celle de l\u2019atmosph\u00e8re. Pour cela, un appareil sp\u00e9cial est n\u00e9cessaire; voici en quoi il consiste.\nUne ampoule de m\u00e9tal (fig. 318), ayant la forme eL la grosseur d\u2019une olive, est plac\u00e9e au bout d\u2019un tube TV. Celte ampoule est perc\u00e9e d\u2019une infinit\u00e9 de petits trous; puis on la rev\u00eat d\u2019une membrane de caoutchouc extr\u00eamement mince. Soutenue par l\u2019olive m\u00e9tallique, la membrane de caoutchouc r\u00e9siste aux pressions positives qui agissent sur sa surface ext\u00e9rieure. Mais si on la place dans un milieu dont la pression descend au-dessous de celle de l\u2019atmosph\u00e8re, l\u2019air ext\u00e9rieur, passant par l\u2019int\u00e9rieur de la sonde et de l\u2019olive, s\u2019\u00e9chappe par les petits trous et soul\u00e8ve la membrane d\u2019autant plus que la pression est plus basse autour de l\u2019ampoule.\nMise en rapport avec le cardiographe, cette ampoule ne donnera","page":603},{"file":"p0604.txt","language":"fr","ocr_fr":"604\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VIII\naucune impulsion au levier, tant que la pression dans le c\u0153ur sera positive. L\u2019instrument ne tracera alors qu\u2019une ligne horizontale; mais d\u00e8s que la pression dans le c\u0153ur sera inf\u00e9rieure \u00e0 celle de l\u2019atmosph\u00e8re, le levier subira un abaissement qui variera avec\nFig. 318. Trac\u00e9 des pressions n\u00e9gatives dans l\u2019oreillette d\u2019un cheval. Les courbes ponctu\u00e9es repr\u00e9sentent la courbe qui correspondrait \u00e0 l\u2019\u00e9tat positif de la pression.\nl\u2019\u00e9nergie de l\u2019aspiration qui s\u2019exerce \u00e0 la surface de l\u2019ampoule; il traduira donc les diff\u00e9rentes phases de la pression n\u00e9gative dans le c\u0153ur. La figure 318 montre un trac\u00e9 obtenu avec l\u2019ampoule qui vient d\u2019\u00eatre d\u00e9crite; cette ampoule \u00e9tait plong\u00e9e dans l\u2019oreillette droite; des lignes ponctu\u00e9es compl\u00e8tent le trac\u00e9, en repr\u00e9sentant les phases positives de la pression dans l\u2019oreillette. On voit que, dans celte cavit\u00e9, la pression est presque toujours n\u00e9gative, sauf \u00e0 la fin de la r\u00e9pl\u00e9tion de l\u2019oreillette et pendant sa systole.\nIHode d\u2019application du manom\u00e8tre \u00e9lastique.\nFran\u00e7ois-Franck a r\u00e9sum\u00e9 les principales pr\u00e9cautions que l\u2019on doit employer quand on se sert du manom\u00e8tre \u00e9lastique pr\u00e9c\u00e9demment d\u00e9crit, afin d\u2019avoir des trac\u00e9s corrects et de longue dur\u00e9e; voici les principaux d\u00e9tails de l\u2019application de l\u2019instrument. On voit dans la figure 319 deux manom\u00e8tres qui fonctionnent \u00e0 la fois : l\u2019un est un petit manom\u00e8tre \u00e0 mercure m, dont le tube est capillaire et qui sert \u00e0 d\u00e9terminer avec toute la pr\u00e9cision voulue la valeur absolue des indications de l\u2019autre instrument, ce dernier ayant pour r\u00f4le principal de d\u00e9tailler la forme des variations de la pression du sang.\nPour se servir de l\u2019appareil, on commence par le remplir d\u2019une solution de carbonate de soude, en injectant le liquide par l\u2019orifice","page":604},{"file":"p0605.txt","language":"fr","ocr_fr":"APPLICATION DU MANOM\u00c8TRE.\n605\ndu robinet plac\u00e9 sur la branche de communication des deux manom\u00e8tres conjugu\u00e9s. Pendant que s\u2019op\u00e8re le remplissage, le tube p est relev\u00e9 et l\u2019air s\u2019\u00e9chappe par la canule qui le termine. L\u2019air \u00e9tant compl\u00e8tement chass\u00e9, on ferme le robinet du lube qui porte la canule, et on continue \u00e0 pousser du carbonate de soude dans le manom\u00e8tre pour le mettre sous pression. On sait, en effet, que cette pr\u00e9caution est indispensable pour \u00e9viter l\u2019entr\u00e9e du sang dans le tube de transmission et pour retarder la coagulation\nFig. 319. Manom\u00e8tre \u00e9lastique contr\u00f4l\u00e9 par un manom\u00e8tre \u00e0 mercure pour les pressions absolues.\npresque imm\u00e9diate qui en serait la cons\u00e9quence. Mais il faut r\u00e9gler autant que possible la charge du manom\u00e8tre d\u2019apr\u00e8s la pression art\u00e9rielle de l\u2019animal qu\u2019on emploie : il est bon que la charge manom\u00e9trique d\u00e9passe un peu le chiffre de la pression sanguine; mais il est dangereux, surtout si l\u2019on op\u00e8re sur une carotide, que le manom\u00e8tre soit sous trop forte pression. Au moment o\u00f9 on \u00e9tablit la communication entre l\u2019art\u00e8re et le manom\u00e8tre, le carbonate de soude p\u00e9n\u00e8tre dans le vaisseau, et s\u2019il y est pouss\u00e9 trop fortement, il en r\u00e9sulte des accidents variables selon l\u2019art\u00e8re employ\u00e9e. Dans le bout central de la carotide, la p\u00e9n\u00e9tration du carbonate de soude peut tuer l\u2019animal en quelques instants, pro-","page":605},{"file":"p0606.txt","language":"fr","ocr_fr":"606\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VIII.\nbablement en arrivant jusqu\u2019au cerveau par la carotide oppos\u00e9e, peut-\u00eatre aussi en injectant le c\u0153ur lui-m\u00eame par les coronaires. Si la f\u00e9morale a \u00e9t\u00e9 mise en rapport avec le manom\u00e8tre, au moment de l\u2019ouverture du robinet, l\u2019animal est pris de convulsions dans la patte correspondante, souvent dans les deux pattes post\u00e9rieures, sous l\u2019influence de l\u2019arriv\u00e9e du carbonate de soude dans les collat\u00e9rales. Il pousse des cris, et si l\u2019on ne fixe pas le membre, il peut arracher la canule ou faire tomber le manom\u00e8tre. Fran\u00e7ois-Franck a observ\u00e9 derni\u00e8rement de l\u2019h\u00e9maturie presque imm\u00e9diatement apr\u00e8s la p\u00e9n\u00e9tration du carbonate de soude sous trop forte pression dans le bout central de la f\u00e9morale chez un chien non Moralis\u00e9; cette h\u00e9maturie peut \u00eatre attribu\u00e9e \u00e0 la p\u00e9n\u00e9tration du carbonate de soude dans les art\u00e8res r\u00e9nales. Ces diff\u00e9rents accidents sont \u00e0 \u00e9viter, et, de plus, il n\u2019est pas indiff\u00e9rent de m\u00e9langer au sang une certaine quantit\u00e9 de carbonate de soude. La contractilit\u00e9 vasculaire est en effet profond\u00e9ment modifi\u00e9e \u00e0 la suite de cette p\u00e9n\u00e9tration. Malheureusement, nous ne pouvons savoir au juste \u00e0 quel degr\u00e9 de pression nous devons soumettre le manom\u00e8tre; ce n\u2019est que par approximation et en raison de la valeur ordinaire de la pression qu\u2019on peut adopter pour la f\u00e9morale : l\u00f4G.Hg. chez le chien, 8C.Hg. chez le lapin; pour la carotide : 14C.Hg. chez le chien, 7C.Hg. chez le lapin.\nQuand on op\u00e8re sur le bout central de la carotide, il est bon de se pr\u00e9munir contre une p\u00e9n\u00e9tration trop brusque en maintenant l\u2019art\u00e8re \u00e0 demi comprim\u00e9e au-dessous de la canule au moment o\u00f9 on ouvre le robinet de communication; on peut encore appliquer le doigt sur le trajet de la carotide oppos\u00e9e, pour emp\u00eacher dans une certaine mesure l\u2019entra\u00eenement du carbonate de soude par ce vaisseau.\nPendant longtemps nous avons eu \u00e0 lutter contre le principal inconv\u00e9nient de l\u2019exploration de la pression art\u00e9rielle : la formation de caillots dans la canule. Aujourd\u2019hui, apr\u00e8s bien des essais, nous sommes arriv\u00e9s \u00e0 obtenir, dans les circonstances les plus favorables, chez des animaux \u00e0 jeun, plusieurs heures d\u2019exploration cons\u00e9cutives sans formation de caillot.' Il est probable que c\u2019est \u00e0 la forme des canules, \u00e0 leur large calibre et \u00e0 la pr\u00e9sence d\u2019une petite r\u00e9serve de carbonate de soude dans l\u2019ampoule qui existe sur leur trajet, qu\u2019il faut attribuer ce bon r\u00e9sultat.\nCes canules sont en verre et doivent \u00eatre tr\u00e8s-soigneusement faites Ce ne sont pas l\u00e0 de petits d\u00e9tails pour ceux qui font des","page":606},{"file":"p0607.txt","language":"fr","ocr_fr":"APPLICATION DU MANOM\u00c8TRE.\t607\nexp\u00e9riences; aussi crois-je devoir insister sur les qualit\u00e9s d\u2019une bonne canule.\nL\u2019orifice forme un biseau tr\u00e8s-peu inclin\u00e9, et les bords de ce biseau, apr\u00e8s avoir \u00e9t\u00e9 us\u00e9s \u00e0 la poudre d\u2019\u00e9meri, sont l\u00e9g\u00e8rement pass\u00e9s \u00e0 la flamme; ils deviennent ainsi parfaitement unis, condition indispensable pour \u00e9viter la formation rapide du caillot. Ce biseau facilite l\u2019introduction de la canule dans la boutonni\u00e8re faite \u00e0 l\u2019art\u00e8re et permet d\u2019introduire dans un vaisseau de petit calibre une canule relativement volumineuse. Ainsi, la plus petite des deux canules qui est repr\u00e9sent\u00e9e plus haut est destin\u00e9e \u00e0 la caro-\nFig. 320. Canules de verre pour adapter le manom\u00e8tre m\u00e9tallique aux art\u00e8res.\ntide du lapin : elle doit avoir deux millim\u00e8tres de calibre ext\u00e9rieur, au milieu de l\u2019olive, et peut aller jusqu\u2019\u00e0 deux millim\u00e8tres et demi, comme celle qui est indiqu\u00e9e ici. Les canules destin\u00e9es aux art\u00e8res du chien ont un calibre beaucoup plus large; j\u2019ai figur\u00e9 l\u2019une des plus petites.\n11 est bon d\u2019\u00e9viter un \u00e9tranglement aussi marqu\u00e9 que celui des deux canules ci-dessus : une olive \u00e0 peine accus\u00e9e suffit pour emp\u00eacher le fil de glisser, surtout si l\u2019on a soin, ce qu\u2019il faut toujours faire, d\u2019assurer le fil de la ligature par un n\u0153ud autour de la branche perpendiculaire de la canule.\nAu-dessus de l\u2019olive qui est introduite dans l\u2019art\u00e8re se voit une ampoule constituant une sorte de r\u00e9servoir \u00e0 carbonate de soude. Pendant l\u2019exp\u00e9rience, le sang monte jusque dans l\u2019ampoule et s\u2019v m\u00e9lange avec le liquide alcalin; si la pression baisse un peu dans l\u2019art\u00e8re, une quantit\u00e9 de carbonate de soude, non m\u00eal\u00e9e de sang, vient remplacer celle qui est entr\u00e9e dans le vaisseau, et la coagu-","page":607},{"file":"p0608.txt","language":"fr","ocr_fr":"608\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VIII.\nlation est ainsi fort longtemps retard\u00e9e/Cette \u00e0mpo\u00fcl\u00eb a eric\u00f4it\u00eb l\u2019avantage de permettre \u00e0 la transmission de la pression de 's\u2019op\u00e9rer, malgr\u00e9 la formation d\u2019un caillot, du moins pendant un certain temps : la coagulation! s\u2019op\u00e8reen effet dans les r\u00e9gions d\u00e9clives1 dH l\u2019ampoule et il reste toujours uii passage assez large pour qiie l\u00e0 pression, art\u00e9rielle s\u00eb transmette au manom\u00e8tre. Du rest\u00e9, oil p\u00e9\u00fct! examiner la canule de temps en temps, et quand on voit qud'\u00ee\u00e0! coagulation commence, il est bon de suspendre un moment l\u2019exp\u00e9rience pour chasser le caillot. '\t' '\nCette petite Op\u00e9ration se fait Sans enlever l'a canule, et ne doit* pas exiger plus d\u2019une minute quand on en \u00e0 pris l\u2019habitude. Voici comment on op\u00e8re. On pince l\u2019art\u00e8re au-dessous de la canule et on ouvre la branche verticale de l\u2019ampoule qui est munie d\u2019un tube en caoulc.ho.uc et qu\u2019on a ferm\u00e9.avec-unepetite pince \u00e0-pnss*\u00bb sion. Le liquide du manom\u00e8tre s\u2019\u00e9chappe par cette branche, entra\u00eenant avec lui le caillot qui \u00e9tait dans l\u2019ampoule et au-desstis. On ferme alors le robinet plac\u00e9 sur le trajet du tube de transmission p (voy., fig. 319), et on remet le manom\u00e8tre sous pression pat! le tube de communication s. On fait ensuite sortir un jet de sangen l\u00e2chant Par 1\u00e8re ; on nettoie ainsi la portion inf\u00e9rieure de la' canule. Apr\u00e8s avoir referm\u00e9 la branche lat\u00e9rale de l\u2019ampoule, on r\u00e9tablit la communication entre le manom\u00e8tre et l\u2019art\u00e8re. L\u2019exp\u00e9rience recommence ainsi dans les m\u00eames conditions qu\u2019au d\u00e9but.\t: :\nNous avons insist\u00e9 un peu longuement sur ce point tout sp\u00e9a; cial; mais les d\u00e9tails qui pr\u00e9c\u00e8dent ont une grande utilit\u00e9.\nUne derni\u00e8re remarque relative au tube de transmission de la pression. Ce tube doit \u00eatre court et large, \u00e0 l\u2019inverse de tous ceux que j\u2019ai pu voir dans; les laboratoires \u00e9trangers. J\u2019ai emprunt\u00e9 \u00e0 l\u2019excellent trait\u00e9 du professeur Sanderson (Handbook) les d\u00e9tails d\u2019un tube \u00e0 cha\u00eenette, qui est repr\u00e9sent\u00e9 dans la figure 319 ; ce tube se compose d\u2019une s\u00e9rie de tubes de verre et de tubes de caoutchouc s\u2019embo\u00eetant les uns dans les autres et formant une cha\u00eene creuse,'1 souple, inextensible, pouvant prendre toutes les positions sans former de coudes.\nM. Tatin a construit dans ces derniers temps un manom\u00e8tre m\u00e9tallique un peu diff\u00e9rent de celui que nous venons de d\u00e9crire, et dans lequel les valeurs absolues des pressions sont indiqu\u00e9es par une aiguille sur un cadran qui fait partie de l\u2019instru-","page":608},{"file":"p0609.txt","language":"fr","ocr_fr":"G\u00c9N\u00c9RALIT\u00c9S SUR LES MANOM\u00c8TRES.\n609\nment. Ce manom\u00e8tre a l\u2019avantage de supprimer le mercure tout en fournissant les m\u00f4mes indications, puisque le cadran a \u00e9t\u00e9 divis\u00e9 en centi\u00e8mes et demi-centi\u00e8mes d\u2019apr\u00e8s un manom\u00e8tre \u00e0 mercure. La transmission du mouvement de la membrane an\u00e9ro\u00efde \u00e0 l\u2019aiguille s\u2019op\u00e8re au moyen d\u2019un petit couteau coud\u00e9, qui fait tourner une h\u00e9lice formant le pivot de l\u2019aiguille. En m\u00eame temps que l\u2019aiguille marque les valeurs absolues des pressions, ces pressions sont transmises \u00e0 distance \u00e0 un tambour \u00e0 levier inscriplour par l\u2019interm\u00e9diaire d\u2019une caisse \u00e0 air comprise dans l\u2019appareil. Nous employons dans le laboratoire indiff\u00e9remment cet appareil et celui qui a \u00e9t\u00e9 d\u00e9crit tout \u00e0 l\u2019heure.\nConsid\u00e9rations sur les differentes sortes de manom\u00e8tres \u00e9lastiques\u00ab\nD\u2019une fa\u00e7on g\u00e9n\u00e9rale, toutes les fois qu\u2019un tissu \u00e9lastique est d\u00e9form\u00e9 par la pression du sang, il constitue un manom\u00e8tre \u00e9lastique. Que le sang p\u00e9n\u00e8tre dans une poche dilatable dont les changements de volume seront ult\u00e9rieurement inscrits, comme dans le sphygmoscope (voyez p. 265), ou bien que l\u2019on prenne une pocl e compressible pour l\u2019introduire \u00e0 la fa\u00e7on des sondes cardiaques (voyez p. 358), dans les cavit\u00e9s dont on veut conna\u00eetre la pression, dans un cas comme dans l\u2019autre, une d\u00e9formation se produira et donnera naissance \u00e0 une courbe enregistr\u00e9e. Ainsi, un changement de pression donnant naissance \u00e0 un changement de volume, telle est l\u2019essence du manom\u00e8tre \u00e9lastique. A ce titre, quand nous constatons que chacun de nos organes, s\u2019il est plong\u00e9 dans un appareil \u00e0 d\u00e9placement, accuse des alternatives de gonflement et de resserrement li\u00e9s aux variations de la pression sanguine \u00e0 leur int\u00e9rieur, nous devons assimiler ces organes \u00e0 de v\u00e9ritables manom\u00e8tres \u00e9lastiques, dont les parois c\u00e8dent un instant \u00e0 la pression du sang, puis reviennent sur elles-m\u00eames par leur \u00e9lasticit\u00e9.\nLe bras introduit dans l\u2019appareil d\u00e9crit page 292 rappelle enti\u00e8rement la capsule m\u00e9tallique du manom\u00e8tre repr\u00e9sent\u00e9e page 268 ; la seule diff\u00e9rence, c\u2019est qu\u2019on ne peut d\u00e9terminer \u00e0 l\u2019avance le module d\u2019\u00e9lasticit\u00e9 des tissus vivants, tandis qu\u2019on peut faire cetle d\u00e9termination pour les membranes m\u00e9talliques. L\u2019\u00e9lasticit\u00e9 des vaisseaux vivants change \u00e0 chaque instant sous maintes influences ; ajoutons que la force \u00e9lastique de ces tissus est doubl\u00e9e d\u2019une","page":609},{"file":"p0610.txt","language":"fr","ocr_fr":"610\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VIII.\nforce contractile dont les variations, interf\u00e9rant avec celles de l\u2019\u00e9lasticit\u00e9 vasculaire, compliquent singuli\u00e8rement les conditions du ph\u00e9nom\u00e8ne. Mais le fait constant, et qui suffit pour donner \u00e0 l\u2019exploration du volume des organes une grande importance physiologique, c\u2019est que la mobilit\u00e9 parfaite des parois vasculaires, leur ob\u00e9issance instantan\u00e9e aux changements de la pression int\u00e9rieure permettent d\u2019inscrire fid\u00e8lement la forme des variations manom\u00e9-triques, et l\u2019on a vu, \u00e0 propos du pouls, que certains caract\u00e8res tir\u00e9s de cette forme nous renseignent utilement sur la valeur absolue de la pression du sang dans les art\u00e8res.\nMesure de la pression du sang par une contre-pression exerc\u00e9e\nsur les organes.\nSi, au lieu de comprimer un vaisseau sur une de ses faces, on plongeait ce vaisseau dans un milieu soumis \u00e0 une pression qu\u2019on p\u00fbt graduer, il est clair qu\u2019en \u00e9levant peu \u00e0 peu la pression du milieu ambiant, on arriverait \u00e0 un moment o\u00f9 la pression int\u00e9rieure serait vaincue. Le moment o\u00f9 se produirait l\u2019affaissement du vaisseau signalerait l\u2019instant o\u00f9 la pression ambiante, mesurable au manom\u00e8tre, arriverait \u00e0 d\u00e9passer la pression intra-art\u00e9rielle.\nCe proc\u00e9d\u00e9 de mesurer une pr\u00e8s sion int\u00e9rieure par une contre-pression ext\u00e9rieure peut \u00eatre appliqu\u00e9 \u00e0 un organe vivant qu\u2019on plonge dans le milieu comprim\u00e9. En \u00e9levant graduellement la contre-pression pendant qu\u2019on la mesure avec un manom\u00e8tre, on voit, \u00e0 un instant donn\u00e9, que le membre ainsi comprim\u00e9 ext\u00e9rieurement devient p\u00e2le et diminue notablement de volume ; c\u2019est qu\u2019alors la pression du sang art\u00e9riel est surmont\u00e9e et que le sang ne peut plus p\u00e9n\u00e9trer dans l\u2019organe explor\u00e9. La contre-pression dont le manom\u00e8tre indique en ce moment la mesure est sensiblement \u00e9gale \u00e0 la pression art\u00e9rielle.\nPour rendre plus facilement intelligible le mode de mensuration dont je me suis servi, l\u2019exp\u00e9rience suivante me semble une pr\u00e9paration utile.\nPrenons un sphygmoscope, appareil dont la description a \u00e9t\u00e9 donn\u00e9e pr\u00e9c\u00e9demment, et mettons-le en communication avec \u00fcne art\u00e8re d\u2019un animal. Nous enverrons l\u2019ampoule s\u2019emplir, puis rester tendue en permanence en pr\u00e9sentant de tr\u00e8s-l\u00e9gers mouve-","page":610},{"file":"p0611.txt","language":"fr","ocr_fr":"611\nPRESSION DU SANG CHEZ L\u2019HOMME, ments (le gonflement et de resserrement suivant que la pression int\u00e9rieure s\u2019\u00e9l\u00e8ve ou s\u2019abaisse. Dans ces conditions, la pression du liquide se met incessamment en \u00e9quilibre avec la force \u00e9lastique des parois de l\u2019ampoule de caoutchouc ; de tr\u00e8s-petits changements de volume de cette ampoule suffisent \u00e0 faire varier la force \u00e9lastique de ses parois, de mani\u00e8re \u00e0 contre-balancer les diff\u00e9rents degr\u00e9s de la pression du liquide int\u00e9rieur.\nRemplissons d'eau la cavit\u00e9 du manchon de verre qui entoure\nFig. 321. Disposition pour mesurer la pression \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur d\u2019un spliygmoscopc S, d\u2019apr\u00e8s la contre-pression appliqu\u00e9e \u00e0 sa surface ext\u00e9rieure.\nl\u2019ampoule de l\u2019appareil et le tube de transmission; enfin adaptons celui-ci \u00e0 un manom\u00e8tre \u00e9galement plein d\u2019eau. Nous constaterons que ce manom\u00e8tre ex\u00e9cute de tr\u00e8s-faibles mouvements, parce que la pression du sang ne lui arrive que tr\u00e8s-partiellement, \u00e9tant pour la plus grande partie contre-balanc\u00e9e par l\u2019\u00e9lasticit\u00e9 de l\u2019ampoule de caoutchouc.\nLe tube T porte un branchement qui le relie \u00e0 une seringue \u00e0 vis remplie d\u2019eau. Poussons une certaine quantit\u00e9 d\u2019eau dans l\u2019espace qui communique avec le manom\u00e8tre, cet instrument indiquera un niveau de pression plus \u00e9lev\u00e9 : en m\u00eame temps on verra","page":611},{"file":"p0612.txt","language":"fr","ocr_fr":"612\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VIII.\nses oscillations devenir plus \u00e9tendues. C\u2019est que l\u2019ampoule S a diminu\u00e9 de volume, et que la force \u00e9lastique de ses parois moins tendues contre-balance moins compl\u00e8tement la pression du liquide qui joue le r\u00f4le du sang ; une plus grande partie de cette pression et des variations qu\u2019elle subit sera donc support\u00e9e par le manom\u00e8tre qui en traduira moins incompl\u00e8tement les variations rhyth-m\u00e9es.\nContinuons \u00e0 pousser du liquide dans le tube T ; le manom\u00e8tre montera encore, les pulsations augmenteront d\u2019amplitude, et l\u2019on verra l\u2019ampoule S diminuer de volume; ses parois deviendront plus souples etn\u2019offrironl plus, \u00e0 un moment donn\u00e9, aucune r\u00e9sistance \u00e0 la pression sanguine qui se fera sentir tout enti\u00e8re sur le manom\u00e8tre, comme si l\u2019ampoule n\u2019existait pas, car alors les parois de celle-ci flottent librement d\u2019un c\u00f4t\u00e9 \u00e0 l\u2019autre au gr\u00e9 du mouvement du liquide. A ce moment, le manom\u00e8tre indique exactement la pression du sang et les variations qu\u2019elle \u00e9prouve.\nPoussons encore un peu de liquide dans le tube T, le manom\u00e8tre monte encore, mais les oscillations diminuent ; chaque fois que la pression du sang pr\u00e9sente des minima, les parois de l\u2019ampoule s\u2019adossent et obstruent le tube, de sorte que l\u2019oscillation mano-m\u00e9trique est arr\u00eat\u00e9e dans sa phase descendante. Sous l\u2019intluence d\u2019une pression plus grande dans le tube T, la pression art\u00e9rielle est presque compl\u00e8tement vaincue; les maxima seuls \u00e9branlent encore un peu la colonne du manom\u00e8tre. Encore un faible surcro\u00eet de pression, et tout mouvement dispara\u00eet dans la colonne mano-m\u00e9trique; celle-ci marque en permanence une pression sup\u00e9-rieure\u00e0cellcdusanir. La figure 322 montre la s\u00e9riedes phases du ph\u00e9nom\u00e8ne : la p\u00e9riode d\u2019accroissement de l\u2019amplitude de la pulsation, p\u00e9riode qui correspond \u00e0 la moindre distension des parois de l\u2019ampoule, puis l\u2019affaiblissement final et l\u2019extinction de la pulsation au moment o\u00f9 la pression art\u00e9rielle du sch\u00e9ma est surmont\u00e9e; la pression ext\u00e9rieure \u00e0 l\u2019ampoule atteignait alors 9 centim\u00e8tres.\nUn appareil que j\u2019ai fait construire, il y a vingt ans d\u00e9j\u00e0, m\u2019a servi merveilleusement pour r\u00e9aliser la mesure de la pression art\u00e9rielle chez l\u2019homme. C\u2019est une caisse m\u00e9tallique rectangulaire, munie \u00e0 l\u2019une de ses extr\u00e9mit\u00e9s d\u2019une sorte de g-oulot dans lequel on enfonce le bras. Une glace plac\u00e9e \u00e0 la face sup\u00e9rieure de a caisse permet de voir ce qui se passe \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur.\nLe pourtour du goulot par lequel on passe le bras est muni","page":612},{"file":"p0613.txt","language":"fr","ocr_fr":"PRESSION DU SANG CHEZ l/H\u00dcMMK.\n613\nd\u2019une v\u00e9ritable soupape autoclave. C\u2019est un manchon de caoutchouc conique invagin\u00e9 dans l\u2019int\u00e9rieur de la caisse. Ce manchon \u00e9treint l\u00e9g\u00e8rement l\u2019avant-bras sur lequel il s\u2019applique d\u2019une mani\u00e8re herm\u00e9tique. Comme, sous l\u2019influence de la pression int\u00e9rieure, le manchon de caoutchouc pourrait se distendre et faire hernie, un second manchon, fait de taffetas de soie et par cons\u00e9quent \u00e0 la fois mince et inextensible, est plac\u00e9 par-dessus le manchon de caoutchouc. On invagin\u00e9 \u00e0 la fois ces deux manchons dans l\u2019int\u00e9rieur de la caisse; la soie recouvre l\u2019avant-bras, sauf \u00e0 l'extr\u00e9mit\u00e9 du double manchon o\u00f9 le caoutchouc se prolonge plus loin qu\u2019elle, afin de] s\u2019appliquer bien herm\u00e9tiquement sur la peau. La figure 322 donne une id\u00e9e de la superposition de ces deux feuilles successives dont l\u2019une, le caoutchouc, assure l\u2019herm\u00e9ticit\u00e9, et l\u2019autre, le taffetas, la solidit\u00e9 de l\u2019occlusion. Quand on comprime de l\u2019air, par exemple, \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur de cet appareil, on voit le taffetas se tendre et former un bourrelet arrondi 'et fort dur tout autour de l\u2019avant-bras qu\u2019il \u00e9treint.\nCe n\u2019est pas~tout : une pression assez forte exerc\u00e9e \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur de cette caisse m\u00e9tallique constitue une pouss\u00e9e \u00e9nergique contre l\u2019avant-bras et le manchon qui l\u2019entoure ; cette pouss\u00e9e chasserait l\u2019avant-bras sans que la force d\u2019un homme ordinaire p\u00fbt lui r\u00e9sister. J\u2019emp\u00eache cette tendance au recul de l\u2019avant-bras, en pla\u00e7ant derri\u00e8re le coude une goutti\u00e8re m\u00e9tallique rembourr\u00e9e confortablement. Cette\nKig. 322. Inscription manom\u00e9trique des changements de Wluir.c du spliygmoscnpe (S, fig. 331) soumis \u00e0 des pressions ext\u00e9rieures variant de z\u00e9ro \u00e0 9 centim\u00e8tres de mercure.","page":613},{"file":"p0614.txt","language":"fr","ocr_fr":"614\tTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VIII.\ngoutti\u00e8re est maintenue par quatre liens solides qui, d\u2019autre part, s\u2019attachent sur les c\u00f4t\u00e9s du goulot de la caisse; , cela forme un appui solide qui r\u00e9siste \u00e0 la pouss\u00e9e de l\u2019air et permet \u00e0 l\u2019exp\u00e9rimentateur de sup-\nFig. 324. Disposition de l\u2019exp\u00e9rience pour inscrire la pression dans les vaisseaux de la main.\nFig. 323. Coupe de l\u2019appareil destin\u00e9 \u00e0 comprimer la main et l\u2019avant-bras. \u2014 a, manchon de caoutchouc invagin\u00e9 dans la caisse. \u2014 b, manchon de taffetas supprimant l\u2019\u00e9lasticit\u00e9 du caoutchouc qu\u2019il double. \u2014 Une pi\u00e8ce retenue par des courroies emp\u00eache le bras de c\u00e9der \u00e0 la pression exerc\u00e9e dans l\u2019int\u00e9rieur de la caisse.\nporter sans le moindre effort une pression \u00e9quivalente \u00e0 30 ou 40 kilogrammes.\nEnfin, les tubes munis de robinets mettent l\u2019int\u00e9rieur de la caisse en communication avec la source de pression et avec le manom\u00e8tre charg\u00e9 de la mesurer.","page":614},{"file":"p0615.txt","language":"fr","ocr_fr":"PRESSION DU SANG CHEZ L\u2019HOMME.\n615\nLa figure 324 montre, dans son ensemble, la disposition de l\u2019exp\u00e9rience. L\u2019avant-bras est plong\u00e9 dans la caisse que nous connaissons d\u00e9j\u00e0 ; celle-ci, au moyen d\u2019un tube t, communique avec une boule pleine d\u2019eau R formant r\u00e9servoir et source de pression. Cette boule peut monter ou descendre au gr\u00e9 de l\u2019exp\u00e9rimentateur; celui-ci n\u2019a besoin pour cela que de tirer sur la corde c qui passe sur une poulie suspendue au plafond.\nUn manom\u00e8tre \u00e9lastique M *, en communication avec l\u2019int\u00e9rieur de la caisse, signale les \u00e9l\u00e9valions de pression qui s\u2019y produisent. Enfin un tambour \u00e0 levier \u00e9crit sur un cylindre les pulsations totalis\u00e9es des organes immerg\u00e9s, en exprimant \u00e0 la fois l\u2019amplitude de ces mouvements et le degr\u00e9 de pression sous lequel ils se produisent1 2.\nLa figure 325 montre une s\u00e9rie de trac\u00e9s des pulsations de la main, recueillies sous des pressions croissantes.\nUne autre disposition peut \u00eatre employ\u00e9e pour mesurer la pression intra-art\u00e9rielle sans qu\u2019il soit besoin de consulter \u00e0 chaque instant le manom\u00e8tre \u00e0 mercure. Elle consiste \u00e0 inscrire les oscillations pulsatiles sur un cylindre qui tourne en raison des accroissements de la pression exerc\u00e9e sur la main dans la caisse m\u00e9tallique. A cet effet, la corde c qui sert \u00e0 hisser le r\u00e9servoir de la figure s\u2019enroule sur la poulie d\u2019un rouage r\u00e9ducteur qui commande le mouvement du cylindre. Un grand d\u00e9placement du r\u00e9servoir ne fait tourner le cylindre que d\u2019une tr\u00e8s-petite quantit\u00e9, de telle sorte que les divisions 5, 10, 15, 20 de la figure 326 correspondent \u00e0 des accroissements de pression de 5, 10, etc. centim\u00e8tres de mercure.\nComme l\u2019\u00e9l\u00e9vation du r\u00e9servoir ne se fait que d\u2019une mani\u00e8re lente, les pulsations se confondent presque entre elles, mais on en peut toujours saisir le changement d\u2019amplitude. Le trac\u00e9 montre que le manom\u00e8tre m\u00e9tallique accuse une pression croissante avec des variations rhythm\u00e9es comme le pouls. Ces variations n\u2019ap-paraissent qu\u2019\u00e0 un certain degr\u00e9 de pression ext\u00e9rieure : environ 5 centim\u00e8tres de mercure. Elles atteignent leur maximum \u00e0 10,\n1.\tVoyez, pour la description de ce manom\u00e8tre, p. 605.\n2.\tPour contr\u00f4ler l\u2019indication du manom\u00e8tre inscripteur, au point de vue de la valeur absolue de la pression, il est parfois avantageux de mettre aussi un manom\u00e8tre \u00e0 mercure en communication avec la caisse (voyez p. 268).","page":615},{"file":"p0616.txt","language":"fr","ocr_fr":"616\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VIII.\ncomme le montre le renflement fusiforme de la figure, etdispa-raissenl au voisinage de 14 centim\u00e8tres de pression.\nCette m\u00e9thode condense le trace du ph\u00e9nom\u00e8ne dans un tr\u00e8s-petit espace et permet, mieux que tout autre, de saisir le degr\u00e9 de pression auquel correspondent des changements dans les pulsations art\u00e9rielles.\nCertains essais avaient \u00e9t\u00e9 faits pour mesurer la pression du sang\nFig. 325. Changements de volume de la main, leurs variations sous l\u2019influence de pressions ext\u00e9rieures croissantes.\ndans les vaisseaux de l\u2019homme : l\u2019un par Kries Il consiste \u00e0 faire appuyer sur la surface de la peau une petite plaque de verre avec une pression connue. Le degr\u00e9 de la pression du verre qui fait p\u00e2lir les tissus correspondrait \u00e0 celui o\u00f9 la pression du sang dans les capillaires est vaincue et permettrait d\u2019en d\u00e9terminer la valeur.\nD\u2019apr\u00e8s les r\u00e9sultats indiqu\u00e9s par l\u2019auteur, il semble que cet appareil ne soit pas d\u2019une grande sensibilit\u00e9, mais il constitue une ing\u00e9nieuse tentative de mesure de la pression capillaire qui,\n1 Kries (sous la direction de Ludwig), Lieber den Druck in den Blutcapillaren der menschlichen Haid (Arbeiten aus der phys. Anstalt zu Leipzig, 1875, p. 69).","page":616},{"file":"p0617.txt","language":"fr","ocr_fr":"PRESSION OU SANG CHEZ L\u2019HOMME.\n617\nd\u2019apr\u00e8s ce qu\u2019on a vu pr\u00e9c\u00e9demment, est beaucoup plus basse que la pression art\u00e9rielle. Basch 1 a cru pouvoir tirer des change-\nFig. 326. Inscription des changements de la pression du sang dans la main sur un cylindre qui tourne proportionnellement \u00e0 la contre-pression exerc\u00e9e sur cette extr\u00e9mit\u00e9.\nmenls de volume des organes estim\u00e9s au moyen d\u2019un appareil analogue \u00e0 celui de Mosso ou de Buisson, une mesure de la pression du sang. Ce qu\u2019on a dit pr\u00e9c\u00e9demment au sujet des indications de ces appareils montre qu\u2019on ne peut en attendre que des indications relatives.\nDes modifications de la circulation du sang dans les organes sous l'influence d\u2019une contre-pression ext\u00e9rieure.\nL\u2019exp\u00e9rience qui vient d\u2019\u00f4tre rapport\u00e9e ci-dessus donne l\u2019explication de certains ph\u00e9nom\u00e8nes qui jusqu\u2019ici \u00e9taient assez obscurs. Ainsi, l\u2019apparition des pulsations \u00e9nergiques dans certains organes comprim\u00e9s se comprend tr\u00e8s-bien si l\u2019on admet la production de flux et reflux alternatifs de ce liquide qui p\u00e9n\u00e8tre dans les organes sous l\u2019effort impulsif du c\u0153ur, et en est chass\u00e9 aussit\u00f4t apr\u00e8s par la pression ext\u00e9rieure qu'\u00e9prouvent les vaisseaux.\nSi l\u2019on se reporte aux figures 3.5 et 326, on voit que l\u2019oscillation atteint son maximum quand la contre-pression laisse aborder le sang dans les tissus aux moments des maxima que produit l\u2019im-\n1. Voyez Basch, Die Volumetrische Bestimmung des Blutdrucks am Menschen. Medicin. Jarl). IV. Wien, 1876.","page":617},{"file":"p0618.txt","language":"fr","ocr_fr":"618\n\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE VIII. pulsion du c\u0153ur, tandis qu\u2019elle expulse le sang au moment des minima de la pression.\nC\u2019est de la m\u00f4me fa\u00e7on que dans une partie enflamm\u00e9e des battements exag\u00e9r\u00e9s apparaissent quand se produit le ph\u00e9nom\u00e8ne qu\u2019on appelle \u00e9tranglement, soit que la peau, distendue outre mesure, comprime les tissus d\u2019une mani\u00e8re exag\u00e9r\u00e9e, soit que l\u2019\u00e9tranglement ait lieu dans l\u2019int\u00e9rieur d\u2019une gaine apon\u00e9vrotique. Parfois, le ph\u00e9nom\u00e8ne des battements se produit \u00e0 la suite d\u2019une compression m\u00e9canique. On le sent dans les pieds \u00e0 la suite d\u2019une longue marche si l\u2019on porte des chaussures trop \u00e9troites ; on l\u2019\u00e9prouve parfois dans les mains si l\u2019o'n a des gants trop serr\u00e9s.\nCertains organes permettent de constater de visu le ph\u00e9nom\u00e8ne des battements art\u00e9riels sous l\u2019influence d\u2019une contre-pression. Les ophlhalmologistes ont signal\u00e9 ce curieux ph\u00e9nom\u00e8ne que les art\u00e8res r\u00e9tiniennes ont des battements visibles, c\u2019est-\u00e0-dire se gonflent et se resserrent tour \u00e0 tour quand on comprime \u00e0 un certain degr\u00e9 le globe oculaire. Ce serait m\u00eame l\u00e0 un moyen fort simple de mesurer la pression du sang dans les art\u00e8res si l\u2019on pouvait savoir \u00e0 quel degr\u00e9 s\u2019\u00e9l\u00e8ve la pression dans les liquides de l\u2019\u0153il sous l\u2019influence d\u2019une pression exerc\u00e9e en un point du globe oculaire.\nUn fait curieux, et jusqu\u2019ici fort obscur, c\u2019est qu\u2019il existe en m\u00eame temps des battements dans les veines r\u00e9tiniennes.\nLa contre-pression exerc\u00e9e sur certains organes en d\u00e9termine l\u2019an\u00e9mie et entra\u00eene des troubles fonctionnels cons\u00e9cutifs. Dans la main comprim\u00e9e se produisent des perversions de la sensibilit\u00e9 dont il sera fort curieux d\u2019\u00e9tudier les caract\u00e8res.\nLeyden a montr\u00e9 que lorsqu\u2019on exerce une pression \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur de la bo\u00eete cr\u00e2nienne, on produit l\u2019an\u00e9mie du cerveau avec suppression des fonctions de cet organe. Cette \u00e9tude a \u00e9t\u00e9 reprise par Fran\u00e7ois-Franck dans mon laboratoire1. Ce physiologiste a obtenu des r\u00e9sultats fort curieux produits parla compression du cerveau sur les mouvements du c\u0153ur.\nEnfin, le c\u0153ur lui-m\u00eame a \u00e9t\u00e9 soumis \u00e0 des contre-pressions faites \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur du p\u00e9ricarde. Fran\u00e7ois-Franck a vu qu\u2019une pression de 2 centim\u00e8tres de mercure suffit pour arr\u00eater la fonction cardiaque et supprimer la pression dans toutes les art\u00e8res. C\u2019est que, sous celle contre-pression, le sang veineux ne peut plus\n1. Travaux du laboratoire, 1877, p. 211.","page":618},{"file":"p0619.txt","language":"fr","ocr_fr":"PRESSION DU SANG CHEZ L\u2019HOMME.\t619\nrentrer dans les oreillettes; d\u00e8s lors le c\u0153ur ne recevant plus de sang n\u2019en envoie plus dans les art\u00e8res. Mais cet arr\u00eat du c\u0153ur n\u2019est que passager ; bient\u00f4t, en effet, la stase qui se produit dans les veines aff\u00e9rentes \u00e0 l\u2019oreillette y \u00e9l\u00e8ve la pression, de sorte que la contre-pression est surmont\u00e9e, et le c\u0153ur se remet \u00e0 fonctionner. En \u00e9levant de nouveau la contre-pression dans le p\u00e9ricarde, on arr\u00eate de nouveau la circulation.\nCes quelques exemples montrent que ce genre d\u2019\u00e9tude est sus ccptible d\u2019une grande extension. En ce qui touche aux effets de la pression dans la cavit\u00e9 du p\u00e9ricarde, Fran\u00e7ois-Franck y a trouv\u00e9 l\u2019explication des accidents circulatoires, souvent mortels, produits par les \u00e9panchements ou par les h\u00e9morrhagies intra-p\u00e9ricar-diques.","page":619},{"file":"p0620.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHAPITRE IX.\nCHANGEMENTS DE VOLUME DES ORGANES.\nHistorique et comparaison des m\u00e9thodes employ\u00e9es pour \u00e9tudier les changements de volume des organes sous l\u2019influence des changements dans la pression du sang. \u2014 Exp\u00e9riences sur les changements de volume de la main : influences d'ordre m\u00e9canique, compression art\u00e9rielle, compression veineuse ; influences des nerfs vasculaires, action du froid, de l\u2019\u00e9lectricit\u00e9. \u2014 Conclusion des exp\u00e9riences. \u2014 Vitesse du sang.\nHistorique et comparaison des m\u00e9thodes employ\u00e9es pour l\u2019\u00e9tude des changements de volume des organes sous l\u2019influence des changements de la pression du sang.\nJ\u2019emprunte \u00e0 un m\u00e9moire de Fran\u00e7ois-Franck la plupart des d\u00e9tails historiques suivants1 : En 1846, Pi\u00e9gu2 communiquait \u00e0 l\u2019Acad\u00e9mie des sciences une note sur les mouvements des membres dans leurs rapports avec le c\u0153ur et la respiration. Il avait vu, en poussant une injection dans le membre inf\u00e9rieur d\u2019un cadavre immerg\u00e9 dans un grand vase rempli d\u2019eau ti\u00e8de, le liquide du vase d\u00e9border quand l\u2019injection distendait les vaisseaux. Le d\u00e9bord augmentait dans la mesure de la p\u00e9n\u00e9tration de l\u2019injection ; il cessait quand cessait la pouss\u00e9e du piston. Tel fut le point de d\u00e9part de ses recherches. Bient\u00f4t, exp\u00e9rimentant sur l\u2019homme vivant, il enferma une extr\u00e9mit\u00e9 tout enti\u00e8re ou une portion de membre dans une bo\u00eete contenant de l\u2019eau ti\u00e8de et ferm\u00e9e de toutes parts, sauf en un point qui donnait passage \u00e0 un tube d\u2019exploration. 11 vit alors, tr\u00e8s-amplifi\u00e9es, les oscillations que Poiseuille avait constat\u00e9es en enfermant une grosse art\u00e8re dans son appareil \u00e0 d\u00e9placement: \u00e0 chaque impulsion du c\u0153ur, \u00e0 chaque\n1.\tFran\u00e7ois-Franck: \u00c9ludes sur les changements de volume des organes. Travaux du laboratoire, 1876.\n2.\tPi\u00e9gu, C. R. Acad, te., 1846, t. XXII, p. 682, et Muller's Arch, f\u00fcr anal. Jahrgang. 1847.","page":620},{"file":"p0621.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHANGEMENTS DE VOLUME DES ORGANES.\t621\ndiastole art\u00e9rielle, correspondait une \u00e9l\u00e9vation du niveau du liquide ; \u00e0 chaque repos du c\u0153ur se produisait un abaissement en rapport avec l\u2019\u00e9vacuation du sang par les veines.\nCes oscillations circulatoires \u00e9taient combin\u00e9es avec des excursions plus \u00e9tendues, .plus lentes, en rapport avec les mouvements respiratoires, et Pi\u00e9gu vit clairement que la d\u00e9pression du niveau du liquide \u00e9tait \u00e0 son maximum pendant l\u2019inspiration, et l\u2019\u00e9l\u00e9vation de ce m\u00eame niveau \u00e0 son maximum pendant l\u2019expiration.\nLe rapprochement de ces ph\u00e9nom\u00e8nes et de ceux qui s\u2019\u00e9taient offerts \u00e0 Bourgougnon *, dans ses exp\u00e9riences sur les mouvements du cerveau avec un tube ouvert viss\u00e9 dans le cr\u00e2ne d\u2019un animal, ne pouvait \u00e9chapper \u00e0 Pi\u00e9gu. Cet auteur a m\u00eame particuli\u00e8rement insist\u00e9, dans un travail compl\u00e9mentaire plus r\u00e9cent 1 2, sur l\u2019identit\u00e9, admise par lui en 1846, des causes qui produisent des ph\u00e9nom\u00e8nes identiques : ainsi, au lieu d\u2019attribuer les mouvements du cerveau \u00e0 des soul\u00e8vements de la masse enc\u00e9phalique par la dilatation des art\u00e8res de la base, il les mit sur le compte de l\u2019expansion vasculaire g\u00e9n\u00e9rale produite dans l\u2019organe par l\u2019afflux du sang art\u00e9riel ; l\u2019affaissement de la pulpe c\u00e9r\u00e9brale fut do m\u00eame attribu\u00e9 par lui au retrait des petits vaisseaux.\nEn 1850 parut le travail de Chelius3 dans lequel l\u2019auteur annon\u00e7ait qu\u2019il avait vu les mouvements du pouls traduits par les oscillations d\u2019une petite colonne d\u2019eau dans un tube vertical qui surmontait un cylindre contenant l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 d\u2019un membre. Mais Chelius n\u2019insista pas sur l\u2019importance de cette m\u00e9thode et ses recherches rest\u00e8rent ignor\u00e9es. Nous savons que Pi\u00e9gu avait d\u00e9j\u00e0 \u00e9tudi\u00e9 les m\u00f4mes mouvements avec le m\u00eame appareil; mais sa prioril\u00e9 n\u2019all\u00e9nue en rien le m\u00e9rite de Chelius, car celui-ci ne connaissait \u00e9videmment point les recherches de notre compatriote, pas plus que les auteurs qui sont venus ensuite n\u2019eurent connaissance des siennes.\nUn perfectionnement important fut introduit par Chelius dans celle exp\u00e9rience : il suspendit librement son appareil, et amoindrit ainsi l\u2019influence des mouvements musculaires du membre et les effets des oscillations du corps sur les variations du niveau de la colonne liquide.\n1. Bourgougnon, Th. J>aris, 1839. \u2014 2. l\u2019i\u00e9gu, Arch, plvjs., 1872.\n3. Chelius, Beitrage zur Vercolslandigung der Physikalischen Diagnostik. -\nVierteljahrschriU't f\u00fcr die praktische Heilkunde, herausgegeben der Med. Facultat in Pray. VII Jahrgang, 1850. XXII B., S. 108.","page":621},{"file":"p0622.txt","language":"fr","ocr_fr":"622\tTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE IX.\nMosso, ignorant ce d\u00e9tail des exp\u00e9riences de Chclius, eut la m\u00eame id\u00e9e, et appliqua tr\u00e8s-heureusement \u00e0 son Pl\u00e9tysmographe un proc\u00e9d\u00e9 de suspension analogue.\nJusqu\u2019ici on s\u2019\u00e9tait content\u00e9 de suivre du regard les d\u00e9placements du liquide dans le tube ouvert \u00e0 l\u2019air libre, et, avec cette m\u00e9thode d\u2019exploration, on ne pouvait voir que ce qu\u2019on a vu, c\u2019est-\u00e0-dire que le niveau ex\u00e9cutait une grande ascension pendant l\u2019expiration, une grande descente pendant l\u2019inspiration, et que ces excursions respiratoires tr\u00e8s-amples se produisaient par petites saccades isochrones avec les battements du c\u0153ur (Pi\u00e9gu). Mais la fixation de ces mouvements sur le papier ne pouvait manquer d\u2019\u00eatre bient\u00f4t tent\u00e9e, car l\u2019emploi des instruments enregistreurs, inaugur\u00e9 par Ludwig en 1847, commen\u00e7ait \u00e0 prendre dans les recherches physiologiques le rang qu\u2019il m\u00e9ritait.\nPick1, quelques ann\u00e9es apr\u00e8s Chelius, entreprit d\u2019inscrire avec le kymographion les mouvements alternatifs de dilatation et de resserrement pr\u00e9sent\u00e9s par la main enferm\u00e9e dans un appareil analogue \u00e0 ceux qui ont d\u00e9j\u00e0 \u00e9t\u00e9 indiqu\u00e9s. Les d\u00e9placements du liquide \u00e9taient transmis \u00e0 un manom\u00e8tre \u00e0 mercure en U : le flotteur de la longue branche inscrivait sur une bande de papier les grandes oscillations respiratoires et les petites oscillations cardiaques du membre en exp\u00e9rience.\nL\u2019appareil de Pick offre d\u00e9j\u00e0 ce grand avantage que les changements de volume rapides du membre sont en totalit\u00e9 transmis au manom\u00e8tre. La membrane de caoutchouc qui laisse passer l\u2019avant-bras est, en effet, rendue fixe par l\u2019addition d\u2019une \u00e9paisse couche d\u2019argile consolid\u00e9e elle-m\u00eame \u00e0 l\u2019aide d\u2019une plaque m\u00e9tallique : il r\u00e9sulte de cette suppression des mouvements de l\u2019obturateur que les moindres variations du volume de la main se traduisent par des oscillations correspondantes de la colonne ma-nom\u00e9triquc.\nMais une autre objection plus grave semble devoir \u00eatre faite \u00e0 ce mode d\u2019inscription : la vitesse acquise du liquide d\u00e9forme les indications. Le tube du manom\u00e8tre, cylindrique, forc\u00e9ment \u00e9troit, renferme une longue colonne liquide qui, projet\u00e9e au moment de l\u2019afflux du sang dans le membre, d\u00e9passe le point auquel elle devait s\u2019arr\u00eater, et vice versa.\nFick s\u2019est pr\u00e9occup\u00e9 sp\u00e9cialement d\u2019\u00e9tudier les variations ra-\n1. A. Fick, Untersuch, a. d. Z\u00fcrcher physiol. Laboral., I, p. 1.","page":622},{"file":"p0623.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHANGEMENTS DE VOLUME DES ORGANES.\n623\npides du volume de la main en rapport avec les mouvements du c\u0153ur et les variations plus lentes d\u00e9termin\u00e9es par le double mouvement respiratoire. Mosso, dans ses recherches sur les changements de volume des organes, remontant \u00e0 1874% a poursuivi un tout autre probl\u00e8me: il a voulu surtout inscrire les mouvements des vaisseaux, ind\u00e9pendamment des oscillations rhythmiques dues \u00e0 la double influence cardiaque et respiratoire. Ce sont donc sp\u00e9cialement les changements absolus de volume qu\u2019il s\u2019est attach\u00e9 \u00e0 d\u00e9terminer. Pour cet ordre de recherches, son appareil \u00e0 d\u00e9versement est excellent et d\u2019une pr\u00e9cision indiscutable; la description en a \u00e9t\u00e9 donn\u00e9e par l\u2019auteur dans un m\u00e9moire important1 2. Je n\u2019en rappellerai donc ici que les points principaux.\nDans un manchon de verre horizontalement plac\u00e9 sur une tablette librement suspendue, on introduit le membre sup\u00e9rieur jusqu\u2019au-dessus du coude. Une forte membrane de caoutchouc ferme en haut l\u2019appareil et s\u2019oppose \u00e0 l\u2019\u00e9coulement de l\u2019eau dont il est rempli. De l\u2019autre extr\u00e9mit\u00e9 du cylindre sort un tube horizontal qui se coude ensuite \u00e0 angle droit et plonge dans une \u00e9prouvette. Cette \u00e9prouvette se trouve \u00e9quilibr\u00e9e par une petite masse \u00e0 laquelle elle est reli\u00e9e par l\u2019interm\u00e9diaire d\u2019une poulie.\nL\u2019\u00e9prouvette, plongeant dans de l\u2019eau alcoolis\u00e9e, va s\u2019enfoncer chaque fois que le volume du membre immerg\u00e9 dans le cylindre viendra \u00e0 augmenter ; elle \u00e9mergera au contraire quand le volume du membre diminuera, et ce double mouvement d\u2019abaissement et d\u2019\u00e9l\u00e9vation de l\u2019\u00e9prouvette commandera \u00e0 son tour l\u2019ascension ou la descente d\u2019un contre-poids qui lui fait \u00e9quilibre.\nMosso a adapt\u00e9 \u00e0 ce contre poids mobile dans le sens vertical une plume qui trace sur un cylindre tournant ou sur la bande du kymographion de Ludwig. Toute augmentation du volume du bras [c\u2019est-\u00e0-dire toute dilatation vasculaire) s\u2019accompagnera d\u2019une ascension de la courbe ; toute diminution de volume (resserrement vasculaire) faisant remonter l\u2019\u00e9prouvette, fera d\u2019autant redescendre la plume \u00e9crivante.\n1.\tA. Mosso, Von einige neuen Eigenschaften der Gef\u00e4sswand. Leipzig, 1874.\n2.\tA. Mosso, Movimenti dei vasi sanguigni nelT uomo. Acad. Scient, di Torino. 1875.","page":623},{"file":"p0624.txt","language":"fr","ocr_fr":"624\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE IX.\nLe but principal poursuivi par Mosso est d\u2019\u00e9tudier les efl'ets des mouvements propres des vaisseaux se produisant ind\u00e9pendamment des variations que leur imprime l\u2019action rliylhm\u00e9e du c\u0153ur, et sous l\u2019influence des propri\u00e9t\u00e9s inh\u00e9rentes \u00e0 leur tissu.\nOn sait que Buisson avait enregistr\u00e9 les battements du c\u0153ur en appliquant sur la r\u00e9gion de la pointe la circonf\u00e9rence d\u2019un entonnoir rempli d\u2019air et communiquant, par un tube de caoutchouc \u00e9galement plein d\u2019air, avec un second entonnoir semblable. Sur la membrane de celui-ci reposait un levier inscripleur. \u00ab Si l\u2019on remplace, dit-il, l\u2019entonnoir explorateur par un bocal rempli d\u2019eau dans lequel on plonge la main, on peut transmettre \u00e0 distance, au moyen d\u2019un tube vertical, les oscillations de l\u2019eau du bocal. \u00bb\nVoil\u00e0 ce qu\u2019on savait lorsque Fran\u00e7ois-Franck entreprit scs exp\u00e9riences. Buissonavailrendu inscripleur l\u2019appareil \u00e0 l\u2019aide duquel Pi\u00e9gu avait constat\u00e9 le premier les doubles mouvements d\u2019expansion et de resserrement des membres.\nL\u2019appareil de Buisson \u00e9tait fort imparfait, celui de Fran\u00e7ois-Franck re\u00e7ut quelques perfectionnements : ainsi un opercule m\u00e9tallique rabattu sur la membrane que traverse l\u2019avant-bras s\u2019oppose aux mouvements de celte membrane qui eussent absorb\u00e9 presque enti\u00e8rement les effets des changements du vo-\nFig. 327. Appareil inscripleur des changements lume de la main. D\u2019autre part,\nde volume de la mam.\tcomme le tube o\u00f9 l\u2019eau ex\u00e9cute\nses changements de niveau pouvait amener une d\u00e9formation des trac\u00e9s s\u2019il s\u2019y faisait des oscillations trop rapides, on \u00e9vite ce danger en mettant sur le trajet du tube un renflement dans lequel se font les oscillations du liquide. En outre, une poign\u00e9e que le patient lient \u00e0 la main l\u2019immobilise \u00e0 peu pr\u00e8s parfaitement dans l\u2019appareil. Enfin, celui-ci \u00e9tant suspendu \u00e0 un lien de caoutchouc, n\u2019a pas l\u00e9 point d\u2019appui n\u00e9cessaire pour que la main se d\u00e9place par rapport","page":624},{"file":"p0625.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHANGEMENTS \u00dcIv -VOLUME DES ORGANES.\n625\nau, vase .qui,la contient- lorsqu\u2019il se produit quelque mouvement involontaire.,\nLa main introduite i dans l\u2019appareil1 imprime du' liquide des oscillations dont la forme ?est identique \u00e0 celle du pouls, \u00e8t q\u00fci, de m\u00eame que le pouls, retardent sur l\u2019instant o\u00f9 se produit la pul-\nFig. 3?8. C, pulsations du c\u0153ur; V, changements de volume de la main des rep\u00e8res montrant les co\u00efncidences dans les deux trac\u00e9s.\nsation cardiaque! La figur\u00e9\u2019328 repr\u00e9sente le trac\u00e9 du c\u0153ur et celui des changements de volume de la main recueillis simultan\u00e9ment.\nExperiences sur les changements de volante de , la main, Influences d'ordre m\u00e9canique\nEffets de la compression art\u00e9rielle. \u2014La; main et l\u2019avant-bras \u00e9tant plong\u00e9s dans l\u2019appareil \u00e0 d\u00e9placement, le trac\u00e9 des changements de Volume d\u00e9 ces r\u00e9gions s\u2019inscrit sur une ligne sensiblement horizontale. 1\nA un Certain moment de l\u2019exp\u00e9rience, on comprime sans se-co\u00fcsse, avec le bout du doigt de la main rest\u00e9e libre, l\u2019art\u00e8re hum\u00e9rale au pli du coude.\nQuand l'effacement de l\u2019\u00e0rt\u00e8re est complet, la voie d)afflux, principal \u00e9tant interrompue, le sang n\u2019arrive plus que, par des voies collat\u00e9rales \u00e9troites, et la partie du membre immerg\u00e9 se vide, par les veines rest\u00e9es libres, du sang qu\u2019elle conterait. Aussi voit-on, \u00e0 partir du point C (Fig.'329), les pulsations dispara\u00eetre de la ligne du trac\u00e9, et cette ligne s\u2019abaisser graduellement jusqu\u2019\u00e0 un niveau qui repr\u00e9sente la diminution de volume maximum : ce niveau\n40","page":625},{"file":"p0626.txt","language":"fr","ocr_fr":"Fig. 3 >9. Diminution du volume (le la main \u00e0 la suite de l\u2019application (de F on F') d\u2019un morceau de glace sur la peau de la r\u00e9gion ant\u00e9ro-interne du pli du coude.\n626\nTECHNIQUE. \u2014\n\u00b0\nI\nj\nI\n/\nl\nc\ndant la compression -l\" apr\u00e8s\n1\nCHAPITRE IX.\nreste \u00e0 peu pr\u00e8s constant jusqu\u2019\u00e0 ce qu\u2019on cesse en C' la compression de l\u2019hu-m\u00e8ralc.\nCompression veineuse. \u2014 L\u2019appareil \u00e9tant dispos\u00e9 comme il a \u00e9t\u00e9 dit pr\u00e9c\u00e9demment, les oscillations alternatives de la colonne liq de mettent en mouvement le levier inscripteur, et l\u2019on recueille, au d\u00e9but de la ligne, quelques pulsations dont le niveau servira plus tard de terme de comparaison.\nAu point C de chacun des deux trac\u00e9s de la figure 329 on serre progressivement un lien plac\u00e9 au-dessus du pli du coude comme pour l\u2019op\u00e9ration de la saign\u00e9e.\nLa compression circulaire est assez \u00e9nergique pour rendre impossible l\u2019\u00e9coulement veineux, pas assez pour emp\u00eacher le sang d\u2019af-fluer par les art\u00e8res. Apr\u00e8s avoir \u00e9t\u00e9 maintenue le temps jug\u00e9 n\u00e9cessaire, la compression est brusquement suspendue, ou, au contraire, graduellement rel\u00e2ch\u00e9e : ces deux cas sont repr\u00e9sent\u00e9s dans la figure 330.\nNous avons \u00e0 examiner les modifications survenues dans la circulation de la r\u00e9gion immerg\u00e9e : 1\" pen-compression.","page":626},{"file":"p0627.txt","language":"fr","ocr_fr":"graduellement (trac\u00e9 inf\u00e9rieur) brusquement (trac\u00e9 sup\u00e9rieur).","page":627},{"file":"p0628.txt","language":"fr","ocr_fr":"628\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE IX.\n1\u00b0 Pendant que la compression se produit par la constriction graduelle du lien circulaire, les veines \u00e9mettent une quantit\u00e9 de sang de plus en plus faible, jusqu\u2019\u00e0 ce que le retour du sang soit compl\u00e8tement entrav\u00e9. A mesure que s\u2019op\u00e8re cette compression, on voit le volume de la main augmenter par saccades correspondant aux afflux art\u00e9riels. Chacune de ces augmentations successives, du volume de la main, devient de moins en moins importante. Cela tient \u00e0 \u00e7e que le sang qui arrive par l\u2019art\u00e8re, trouvant dans le membre une pression toujours croissante, y p\u00e9n\u00e8tre de moins en moins abondamment.\nLes premi\u00e8res pqlsations ont une plus grande amplitude qu\u2019\u00e0 l\u2019\u00e9tat normal, parce que l\u2019afflux n\u2019est pas compens\u00e9 par l\u2019\u00e9coulement, et, si plus tard nous voyons diminuer l\u2019amplitude des variations de cause cardiaque, c\u2019est parce'que [la p\u00e9n\u00e9tration du sang dans le membre se r\u00e9duit de plus en plus.\nLes pulsations du d\u00e9but pr\u00e9sentent en outre un dicrotisme tr\u00e8s-prononc\u00e9, preuve assur\u00e9e que le liquide sanguin p\u00e9n\u00e9trait alors avec une facilit\u00e9 suffisante pour que la colonne liquide progresse encore avec vitesse ; mais peu \u00e0 peu cette vitesse diminue, et son extinction graduelle est en rapport avec l\u2019augmentation croissante de la pression par suite de l\u2019obstacle veineux.\nPh\u00e9nom\u00e8nes vasculaires d\u00e9termin\u00e9s par l\u2019influence des nerfs.\nA c\u00f4t\u00e9 des ph\u00e9nom\u00e8nes purement m\u00e9caniques que nous venons d\u2019\u00e9tudier, vient se placer toute une s\u00e9rie de modifications vasculaires produites par la mise en jeu des influences nerveuses.\nLe plus frappant des effets provoqu\u00e9s par l\u2019action de ces nerfs vasculaires, celui que la disposition annulaire des muscles des vaisseaux permet facilement de saisir, c\u2019est le resserrement des parois vasculaires et, \u00e0 sa suite, la diminution de la quantit\u00e9 de sang admise dans les vaisseaux, l\u2019abaissement de la temp\u00e9rature, la diminution de volume.\nC\u2019est donc par l\u2019\u00e9tude de la diminution de volume due au resserrement vasculaire que l\u2019on constate le mieux l\u2019influence des nerfs vaso-moteurs provoqu\u00e9e directement ou par voie r\u00e9flexe.\nLe froid et l\u2019excitation \u00e9lectrique sont les deux agents dont on a fait usage pour mettre en jeu l\u2019influence vasculaire, et l\u2019action du","page":628},{"file":"p0629.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHANGEMENTS DE VOLUME DES ORGANES.\t629\nfroid paraissant plus simple, c\u2019est d\u2019elle qu\u2019on parlera tout d\u2019abord.\nOn appliqua sur la peau de la r\u00e9gion ant\u00e9rieure et interne du pli du coud\u00e9 un large morceau de glace, pendant que la partie inf\u00e9rieure de l\u2019avant-bras et la main \u00e9taient plong\u00e9es dans l\u2019appareil, et que le trac\u00e9 s\u2019inscrivait.\nLa figure 331 montre qu\u2019\u00e0 partir du moment de l\u2019application de la glace qui a dur\u00e9 du point F au point F', il s\u2019est \u00e9coul\u00e9 un certain temps (4 secondes) avant que le volume des r\u00e9gions immerg\u00e9es ait commenc\u00e9 \u00e0 diminuer. On voit alors baisser notablement le niveau des variations de volume. La ligne g\u00e9n\u00e9rale tombe assez bas pendant une quinzaine de secondes, puis remonte graduellement, mais elle n\u2019atteint point pourtant son niyeau primitif indiqu\u00e9 par la ligne de rep\u00e8re horizontale.\nCe n\u2019est qu\u2019apr\u00e8s quelques instants que les vaisseaux se resserrent; ils restent ainsi resserr\u00e9s pendant plusieurs secondes, puis se rel\u00e2chent peu \u00e0 peu.\nOr c\u2019est la marche habituelle des ph\u00e9nom\u00e8nes de mouvements d\u00e9termin\u00e9s par l\u2019excitation port\u00e9e sur les nerfs : un temps perdu, une p\u00e9riode d\u2019augment, une p\u00e9riode de d\u00e9clin ou de rel\u00e2chement1.\t.\nLa m\u00eame action a \u00e9t\u00e9 provoqu\u00e9e par l\u2019excitation de la peau au moyen des com-rants induits.\nLe trac\u00e9 repr\u00e9sent\u00e9 figure 332 estfun des nombreux types recueillis dans ces recherches..\t\u25a0\t. ; .\nOn voit que les variations normales du volume de la main s\u2019inscrivent, avant et pendant l\u2019excitation, sur la m\u00eame ligne et\n1. L\u2019influence du froid sur le calibre des vaisseaux peut, du reste, se d\u00e9montrer chez\nFig. 33J. Diminution du volume de la main et suppression des pulsations par la compression de l\u2019art\u00e8re hum\u00e9rale au pli du coude (en C). \u2014 D\u00e9compression en","page":629},{"file":"p0630.txt","language":"fr","ocr_fr":"630\tTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE IX.\nque leur niveau ne commence \u00e0 s\u2019abaisser qu\u2019un certain temps\n\n\\/V /V./U a\nv^..yw\u00e9....aA J A\nFig. 332. Variations du volume de la main.\nOn voit la ligne de niveau de ces variations s\u2019abaisser progressivement apr\u00e8s l\u2019excitation induite de la peau, faite de 1 en\napr\u00e8s que l\u2019excitation produite par les courants induits a cess\u00e9.\nConclusions \u00eeles exp\u00e9riences sur les changements \u00eele volume\ndes organes.\nNous empruntons \u00e0 Fran\u00e7ois-Franck les conclusions de son travail sur le changement de volume des organes.\n1.\tLes doubles mouvements de la main, affectant avec la fonction cardiaque les m\u00eames rapports que le pouls d\u2019une seule art\u00e8re, doivent \u00eatre consid\u00e9r\u00e9s comme l\u2019expression directe des variations totalis\u00e9es du volume des petits vaisseaux.\n2.\tL\u2019expansion vasculaire de la main retarde sur la systole cardiaque de la m\u00eame quantit\u00e9 que le pouls radial. Ce retard augmente ou diminue suivant que l\u2019\u00e9vacuation du c\u0153ur gauche est lente ou rapide.\n3.\tChaque variation du volume de la main pr\u00e9sente un dicro-lisme simple ou double, identique \u00e0 celui du pouls art\u00e9riel, el reconnaissant la m\u00eame cause.\n4.\tLe volume des organes explor\u00e9s diminue sous l\u2019influence de causes m\u00e9caniques vari\u00e9es (compressions art\u00e9rielles, aspiration du sang vers d\u2019autres organes, ventouse Junod.\n5.\tCe volume augmente au contraire quand on provoque m\u00e9caniquement l\u2019accumulation du sang dans l\u2019organe : par la compression des veines de la main, par exemple.\ni 6. Des influences nerveuses, directes ou r\u00e9flexes, modifient le volume des organes en modifiant le calibre de leurs vaisseaux.\nl\u2019homme de plusieurs autres mani\u00e8res. Par exemple, pendant qu\u2019on inscrit le pouls de l\u2019art\u00e8re radiale avec le sphygmographe \u00e0 transmission, on peut d\u00e9terminer le resserrement de l\u2019art\u00e8re en appliquant sur son trajet un petit morceau de glace.","page":630},{"file":"p0631.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHANGEMENTS DE VOLUME DU C\u0152UR.\n631\nLe refroidissement, de l\u2019eau dans laquelle la main estimmerg\u00e9e d\u00e9termine un resserrement vasculaire et une diminution de volume.\nL\u2019application passag\u00e8re du froid sur la peau du bras d\u00e9termine une diminution de volume dans la main correspondante, par Je resserrement des petits vaisseaux d\u00fb h un acte r\u00e9flexe des nerfs sensibles sur les nerfs vasculaires.\nLa r\u00e9alit\u00e9 de ce r\u00e9flexe se d\u00e9montre par l\u2019exploration du volume d\u2019une main quand on impressionne la main oppos\u00e9e par le simple contact d\u2019un corps froid :\nL\u2019exp\u00e9rience d\u00e9montre en effet qu\u2019il ne s\u2019agit point, dans ce ph\u00e9nom\u00e8ne, d\u2019un refroidissement du sang, ni d\u2019une modification apport\u00e9e au jeu du c\u0153ur ; le temps qui s\u2019\u00e9coule entre l\u2019instant de l\u2019impression et l\u2019apparition du resserrement des muscles vasculaires (temps perdu des muscles lisses) augmente avec la fatigue de ces muscles.\n7.\tLes mouvements respiratoires modifient le volume des organes dans le m\u00eame sens que la pression art\u00e9rielle : dans les respirations ordinaires, larges et faciles, le volume de la main augmente pendant l\u2019expiration, diminue pendant l\u2019inspiration. Mais les rapports des courbes de variations du volume avec les courbes respiratoires peuvent varier suivant le type de la respiration (thoracique, abdominale, etc.).\n8.\tL\u2019effort, par la compression intra-thoracique et intra-abdominale, chasse du sang art\u00e9riel vers la p\u00e9riph\u00e9rie, et facilite l\u2019\u00e9vacuation du c\u0153ur.\nDes changements de volume du eoeur aux diff\u00e9rents instants de sa r\u00e9volution.\nLes exp\u00e9riences que nous avons d\u00e9crites page 384 se rattachent naturellement aux pr\u00e9c\u00e9dentes. Il s\u2019agissait en effet de mesurer les changements de volume que le c\u0153ur \u00e9prouve suivant qu\u2019il re\u00e7oit ou \u00e9met du sang. La circulation artificielle se pr\u00eate fort bien \u00e0 ce genre de recherches qu\u2019on prolonge \u00e0 son gr\u00e9 en renouvelant le sang qui circule au travers de l\u2019organe.\nDans la disposition primitive que j\u2019avais adopt\u00e9e, le c\u0153ur \u00e9tait \u00e0 nu dans un flacon plein d\u2019air, et c\u2019est par la condensation et la dilatation alternatives de cet air que le c\u0153ur actionnait un levier","page":631},{"file":"p0632.txt","language":"fr","ocr_fr":"632\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE IX.\ninscripteur et donnait la courbe de ses changements de volume. Or c\u2019est une tr\u00e8s-mauvaise condition pour mesurer des changements de volume d\u2019un organe que de le placer dans de l\u2019air; celui-ci, en effet, absorbe par son \u00e9lasticit\u00e9 une grande partie de la variation. Fran\u00e7ois-Franck a repris ces exp\u00e9riences dans des conditions meilleures, il a mis le c\u0153ur (fig. 333) dans un petit tube plein d\u2019huile de lin ; une branche ascendante renfl\u00e9e en boule permet aux mouvements de l\u2019huile de s\u2019effectuer suivant que les changements de volume du c\u0153ur la d\u00e9placent dans un sens ou dans l\u2019autre. Plong\u00e9 dans un milieu incompressible, recevant du sang par le tube V, l\u2019\u00e9mettant par le tube A, le c\u0153ur transmet en entier ses changements de volume au liquide et fait varier beaucoup le niveau dans la boule. Ce mouvement est \u00e0 peine att\u00e9nu\u00e9 par l\u2019\u00e9lasticit\u00e9 de l\u2019air contenu dans le tube de transmission et le tambour \u00e0 levier qui l\u2019inscrit. La figure 334 est un sp\u00e9cimen des variations de volume qui s\u2019inscrivent; D correspond au gonflement diastolique du c\u0153ur, c\u2019est-\u00e0-dire \u00e0 la r\u00eapl\u00e9tion ; S est l\u2019\u00e9vacuation systolique de cet organe.\nNf V\nFig. 333. Appareil \u00e0 de-placement pour l\u2019\u00e9tude des changements de volume du c\u0153ur isol\u00e9. V, tube d\u2019afflux. \u2014 A, tube d\u2019\u00e9coulement art\u00e9riel.\nFig. 334. Courbes obtenues avec l\u2019appareil \u00e0 d\u00e9placement : D, augmentation de volume pendant la diastole; S, diminution de volume pendant la systole.\nL\u2019ensemble de l\u2019appareil est repr\u00e9sent\u00e9 dans la figure 335. Un r\u00e9servoir \u00e9lev\u00e9 plein de sang d\u00e9fibrin\u00e9 se vide \u00e0 la mani\u00e8re des vases de Mariotte et entretient un niveau constant dans un vase inf\u00e9rieur d\u2019o\u00f9 le sang est conduit par un tube-veine dans l\u2019int\u00e9rieur du c\u0153ur. Le sang sort du c\u0153ur par un tube-art\u00e8re, signale","page":632},{"file":"p0633.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHANGEMENTS DE VOLUME DU C\u0152UR.\n633\nsa pression dans un sphygmoscope P qui l\u2019envoie s\u2019inscrire sur un cylindre tournant. De l\u00e0 le sang se d\u00e9verse en D dans un tube en U dont une branche est ferm\u00e9e et communique avec un second tambour \u00e0 levier; celui-ci inscrit les phases du d\u00e9bit du c\u0153ur.\nFig. 335. Appareil \u00e0 circulation artificielle pour le c\u0153ur de la tortue permettant d\u2019\u00e9tudier les changements de volume du c\u0153ur (V), les variations de la pression art\u00e9rielle (P) et les d\u00e9bits (D) correspondants aux systoles. \u2014 (Les hauteurs des niveaux du sang dans le tube en V o\u00f9 se fait l\u2019\u00e9coulement A doivent \u00eatre interverties.)\nEnfin, les changements de volume du c\u0153ur accus\u00e9s par les oscillations de l\u2019huile dans la boule V s\u2019inscrivent, \u00e0 c\u00f4t\u00e9 des deux autres mouvements, au moyen d\u2019un troisi\u00e8me tambour \u00e0 levier.\nComme le tube-veine qui envoie le sang dans le c\u0153ur traverse un serpentin m\u00e9tallique plong\u00e9 dans un vase plein d\u2019eau, on peut","page":633},{"file":"p0634.txt","language":"fr","ocr_fr":"634\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE IX.\nchauffer ou refroidir le sang par l\u2019interm\u00e9diaire de ce liquide et constater les changements qui se produisent sous les influences de la temp\u00e9rature, dans la fr\u00e9quence des mouvements du c\u0153ur et dans le volume des ond\u00e9es sanguines qu\u2019il envoie dans les art\u00e8res.","page":634},{"file":"p0635.txt","language":"fr","ocr_fr":"CHAPITRE X.\nINSCRIPTION DE DIFF\u00c9RENTES SORTES DE PH\u00c9NOM\u00c8NES.\nH\u00e9modromogiaphe de Chauveau. \u2014 Loch manom\u00e9trique. \u2014 Inscription des mouvements vibratoires; phonautographe de Scott; flammes manom\u00e9triques de Koenig fix\u00e9es par la photographie; transmission des vibrations sonores par un fil m\u00e9tallique. \u2014 Inscription des changements de niveau des lacs; seiches du lac L\u00e9man. \u2014 Inscription de quantit\u00e9s de chaleur produites; moyen de traduire une production de chaleur par un \u00e9coulement de liquide.\nEmploi dp l\u2019hcmodromograplie de Chauveau.\nNous avons tr\u00e8s-sommairement d\u00e9crit l\u2019appareil de Chauveau et les trac\u00e9s qu\u2019il donne; il est indispensable de revenir sur l\u2019explication de cet instrument. A la figure d\u2019ensemble, nous joindrons une coupe (fig. 336) destin\u00e9e \u00e0 faire comprendre la position et le jeu de l\u2019aiguille que d\u00e9vie le cours du sang.\nDans la figure d\u2019ensemble, page 235, c\u2019est le tube T T qui est travers\u00e9 par le sang de l\u2019art\u00e8re sur le trajet de laquelle on l\u2019a plac\u00e9. Un sphygmoscope S est branch\u00e9 sur ce tube; nous n\u2019avons pas \u00e0 nous en occuper.\nDans l\u2019int\u00e9rieur du tube TT, dont la ligure 336 montre la coupe circulaire, le sang rencontre une palette p qui termine une longue aiguille L, situ\u00e9e \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur d\u2019un r\u00e9servoir cylindrique; au bas du r\u00e9servoir, l\u2019aiguille traverse une membrane de caoutchouc m et s\u2019\u00e9chappe au dehors. Cette extr\u00e9mit\u00e9 inf\u00e9rieure L, seule apparente dans la figure d\u2019ensemble, se relie d\u2019apr\u00e8s les proc\u00e9d\u00e9s ordinaires avec la membrane d\u2019un tambour \u00e0 air.\nOr, tout mouvement imprim\u00e9 par le sang \u00e0 la palette p dans l\u2019int\u00e9rieur du tube est transmis au tambour \u00e0 air, qui l\u2019envoie par un tube \u00e0 un tambour \u00e0 levier.","page":635},{"file":"p0636.txt","language":"fr","ocr_fr":"636\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE X.\nLe point important dans la construction de cet instrument, c\u2019est que l\u2019aiguille re\u00e7oit presque tout l\u2019effort du sang, d\u2019une part, \u00e0 cause de la surface assez large que pr\u00e9sente la palette p qui la termine, par rapport au calibre du tube dans lequel elle est engag\u00e9e; ensuite, parce que le tube TT ne laisse pas le courant sanguin se disperser dans les parties voisines, mais le re\u00e7oit tout entier; il est en effet en communication avec le r\u00e9servoir inf\u00e9rieur par une fente \u00e9troite qui ne laisse gu\u00e8re passer que l\u2019aiguille portant la palette.\nL\u2019utilit\u00e9 du r\u00e9servoir inf\u00e9rieur est de permettre les libres mouvements de l\u2019aiguille dans un sens ou dans l\u2019autre, sous l\u2019influence des mouvements du sang.\nCertaines pi\u00e8ces accessoires doivent \u00eatre d\u00e9crites : ainsi, un tube lat\u00e9ral, muni d\u2019un tuyau en caoutchouc B, que ferme une pince; ce tube est destin\u00e9 \u00e0 purger l\u2019appareil des caillots qui tendent \u00e0 s\u2019y former.\nEn outre, les deux moiti\u00e9s du r\u00e9servoir tournent, Tune par rapport \u00e0 l\u2019autre, comme celles d\u2019un \u00e9tui, de sorte que dans un premier temps on introduit l\u2019aiguille dans la pi\u00e8ce sup\u00e9rieure, de telle sorte que le plan de la palette soit tourn\u00e9 de mani\u00e8re \u00e0 traverser la fente inf\u00e9rieure du tube TT; puis on fait faire un quart de tour aux deux pi\u00e8ces de l\u2019instrument, et le plan de la palette prend la position perpendiculaire \u00e0 Taxe du tube, qui est n\u00e9cessaire \u00e0 son fonctionnement.\nApplication de Vh\u00e9modromographe. \u2014 Ce n\u2019est que sur les grands animaux que Ton peut appliquer cet instrument, car il faut qu\u2019un courant abondant le traverse et fournisse assez de travail pour conduire l\u2019aiguille inscrivante, malgr\u00e9 les r\u00e9sistances de frottement. On se trouve donc \u00e0 peu pr\u00e8s dans les m\u00eames conditions que pour les exp\u00e9riences de cardiographie qui, n\u00e9cessitant l\u2019introduction dans les vaisseaux de sondes volumineuses, exigent qu\u2019on s\u2019adresse \u00e0 quelque animal de forte taille : cheval, b\u0153uf, \u00e2ne ou mulet.\nIl s\u2019agit d\u2019introduire dans une art\u00e8re un tube de m\u00e9tal de quatre ou cinq centim\u00e8tres de longueur sur six millim\u00e8tres de diam\u00e8tre, et sans laisser p\u00e9n\u00e9trer l\u2019air dans les vaisseaux, de faire passer le sang \u00e0 travers ce tube, afin que l\u2019aiguille int\u00e9rieure soit d\u00e9vi\u00e9e par le courant sanguin. C\u2019est ordinairement sur l\u2019art\u00e8re carotide qu\u2019on fait l\u2019application de Th\u00e9modromographe.\nL\u2019art\u00e8re mise \u00e0 nu, isol\u00e9e et incis\u00e9e longitudinalement, re\u00e7oit le","page":636},{"file":"p0637.txt","language":"fr","ocr_fr":"H\u00c9MODROMOGRAPHE UE CHAUVEAU.\t637\ntube sur les deux extr\u00e9mit\u00e9s duquel on la lie; puis, laissant couler du sang alternativement par le bout sup\u00e9rieur et par le bout inf\u00e9rieur de l\u2019art\u00e8re dans l\u2019int\u00e9rieur de l\u2019appareil, on purge celui-ci par le tube B de l\u2019air qu\u2019il pourrait contenir et d\u2019une partie de la liqueur alcaline dont on l\u2019avait pr\u00e9alablement rempli.\nA ce moment, l\u2019appareil est pr\u00eat \u00e0 fonctionner. Chauveau entreprend en ce moment de nouvelles recherches sur la vitesse et la pression du sang, \u00e9tudi\u00e9es comparativement dans les diff\u00e9rentes art\u00e8res et sous diverses influences qui tendent \u00e0 modifier l\u2019action du c\u0153ur ou des petits vaisseaux. J\u2019ai d\u00e9j\u00e0 dit comment de pr\u00e9c\u00e9dentes exp\u00e9riences de ce physiologiste ont confirm\u00e9 les vues th\u00e9oriques que j\u2019avais \u00e9mises sur la mani\u00e8re dont varient, l\u2019un par rapport \u00e0 l\u2019autre, les deux \u00e9l\u00e9-\u25a0 ments, pression et vitesse du sang : les deux variations \u00e9tant de m\u00eame signe quand il se fait un changement dans la force avec laquelle le sang arrive dans le vaisseau, tandis qu\u2019elles sont de signes contraires quand la variation tient \u00e0 un changement dans la r\u00e9sistance que le sang \u00e9prouve, en aval de l\u2019appareil, dans les art\u00e9rioles et les capillaires.\nOn a vu, dans le m\u00eame chapitre, page 238, la description d\u2019un h\u00e9modromographe que j\u2019ai construit sur un autre principe : celui des tubes ma-nom\u00e9triques de Pitot. Cet instrument m\u2019avait donn\u00e9 d\u2019excellents r\u00e9sultats dans des exp\u00e9riences faites sur le mouvement de liquides dans des tubes; mais quand on l\u2019applique aux art\u00e8res, la coagulation du sang l\u2019emp\u00eache bien vite de fonctionner.\nJ\u2019ai trouv\u00e9 dans l\u2019emploi de cet appareil la solution d\u2019un probl\u00e8me qui peut avoir son importance. Ce probl\u00e8me est en quelque sorte la r\u00e9ciproque de celui dont on vient de parler : c\u2019est la d\u00e9termination de la vitesse avec laquelle un mouvement se fait au sein d\u2019un fluide.\nLa pression qu\u2019un liquide en mouvement exerce contre une surface immobile est la m\u00eame que celle qu\u2019un liquide immobile exercerait contre une surface en mouvement anim\u00e9e de pareille vitesse. En vertu de ce principe, j\u2019ai construit un loch dont les indications r\u00e9sultent des pressions que le liquide ex\u00e9cute sur des\nFig. 336. Coupc de l\u2019h\u00e9modromographe de Chauveau.","page":637},{"file":"p0638.txt","language":"fr","ocr_fr":"638\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE X.\nlubes manom\u00e9lriques entra\u00een\u00e9s par la marche du navire. Voici la description de cet instrument :\nLoch \u00eeiianoinctriijue.\nLorsque Pilot imagina de mesurer la vitesse d\u2019un courant d\u2019eau, \u00e0 l\u2019aide du tube qui porte aujourd\u2019hui son nom, il comprit que le probl\u00e8me \u00e9tait r\u00e9versible et que le m\u00f4me appareil pouvait exprimer la vitesse avec laquelle on le transporte dans un liquide immobile. Pilot indiqua donc express\u00e9ment que son appareil peut servir \u00e0 mesurer le sillage d\u2019un navire,\nDarcy, en modiliant le tube de Pitot, montra que sous sa forme primitive, cet instrument ne pouvait \u00eatre pratiquement employ\u00e9; il lui donna la disposition qui est g\u00e9n\u00e9ralement accept\u00e9e aujourd\u2019hui par les ing\u00e9nieurs hydrauliciens.\nDeux tubes verticaux parall\u00e8les sont coud\u00e9s \u00e0 angle droit \u00e0 leur extr\u00e9mit\u00e9 inf\u00e9rieure, et ces branches coud\u00e9es s\u2019ouvrent en sens inverse l\u2019une de l\u2019autre. Quand on plonge ces deux tubes dans une rivi\u00e8re, de fa\u00e7on que l\u2019un d\u2019eux pr\u00e9sente son ouverture au courant de l\u2019eau, l\u2019autre s\u2019ouvre par cons\u00e9quent en sens oppos\u00e9. Or, dans le premier tube, le niveau s\u2019\u00e9l\u00e8ve au-dessus de celui de la rivi\u00e8re et cela d\u2019autant plus que le courant est plus rapide. Le niveau de l\u2019autre tube se lient au-dessous de celui de la rivi\u00e8re, d\u2019une quantit\u00e9 \u00e9gale \u00e0 celle dont le premier s\u2019est \u00e9lev\u00e9. Celle disposition est celle que Pilot avait imagin\u00e9e; elle est fort peu pratique, car le changement de niveau qui se produit dans les deux tubes se passe tr\u00e8s-pr\u00e8s de la surface de la rivi\u00e8re et exigerait pour \u00eatre appr\u00e9ci\u00e9 que l\u2019\u0153il de l\u2019observateur f\u00fbt plac\u00e9 \u00e0 fleur d\u2019eau. Darcy imagina de d\u00e9placer le lieu o\u00f9 se produit celle d\u00e9nivellation et de l\u2019amener, sous l\u2019\u0153il de l\u2019observateur, \u00e0 une hauteur commode. Pour cela, il r\u00e9unit, par en haut, les branches verticales des deux tubes en un tube unique en forme d\u2019Y renvers\u00e9 et par celle branche unique exerce une aspiration sur les deux tubes de Pilot \u00e0 la fois. L\u2019eau s\u2019\u00e9l\u00e8ve dans ces deux colonnes jusqu\u2019\u00e0 la hauteur que l\u2019on juge commode, et en s\u2019\u00e9levant, les niveaux conservent la diff\u00e9rence qu\u2019ils pr\u00e9sentaient sous l\u2019influence de la vitesse de la rivi\u00e8re.\nSous cette forme, l'instrument de Darcy pourrait servir \u00e0 mesurer la vitesse d\u2019un bateau, si les tubes traversant la coque pion-","page":638},{"file":"p0639.txt","language":"fr","ocr_fr":"639\nLOCH MAN\u00dbMLTIUQUE. geaient dans l\u2019eau leurs extr\u00e9mit\u00e9s coud\u00e9es, pendant qu\u2019\u00e0 l\u2019int\u00e9rieur un observateur mesurerait, \u00e0chaque instant, les diff\u00e9rences de leurs niveaux. Mais il faudrait supposer ce bateau dans des conditions \u00e0 peu pr\u00e8s irr\u00e9alisables, glissant sans roulis ni tangage sur une eau dont aucune vague ne viendrait rider la surface. La moindre oscillation du bateau, se transmettant \u00e0 l\u2019instrument, imprimerait aux colonnes liquides une agitation qui rendrait la lecture impossible ; ces oscillations auraient des p\u00e9riodes diff\u00e9rentes pour les deux colonnes, dont la longueur n\u2019est pas \u00e9gale ; enfin les vagues, faisant sans cesse varier la pression de l\u2019eau sur les tubes immerg\u00e9s, en tiendraient les niveaux dans une agitation continuelle.\nLe locb dont je propose l\u2019emploi est en quelque sorte un appareil de Darcy, d\u00e9pourvu d\u2019oscillations et soustrait aux influences perturbatrices dont il vient d\u2019\u00eatre parl\u00e9; il n\u2019accuse en eilet, que la diff\u00e9rence des pressions qui existent dans les deux tubes de Pilot immerg\u00e9s.\nDeux capsules semblables \u00e0 celles des barom\u00e8tres an\u00e9ro\u00efdes, remplies d\u2019air, sont mont\u00e9es sur un m\u00eame cadre m\u00e9tallique, parall\u00e8lement l\u2019une \u00e0 l\u2019autre. Leurs faces qui se regardent sont r\u00e9unies par une pi\u00e8ce de cuivre dent\u00e9e en cr\u00e9maill\u00e8re \u00e0 son bord sup\u00e9rieur, tandis que le bord inf\u00e9rieur est plat et court sur un galet. La cr\u00e9maill\u00e8re actionne un pignon dont l\u2019axe porte une aiguille qui tourne sur un cadran divis\u00e9.\nSi l\u2019on fait arriver une pression quelconque dans l\u2019une des capsules manom\u00e9triques, celle-ci se gonflera et poussera la cr\u00e9maill\u00e8re contre la capsule oppos\u00e9e; dans son transport lat\u00e9ral, la cr\u00e9maill\u00e8re fera tourner le pignon et par suite l\u2019aiguille, qui marquera uncertain nombre de degr\u00e9s. Mais si l\u2019on envoyait dans ces capsules deux pressions semblables, ces efforts \u00e9gaux et contraires se neutraliseraient parfaitement, la cr\u00e9maill\u00e8re ne bougerait pas, l\u2019aiguille resterait fixe sur le cadran. Cet instrument ne signale que des diff\u00e9rences de pression entre les deux capsules ; suivant le sens de la marche de son aiguille et le nombre de degr\u00e9s parcourus, il indique le sens et la valeur de cotte diff\u00e9rence de pression.\nIl s\u2019agit d\u2019envoyer dans ces capsules manom\u00e9triques les pressions in\u00e9gales que la vitesse d\u2019un bateau cr\u00e9e dans deux tubes de Pitot immerg\u00e9s.\nLe proc\u00e9d\u00e9 de Darcy, c\u2019est-\u00e0-dire l\u2019aspiration, sert \u00e0 faire arriver","page":639},{"file":"p0640.txt","language":"fr","ocr_fr":"640\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE X.\nl\u2019eau dans les deux capsules manom\u00e9triques du loch. A cet effet, la partie sup\u00e9rieure de ces capsules porte un tube de caoutchouc de petit calibre, mais \u00e0 parois \u00e9paisses, capable de r\u00e9sister \u00e0 la pression atmosph\u00e9rique, mais assez flexible pour ne pas g\u00eaner les mouvements de l\u2019appareil. Ces tubes, r\u00e9unis en T, servent \u00e0 faire l\u2019aspiration jusqu\u2019\u00e0 ce que l\u2019appareil soit purg\u00e9 d\u2019air et rempli d\u2019eau. On les ferme alors et l\u2019instrument est pr\u00eat \u00e0 fonctionner.\nPlac\u00e9 sur une table dans un bateau, cet instrument se montre indiff\u00e9rent aux influences perturbatrices qui feraient osciller l\u2019ap-\npareil de Darcy. On peut enfoncer les tubes de Pilot \u00e0 diff\u00e9rentes profondeurs, leur imprimer de brusques mouvements verticaux de plongeaient sans que la position de l\u2019aiguille varie. Au contraire, tout changement dans la vitesse s\u2019accuse par une indication que l\u2019on peut rendre aussi grande qu\u2019on le d\u00e9sire en sensibilisant l\u2019instrument. J\u2019ai d\u2019abord exp\u00e9riment\u00e9 cet appareil sur un lac et sur la Seine, o\u00f9 j\u2019obtenais, bien entendu, suivant le sens de la marche du bateau, des indications tr\u00e8s-diff\u00e9rentes, car un loch ne peut fournir que l\u2019expression de la vitesse relative du bateau par rapport \u00e0 l\u2019eau;\nFig. 337. Locli nianomctriquc.\nj\u2019ai eu depuis l\u2019occasion d\u2019exp\u00e9rimenter en mer et dans les bassins du Havre o\u00f9 en mesurant des bases le long de la rive on pouvait contr\u00f4ler les indications du loch; ces derni\u00e8res exp\u00e9riences ont donn\u00e9 des r\u00e9sultats tr\u00e8s-satisfaisants, et l\u2019on peut esp\u00e9rer que les indications du loch seront parfaites quand on adaptera plus solidement aux flancs du bateau les tubes de Pitot qui plongent dans l\u2019eau.\nLe loch \u00e0 cadran peut \u00eatre transform\u00e9 en appareil inscripteur qui fournirait la courbe des variations de la vitesse, et si, au moyen d\u2019une disposition probablement facile \u00e0 r\u00e9aliser, on ren-","page":640},{"file":"p0641.txt","language":"fr","ocr_fr":"INSCRIPTION UES MOUVEMENTS VIBRATOIRES.\n641\ndait les ordonn\u00e9es de ces courbes proportionnelles aux vitesses, les aires, mesur\u00e9es au planim\u00e8tre, indiqueraient le chemin parcouru. Mais telle n\u2019est pas, je pense, l\u2019utilit\u00e9 que cet appareil pr\u00e9sente. On a, para\u00eet-il, d\u2019autres lochs qui indiquent avec une pr\u00e9cision suffisante le chemin parcouru, mais qui se pr\u00eatent difficilement \u00e0 une mesure rapide de la vitesse actuelle. En effet, jeter le loch, compter le temps, estimer les tours d\u2019h\u00e9lices ou les n\u0153uds qu\u2019on a fil\u00e9s, cela constitue une op\u00e9ration relativement longue, qu\u2019on ne fait \u00e0 bord que deux ou trois fois par jour, et qu\u2019on ne saurait r\u00e9p\u00e9tera chaque instant pour contr\u00f4ler les effets de telle ou telle man\u0153uvre.\nImaginons au contraire que le commandant ait sous les yeux un cadran qui exprime la vitesse actuelle, il r\u00e9glera ais\u00e9ment ses man\u0153uvres d\u2019apr\u00e8s les effets m\u00eames qu\u2019elles produisent sur la marche. Un voilier saura ce qu\u2019il gagne ou ce qu\u2019il perd en vitesse, suivant la quantit\u00e9 de toile qu\u2019il d\u00e9ploie ou qu\u2019il carguc. Dans les \u00e9volutions d\u2019escadres, chaque navire pourra r\u00e9gler sa vitesse comme il le doit, d\u2019apr\u00e8s le rang qu\u2019il occupe. Enfin, au moment de l\u2019entr\u00e9e au port ou de la sortie, un capitaine pourra contr\u00f4ler sa vitesse et s\u2019assurer qu\u2019elle n\u2019exc\u00e8de pas le degr\u00e9 que la prudence recommande. Qu\u2019on me pardonne ces appr\u00e9ciations sur la valeur d\u2019un instrument qui n\u2019a pas encore fait ses preuves ; elles ne m\u2019appartiennent pas : ce sont celles de plusieurs commandants de vaisseaux , auxquels j\u2019ai demand\u00e9 si un indicateur continu de la vitesse pourrait rendre des services, et qui m\u2019ont dit qu\u2019un pareil instrument serait fort utile pour la rapidit\u00e9 et la s\u00e9curit\u00e9 de la navigation.\nInscription des mouvements vibratoires.\nNous avons d\u00e9j\u00e0 cit\u00e9 de nombreux exemples de ce genre d\u2019inscription, l\u2019un des premiers qui aient \u00e9t\u00e9 r\u00e9alis\u00e9s, puisque Thomas Young inscrivit les vibrations d\u2019une\u2019 tige sur un cylindre tournant. Rien de plus vari\u00e9 que ces ph\u00e9nom\u00e8nes vibratoires dont l\u2019acoustique a pouss\u00e9 la connaissance \u00e0 une si haute perfection. Sans entrer dans de grands d\u00e9tails sur les repr\u00e9sentations graphiques des sons, nous d\u00e9crirons certains proc\u00e9d\u00e9s fort ing\u00e9nieux dont l\u2019emploi nous para\u00eet devoir s\u2019\u00e9tendre beaucoup.\nInscription de vibrations transmises par un fil m\u00e9tallique; pro\n41","page":641},{"file":"p0642.txt","language":"fr","ocr_fr":"642\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE X.\nc\u00e9d\u00e9 de Cornu cl Mercadier.\u2014 Ce mode de transmission qui s\u2019applique \u00e0 diff\u00e9rentes sortes de vibrations, consiste \u00e0 relier le corps vibrant \u00e0 un fil de laiton qui, suspendu au plafond par des bandelettes de caoutchouc, se rend \u00e0 un style inscriptcur auquel les vibrations se communiquent. La suspension au moyen de bande-\nlettes de caoutchouc a pour but dejpermettre la libre propagation du mouvement d\u2019une extr\u00e9mit\u00e9 \u00e0 l\u2019autre du til transmetteur. La mani\u00e8re dont ce fil se termine en se raccordant avec le style in-scripteur m\u00e9rite une description particuli\u00e8re. Cornu et Mercadier attachent beaucoup d\u2019importance \u00e0 ce que cette pi\u00e8ce terminale\nFig. 339. Accord d\u2019octave inscrit par le proc\u00e9d\u00e9 ci-dessus; un diapason chromographe sert \u00e0 contr\u00f4ler la tonalit\u00e9.\nn\u2019ait pas de vibrations propres, et pensent atteindre ce r\u00e9sultat en lui donnant une forme irr\u00e9guli\u00e8re repr\u00e9sent\u00e9e dans la figure 338. Une esp\u00e8ce d\u2019enclume \u00e0 trois branches se prolonge par l\u2019une d\u2019elles avec le fil transmetteur, l\u2019autre, flexible et mince, est immobilis\u00e9e entre les mors d\u2019un \u00e9tau, la troisi\u00e8me porte le style qui frottesur un cylindre enfum\u00e9.","page":642},{"file":"p0643.txt","language":"fr","ocr_fr":"PHONAUTOGRAPHE.\n643\nLes auteurs de cet int\u00e9ressant appareil m\u2019ont rendu t\u00e9moin de la transmission des vibrations d\u2019un violon qui vont, \u00e0 travers 7 ou 8 m\u00e8tres de fil, s\u2019inscrire sur le cylindre, et non-seulement on obtenait ainsi des vibrations de diff\u00e9rentes tonalit\u00e9s, mais des vibrations compos\u00e9es, de v\u00e9ritables accords musicaux (tig. 339). Ce proc\u00e9d\u00e9 ne m\u2019a pas r\u00e9ussi pour transmettre les vibrations du larynx et pour les \u00e9crire, mais j\u2019ai obtenu cette inscription \u00e0 l\u2019aide d\u2019un interrupteur \u00e9lectro-magn\u00e9tique actionn\u00e9 par les vibrations qui se produisent dans la voix parl\u00e9e ou chant\u00e9e (voyez p. 162).\nPhonautographe de Scott.\nCet appareil se compose d\u2019une sorte de cornet parabolo\u00efde A, dans l\u2019int\u00e9rieur duquel les ondes sonores se concentrent en un foyer comme les ondes lumineuses au foyer d\u2019un miroir concave. En ce point focal se trouve une membrane sur laquelle est fix\u00e9e, en guise de style, une soie de sanglier. Les vibrations transmises\nFig. 340. Phonautographe de Scott construit par K\u0153nig.\npar la membrane au style s\u2019\u00e9crivent sur un cylindre tournant C. Gr\u00e2ce \u00e0 la propri\u00e9t\u00e9 remarquable qu\u2019ont les membranes minces, de vibrer sous l\u2019influence de sons de tonalit\u00e9s vari\u00e9es, le style traduit par des sinuso\u00efdes plus ou moins serr\u00e9es les diff\u00e9rents tons qui impressionnent l\u2019appareil. K\u0153nig a pu inscrire de cetle","page":643},{"file":"p0644.txt","language":"fr","ocr_fr":"644\nTECHNIQUE.\nCHAPITRE X.\nfa\u00e7on une m\u00e9lodie dont chaque son \u00e9tait exprim\u00e9, avec sa tonalit\u00e9 et sa dur\u00e9e; mais pour d\u00e9chiffrer une telle inscription, il faut un temps \u00e9norme, car la tonalit\u00e9 de chaque son doit \u00eatre d\u00e9duite d\u2019un comptage de vibrations.\nIl y a loin de ce r\u00e9sultat \u00e0 celui qu\u2019esp\u00e9rait l\u2019inventeur de cet appareil qui pensait enregistrer la parole d\u2019un orateur. Mais au moment o\u00f9 nous \u00e9crivons ces lignes, peut-\u00eatre le probl\u00e8me de l\u2019inscription de la parole est-il r\u00e9alis\u00e9 dans des conditions merveilleuses, puisque le style traceur d\u2019une sorte de phonautographe grave sur un cylindre tournant des d\u00e9pressions qui, \u00e0 un nouveau tour du cylindre, actionnent le style qui les avait produites et, faisant vibrer la membrane, restituent les sons de la voix elle-m\u00eame *.\nFlammes manom\u00e9triques de K\u0153nig.\nR. K\u0153nig a utilis\u00e9 la propri\u00e9t\u00e9 qu\u2019ont les membranes, de vibrer dans diff\u00e9rentes tonalit\u00e9s, propri\u00e9t\u00e9 sur laquelle \u00e9tait d\u00e9j\u00e0 fond\u00e9e\nla construction du phonautographe de Scott. Dans l\u2019appareil de K\u0153nig (fig. 341), une caisse plac\u00e9e sur le trajet d\u2019une conduite de gaz d\u2019\u00e9clairage pr\u00e9sente, \u00e0 la place d\u2019une de ses parois, une membrane extr\u00eamement mince. Les vibrations sonores se transmettant\n1. Telle semble \u00eatre d\u2019apr\u00e8s les descriptions qui nous viennent d\u2019Am\u00e9rique, lalonc lion de l\u2019admirable instrument nonnn\u00e9 phonographe d\u2019iidison.","page":644},{"file":"p0645.txt","language":"fr","ocr_fr":"645\nFLAMMES MANOM\u00c9TRIQUES.\n\u00e0 la membrane, compriment et rar\u00e9fient tour \u00e0 tour le gaz contenu dans la caisse et dans la conduite qui en \u00e9mane; il en r\u00e9sulte une irr\u00e9gularit\u00e9 du jet de gaz qui pr\u00e9sente autant de saccades qu\u2019il s\u2019est produit de vibrations sonores. Si l\u2019on se bornait \u00e0 regarder la flamme vibrante, on n\u2019apercevrait qu\u2019un l\u00e9ger trouble qui se produit dans la lumi\u00e8re dont les contours sont plus vagues comme ceux d\u2019un diapason qui vibre. Mais si l\u2019on \u00e9tale pour ainsi dire cette image en la recevant sur un miroir tournant, au lieu d\u2019un ruban lumineux, d\u2019une largeur constante, que donnerait une flamme ordinaire, on obtient une image dentel\u00e9e, dont chaque dentelure correspond \u00e0 une vibration sonore.\nLa figure 341 montre trois flammes manom\u00e9triques; leurs images sont repr\u00e9sent\u00e9es figure 342. La moiti\u00e9 I correspond \u00e0 des vibra-\nFig. 342. Image des flammes manom\u00e9triques reflet\u00e9e par un miroir tournant.\ntions de m\u00eame nombre et de m\u00eame p\u00e9riode agissant sur les trois flammes; on juge ais\u00e9ment, d\u2019apr\u00e8s la superposition des dentelures de cette figure, que les vibrations sont partout concordantes. Mais dans la moiti\u00e9 H, les choses ont \u00e9t\u00e9 dispos\u00e9es de fa\u00e7on que la llamme du milieu soit impressionn\u00e9e par des ondes interf\u00e9-rentes, c\u2019est-\u00e0-dire, qu\u2019\u00e0 chaque instant, cette flamme est soumise \u00e0 une onde dilat\u00e9e et \u00e0 une onde condens\u00e9e. Les actions inverses qui se produisent alors se neutralisent et laissent la flamme coin pl\u00e9tement immobile, ce qui se traduit par une bande centrale d\u00e9pourvue de sinuosit\u00e9s.\nPour arriver \u00e0 cotte interf\u00e9rence, K\u0153nig fait parcourir au son qui se rend \u00e0 la membrane deux chemins d\u2019in\u00e9gale longueur, de telle sorte que dans l\u2019une des capsules, les vibrations soient en retard sur l\u2019autre d\u2019une demi-longueur d\u2019onde. On constate, dans la partie H, cette alternancdes deux sortes de vibrations qui, dans les bandes sup\u00e9rieure et inf\u00e9rieure, se rtiontrenf sous forme de","page":645},{"file":"p0646.txt","language":"fr","ocr_fr":"646\tTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE X.\ndentelures alternantes. Ces deux ordres de vibrations sont combin\u00e9es dans la bande centrale o\u00f9 elles s\u2019entre-d\u00e9truisent\u00bb\nLa plus belle application qu\u2019on ait faite de la m\u00e9thode de K\u0153nig est l\u2019analyse des diff\u00e9rents timbres,\nFig. 343. Analyse du timbre des diff\u00e9rentes voyelles\nles Hammes manom\u00e9lrii\nHelmholtz avait montr\u00e9 que ce qui caract\u00e9rise chacune des voyelles, c\u2019est le concours d\u2019un certain nombre d\u2019harmoniques qui se composent de diverses mani\u00e8res avec le son fondamental. Chacun de ces harmoniques a une intensit\u00e9 variable d\u2019autant moindre qu\u2019il est plus aigu. On con\u00e7oit, du reste, que les dentelures des flammes manom\u00e9triques (fig. 343) varient d\u2019importance suivant que les vibrations concordent ou interf\u00e8rent, ainsi qu\u2019on l\u2019a vu tout \u00e0 l\u2019heure.\nNous avons d\u00e9j\u00e0 vu que les images optiques obtenues dans de telles conditions, sont au fond identiques aux courbes fournies par la m\u00e9thode graphique ; toute la diff\u00e9rence tient \u00e0 la fugacit\u00e9 de l\u2019impression qui ne laisse \u00e0 l\u2019observateur qu\u2019un instant pour en analyser les caract\u00e8res. Il para\u00eet (pie d\u00e8s aujourd'hui cette diff\u00e9rence est effac\u00e9e","page":646},{"file":"p0647.txt","language":"fr","ocr_fr":"PHOTOGRAPHIE DE VIBRATIONS.\n6<i7\nEn employant le cyanog\u00e8ne, \u00e0 la place du gaz d\u2019\u00e9clairage, on a produit des flammes assez lumineuses pour qu\u2019on en fixe l\u2019image\nFig. 344. Photographie des flammes manom\u00e9triqucs; rapport des vibrations 1 \u00e0 4.\nphotographique sur un \u00e9cran sensibilis\u00e9 anim\u00e9 d\u2019une translation horizontale (fig. 344) *.\nInscription photographique des vibrations des cordes.\nOn trouve dans l\u2019ouvrage de Stein la curieuse exp\u00e9rience dont la figure sch\u00e9matique (fig. 345) donne l\u2019explication. Trois cordes tendues sont accord\u00e9es \u00e0 des tonalit\u00e9s diff\u00e9rentes; chacune d\u2019elles\nporte un petit \u00e9cran noir, perc\u00e9 d\u2019une ouverture, et trois faisceaux de lumi\u00e8re solaire, x, y, z, tombent sur chacun de ces \u00e9crans. La partie de chaque faisceau de lumi\u00e8re qui traverse l\u2019ouverture de l\u2019\u00e9cran tombe sur une plaque collodionn\u00e9c B, anim\u00e9e d\u2019un mouve-\n1. Celte figure est emprunt\u00e9e \u00e0 l\u2019ouvrage du Dr Stein, Das Licht in Dientse wissen sch\u00e4dlicher Forschung. Ceipzig, 1877.","page":647},{"file":"p0648.txt","language":"fr","ocr_fr":"Fig. 346 . \u2014 Courbe des variations du niveau du lac L\u00e9man inscrites par Forel.\n648\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE X.\nment de translation, ce qui fournit les trois courbes correspondant aux vibrations des trois cordes. Un tel r\u00e9sultat prouve que la photographie est applicable \u00e0 l\u2019inscription de mouvements extr\u00eamement rapides lorsqu\u2019on dispose d\u2019une source lumineuse suffisamment intense. Cette m\u00e9thode sera donc susceptible d\u2019un grand nombre d\u2019applications.\nInscription des changements de niveau des lacs et des mers.\nLes changements de niveau des lacs et des mers ont \u00e9t\u00e9 inscrits au moyen de limnom\u00e8tres, appareils form\u00e9s d\u2019un flotteur qui actionne un style traceur. Ces recherches ont fourni des r\u00e9sultats int\u00e9ressants au professeur Forel pour les variations du niveau du ac L\u00e9man. II r\u00e9sulte des exp\u00e9riences faites \u00e0 cet \u00e9gard que le niveau du lac varie sans cesse sous l\u2019influence de mouvements d\u2019oscillation comparables au balancement de l\u2019eau contenue dans un vase. De ces oscillations, les unes se font suivant le grand axe du lac ; elles ont une p\u00e9riode d\u2019une heure environ, ainsi qu\u2019on le voit sur la figure 346, o\u00f9 elles sont repr\u00e9sent\u00e9es par une ligne interrompue. Des oscillations transversales interf\u00e8rent avec les pr\u00e9c\u00e9dentes; la p\u00e9riode en est beaucoup plus courte; on en compte environ","page":648},{"file":"p0649.txt","language":"fr","ocr_fr":"LIMNOGRAPHE.\n649\nsix par heure. Diff\u00e9rentes influences s\u2019ajoutent aux pr\u00e9c\u00e9dentes pour changer les niveaux du lac : les vents des Alpes ou les brises p\u00e9riodiques agissent de cette fa\u00e7on.\nOn appelle seiches ces oscillations du niveau des lacs ; elles s observent avec des degr\u00e9s d\u2019intensit\u00e9 divers dans les lacs de\np \u25a0 ;\nFig. 347. Limnographe employ\u00e9 par le Dr Forel pour inscrire les seiches du lac de Gen\u00e8ve.\nNeuch\u00e2tel, de Brienz, de Thoun; on les a signal\u00e9es \u00e9galement dans la mer Baltique et dans le golfe de Botnie.\nInscription des quantit\u00e9s de ehaleur sons forme d\u2019\u00e9coulement\nde liquide.\nL\u2019appareil de Forel, comme tout flotteur \u00e0 grande surface, est capable de d\u00e9velopper une force consid\u00e9rable et de tracer fid\u00e8lement les variations du niveau d\u2019un liquide sans qu\u2019on ait \u00e0 craindre","page":649},{"file":"p0650.txt","language":"fr","ocr_fr":"650\nTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE X.\nque les r\u00e9sistances alt\u00e8rent la forme du trace, comme dans les exp\u00e9riences dont nous avons parl\u00e9 pr\u00e9c\u00e9demment (voyez p. 215). Aussi, quand on dispose d\u2019un \u00e9coulement abondant de liquide, peut-on en appr\u00e9cier les phases avec une grande pr\u00e9cision. C\u2019est ce qui arrive quand on inscrit le d\u00e9bit d\u2019un de ces appareils imagin\u00e9s par d\u2019Arsonval et qui, recevant le liquide \u00e0 une certaine temp\u00e9rature constante, le rejettent \u00e0 une autre temp\u00e9rature \u00e9galement constante. Or, ce changement de temp\u00e9rature que l\u2019eau a \u00e9prouv\u00e9 \u00e0 la sortie d\u00e9pend de la production ou de l\u2019absorption d\u2019une cer-\ns;\nC.tici.u:\nFig. 348. Enceinte \u00e0 temp\u00e9rature constante pour le calorim\u00e8tre de d\u2019Arsonval.\nlaine quantit\u00e9 de chaleur dans l\u2019int\u00e9rieur du calorim\u00e8tre et sert \u00e0 la mesurer.\nL\u2019appareil inscripteur des quantit\u00e9s de chaleur produites se compose d\u2019\u00e9l\u00e9ments multiples : une enceinte \u00e0 temp\u00e9rature constante, un calorim\u00e8tre plac\u00e9 dans celte enceinte, enfin un r\u00e9gulateur de la temp\u00e9rature dit calorim\u00e8tre au moyen d\u2019un \u00e9coulement","page":650},{"file":"p0651.txt","language":"fr","ocr_fr":"INSCRIPTION DES CALORIES.\t651\nde liquide. Nous allons d\u00e9crire successivement ces diff\u00e9rentes parties.\nNous repr\u00e9sentons, figure 348, l\u2019enceinte \u00e0 temp\u00e9rature constante, imagin\u00e9e par d\u2019Arsonval, et au sein de laquelle se passeront les productions ou absorptions de chaleur qu\u2019il s\u2019agit de mesurer.\nCet appareil, qui constitue un perfectionnement des r\u00e9gulateurs de temp\u00e9rature imagin\u00e9s par Bunsen et par Schl\u0153sing, se compose de deux vases cylindro-coniques, concentriques, limitant deux cavit\u00e9s : l\u2019une centrale qui est l\u2019enceinte qu\u2019on veut maintenir \u00e0 temp\u00e9rature constante, l\u2019autre annulaire que l\u2019on remplit; d\u2019eau et qui constitue le matelas liquide soumis \u00e0 l\u2019action du foyer. Ce matelas d\u2019eau distribue r\u00e9guli\u00e8rement la chaleur autour de l\u2019enceinte et l\u2019emp\u00eache de subir de brusques variations de temp\u00e9rature ; il m\u00e9rite donc bien le nom de volant de chaleur que lui a donn\u00e9 Schl\u0153sing. D\u2019Arsonval a eu l\u2019id\u00e9e d\u2019utiliser les variations de volume de cette masse \u00e9norme de liquide pour r\u00e9gler le passage du gaz allant au br\u00fbleur. C\u2019est l\u00e0 ce qui constitue l\u2019originalit\u00e9 de ses appareils en m\u00eame temps que leur exquise sensibilit\u00e9.\nPour cela, la paroi externe de l\u2019\u00e9tuve 1 porte une tubulure lat\u00e9rale 2 qui, communiquant avec l\u2019espace annulaire, se trouve ferm\u00e9e \u00e0 l\u2019ext\u00e9rieur par une membrane verticale de caoutchouc : cette membrane constitue, une fois la douille du haut bouch\u00e9e 3, la seule portion de la paroi qui puisse traduire \u00e0 l\u2019ext\u00e9rieur les variations de volume du matelas d\u2019eau en les totalisant. Or, le gaz qui doit aller au br\u00fbleur est amen\u00e9 par un tube 4 qui d\u00e9bouche normalement au centre de cette membrane et \u00e0 une faible distance de sa surface externe, dans l\u2019int\u00e9rieur d\u2019une bo\u00eete m\u00e9tallique, d\u2019o\u00f9 i ressort par un autre orifice 5 qui le conduit au br\u00fbleur 6. Tube et membrane constituent de la sorte un robinet tr\u00e8s-sensible dont le degr\u00e9 d\u2019ouverture est sous la d\u00e9pendance des variations de volume du matelas d\u2019eau, et qui ne laisse aller au br\u00fbleur que la quantit\u00e9 de gaz strictement n\u00e9cessaire pour compenser les causes de refroidissement.\nDans cette combinaison, le combustible chauffe directement le r\u00e9gulateur qui, \u00e0 son tour, r\u00e9agit directement sur le combustible.\nLa sensibilit\u00e9 du r\u00e9gulateur d\u2019Arsonval est telle qu\u2019on peut \u00eatre s\u00fbr que la temp\u00e9rature de l\u2019espace central ne varie pas de 1/50 de degr\u00e9 centigrade.\nC\u2019est dans l\u2019int\u00e9rieur de cette enceinte qu\u2019on place le calori-","page":651},{"file":"p0652.txt","language":"fr","ocr_fr":"652\tTECHNIQUE. \u2014 CHAPITRE X.\nm\u00e8tre dans lequel nous supposerons qu\u2019il va se produire une\ncertaine quantit\u00e9 de chaleur que nous aurons \u00e0 mesurer.\nDans tout calorim\u00e8tre, on emp\u00eache la d\u00e9perdition de la chaleur au moyen de couches \u00e9paisses de substances isolantes, et quoique l\u2019int\u00e9rieur de l\u2019appareil soit \u00e0 une temp\u00e9rature bien diff\u00e9rente de celle de l\u2019air ambiant, on en rend la d\u00e9perdition tr\u00e8s-faible. Ce m\u00f4me enveloppement du calorim\u00e8tre par des substances isolantes sera bien plus efficace encore si l\u2019appareil est plac\u00e9 dans une enceinte dont la temp\u00e9rature soit fixe et tr\u00e8s-voisine de celle du calorim\u00e8tre lui-m\u00eame. On peut donc admettre que s\u2019il se produit dans l\u2019appareil une petite quantit\u00e9 de chaleur, elle se conservera et ne tendra pas \u00e0 s\u2019\u00e9chapper par l\u2019ext\u00e9rieur.\nOr cette chaleur, \u00e0 mesure qu\u2019elle se produira dans le calorim\u00e8tre, en sera enlev\u00e9e de la mani\u00e8re suivante :\nUn serpentin m\u00e9tallique traverse le calorim\u00e8tre; il re\u00e7oit de l\u2019eau dont la temp\u00e9rature, constante et r\u00e9gl\u00e9e elle-m\u00eame, est d\u2019un degr\u00e9 inf\u00e9rieur de celle du calorim\u00e8tre; mais d\u00e8s qu\u2019elle se sera mise en \u00e9quilibre avec la temp\u00e9rature de l\u2019instrument, cette eau s\u2019\u00e9coulera par une soupape qui s\u2019ouvre comme celle d\u2019un r\u00e9gulateur de temp\u00e9rature. Plus il se produira de chaleur dans l\u2019appareil, plus il passera ainsi d\u2019eau dans le serpentin afin d\u2019enlever cette chaleur.\nOr, comme l\u2019eau qui s\u2019\u00e9coule ainsi par le calorim\u00e8tre en sort d\u2019un degr\u00e9 plus chaude qu\u2019elle n\u2019y est entr\u00e9e, chaque litre d\u2019eau qui aura pass\u00e9 aura emport\u00e9 une calorie. Plus il se sera produit de chaleur en un temps donn\u00e9 dans l\u2019instrument, plus il aura pass\u00e9 d\u2019eau \u00e0 son int\u00e9rieur, car c\u2019est l\u2019accroissement de la temp\u00e9rature autour du serpentin qui provoque le passage de l\u2019eau.\nIl suffira donc d\u2019inscrire les phases de l\u2019\u00e9coulement de l\u2019eau dans un vase muni d\u2019un flotteur pour recueillir la courbe de la production de chaleur dans l\u2019appareil. L\u2019inscription d\u2019une production de chaleur se ram\u00e8nera donc \u00e0 celle d\u2019un \u00e9coulement de liquide, probl\u00e8me dont on conna\u00eet d\u00e9j\u00e0 diff\u00e9rentes solutions.\nF IN.","page":652},{"file":"p0653table.txt","language":"fr","ocr_fr":"TABLE DES FIGURES\nCONTENUES DANS CE VOLUME.\nCes figures sont class\u00e9es sous les titres suivants : appareils, courbes, cartes, notations, tableaux, figures, photographies, sch\u00e9ma, trac\u00e9s simples et multiples.\nAppareils.\nPages.\nBalance 'inscrivante.................. 259\nBarom\u00e8tre inscriptcur ................ 277\nCardiographe physiologique........\t352\nChariot inscriptcur de la chute\ndes corps ......................... 111\nChronographe \u00e9lectrique............... 239\n\u2014\tavec tambour \u00e0 levier ..\t467\n\u2014\ten mouvement................. 470\n\u2014\t\u00e0 action intermittente---\t469\n\u2014\td\u00e9tails do sa constru ctiori.\t466\n\u2014\tDeux chronographes vibrant ensemble..................... 469\nDiapason chronographe................. 464\nCompte-gouttes inscripteur............ 163\nContre-pression sur les vaisseaux de la main.......................... 614\n\u2014\tcoupe de l'appareil.............. 614\nCylindre, son noircissage ............ 460\nDynamographe de traction ............. 299\n\u00c9lectrom\u00e8tre de Lippmann ............. 327\n\u2014\tchamp de l\u2019appareil ............. 329\n\u00c9vaporographe ........................ 255\nExplorateurs des pulsations du c\u0153ur\nde la grenouille........... 288, 414\n\u2014\tdes petits mammif\u00e8res............ 289\n\u2014\tde l\u2019homme, appareil \u00e0 ressort ..\t588\n\u2014\t\u2014\t\u2014 \u00e0 tambour...\t509\nExplorateur du mouvementd\u00e9s l\u00e8vres. 807\n\u2014\tdes r\u00e9actions de la marche...\t394\n.\u2014 de l\u2019appui des picds'dans la marche ............................. 166\n\u2014\tpour le cheval..................... 1\n\u2014\tappliqu\u00e9 \u00e0 un coureur............ 156\n\u2014\tdes mouvements des l\u00e8vres et\ndu larynx.......................... 395\nFlammes manom\u00e9triques................. 644\nFlotteur inscrivant............. 216\nH\u00e9modromographe de Chauveau\t...\t235\n\u2014\t(coupe de F)............... 637\nInterrupteur \u00e9lectrique......... 498\n\u2014\trotatif.................... 518\nLimnom\u00e8tre...................... 649\nLoch manom\u00e9trique....................  640\nMachine Poncelet................ 168\nManom\u00e8tres \u00e0 mercure, tjpes divers\t262\nManom\u00e8tre m\u00e9tallique............ 268\n\u2014\t\u00e9lastique et \u00e0 mercure combin\u00e9s\t.\t606\n\u2014\t(Canules pour les)......... 607\nManom\u00e9trique (Sonde) pour le c\u0153ur\ndroit........................ 358\n\u2014\tpour le c\u0153ur gauche........ 362\n\u2014\tpour mesurer les pressions n\u00e9gatives............................. 404\nMyographe ....................... 194\n\u2014\tinscrivant le raccourcissement\ndes muscles.................. 199\n\u2014\tinscrivant le gonflement du\nmuscle....................... 200\n\u2014\t\u00e0 transmission............. 196\n\u2014\ts\u2019appliquant aux muscles de\nl'homme...................... 201\n\u2014\tdouble ou comparatif....... 413\n\u2014\tdu c\u0153ur.................... 525\nOdographe ........................ 183.492\nOndes liquides; leur inscription\t...\t346\n\u2014\tleur exploration........... 347\nOndes musculaires ;leur inscription.\t356\nPalpeur de M. Depr\u00e8z................ 600\nPantographe \u00e0 transmission...... 132\nPhonautographe.................. 643\nPluviographe.................... 220\nPneumographe................. 203, 543\nPolygraphe \u00e0 bande de papier.... 457\nR\u00e9gulateur Foucault............. 134","page":0},{"file":"p0654.txt","language":"fr","ocr_fr":"654\nTABLE DES FIGURES.\nR\u00e9gulateur rie Villarceau........ 135\nRhcographe \u00e9lectrique.............. 331\nSignal \u00e9lectromagn\u00e9tique......... 140\n\u2014\t\u00e0 treuil tenseur.............. 475\nSpliygmographe direct........ 281, 560\n\u2014\t(B\u00e9tails du).................. 2S1\n\u2014\t\u00e0 transmission................ 583\nSpliygmoscope...................... 265\nStyle inscripteur guid\u00e9 par un\nchariot......................... 170\n\u2014\tpar des canaux................ 218\nTambour \u00e0 levier, d\u00e9tails.......... 446\n\u2014\tpetit mod\u00e8le.................. 138\n\u2014\tconjugu\u00e9s .................... 126\nTemp\u00e9rature constante (Enceinte \u00e0). 650\nThermographe....................... 314\nThermom\u00e8tres doubles inscriptcurs. 316\n\u2014\tde Riess...................... 324\nTorpille ; disposition pour inscrire\nses d\u00e9charges .................. 373\nL'dographe de Br\u00e9guet.............. 222\nVerge de Wheatstone..............\nVibrations transmises par un fil de\nm\u00e9tal .......................... 642\nVitessedes liquides (Inscripteurde la) 238 Volume de la main ; inscription de ses changements.................... 262\n\u2014\tdu c\u0153ur....................... 200\n\u2014 avec variations de la temp\u00e9rature. 532\nCourbes.\nCourbe, sa construction................ 11\n\u2014\tde l\u2019accommodation de l\u2019\u0153il aux\ndiff\u00e9rents \u00e2ges..................... 56\n\u2014\tdo l\u2019accroissement de la dette en\nAngleterre ......................... 24\n\u2014\tde l\u2019accroissement des machines\n\u00e0 vapeur............................ 33\n\u2014\tde la taille moyenne aux diff\u00e9rents \u00e2ges............................. 23\n\u2014\tde la taille d\u2019un enfant....... 24, 26\n\u2014\tde l\u2019\u00e9lasticit\u00e9 des nerfs......... 45\n\u2014\u2022 des \u00e9tats variables des courants .\t35\nCourbes d\u2019\u00e9gal niveau atmosph\u00e9rique ................................... 89\n\u2014\t\u2014 terrestre ....\n\u2014\td\u2019\u00e9gale hauteur de la mer \u00e0 diff\u00e9-\nrentes heureset \u00e0 differents jours. 102 \u2014 d\u2019\u00e9gale temp\u00e9rature moyenne \u00e0\nHalle............................. 99\n\u2014\td\u2019\u00e9gale population.............. 95\nCourbes isothermes, etc.............. 92\nCourbes m\u00e9dicales, fi\u00e8vres........... 41\n\u2014\t\u2014 fi\u00e8vre tierce........ 43\nCourbes m\u00e9t\u00e9orologiques . 428, 430, 431 Courbe du mouvement vari\u00e9.........\t19\n\u2014\tdu mouvement uniforme........\t17\nCourbes des mouvements des quatre pieds dans les allures du cheval :\nAmble, 437. \u2014l'as allong\u00e9, 439.\n\u2014 Trot, 446. \u2014 Galop, 444.\nCourbe de la chute des corps.......\t487\nCourbe des variations du niveau de la Seine............................ /, 34\n\u2014\tde la direction des vents.....\t433\n\u2014\tde la temp\u00e9rature humaine.....\t46\n\u2014\tdu commerce en Angleterre.....\t30\n\u2014\tde la fr\u00e9quence du pouls d\u2019apr\u00e8s\nPrompt............................. 44\n\u2014\td\u2019apr\u00e8s Boorensprung............. 45\n\u2014\tde la d\u00e9clinaison magn\u00e9tique...\t70\n\u2014\tde la d\u00e9clinaison en trois lieux sur\nun m\u00eame m\u00e9ridien................... 71\n\u2014 des variations de Iarcnte fran\u00e7aise.\t32\nCourbes compar\u00e9es desvariationsdes taches solaires, de la d\u00e9clinaison magn\u00e9tique et des aurores bor\u00e9a-\nles.................................. 435\n\u2014\tdes taches solaires et des niveaux\ndu lac \u00c9ric ......................... 435\nCourbes de la propagation de la chaleur................................ 51\n\u2014\tde la pression dans lesconduits. 52\nCourbes de la proportion de l\u2019oxyg\u00e8ne dans l\u2019air irrespirable \u00e0 diff\u00e9rentes pressions..................... 57\nCourbe des rapports de la taille au poids............................... 58\n\u2014\tde la solubilit\u00e9 des sels \u00e0 diff\u00e9rentes temp\u00e9ratures.................... 59\n\u2014\tde la solubilit\u00e9 de la vapeur\nd\u2019eau dans l\u2019air...................... 50\n\u2014\ttrajectoire d\u2019un ballon............. 74\n\u2014\tdu pubis dans la marche............ 206\n\u2014\tde l\u2019aile d\u2019un oiseau............ 211\nCourbe statistique du chol\u00e9ra . :........ 36\nCourbes des vitesses de d\u00e9flagration\nde diff\u00e9rentes poudres............... 175\nCartes, notations. Tableaux, figures.\nCarte des niveaux en Auvergne______\t85\n\u2014\tstatistique de la criminalit\u00e9.\t79\n\u2014\titin\u00e9raire de la retraite de Russie 72\n\u2014\ttopographie de la sensibilit\u00e9 de\nla r\u00e9tine .......................... go\nNotations des appuis des pieds de l\u2019homme \u00e0.diverses allures ........ 157\n\u2014\tdes allures du cheval............ 159\n\u2014\tdu galop \u00e0 trois temps........ 160\nTable anamorphique de multiplication............................... 104\n\u2014\tde la population \u00e0 diff\u00e9rents \u00e2ges. 106\n\u2014\tgraphique de multiplication ....\t103\nTableau graphique Je la circulation\ndes marchandises sur les roules.. 76\n\u2014\tsur un chemin de fer.............. 63","page":654},{"file":"p0655.txt","language":"fr","ocr_fr":"TABLE DES FIGURES.\nTableau des variations du pouvoir lumineux calorifique et chimique dans lesdifl\u00ebrentes zones du spectre 3\n\u2014\tdes poids relatifs des mat\u00e9riaux\ndans une construction............. 61\nTableau graphique de la marche des trains.............................. 20\n\u2014\tde la puissance relative des marines du monde....................... 4\n\u2014\tdel\u00e0 direction des \u00e9toiles filantes. 67\n\u2014\tdes fr\u00e9quences relatives des diff\u00e9rents vents......................... 68\nTableaux chronologiques............... 6\nTableau des pistes du cheval.......\t119\n\u2014\tpistes fossiles................ 122\nFigures optiques des sons........... 128\n\u2014\tdes flammes manom\u00e9triques dans\nl\u2019unisson........................ 645\n\u2014\tdans le timbre................. 646\nPhotographies.\nPhotographie des images lumineuses d\u2019une d\u00e9charge \u00e9lectrique disruptive ............................. 321\n\u2014\tavec r\u00e9sistance................. 322\n\u2014\tdes images de l\u2019\u00e9lectrom\u00e8tre de\nLippmann sous l\u2019influence des courants induits.................. 330\n\u2014\tdes variations \u00e9lectrom\u00e9triques\nd\u2019un c\u0153ur do grenouille ou de tortue............................ 329\n\u2014\tdes flammes manom \u00e9triqu\u00e9s ...\t647\n\u2014\tdes vibrations des corps.......\t647\n\u2014\tdes objets soumis \u00e0 un \u00e9clairage\nintermittent...................... 424\nftehema.\nSch\u00e9ma d\u2019un condensateur \u00e9lectri-\nque............................... 517\n\u2014\tde la contre-pression sur les vaisseaux................................ 611\n\u2014\tde la correction de l\u2019arc de cercle dans les\ttrac\u00e9s................ 505\n\u2014\tde la d\u00e9croissance des pressions\ndans les conduits de calibre uniforme ............................ 275\n\u2014\tdans les conduits de calibre variable .............................. 276\n\u2014\tde la distribution des temp\u00e9ratures dans\tl\u2019organisme............... 370\n\u2014\tdes formes du travail m\u00e9canique. 296\n\u2014\tde la pression variable du sang\nsuivant la pression constante....\t274\n\u2014\tde la m\u00e9thode des explorations\nsuccessives...................... 409\n\u2014\tde l\u2019onde musculaire........... 355\n\u2014\tde la position des sondes dans le\nc\u0153ur du cheval................... 35\n655\nSch\u00e9ma de la constitution d'une pulsation du c\u0153ur................... 387\n\u2014\tdes pulsations avort\u00e9es par reflux. 593\n\u2014\tdes fonctions du lube de Pitot. 237\n\u2014\tdes signaux \u00e9lectriques....\t472, 478\nTrac\u00e9s simples.\nTrac\u00e9s des acc\u00e9l\u00e9rations........... 171\n\u2014\tde l\u2019accroissement d\u2019une plante.. 177\n\u2014\td\u2019un choc......................... 173\n\u2014\tde la contre-pression art\u00e9rielle..\t613\n\u2014\tdu compte-gouttes inscripteur..\t163\n\u2014\tdes d\u00e9bits du c\u0153ur de tortue...\t225\n\u2014\td\u2019une d\u00e9charge \u00e9lectrique par la\nm\u00e9thode de Donders.................. 323\n\u2014\tdu diapason chronographe......\t137\n\u2014\tdes dur\u00e9es d\u2019abaissement de\nl\u2019aile.............................. 482\n\u2014\tde l\u2019erreur personnelle........... 151\n\u2014\tde l\u2019\u00e9vaporation des plantes..\t257\n\u2014\tde l\u2019excitabilit\u00e9 d\u2019un c\u0153ur de grenouille \u00e0 divers instants........... 407\n\u2014\tde l\u2019harmonigraph\u00e8................ 129\n\u2014\tmusculaires des secousses.....\t194\n\u2014\tmusculaires, t\u00e9tanisation..\t522, 523\n\u2014\tmusculaires, secousses, imbriqu\u00e9es................... 519, 520, 621\n\u2014\timbriqu\u00e9es lat\u00e9ralement.......\t515\n\u2014\tdes muscles de l\u2019homme........ 202\n\u2014\td\u2019un muscle de grenouille \u00e9chauff\u00e9................................   197\n\u2014\tdes mouvements des l\u00e8vres dans\nla phonation........................ 395\n\u2014\tdes mouvements respiratoires...\n\u2014\tdes mouvements avec obstacle \u00e0\nPair................................ 549\n\u2014\tdes mouvements avec obstacle en\nun sens......................... 204\n\u2014\tdes mouvements de l\u2019aile d\u2019une\ngucpe............................... 162\n\u2014\tdes mouvements de l\u2019aile d\u2019un\noiseau.............................. 211\n\u2014\tdes mouvements du corps \u00e0 diff\u00e9rentes allures...................... 181\n\u2014\tdes mouvements des pieds dans la\nmarche.............................. 179\n\u2014\tde Podographe..................... 185\n\u2014\tde la perte de poids.............. 260\n\u2014\tde la pression dans un c\u0153ur de\ntortue ............................. 387\n\u2014\tde a pression n\u00e9gative dans les\noreillettes......................... 604\n\u2014\tdu pouls, types divers............ 282\n\u2014\tmatin et soir...................   568\n\u2014\tinfluence de la gymnastique...\t569\n\u2014\tinfluence-de la temp\u00e9rature.....\t567\n\u2014\tdu pouls dicrote.................. 345\n\u2014\tdicrote tr\u00e8s-prononc\u00e9............. 565\n\u2014\tdu pouls s\u00e9nile................... 581","page":655},{"file":"p0656.txt","language":"fr","ocr_fr":"TABLE DES FIGURES.\n650\nTrac\u00e9s du pouls p\u00e9riodique irr\u00e9gulier ...............................\n\u2014\tdu pouls p\u00e9riodique............\n\u2014\tdu pouls de longue dur\u00e9e dans\nl\u2019\u00e9l\u00e9vation du bras..............\n\u2014\tdans l\u2019irr\u00e9gularit\u00e9............\n\u2014\tdans l\u2019effort..................\n\u2014\tdu pouls dans la fi\u00e8vre typho\u00efde....................... 570, 571,\n\u2014\tdans la pneumonie.........573,\n\u2014\tdans l\u2019empoisonnement par le\nplomb....................... 576,\n\u2014\tdans les l\u00e9sions du c\u0153ur. Insuffisance aortique......................\n\u2014\tinsuffisance mitrale...........\n\u2014\tr\u00e9tr\u00e9cissement aortique....------\n\u2014\tr\u00e9tr\u00e9cissement mitral..........\n\u2014\tl\u00e9sions mixtes des orifices....\n\u2014\tdu pouls dans le chol\u00e9ra.......\n\u2014\tdans l\u2019endocardite.............\n\u2014\tdans l\u2019an\u00e9vrysme...............\n\u2014\tdes pulsations du c\u0153ur de la grenouille.............................\n\u2014\tdes pulsations du c\u0153ur de la\ntortue...........................\n\u2014\tdu c\u0153ur du chien.......... 165,\n\u2014\tdu c\u0153ur du lapin...............\n\u2014\tdu c\u0153ur sur un axe rapide......\n\u2014\tdes rhythmes et amplitudes des\nmouvements du c\u0153ur...............\n\u2014\tdes r\u00e9actions verticales dans la\nmarche de l\u2019homme................\n\u2014\tdu rh\u00e9ographe \u00e9lectrique.......\n\u2014\tdes mouvements respiratoires\nthoraciques et abdominaux........\n\u2014\tdes mouvements respiratoires avec obstacle en diff\u00e9rents sens..\n\u2014\tdes seiches du lac L\u00e9man.......\n\u2014\tdes signaux \u00e9lectro-magn\u00e9tiques.\n\u2014\tdes signaux \u00e0 air, leur retard....\n\u2014\tdes signaux \u00e9lectriques, leurs\nretards..........................\n\u2014\tSignal d\u2019un instant dans le temps.\n\u2014\tdu sphygmoscope................\n\u2014\tde la trajectoire de l\u2019aile d\u2019un insecte ..............................\n\u2014\tdu travail de traction.........\n\u2014\tdu travail de traction avec interm\u00e9diaire \u00e9lastique..................\n\u2014\tdu travail musculaire..........\n\u2014\td\u2019une verge de Wheatstone. 208,\n\u2014\tdes vibrations, transmission par\nun fil...........................\n\u2014\tdu larynx......................\n\u2014\tde la vitesse de l\u2019agent nerveux ...............................\n\u2014\tde la vitesse du sang..........\n\u2014\td\u2019un v\u00e9hicule.......;..........\n\u2014\tdes changements de volume des\norganes avec compression art\u00e9rielle ......................... 626\nTrac\u00e9 des changements de volume des organes avec compression veineuse.............................. 627\n\u2014\tdes changements de volume des\norganes sous l\u2019influence de la contraction vasculaire............. 629\n\u2014\tdes changements de volume d\u2019un\nc\u0153ur de tortue.................... 386\nTrac\u00e9s simultan\u00e9s.\nTrac\u00e9s du passage des ondes liquides positives.......................... 348\n\u2014\tdes ondes n\u00e9gatives............. 351\n\u2014\tdes ondes musculaires........... 356\n\u2014\tde la cardiographie physiologique ...............,............. 360\n\u2014\tde la cardiographie physiologi-\nque : ventricules droit jet gauche, pulsations du c\u0153ur.............. 363\n\u2014\td\u2019un ventricule \u00e0 systoles redoubl\u00e9es ; pouls simple............... 591\n\u2014\tpression ventriculaire et aortique\nchez le cheval.................... 272\n\u2014\tventricule et pouls aux diff\u00e9rentes\nart\u00e8res........................... 344\n\u2014\tc\u0153ur et pression art\u00e9rielle chez\nle lapin.......................... 269\n\u2014\tc\u0153ur irr\u00e9gulier et pression carotidienne du lapin............... 592,\t593\n\u2014\tc\u0153ur et pouls avec reflux mitral.......................... 594,\t595\n\u2014\tc\u0153ur et pression art\u00e9rielle, lapin\nchloralis\u00e9........................ 485\n\u2014\tc\u0153ur et pouls dans\tle\tcas d\u2019an\u00e9vrysme\t 585,\t586\n\u2014\tc\u0153ur de l\u2019homme avec les\tchange-\nments de volume de la main; arr\u00eat\nde la respiration................. 287\n\u2014\tc\u0153ur et changement de volume\nde la main........................ 625\n\u2014\tc\u0153ur et pression art\u00e9rielle sur une\ntortue............................ 385\n\u2014\tchangements de volume de la main sous pression croissante.... 617\n\u2014\tmouvements des l\u00e8vres et du larynx dans la parole................ 398\n\u2014\tinscription des phon\u00e8mes...... 397\n\u2014\tmouvements de la rumination... 399\n\u2014\tthermom\u00e8tres sec et humide..,.\t313\n\u2014\tvitesse et pression du sang chez\nle cheval................... 377, 381\n\u2014\tsur le sch\u00e9ma................... 379\n\u2014\td\u00e9charges de la torpille et courants , qu'elle induit............. 374\n166\n164\n584\n584\n584\n572\n574\n577\n578\n579\n578\n579\n580\n576\n575\n582\n415\n386\n287\n289\n290\n223\n207\n330\n545\n558\n648\n140\n478\n476\n143\n266\n209\n303\n303\n301\n209\n642\n162\n147\n236\n185","page":656},{"file":"p0657.txt","language":"fr","ocr_fr":"TABLE DES FIGURES.\n657\nTrac\u00e9s successifs.\nTrac\u00e9s myographiques du c\u0153ur excit\u00e9 \u00e0 diff\u00e9rents instants de sa n\u00e9-\nvolution............................. 33G\n\u2014\tdu c\u0153ur chauff\u00e9.................... 52!)\n\u2014\tavec excitations induites......... 53J\n\u2014 avec fr\u00e9quence constante et inten-\nsit\u00e9 croissante.................. 533\nTrac\u00e9s avec courants induits de plus en plus intenses.................... 531\n\u2014\tdes passages d'une onde........ 404\n\u2014\texplorations successives d\u2019une\npression avec le manom\u00e8tre de Depr\u00e8z........................... 411\n\u2014\texplorations successives de la\nforce d\u2019un muscle................ 413\n\u2014\td\u2019un flux de torpille.......... 4G0\nFIN DF, LA TABLE DES FIGURES.","page":657},{"file":"p0658.txt","language":"fr","ocr_fr":"\n/","page":658},{"file":"p0659table.txt","language":"fr","ocr_fr":"TABLE ALPHABETIQUE\nDES MATI\u00c8RES,\nAcc\u00e9l\u00e9ration, 171.\nAcc\u00e9lcrograplie, 174.\nAccroissement de la taille aux diff\u00e9rents \u00e2ges, 23.\u2014 Des v\u00e9g\u00e9taux, 177.\nActes nerveux, leur dur\u00e9e, 144.\nActions musculaires et r\u00e9actions, 389.\nAgent nerveux, mesure de sa vitesse, 147.\nAile de l\u2019insecte, fr\u00e9quence de ses mouvements, 162. \u2014 Sa trajectoire, 209. -De l\u2019oiseau, dur\u00e9e d'abaissement, 481.\n\u2014 Sa trajectoire, 211.\nAllures du cheval (Exploration des). 159.\n\u2014 Mouvements des, 436. \u2014 Figure sch\u00e9matique des, 425. \u2014 Rlnthme des, 158. \u2014 Pistes des, 118. \u2014 De l\u2019homme, leur vitesse, 181.\nAmplification et r\u00e9duction des mouvements d\u2019un rouage, 462. \u2014 Des mouvements du tambour \u00e0 levier, 447.\nAmplitude du pouls, 366.\nAnalogies des forces, 249. \u2014 Des diff\u00e9rents muscles, 508.\nAnamorphose g\u00e9om\u00e9trique, 102.\nAppareil inscripteur des mouvements, des forces, du pouls, etc. (voyez ces mots).\nArc de cercle dans les trac\u00e9s, moyens de l\u2019\u00e9viter, 504.\nAstronomes (Erreur personnelle des), 144. \u2014 Leur d\u00e9termination des longitudes, 143.\nAth\u00e9rome des art\u00e8res, il produit l\u2019hypertrophie du c\u0153ur, 306.\nAtmosph\u00e9riques (Courbes des niveaux), 89.\nB\nbarom\u00e8tre inscripteur, 277. \u2014 Courbes i horaires du, 429.\nboulet, sa vitesse, 374.\nC\nCalories (inscriptiond\u00e8s), 318, 648.\nCardiographie, 587. \u2014 Physiologique, 357.\nCartes figuratives du commerce, 75. \u2014 Statistiques, 79.\nChaleur, \u00e9tats statique et dynamique, 249. \u2014 Produite par l'\u00e9lectricit\u00e9, 328. \u2014 Inscription des quantit\u00e9s de, 317. Changements de poids (Inscription des),259.\nChangements de volume des organes. 290, 621. \u2014 Sous des influences m\u00e9caniques, 625. \u2014 Sous des inlluences nerveuses, 629. \u2014 Conclusion des exp\u00e9riences faites \u00e0 ce sujet, 630. \u2014 Sous pression ext\u00e9rieure variable, 616. \u2014 Du c\u0153ur aux diff\u00e9rents instants de sa r\u00e9volution, 631.\nChamp visuel, sa forme et son \u00e9tendue 81.\nChariot pour guider les styles, 101.\nChemins de fer, graphique des trains, 19 .\nCheval, ses diff\u00e9rentes allures, 159. \u2014 Ses pistes aux diff\u00e9rentes allures, 118. \u2014 Mouvements de ses membres \u00e0 diff\u00e9rentes allures, 436.\nChoc (Inscription d\u2019un), I 73. \u2014 Destruction du travail moteur par les, 302.\nChronographe \u00e0 air, 138, 468. \u2014 \u00c9lectrique, 139, 465. \u2014 Ses images dans la translation, 470. \u2014Diapason, 137. \u2014 A inscriptions intermittentes, 468.\nChronographie, 133. \u2014 Technique, 456.\u2014 Applications de la, 142.\nChronologies compar\u00e9es, 5.\nChute des corps (Inscription de la), 169, 486.\nC\u0153ur, nature de sa pulsation, 383. \u2014 Pulsation du, 286. \u2014 Myographie du, 524. \u2014 Excitabilit\u00e9 aux diff\u00e9rents instants de sa r\u00e9volution, 413. \u2014 Inscrip-","page":0},{"file":"p0660.txt","language":"fr","ocr_fr":"660\nTABLE ALPHAB\u00c9TIQUE UES MATI\u00c8RES.\nlion Je ses d\u00e9bits, 222. \u2014 Travail musculaire du, 304. \u2014\u00c9conomie du travail par l\u2019\u00e9lasticit\u00e9 aortique, 30G. \u2014 Evaluation manom\u00e9trique de l\u2019effort du, 365. \u2014 Changements de volume du, 384. \u2014 Rapport des systoles des cavit\u00e9s du, 363. \u2014 Variations \u00e9lectriques du, 329. \u2014 Arr\u00eat de sa fonction par une pression dans le p\u00e9ricarde, 618.\nCommerce (Statistique graphique du), 30.\nComparaison des grandeurs, 3.\nCompression des vaisseaux, changements de volume qui en r\u00e9sultent, 626.\nCondensateur pour exciter les nerfs, 517.\nConstructeurs d\u2019appareils, 444.\nContr\u00f4le des rouages moteurs, 461. \u2014 Du tambour \u00e0 levier, 449.\nCorrection des indications du manom\u00e8tre, 599. \u2014 De l\u2019arc de cercle des trac\u00e9s. 505.\nCoup d\u2019aile d\u2019un oiseau, sa dur\u00e9e, 153.\nCourants \u00e9lectriques, courbes de leurs \u00e9tats variables, 35. \u2014 Induits photographi\u00e9s, 330. \u2014 Leur action sur le c\u0153ur, 531. \u2014 Explorations successives de leurs phases chez la torpille, 407.\nCourbes repr\u00e9sentant les variations des diff\u00e9rents ph\u00e9nom\u00e8nes (voyez \u00e0 la table des ligures).\nD\nD\u00e9bits du c\u0153ur, 454.\nD\u00e9calque des traces, 222.\nD\u00e9charge d\u2019induction, 322. \u2014 Disruptive photographi\u00e9e, 321. \u2014 De la torpille inscrite au rh\u00e9ographe, 332. \u2014 Synchronisme dans les deux appareils de la torpille, 372. \u2014De la torpille, courants qu\u2019elle induit, 371.\nD\u00e9glutition (Inscription des mouvements de la), 404.\nDicrotisme du pouls, 563.\nDirection du vent exprim\u00e9e graphiquement. 433.\nDur\u00e9e d\u2019un ph\u00e9nom\u00e8ne, sa mesure graphique, 152. \u2014 De l\u2019abaissement de l\u2019aile d\u2019un oiseau, 481. \u2014 Des actes psychiques, 479. \u2014 Dynamographe, 299.\nE\n\u00c9clairage intermittent, 25.\n\u00c9lasticit\u00e9 des art\u00e8res, 306. \u2014 Du poumon, 276.\n\u00c9lectricit\u00e9 (Effets calorifiques de 1\u2019), 323. \u2014 De la torpille, 331. \u2014 D\u00e9charge lumineuse, 321. \u2014 Inscrite \u00e0 l\u2019\u00e9lectrom\u00e8-tre de Lippmann, 328.\n\u00c9lectriques (Courants), courbes de leur \u00e9tat variable, 35.\n\u00c9coulement des liquides, 214.\n\u00c9lectrique (\u00c9tat d\u2019un muscle aux diff\u00e9rentes phases de son travail), 388. \u00c9lectrom\u00e8tre de Lippmann, 326.\nErreur personnelle, 150.\nExcitabilit\u00e9 du coeur, 413.\nExcitation \u00e9lectrique des nerfs, 517. \u2014 Des muscles, 514. \u2014 Du c\u0153ur, 527. Explorateurs de la pulsation, du c\u0153ur, de la respiration, etc. (voyez ces mots). \u00c9vaporation, inscription de sa vitesse, 254. \u25a0\u2014 Par les feuilles d\u2019une plante, 256. \u2014 Phases diurnes pour les v\u00e9g\u00e9taux, 257. \u2014 Des animaux, 259. Evaporographe, 254.\nExplorations successives (M\u00e9thode des), 339.\nExpression graphique (voyez Courbes, \u00e0 la table des figures).\nF\nFedcnnyographion, 267.\nFi\u00e8vre intermittente (Variation de la temp\u00e9rature dans la), 41.\nFi\u00e8vres (Pouls dans les), 570.\nFigures optiques des sons, 128.\nFlammes manom\u00e9triques, 611.\nFlux \u00e9lectrique de la torpille, 331, 372. Forces, leurs analogies, 249.\nForces, inscription de leurs variations, 241. \u2014 M\u00e9caniques, 243.\nFr\u00e9quence (Courbe de la), 189. \u2014 De la respiration, 551. \u2014 D\u2019actes successifs, 161.\nCi\nGalop (Notation du), 160.\nGaz, leur vitesse dans les conduits, 239. Graduation des manom\u00e8tres \u00e9lastiques, 598.\nGraphiques courbes (Voyez Courbes, \u00e0 la table des figures).\nGymnastique, scs effets sur le pouls, 569.\nII\nHarmonigraphe, 129.\nH\u00e9liogravure, 453.\nH\u00e9modromographe de Vierordt, 234. \u2014 De Chauveau, 635.\nIl\u00e9mom\u00e8tre de Guetlet, 262. Il\u00e9motachom\u00e8lre de Volkmann, 233. Historique des appareils inscripteurs, 113. \u2014 Des manom\u00e8tres, 261. \u2014 Des appareils \u00e0 \u00e9valuer les changements de volume, 620.\nHygrom\u00e9trie, 432.\nHypertrophie du c\u0153ur dans Path\u00e9rome, 306.","page":660},{"file":"p0661.txt","language":"fr","ocr_fr":"TAB LE ALPHABETIQUE DES MATIERES.\t661\nIndicateur des pressions. 297.\nInscripteurs (Appareils), 106.\nInscription des mouvements, 166. \u2014 Des actes musculaires, 193. \u2014 Des mouvements respiratoires, phon\u00e9tiques, etc. (voyez ces mots).\nInterrupteur \u00e9lectrique, 498.\nImbrication des trac\u00e9s, 520.\nIsothermes, ichohim\u00e8nes, isoth\u00e9res (Courbes), 91.\nItin\u00e9raire de la retraite de Russie, 72.\nL\nLarynx (Vibrations du), 392. \u2014 Exploration stroboscopique du, 425.\nL\u00e8vres (Mouvement des), 394.\nLiquides, inscription de leurs mouvements, 219.\nLimnographe, 548.\nLoch manom\u00e9trique, 638.\nLocomotive (Mouvements de la), 205.\nM\nMachine, inscription du mouvement de ses organes, 402.\nMarche (Mouvements du pied dans la), 179. \u2014 De l\u2019homme \u00e9tudi\u00e9e avec l'odo-graphe, 187.\nManom\u00e8tres, leurs diff\u00e9rents syst\u00e8mes, 261. \u2014 A mercure inscripteur, 597.\u2014 \u00c9lastiques, 264.\nManom\u00e8tres m\u00e9talliques, 267. \u2014 \u00c9lastiques, leur graduation, 598. \u2014Contr\u00f4l\u00e9s par le manom\u00e8tre \u00e0 mercure, 605. \u2014 Appliqu\u00e9 aux forces respiratoires, 276. \u2014 Mode d\u2019application, 606. \u2014 Canules pour les adapter aux vaisseaux, 607. \u2014 Consid\u00e9rations g\u00e9n\u00e9rales sur les, 609.\nManom\u00e8tre \u00e0 \u00e9quilibres successifs, 411.\nManom\u00e9triques (Sondes), 270.\u2014 Flammes, 641.\nM\u00e9t\u00e9orologiques (Courbes),37, 428.\nMouvements (Inscription des), 165. \u2014 Du corps \u00e0 diff\u00e9rentes allures, 181. \u2014 Des allures du cheval, 436. \u2014 Des l\u00e8vres, 394. \u2014 Des liquides, 214. \u2014 Dans les conduits, 230. \u2014 De la locomotion,' 205. \u2014 Phon\u00e9tiques, 390. \u2014 Du pied dans la marche, 179. \u2014 De translation d'un v\u00e9hicule, 182. \u2014 De la respiration, 203, 545. \u2014 Rectilignes, 191.\nMuscles (Force des), 412.\nMusculaire (Onde), 354.\nMusculaires (Inscription des mouvements), 193.\nMyographes, 508.\nMyographe simple, 193. \u2014 Double ou comparatif, 515, 520. \u2014A transmission, 195, 522. \u2014 Inscrivant le gonllcment musculaire, 198.\nMyographie, 196. \u2014 Sur l'homme, 201. \u2014 Du c\u0153ur, 524. \u2014 Clinique, 523. \u2014 Technique, 507, 516.\nX\nNiveau (Inscription des changements de), 215. \u2014 Des Ueuves, 434. \u2014 Des lacs, 647.\nNoircissage du papier, 458.\nNotation musicale, 5. \u2014 Des allures, 160.\nO\nOdographe, 183. \u2014 Appliqu\u00e9 \u00e0 la marche de l'homme, 197, 492. \u2014 Appliqu\u00e9 \u00e0 inscrire des fr\u00e9quences, 490.\nOiseau, trajectoire de son aile, 211.\nOndes liquides, leurs mouvements, 348.\nOndes musculaires, 354.\nP\nPalpeur, 598.\nPantographe \u00e0 transmission, 132.\nP\u00e9riodicit\u00e9 du pouls, 164.\nPhase r\u00e9fractaire du c\u0153ur, 416, 528.\nPhotographies des flammes manom\u00e9triques, 646. \u2014 De l\u2019\u00e9lectrom\u00e8tre, 329. \u2014 De la d\u00e9charge disruptive, 321. \u2014 Des positions intermittentes, 123. \u2014 D\u2019une trajectoire lumineuse, 451. \u2014 Des vibrations des cordes, 647.\nPhonautographe, 642.\nPhon\u00e9tiques (Mouvements), 390.\nPhonographe, 642.\nPied, ses mouvements dans la marche, 179. \u2014 Du cheval aux diff\u00e9rentes allures, 118.\nPistes du cheval, 118. \u2014 D'animaux fossiles,120.\nPneumographe, 541.\nPneumographie, 539.\nPoids (Inscription des changements de) 251.\nPopulation, courbe d\u2019\u00e9gale densit\u00e9, 94.\nPolygraphe \u00e0 bande de papier, 457.\nPouls, sa d\u00e9finition, 280. \u2014 \u00c9l\u00e9ments d'un trac\u00e9 du, 561. \u2014 Ses variations physiologiques, 566. \u2014 Influence des changements d'altitude sur le, 586. \u2014 Variations horaires, 45. \u2014 Retard poui les diff\u00e9rentes art\u00e8res, 343. \u2014 Dicrote, 345, 563. \u2014 Anacrote, 565. \u2014 Dans les maladies f\u00e9briles, 569. \u2014 Dans les affections organiques du c\u0153ur, 577. \u2014 Dans les an\u00e9vrysmes, 582.","page":661},{"file":"p0662.txt","language":"fr","ocr_fr":"662\nTABLE ALPHAB\u00c9TIQUE DES MATIERES.\nPoudre \u00e0 canon, vitesse qu'elle imprime, 174.\nPression (Mesures manom\u00e9triques de la), 597. \u2014 Dans les conduits, sa d\u00e9croissance, 275. \u2014 Dans les machines \u00e0 vapeur, 411. \u2014 Dans les liquides, propagation, 343. \u2014 Du sang dans la carotide des lapins, 485. \u2014 Dans les art\u00e8res du cheval, 271. \u2014 Art\u00e9rielle, ses variations, 273. \u2014 Constante et variable; 274. \u2014 Absolue du sang, sa mesure1 285. \u2014 Du sang mesur\u00e9e par une contre-pression, 611. \u25a0\u2014 Et vitesse du sang, 376. \u2014 Du sang dans le ventricule gauche et dans l\u2019aorte, 271.\u2014 Intracardiaque mesur\u00e9e par une contre-pression, '\t286. \u2014 N\u00e9gative dans le c\u0153ur, 603. \u2014\nDans la pl\u00e8vre, 276. \u2014 Dans l\u2019int\u00e9rieur des organes, 261. \u2014 Dans les cavit\u00e9s splanchniques, 366.\nPsychrom\u00e8tre, 313.\nPulsation du c\u0153ur (Inscription del\u00e0), 286. \u2014 Explorateurs de la, 587. \u2014 Sa formation, 383. \u2014 De la grenouille, 288. \u2014 Chez les petits animaux, 288. \u2014 D\u00e9doubl\u00e9e chez le cheval, 594. \u2014 Chez le lapin, 289. \u2014 Avort\u00e9e par reflux, 593.\nQ\nQuantit\u00e9s de chaleur, leur inscription, 317, 648. \u2014 D\u2019\u00e9lectricit\u00e9, 332.\nU\nRapports des systoles des cavit\u00e9s du c\u0153ur, 363.\u2014 De la systole du ventricule gauche avec la pression aortique, 364. \u2014 Avec la pression art\u00e9rielle chez le lapin, 594 \u2014De la vitesse du corps \u00e0 l'action des membres, 443. \u2014 De la vitesse \u00e0 la pression du sang, 378. \u2014 Des changements de forme \u00e0 l\u2019\u00e9tat \u00e9lectrique d\u2019un muscle, 388.\nR\u00e9actions verticales dans la marche, 207. \u2014 Musculaires, 389.\nR\u00e9duction des mouvements trop \u00e9tendus, 178. \u2014 Avec un fil de caoutchouc., 448.\nR\u00e9fractaires (Phases du c\u0153ur), 416, 528.\nR\u00e9gularit\u00e9 du pouls, 164. \u2014 D\u2019un rouage, son contr\u00f4le, 461:\nR\u00e9gulateurs, rouages, 134. \u2014 Des temp\u00e9ratures, 649.\nRelais \u00e9lectriques, 190. \u2014 Pour l\u2019odogra-phe, 500.\nR\u00e9partition des temp\u00e9ratures, 370. \u2014 De la sensibilit\u00e9 tactile, 81.\nRep\u00e8res dans les trac\u00e9s, 483.\nRepr\u00e9sentation graphique ees ph\u00e9nom\u00e8nes, 427.\nReproduction des trac\u00e9s, 452.\nRespiration, fr\u00e9quence etrhylhme, 551.\u2014 Modifications physiologiques, 557.\nRetard des signaux \u00e9lectriques, 476.\u2014 Des signaux \u00e0 air, 478. \u2014 Du pouls, 244.\nRh\u00e9ographe, inscription du mouvement des liquides, 219. \u2014 \u00c9lectrique, 332.\nRhythme des mouvements aux diff\u00e9rentes allures, 155.\nRumination (Inscription des mouvements de la), 368.\nS\nSch\u00e9matiques (Figures) des allures du cheval, 425.\nSensibilit\u00e9 du tact, sa r\u00e9partition, 81.\nSignaux en Chronographie, 139. \u2014Electriques, 472, 475. \u2014 \u00c9lectriques, leur retard, 476.\u2014A air, leur retard, 478.\nSolubilit\u00e9 des sels, sa courbe, 40.\nSondes manom\u00e9triques cardiaques, 270, 358. \u2014 Pour les pressions n\u00e9gatives, 604.\nSons (Figures optiques des), 128.\nSphygmographe direct, 281. \u2014Trac\u00e9sdu, 282. \u2014 A transmission, 284, 535. \u2014 De Yierordt, 540.\nSphvgmographie, 553.\nSphygmoscope, 266.\nSuccession et synchronisme, 154.\nStatique et dynamique des forces, 243. \u2014 De la chaleur, 248.\nStatistiques graphiques, 13. \u2014 De Playfair, 80. \u2014 De la mortalit\u00e9, 36.\nStroboscopie, 341.\nStroboscopique (M\u00e9thode), 419.\nStyle, les qualit\u00e9s qu'il doit avoir. 502.\u2014 Moyen de l'adapter aux appareils, 503.\nSynchronisme (D\u00e9termination du), 154. \u2014 lie deux chronographes, 469.\nT\nTableau des rapports de la vitesse \u00e0 la pression du sang, 380. \u2014 Des modifications que les r\u00e9sistances produisent dans les mouvements respiratoires,\nTables graphiques pour le calcul, 102.\nTaches solaires, leurs rapports avec les aurores bor\u00e9ales, 38.\nTaille (Accroissement de la), 23. \u2014 Ses rapports avec le poids,\nTambour \u00e0 levier, 446.\nTechnique, 426.\nTension \u00e9lectrique, variations inscrites par la photographie, 329. \u2014 Art\u00e9rielle (Voyez Pression).\nTemp\u00e9rature en un lieu, courbas des variations annuelles, 97- \u2014 Animale, 314. \u2014 Centrale de l\u2019homme, varialisns ho-\ny","page":662},{"file":"p0663.txt","language":"fr","ocr_fr":"663\nTABLE ALPHAB\u00c9TIQUE DES MATI\u00c8RES.\nraires, 46. \u2014 Dans la li\u00e8vre intermittente, 41, 43. \u2014 R\u00e9partition de la, 368. Thermographe, 315.\nThermom\u00e8tres inscripteurs \u00e0 liquides, 312. \u2014 A air, 311. \u2014 M\u00e9talliques, 313.\nThermom\u00e8tre de ltiess, 325, \u2014 Comparatif inscripteur, 316.\nTopographie de la sensibilit\u00e9 tactile, 81. \u2014 R\u00e9tinienne, 82.\nTorpille (Inscription des flux \u00e9lectriques de la), 472.\u2014Des d\u00e9charges, 332.\u2014 Des courants induits par les d\u00e9charges, 372. \u2014 Dur\u00e9e du flux, 410.\nTrac\u00e9s du pouls, de la respiration (voyez ces mots \u00e0 la table des ligures).\nTrajectoire de l\u2019oiseau dans l\u2019espace, 212. \u2014 De l\u2019aile de l'oiseau, 210. \u2014 Du pubis dans la marche, 205.\nTrajet a\u00e9rien d\u2019un ballon, 73.\nTraction (Travail de), 303.\nTransformation des forces, 241.\nTransmission par l\u2019air des mouvements, 444. \u2014 De la pression d\u2019un manom\u00e8tre par l\u2019air, 597, 604.\nTransmission (Sphvgmographe \u00e0) ; \u2014 Myographe \u00e0, etc. (voyez ces mots).\nTravail m\u00e9canique (Inscription du), 296. \u2014Musculaire (Courbes du), 299, 301.\u2014 | Moteur, moyen de l\u2019\u00e9conomiser, 302. \u2014 J R\u00e9sistant, 305. \u2014 De traction, 303. \u2014 !\nSa destruction par les chocs, 302. \u2014 Hydraulique, 304. \u2014 Du c\u0153ur, 304.\nTubes de Pitot, 237.\nV\nVapeur d'eau, sa tension dans l\u2019atmosph\u00e8re, 432.\u2014 Mesures successives de sa pression dans les machines, 412.\nV\u00e9g\u00e9taux (Accroissement des), 117.\n4 ent (Vitesse du), 432.\nVerges de Wheatstone, 209.\nVibration des cordes photographi\u00e9es, 647. \u2014transmises par un (il m\u00e9tallique, 642. \u2014 sonores, 208.\nVitesse d\u2019un boulet, 374. \u2014 Des corps qui tombent, 487. \u2014 De la lumi\u00e8re, 480. \u2014 Du vent, 432. \u2014 De l\u2019agent nerveux, 147.\u2014 Des allures, 181. \u2014 Des masses en mouvement, 172. \u2014 Des gaz dans les conduits, 239. \u2014 Du sang dans une art\u00e8re, 236, \u2014 D\u2019un \u00e9coulement, 228.\nVitesses, leur proportionnalit\u00e9 aux forces. 487.\nVitesse convenable pour les rouages inscripteurs, 461.\nVoltam\u00e8tres inscripteurs, 333.\nVolume d'air respir\u00e9, 550. \u2014 Changements de volume (voy. Changements).\nFIN DE LA TABLE DES MATIERES.","page":663},{"file":"p0664.txt","language":"fr","ocr_fr":"1","page":664},{"file":"p0665table.txt","language":"fr","ocr_fr":"TABLE DES CHAPITRES\nIntroduction.\nPREMI\u00c8RE PARTIE.\nRepr\u00e9sentation graphique des ph\u00e9nom\u00e8nes.\nCHAPITRE I.\nEXPRESSION GRAPHIQUE DES GRANDEURS ET DE LEURS RELATIONS.\nUne grandeur quelconque peut \u00eatre exprim\u00e9e par une longueur. \u2014 Grandeurs scalaires : expression de nombres, de distances, de dur\u00e9es, de forces, etc. \u2014 Chronologies comparatives. \u2014 Expression graphique des relations d\u2019espace ; syst\u00e8mes de coordonn\u00e9es en g\u00e9n\u00e9ral.\u2014 Id\u00e9e de Descartes; courbes exprimant les relations de deux variables. \u2014 Tableaux statistiques de Playfair..................... 1\nCHAPITRE II.\nEXPRESSION GRAPHIQUE DES GRANDEURS DANS LESQUELLES LE TEMPS CONSTITUE L\u2019UNE DES VARIABLES.\nExpression graphique d\u2019un mouvement rectiligne: mouvement uniforme; sens du mouvement; mouvement vari\u00e9. \u2014 Applications : graphique du mouvement des trains sur les chemins de fer. \u2014 Repr\u00e9sentation des mouvements lents : accroissement de la taille et du poids de l\u2019enfant \u00e0 diff\u00e9rents \u00e2ges. \u2014 Courbes exprimant les phases d\u2019une variation quelconque dans le temps : balance du commerce de Playfair, courbe des variations de la production agricole. \u2014 Courbes exprimant les phases et la direction des divers courants \u00e9lectriques. \u2014 Courbes de l\u2019accroissement de l\u2019emploi des machines \u00e0 vapeur. \u2014 Statistique de la mortalit\u00e9. \u2014 Courbes m\u00e9t\u00e9orologiques. \u2014 Courbes m\u00e9dicales. \u2014 Courbes des variations horaires de la temp\u00e9rature centrale de l\u2019homme. \u2014 Courbes des variations horaires de la fr\u00e9quence du pouls............................................................. 16\nCHAPITRE III.\nRELATIONS DANS LESQUELLES LE TEMPS N\u2019EST PAS UNE DES VARIABLES\nCONSID\u00c9R\u00c9ES.\nExpression graphique des relations de cause \u00e0 effet; influence de la temp\u00e9rature sur la tension des vapeurs, sur la solubilit\u00e9 des sels. \u2014 Propagation de la chaleur dans","page":0},{"file":"p0666.txt","language":"fr","ocr_fr":"666\nTABLE DES CHAPITRES.\nune barre m\u00e9tallique ; courbes des intensit\u00e9s relatives de la chaleur, de la lumi\u00e8re et de l\u2019activit\u00e9 chimique dans les diff\u00e9rents points de la longueur du spectre solaire. \u2014 Courbe de la pression dans les conduits. \u2014 Courbes des relations du poids \u00e0 la taille. \u2014 Courbes de la proportion des mat\u00e9riaux dans la construction des ponts de diff\u00e9rentes port\u00e9es; application de ce genre de courbes aux sciences naturelles.\u2014 Courbes de l'activit\u00e9 commerciale sur les diff\u00e9rents tron\u00e7ons d\u2019un chemin de fer. \u2014 Courbes de compressibilit\u00e9 et d\u2019\u00e9lasticit\u00e9. \u2014 Courbes de la r\u00e9sistance que les fluides opposent au mouvement, et des pertes de charge dans les conduits................ 47\nCHAPITRE IV.\nl'espace consid\u00e9r\u00e9 suivant deux dimensions sf. combine avec l'expression\nGRAPHIQUE d\u2019une AUTRE VARIABLE.\nExpression des directions, direction des \u00e9toiles filantes. \u2014 Rose des vents, coordonn\u00e9es polaires; graphique de l'intensit\u00e9 des vents suivant leurs directions : graphique de la dur\u00e9e relative de chacun d\u2019eux ; transformation de ces figures en courbes du syst\u00e8me des coordonn\u00e9es orthogonales. \u2014 Courbes des d\u00e9clinaisons magn\u00e9tiques. \u2014 Variations horaires; perturbations magn\u00e9tiques.\u2014 Itin\u00e9raire de la campagne de Russie, 1813.\u2014 G\u00e9ographie des exportations de la houille de l\u2019Angleterre.\u2014 Activit\u00e9 relative de la circulation sur les diff\u00e9rentes voies de terre, de fer et d\u2019eau. \u2014 Cartes statistiques de l\u2019instruction, de la criminalit\u00e9, de la r\u00e9partition des maladies. \u2014Forme et \u00e9tendue du champ visuel......................................... 66\nCHAPITRE V.\nDES COURBES d\u2019\u00c9OAL \u00c9L\u00c9MENT.\nMode de construction de ces courbes. \u2014 Application \u00e0 la repr\u00e9sentation des altitudes sur les plans topographiques: courbes d'\u00e9gal niveau. \u2014 Courbes d'\u00e9gale profondeur des mers. \u2014 Courbes d'\u00e9gal niveau atmosph\u00e9rique. \u2014 Statistiques g\u00e9ographiques traduites par des courbes d\u2019\u00e9gal \u00e9l\u00e9ment. \u2014 Eignes isothermes, isochim\u00e8nes, iso-th\u00e8res. \u2014Courbes d'\u00e9gales d\u00e9clinaison et inclinaison magn\u00e9tique. \u2014 Courbes d\u2019\u00e9gale population. \u2014 Courbes des hauteurs de mar\u00e9es en un lieu pendant une s\u00e9rie de jours. \u2014 Courbes des temp\u00e9ratures \u00e0 chaque heure du jour pendant l\u2019ann\u00e9e. \u2014 Dromographe sid\u00e9ral. \u2014 Des tables graphiques employ\u00e9es comme instruments de calcul; anamorphose g\u00e9om\u00e9trique.................................................... 84\nDEUXI\u00c8ME PARTIE.\nAp pareils inscripteurs des mouvements.\nCHAPITRE I.\nINSCRIPTION DES CHANGEMENTS DE POSITION DES CORPS.\nD\u00e9placements intermittents des corps; empreintes des pas; photographies de positions alternatives. \u2014 D\u00e9placements continus, trajectoire d\u2019un corps. \u2014 Machine inscrivant ses propres mouvements. \u2014 Verges de Wheatstone ; exp\u00e9riences de K\u0153nig et de Lis-sajous; machine de Tisley. \u2014 Pantographe. \u2014 Transmission des mouvements \u00e0 distance............................................................. 107","page":666},{"file":"p0667.txt","language":"fr","ocr_fr":"ABLE DES CHAPITRES.\n667\nCHAPITRE II.\nCHRONOGRAPHIE.\nNolion des relations de temps ; chronom\u00e8tres ; pointage sur un papier qui se d\u00e9place.\nChronographie: cylindres tournants et r\u00e9gulateurs. \u2014 Contr\u00f4le du mouvement d un cylindre au moyen du diapason. \u2014 Chronographe. \u2014 Transmission des indications chronographiques. Des signaux. \u2014 Signaux \u00e9lectriques. \u2014 Signaux \u00e0 air.\u2014 Applications de la Chronographie : d\u00e9termination de l\u2019instant o\u00f9 se produit un ph\u00e9nom\u00e8ne. Erreur personnelle. \u2014 Mesure des dur\u00e9es. \u2014 Successions ou synchronisme. \u2014 Fr\u00e9quence. \u2014 R\u00e9gularit\u00e9. \u2014 P\u00e9riodicit\u00e9.................. 133\nCHAPITRE III.\nINSCRIPTION DES MOUVEMENTS.\nLa connaissance d'un mouvement contient la double notion de l\u2019espace et du temps. \u2014 Le mouvement est simple ou compos\u00e9. \u2014 Inscription d\u2019un mouvement simple, rectiligne, d'un seul sens : chute des corps. \u2014 Inscription d\u2019un mouvement musculaire. \u2014 Inscription des vitesses, du partage des forces, de la dur\u00e9e des chocs, des acc\u00e9l\u00e9rations. \u2014 Courbe de la vitesse des projectiles. \u2014 Inscription d\u2019un mouvement de translation tr\u00e8s-\u00e9tendu ; moyens de le r\u00e9duire. \u2014 Inscription des mouvements des pieds dans la marche. \u2014 Inscription des mouvements d\u2019un v\u00e9hicule : odographe. \u2014 Application de l\u2019odographe \u00e0 l\u2019inscription des mouvements d\u2019une voiture ou d\u2019un train. \u2014 Application de Podographe \u00e0 la marche de l\u2019homme ou des animaux, \u00e0 la marche d\u2019une machine motrice, etc. \u2014 L\u2019odographe fournit la courbe des fr\u00e9quences d\u2019un ph\u00e9nom\u00e8ne \u00e0 retours p\u00e9riodiques : fr\u00e9quence des mouvements du c\u0153ur; fr\u00e9quence des respirations, etc................................ ]fi7\nCHAPITRE IV.\nMOUVEMENT RECTILIGNE ALTERNATIF.\nA. \u2014 Inscription (les mouvements rectilignes alternatifs.\nLa physiologie n\u2019offre \u00e0 consid\u00e9rer, dans le mouvement des organes, que des d\u00e9placements alternatifs de sens inverses. \u2014 Mouvements musculaires; myographe simple; myographe \u00e0 transmission. \u2014 Myographie bas\u00e9e sur l\u2019inscription du gonflement musculaire et applicable \u00e0 l\u2019homme. \u2014 l\u2019neumographe, appareil inscripteur des mouve ments respiratoires. \u2014 Inscription des mouvements de la locomotion; action des membres; r\u00e9actions imprim\u00e9es au corps.\nB. \u2014\u2022 Inscription des mouvements compos\u00e9s qui s\u2019ex\u00e9cutent dans un m\u00eame plan.\nExp\u00e9riences des acousticiens ; trac\u00e9s de K\u0153nig. \u2014 Applications \u00e0 la d\u00e9termination des mouvements de l'aile de l'insecte. \u2014 Trajectoire de l\u2019aile de l\u2019oiseau. \u2014 Oscillations de l\u2019oiseau dans le sens vertical. :\u2014 Trajectoire de l\u2019oiseau dans les airs. \u2014 Applications diverses.......................................................... 19 2\nCHAPITRE V.\nMOUVEMENTS DES LIQUIDES.\nMesures anciennes ; \u00e9prouvettes gradu\u00e9es. \u2014 Inscription des changements de niveau qui se produisent dans un vase o\u00f9 le liquide s\u2019\u00e9coule. \u2014 \u00c9prouvette lloltante constituant un ar\u00e9om\u00e8tre inscripteur. \u2014 Rh\u00e9ographe. \u2014 Courbes des variations du d\u00e9bit du c\u0153ur. \u2014 Courbes de la miction. \u2014 Inscription des \u00e9coulements tr\u00e8s-faibles et Ir\u00e8s-prolong\u00e9s. \u2014 Courbes des volumes et courbes des vitesses; construction et avantages de chacune de ces courbes........................................ 214","page":667},{"file":"p0668.txt","language":"fr","ocr_fr":"668\nTABLE DES CHAPITRES.\nCHAPITRE VI.\nINSCRIPTION DE LA VITESSE DES FLUIDES A l\u2019iNT\u00c9IUEUR DES CONDUITS.\n1\" m\u00e9thode. \u2014 On force le liquide \u00e0 traverser des espaces de capacit\u00e9s connues : Volk-mann, Ludwig ; compteurs \u00e0 cylindres; inscription des quantit\u00e9s de liquide qui ont travers\u00e9 un tube. \u2014 2' m\u00e9thode. \u2014 Compteur \u00e0 h\u00e9lice. \u2014 Proc\u00e9d\u00e9 bas\u00e9 sur l'emploi du pendule hydrostatique ; Vierordt. \u2014 .Mesure de la vitesse du sang d\u2019apr\u00e8s la d\u00e9viation d\u2019une tige mobile; Chauveau. \u2014 3e m\u00e9thode, bas\u00e9e sur l'emploi des tubes de Pitot. \u2014 Description de l\u2019appareil ; courbes des vitesses du sang. \u2014 Vitesse d\u2019\u00e9coulement des gaz, emploi des tubes de Pilot ; vitesse du vent. \u2014 R\u00e9ciproque des probl\u00e8mes pr\u00e9c\u00e9dents : loch ; vitesse du mouvement d\u2019un corps dans l\u2019air.\t230\nTROISI\u00c8ME PARTIE.\nInscription des forces et de leurs variations.\nLa force donne lieu \u00e0 des manifestations vari\u00e9es qui se substituent les unes aux autres. \u2014 Etats statique et dynamique des forces ; tension et travail. \u2014 Force m\u00e9canique : \u00e9tat statique, pesanteur, pression, traction; \u00e9tat dynamique, travail, force vive. Travail des solides, des liquides. \u2014 Conservation du travail ; r\u00f4le des m\u00e9canismes. Applications au travail musculaire. \u2014 Force thermique. \u00c9tat statique : temp\u00e9rature, thermom\u00e8tre inscripteur. \u00c9tat dynamique : quantit\u00e9s de chaleur ; inscription des calories. \u2014 Force \u00e9lectrique. \u00c9tat statique : tension ou potentiel, inscription des variations de l\u2019\u00e9lectrom\u00e8tre. \u00c9tat dynamique : intensit\u00e9 des courants et des actions \u00e9lectrolytiques..................................................... 24!\nCHAPITRE I.\n\u2018INSCRIPTION DES CHANGEMENTS DE POIDS.\nLes changements rapides de poids ne peuvent \u00eatre appr\u00e9ci\u00e9s par la m\u00e9thode des pes\u00e9es successives; moyens de les inscrire. \u2014 Appareils de Redier; appareil de Salleron. \u2014 Ar\u00e9om\u00e8tre inscripteur; rh\u00e9ographe.\nApplication directe : \u00e9vaporation des liquides; \u00e9vaporation par les feuilles des plantes ; par la transpiration d\u2019un animal, par ses excr\u00e9tions. \u2014 Actions chimiques qui s'accompagnent de changement de poids : oxydations, hydratations, combustions.\nApplications indirectes. Barom\u00e8tre, thermom\u00e8tre, endosmom\u00e8lre inscripteur. 251\nCHAPITRE II.\nINSCRIPTION DES CHANGEMENTS DE PRESSION EXPLOR\u00c9S A L\u2019INT\u00c9RIEUR DES ORGANES.\nIntroduction du manom\u00e8tre en physiologie; manom\u00e8tre \u00e0 mercure; kymographion de Ludwig. \u2014 Le mercure ne traduit pas fid\u00e8lement les variations rapides de la pression; mesure des moyennes; manom\u00e8tre compensateur. \u2014 Moyen d\u2019inscrire avec le tambour \u00e0 levier les indications du manom\u00e8tre \u00e0 mercure. \u2014 Manom\u00e8tres \u00e9lastiques, leur mobilit\u00e9; sphvgmoscope; manom\u00e8tre Bourdon appliqu\u00e9 par Fick; manom\u00e8tre m\u00e9tallique inscrivant par un tambour \u00e0 levier. \u2014 Comparaison exp\u00e9rimentale des dill\u00e9rentes sortes de manom\u00e8tres. \u2014 Applications; exp\u00e9riences sur le cheval; rapport de la pression ventriculaire gauche \u00e0 la pression aortique. \u2014 Variations rhythin\u00e9es","page":668},{"file":"p0669.txt","language":"fr","ocr_fr":"TABLE DES CHAPITRES.\t669\nde la pression du sang dans les art\u00e8res. \u2014 Mesure manom\u00e9lrique des forces respiratoires. Pression dans les cavit\u00e9s de la pl\u00e8vre; mesures de l\u2019\u00e9lasticit\u00e9 du poumon. \u2014 Inscriptions des variations de la pression atmosph\u00e9rique.... 261\nCHAPITRE III.\nINSCRIPTION DES CHANGEMENTS DE PRESSION EXPLOR\u00c9S DE L\u2019EXT\u00c9RIEUR.\nImpoitance, au point de vue des applications m\u00e9dicales, des appareils qui n\u2019exigent pas de mutilation. La pression du sang d\u2019une art\u00e8re se mesure par la contre-pression n\u00e9cessaire pour la surmonter; th\u00e9orie du pouls. \u2014 Inscription du pouls; sphygmo-graphe direct ; sphvgmographe \u00e0 transmission. \u2014 Mesure absolue de la pression dans les art\u00e8res de 1 homme, d apr\u00e8s la contre-pression ext\u00e9rieure qui lui fait \u00e9quilibre.\nPulsation du c\u0153ur; explorateurs appropri\u00e9s aux diff\u00e9rents animaux : grenouille; mammif\u00e8res de grande taille ; petits mammif\u00e8res. \u2014 Mesure de la pression dans le c\u0153m pai une contre-pression dans le p\u00e9ricarde. \u2014 Mesure de la pression du sang par le changement de volume des organes.............................. 279\nCHAPITRE IV.\nINSCRIPTION DES EFFORTS DE TRACTION ET DU TRAVAIL MECANIQUE.\nInscription du travail m\u00e9canique. \u2014 Inscription du travail musculaire. \u2014 Destruction du travail moteur par les chocs. \u2014 \u00c9eonomiedu travail moteur r\u00e9alis\u00e9e en appliquant les forces intermittentes par l\u2019interm\u00e9diaire d\u2019un corps \u00e9lastique. \u2014 Travail musculaire du c\u0153ur et en g\u00e9n\u00e9ral des muscles dont l\u2019action s\u2019exerce sur des liquides. \u2014\u25a0 Travail r\u00e9sistant dans les conduits. \u2014 L\u2019\u00e9lasticit\u00e9 des art\u00e8res \u00e9conomise le travail moteur du c\u0153ur...................................................... 295\nCHAPITRE V.\nINSCRIPTION DES TEMP\u00c9RATURES ET DES QUANTIT\u00c9S DE CIIAI.EUR.\nDes diff\u00e9rentes sortes de thermom\u00e8tres inscripteurs; thermom\u00e8tres \u00e0 air; thermom\u00e8tres \u00e0 liquides ; thermom\u00e8tres m\u00e9talliques. \u2014 Inscription de la temp\u00e9rature animale. \u2014 Inscription des quantit\u00e9s de chaleur..................... 309\nCHAPITRE VI.\nINSCRIPTION DES PH\u00c9NOM\u00c8NES \u00c9LECTRIQUES.\nL\u2019\u00e9lectricit\u00e9 peut \u00eatre \u00e9tudi\u00e9e graphiquement dans ses manifestations diverses : lumi\u00e8re chaleur, travail m\u00e9canique, actions chimiques. \u2014 Photographie des ph\u00e9nom\u00e8nes lumineux de l\u2019\u00e9lectricit\u00e9, exp\u00e9rience de Feddersen. \u2014 Analyse des d\u00e9charges par la m\u00e9thode de Donders ; combinaison de la Chronographie et de l\u2019\u00e9lectrolyse. \u2014 Inscription des effets calorifiques de l'\u00e9lectricit\u00e9; exp\u00e9rience de Mascart. \u2014 Inscriptions des tensions \u00e9lectriques mesur\u00e9es au moyen de l\u2019\u00e9lectrom\u00e8tre de Lippmann. \u2014 De l\u2019intensit\u00e9 des courants inscrite au moyen du rh\u00e9ographe. \u2014 Inscription des quantit\u00e9s d\u2019\u00e9lectricit\u00e9...................................................... 320","page":669},{"file":"p0670.txt","language":"fr","ocr_fr":"670\nTABLE DES CHAPITRES.\nQUATRI\u00c8ME PARTIE.\nInscriptions multiples.\nInscriptions simultan\u00e9es ; elles permettent l\u2019\u00e9tude de ph\u00e9nom\u00e8nes divers qui se pas sent en des lieux diff\u00e9rents. \u2014 Classification des diff\u00e9rentes applications de la m\u00e9thode des inscriptions simultan\u00e9es. \u2014 Inscriptions successives ; elles rendent possible 1 inscription de certains ph\u00e9nom\u00e8nes qui \u00e9chappent aux appareils dans les conditions ordinaires. La m\u00e9thode consiste \u00e0 d\u00e9composer le ph\u00e9nom\u00e8ne en parties successives, que l'on inscrit chacune \u00e0 son tour ; cette m\u00e9thode se rapproche de la m\u00e9thode stroboscopique de Plateau................................. 333\nCHAPITRE 1.\nINSCRIPTION SIMULTAN\u00c9E I)\u2019\u00fcN M\u00caME PH\u00c9NOM\u00c8NE QUI SE PRODUIT EN DES LIEUX DIVERS.\nPropagation de la pression dans les liquides. \u2014 Exp\u00e9rience sur la propagation des ondes liquides. \u2014 Inscription de l\u2019onde musculaire. \u2014 Cardiographie physiologique. \u2014 Synchronisme des cavit\u00e9s droites et gauches du c\u0153ur. \u2014 Rapports de la systole ventriculaire avec la pulsation aortique. \u2014 \u00c9valuation manom\u00e9trique de l'effort d\u00e9velopp\u00e9 par les diff\u00e9rentes cavit\u00e9s du c\u0153ur. \u2014 Pression dans les diff\u00e9rentes cavit\u00e9s splanchniques, exp\u00e9riences de Luciani. \u2014 Inscription simultan\u00e9e des temp\u00e9ratures en diff\u00e9rents points de l\u2019organisme. \u2014 Inscription simultan\u00e9e des d\u00e9charges des deux appareils de la torpille ; de ces d\u00e9charges et des courants induits auxquels elles donnent naissance. \u2014 Balistique ; vitesse du boulet en diff\u00e9rents points de P\u00e2me d\u2019un canon.............................................................. 343\nCHAPITRE IL\nINSCRIPTION SIMULTAN\u00c9E DE PLUSIEURS PH\u00c9NOM\u00c8NES DIFFERENTS QUI SE PASSENT EN UN MEME LIEU.\nInscription simultan\u00e9e de la pression et de la vitesse du sang. \u2014 Phases de la pression compar\u00e9es \u00e0 celles de la vitesse. \u2014 Rapports de la pression \u00e0 la vitesse ; importance pour la connaissance de l\u2019\u00e9tat de la circulation. \u2014 Inscription simultan\u00e9e des changements de pression dans les ventricules du c\u0153ur et des changements de volume de cet organe. \u2014 Inscription simultan\u00e9e des changements de la longueur d\u2019un muscle et de ses variations \u00e9lectriques.................................. 375\nCHAPITRE III.\nINSCRIPTION SIMULTAN\u00c9E D\u2019ACTES DIVERS EXPLOR\u00c9S EN DIVERS LIEUX.\nInscription simultan\u00e9e des aclions musculaires et des r\u00e9actions qui se produisent dans la locomotion animale. \u2014 Inscription des mouvements phon\u00e9tiques. \u2014 Mouvements qui se produisent dans la rumination ; exp\u00e9riences de Toussaint. \u2014 Mouvements de la d\u00e9glutition ; exp\u00e9riences de Carlet. \u2022\u2014 Phases de la pression dans les cylindres d\u2019une machine aux diff\u00e9rents instants de la course du piston.....\"..\t389","page":670},{"file":"p0671.txt","language":"fr","ocr_fr":"TABLE DES CHAPITRES.\n671\nCHAPITRE IV.\nEXPLORATIONS SUCCESSIVES D\u2019UN M\u00caME PH\u00c9NOM\u00c8NE EN DIFF\u00c9RENTS LIEUX.\nTassages successifs d\u2019une onde liquide en diff\u00e9rents points de la longueur d\u2019un tube. \u2014 Propagation de l\u2019onde musculaire. \u2014 Mouvement des ondes sonores. 402\nCHAPITRE V.\nEXPLORATIONS SUCCESSIVES DE DIFF\u00c9RENTES PHASES D'UN PH\u00c9NOM\u00c8NE.\nExplorations successives des diff\u00e9rentes phases d\u2019un courant \u00e9lectrique. \u2014 Explorations successives de la pression de la vapeur dans les machines. \u2014 De la force d\u2019un muscle aux diff\u00e9rents instants de la secousse ; de l\u2019excitabilit\u00e9 du rieur aux diff\u00e9rentes phases de sa systole........................................................ 407\nCHAPITRE VI.\nM\u00c9THODE STROBOSCOPIQUE.\nM\u00e9thode stroboscopique ; exp\u00e9riences de Plateau. \u2014 Examen des mouvements vibratoires \u00e0 travers une fente vibrante, ou au moyen d\u2019un \u00e9clairage instantan\u00e9. \u2014 Analyse des mouvements des cordes vocales; des allures du cheval, etc. \u2014Reproduction stroboscopique des mouvements des animaux............................. 420\nCINQUI\u00c8ME PARTIE.\nTechnique.\nCHAPITRE I.\nREPR\u00c9SENTATION GRAPHIQUE DES PH\u00c9NOM\u00c8NES.\nRepr\u00e9sentation graphique des ph\u00e9nom\u00e8nes m\u00e9t\u00e9orologiques; emploi des courbes d\u2019\u00e9gal \u00e9l\u00e9ment, concurremment avec les courbes \u00e0 coordonn\u00e9es rectangulaires.\u2014Courbes des directions duVent ramen\u00e9es au syst\u00e8me des coordonn\u00e9es rectangulaires. \u2014 Courbes exprimant les variations de niveau des tleuves et des lacs. \u2014 Expression graphique du mouvement des pieds dans la locomotion du cheval \u00e0 diverses allures. 427\nCHAPITRE II.\nAPPAREILS INSCRIPTEURS DES MOUVEMENTS.\nConstruction des appareils. \u2014 Transmission d\u2019un mouvement par l\u2019air. \u2014 Description du tambour \u00e0 levier. \u2014 Contr\u00f4le exp\u00e9rimental du tambour \u00e0 levier. \u2014 Le levier remplac\u00e9 par un rayon de lumi\u00e8re. \u2014Une impression optique fix\u00e9e par la photographie. \u2014 Reproduction fid\u00e8le des trac\u00e9s.................................. 444","page":671},{"file":"p0672.txt","language":"fr","ocr_fr":"672\nTABLE DES CHAPITRES.\nCHAPITRE III.\nCHRONOGRAPH IF..\nCvlindre tournant; polygraphe. \u2014 Inscription en h\u00e9lice pour les ph\u00e9nom\u00e8nes de longue dur\u00e9e. \u2014Choix et application du papier; noircissage ; vernissage pour la fixation des trac\u00e9s. \u2014 Contr\u00f4le de la r\u00e9gularit\u00e9 du rouage moteur. \u2014 Chronographe; transmission des vibrations par l\u2019air, par l\u2019\u00e9lectricit\u00e9; chronographe \u00e0 inscription intermittente. \u2014 \u00c9tablissement du synchronisme entre deux lieux \u00e9loign\u00e9s l\u2019un de l\u2019autre. \u2014 Des signaux \u00e9lectriques. \u2014 Modification de Marcel Depr\u00e8z. \u2014 Uniformisation du retard des signaux \u00e9lectriques. \u2014 Retard des signaux \u00e0 air. \u2014 Application de la Chronographie. \u2014 Mesure de la dur\u00e9e des actes nerveux, des actes psychiques, de la vitesse de la lumi\u00e8re, de celle de l\u2019agent nerveux; dur\u00e9e de l\u2019abaissement de l\u2019aile d\u2019un oiseau. \u2014 Des rep\u00e8res.................................... 4\u00d4G\nCHAPITRE IV.\nINSCRIPTION D\u2019UN MOUVEMENT SIMPLE RECTILIGNE Il\u2019UN SEUL SENS OU DE SENS ALTERNATIFS.\nVitesses imprim\u00e9es \u00e0 diff\u00e9rentes masses par des forces constantes. \u2014 Vitesses des projectiles de guerre, par Marcel Depr\u00e8z. \u2014 De l\u2019odographe, appareil explorateur de la marche. \u2014 Analyse d\u2019un trac\u00e9 de marche. \u2014 Variations de fr\u00e9quence des actes physiologiques : pouls humain, respiration. \u2014 Amplification de la force, relais \u00e9lectriques. \u2014 Moyen de guider un style inscripteur. \u2014 Qualit\u00e9s que doit avoir un bon style traceur. \u2014 Moyen d\u2019\u00e9viter la d\u00e9formation des trac\u00e9s par l\u2019arc de cercle que d\u00e9crit le levier inscripteur. \u2014 Correction de l'arc de cercle sur les trac\u00e9s. \u2014 Elimination des effets de l\u2019arc de cercle dans les trac\u00e9s......................... 48G\nCHAPITRE V.\nMYOGRAPHIE.\nImportance de la myographie. \u2014 Mvographes; leurs divers syst\u00e8mes.\u2014 Myographe direct. \u2014 Myographe double ou comparatif. \u2014 Myographe \u00e0 transmission. \u2014 Des principaux r\u00e9sultats fournis par la myographie. \u2014 Myographe du c\u0153ur. r>07\nCHAPITRE VI.\nPNEUMOGRAPHIE.\n\u00c9tudes graphiques sur les mouvements de la respiration : Vierordt et G. Ludwig-,_\nApplication des instruments, signification des trac\u00e9s. \u2014 l\u2019neumographe \u00e0 transmission. \u2014 Courbe des mouvements du thorax. \u2014 Rapport des mouvements respiratoires du thorax avec ceux de l\u2019abdomen. \u2014 Rapport des mouvements respiratoires avec ceux de l\u2019air respir\u00e9. \u2014 Des volumes de l\u2019air inspir\u00e9 et expir\u00e9 \u00e9valu\u00e9s par la m\u00e9thode graphique. \u2014 Fr\u00e9quence et rhythme de la respiration \u00e0 l\u2019\u00e9tat normal. \u2014 Influences qui modifient les caract\u00e8res de la respiration : influence de l\u2019\u00e9troitesse des voies respiratoires, obstacle au passage de l\u2019air dans l\u2019inspiration ou dans l\u2019expiration ............................................................... 539.","page":672},{"file":"p0673.txt","language":"fr","ocr_fr":"TABLE DES CHAPITRES.\n673\nCHAPITRE VII.\nSPHYGMOGRAPHIE ET CARDIOGRAPHIE.\nDu sphygmograplie. \u2014 Form\u00ab! du pouls \u00e0 l\u2019\u00e9tat de sant\u00e9 et dans les maladies : fi\u00e8vres, affections aigu\u00ebs, chol\u00e9ra. \u2014 Formes du pouls dans les l\u00e9sions du c\u0153ur, Tes an\u00e9vrysmes des art\u00e8res. \u2014 Sphygmograplie \u00e0 transmission ; inscription simultan\u00e9e de la pulsation du c\u0153ur et de celle des art\u00e8res. \u2014 Cardiographie humaine. 559\nCHAPITRE VIII.\nMESURES MANOM\u00c9TRIQUES DE LA PRESSION.\nMoyen de transmettre les oscillations d\u2019un manom\u00e8tre \u00e0 mercure au tambour \u00e0 levier inscriptcur. \u2014 Manom\u00e8tre \u00e9lastique, sa graduation. - Sondes manom\u00e9triques poulies pressions positives et n\u00e9gatives. \u2014 Des meilleures conditions pour transmettre la pression aux manom\u00e8tres inscripteurs. \u2014 Mode d\u2019application du manom\u00e8tre \u00e9las-\ntique. \u2014 Correctioh des indications des appareils au moyen du palpeur. \u2014 Consid\u00e9rations sur les diff\u00e9rentes sortes de manom\u00e8tres \u00e9lastiques........................ 597\nCHAPITRE IX.\nCHANGEMENTS DE VOLUME DES ORGANES.\nHistorique et comparaison des m\u00e9thodes employ\u00e9es pour \u00e9tudier les changements de volume des organes sous l'influence des changements dans la pression du sang. \u2014 Exp\u00e9rience sur les changements de volume de la main : influences d\u2019ordre m\u00e9canique compression art\u00e9rielle, compression veineuse : influence des nerfs vasculaires, action du froid, de l\u2019\u00e9lectricit\u00e9. \u2014 Conclusion des exp\u00e9riences. \u2014 Vitesse du sang_\t620\nCHAPITRE X.\nINSCRIPTION DE DIFFERENTES SORTES DE PH\u00c9NOM\u00c8NES.\nH\u00e9modromographe de Chauveau. \u2014 Loch manom\u00e9trique.\u2014Inscription des mouvements vibratoires ; phonautographe de Scott ; flammes manom\u00e9triques de K\u0153nig fix\u00e9es par la photographie ; transmission des vibrations sonores par un fil m\u00e9tallique.\n\u2014 Inscription des changements de niveau des lacs; seiches du lac L\u00e9man. \u2014 Inscription de quantit\u00e9s de chaleur produites ; moyen de traduire une production de chaleur par un \u00e9coulement de liquide..................................... 635\nTable des figures............................................................ 653\nTable alphab\u00e9tique des mati\u00e8res.............................................. 659\nFIN DE LA TABLE DES CHAPITRES.","page":673},{"file":"z0001.txt","language":"fr","ocr_fr":")","page":0},{"file":"z0002.txt","language":"fr","ocr_fr":"ERRATA.\nDans les premi\u00e8res parties de cel ouvrage certains renvois \u00e0 la partie technique sont devenus faux par suite de remaniements faits ult\u00e9rieurement dans l'ordre des chapitres. Les trois tables des mati\u00e8res qui sont \u00e0 la fin du volume permettront toujours au lecteur do trouver facilement ce qu'il cherche dans le cas o\u00fc un faux renvoi l\u2019aurait \u00e9gar\u00e9.\n[20658] \u2014 Typographie Lahure, rue de Fleurus, 9, \u00e0 Paris.","page":0},{"file":"z0004.txt","language":"fr","ocr_fr":";","page":0}],"identifier":"lit3585","issued":"1878","language":"fr","pages":"673","startpages":"673","title":"La m\u00e9thode graphique dans les sciences exp\u00e9rimentales et principalement en physiologie et en m\u00e9decine","type":"Book"},"revision":0,"updated":"2022-01-31T14:03:33.342549+00:00"}

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